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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

samedi 31 juillet 2010

Vérité no.34

Le monde de demain: un monde extrêmement violent, instable et uniformément déraciné, possiblement totalitaire par nécessité.

Mais nous avons déjà un mince aperçu de toute cette violence par la recrudescence du «côté sombre» en l'homme: la malveillance érigée en système, le crime organisé, les gangs de rues, l'anomie structurelle, la drogue, la prostitution des mineurs, l'intimidation et la violence dans les écoles, les droits fondamentaux bafoués par l'État même, des quartiers entiers ou des villes entières laissés pour compte, l'augmentation de l'itinérance, les fraudes financières à grande échelle, la montée de l'extrême-droite face à l'immigration réfractaire au mode de vie et à la culture du pays hôte, etc.

Vérité no.33

Il m'arrive d'avoir l'impression que nous n'aurons jamais le temps de comprendre toute l'ampleur de la catastrophe qui nous arrive, ainsi que la gravité des dommages permanents que nous avons causés à la planète. Autant nous sommes occupés aujourd'hui à vivre à toute vitesse et à ne rien voir, autant nous serons demain stoppés net dans un face à face violent avec la mort planétaire.

Vérité no.32

Le niveau de toxicité de la planète dépasse l'entendement.

Les sujets d'importance et vitaux pour notre avenir sont la pollution et la contamination chimique au niveau planétaire, ainsi que la responsabilisation de l'industrie, des gouvernements et des individus. Nous avons besoin de penseurs et de visionnaires pour élaborer des plans de société à «long terme», et non plus à des termes ne servant qu'à faire des profits et tout jeter dans la nature une fois que ce n'est plus bon ou que ça ne sert plus à rien.

Par exemple: nous disposons de technologies «propres» comme l'énergie solaire. Pourquoi continuons-nous alors d'utiliser du crisse de pétrole? C'est comme ça partout et pour tout. Nous avons des clés et des solutions pour sauver ce qui nous reste, mais nous ne les utilisons pas et les gouvernements ferment les yeux.

Si les gens ne font rien «en masse» et préfèrent s'écraser devant le téléviseur à écouter des pubs et des émissions insignifiantes, c'est parce qu'ils ignorent vraiment ce qui est en train de se passer... On ne peut pas savoir ce genre de chose et ne rien vouloir faire...

Nous avons laissé les riches faire de ce monde un château de cartes qui va bientôt s'effondrer sur tous les fronts. La pensée à courte vue qui ne vise en tout que le profit devrait être jugée «criminelle». Planétairement, la «volonté de puissance» nous conduit tout droit au gouffre.

D'après l'état dans lequel la planète est en ce moment, nous ne pouvons avoir collectivement, planétairement, une grande estime de nous-mêmes : sommes-nous fiers de toute cette merde?

Découverte no.753

Nous avons découvert une nouvelle espèce dans l'océan Pacifique : le «plastique», de son nom scientifique, le Great Pacific Garbage Patch ou GPGP. On retrouve aussi cette espèce au large du Japon : on la reconnaît surtout au fait qu'elle est multicolore, qu'elle tourne en rond sur place et qu'elle finit par se dégrader en ce qu'on pourrait appeler une «soupe de plastique toxique», contaminant définitivement l'environnement, ainsi que la chaîne alimentaire.

Petite no.752

Je me suis découvert un goût pour les petites femmes minces et sportives, celles que dans les films de cul on appelle justement des «petite» en anglais. Avant, je ne préférais que les grandes ou les tailles moyennes et je snobais les petites, surtout parce que je suis grand et que ça fitte mal disons. Ce goût est apparut lorsque j'ai vu un grand gars (que je connais) embrasser sa blonde sur la rue : ils étaient de dos, et j'ai vu la fille se mettre sur le bout des pieds pour l'embrasser : j'ai trouvé ça tellement cute que ça m'excite encore!

Vérité no.31

Quand une femme me tape vraiment dans l'oeil, par exemple, avec son beau cul qui bouge magnifiquement au gym sur le climber, ce sont ses hanches que je regarde, son bassin : je m'imagine en train de le prendre à deux mains et je sens littéralement ma queue qui rentre dans sa fente. Ça se fait automatiquement, c'est comme un instinct animal. Aussi, je continue à faire mon entraînement comme si de rien n'était, et il ne se passe «rien».

Ce n'est la plupart du temps qu'un petit boost qui me fait courir plus vite ou lever des poids avec plus de vigueur. Ça stimule pour un moment disons, ça fait monter mon niveau de testostérone, et je pense que c'est la même chose pour tous les gars: ils s'entraînent tous plus fort quand la belle fille est dans le coin. Soudainement on entend des houuuuu! et des heuuuuu! de forçage d'haltères : c'est toujours drôle de voir le gorille en l'homme.

Vérité no.30

On mange trop et on se masturbe trop: il y a un gros problème sur nos bras... Manquons-nous sociétalement d'affection? Nous ennuyons-nous de Maman et du ventre maternel?

Porno no.751

Je ne regarde pratiquement plus de porno depuis que je me suis dit que je n'en regarderais plus depuis que je me suis fait attaquer deux fois : la première fois, j'ai failli y goûter solide, la deuxième, mon logiciel a bloqué l'attaque. J'en ai eu disons comme mon truck de toute cette shit. Risquer de péter mon ordi pour une branlette : mauvais deal. J'ai donc tourné la machine à fantasmes à off. Voilà. On va redevenir normal, c'est toute, c'est-à-dire : ne penser au sexe qu'une fois de temps en temps, et surtout, quand c'est le temps. Arrêter de s'exciter pour rien : parce que c'est ça qui arrive : quand on regarde de la porno à tout bout de champ, on «provoque» l'excitation sexuelle, on la pousse, et ce n'est plus naturel.

L'homme moderne est excité pour rien, vraiment. Arrêtez donc de «penser» au sexe, de «cogiter» sur le sexe, pis faites-le à place côlisse : get a pussy motherfuckers! (or a dick)

Vérité no.29

Si une fille t'accroche la cheville avec son carrosse à l'épicerie et qu'elle s'excuse mais que tu ne dis rien et ne la regardes même pas parce que tu t'en fous complètement, elle va t'accrocher une deuxième fois en s'excusant une deuxième fois, et c'est effectivement ce qui est arrivé.

Selon moi, elle voulait se faire fourrer.

Vérité no.28

La littérature remplace la religion dans son rôle de consolatrice.

Vérité no.27

«La fin du monde sera une question de style.» Maintenant, je vous demande : est-ce que vous comprenez cette affirmation selon ce que j'ai dit précédemment? Ici, c'est le mot «style» qui est chargé de contexte, et c'est celui-là qui posera problème si je place cette phrase hors contexte.

Vérité no.26

«Le savoir est pouvoir.» Pouvoir de quoi? Et de quel genre de savoir est-il question? Vous voyez, encore un autre énoncé «mathématique» auquel on s'amuse à faire dire n'importe quoi.

On pense cette phrase et on croit savoir ou penser quelque chose; on croit qu'on détient une vérité concrète, quelque chose de palpable, d'évident, de clair, alors que nous n'avons que des coquilles vides entre les mains. Ainsi, le langage perd la plupart du temps tout son sens lorsqu'il est réduit en équations, principalement, à cause de la perte du contexte, qui est inévitable dans le temps.

Vérité no.25

«Le beau n'est pas le vrai.» Vous voyez, pour une simple question de style, je n'ajouterai pas qu'il n'est pas «faux» pour autant, alors que je le devrais. Ce qui conduit à penser faussement que le beau est en tout temps faux, ou est dans l'erreur ou mène à l'erreur. Quand on y pense, un bel édifice, un beau gâteau et une belle femme ne sont ni vrais ni faux, de même qu'un édifice laid ou mal construit, un gâteau mal fait ou une femme laide.

Il serait mieux de dire que le beau n'a aucun rapport avec la vérité ou la fausseté. Mais, à cause du style de l'énoncé initial, celui-ci paraît plus vrai, et pourtant... Je crois qu'il paraît plus vrai parce qu'il ressemble à, et veut imiter, l'énoncé mathématique : la concision : chose qui est souvent fatale pour la langue qui demande plutôt beaucoup d'explications, de détails et de précisions. Pour bien parler et bien se faire comprendre, il faut aimer beaucoup parler, parce qu'un mot ne vient jamais sans son encyclopédie.

Vérité no.24

Le plus souvent, il n'y a jamais rien de tout mauvais ou de tout bon, et les nuances manquent à tous les propos.

Vérité no.23

La grande affaire de la langue, c'est le «style», c'est-à-dire quand on y pense : le contraire de la vérité. Par exemple, dans l'énoncé de la vérité no.22, le mot «toujours» a été ajouté parce que ça sonne mieux, mais il n'est pas nécessaire et il est même faux de dire qu'une pensée est «toujours» locale. En ce sens, dès que quelqu'un ouvre la bouche, il faut toujours prendre ses cocoricos avec un grain de sel.

Vérité no.22

La pensée la plus universelle de l'homme n'est encore et toujours qu'une pensée locale.

vendredi 30 juillet 2010

Vérité no.21

Toutes les religions ont un fond de vérité.

jeudi 29 juillet 2010

Vérité no.19

En général, et d'une certaine façon, paradoxalement, la répression fonctionne. L'interdiction du tabac dans les lieux publics en est une preuve de plus : beaucoup de fumeurs ont arrêté de fumer pour la simple raison qu'ils ne pouvaient plus fumer à leur guise où ils voulaient. Cette conclusion est d'autant plus renforcée que son contraire est un échec total : la distribution de seringues en Colombie-Britannique pour enrayer le fléau des maladies transmises par seringues souillées et l'ouverture de centres de supervision pour ces toxicomanes, ou autrement dit, des sortes de shooting galleries, a entraîné une hausse de la consommation et une hausse des cas de maladies reliées à l'utilisation des seringues. Par conséquent, la police en a plein les bras et les centres commencent à fermer.

Vérité no.18

Les individus savent de façon générale ce qu'ils «veulent», mais savent rarement de façon claire ce qu'ils «ne veulent pas». L'Injustice joue ce rôle de révélateur et de clarificateur des «objectifs», ce qui s'appellerait au niveau individuel la «résolution».

mercredi 28 juillet 2010

Vérité no.17

«Après l'Irak, les États-Unis visent maintenant l'Iran...» Et puis? Je préfèrerais vivre sous la loi des États-Unis même s'ils étaient malhonnêtes, que sous la loi de l'Iran.

Vérité no.16

Le consommateur cherche dans chaque produit qu'il achète l'affection de sa Maman.

mardi 27 juillet 2010

Vérité no.15

Personnellement, lorsque je prends un espresso à mon café habituel, que je lis un bon livre, que j'écris et que je m'y retrouve en moi-même: je suis heureux. Le bonheur tient à peu de choses.

Vérité no.14

À la limite, le bonheur est un état mental, et n'a rien à voir avec la quantité de biens matériels.

Vérité no.13

Le bonheur ne tient qu'à peu de choses. Et ceci est bien la preuve que si on le cherche tant, c'est parce qu'on ne cherche pas à la bonne place...

Vérité no.12

Bien souvent la tromperie l'emporte sur le courage, le sinueux l'emporte sur le droit.

Vérité no.11

On cherche le fondement du Droit, mais ça le dit pourtant, c'est le «droit»... Eh oui, c'est aussi simple que ça mes amis.

lundi 26 juillet 2010

Exploit no.750

J'ai réussi l'exploit de ne plus avoir aucun lecteur. D'une certaine façon, je suis content, car ça me permet de ne plus me soucier de l'auditoire. Des blogueurs m'ostinaient en me disant que j'écrivais toujours pour qu'on me lise, puisque je suis sur le Net après tout! Ils avaient peut-être raison, et effectivement, j'avais plus tendance à faire ma vedette quand j'étais inscrit sur des sites de blogues, mais depuis que je ne suis plus nulle part, ni sur TLMEB ni Facebook ou Twitter ou autre cochonnerie qui ne sert à rien, j'ai la paix, disons, en général. J'ai comme mon petit coin de toile et je ne me sens plus obligé d'être intéressant. Allez, arrêtez donc de me lire et ayez une vie à la place : get a life motherfuckers.

Vérité no.10

Écrire sans lecteurs : le but de toute écriture.

Vérité no.9

La petite chanson de mariage est une composition de Wagner. Question: avant lui on jouait quoi lorsqu'on se mariait?

dimanche 25 juillet 2010

Vérité no.8

L'obésité n'est pas une maladie : ce n'est que depuis quelques années qu'on voit de plus en plus de gros : un problème «culturel» importé directement des États-Unis avec la malbouffe et l'inconscience alimentaire.

Vérité no.7

Je collectionne les livres, alors que la nouvelle génération collectionne des blackberry.

Vérité no.6

Plus je vieillis et plus je me sens pris sur une track. C'est pourquoi je marche énormément: je pars à l'aventure.

Vérité no.5

Dans mon temps, il n'y avait pas de chars de police à l'école et la violence était rare.

Vérité no.4

Je ne vais plus au cinéma parce qu'il y a trop de pubs.

Vérité no.2

J'ai une famille de mongols comme voisin, et ça m'énerve profondément.

Sur le mot «performer no.749

1.On ne «fait» plus de la cuisine à la télévision (Les Chefs à SRC), on «performe». Eh oui : faire de la cuisine est désormais un «sport», une «prestation».

2.On performe au lit avec Reich ou Nacho, on performe au bar avec Marc Boilard, on performe à l'école avec Channel One, on performe au travail avec Anthony Robbins, on performe au gym avec Arnold, on performe en tant que capitaliste qui exploite son prochain et accumule des richesses absolument inutiles avec Bill Gates et Rockefeller, on performe avec son gros char qui prend toute la place et pollue l'environnement avec Dodge, parce que t'es capable d'en prendre : la différence aujourd'hui d'avec les époques antérieures, c'est que nous sommes toujours sur un stage... toujours, en tout temps et partout, même dans notre «for intérieur», notre conscience, si on peut encore appeler cela une «conscience», des écales de noix absolument vides...

Nous sommes tous des «acteurs» permanents complètement hallucinés au service de la marchandise, et désormais marchandise «performante» nous-mêmes, envers laquelle les employeurs ont des attentes, ainsi que les blondes ou chums ou ami(e)s potentiels, et peut-être même notre chat ou chien «performants». Oubliez l'expression «mettre du coeur à l'ouvrage», oubliez aussi l'«amour» : il s'agit désormais de «performer», et de cela uniquement : des diagrammes, des statistiques, des calculs : mathématisation et économisation complète de tout, incluant l'humain.

3.Question : on peut-tu juste «vivre» câlisse?

4.Selon la génération «scrap», celle après la X, la vie n'est pas un «combat» : la vie c'est du «sport», voire même, du sport «extrême». C'est pourquoi il faut boire beaucoup de Gatorade rempli de bons produits chimiques et de colorants : c'est connu, ça hydrate beaucoup plus que l'eau (de l'eau pure? ouach!), et c'est vrai, puisqu'ils le disent dans le commercial et expliquent même «comment ça marche», afin de satisfaire l'ignorance savante de la masse qui ne doit jamais penser en aucun cas que ce n'est que du câlisse de Kool-Aid moins sucré, mais au double du prix à cause des bouteilles ergonomiques, aérodynamiques, et surtout, «tendances».

Boire du Gatorade, ce n'est pas simplement boire un «liquide chimique» qui pète plus haut que le trou : c'est un «mode de vie», un «style de vie» : quand tu bois cette boisson, tu portes la marque d'un «sportif», et surtout, surtout, surtout..., tu sais pertinemment, TOI, comment t'hydrater.

vendredi 23 juillet 2010

Neotenik - Melt



Mon dernier morceau. Finalement, il est assez court, ce sera comme un genre d'intermède entre deux morceaux plus longs.

La médecine no.748

1.Avant, j'enviais beaucoup ceux qui étudiaient en médecine, parce que je rêvais moi-même d'être médecin, mais ces études s'avéraient pour moi impossibles à réaliser, en partie parce que je n'avais pas terminé mon DEC et que, de plus, je n'avais pas l'argent pour les entreprendre. Ici, je pourrais chialer contre un paquet de choses, mais je ne le ferai pas, car ma vision du métier a changé subitement.

Aujourd'hui, je ne vois plus rien d'«héroïque» dans le fait d'être médecin et de soigner des gens, ou même, de sauver des vies. Je trouve même que ce métier est assez répugnant, surtout lorsqu'il s'agit de soigner des vieillards, des itinérants, des fous, des obèses, des puants, des BS, etc., ce qui constitue peut-être 90% de la clientèle. Et j'ai vu aller un médecin lors de mon dernier séjour à l'hôpital, il a fait 12 heures en ligne de nuit, et il devait être à la mi-quarantaine : je n'enviais pas du tout sa situation.

Rentrer des doigts dans des culs pleins de marde, faire ouvrir la bouche à des patients à l'haleine fétide, palper des corps contaminés et galeux, croiser régulièrement des patients qu'on sait pertinemment qu'ils en ont plus pour longtemps à vivre, travailler dans les pleurs, les cris de douleur, la puanteur, la senteur de désinfectant et de matières fécales ou les couches : non merci pour moi.

Aujourd'hui, je vois la médecine sans son auréole de «gloire» imaginaire, c'est-à-dire que je la vois comme la discipline de l'entretien des corps défectueux, c'est tout, et c'est aussi plate que ça.

C'est aussi débandant qu'une super belle femme qui te dit juste avant de baiser qu'elle a le sida...

jeudi 22 juillet 2010

Vérité no.747

1.À force de communiquer avec les gens sur des réseaux sociaux, on désapprend de communiquer en personne. Et pour la nouvelle génération qui naît avec un Facebouc entre les mains, oublie ça : sont légumes.

Facebouc no.746

1.Facebook se fait de la pub au moyen de belles histoires de retrouvailles écrites apparemment par ses membres et rendues possibles par l'utilisation du réseau (maudit que c'est beau la technologie, hein?), mais on ne parle jamais des «mauvaises retrouvailles» que l'utilisation du réseau a aussi occasionnées...

Commercial de truck no.745

1.Vous travaillez fort pour votre argent, alors achetez-vous un osti d'truck qui vous servira jamais à rien et qui va vous coûter cher en gaz.

Une vérité no.744

1.Je trouve ça assez ridicule de voir des personnalités connues, que ce soit des porn stars ou des politiciens, prendre du temps pour taper des commentaires insignifiants sur Twitter : t'as l'air assez épais et futile merci.

Bref, ils ont l'air aussi épais et futiles que la grosse masse de no life qui passe son temps sur Twitter finalement.

Une vérité et demie no.743

1.Quand je ne travaille pas, je n'ai pas envie de baiser.

½.On pourrait penser que les difficultés socio-économiques d'une certaine classe conduiraient, de façon générale, à plus de suicides au sein de celle-ci. Or, si aux États-Unis les Afro-Américains connaissent des difficultés socio-économiques plus élevées, leur taux de suicide est pourtant de moins de 1% par rapport à la population totale. Comment expliquer cela? Sont-ils plus solidaires entre eux?

mercredi 21 juillet 2010

Quatre vérités no.742

1.Je dis que je n'aime pas les grosses, mais ça ne m'a jamais empêché de les baiser, surtout lorsqu'elles ont un beau visage.

2.Les grosses pognées en avant dans le bus et qui empêchent tout le monde de passer : pouvez-vous vous tasser câlisse?

3.Je trip sur les modèles 2010 de la Camaro et de la Corvette, et ça me donne envie de conduire un jour.

4.Je suis plus intelligent que je le pense.

Quatre vérités no.741

1.J'aime trop la bière, et je suis hétérographe.

2.Je suis un fétichiste fini facilement contrôlable lorsqu'on me donne mon nanane.

3.Le monde en général m'énarve, surtout dans les transports en commun.

4.Quand je ne suis pas dans ma tête, c'est parce que je suis dans ma queue.

Éros et Thanatos : mode d'emploi

Regarder la belle grande blonde en talons hauts grosses boules passer, tourner le cou, tourner, tourner jusqu'à ce que ça fasse «CRAC!», et puis voilà : t'es MORT.

mardi 20 juillet 2010

Le mendiant à cheval fait galoper sa bête à mort

28/7/6
1.L'intensité en tout et partout. C'est la seule voie possible pour moi, la seule bonne, la seule qui me rende à moi-même.

2.Je ne suis pas parfait, j'ai mes torts, je ne peux juger d'aplomb une autre personne. Mais c'est très souvent tentant par contre. En effet : pourquoi ne pourrait-on pas «juger» une autre personne? Il y a pourtant une façon de juger qui est «juste» sans que nous ayons à tomber dans un relativisme moral visqueux. Le juge «juge» : comment fait-il pour décider et porter un jugement? Sur quoi se base-t-il? On ne peut pas tout accepter et dire «ne jugez personne», car de toute façon, nous jugeons constamment les autres. Un exemple éloquent pourrait être, par exemple, la première date. Il faut seulement connaître les principes selon lesquels nous portons notre jugement et s'ils sont «justes».

Si ces principes sont justes, pourquoi alors ne pourrait-on pas juger une personne? Les entrevues d'embauche ne sont que ça : on juge une personne d'après des critères bien précis, mais pas seulement ça, il y a aussi parfois des facteurs impondérables qui feront pencher la balance en faveur d'un certain candidat. Bien sûr, la justice humaine n'est pas parfaite, mais de là à s'empêcher pour cela de ne pas juger, ce serait carrément absurde, et dans certains cas, suicidaire; de plus, l'énoncer en principe serait faire preuve d'hypocrisie, car nous jugeons à tout instant en tout et de tout. Faisons-le donc en toute franchise, mais justifions-nous jusqu'au bout.

3.Le mendiant pourrait me sauver la vie. Quoique, j'en serais très étonné : il serait peut-être plus occupé à me subtiliser mon portefeuille. Pourquoi je n'aime pas les mendiants? -Parce que c'est la pire esti de race d'individus. Pourquoi c'est la pire esti de race d'individus? -Parce qu'ils n'ont aucune estime d'eux-mêmes, qu'il est absolument impossible de leur faire confiance pour rien et qu'ils n'ont rien à perdre. «Le mendiant à cheval fait galoper sa bête à mort» Shakespeare

Ce qui m'écoeure le plus, c'est que les jeunes «faux» mendiants de Montréal se servent des animaux pour attirer la pitié et la sympathie des gens, alors qu'ils n'aiment pas vraiment ceux-ci et les maltraitent même, car ils sont trop abrutis par la vie rude dans la rue pour comprendre ces animaux. Il me semble qu'une personne de coeur et de bon sens n'aurait jamais l'idée de transporter des animaux avec elle si elle ne peut même pas se nourrir elle-même, et c'est une preuve de plus que ces faux mendiants en «pleine santé» n'ont qu'un mauvais coeur et utilisent ces animaux dont ils ne peuvent pas réellement se soucier, ainsi qu'ils manipulent affectivement les gens pour avoir de l'attention et de l'argent qui ne servira la plupart du temps qu'à acheter de la drogue.

Ils font vivre la misère à des animaux qui pourraient très bien vivre sans eux. Mais ces jeunes n'ont pas assez de coeur pour épargner la souffrance à ces bêtes : ils doivent partager leur souffrance personnelle, partager leur poison, et l'étendre à tout ce qui les entoure parce qu'ils n'ont que de la haine et du ressentiment envers la société. Ils se perçoivent dès le départ comme des «victimes» de tout... Et puisque l'État-providence, que j'appellerais l'«État-maternant», cherche toujours à faire de tout le monde des «victimes» et que les gens avec leurs réflexes de Pavlov en redemandent, ne nous demandons pas pourquoi tout va mal : les gens n'ont plus de colonne esti... Ils ne sont plus responsables de rien, c'est toujours la faute des autres... Et une fois rendus là, la déresponsabilisation n'a plus aucune limite : elle s'étend à tout telle une contamination : nous sommes infectés de lâcheté, et cela pourrit le tissu social.

4.La vérité n'est pas brutale et la brutalité n'est pas le vrai. Le tact n'est pas égal au mensonge.

5.Ce que tu vis, ce que tu penses, ne doit pas rester au niveau purement intellectuel.

6.Faire preuve d'humanité n'est pas égal à éprouver de la pitié. Faire preuve d'humanité c'est considérer, considérer l'être humain pour ce qu'il est dans ses heurs et malheurs, comme source de la lumière spirituelle et ouverture à celle-ci.

lundi 19 juillet 2010

No.729

1.Voilà. Mes billets seront désormais numérotés. Ils ne le seront pas tous, mais quand il n'y aura pas de sujet précis ni d'idée de titre de message, c'est ainsi que je procéderai.

2.Je viens de terminer mon livre de 730 pages sur le libéralisme de Catherine Audard, ce fut une grande aventure. Bon livre, j'ai appris beaucoup de choses en philosophie politique; ça m'a fait découvrir Axel Honneth, Boltanski et Chiapello ainsi que Rawls, dont je vais commencer ce soir la «Théorie de la justice».

3.C'est vraiment cette année que s'opère en moi le tournant politique et économique. J'ai pris l'autre bout de la perspective : je ne regarde plus la politique à partir de la philosophie, mais la philosophie à partir de la politique. La politique occupe vraiment beaucoup de place dans ma nouvelle vision des choses.

4.Je me sens malade et j'ai l'impression d'être atteint d'un cancer du cerveau qui me fera mourir dans la prochaine heure, mais à part ça, tout va bien.

dimanche 18 juillet 2010

Manifestation des Pakistanais contre la loi française interdisant le port du foulard

Avez-vous remarqué que ce sont des hommes qui manifestent?

Où sont les femmes qui veulent «ravoir» leur voile?

Voilà une raison de plus pour appuyer cette loi.

Ça va barder, mais ce sont les hommes qui vont faire des problèmes, parce que ce sont eux qui veulent que leurs femmes portent le voile.

samedi 17 juillet 2010

2012 à SE : encore de la grosse merde américaine

Un autre osti d'navet américain! Moi qui pensais passer une belle soirée à écouter un film, ce qui arrive déjà assez rarement à cause justement de l'abondance fulgurante de ce genre de merde, eh bien, c'est gâché une nouvelle fois : tout est prévisible, mille fois vu et revu, centrage sur trois ou quatre personnages, l'importance d'avoir des héros, sauvetages en série «in extremis» : tout est «gros», pas original, lent, colossal, incroyable, un effet spécial n'attend pas l'autre : vraiment, là, c'est tellement trop too much que je ne suis plus thrillé du tout, je m'endors littéralement par l'insignifiance totale de ce film sans aucune pensée, sans aucune réflexion, mais qu'action pure, criage et larmoyisme, c'est tout.

Les Américains réussissent toujours à fabriquer ce genre de prodige à coups de millions, ce genre de monstre qui est tout action, pas de tête, pas de réflexion mais que «réflexes», réflexes émotifs, réflexes d'obéissance, etc., tout est «automatisé», automatique, déductible dès les premières minutes du film. Personnages sans profondeur, «cartonnés», qui servent de figurines aux effets spéciaux digitaux, fausse spiritualité à la disneyland, le «devoir» avant tout, musique militaire, la hiérarchie, «Monsieur le Président» à tour de bras, etc. Tout est arrangé avec le «gars des vues» et on le sent très bien, on nous tient par la main, aucune «crudité», aucune volonté de correspondre à ce qui pourrait être la réalité dans une catastrophe similaire, etc.

Conséquence : les gens peuvent s'en retourner chez eux après le film en pensant que tout cela finalement, la supposée «fin du monde» écologique, est grandement improbable. Le fait d'amener la possibilité de cette catastrophe, de l'illustrer de façon aussi big à l'écran la désamorce, on dirait, dans l'esprit des gens... Le fait d'en parler beaucoup, des prédictions mayas sur 2012, et d'illustrer tout ça à l'écran de façon aussi grotesque, c'est une façon de rassurer les gens, de donner l'impression que c'est déjà arrivé puisque ça s'est déroulé à l'écran, et que, de toute façon, si ça arrivait dans la réalité, ça ne pourrait jamais être aussi pire que ça quand même, donc, on s'en moque à partir de là, on croit que ce genre de désastre ne sera rien comparé au film, etc., ça vient accentuer, au bout du compte, l'inertie des gens et leur volonté de ne rien faire pour éviter la possibilité de grands bouleversements qui menacent d'être si grands que c'est proprement inimaginable pour la conscience limitée et dans la ouate de l'Américain moyen.

La survalorisation de l'«efficacité» narrative

Rien à dire encore une fois. Bois une bière, c'est tout. Elle est bonne.

Je ne suis pas obligé d'écrire, mais j'écris pareil, pourquoi? Bonne question.

Peut-être parce que je suis fasciné par les touches? Que j'ai envie de pianoter, mais que je claviote à la place?

C'est vrai que j'aime taper. N'importe quoi. J'aime voir le texte avancer à l'écran, constater que je ne dis absolument rien, ça m'occupe l'esprit un moment, ça me distrait.

Je rêve d'avoir quelque chose à dire, d'avoir une idée brillante à exposer, mais ça ne vient pas.

Vous voyez, c'est ça la vie : souvent, on n'a rien à dire. Il n'y a pas de mise en scène possible. Mais pourtant c'est ce qu'on voit dans chaque narration, que ce soit un film ou un roman : les personnages ont toujours quelque chose à dire. C'est pas la vie réelle ça. C'est même très loin de la vie réelle.

Dans la vie réelle, il y a des trous, des silences, des blancs de mémoire, de longs moments de réflexion «intérieure». Il est rare que les choses s'enchaînent comme dans une narration. Une discussion entre deux individus qui viennent de se rencontrer et qui sont intéressés à poursuivre l'échange, comme dans une première date par exemple, ressemble plus à dialogue «réseautique» que narratif et «linéaire».

Premièrement, les deux personnes n'ont pas une vue directe ou une compréhension d'ensemble de leur vie comme les personnages d'histoire qui se racontent et semblent détenir la clé de tous les aspects de leur vie.

Les personnages disent souvent «je suis ceci, je suis cela» et font le tour d'eux-mêmes comme des choses qu'on tient sous le regard. Ils ne sont pas «opaques» à eux-mêmes, puisqu'ils ne peuvent pas l'être face au public qui serait alors en droit de demander une justification de leur présence dans l'histoire. C'est ce qu'on pourrait appeler l'«économie» narrative : il n'y a aucune «perte». Toute l'histoire est pensée en fonction de l'«efficacité».

La survalorisation de l'efficacité narrative nous amène à couper des pans entiers de notre vie dans notre compréhension «rationnelle» de nous-mêmes. Nous choisissons les éléments qui entrent dans une composition linéaire et nous faisons abstraction du reste, de ce qui va dans tous les sens, de ce qui est «chaotique» ou «imprévu». C'est ce qui amène cette fausse impression de «complétude» chez les individus, alors qu'il n'en est rien et que la personne demeure toujours essentiellement «en projet».

vendredi 16 juillet 2010

Je n'ai plus envie de m'exprimer

Un break s'impose...

J'ai trop de lectures à faire.

Je réfléchis trop : économie, politique, philosophie, projets de vie, musique, etc.

Ma production écrite ralentit.

Je sens que j'ai de moins en moins de choses à dire, et surtout, le moindrement que ça se complique un peu, je n'ai plus d'interlocuteurs, donc : sensation d'isolement très décourageante parfois. J'ai rencontré le même problème partout : le savoir tend à se concentrer et à rester plus ou moins secret, et c'est compréhensible : il demande une somme phénoménale d'efforts et de sacrifices, et par conséquent, il coûte CHER.

J'ai l'impression de parler dans le désert. D'être seul dans mes réflexions, les sujets qui m'intéressent. L'écriture sur le web ne m'apporte rien de ce point de vue là.

Citation d'Épictète, parce que je l'ai lu ce soir dans un livre et que j'ai beaucoup aimé :

«XXXIII. D'où vient que les ignorants sont toujours plus forts que vous dans les disputes, et qu'ils vous réduisent enfin à vous taire? -C'est qu'ils sont fortement persuadés de leurs fausses maximes, et que vous l'êtes faiblement de la vérité des vôtres : elles ne partent point du coeur, elles ne naissent que sur les lèvres; c'est pourquoi elles sont débiles et mortes. Elles exposent à la risée publique cette misérable vertu dont vous vous mêlez de parler, et elles fondent ainsi comme la cire au soleil. Éloignez-vous donc du soleil, pendant que vous n'avez encore que des opinions de cire.» Entretiens. Livre III

http://www.mediterranees.net/litterature/epictete/entretiens3.html

Mes impressions de ma lecture de Chossudovsky : c'est du vin fort, tout comme Chomsky : ils critiquent beaucoup, mais ils n'apportent JAMAIS aucune solution. Très décevant, mais cela n'enlève rien à la plausibilité de leurs propos. Pour ma part, je préfère me tenir loin de ce genre de discours, car il ne suscite en moi que des sentiments négatifs et ne m'apporte aucune idée, aucune alternative viable autre que l'opposition pure et simple, mais sans solution de remplacement, donc : escalade inévitable vers la violence. Cette conséquence d'une critique aussi agressive sans solution de rechange est si évidente que c'est à se demander si ce n'est pas voulu par ces intellectuels qui veulent nous amener à quoi finalement? À reconsidérer le socialisme, le communisme? À une 3e Guerre mondiale? Qui sait? Qui connaît leurs véritables intentions? Pour ma part, ces intellectuels me semblent tout simplement malhonnêtes, surtout Chomsky qui ne fait que salir tout le monde sans nuance, et je ne les lis toujours qu'avec beaucoup de réserve, quand ça m'arrive. Méfiez-vous de ces gens pour qui tout est toujours tout blanc ou tout noir.

J'ai écrit mes histoires de cul les plus dégoûtantes et perverses, je n'ai plus rien à écrire de ce point de vue là non plus. Mes fantasmes sexuels sont assez faibles depuis que j'ai tout déballé mon bordel mental.

J'ai retranscrit une bonne partie de mes journaux intimes, ça ne presse donc plus tant que ça, et puis, j'ai souvent d'autres choses à faire de mieux que de m'asseoir devant l'ordi pour écrire ces pensées sur le web qui n'intéressent pratiquement personne. Bien sûr, j'ai déjà dit que je ne le faisais que pour moi-même, mais quand même, on le fait toujours pour être lu le moindrement, et de toute façon, si je le fais vraiment seulement pour moi-même, rien ne presse alors : la suite dans 10 ans.

Par conséquent, je me fous plus ou moins de mon lectorat; j'écris pour passer le temps, comme je pourrais aussi bien me décrotter le nez à la place, ce qui ne m'empêche pas non plus de le faire en même temps, sauf que c'est moins pratique quand ça colle sur les touches. Voilà. Allez donc vous faire foutre allègrement maintenant. Merci.

jeudi 15 juillet 2010

Le jouet brisé

Je suis parti marcher dans Outremont, j'ai monté la rue Courcelette, puis tout au bout, j'ai coupé dans le bois pour aller vers le sommet de la montagne. Je pensais me retrouver dans le coin du Lac aux Castors, mais à un moment donné je me suis retrouvé bloqué par une clôture; en la longeant j'ai fini par trouver un trou dans celle-ci, j'ai traversé et me suis retrouvé sur un étroit chemin d'asphalte escarpé. J'ai monté, et monté, puis finalement je suis arrivé à un cimetière : j'étais surpris de voir ça là. En fait, je l'ai su par après quand j'en suis sorti presque une heure plus tard : j'étais dans une partie moins connue du cimetière Côte-des-Neiges ou peut-être que c'est un autre cimetière, je ne sais pas si c'est le même puisqu'il n'est pas du même côté.

Bref, je suis entré dans le cimetière, j'étais seul, il faisait très chaud, je brûlais au soleil et je ne voulais pas trop m'attarder à regarder les tombes, mais je n'ai quand même pas pu m'en empêcher. C'était assez discret et disons, plus intime; je suis allé sur la gauche et j'ai passé devant certaines pierres, j'ai remarqué alors que les lampions de quelques tombes étaient allumés, ça m'a surpris : pourtant, une de ces personnes était morte en 2008. Parmi les décédés, il y avait beaucoup de Grecs et de Chinois : je cherchais avec difficulté les Québécois... Je sentais une certaine rage monter en moi, puis la pensée des lampions encore allumés m'a attendri un peu le coeur.

J'avais manqué sur la gauche, plus bas, une sorte de monument en marbre avec une sculpture : je croyais que c'était un ou des riches qui s'étaient payé le luxe d'un enterrement digne des rois. J'approche de la construction, je suis seul, je suis derrière celle-ci comme caché, j'arrange mon short et je pense à cet instant «ce serait amusant si je pissais sur le monument de ces richards de merde...» Mais je n'ai pas vu de nom à cet endroit, alors je suis descendu et j'ai commencé à remarquer des dalles de marbre dans l'herbe. Je voyais difficilement les inscriptions, mais ça semblait être encore une fois des noms d'étrangers et ça m'intéressait plus ou moins. Au fil des dalles, j'ai commencé à discerner mieux les inscriptions et ça parlait de «notre bébé adoré», etc., j'ai compris en observant plusieurs dalles que j'étais dans une partie réservée aux enfants morts très jeunes. Il y avait même une ou deux dalles où l'enfant en question était mort le jour même de sa naissance. Je regrettais vraiment la pensée passagère que j'avais eu de pisser sur le monument...

Une dalle tout au bout avait attiré mon attention : il y avait des jouets dessus, des petites autos, un canard de bain, des babioles, un petit ballon, un petit ours en peluche. Je les ai tassé un peu de sur la dalle pour voir ce qui y était inscrit : l'enfant était mort à deux ou trois ans en 2008, un jeune garçon; il y avait sa photo encastrée dans la dalle, il s'appelait Mattéo. J'ai senti sur le coup toute la douleur des parents, de la mère surtout : il y avait un jouet un peu plus loin avec un gros bouton dessus, j'ai appuyé sur le bouton, il a joué une petite musique, je crois que c'était du Mozart... Les larmes me sont montées aux yeux, c'était comme si j'étais en train de vivre un drame seul dans ce cimetière d'enfants pour un enfant qui n'était pas le mien. J'ai rappuyé sur le bouton avant de me relever pour quitter, mais ça ne marchait plus. J'ai rappuyé encore et encore, en vain : le jouet avait joué une dernière fois... C'était terminé. Tout était à l'air libre, non protégé des intempéries, mais à quoi bon finalement, quand on y pense : l'enfant était mort, ces jouets n'avaient plus d'importance, en fait, ils étaient là comme pour partir avec lui et l'accompagner dans la mort...

Nous sommes tous dans la même situation, Grecs, Chinois, Québécois, peu importe, les tombes disent toutes la même chose dans toutes les langues, «nous t'aimons, nous te regrettons, repose en paix», etc. Nous sommes tous pareils, nous sommes tous des êtres humains qui aspirent à la liberté et au respect, nous vivons, nous aimons, nous mourrons. Aimons-nous donc les uns les autres par delà nos différences, au lieu de nous détester ou de nous envier stupidement.

Nous vivons dans une société de malades mentaux

Je rouvre la tévé en mangeant ma toast au cheddar : un golfeur est dans un «bunker» (oui, je viens d'apprendre c'est quoi, même si ça n'a aucune importance pour la continuation future de ma vie), il essaie de sortir sa balle de l'enclave, c'est le plus gros défi de sa vie : impossible. Il essaie «non une fois, ni deux, mais TROIS fois!» nous dit le journaliste de RDI. Je ne sais pas de quel golfeur il s'agit, ni de quel tournoi, mais je m'en fous, je regarde des images en vrac, c'est comme une tapisserie qui se fond avec ma toast.

Ensuite on montre des cyclistes qui pédalent comme des fous avant le fil d'arrivée, ils se coupent, manquent de faire chuter les autres, de se blesser gravement, etc., et tout cela pourquoi? Pourquoi toute une vie d'entraînement, et peut-être même la prise de stéroïdes juste pour pédaler «plus vite» colisse? Pour un trophée? Pour le prestige? Peu importe, c'est complètement absurde de dédier sa vie à un bicycle, c'est même indigne d'un être humain complet, mais nous ne voyons jamais ça, au contraire, nous ne voyons que la «gloire», nous sollicitons ce genre de compétition pour satisfaire notre besoin de nous distraire en gros consommateurs épais et no life que nous sommes.

Bref, nous sommes tous des malades mentaux complètement absurdes, autant ces sportifs que nous, le public. Voir si taper un ballon ou pédaler plus vite serait le défi d'une vie, franchement...

On vend son corps ou on casse des gueules

1.Je descends les marches pour aller chercher le magazine qui est pris dans la fente de la porte et qui fait joyeusement monter tout l'air chaud jusque chez moi. Je pense en le regardant : «m'as-tu vu le fouillis d'informations inutiles et de merde... tout pour te distraire d'apprendre vraiment quelque chose... des potins, des potins, que des potins... ça te remplit une cervelle ça».

2.Je me sens agressé chaque fois qu'on me tend un journal au métro ou qu'on me sollicite lorsque j'écoute la tévé à aller dans des festivals, des expositions, des activités culturelles, des spectacles, à faire ceci ou à faire cela, à aller ici ou là, etc. «Il FAUT aller voir tel film, tel spectacle...» Pourquoi il FAUT? Est-ce que j'ai autant pas de vie moi?

3.Quand dans un couple les sujets principaux de discussion sont la vaisselle, les vidanges pis les bills, ainsi que «qu'est-ce qu'on va manger à souère» : ça va mal.

4.Soit que les gens ont le cerveau mou et que l'industrie culturelle contribue à le ramollir davantage, soit que c'est parce qu'il est déjà très mou que l'industrie culturelle est prospère. Le premier choix jette la faute sur la société et l'industrie, le deuxième, sur les individus eux-mêmes par les mauvais choix qu'ils font.

5.On dirait que tout conspire à nous rendre passifs et superficiels afin de nous faire consommer davantage de bidules dont nous pourrions facilement nous passer.

6.La machine capitaliste produit TROP : elle doit trouver des incitatifs qui conduisent à toujours plus de consommation, elle doit titiller le désir pour tel objet, telle chose, tel mode de vie, etc. Elle doit nous exciter, nous solliciter et nous rendre impulsifs en permanence. Elle doit mouler l'opinion «publique» et nous inciter à s'y conformer. Elle doit créer des distorsions sémiotiques en ne nous vendant pas seulement une auto ou une banale paire de souliers, mais «un mode de vie». Elle n'a pas le choix : c'est le fonctionnement même du système qui impose cela... jusqu'au grand crash financier. Seul le crash peut arrêter la machine. Pourquoi le crash? -Parce que ça rentre pu : les gens ont trop consommé, obésité, etc. Pourquoi tout doit casser rapidement? Parce que les biens qui sont trop durables sont improductifs à la longue pour le système capitaliste, etc. Quand les gens n'achètent plus, ne consomment plus pour une raison ou une autre, ou qu'ils ne consomment que le strict nécessaire : c'est l'embouteillage des biens qui cherchent preneurs, et le crash. Est-ce qu'il faut que les gens consomment davantage? -Non, il faut ralentir la machine, c'est tout. Mais cette option est impossible à cause de la concurrence. D'une façon ou d'une autre, la division et la non-coopération nous amènent tous vers la faillite à long terme : la faillite de tout : de la société, de l'environnement, de l'industrie.

7.Le fonctionnement du système capitaliste n'est pas différent du troc : je suis payé tant d'argent pour faire tel travail : la quantité d'argent que j'obtiens en contrepartie du travail n'est pas une mesure approximative de l'énergie qu'il m'en coûte pour l'exécuter, mais une simple entente sur l'équivalence entre deux biens : le produit final de mon travail et le bien auquel j'aurais droit en échange. Il se produit aussi les mêmes problèmes que dans le troc : une fourrure = 30 livres de beurre : à un moment donné, toute la tribu a les fourrures dont elle a besoin, et l'autre tribu a aussi du beurre en masse en réserve... Qu'est-ce qui se produit? -Il faut l'inciter à consommer PLUS de beurre, et à se multiplier, à fourrer non-stop en lui pitchant de la porno à tour de bras et des pubs sexy, etc., afin qu'il se crée de nouvelles bouches à ingurgiter. Et pour l'autre tribu : on doit lui faire des fourrures plus cheap, qui dureront moins longtemps, ainsi que diversifier ses goûts en créant toujours de nouveaux modèles, etc., de façon à ce qu'elle consomme continuellement de nouvelles fourrures et qu'elle soit incitée à mépriser les anciennes, ou à les jeter tout simplement.

Quand les gens ne sont plus capables d'ingurgiter davantage de beurre parce qu'ils vont éclater ou qu'ils sont rendus chroniquement malades ou qu'ils en ont accumulé des montagnes telles qu'ils en auraient jusqu'en 2150, et que de l'autre côté la tribu commence à raccommoder ses fourrures et méprise la mode, il se produit le CRASH. C'est-à-dire, dans le système capitaliste, que nous restons avec nos biens présents, et que l'argent ne vaut plus rien : nous revenons au troc pur : si je veux manger, je dois aller à l'épicerie et donner de l'or par exemple, ou d'autres biens estimés approximativement équivalents... Le seul problème, c'est que nous n'avons aucune crisse d'idée de quelles pourraient être ces équivalences! À quelle quantité de nourriture correspond par exemple une télévision au plasma? L'évaluation individuelle serait interminable, et disons-le, carrément impossible. Le pillage et la guérilla étant plus simples, il est davantage probable, dans cette situation, que c'est cela qui se produira.

8.Après avoir passé ma télévision au plasma, mon ordinateur et mes autres biens d'une certaine valeur, je n'aurai plus rien à échanger contre de la nourriture et des vêtements : je dois donc PRODUIRE quelque chose dont les autres auront besoin si je ne veux pas manger que des bananes pendant le reste de l'année. Supposons que je me mette avec d'autres à construire un petit atelier de production de bouchons à bouteille de vin. C'est bien beau cette idée, mais même si Maxi accepte mes bouchons à bouteille de vin en contrepartie de nourriture, à un moment donné, la compagnie n'en verra plus l'utilité parce qu'elle en aura trop et les refusera. Donc, quel est le résultat de ce beau système capitaliste : je ne sais plus comment rien PRODUIRE, puisque je ne fais seulement qu'ACHETER des produits. Je peux aussi vendre mon cul, mais disons que quand tout le monde a bien joui, je me retrouve encore une fois bredouille. Quand on n'a vraiment plus rien à vendre, on vend son corps ou on casse des gueules.

mercredi 14 juillet 2010

Question actuelle

C'est quoi cette fascination générale pour les colisse d'histoires de vampire? J'ai un écoeurement total là juste d'entendre parler de ça.

Vous, est-ce que vous avez un problème mental par rapport aux vampires?

Sur la notion de «monde»

1. Le monde «est».
2. Le «monde» ne peut aller sans une certaine «compréhension» du monde.
3. Je suis toujours «au» monde, mais jamais «dans un» monde.
4. Nous parlons du monde de ceci, de cela, mais nous comprenons et sous-entendons toujours que ces différents «mondes» ou «micro-mondes» font partie d'un seul et même monde.
5. Le monde est, pour les uns, composé de «matière», pour d'autres, composé de «matériel» et d'«immatériel», et finalement, certains croient que tout est «immatériel».
6. L'irréductible est que j'ai devant moi «quelque chose» qui est «présent», peu importe que ce soit «matériel» ou «autre».
7. Le monde n'est pas réductible à la «matière», puisque j'ai une certaine notion de monde, je sais ce qui fait un monde, je connais de façon implicite la conjointure de significativité décrite par Heidegger, mais si je creuse la matière je ne peux arriver à un «fond», et s'il y avait un fond, celui-ci serait incompréhensible.
8. La «connaissance» du monde ne repose donc pas uniquement sur une étude plus poussée de la «matière», autrement dit, des particules subatomiques.
9. Je m'y retrouve dans le monde.
10. Le «dans le» ne peut avoir un sens spatial.
11. Ce qui signifie que j'ai mes «points de repère», mes choses à leur place, mes valeurs non «bousculées», etc.
12. Le monde quotidien se manifeste sous la forme de l'«insurprenance».
13. Le paradoxe du monde : si le monde est «rationnel», il ne peut être «fini», mais s'il est alors «infini», il n'est pas non plus compréhensible en totalité par la raison.
14. La possibilité d'un «système» du monde est indécidable.
15. Le monde est «un», et pourtant il est impossible de le circonscrire.
16. Le monde est «proche» et «lointain».
17. Le monde est toujours à une époque déterminée, c'est-à-dire qu'il est essentiellement «époqual».
18. Si le monde est «époqual», c'est qu'il est orienté vers une certaine «fin».
19. Je dois m'orienter dans le monde, je dois agir, interagir avec les autres, même si je n'ai pas de solution à la question «Qu'est-ce qu'un monde?».
20. «Autrui» est partie constituante du monde : il n'y a pas de monde sans «autrui».
21. Et s'il n'y a «personne», c'est justement parce que j'y attendais «quelqu'un» : autrui devient un existential, une structure de mon existence : l'être-pour-autrui. Je nais toujours et suis toujours dans un rapport à un «autre» que moi.
22. L'interaction dans le monde suppose la «coopération», autrement dit, une forme de «société».
23. La société est organisée et régie d'une certaine façon (politique ou code moral religieux).
24. Je m'«engage» dans le monde, c'est-à-dire que je participe à la «vie commune», au soin des choses, des autres, de la vie, de moi-même.
25. Je suis «tout entier» dans la préoccupation du monde, investi, soucieux, tendu vers un certain but, près ou lointain.
26. Le monde est un champ de possibilités : je les fais miennes.
27. Le phénomène d'«unité» du monde est constitutif.
28. Nous pourrions dire qu'il y a plusieurs mondes imbriqués dans une limite vers l'infini.
29. Mais si dernièrement tous ces mondes imbriqués ou accolés ne font parties que d'un seul et même monde, c'est parce que rien ne les sépare définitivement les uns des autres.

À continuer...

Axiomes sur le langage

1. Si on ne peut pas «dire» une chose, mettre un «nom» dessus, la définir, cette chose n'existe pas dans la conscience des sujets.

Le hasard des relations

Je suis allé au Edgar ce soir-là, il était 2:30, je revenais d'un autre bar où j'étais allé avec une «amie», ou plutôt une ancienne maîtresse ambivalente, peu importe. Je suis tombé sur deux filles près de la piste de danse, j'ai frôlé l'épaule de la première fille de dos avec ma main, elle s'est retournée, nous avons commencé à parler, elle s'appelait A. Les choses allaient bien, j'avais des chances de partir avec elle, mais à un moment donné, elle est allée à la toilette, alors je me suis retrouvé seul avec son amie B.

J'ai commencé à jaser avec elle, elle s'intéressait à moi. Je me disais que ce serait chien de jeter maintenant mon dévolu sur B. alors que celle que je crousais était partie aux toilettes. Les choses allaient bien par contre et rien n'était coulé dans le béton, surtout pour moi qui étais assez sauvage habituellement, mais A. devait se douter que son amie pourrait lui faire un coup de cochon et elle est revenue très rapidement des toilettes. J'ai aimé son attitude compétitive. Nous avons alors continué à nous crouser et nous avons dansé ensemble. Je sais aujourd'hui qu'elle trouvait que je dansais mal, mais rien n'a paru.

Ce soir-là, elle m'a donné un lift je crois, je ne me souviens plus très bien, mais nous n'avons pas couchés ensemble : je n'étais pas habitué de me faire résister. Nous nous sommes revus une semaine plus tard je crois, au même bar, et puis OK REWIND! tout ce que je viens de raconter, la danse, le lift, etc. c'était la deuxième fois... Bon. Je lui ai demandé au téléphone si elle veut devenir ma blonde, AVANT qu'on couche ensemble (je crois) : elle a accepté. Je lui ai demandé parce que c'était une fille sérieuse et sans «bibittes», une fille de bonne famille, ce que je n'avais jamais connu jusqu'à présent. Très vite, nous avons commencé à faire l'amour sans condom. Je suis arrivé avec mes papiers de tests pour faire honnête, comme quoi je suis clean, mais elle ne m'avait jamais rien demandé. Je m'intégrais aussi très bien à ma belle famille, n'ayant jamais eu de famille à cause du divorce de mes parents, j'étais heureux.

Et voilà, ça fait maintenant cinq ans qu'on est ensemble. Nous ne sommes pas mariés, mais c'est tout comme. Elle m'a fait beaucoup évoluer à l'époque, et si ce n'était pas d'elle, je serais probablement encore mal foutu pour comprendre certaines choses utiles dans la vie de tous les jours, trop occupé que je suis à vivre dans l'espace intergalactique. J'ai toujours eu l'impression qu'on se complétait, car elle est très différente de moi, et ce n'est pas sans causer quelquefois de belles chicanes pour des détails. Elle vit beaucoup dans le présent et le futur réels, alors que je vis dans un monde fantastique où le temps n'a pas d'importance, où il n'existe pas de factures à payer ni de listes d'épicerie à faire. Je suis très désorganisé et bordélique, mais paradoxalement, quand je m'y mets, je suis le king du ménage et de l'ordre bien pensé. Nous avons tous les deux beaucoup de qualités cachées que nous apprenons mutuellement à découvrir avec le temps, etc.

sans fin...

mardi 13 juillet 2010

Neotenik - Melt (sample demo)





Je vais essayer de terminer le morceau bientôt.

Questions sur le sens de la vie

1. Est-ce que je me sens connecté avec mon passé, avec mes rêves de jeunesse?

Ce matin, oui. Ça faisait longtemps que je n'avais pas repensé à mon passé plus lointain. Habituellement, je reste confiné aux dix dernières années de ma vie, alors qu'il y a toute une montagne de vie, d'espoirs et d'histoire au-delà. Je suis sorti de mon rêve très tôt ce matin, alors je suis resté dans mon lit en repassant dans ma tête ce que j'avais vu. J'étais dans un état qu'on pourrait appeler l'«esprit neuf» dont parle le Zen, et que je comprends d'une certaine façon, mais ce n'est peut-être pas la bonne interprétation, peu importe.

Pour moi, l'«esprit neuf» est directement et constamment relié à son passé. C'est donc tout le contraire d'une évacuation de celui-ci. C'est un renouement avec la première vision des choses, non entachée, un retour à l'«esprit du débutant».

Il ne faut pas le confondre avec la prescription de Don Juan Matus d'«oublier son histoire personnelle». Cette prescription peut sembler similaire à celle de faire un retour à l'esprit du «débutant», mais en réalité elle est, selon moi, le contraire, puisqu'elle est anhistorique et vise à faire «table rase» des expériences du passé, de sa vision passée, et recommencer à neuf à partir de maintenant, donc, en dehors de la vision encore «vierge» de l'esprit du débutant.

2. Quelle fut l'impression laissée par ce retour en arrière?

Je me suis senti laid dans ce que je suis devenu. Je n'ai pas été à la hauteur de mes espérances, je n'ai pas donné le meilleur de moi-même et je me suis laissé décourager.

Bref, je ne suis plus la même personne que j'ai été. J'ai fait beaucoup de chemin, mais je ne me suis jamais rendu nulle part. Je n'ai jamais accepté d'avoir une identité fixe, et cela fut, en somme, le problème de ma vie. J'ai toujours eu peur de mourir en restant fixe, en choisissant un métier, en m'enfermant dans une discipline, etc. J'ai toujours lutté pour être libre de tout et laisser mes possibilités ouvertes, jusqu'au niveau existentiel. Mais ce monde n'est pas fait pour des êtres libres, il est fait pour des animaux, et c'est ce que personne ne voit tant qu'on ne revient pas à l'«esprit du débutant», et aussi, à l'esprit du jeu. Voyez-vous, les hommes s'entretuent aux frontières : nous sommes fous. Nous avons oublié qui nous sommes.

Finalement, avec mes rêves multiples, mes rêves de plus en plus flous, pris à lutter pour trouver de l'argent, pour survivre, je suis devenu laid, mesquin, méchant, sombre : j'ai perdu ma vision «neuve» des choses. Je me suis souillé moi-même, j'ai voulu m'éliminer. Je n'avais plus de respect pour moi-même ni pour les autres, ni pour rien.

Je suis devenu critiqueur de tout, je n'arrivais plus à avancer dans rien, de plus en plus frustré par ce monde, et parfois pour de longues périodes, par moi-même qui n'arrivait pas à m'y adapter. Je sais intimement que ce n'est pas la bonne chose à faire, de chercher à me conformer, mais je n'ai tellement plus de ressources avec le temps, avec l'âge et le découragement d'avoir à toujours tout recommencer, que je sens que n'ai pas le choix de passer dans le moule et de tout oublier, de laisser définitivement de côté mes espoirs passés, mes rêves.

Ce matin, je sentais que la mort n'était pas loin. Que je suis peut-être atteint d'une tumeur ou d'un autre mal qui en finira rapidement avec moi. Je suis dans une impasse, je stagne, je fais du surplace, ce que je fais ne va nulle part, et surtout, je n'ai plus de projet de vie depuis longtemps, parce que je n'ai pas assez d'argent pour pouvoir me payer ce luxe. Je suis usé. Je me sens usé. Tout est effrité par la pauvreté : ma bonne humeur, mon espoir, tout ce qu'il y avait de beau en moi. Je suis une expérience. J'ai fait une expérience avec moi-même. Je voulais tester mes capacités à pouvoir résister à ce monde, à la chosification.

Je me suis bousillé moi-même. Je ne crois plus en rien. J'ai coupé tous les ponts avec mon être à cause de la pénurie de l'«avoir», à cause de mon pari sur l'«être», un pari mortel dans ce genre de société crinquée sur l'argent et le «travail», ce dernier étant synonyme la plupart du temps d'«exécuter une tâche désagréable». Tout demande un effort considérable, voire, monumental. Tout est long et difficile, pour nous décourager d'aller plus loin. Pour finir par tous nous ranger dans des petites cases bien ordonnées en consommateurs satisfaits...

Non, ce monde n'est pas le mien. Je vis dans un monde en transition, un monde de dinosaures qui a encore besoin d'une petite poussée pour tomber définitivement.

lundi 12 juillet 2010

Mr.Leash tient bien ses femmes en laisse

La fille sans qualités

Ma lecture prochainement. Le style du roman rappelle «L'homme sans qualités» de Musil.



Remarque après coup ---- Juli Zeh : la fille «sans qualités», mais avec du pognon et des parents hauts placés, allez voir ça sur Wiki. On donne à certains coureurs plusieurs longueurs d'avance sur les autres et après on s'étonne qu'ils gagnent la course, on les acclame comme des «génies», on leur réserve les plus hauts honneurs, etc. C'est de la pourriture tout ça. Et c'est la raison pour laquelle je ne lirai pas ce crisse de livre, de toute façon, le titre fait faussement allusion à l'oeuvre de Musil parce que le titre original c'est Spieltrieb : rien à voir avec la traduction par «La fille sans qualités». 

Le libéralisme, c'est quoi?

C'est la liberté des riches d'exploiter les pauvres.

Il fait bon chier

Vous n'avez jamais entendu parler d'une fontaine de merde? Eh bien c'est ça. C'est ce que la bonne bière fait. Le lendemain... Ce que Bukowski appelle a good beer shit. Si vous ne chiez pas le lendemain, comme quand on boit de la Molson ou autre, c'est parce que ce n'était pas de la bonne bière, c'était déjà de la merde.

dimanche 11 juillet 2010

Si vous allez à Charlevoix...

Il faut goûter à la Dominus Vobiscum, la double (brune), et surtout la blanche au goût unique à saveur de fleur d'oranger et camomille (ma préférée of all time). Il faut aussi goûter à la Vache Folle, une bière noire. Je recommande ces bières parce que je les ai goûtés, il y en a peut-être d'autres là-bas que je ne connais pas et qui sont très bonnes aussi. J'ai goûté aussi à l'«ambrée» de la même microbrasserie, elle est bonne, mais rien ne la distingue vraiment des bières du genre de «la Maudite» dont nous sommes si habitués au goût ici à Montréal.


Rien de plus facile que publier

Il n'y a rien de plus facile que publier, contrairement à ce que voudrait nous faire accroire certains qui essaient de se faire passer pour des «génies persécutés» par les maisons d'édition, comme la Salope par exemple. N'importe qui peut publier avec un peu de persistance. Même Bukowski avec ses torchons à réussi à se faire une niche et à devenir riche.

Bashing Canada

C'est dur de basher des champs de céréales à perte de vue... Mais on va faire prochainement un petit effort parce que je suis vraiment écoeuré des «Quebec bashers» du genre de Jacob Tierney et autres imbéciles. Arrêtons d'encaisser les coups et osons frapper en retour dix fois pour une. Cet homme si fier de basher la nation Québécoise francophone parce que c'est bien vu dans le reste du Canada, n'oserait jamais par exemple basher Haïti et devenir un «Haïti basher» parce qu'il se ferait tout simplement arracher la tête. Alors, je vous demande, comment se fait-il qu'on continue à se laisser piler dessus comme ça et que ça ne réveille pas plutôt des haines viscérales? Est-ce que nous valons moins que les autres nations?  

Les maudites cloches d'église

Les cloches de l'église me sonnent dans les oreilles ce matin. Elles sonnent tellement souvent que j'y suis habitué et que je ne les entends qu'à moitié disons, c'est pas normal ça : c'est comme un combattant extrême qui avoue ne presque plus sentir les coups de poing qu'il reçoit sur la gueule : il reste qu'il reçoit quand même un «coup de poing» sur la gueule, et c'est moins doux, disons, qu'une caresse, mais surtout, c'est encore moins «équivalent» à une caresse. En ce sens, nous sommes tous depuis longtemps des combattants extrêmes habitués aux coups à cause de l'abus constant et de la distorsion des principes dont nous sommes victimes.

Je ne sais pas pourquoi ces gens persistent à faire sonner ces maudites cloches qui me déplaisent presque autant que les tondeuses qui me scient les oreilles toute la semaine. Je n'ai jamais prié de ma vie et ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer. Nous avons tous des montres : on le sait quand il est midi ou six heures, on ne risque pas de se perdre dans le temps comme il nous arrive de nous perdre dans les époques. Et les fidèles savent toujours quand et à quelle heure est la messe parce que cet horaire n'a peut-être pas changé depuis, disons, le Moyen-Âge, alors il n'est absolument d'aucune utilité de faire sonner ces maudites cloches.

Après avoir enlevé les crucifix d'un peu partout, peut-être devraient-ils penser à être conséquents et interdire cette pollution sonore que sont les cloches d'église. La cohérence est peut-être la chose qui nous manque le plus dans cette société où tout est régulièrement «deux poids, deux mesures».

samedi 10 juillet 2010

Mon dégoût de la langue espagnole

Je sais que ça pourrait froisser certaines oreilles à cause de notre habitude du multiculturalisme, mais de toute façon, j'endure même rarement mes semblables et disons que ma misanthropie est at large, comme elle devrait l'être par définition, exemple : une chose qui m'écoeure profondément de mes semblables crétinisés, c'est la vague fierté que nous éprouvons lorsque nous apprenons que notre «plat national», la colisse de poutine, a été exporté ailleurs par un colon d'icitte, disons, au Portugal ou à New York, etc.

Une chose que je n'aime vraiment pas, parmi les millions que je n'aime pas, et qui m'écoeure l'oreille, c'est la langue espagnole, cette langue qui «glisse» remplie inutilement de voyelles, de trop de «a» et de «o» et qu'on a tout le temps l'impression que les gens chantent en la parlant ou qu'ils se caressent l'intérieur de la bouche avec la langue par un réflexe copulatoire qui correspond d'ailleurs à leur tendance à se «coller» constamment le corps aux autres ou à «toucher». Cette langue me répugne peut-être autant que j'aime la bouffe latino, les quesadillas, la salsa dont je me gave tous les jours, les tortillas et les tacos.

Moi quand je parle, je n'ai pas envie de chanter câlisse, ni de faire mon frais ou roulant des «r» à pu finir.

C'est la même chose pour l'italien, mais surtout, pour le latin que je ne peux sentir, langue absolument illogique et mal pensée qui a tout contaminé, avec le grec, et je pense ici aussi au «français» que je déteste, par contraste avec l'anglais et le chinois, qui sont des langues absolument efficaces et intelligentes. Disons que toutes les langues avec des racines latines m'énervent au plus haut point, et plus elles contiennent de cette sonorité «mielleuse» et «mélodique» qui fait bander tant de femmes en chaleur, plus elles me dégoûtent et m'écoeurent. Donnez-moi des langues dures, raides et non-bâtardes : l'allemand, le chinois, l'arabe, etc.

De plus, la culture latino en général, et pour commencer, la musique latino, me tape royalement sur les nerfs. Vous savez cette petite guitare pincée agrémentée d'à peu près toujours les même beats traditionnels et que les gens qui font la promotion de cette musique s'amusent à faire jouer sur leurs balcons ou dans les parcs durant des matchs de baseball tard le soir, m'écoeure au max. On dirait que pour ces gens c'est ça la «musique» : c'est coulé dans le béton et ça doit être joué comme ça, avec ce type d'instruments et avec ces paroles précises. Pour rentrer encore plus dans le cliché latino dont on préférerait ne pas les étiqueter, ces gens se forcent à boire de la Corona, bière pas buvable, mais qui a le mérite par contre d'être brassée au Mexique : ce qui doit sûrement la rendre meilleure... Vous voyez, c'est complètement idiot tout ça, l'attachement absolu à des racines, à un folklore, etc.

C'est comme si je partais habiter en Chine et que je me mettais à boire de la Molson pour montrer mon appartenance «identitaire» au Québec, ces gens qui sont fiers de la poutine ou du Canadien. C'est complètement ridicule, tout comme les sports et les équipes pour lesquelles on s'emballe, on se casse la gueule, etc. Je ne vois qu'atavismes partout : nous sommes des câlisse de primates, c'est pas compliqué, et tout est bien mûr pour sauter parce que nous sommes trop épais au niveau individuel, à comparé au droit par exemple, et même au droit international, qui sont à des années-lumière de nous en termes d'ouverture, de globalisation et d'unification de l'humanité, par-delà les particularismes qui sont autant d'obstacles à tout, mais surtout, à l'intelligence et à la paix.

Oui, je déteste peut-être la langue espagnole et la musique latino, et je préfère de loin l'allemand, même si je suis allergique aux Allemands comme tels, et je chiale beaucoup sur tout, mais je n'irais quand même pas chier loin sans la gentille dame latino qui me fait toujours crédit sur la bière au dépanneur du coin. C'est quand même pas une raison pour tout accepter : ce n'est pas parce que les gens sont gentils que tout ce qu'ils nous apportent est bon. Regardez la culture américaine, beaucoup de marde : Kentoqué, MecDo, Walmarde, et j'en passe... Ce n'est pas aussi, par contraste, parce que ce n'est «pas» américain que c'est «bon». Pourtant, bien des gens se pitchent dans les autres cultures pour fuir leur propre culture qu'ils trouvent malsaine, tout en bonifiant celles des autres qui ne sont souvent pas meilleures, et même, plus «étroites» et plus «exclusives».

Dali critiquait ouvertement l'art oriental en déclarant que celui-ci n'avait jamais rien produit de grand, aucune toile qui fut digne de passer à l'histoire, aucun chef-d'oeuvre. Pourquoi est-ce ainsi? Pourquoi ne retrouve-t-on pas dans l'art oriental des toiles qui puissent égaler les prouesses des peintres de l'Europe? Il est difficile de répondre à cette question, mais ce doit être une question de «culture». Pourquoi les orchestres se sont développés en Europe et ont joué de grandes symphonies alors qu'en Orient ont s'amusaient encore jusqu'à il n'y pas longtemps à pincer les cordes de quelques instruments approximatifs?

Selon moi, une des constantes de la culture occidentale et européenne, le «développement scientifique», la volonté de progrès, d'arrachement à la tradition justement, aux dogmes, sont les conditions qui ont permis aussi, en partie, un plus grand développement de la sphère artistique et littéraire, etc.

Les kotex parfumés

Je suis assez tanné de sentir les femmes menstruées à l'arrêt de bus, dans le bus, un peu partout, surtout lorsqu'elles se sont assises sur des chaises quelconques, ça sent longtemps dans le tissu les tites fleurs cheap. J'ai remarqué aussi que c'était souvent des grosses qui sentaient ça : comme un parfum cheap de kotex achetés au Dollar Store du coin. Ça sent partout, ça reste dans l'air, pis au bout du compte, ça doit peut-être puer plus qu'une plotte menstruée sans kotex et pas lavée.

mardi 6 juillet 2010

Les idiots de TLMEB

Je me souviens du temps où j'ai commencé à bloguer. Je cherchais à mettre le plus de tags possible comme sur le blogue très populaire de Un Taxi La Nuit. Je voulais m'inscrire sur plein de sites de blogues pour être lu par le plus de monde possible, pour avoir une certaine reconnaissance, et aussi dans le vague espoir de connaître une certaine popularité et qu'une maison d'édition me propose un jour de publier quelque chose. J'ai finalement été publié deux fois, mais en Suède. J'étais très fier de mon coup.

Lorsque TLMEB est arrivé avec l'idée d'établir un classement pour ses blogues, quelques blogueurs se sentaient en compétition avec d'autres et n'aimaient vraiment pas ça, au point qu'ils se sont désinscrits de TLMEB ou qu'ils ont arrêté de bloguer par simple découragement de toujours être si loin dans le classement et de ne jamais arriver à être premier. Sur le coup, je trouvais que c'était vrai, je trouvais ça un peu stupide de nous mettre ainsi en compétition, mais en même temps, je croyais pouvoir en retirer quelque chose, j'étais donc partant pour la compète, comme tous les mâles ambitieux qui rêvent de se promener un jour en Ferrari sur Crescent et d'embarquer des poules de luxe.

Ce qui s'est produit avec la montée de la compétition, c'est que les autres tags ont commencé à disparaître progressivement de la plupart des blogues, moi-même je les ai retirés du mien et je n'ai conservé alors que celui de TLMEB avec son palmarès de blogueurs en mode rat race, occupés dorénavant à se bitcher l'un l'autre, spectacle surréel assez pitoyable lorsqu'on se déconnecte de tout ça et qu'on assiste de loin à la manifestation de toute cette promptitude des Québécois à exceller dans le volontariat à la petitesse.

C'est l'impression que ça m'a fait aujourd'hui lorsque je suis allé sur TLMEB pour voir où certains blogues avec qui je «compétitionnais» en étaient rendus dans leur score. Je me sens tellement loin de tout ça maintenant. Je les imagine tous en train de trimer dur pour gagner un point dans le palmarès, alors que j'ai l'impression d'être en vacances sur ma petite plage, sans aucune pression. Maintenant je trouve ça ridicule, mais il fallait que je passe par là, que j'essaie le jeu, que je vive l'expérience, comme pour mes expériences sur les réseaux sociaux dont j'étais fou à l'époque. Oui : «fou».

Le processus ressemble à ça : ça devient indispensable, et on s'imagine mal une vie sans son petit compte Facebook ou MySpace, on s'implique fort, on ouvre des groupes, beaucoup de membres s'y joignent, mais bizarrement, il n'y a aucune participation. On se dit qu'on est en train de perdre son temps solide avec du monde qu'on ne connaît pas, et qui, au bout du compte, se foutent complètement de nous. Alors on se désinscrit, puis après deux jours on se réinscrit pour toutes sortes de «bonnes» raisons, et se désinscrit à nouveau au bout d'un mois pour se réinscrire pas longtemps après, et ça continue comme ça une couple de fois, on oscille fortement, puis finalement on se désinscrit pour de bon par pur ennui et on ne revient plus.

C'est à ce moment qu'on réalise qu'on a été temporairement fou ou hypnotisé en pensant que ces réseaux sociaux nous étaient indispensables... Eh bien, c'est la même impression que m'a faite aujourd'hui la vue des palmarès par catégories de TLMEB : des gens qui perdent leur temps à compétitionner stupidement et qui ne voient pas que tout cela ne mène nulle part, mais qui sont incapables d'être seuls dans leur coin et finissent par faire comme tout le monde comme si ça allait de soi, mais ça ne change rien à l'affaire : ils se retrouvent quand même seuls dans leur coin ensemble. Cependant, ce qu'ils perdent en passant par ces interfaces et en étant exposés constamment au jugement parfois sévère des autres, c'est leur capacité à être «eux-mêmes», tout simplement. On constate souvent que les billets sont tout sauf «naturels», qu'on cherche à piquer la curiosité avec des titres accrocheurs ou provocateurs, et qu'il y a toujours ce souci de l'autre, du lecteur, mais que l'écrivain, la personne réelle, le «sujet», lui, a disparu.

Nous ne devenons alors que des «divertisseurs» évalués, jugés, sérialisés et standardisés par l'autocensuration, des promoteurs numérotés des réseaux sociaux et des moteurs de recherche où toute authenticité, individualité et personnalité propres ont disparu.

Sondage - Doit-on pisser dans les piscines publiques?

Il y a tout un débat autour de cette question. C'est d'ailleurs une pratique courante chez les enfants, et si vous voulez en prendre un sur le fait, il y a un truc : s'il regarde droit devant lui et qu'il semble forcer en même temps, posez-lui une question embarrassante genre : «Es-tu en train de pisser joyeusement dans la piscine?» et qu'il ne répond pas immédiatement, c'est qu'il est en train de pisser joyeusement dans la piscine. Prenez-lui alors la main vigoureusement, serrez-la comme pour une poignée de main d'affaires et félicitez-le.

À terminer un jour...

Je suis trop saoul câlisse.

Il fait chaud, mais mon sachet est sec

Que dire d'autre? C'est pratique l'air conditionné.

En passant, non Rainette, je ne modère pas les comms, j'essaie juste de progresser dans mes lectures et ça demande du temps et de la concentration. Je suis vos comms par contre, mais je n'ai pas toujours le temps de participer, sinon je serais sur Twitteur en train de gazouiller des gazouillis, réseau social qui m'énarve de plus en plus parce qu'on en parle maintenant partout et que les médias sont embarqués dans la danse. Désolé, je n'ai pas le temps de «gazouiller», I have a life après tout. :D

Quand j'écris, c'est parce qu'il faut que ça sorte : c'est strictement hygiénique, comme une envie de chier, c'est tout. Il n'y a rien d'extra, rien de superficiel dans tout ça, rien pour épater la galerie sauf quand je me fous à poil, mais que de la substance pure, des parleries en direct du néant de la quotidienneté qui sont poussière et qui redeviendront poussière en temps opportun.

Voilà. Assez de blabla pour aujourd'hui.

lundi 5 juillet 2010

Jazz rime avec gaz

Le jazz c'est gazant. Il n'y a rien de plus plate que de se planter quelque part pour assister à un spectacle, que ce soit du jazz ou autre.

Le commentateur du spectacle de Cyndi Lauper à RDI : «Une voix un peu nasillarde, mais nous avons passé quand même une très belle soirée, etc.»

Moi c'est le bout «nous avons passé une très belle soirée» avec un sourire satisfait : je trouve tellement qu'il y a du mécanique là-dedans, ça m'énerve au plus haut point ce genre de phrase et d'air affiché pendant qu'on l'énonce. L'air dit tout : c'est comme si la personne avait assisté à quelque chose d'«exceptionnel», mieux, c'est comme si elle avait assisté à l'«Histoire de la pop», et peut-être même, pourquoi pas, à l'«Histoire mondiale» en personne. Tous se pourlèchent les babines d'avoir assisté à un événement «unique», mais en réalité il n'y a rien de plus crissement banal aujourd'hui, puisque tous les événements sont «uniques» justement, made in China en série. L'unicité ce n'est plus la personne, c'est «eux» sur un piédestal, ou c'est vous la masse qui reste béate devant ces nouveaux dieux, dans une autre forme d'unicité, mais idiote et nulle. Le conseil que j'aurais à donner à tous ces courailleux de spectacles c'est  : get a life, ou, get a brain.

J'étais en train de pisser l'autre jour au gym et j'avais devant moi une publicité comme on en trouve partout aujourd'hui au-dessus des pissotières, comme si ces connards ne pouvaient pas nous foutre la paix deux secondes, et je regardais cette pub qui me révélait quelque chose : une foule dans l'obscurité avec des portables en train de filmer çà et là ce qui se passe en avant sur la scène, mais tous rivés vers ça justement et comme seuls, tous vraiment seuls, avec leur crisses de portables, dans une vie de solitude, le cerveau branché sur une source qui leur dit quoi écouter, comment s'habiller, ce qu'il faut ressentir dans telles et telles circonstances, qu'est-ce qu'il faut dire, comment réagir, comment penser, qu'est-ce qui est «bon», qu'est-ce qui est «mauvais», ou, à la rigueur, ce qui est «in» et ce qui est «out», etc.

Je me disais intérieurement que l'être humain est définitivement sérialisé, et puis finalement, que ça va mal. J'ai rembobiné mon boyau, remonté mon short, et suis parti m'entraîner. Je vais commencer à lire tout ce qu'Adorno a dit sur la fameuse «industrie culturelle», puisqu’autant je ne la voyais pas auparavant et je trouvais cette critique alarmiste voire fausse, autant je sens maintenant que nous sommes en plein dedans et que tous les dangers qu'on craignait, dont on nous avertissait à grands coups de cloches, de canons, ou de casseroles en fonte, eh bien, ils se sont réalisés et il est peut-être déjà trop tard. En tout cas, cette «unicité» zombique est très dangereuse, et une grande guerre ou de grands troubles sociaux ne sont probablement pas loin. Ces foules en délire devant une source unique me font penser aux foules en délire devant Hitler : les acteurs changent, mais l'histoire se répète, et tous n'y voient que du feu.

dimanche 4 juillet 2010

Neoliberalism is attractive

Why somedays I find neoliberalism attractive? Yet, it is completely against all what I supposedly believe, but still, I find something very attractive to it, and it sounds like anarchy, destruction and opulence. I feel like destroying myself sometimes, destroying others, society, the State, all public institutions, and clear the way for businesses, private finances, without interference from anybody, and put my garbage freely everywhere. Everything would be owned by private interests. Nothing would be free, except the "free market". Pure domination from the stronger on the weaker, the poorer. Nothing would be able to hold us back. We would live in a strange strange world : no middle class, just extremes : the very rich, the very poor. Two classes : the ruling semi-gods and the laborious and struggling insects.

If all of this was really possible, you would say I am crazy : yes indeed, I am. Why am I crazy? - Because of long-time poverty and lack of possibilities, I want to overthrow this society, and then, when it is possible, the riches themselves : the abuses of neoliberalism will drive the people to a bloody end : pushed to the wall, they will be forced to annihilate the higher class, that will be viewed then as a disgusting parasite neverendlessly sucking blood from honest workers. The next step will probably be the end of it all, civil war, military regime, and if we're lucky, the coming of a kind of socialism or communism, probably slowing down progress and affairs, but making us live in a better world, expunged forever from a minority, a "ruling" class keeping everybody down except themselves, what will always be only a dynastic "elite", stealing our lives, everything we own, our rights to a better life, a better society, and in the end, our hope of a better world.

Meat and potato

J'ai mangé un bon gros steak hier soir avec des patates au beurre et une bonne ale, hmmm, j'ai encore le goût dans la bouche! Je me suis tranché une tomate avec ça, sel et gros poivre concassé, pur plaisir. Le steak était épais et juteux, medium saignant, ça faisait peut-être deux semaines que je n’en avais pas mangé, je commençais à avoir des tremblements de sevrage. Ça et les pâtes, je deviens fou, euphorique, heureux, triste quand l'assiette est terminée, ça me met tout à l'envers! C'est une histoire d'amour! J'aime avec mes tripes! J'aime la bouffe, j'aime le sexe, j'aime la vie! On dirait tellement dans ce temps-là que tout devient artistique et facile et joyeux, la vie est art, je vois de l'art partout, de la beauté partout! C'est pareil pour le sexe : quand je mange une chatte, c'est avec appétit, comme si je dévorais un melon. J'aime les chattes comme la bouffe! Je dois être vivant en viarge! Au revoir le psychomachin, je n'ai jamais voulu prendre tes peanuts et je n'en prendrai jamais parce que j'ai une esti de tête de cochon, et qui m'a bien servi d'ailleurs! La preuve : je me suis guéri tout seul de ma dépress, de mon «caquet bas», avec beaucoup de jouissances dans ce genre-là et du secouage! Comme disait l'autre : je suis un «bon vivant»! Oui, en effet, mais je ne m'en étais pas rendu compte jusque-là, parce que j'étais trop occupé à vivre!

Je dois toujours me forcer à me calmer sur les pâtes, car autrement, je m'empiffre littéralement. Je peux ne manger que ça pendant des jours, des semaines. Quand je suis parti habiter seul à Laval, dans une période de profonde remise en question de toute ma vie, j'ai fait un excès de pâtes. Comme je fais de la très bonne sauce à la viande, je m'en suis fait une grande marmite comme d'habitude : je cuisine en grand. Mais après, j'en ai refait une autre, et une autre encore, je ne me souviens plus. En tout cas, j'ai dû en manger pendant deux ou trois semaines d'affilée, avec beaucoup de romano et de parmesan que j'adore. J'adore tous les fromages, sauf ceux qui ne goûtent rien : rien ne me frustre autant que les choses qui ne goûtent pas. Si j'aime le café corsé, les fromages forts, la vie doit goûter aussi! Il doit y avoir de l'action, il faut oser, les volontés mollasses et les hésitants ne m'intéressent pas, me répugnent même. Ceux qui n'ont rien échoué n'ont rien essayé. Il n'y a pas de pire exemple de lâcheté dans la vie. Un peu de courage voyons!

Pour revenir à mon excès de pâtes : je ne croyais pas que c'était possible. Après deux ou trois semaines, je ne me sens pas bien. Je vais à la clinique au coin de la rue. Le médecin fait une radio de mes boyaux, le diagnostic me surprend. Il me dit : «Je comprends pourquoi vous ne vous sentez pas bien : vous êtes plein de marde! Vos intestins sont bloqués!» J'en avais jusqu'au cou! Il m'a conseillé de prendre un break des pâtes, ce que j'ai fait d'ailleurs, et de ne pas manger pendant quelques jours le temps que tout se vide. Je me demandais si j'allais avoir faim, mais il me répondit que non : effectivement, j'ai passé trois jours sans manger et à me vider. Ensuite, j'ai relaxé sur la bouffe. Je crois que le pire ennemi dans tout ça, c'est le fromage : ça bloque la machine si on abuse.

Beaucoup plus tard, j'ai fait un autre excès lorsque je suis revenu à Montréal : une vieille Japonaise m'a appris à faire les sushis : j'ai passé un certain temps à me pratiquer, et puis après un mois, j'ai commencé à faire de très bons sushis bien roulés et bien réussis. J'en ai mangé pendant un an tellement j'aimais ça, avec beaucoup de gingembre et de raifort. Mes mains sentaient tout le temps le saumon, une odeur qui ne partait plus, j'achetais des saumons complets, du thon aussi. Au bout d'une année, au moment où j'ai rencontré ma blonde, je suis tombé malade pour une raison qui n'est pas encore claire aujourd'hui. Je croyais que le saumon était gâté, mais ma blonde du temps a mangé ce qui restait du saumon après moi et n'a jamais été malade. Bref, pour conclure : il est possible de bouffer des sushis maison pendant une année complète sans se boucher les intestins. Mais il faut être un maniaque de la propreté et de l'hygiène et toujours garder le saumon au congélateur et ne le sortir que pour trancher des lanières qui deviendront molles très rapidement. Autre avantage en congelant le saumon : il devient possible alors de tailler la lanière de façon à lui donner une forme carrée, ce qui est esthétiquement plus beau qu'une lanière sans forme précise.

samedi 3 juillet 2010

L'atemporalité profonde et réelle de la conscience

Pour écrire quelque chose, il faut avoir quelque chose à dire, or, je n'ai rien à dire de particulier.

Des fois j'ai l'impression d'avoir déjà subi une lobotomie. J'étais à l'hôpital tantôt, et la médecin stagiaire me demande : «Ça remonte à quand votre opération? En quelle année?» Moi : «Hmmm, sais pas. Autour de 2000... non, après 2001, ah... je sais plus.» Elle : «Vous prenez ce médicament depuis quand? Vous avez commencé à le prendre avant ou après l'opération?» Moi : «Avant ou après, hmmm, bonne question... Je pense que j'ai commencé à le prendre avant, hmmm, non, je crois que j'ai commencé à le prendre presque en même temps finalement... je sais pas.»

Je ne vis pas dans le temps. Je n'ai jamais vraiment eu de notion du temps. Donc, tout est comme dans un brouillard pour moi, les époques se chevauchent souvent, ça ne me déplaît pas, c'est juste que j'ai l'air perdu des fois pour les autres, mais je m'en fous.

Ça pourrait paraître étrange, mais j'ai l'impression de vivre depuis toujours dans une sorte d'atemporalité ou d'intemporalité. J'ai souvent l'impression d'être éternel et que je vais revenir dans les endroits où j'ai habité. Je suis comme une vaste mémoire de l'éternel qui plonge dans le particulier, mais qui n'oublie jamais ensuite de s'ouvrir vers l'universel. Je fais toujours ce mouvement, je n'oublie jamais. Je regarde ma vie, et ensuite la nuit je regarde le ciel étoilé et je pense à toutes ces choses que je n'ai pas vécues, ou que je n'ai pas encore vécues.

Je n'arrive jamais à suivre le calendrier, les heures, les semaines, les saisons même. Tantôt je marchais dans les allées remplies d'arbres du parc Lafontaine et je les imaginais remplies de neige et de glace : du coup, je sentais ma solitude dans ce parc «désert», alors qu'il s'y trouvait plein de gens assemblés pour jouer au soccer, faire des barbecues, etc. Je regrettais presque de ne pas être en hiver. Mais en même temps je me disais que si j'étais réellement en hiver, je m'imaginerais en été avec plein de gens dans le parc baignant dans une ambiance festive, ce qui me fit penser que j'étais tout le temps insatisfait d'une façon ou d'une autre, ou que je me sentais «incomplet», «imparfait», car j'étais toujours projeté dans le temps, en avance sur moi-même, en même temps qu'en retard sur tout mon passé auquel je n'ai pas encore pris le temps de penser suffisamment ou d'en faire le tour «une fois pour toutes»...

Mais ce genre de chose n'arrive jamais. On n'en finit jamais de trouver de nouvelles dimensions à son vécu, et finalement, on entre dans le passé comme on revient méditer sur l'avenir. Ceci témoigne de l'atemporalité profonde et réelle de la conscience.

Are you bored?

I mean, life is so boring sometimes. I wake up and try to avoid my coffee routine, I resist for a couple of days, and then that's it: I'm invaded by boredom, by another routine, I have to have my goddam coffee. The routine is literally killing my soul, my spirit, my body. The routine is so goddam pervading daily life, that I try to think about something else, sex, games, etc. This is why I think the people think about sex so much: it's because they are bored. Sex is a way to occupy their mind with something. By the way we are sollicited by sex or sexy images today, we can say for sure that we are bored to death.

Try to imagine a world where there would be no sexual instinct at all, no need to mate, no desire for each other : we would probably be non-sense robots. Sexual desire and arousal is a great part of our existence, if not the central part. If you analyse your thoughts clearly, you're going to find in each one of them an abstract sexual component. Our mind is programmed like that, the goal of the human race being to multiply itself as a first commandment. Sex is the foundation of meaning, it gives a sense to life.

I feel like there is no goal, no purpose, except to make money and survive and have sex. I know what I like: philosophy, Heidegger, chess, anagrams, music, nature. It's just that I can't read Heidegger everyday and have as much pleasure each time, and I cannot either just read everyday, it comes boring to sit at a table or anywhere and read, read, read. Same thing for writing. I am not a machine to read, to write or to think. I need breaks a lot. My breaks are chess, anagrams, etc.

And even, I have to have breaks from my breaks... One thing I can't do is sit there and do nothing; if I sit on a bench, I will start thinking about projects, ideas; if I'm out taking sun or taking the bus, I have to bring a book absolutely. If I don't have a book, I feel like I am lost to the world. Every second I have to do something useful: I'm like that, I have to enjoy my neurons I guess.

Sometimes I just walk out on the balcony and smell the rain and the trees and the grass, it smells so good, and the dark brown color of the trees is so beautiful with their almost fluorescent green leafs. It's an absolute pleasure for the eyes and for the nose, and I wish I could be a bird and live forever in the trees and in the sky, but all of this doesn't last long: I lose soon enough the smell after a couple of breath, and I feel after that that I can't just stay there and stare at the trees, so I come back inside to my killing routine.

I had a moment of liberation, of dream, that's it. It lasts seconds, and I can't do nothing about it. I would have to take drugs or meditate on my balcony to enhance my senses more, but drugs or meditation becomes routine too, and you get use to it as fast as the rest.

The only place I almost never get bored is at the café. I don't know why, but there, at this particular café, I feel like the world is turning around me, literally. Every book I read there is like enhanced, and I think I know why: I need space and movement to think. When I read there I continually look at the people and the cars on the street, and I project my thoughts out in that space. The same as when I'm in the bus reading: I project my thoughts along the travel, and when later I think about the travel, I remember instantly the part I was reading. The text become assembled into chunks that are linked to my travel in the bus or my walk on the street.

To come back to boredom, I think that Schopenhauer was right in saying that you either ultimately get bored in security or struggle for your life, suffer, but never get bored. I think that by the way we are going into extreme sports and pornography, we are most probably extremely bored. Suffering at the gym is also another form of entertainment for our extremely bored souls. Religion too, if you're bored, can become a good form of entertainment. But, you should then pray God not to get bored to much in praying Him.

vendredi 2 juillet 2010

How to promote corporate thinking

One of my employee was talking with another one, and though, I didn't want to eavesdrop on the conversation, I heard it to my great distaste. The employee was complaining that they were, in fact, "like slaves serving a master or the Corporation".

I immediately called over this employee to my office to fix this straight. I said to him: "Sit down my friend, we have to talk a bit." And I asked him straight away: "Do you like to work for this company?" He answered "yes". I added then: "Would you like eventually to progress in the company, and get paid better?" He answered "of course!". So I said to him: "The company works this way: there is a chain of command. You have to respect this chain for the company to work properly. If you are at the top of the chain, it's because you know what's best to do for the company, and you order it down to subordinates, who have equal chances to envision in a near future what the leader is envisioning, and gain the right to work directly with him. At the same time, the one at the top is also subordinate to the clients and the market. So you see that whether you are the top or at the bottom of the chain, we all need to obey. Obeying doesn't make the Chief Executive a slave, no more than it makes a subordinate a slave. You have to understand that we are sharing here the same interests, and that we work toward a common goal: a better future for society, and that's including you. You play an important role for us, because all the parts of the chain are necessary to reach this goal, and if you accept this situation and understand it fully, you will have great success with us and in life in general. Focus on positive thinking, and instead of asking yourself what the company can do for you, ask yourself what YOU can do for the company. Always remember: if we chose you, it's because you are the best."

I tell you, when this employee came out of my office, he wasn't a clerk anymore, he was already a Chief Executive! So you see, the power of words is very important to run a business. My advices: 1.Replace the disgusting word slave by subordinate (Nietzsche, Wille zur Macht) 2.Insist on the necessity of a chain of command 3.Insist on the important role played by each parts of the chain 4.Insist on the fact that the leader knows what's best to do for the company, because of his capacity to envision 5.Insist on equal chances to access the leading positions, by working on one's own leadership qualities 6.Insist on the fact that the leader is also a subordinate 7. Justify then, the necessity to obey 8.Insist on the fact that the employee and the company are working toward a common goal, and that we share then, the same interests 9.Then, not working toward this goal, would be working against one's own interests 10.Encourage him toward positive thinking, and to work harder for the company 11. Tell him that he is the best, and that's the reason why he is working for the company.

jeudi 1 juillet 2010

Toute la vérité nue sur moi


Par simple délicatesse et compassion envers certaines femmes qui «ne baisent plus», j'ai dû supprimer mes photos nues, et mettre à la place une photo de biceps. Voilà toute la vérité. :D 

Vivre dans un monde de débiles

On parle de «démocratie» et de «société»? On veut-tu rire câlisse?

Chacun vote pour le parti qui va le mieux servir ses petits intérêts individuels du moment. Vision à long terme? Plan de société? Oubliez ça! On vit dans une démocratie, les plans à «long terme» sont conçus la plupart du temps dans un horizon de quatre ans. Les anciennes civilisations ont des monuments qui les font entrer dans l'éternité, nous, nous n'aurons rien; peut-être quelques bâtiments hétéroclites, des ponts rouillés, un skate park et des autoroutes prises d'assaut par les racines et les mauvaises herbes... Le tout d'une allure désolante... Mais quand j'y pense, c'est déjà ce que nous avons! De la merde en puissance! Rien de durable, tout est du prêt-à-jeter! Tout est conçu pour nous tomber sur la tête après 20 ou 30 ans.

On parle de «société»? A-t-on vraiment ce que nous pouvons appeler une «société» quand la plupart du temps les gens ne connaissent même pas leurs voisins ou s'en foutent carrément? On pourrait même dire qu'en général ils se foutent de tout, sauf d'eux-mêmes, et encore... Manger chez Mecdo, c'est assez suffisamment se foutre de soi-même et de sa santé, pourtant, quand je passe là pour aller pisser sur les murs dans leurs toilettes de merde qui ne sont jamais «fonctionnelles», même si ces salauds s'empiffrent de millions par année et que ce n'est jamais assez pour installer un séchoir à mains qui sèche pour vrai, il y a toujours de longues files d'attente... On dirait que les gens aiment ça manger d'la marde... Un grand cuisinier avait dit : «C'est humiliant manger chez Mecdo». Effectivement, quand ça prend 1 minute et 33 secondes pour te faire un «repas», tu te demandes bien ce que tu manges. Mais pas pour ces gens qui font la file : ils s'en foutent de manger d'la «marde» parce qu'ils ne savent pas c'est quoi bien manger par manque d'éducation culinaire et alimentaire. Encore là, le véritable «bobo», c'est l'ignorance. Mais faut pas oublier non plus qu'il y a des gens qui font un choix de ne pas vouloir en savoir plus... Il y a des limites à l'éducation quand la curiosité fait défaut.

Un autre exemple de «société» où les individus ne s'aiment même pas assez eux-mêmes pour aimer et respecter les autres : dans les transports en commun on en trouve plein d'exemples : les gens qui se massent à l'entrée du bus et qui empêchent les autres de rentrer (maintenant je ne m'excuse plus, je leur rentre dedans); le gars est debout dans le wagon du métro bondé avec un café pas de couvercle, ça freine brusquement, il renverse plein de café sur une madame, il ne s'excuse pas et sort; une dame âgée entre et ne trouve pas de place, mais il y a un jeune qui écoute sa musique et qui a son sac sur la place d'à côté : une fille se lève, invite la dame à s'asseoir à sa place et va voir le jeune homme, prend son sac, lui lance sur les cuisses et s'assoit (je félicite cette jeune femme courageuse); un jeune homme n'arrête pas de passer son sac à dos dans la face d'une autre dame dans le métro, elle l'avertit, il lui arrache son sac à main et tend son bras à l'extérieur des portes comme pour le laisser tomber, la dame crie, un gros gars pose sa main sur l'épaule du jeune homme et lui dit de «se calmer» (on imagine ce qui serait arrivé s'il n'avait pas été là), et ça continue et continue, en passant, les veston-cravate ne cèdent jamais leur place par courtoisie, sont ben trop hot, et tout ça, c'est seulement dans les services publics... Tu marches sur le trottoir et tu croises d'autres «pas de classe» qui crachent à chaque trois pas; partout où tu te rends, tu te fais casser les oreilles par des tondeuses bruyantes ou par des motos modifiées pour faire le maximum de bruit, etc. Il n'y aucune paix nulle part, parce que personne ne pense aux «autres»... Il n'y a pas de «société», pas de cohésion, sauf pour quelques îlots d'immigrants, et encore.

Comment voulez-vous qu'une société se soude ou se forme quand personne ne peut s'entendre ou se respecter? Encore là, le «respect» seul est-il suffisant pour créer de véritables liens? Un problème courant et majeur que l'on rencontre souvent : la règle du «deux poids, deux mesures». Un Arabe va à l'hôpital, il dit à l'accueil qu'il ne veut pas se faire soigner par une femme médecin : on lui réserve alors un homme médecin. Maintenant, je vous pose la question : si c'était un Québécois qui avait formulé cette même exigence à l'accueil, ne l'aurait-on pas accusé de «sexisme»? Alors pourquoi excuse-t-on ce genre d'attitude de la part de cet Arabe-là? Parce que ça fait partie de sa culture et de sa religion de mépriser et d'inférioriser les femmes? Ainsi, voyez-vous, ça n'a aucun sens, mais pourtant nous continuons de nous laisser brimer par ces gens qui nous imposent leur culture «sexiste», et nous les «accommodons» comme des idiots. C'est comme ça que nous pensons, par simple manque de jugement ou de respect de nos propres valeurs dont nous ignorons l'importance et la lutte dont elles ont fait l'objet. Dans ces circonstances, qui entraînent partout des «fractures» et des exceptions, une société unie par les mêmes idéaux d'égalité et de justice est impossible. Nous sommes véritablement nos propres ennemis et les fossoyeurs trop «tolérants» de nos valeurs.

Un autre cas : le Juif chez qui j'allais souvent manger de la pizza, parce que je travaillais à côté. Je suis rentré un jour dans son restaurant et il était en train de discuter de ceux qui sont ses «amis», et que ceux-ci «doivent» être Juifs, etc. Insulté par ce genre de propos, je lui demande alors, moi qui me croyais un peu plus «près» de lui, puisque l'on discutait assez souvent : «Et moi, est-ce que je suis ton ami?» Il me demande : «Est-ce que tu es Juif?» Bien évidemment, je réponds que non. Il me dit alors : «Dans ce cas, tu n'es pas mon ami». Il va sans dire que je ne suis plus jamais revenu manger là, même si c'était juste à côté. Je me sentais tellement mal par ce qu'il m'avait dit, j'en étais malheureux et en même temps enragé. Moi qui croyais tellement qu'une union des peuples et de la diversité était possible, je venais de recevoir une méchante claque en pleine face... Et ce ne fut pas la première fois, ni la dernière. Maintenant, je vous repose la question : si ç'avait été un Québecois de l'autre bord du comptoir à pizza qui avait dit à un Juif entrant pour acheter une pointe : «Tu n'es pas Québécois? Tu n'es pas mon ami!», est-ce qu'il aurait été accusé de racisme? You bet esti!

La solution ne consiste pas à devenir racistes et sexistes comme ces gens (non, ils ne le sont pas tous, seulement les idiots), mais à les accuser de «racisme» et de «sexisme» quand c'est le temps, de façon à faire valoir notre point de vue et nos valeurs de société qui sont en tout temps fondées et valables.