«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

samedi 6 juin 2009

La visite [1.52]

La mustang noire tourna sur la rue St-Germain dans Hochelaga et se gara. Il aperçut derrière le rideau d'une fenêtre l'ombre d'une silhouette furtive : c'est l'appartement de Noura. Il monte les marches, la porte s'ouvre, le visage de Noura s'illumine : elle l'attendait, le voulait, juste pour elle. Il l'embrasse tendrement et traverse le portique, la musique jazz remplit le salon d'une atmosphère de complicité. Le saxophone retentit dans l'immensité de la nuit brûlante, rejoignant et unissant les solitudes les plus éprouvées. Elle offre un verre de porto à Max et se dirige vers la cuisine; leurs regards se croisent un instant avec une certaine langueur. Il observe les toiles magnifiques, détendu, rêveur, et tout en poursuivant la conversation, rejoint Noura à la cuisine, parcourant du regard la courbe de ses cuisses, qui, sous le toucher de ses doigts caressants, s'entrouvrent, chaudes et humides.

Il voit l'invitation dans les yeux de Noura, le miel du désir, il ne peut que céder à la tentation de caresser son corps sublime. Il l'embrasse follement, baise son cou en redescendant vers ses seins, réfrène quelque peu son élan, puis revient, enlacé de ses longs bras gracieux. Les deux décident par un mouvement spontané de remettre la partie, mais ce n'est que pour reprendre l'élan, maintenant que la «glace» a été brisée. Max se retire à la salle de bain, Noura prépare d'autres verres.

Soudain, un bruit d'ascension dans l'escalier, on cogne à la porte. Max se demande qui se peut bien être à cette heure en se dépêchant de terminer son stop, alors que Noura se dirige tranquillement vers la porte pour ouvrir, Max repère instinctivement le claquement de ses talons, mesurant le temps qu'il lui reste pour intervenir. Noura pose la main sur la poignée de porte, mais la main de Max arrive juste à temps pour se coller sur la sienne et l'empêcher d'aller plus loin. Elle lui dit de ne pas paniquer, que c'est probablement son voisin, mais Max ne prend aucune chance, elle n'a aucune idée de l'affaire sur laquelle il enquête.

Il demande à Noura de s'éloigner, se penche de côté, essaie de voir par la fenêtre qui c'est, mais il ne voit qu'une ombre dans la pluie. Le cognement se fait insistant. Il demande à Noura tout bas, t'es bien sûr que c'est ton voisin? Regarde l'ombre. Elle répond qu'elle n'en est plus certaine maintenant, et finalement après avoir regardé, non, ce n'est pas lui effrayée, mais qu'est-ce qui se passe? Noura est terrifiée. On entend le bruit de ce qui semble être un couteau grinçant lentement contre la porte de haut en bas. Max n'a évidemment pas son arme, mais il veut absolument savoir qui lui court après. Noura essaie de composer le 911 en panique, mais il n'y a pas de ligne. Elle se saisit d'un couteau de cuisine et s'éloigne vers le fond de l'appartement, loin de la porte, vers la chambre arrière. Les bruits à la porte cessent.

Max se sent coincé comme un rat. Il regarde à nouveau par la fenêtre, il n'y a plus d'ombre. L'orage éclate à nouveau dehors, il pleut très fort, le vent se déchaîne. Il demande rapidement à Noura s'il y a des fenêtres d'ouvertes à l'arrière, mais alors qu'elle recule, les lumières s'éteignent.

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