Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 25 avril 2017

La soif de savoir

Scène du film Ex machina
Qu'est-ce que la soif de savoir?

Chez moi, elle est sacrée. C'est un aiguillon qui me taraude sans cesse, ne me laisse pratiquement jamais de répit.

Je suis ce qu'on appelle un «chercheur de vérité», et on ne fait jamais la vie facile à ce type de personne.

Je veux connaître la vérité du monde, de la vie, de l'univers, bref, de tout. En ce sens, pour presque quiconque, je suis un emmerdeur de première catégorie. Pourquoi je suis un «emmerdeur»? -Parce que je suis un casseur de certitudes.

Les jeunes commencent à m'écouter comme un sage quand je parle, mais un sage qu'on ne fréquente pas trop longtemps, parce qu'ils se comparent encore à moi. Ce n'est que lorsque je serai rendu vieux qu'on commencera à m'écouter avec un peu de bonté, car je serai alors rendu une vieille carcasse physiquement indésirable.

Ce qu'on dit n'est pas si vrai si on peut encore être un objet d'envie.

Mais personne ne se doute de la somme de travail et de souffrance que cela prend pour être «beau» intérieurement. Ils voudraient avoir les deux sans travailler ni souffrir, mais tout ce que je vois ce sont des gens sans passion, sans volonté... sans sérieux.

On m'envie et me déteste, en vain. Pendant ce temps-là, tous les ponts sont coupés, et quand je serai devenu itinérant, on dira: «Ah lui! C'est un sage, mais il n'est plus bon à rien. Vois où sa sagesse l'a conduit... J'aime mieux être fou. Oublions-le.»

Ceci est la vérité.

On pense qu'il y a quelque chose de solide à quoi s’agripper là-dehors, mais la cruelle vérité est qu'il n'y a rien. Et bientôt nous découvrons que nous sommes sur le rebord d'un pic glacé perdu dans une nuit noire d'hiver, perdu parmi d'autres pics, et qu'il n'y a rien pour nous retenir, parce que nous avons perdu nos piolets, et nous glissons, sans espoir. Nous pouvons à ce moment prédire notre mort avec certitude. Notre mort n'est plus cachée dans un horizon indéterminé, vague: nous l'avons en face de nous, et elle nous terrifie.

C'est cela la «réalité»: ne pas avoir les pieds à terre.

Lorsqu'on est au sol «en toute sécurité», bien au chaud dans ses fausses certitudes, on est aussi mort que celui qui a glissé du pic.

Au sol on trouve les clounes. Ceux qui vont s'amuser avec toi, ceux qui s'amusent avec tout finalement, parce que tout ce qui compte, ce n'est pas l'encombrante «vérité», mais eux et leur petit moi.

Ils sautillent comme des punaises de lit à la surface du globe, mais tout ce qu'il y a de plus important, c'est quand même eux.

Ils n'aiment rien à part se regarder le nombril, sont imperméables autant à l'amour qu'au savoir, parce qu'ils sont incapables des deux, puisque tout ce qu'ils ont besoin de savoir c'est si on les admire eux. Pourquoi on les admirerait? -Tout simplement parce qu'ils sont célèbres. Ils veulent être célèbres pour leur célébrité... Y a-t-il quelque chose de plus mesquin et idiot? Et pourtant...

Un jeune avec un cellulaire aujourd'hui se sent comme le roi du monde: il pense tout connaître. En effet, il a accès à une masse infinie de données en pitonnant sur Google. Mais a-t-il accès à la «vérité»? Il ne saurait le dire... On parle ici seulement d'une vérité factuelle, alors vous imaginez pour les vérités de deuxième et troisième degré... C'est pourquoi l'on ne cherche plus, dans ces conditions, à véritablement savoir: on veut juste jouer la comédie du savoir. On va prendre ses informations dans des résumés et on les débite en affichant des airs profonds: notre quête de savoir s'arrête là.

Quand je fais des cours de science et qu'une connaissance vient à l'apprendre, elle me demande toujours pourquoi je fais ce cours, dans quel but? Et lorsque je réponds que je le fais «pour le fun», je suis sûr qu'on ne me comprend pas et qu'on pense que je suis une sorte de débile mental.

Quand on vit dans ce monde-là, on peut être sûr de vivre dans un monde totalement aliéné et réifié.

Aliéné à un point tel, qu'il n'y a plus aucune trace de l'aliénation. Un peu comme les juifs qui ont décidé de s'intégrer aux autrichiens catholiques pour éviter les persécutions, et qui deviennent, au fil des générations aliénées, de purs autrichiens catholiques antisémites... Il n'y a plus moyen de dire et de faire croire aux petits-enfants qu'ils furent un jour de vrais juifs...

Lorsque je parle de la «soif de savoir», mon intention n'est pas de vanter la science. Je suis tombé sur un passage intéressant et étonnant d'une biographie de Wittgenstein (que je suis en train de démolir...): «Je me promenais dans Cambridge et en passant devant une librairie, j'ai vu dans la vitrine des portraits de Russell, Freud, Einstein. Un peu plus loin, dans une boutique de musique, j'ai vu des portraits de Beethoven, Schubert et Chopin. En comparant ces portraits, j'ai ressenti intensément la dégénérescence terrible de l'esprit en moins de cent ans.»

En effet, comme l'auteur de la biographie le dit, mais avec une certaine ironie: «Quand les scientifiques prennent les commandes, la grande figure ne trouve plus sa place dans le courant de la vie, et il est forcé à la solitude. Il peut seulement ranger sa chambre en se déplaçant à petits pas, et ne pas s'approcher de toutes les maisons qui se construisent autour de lui.»

Nietzsche dit aussi des choses semblables, qu'au fond, il est besoin d'«esclaves» (comme en Grèce antique) pour supporter la classe des natures supérieures, et rendre ainsi possible la «culture». Le paradoxe ici, c'est que la plus haute culture doive reposer sur la plus basse barbarie. Nietzsche soulève ce problème, mais sans plus, semble-t-il. Il se contente de constater le tragique du problème.

Il est possible, en effet, que la culture n'ait pu se construire que grâce au «temps libre». N'importe quel génie, s'il n'a pas de temps libre, ne pourra rien faire de son génie. Mais alors son «génie» est-il imputable au temps libre qu'il a pu trouver, ou aux esclaves qui font les «basses besognes» à sa place? Il est tentant de penser aujourd'hui que s'il a pu se hisser si haut, c'est grâce aux «nains» qui sont dessous lui.

C'est pourquoi aujourd'hui, tout le monde doit travailler. Mais pendant ce temps, on a oublié le savoir.

En fait, nous n'avons rien oublié, puisque nous ne savons même plus ce qu'est le savoir.

Ce que je ressens, quand je parle avec la jeune génération, c'est que la vérité n'est plus en soi, en partie à cause de la volonté d'évacuer toute forme de religion, mais dans l'extérieur: l'être humain devient écran, surface mobile, changeante, en un mot: comédie. Nous sommes tous des comiques, et c'est aussi pourquoi les comiques sont tant valorisés.

Cela se confirme aussi au niveau psychique: le déficit d'attention galopant.

Le déficit d'attention est typique d'un écran sur lequel bougent en tout temps des images, des motifs, des couleurs. L'écran n'a pas de profondeur, n'a pas d'intérieur. Comme disait Sartre: «il n'y a rien derrière les phénomènes, tout est dans la surface», et tout en disant cela, il réfléchissait profondément... C'est en partie en cela que consiste le suicide intellectuel des intellectuels, et du monde en général.

Avec toutes ces belles pensées profondes, nous assistons aujourd'hui à une «aliénation inversée»: au lieu d'être coupés de l'extérieur, coupés de l'objet, nous sommes entièrement dans l'extérieur, dans l'objet. C'est pourquoi l'extroversion est si valorisée, et pourquoi les introvertis sont vus comme de pitoyables losers qui doivent être rééduqués, en apprenant à s'exposer, à s'offrir en spectacle comme des putes, sans rien avoir à cacher.

Nous nous plaignons du manque de vie privée, mais s'il n'y a plus de «vie privée», c'est parce que nous sommes tous déjà «pornographiques». Il n'y a qu'à se promener sur la rue pour voir ce que les gens font devant tout le monde (sans que ça ne dérange personne d'ailleurs).

Nous nous plaignons du «manque de temps», mais nous sommes pressés de répondre au prochain courriel qui est absolument insignifiant.

Le manque de temps n'existe pas réellement. Le manque d'intelligence, par contre, lui, est bien réel.

Ce à quoi je veux en venir, c'est que sous couvert de «science» et de grande intelligence, nous sommes en train de nous faire organiser.

En tant que population, nous devenons «un seul individu», et ceci est bien visible et palpable. C'est pourquoi nous sommes indifférents pour les terroristes. Nous pensons qu'ils s'en prennent à n'importe qui, au hasard, qu'ils sont «fous», mais non: ils s'en prennent toujours à un seul individu sur un territoire donné.

De même, aujourd'hui, où l'oppression est si universelle, nous pensons travailler à chaque fois pour des employeurs différents, mais en réalité, nous ne travaillons toujours que pour un seul employeur. Cela est possible grâce aux moyens de contrôle, grâce à l'informatique, grâce à la science. Il suffit d'avoir une seule tache à son dossier dans un seul emploi pour ne plus pouvoir en trouver par la suite.

Voyez-vous, ce n'est pas que la science soit mauvaise en soi, ni qu'elle ne soit ni bonne ni mauvaise et que ça ne dépende que de «l'utilisation qu'on en fait», ça va, en fait, beaucoup plus loin que cela...

Tellement plus loin...

En fait, tout ce qu'on peut dire aujourd'hui de vrai, sera faux dans quelques mois, peu importe qu'on soit un génie ou non, et cela aussi, c'est grâce à la science. Vous pouvez donc vous imaginer que ce que Wittgenstein a dit dans les années trente n'est plus vrai depuis longtemps, et vous avez raison.

N'importe quel jeune d'aujourd'hui avec son cellulaire branché sur Google est donc en droit de mépriser l'ancienne génération qui savait lire et écrire, et qui aimait les auteurs anciens. Cette génération a pleinement le droit de nous rire dans la face...

Et c'est déjà en soi assez plaisant de rire, n'est-ce pas? Pourquoi donc alors ne pas en rester là?

Ce n'est pas ce que l'on veut après tout, de la comédie?

On veut bien rire, et voilà: on revient à Nietzsche avec son «dernier homme»...

On croit invalider un penseur en pitonnant deux trois mots dans Google, mais voilà qu'il revient, tel un virus, par-delà le tombeau...

C'est aussi en partie cela la réification du savoir.

Comme si tout ce qui ne se laissait pas prendre des deux mains n'était pas du savoir.

Le véritable savoir est vivant, parce qu'il se passe dans un cerveau, pas dans des bases de données.

Dans des bases de données, on trouve des «informations», pas du savoir. Le savoir est un processus: la digestion et l'assimilation des «informations». Le savoir est aussi un processus amoureux lorsqu'il s'agit de création, comme la conception d'un bébé.

Si nous ne pouvons ou ne voulons aujourd'hui que glisser à la surface des informations, et des relations, comme des gens qui ne veulent pas s'engager, il ne peut plus y avoir de savoir.

Le savoir est un travail de distillation lent et laborieux: il doit aussi être fait avec amour pour être valable, au risque de ne faire que de la merde.

Mais les progrès scientifiques qui ont poussé sur ce travail comme des champignons, encouragent maintenant la facilité. Ce qui a pour conséquence que la science devient de plus en plus mécanique, ainsi que l'homme.

Cette mécanicité et cette unicité de l'homme actuel, et son enfermement dans le «contrôle total» qui en résulte, c'est la conséquence d'une exposition prolongée aux produits de la science, au progrès.

Que le progrès soit bon ou mauvais en soi, ou que ce soit seulement l'utilisation que l'on fasse de la technique qui soit bonne ou mauvaise, cela ne change rien au fond du problème.

L'homme industriel est devenu une seule surface épurée et pornographique, mécanique et malléable à l'infini.

Il est une parodie d'humain.

Et l'on ne pourra rien changer à cela, parce que les rares écervelés qui croient encore qu'ils sont des humains seront liquidés par la masse qui croit dur comme fer pouvoir être une machine.

Comme les anciens juifs devenus catholiques et antisémites qui veulent éliminer les vrais juifs, nous sommes si bien intégrés à la technique que nous ne savons même plus ce qu'est l'humain et cherchons plutôt, inconsciemment peut-être, à l'éliminer, comme un corps étranger, un alien.

Et voilà que nous arrivons à ce suprême paradoxe, néanmoins, terriblement vrai:



«Le plus étranger est le plus identique à soi.»


samedi 15 avril 2017

L'aliénation industrielle

Nous nous sommes progressivement éloignés de notre mode de vie artisanale, pour nous tourner vers un mode de vie industrielle.

Ce mode de production a permis, dans une certaine mesure, de produire davantage et plus vite afin de répondre aux besoins des masses.

Cependant, tout cela devait se faire au détriment de la qualité, de la saveur, de la beauté, de la particularité. Nous avons aujourd'hui majoritairement des produits uniformisés, sans âme, sans originalité, des produits qu'on pourrait qualifier d'«analytiques» tant ils sont dénaturés.

Il va sans dire que ce processus d'industrialisation s'est appliqué dans toutes les sphères de la vie, sans exception. Ainsi nous trouvons l’industrialisation dans notre littérature, notre éducation, notre personnalité, etc. : nous sommes dès le berceau des êtres industriels.

Sans même nous en rendre compte, n'ayant jamais connu autre chose, nos goûts sont industriels, nos désirs, notre sexualité, nos façons de penser, d'agir, de réagir, d'évaluer, etc.

Nous sommes profondément dénaturés, aliénés.

Par exemple, dans le domaine alimentaire, le chocolat: prenez le meilleur chocolat auquel vous pensez, voici les ingrédients: (matière sèche de cacao 73%), pâte de cacao, sucre, beurre de cacao, gras de beurre, arôme naturel. Cette liste des ingrédients est typique d'un aliment industriel, elle est «analytique»: les ingrédients semblent ajoutés les uns après les autres pour pouvoir contrôler le goût afin qu'il soit uniforme, moyen mais acceptable, et aussi, au moindre coût. C'est un chocolat qui est susceptible de plaire aux masses qui ne savent pas, en général, ce qu'est du vrai chocolat.

Prenez maintenant un chocolat artisanal, qui est généralement assez dispendieux, voici les ingrédients: fèves de cacao biologiques (70%), sucre de canne biologique. Si l'on compare les deux chocolats au goût, la différence est frappante: le chocolat industriel est terne et sans goût, sans saveur particulière, gras, mou et épais; le chocolat artisanal est craquant, savoureux, riche, complexe en goût: cela est la mesure, pour un seul exemple, de tout ce que nous avons perdu en passant de la culture artisanale à la culture industrielle.

Et cela s'applique aussi tout particulièrement à nous, être humains, qui tendons sans surprise, à ressembler de plus en plus à des robots... Voilà la marque des ravages de l'aliénation industrielle, de l'aliénation par les machines.

Passage obligé du capitalisme? -Je ne crois pas. Mais d'une mentalité, oui.

Si nous commençons à peine à percevoir la mentalité industrielle aujourd'hui, et tout son impact dévastateur, c'est parce qu'une mentalité dissidente pointe du doigt le désastre et revendique un autre mode de vie.

Il nous faut maintenant sortir de la caverne... Pas facile.

On continuera pendant des décennies de manger chez Mecdo et de trouver ça «bon»...

Pas étonnant alors les épidémies d'obésité: faute de pouvoir trouver la saveur, la «qualité», on compense dans la «quantité» et les extrêmes en gras et en sucre. Faute de savoir ce qu'est la «saveur», on ne peut non plus la chercher... L'éducation étant déjà industrielle à la base, nous sommes déjà faits pour l'industrie en quelque sorte: nous sommes formatés pour elle...

Nous entrons et fittons dans le système industriel comme une pièce de rouage préparée longtemps à l'avance.

Nous accueillons notre servitude absolue comme la liberté suprême.

Ce genre de propos peuvent-ils avoir un effet sur des oreilles industrielles bouchées afin d'écœurer de ce mode de vie?

C'est peu probable...

Le mieux c'est de FAIRE VOIR.

Regardons la massification que nous avons longtemps considérée comme un bien...

Regardons tout ce que nous pourrions être de DIFFÉRENT.

mercredi 12 avril 2017

Médecin de famille à donner

La liberté passe par l'esclavage ou Arbeit macht frei.
Moi je n'en ai rien à foutre de la volonté du Ministre de la Santé de donner à chaque citoyen un médecin de famille.

Moi AU CONTRAIRE, je veux redonner mon médecin de famille.

J'ai appelé à mon CLSC et j'ai laissé un message disant que je ne suis PLUS CAPABLE de mon médecin de famille actuel, et que je veux qu'on me remette sur la liste.

Si on ne veut plus son médecin de famille, il faut le faire changer pour un autre, autrement, on reste pogné avec.

IL FAUT DONC DE FAÇON ABSURDE SE REMETTRE SUR LA CÂLISSE DE LISTE DONT NOUS SOMMES MAINTENANT PRISONNIERS GRÂCE AU MINISTRE DE LA SANTÉ.

On appelle ça le CONTRÔLE MÉDICAL.

Mais moi je n'en veux plus fuck all de médecin de famille, faque ça ne me dérange pas d'attendre des années avant d'en avoir un autre, et quand j'en aurai un, il n'aura pas de nouvelles de moi JAMAIS.

Non, je vais plutôt aller dans des cliniques, souvent différentes, voire plein de médecins différents à chaque fois: VIVE LA DIVERSITÉ.

Moi être pogné avec un médecin de famille qui se prend pour ma mère ou mon père et qui me fait chier toujours plus à chaque fois au fil du temps, je n'en veux plus:

J'AIME MIEUX QUE MON MÉDECIN NE ME CONNAISSE PAS TROP.

ET QU'IL NE ME CONTRÔLE PAS CONSTAMMENT AVEC MON DOSSIER EN MAIN.

VIVE LA LIBERTÉ!

Si tout ça arrive aujourd'hui, le CONTRÔLE MÉDICAL, c'est parce qu'au Québec on a chialé qu'on manquait de médecin de famille...

Le Ministre a dit : OK ON VA VOUS AIDER, MAIS POUR CE FAIRE, VOUS DEVEZ D'ABORD ÊTRE CONTRÔLÉS:

VOICI VOS CHAÎNES.

Conséquence: ON NOUS FOUT DANS LA PRISON QU'ON A DEMANDÉ, LARMOYANTS.

C'est en partie ça le socialisme, quand ça va trop loin.

À chaque avantage donné, il faut faire de nouvelles concessions sur notre liberté.

Et ça c'est le beau travail des politiciens, complices, avant tout, du système capitaliste...

Et ainsi maîtres dans l'art de faire des CADEAUX EMPOISONNÉS.

Le Québec est une place de marde

Moi un endroit où t'es

OFF 

+ de 75% du temps par année, à cause de la dépression saisonnière, à cause des allergies, à cause du mauvais temps, à cause du manque de soleil, à cause du frette, de la pluie, de la neige, de la sloche, j'appelle ça une place de MARDE.

J'irais bien vivre de façon permanente dans un endroit où il fait tout le temps soleil, ça me rouvrirait la machine pas à peu près, mais chu pogné icitte de façon permanente, dans la marde du Québec.

Oui, je m'en câlisse de mon «beau» pays.

Trois catégories d'individus

1. Ceux qui n'y sont jamais allés.

2. Ceux qui y sont allés, mais n'en sont jamais revenus.

3. Ceux qui y sont allés et en sont revenus.

J'appartiens à la dernière catégorie.

lundi 10 avril 2017

L'argent comme ALIÉNATION

J'étais à la banque, et en attendant dans la ligne j'observais la caissière affairée avec un client d'entreprise et faisant défiler des billets dans sa compteuse, et j'ai vu à ce moment-là les billets comme des SIGNES...

Des signes de produits à acheter.

Des SIGNES DE PRODUITS X.

Oui, je travaille, nous travaillons pour des SIGNES...

Je travaille, nous travaillons, et on nous donne des signes en échange.

Aucun rapport entre le travail que nous faisons, ET le signe qu'on nous donne.

L'argent comme tel ne vaut RIEN, il n'est qu'un SIGNE QUI RENVOIE À AUTRE CHOSE, À DES PRODUITS X.

Ainsi quand j'achète un produit, j'échange des SIGNES et non du TRAVAIL contre un produit.

Parce que je peux avoir des SIGNES sans avoir travaillé pour ceux-ci, il n'y a donc pas nécessairement de travail associé aux SIGNES.

C'est pourquoi aussi PLUS de TRAVAIL n'équivaut pas à PLUS de SIGNES.

Le SIGNE est SÉPARÉ du TRAVAIL: il fonctionne tout SEUL.

Ce que nous avons pour notre travail n'équivaut plus à de la RÉALITÉ.

Dans un autre monde, plus ancien, je peux encore me donner à moi-même mon produit en le faisant de mes mains, mais plus dans le nôtre, parce que tous les moyens pour pouvoir le faire encore nous ont été enlevés... et remplacés par le SIGNE.

Je dois aujourd'hui nécessairement passer par le MONOPOLE, la DICTATURE du SIGNE pour me donner mes produits.

C'est la PREMIÈRE ALIÉNATION, et la plus grave, avant l'aliénation du travail.

Toute AUTONOMIE est ainsi tuée dans l’œuf.

De quoi l'homme a-t-il besoin essentiellement? Se loger, se nourrir, se vêtir: mais il ne peut plus faire aucune de ces choses lui-même aujourd'hui: il ne peut faire pousser sa nourriture, il ne peut construire sa maison, il ne peut se vêtir sans avoir à passer par les SIGNES, autrement dit, par le CAPITALISME et les CAPITALISTES, autrement dit, ceux qui s'amusent à tout CONVERTIR et à tout faire DISPARAÎTRE en SIGNES, ceux qui s'amusent aussi à jouer avec les SIGNES et à les garder tous pour EUX.

Après avoir détruit la NATURE.

Après avoir détruit la SOCIÉTÉ.

APRÈS AVOIR SACCAGÉ LE MONDE ENTIER.

dimanche 9 avril 2017

Mon problème mental

Pas assez de livres: angoisse du livre important qui pourrait manquer dans ma bibliothèque.

Trop de livres: angoisse de ne pas pouvoir tout lire avant de mourir...

C'EST QUOI MON OSTI DE PROBLÈME?!

vendredi 7 avril 2017

Mon but dans la vie

Tiens! Goûte à ça salope!
Rendre à chacun son dû, c'est-à-dire, habituellement: un kick solide en pleine face.

On va dire: «T'es ben agressif!» - Oui, je le suis. Si je ne l'étais pas dans la situation que je vis, dans laquelle on me fait mariner comme une merde, ce ne serait pas normal. Il y a une couple de pendules à remettre à l'heure grave... Par contre, si je réussissais sur toute la ligne et que j'étais accueilli partout en héros, ce serait encore moins normal, parce que, par définition, je ne peux pas être «populaire»...

En ce sens, Nietzsche a raison de vouloir la guerre. Le problème, c'est que la guerre ouverte contre la masse des «hommes contents d'eux-mêmes» est une guerre perdue d'avance, et qu'une guerre «fermée», hypocrite, est impuissante contre eux: parce qu'ils sont aussi maîtres dans la bassesse et la petitesse.

Et c'est ainsi qu'on en est réduit à crier sa rage sur le papier ou sur le Net...

En espérant que ça vire mal un jour... mais dans quel but? pourquoi? quand? - On s'en fout: on peut juste crier notre rage, et espérer que ça vire mal, comme par magie.

Au fond, on sait d'avance qu'il ne se passera rien avec cette grosse masse inerte, mais au moins on se sera soulagé un peu personnellement.

C'est bien notre seule satisfaction, dans une journée, quand un bon kick en pleine face réussit à nous faire rire un peu.

Mais le rire comme tel, en général, tue plus efficacement et cruellement que tous les kicks du monde...

Celui qui est capable d'encaisser sans broncher tous les rires méprisants de la foule des nains, est fait de l'étoffe des vrais durs à cuire... doit être un surhomme.

Le but de ce surhomme? - Rire LE DERNIER.

Liquidé par le système

J'ai toujours cherché à liquider tout le monde: avec les livres, c'est facile, mais avec les personnes, c'est là que l'homme frappe son os.

On ne liquide pas un «système» dans la réalité: c'est le système qui vous liquide.

Si la majorité ou le pouvoir dit: «On va dans ce sens-là!», malheur à toi si tu vas dans le sens contraire: tu seras piétiné par le troupeau.

De l'utilité de la souffrance

S'il y a une chose qu'on peut dire de la souffrance, c'est qu'à la longue, elle anéantit toute forme d'illusion. Et oui, c'est une chose positive, même si celui qui a perdu toute forme d'illusion fait chier tout le monde avec son maudit réalisme amélioré.

Nietzsche était déjà fou en écrivant son Zarathoustra

Les phases de forme alternent cruellement avec les phases de démolition physique et intérieure, littéralement. Il faut dire que je ne suis pas encore tout à fait sorti du trou.

J'essaie de faire des lectures, mais pas facile d'être indulgent quand on souffre. Alors, oui, c'est plein de points d'interrogation et de notes dans les marges, dès les premières pages, et ça bloque presque la lecture.

Je lis Nietzsche, son Zarathoustra, et personnellement, aujourd'hui, après l'avoir pourtant longtemps admiré, je pense qu'il était déjà fou à cette époque.

On peut bien s'exciter avec Nietzsche sur le «dernier homme» (contraire du surhomme) et lui jeter notre mépris à la face, mais le problème, c'est que nous sommes tous plus ou moins des «derniers hommes» aujourd'hui. Et par dernier homme, il faut entendre, au sens de Nietzsche, des sous-hommes. Grave.

Aussi, le concept central de Nietzsche, le «Retour éternel du Même», tue tout son Zarathoustra. En effet, que sert-il de «vouloir» si tout doit nécessairement revenir tel quel? On ne peut vouloir quelque chose de nécessaire, donc on ne s'échappe pas du «serpent noir». Toute volonté courageuse se brise sur ce concept farfelu, et par-dessus le marché, emprunté. Pour que Nietzsche n'ait pas vu ça, il faut supposer qu'il était déjà fou à cette époque.

«L'homme ne doit pas chercher avant tout à se conserver, mais à se dépasser», bien d'accord, mais qu'est-ce que ça veut dire? Se dépasser comment? dans quoi? à quelle fin? Il semble premièrement, selon toute vraisemblance, que le dépassement ne soit réservé qu'à une «élite», aux «grands hommes», aux «génies». Nietzsche avait le sens du grand, par rapport à la petitesse méprisable des gens de ville, ceux à qui nous ressemblons plutôt finalement. Ce délire de grandeur a peut-être été causé par une trop grande écoute de Wagner...

Je semble mépriser Nietzsche? Oui et non. Il veut réhabiliter la volupté, l'ambition de dominer, l'égoïsme, la rivalité, la guerre, etc. N'est-ce pas vouloir le retour à un monde ancien?

En effet, prenons un seul de ces facteurs: vouloir la guerre, n'est-ce pas vouloir la fin de l'humanité aujourd'hui? Nous avons des bombes nucléaires; il n'y en avait pas au temps de Nietzsche: sa compréhension du monde ne peut pas être la même que celle que nous avons aujourd'hui. L'optique de Nietzsche est donc étrangement déviée, invalide, inapplicable: on ne peut plus faire un retour en arrière à ce niveau. Vouloir la guerre et des vertus guerrières, et les encourager, aujourd'hui, c'est vouloir notre suicide. Donc, tout ce pan-là de Nietzsche est à éliminer, mais au final, c'est aussi toute la construction qui tombe, car le concept du Retour éternel vient fissurer tout le reste.

Bref, je poursuis ma lecture, et ma démolition de Nietzsche, en grand style.

jeudi 6 avril 2017

J'ai inventé une nouvelle forme de torture, ça s'appelle: le mal de dos permanent.