Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 30 octobre 2016

On oublie les fins, on est perdus dans les moyens.

Quand l'ordinateur devient une fin en soi, qu'on l'ouvre pour quelques minutes, et que finalement on passe des heures dessus à faire des mises à jour, à vérifier ses courriels et y répondre, à alimenter son Facebook, à surfer ça et là, à la recherche de rien, effectivement: on est perdus dans les moyens.

vendredi 28 octobre 2016

Ma valeur, mon but: l'érudition. L'érudition devrait être davantage valorisée aujourd'hui. On devrait s'en faire une mission, de connaître ce qui a de la valeur. De pousser toujours plus loin le savoir, d'approfondir. D'aimer le savoir.
Le nationalisme est un crime contre l'humanité.

dimanche 23 octobre 2016

Si un gouvernement honnête était possible, il existerait déjà. En connais-tu un?

vendredi 21 octobre 2016

Il n'y a pas de fumée sans feu?


«Il n'y a pas de fumée sans feu.»

N'importe qui peut vous dire ça, n'importe quand, pour n'importe quoi.

C'est même une maxime de «sagesse» populaire, comme si le peuple, la masse, pouvait être sage...

Quand on te lance cette stupidité en pleine face, cela veut dire que quand tu te fais attaquer, t'es responsable de ce qu'on te fait d'une certaine façon.

C'est grave.

Cela veut dire que t'es obligé de contre-attaquer si tu ne veux pas y passer, parce que personne ne t'aidera.

Pire: c'est toi qu'on accusera du mal qu'on t'a fait.

C'est sale, c'est bas, mais ça a l'air que c'est comme ça que ça marche.

C'est ainsi qu'on construit des boucs émissaires aussi facilement, depuis la nuit des temps.

Si t'es pauvre ou itinérant, c'est de ta faute. Si t'es une femme qui s'est fait violer, c'est de ta faute. Si t'es handicapé, c'est de ta faute, c'est ton karma. Si t'es un Amérindien ou un Juif ou un Rwandais, etc., c'est de votre faute si votre peuple s'est fait exterminer...

Vous voyez la logique dans tout cela? c'est comme une basse continue dans toute la trame de l'histoire: on s'en prend toujours aux plus vulnérables, ou à ceux qu'on vient de désigner comme boucs émissaires, et qui deviennent par le fait même, très vite vulnérables eux aussi.

On se comporte un peu comme les prédateurs qui lorsqu'ils voient une proie facile, se jettent dessus, mais dès qu'elle devient trop difficile, qu'elle résiste trop, passent à une autre proie plus facile... C'est un comportement animal, instinctif, plus fort que notre soi-disant «rationalité». La Volonté de Puissance est quand même régie par la Loi du Moindre Effort...

D'où l'importance d'avoir l'air fort. De casser des mains en les serrant.

Le monde de demain sera plus violent que jamais.

Ceux qui essaieront de dominer les autres, seront éradiqués.

mardi 18 octobre 2016

On va me dire: «Tu penses pouvoir sauver le monde?»

-Non. Construis ton arche de Noé, invite quelques personnes dessus, mais sans grand espoir, le reste sans va à la scrap.
Cela demande un effort de tous les jours pour fuir le négatif ambiant, s'écouter, se retrouver soi-même, et redevenir positif.

C'est vraiment un effort de tous les jours, comme pour un toxicomane.

On s'enferme dans une réalité néfaste, toxique, et on pense que c'est uniquement ça, la réalité.

Le résultat le plus rapide et le plus visible est qu'on s'oublie soi-même, et qu'on se sent tout le temps mal, de mauvaise humeur ou fatigué.

Accepte de faire ce que tu as envie de faire: fuir ce que tu n'es pas.
Tes meilleures études, c'est toi-même. Tu peux aller très loin sans étude, si tu as tout en toi, si tu travailles sur toi-même, si tu es ce que tu dis.

lundi 17 octobre 2016

Comme au temps des nazis

Je me lève, complètement démoli par la douleur, par toi, par nous, par eux, par moi-même, par ce corps fissuré, qui craque de partout, qui se lézarde, qui crie.

C'est dans ces moments qu'il faudrait écrire, mais justement, on est précisément, à cause de cette démolition, incapable d'écrire. On ne peut donc qu'en parler au passé, comme des génocides, où tout le monde se fermait les yeux au présent, à l'horreur, à la catastrophe. D'autres se rappelleront, je me rappellerai.

Ma seule délivrance, c'est les médicaments, les opiacés et les analgésiques, et un autre pour calmer le rebond anxieux de ceux-là. Mais hier soir, je ne pouvais prendre mes médicaments habituels en cas de douleur diffuse au dos et au cou: j'en avais trop pris depuis deux semaines et mon foie ou mes reins ou mon estomac n'ont pas toléré la dernière dose. En plus de ne presque plus faire effet parce que j'en avais trop pris, j'étais maintenant en proie à une double douleur, et plus tard, une troisième: la douleur des mon ossature brisée, et celle de l'irritation par les médicaments acides, et ensuite, la douleur morale, l'angoisse et le vertige causés par l'effet rebond des opiacés que je n'ai pas pu prendre avant de me coucher, mais l'angoisse et le vertige surtout causés par le fait d'être directement exposé à la douleur, sans aucun recours, sans aucun repos.

Seul et nu, face à la douleur, à la naissance, à la mort.

La souffrance, aussi, de se sentir fini.

Lorsque je souffre de cette façon, alors que je suis pourtant encore jeune, toutes sortes d'idées me passent par la tête, mais surtout, je me demande comment je vais faire pour continuer dans la vie, alors qu'on s'évertue de plus, à l'extérieur, à détruire tous mes rêves, tous mes espoirs, soit avec indifférence, soir avec un malin plaisir.

Je ne suis pas un homme parfait, je ne suis pas non plus l'employé idéal, mais de là à anéantir quelqu'un, il y a une marge, qu'on se permet de franchir aujourd'hui, au nom d'entités abstraites, qu'on appelle argent, performance ou compétitivité. On n'hésite plus à ruiner la réputation de quelqu'un pour une place. On n'hésite plus à tuer quelqu'un pour avoir son chèque hebdomadaire.

On ne se pose même pas la question: est-ce que j'ai fait du tort à autrui? -On prend son chèque et on ouvre les portes du camp d'extermination, comme au temps des nazis.

dimanche 16 octobre 2016

Ça coûte cher aujourd'hui d'être doux et gentil. C'est le moyen le plus efficace pour devenir fou parmi les nains qui essaient sans relâche de vous monter sur la tête.

Au milieu de la médiocrité générale, si un homme de mérite persiste à vouloir être «bon», être «doux», il finit par craquer sous la pression: il finit par devenir un tueur brutal et sans pitié.

Bonté + Douceur + Gentillesse = Prison à vie

jeudi 13 octobre 2016

Oui, la vie est un combat... avec les harceleurs

Je joue aux échecs en ligne sur un nouveau site, depuis quelques mois. Sur notre page d'accueil personnelle, ils ont eu la bonne idée de faire un «mur», comme ce qu'on peut voir sur les réseaux sociaux. Les autres joueurs peuvent donc nous laisser des commentaires comme bon leur semble, et nous, de même.

En principe, je ne laisse jamais de commentaires sur les murs des autres joueurs, parce que je n'en vois pas l'utilité, et que j'ai d'autres choses à faire.

J'ai eu au début des commentaires un peu plaisantins, sympathiques si on peut dire, puis, dernièrement, j'ai commencé à avoir de plus en plus de commentaires haineux ou accusateurs (on m'accuse de tricher).

J'ai remarqué un phénomène intéressant: depuis que j'ai eu les premiers commentaires haineux, j'ai commencé à en avoir de plus en plus...

C'est un peu comme si tout le monde se liguait subitement contre moi, et c'est comme ça que je me sens: comme si j'étais assiégé de toute part, harcelé.

Je crois que ça fonctionne ainsi: les commentaires haineux qui sont présents et visibles sur mon mur encouragent les visiteurs à inscrire eux-mêmes leur commentaire haineux. Et plus ces commentaires haineux sont nombreux, plus ils prennent courage pour en écrire un eux-mêmes, et possiblement, plus hostile que les précédents.

Ça fonctionne avec le «consensus»: si sur mon mur on ne trouve, en grand nombre, que des éloges ou des commentaires sympathiques, les visiteurs en quête de vengeance parce qu'ils ont perdu une partie contre moi, se sentiront moins à l'aise de laisser un commentaire haineux: ils chercheront plutôt à expliquer ma victoire positivement, par d'autres facteurs, comme: «je joue mieux que lui», ou, «j'ai été plus chanceux», ou, «j'ai été plus rusé», etc., ou la personne conclura négativement sur elle-même, comme: «je suis trop fatigué», etc.

C'est ce que je crois.

Toutefois, j'ai remarqué aussi que lorsqu'on est trop «pacifique», comme moi, on ne se fait pas respecter, et ce, pas juste au jeu, mais dans la vie de tous les jours.

Jusqu'à maintenant, je ne répliquais pas aux commentaires haineux, accusateurs ou insultants. J’effaçais le commentaire déplaisant ou je bloquais le joueur, m'empêchant de retomber dessus et qu'il me laisse de nouveaux messages harcelants.

Mais comme c'est là maintenant, il va falloir que je passe mon temps à effacer ces maudits commentaires, parce qu'ils affluent constamment... Et si je commence à bloquer tous les joueurs qui m’écœurent sur mon mur, éventuellement mon bassin de joueurs risque de devenir assez limité.

Plutôt donc de continuer à faire mon «pacifique» et à devenir inutilement une victime de la méchanceté humaine, j'ai décidé d'y aller royalement en contre-attaque: je suis devenu «agressif», principalement pour repousser l'assaut et dissuader les futurs constructeurs de «bouc émissaire»: parce que c'est ça qui se produit présentement: on met tout sur mon dos, en gang: juste le fait de me salir, et surtout, de me laisser salir, prouve à leurs yeux de tarés que je suis coupable et cela encourage les autres à continuer l'agression en groupe, ce qui est d'autant plus facile qu'ils ne se battent pas seuls, comme la victime, qui se retrouve, elle, automatiquement isolée: les autres ont peur de se faire attaquer s'ils défendent une personne attaquée, et se joignent donc aux «méchants» ou ne font rien (ils laissent l'agression avoir lieu).

Si vous êtes attaqué dans la vie de tous les jours, cependant, les gens, par exemple, dans un milieu de travail, vont se joindre aux «méchants», parce qu'il s'agit là d'une situation plus sérieuse et qui pourrait entraîner des conséquences à long terme sur la santé ou les finances, ou les deux, bien sûr.

Voilà toute l'importance de répliquer aux attaques immédiatement et d'être dissuasif pour ceux qui oseraient encore s'essayer. Machiavel disait dans le Prince: «Il vaut mieux être craint qu'aimé»: il y a, tristement, une bonne part de vérité là-dedans.

Voici ma dernière réplique à un joueur mécontent:

Joueur: "Learn to resign when down a queen, stupid beginner."

Moi: "Another idiot. I was playing before you were born. In fact, I was playing with your mother while fucking her in the ass."

Et sur sa page, j'ai laissé un commentaire, chose que je fais pour la première fois, j'ai écrit: "Hey moron, say hi to your mom" pour l'inviter à venir voir la réplique que je lui ai laissée sur mon mur.

Aux dernières nouvelles, il n'a pas rappliqué...

Je sais que ça ne donne pas grand-chose de faire ça, et que je n'en aurai probablement jamais fini, mais il y a par contre une chose très positive qui ressort de la contre-attaque: une meilleure estime de soi-même, une meilleure confiance, et surtout, du plaisir!

Parce que j'ai ri après mon attaque, au lieu de me lamenter!

Au lieu de me faire tout petit, et de prendre mon trou, et de me dire: «oh que le monde est donc méchant...» les yeux humides.

Oui il est MÉCHANT, et c'est précisément la raison pourquoi tu dois lui FESSER SUR LA GUEULE.

C'est pas vrai que je vais être toute ma vie une victime parce que je n'ai aucune envie d'agresser personne...

C'est pas très beau, mais c'est comme ça que le monde marche.



dimanche 9 octobre 2016

Le manque d'empathie et le «chacun pour soi»: la croissance progresse

S'il y a une chose à laquelle je suis sensible, c'est la méchanceté humaine.

Le mensonge et la malhonnêteté, entre autres, font souvent équipe avec la méchanceté et le manque d'empathie. Aussi, quand vous êtes témoin de la dureté ou de la froideur de quelqu'un, attendez-vous à trouver le fourmillement des vices qui vont avec.

Le «chacun pour soi», l’égoïsme et le manque d'empathie ne sont que des symptômes de la pourriture intérieure: ils indiquent une dégradation morale profonde, difficile à mesurer, et à changer.

On ne peut pas faire grand-chose contre les gens «convaincus» dans leur méchanceté, que «la vie est un combat», qu'il faut être cruel, sans pitié, etc.

Nous n'avons pas encore assez eu des écoeuranteries de tous les Einsatzgruppen du monde entier et de toutes les époques!

Qui ont tué des innocents, pour rien, par plaisir et en riant! En enfermant des villages entiers dans des granges, hommes, femmes et enfants, et en y foutant le feu et en mitraillant au travers, pour être bien sûr que personne ne pourrait s'en échapper vivant!

Après qu'un village était exterminé, on passait au suivant!

Combien de fois dans l'histoire ces événements se répètent-ils?

Numéroter des gens comme des choses, les maltraiter quotidiennement, les torturer, les battre, les humilier et les gazer ou les laisser crever de faim dans des baraques de camp?

Nous avons des indices aujourd'hui que les choses n'ont pas changé d'un iota.

Il suffit de regarder ce qui se passe autour de soi. Concrètement. Le diable est dans les détails.

Par exemple: des Noirs aux États-Unis qui filment deux Blancs au sol, en overdose, et qui rient et s'amusent de tout cela. Personne pour appeler les services d'urgence. Ils s’occupent plutôt de trouver le meilleur angle pour filmer les deux personnes inconscientes pour pouvoir mettre ça sur les réseaux et créer un «buzz».

Visiblement, aucun ne se demande comment il réagirait si c'était, à la place d'un inconnu, un proche qui gisait là, inconscient, peut-être en train de mourir d'une surdose involontaire. S'ils étaient le moindrement capables de se mettre à la place d'autrui, c'est-à-dire de faire preuve d'empathie, ils pourraient se dire: ce pourrait être mon père, mon fils, mon ami, moi, vite! je dois essayer de le sauver!

Mais non. Il semble que l'idéologie égoïste américaine ait fait son travail: le «chacun pour soi» est bien installé.

La fameuse fumisterie utilitariste qu'en étant égoïste, on sert tout le monde. Conneries.

L'autre exemple qui me vient en tête, et qui est plus près de chez nous, c'est l'histoire de Jérémy Gabriel. Les commenteux sur YouTube semblent avoir été unanimes pour condamner Jérémy avec sa poursuite contre Mike Ward. Certains se sont aussi affairés à le ridiculiser davantage, comme l'humoriste trash l'avait déjà fait.

Avec cette poursuite, on s'est mis à sonner l'alarme de la liberté d'expression. Mais je pense qu'on a exagéré un peu. Et de plus, le point n'est pas vraiment là si on regarde l'ensemble.

Vous savez il est où le point? Parce qu'on dirait qu'aucun des commenteux ne le sait... Et que ceux qui le savent, habituellement, n'étant pas «agressifs et méchants», et n'ayant donc pas envie de se battre pour faire valoir leur point, ne s'expriment pas.

Le point, le voilà: mettez-vous à la place de Jérémy Gabriel. Imaginez-vous en train de vous faire écœurer par tout le monde depuis la petite école à cause de votre handicap. Imaginez les efforts quotidiens que vous devez faire pour garder le moral, pour continuer. Imaginez le rejet de la part des autres, à cause de votre handicap, de votre apparence, etc. Imaginez ensuite de continuer à vous faire écoeurer à l'âge adulte, ridiculiser, rabaisser, que tout le monde se mettent sur votre dos, qu'on rit même de vous à la télé, à la radio, dans des spectacles, même sur la rue, parce que c'est rendu la mode de vous basher à cause d'un cave, et ce, tous les jours, gratuitement!...

Voyez-vous la méchanceté? Voyez-vous qu'il y a quelque chose qui ne marche pas? qui ne tourne pas rond dans le ciboulot des gens? Quelque chose qui ne fonctionne plus dans leur cœur?

Ce jeune homme a un handicap. Essayez de comprendre c'est quoi un handicap et toute la stigmatisation et les souffrances qui viennent avec, et peut-être cesserez-vous alors de rire gratuitement de ces gens parce qu'un humoriste à court d'inspiration essaie de faire du millage sur leur dos.

On se fout de savoir si Jérémy Gabriel est un bon artiste, s'il chante bien, etc. Le point c'est la dignité humaine, le respect et la capacité à se mettre à la place d'autrui. Et si ç’avait été votre enfant, vous auriez voulu, comme sa mère, qu'il gagne son procès.

Mais on préfère suivre les «méchants», parce qu'on a peur d'eux. Parce qu'ils ont de la «gueule» et qu'ils semblent forts. Parce qu'ils sont nombreux aussi, à force d'attirer les suiveurs, les couillons, qui espèrent aussi faire un peu de millage sur le dos de quelqu'un de moins chanceux... qui espèrent, eux aussi, lâchement, avoir leur part du gâteau, de l'attention, leur part du marché des esprits «critiques», etc.

Il n'y a pas juste le cœur qui manque aujourd'hui, il y a aussi, et surtout, le doute...

La question que tout le monde devrait se poser, tout le temps, c'est: se pourrait-il que je me trompe?

Que tout le monde se trompe?

Que tout le monde, tout d'un coup, et je ne sais pour quelle raison, soit lâche?

Que tout le monde, sans cause apparente, manque de cœur?

De courage?

C'est arrivé en Allemagne. Ça s'est produit avant. Et ça pourrait aussi se reproduire n'importe quand et n'importe où aujourd'hui, même au Québec.

Résistez à la meute des chiens, plutôt que de devenir chien vous-même.

samedi 8 octobre 2016

En 2005, je ne connaissais pas l'Internet et je ne savais pas comment envoyer un courriel. Et ça ne me manquait pas.

Qu'aujourd'hui on ne puisse vivre sans l'Internet? Je n'y crois pas vraiment.
Que trouve-t-on encore à dire du corps de la femme? De ces moments magiques de la vision de la femme aimée?

Dans un passage du livre «La mort», Jankélévitch fait une comparaison avec l’amour: «La toujours nouvelle banalité de chaque mort n’est pas sans analogie avec la très ancienne nouveauté de l’amour, avec la très vieille jeunesse de tout amour: l’amour est toujours neuf pour ceux qui le vivent, et qui prononcent en effet les mots mille fois ressassés de l’amour comme si personne ne les avait jamais dits avant eux, comme si c’était la première fois depuis la naissance du monde qu’un homme disait la parole d’amour à une femme, comme si ce printemps était le tout premier printemps et ce matin le tout premier matin; l’amoureux est devant cette toute neuve matinée et cette toute neuve aurore comme un être inlassable devant une chose inépuisable. Ici tout imitateur est un inventeur et un initiateur, toute recréation une création, tout recommencement un premier commencement. Depuis qu’il y a des poètes, et qui chantent, comment trouve-t-on encore quelque chose à dire sur l’amour? Et pourtant, c’est un fait: chacun de ceux qui l’éprouvent a son témoignage inédit, son expérience sans précédent, sa contribution originale à apporter; c’est un domaine où tout le monde est compétent!»
Les riches qui sont toujours en train de courir après leur fric me font rire. Ils n'ont pas compris qu'après avoir accumulé quelques millions, il serait préférable de vendre et d'aller s'amuser un peu, parce que la vraie richesse, c'est le temps libre. Personne n'a jamais vu un coffre-fort suivre un corbillard.
J'adore cette parole de Mark Twain: “Whenever you find yourself on the side of the majority, it is time to pause and reflect.”
Si une machine ne peut comprendre l'Amour, parce que pour commencer, elle n'a pas de corps (et n'est pas mortelle), elle ne peut comprendre la Vie. D'où l'importance, dans les études sur le vécu, de la Chair, comme Husserl les avaient commencées en phénoménologie.

mercredi 5 octobre 2016

La société de loisirs est en vacances

On invente la technologie pour pouvoir faire tout plus rapidement et se reposer, hein? la société de loisirs est à nos portes? Mais c'est le contraire qui arrive.

Si mon message parvient plus rapidement au destinataire, il me répond plus rapidement, mais je dois potentiellement pouvoir lui répondre tout aussi rapidement au besoin, et ainsi de suite, donc, pas de repos.

Si je produis plus et plus vite, je pourrais me reposer après un certain quota, puisque ça répond aux besoins locaux ou nationaux, mais non, si on produit plus et plus vite, on exporte, donc pas de repos, pas de loisirs.

La technologie nous fait toujours plus travailler, alors que ce ne devrait pourtant pas être le cas.

Le besoin d'expansion, et donc la course effrénée vers le capital, naît surtout de la volonté de ne pas se faire écraser ou assimiler trop rapidement par les plus gros, qui tendent au monopole et le veulent. Il y a donc un problème économique à la base de cette accélération, mais en même temps, derrière celui-ci, se cache deux autres problèmes: la peur de stagner s'il n'y a pas de concurrence entre différentes entreprises, et les prix élevés. En fait, la concurrence est une utopie à laquelle on croit depuis déjà trop longtemps, et qui se renforce avec les funestes théories des darwinistes, et qui va nous mener droit à l'abîme si nous continuons dans cette idéologie.

L'autre problème, le prix élevé des produits d'un monopole, n'est pertinent que si on doit travailler pour faire de l'argent et acheter ces produits. Rien ne dit qu'on doive encore dans le futur acheter quoi que ce soit. Tout dépend de la façon dont on s'organisera au niveau politique et économique.

mardi 4 octobre 2016

Je réfléchissais sur les feuilles en train de tomber des arbres devant moi, planant dans l'air avant de s'écraser au sol, et je me disais que la force du vent, la résistance de la tige, et un paquet d'autres facteurs inconnus, peut-être même jusqu'au rayonnement gamma, avaient fait en sorte que la feuille tombait, à ce moment précis, et que si on répétait l'expérience on aurait le même résultat, comme «déterminé», mais non, puisqu'il y manquerait l'infinité de facteurs qui ont fait justement que la feuille est tombée, et qui sont non réplicables et donc, que l'expérience au fond ne serait pas répétable dans des conditions identiques, et qu'il n'y a aucun sens à dire finalement que la chute de la feuille est «déterminée» ou encore qu'il y ait un «destin».

L'existence est absolument unique à chaque instant, et c'est pourquoi chaque instant est en réalité une oeuvre d'art, certes fugitive, que nous essayons en vain de capturer.
La production en série: des uniques qui essaient de se faire passer pour du même. On essaie, nous aussi, en tant qu'humains, de faire pareil.

J'adore comparer à l'épicerie des produits faits en série et relever les petits détails qui les différencient. La plupart des gens ne les remarquent pas et passent par dessus l'unique. Je passe parfois plusieurs secondes à comparer des produits «identiques» dans les rangées. Je le sais que certains me prennent pour un fou, mais je m'en crisse. Ils ne voient pas ce que je vois.

lundi 3 octobre 2016

Boards of Canada - Slow This Bird Down


Ça fait plusieurs jours que ce morceau joue dans ma tête sans arrêt. Peut-être qu'en le publiant ça va arrêter. Je ne sais pas. Mais c'est bon quand même. Merci à ma tête.

Oréo

Tu aimes te faire prendre
en sandwich
deux queues de rastas
sur ta peau blanche

Ton bassin se fait fendre
on laboure ton corps de biche
tes orifices font la fiesta
un fleuve de semence
coule
sur
tes

hanches

dimanche 2 octobre 2016

Ça prend des conditions particulières pour vivre et comprendre certaines choses, que la façon de vivre de l'homme moderne ainsi que ses valeurs ne permettent pas. Pire, cette façon de vivre le durcit dans son ignorance et son errement, parce qu'il n'a aucune conscience que ces choses existent, il croit donc que ce qu'il vit est la seule réalité possible, et même, la meilleure. Lorsque ces choses pourraient se présenter à lui, il ne les voit pas, et ne fait ainsi que perpétuer la dureté et la méchanceté relayée par le monde qui l'entoure, qui enferme tout le monde, finalement, dans une immense carapace émotionnelle. Et puisque nous sommes nombreux à faire et vivre la même chose, nous pensons être, à bon droit, dans la vérité. La boucle de l'ignorance est ainsi bouclée. Puisque l'esprit de l'homme moderne est bouché, après 200 ans d'efficacité technique, la seule issue reste sa capacité à ressentir, les émotions: c'est seulement de cette façon, dorénavant, qu'il pourra retrouver le chemin de la vérité.

Fragile

L'autre jour au travail, je suis passé près d'un présentoir à livres et j'ai vu ce qui semblait être une petite souris immobile sur le côté au sol... Elle était tellement belle, que j'ai pensé que ce devait être une blague, et qu'elle était peut-être en plastique, alors je me suis exclamé tout haut «C'tune joke?» pour que mon collègue m'entende et vienne voir, et quand il l'a vue, il s'est comme activé, il a alerté le gérant, qui a alerté d'autre monde au téléphone, bref, c'était la panique juste pour une toute petite souris!

J'ai trouvé la réaction exagérée, et pendant que tout le monde était parti en quête de renforts et de solutions pour évacuer sanitairement cette petite souris, j'ai pris trois mouchoirs et j'ai saisi doucement la souris pour l'amener à l'extérieur de la librairie.

Elle était vraiment mignonne, et son corps était encore tout chaud, elle venait possiblement de mourir, ou peut-être était-elle encore vivante? je ne pouvais savoir, mais elle ne montrait pas de signes de vie. J'avais vu rapidement avant de la prendre qu'elle semblait avoir une patte cassée, et on lui avait peut-être pilé dessus par accident après ça, vu qu'elle ne pouvait plus se déplacer correctement.

J'avais maintenant un problème de conscience, je me demandais où je devais la déposer, au cas où elle serait encore vivante. J'ai dit à mon collègue que j'allais la flusher dans la toilette, pour le rassurer, mais ce n'est pas ce que j'ai fait. Je me suis mis à la place de la souris et je me suis demandé comment j'aimerais mourir, qu'est-ce que je choisirais entre des options limitées: A. mourir étouffée dans un flush de toilette, écœurant et abject, mais assez rapide; B. mourir dans une poubelle quelconque, plus ou moins rapidement, et en se faisant jeter des ordures dessus, encore abject et sans respect. J'avais un bac de transport sur roues juste devant moi dans le couloir; il était pas mal plein de sacs de déchets mous, la souris ne risquait donc pas de se faire écraser par d'autres déchets, j'ai donc choisi l'option C. mourir doucement et en paix couchée entre les sacs. Je l'ai déposée de façon à ce qu'elle soit cachée sans se faire écraser. Si jamais elle prenait vie subitement, elle pourrait alors s'enfuir, sinon elle mourrait plus ou moins rapidement, si ce n'était déjà le cas.

J'ai fait du mieux que j'ai pu, vu les solutions disponibles, pour que cette souris meure dans le plus possible de dignité.

*

Je me doute que ma réaction n'est pas typique de la plupart des gens. En fait, si je remontais à il y a quelques années, elle ne serait même pas typique de moi-même. Pourquoi j'agis ainsi? Je ne sais pas exactement, mais disons que dans ma trentaine, alors que j'étais plus ou moins une brute (c'est ce que ça fait l'idéologie), j'ai eu une révélation, et cette révélation, elle n'est pas passée par la parole ou les livres, mais par les sentiments, l'émotif. 

J'ai eu une révélation émotive, et je vous épargnerai les détails, mais disons que j'ai regardé un animal fixement en train de souffrir, et que j'ai vu et senti la souffrance dans ses yeux, de telle façon, que je devenais lui, tout en restant moi-même. Ses yeux me disaient quelque chose, ils me parlaient. J'ai senti la «Personne» dans l'animal.

Depuis ce temps, je suis devenu empathique, et j'ai commencé à avoir des problèmes de conscience. 

Je suis devenu aussi beaucoup plus fragile.

Un peu comme cette souris justement.

Je me sens souvent comme cette souris. Sans défense, à la merci de tout. Directement atteignable dans ses sentiments, mais ne montrant aucun signe, parce que la souris est tellement petite, que personne ne la remarque non plus. Elle est aussi incapable de répliquer.

Je me sens pareil à cette souris. Et ce qui m'empêche le plus de le constater, et encore davantage pour les autres, c'est que je suis un gros gars, une pièce d'homme viril: personne ne penserait jamais que je puisse être en réalité aussi fragile qu'une souris.

Je récite de belles phrases parfois, prises dans un livre, et je dois m'arrêter et me forcer pour ne pas verser un torrent de larmes sans fin. Je deviens la gorge nouée, et je ne veux pas que mon interlocuteur se rende compte que je suis sur le point d'éclater en sanglots comme une fillette, alors je ralentis ma lecture, sans m'arrêter tout à fait, et je feins parfois de m'éclaircir la gorge ou d'avoir momentanément un problème quelconque, une distraction, etc. Le violon ou le piano, ou tout simplement, un beau morceau, me font souvent le même effet. J'ai fondu en larmes sans pouvoir m'arrêter dans les toilettes à l'exposition Érotique de Picasso à Montréal en 2001. L'écoute de la biographie de Picasso au musée avait tout déclenché.

Je me rends compte à quel point je suis émotivement fragile. La plupart du temps, les gens me disent toutes sortes de conneries au travail, parfois insultantes, parfois humiliantes, mais je ne réagis pas.

De l'extérieur on pourrait penser que je suis complètement insensible, mais en fait, je bloque plus ou moins ma réactivité émotive au travail, parce que sinon, ce ne serait pas possible pour moi de travailler. En réalité, tout ce qu'on me dit ou me fait de méchant me touche directement au cœur et me bouleverse de part en part et manque de me tuer.

J'essaie de redevenir un dur, un lion, comme avant, mais je suis plus vulnérable que jamais. Et plus les années passent, plus je suis fragile, je deviens toujours plus comme cette mignonne petite souris. L'empathie progresse comme une maladie sans que je puisse l'arrêter, jusqu'à ce que je m'identifie, probablement, avec tout l'Univers.

Je me rapproche de la mort, je me rapproche du sol, je me rapproche toujours plus de la terre.

J'ai remarqué aussi avec les années que j'évite de plus en plus de tuer les insectes quand c'est possible...

Je ne suis plus un homme «normal», et plus le temps passe, plus je m'éloigne inévitablement de cette «normalité».

Je suis sensibilité, vulnérabilité et fragilité pure, tout ce que l'Homme n'est pas.

Je suis pure Réceptivité, Ouverture, Écoute.

samedi 1 octobre 2016

Parfois ceux qui n'en avaient rien à foutre deviennent des héros malgré eux.