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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 12 avril 2023

Les systèmes de grand sommeil

Dès le départ, nous faisons tous partie d'un système de grand sommeil.

Nous dormons éveillés.

Je suis Américain, je suis Russe, je suis médecin, je suis assisté social, je suis intelligent, je suis beau, je suis à gauche, je suis à droite, je suis un être humain habitant de la Terre.

Je suis un écrivain, je suis un scientifique, je veux passer à l'histoire, je travaille pour une bonne cause, j'aime ceci et cela, pas ceci ni cela, je suis fan de ci de ça, je crois à ceci à cela.

Quelle importance?

Tu seras mort dans quelques décennies, et tout disparaîtra avec toi.

Car tu es le seul témoin de ton existence, le seul acteur dans une pièce absurde, sans spectateur.

Ceux qui ont tout compris deviennent «fous».

Face à l'infini, tout ce que nous croyons, pensons, faisons, s'effondre.

Tout perd son sens. Et c'est impossible à éviter. Nous avons besoin des oeillères rassurantes de notre quotidienneté pour vivre «normalement».

À quoi tout cela rime-t-il, la course aux positions, aux biens, aux honneurs? Et même, la course au «bonheur»?

La course aux armements, la puissance, la retraite, les enfants? Oui, tout perd son sens.

À quoi bon quoi que ce soit?

Pourquoi quelque chose plutôt que rien?

Les systèmes de grand sommeil ce sont avant tout les pays, les religions, les entreprises, les universités, la politique, même la science sert à nous faire dormir. Nous vivons dans un monde illusoire de mots. De mots qui tournent sur eux-mêmes et produisent d'autres mots.

L'humanité semble être un cycle dans lequel nous sommes impuissants.

Nous ne voulons plus travailler, mais nous y sommes obligés.

Nous ne voulons plus faire la guerre, mais nous y sommes obligés.

Nous voulons croire en quelque chose, faire le bien, aller au ciel, et les fraudeurs spirituels accourent comme des rapaces sur les gens de bonne intention.

Nous ne sommes pas d'accord avec la façon dont le monde fonctionne, mais nous sommes obligés de suivre.

Obligés de faire partie d'une société, obligés d'être de telle nationalité, de faire partie de telle histoire, telle famille, de parler telle langue, de suivre son orientation sexuelle, de manger, de lutter pour se faire une place, etc.

Notre existence ne dépend pas de notre bon vouloir. Nous sommes bien plutôt «voulus».

Nous sommes soumis à la violence de l'évolution technologique et scientifique. Qui peut choisir de ne pas s'y soumettre? Bien sûr que c'est en partie possible, mais il faut faire des choix déchirants, comme de s'exiler dans un coin perdu, mais sans argent, encore, est-ce vraiment possible?

Mais tout cela finit quand même par venir nous rejoindre. Même dans les tribus d'aujourd'hui on tâte du cellulaire.

C'est imposssible d'y échapper. Mais tout ce que je crois aujour'hui, ne sera peut-être plus vrai demain. Et pour commencer, comment savoir si c'est vraiment vrai? Les scientifiques payés pour sortir des résultats conformes aux intérêts des entreprises, nous farcissent la tête de junk science. Ce que nous croyons sur l'homme, sur la bouffe, et presque tous les sujets, est basé sur de la vraie bullshit.

Nous sommes victimes des intérêts croisés de la politique, des riches, des puissants, des ambitieux en tout genre. Qui veut vivre simplement est obligé d'humer le parfum de cette merde qui s'insinue partout.

Autrement dit, qui veut vivre simplement est obligé de se battre pour vivre simplement...

Il n'est pas difficile de comprendre qu'il ne peut pas gagner.

Il n'est donc plus possible de vivre simplement.

L'homme qui dort force les autres à entrer avec lui dans son rêve éveillé.

Mais moi j'ai décidé de veiller, de me détacher de tout cela qui n'est pas moi.

Le sens de l'être change avec le temps.

J'adhère à la Voie

Qui est

De toute éternité