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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 14 décembre 2022

J'ai l'impression que...

Oui j'ai l'impression que mon cerveau se désagrège, que j'ai manqué un bout, bla bla bla, plus rien n'a de sens, on dirait que je tourne en rond, que je pense une chose et son contraire, je ne me souviens plus de mes lectures, comme si j'avais perdu mon temps, comme si mes heures s'étaient envolées sans souvenir, comme si je n'avais pas été pour un moment, disparu dans la quatrième dimension, je ne sais plus si je crois ou non, je semble croire en Jésus Dieu Mahomet et tout le tralala les extra-terrestres, mais en même temps, j'en fais rien, et je me comporte comme s'il n'y avait que le néant et la mort, la mort j'y pense presque tous les jours, c'est ce qui me différencie de ma vingtaine, c'est mon nouveau trademark, avant j'y pensais oui, mais comment dire, ça ne semblait jamais être vraiment la fin, je ne sais par quel tour de passe-passe il y avait une suite, ça ne m'effrayait pas tant que ça, maintenant, je suis terrifié, je me rends compte qu'il n'y a rien de tout ce que j'ai cru qui était solide, tout est chambranlant, depuis toujours en fait, c'est ça qui est terrible, qu'est-ce qu'on fait maintenant? les atomes sont là, les planètes les galaxies les gènes, mais on comprend rien, c'est ainsi, homme femme, animaux, arbres, insectes, poissons oiseaux bactéries virus molécules, ça fonctionne comme une machine, eh d'accord! pourquoi? va donc savoir, nous nous pensons conscients par rapport aux animaux, mais au bout du compte, si on ne peut dire pourquoi nous sommes là, ni dans quoi nous sommes, notre sort est semblable à ceux des animaux, mais à un niveau plus élevé, j'ai l'impression d'être trempé dans un bain d'acide, tout ce que j'ai été, tout ce que j'ai pensé fond fond, j'ai l'impression d'être irréel, de ne plus exister, de ne plus avoir de direction, je me sens balloter dans le vague, j'ai des projets, mais soit je ne les commence pas, soit je les finis pas, ça traîne depuis des décennies, ça m'étonnerait que je fasse quoi que ce soit finalement, tous mes projets sont des projets avortés, j'imagine mes livres traverser le temps, les générations, et tomber en poussière, il ne restera rien un jour de tout ce qui m'entoure, de tout ce qui est mien, de tout ce à quoi j'ai pensé, de tout ce que j'ai aimé, tout aura disparu, absolument tout, qu'est-ce qu'on fait ici donc? si on cherche tant d'être immortel c'est parce qu'on l'était avant, on était des dieux, et puis? quel est le sens de tout ce bordel? atomes quarks cordes bosons énergie noire, comment l'infini peut-il avoir un sens? c'est impossible, le cerveau est une erreur, il est pris dans son bocal, et ça rouille, et il se rend plus compte qu'il existe, comme moi en ce moment, les hormones ont capoté, on dirait qu'on se fatigue de vivre, que toutes les choses qui étaient très importantes avant, ne le sont plus, et sans raison, comme si tout avait été relativisé à mort, sans avoir rien fait, je ne suis plus sûr de rien, maintenant je me sens pris en bateau, il n'y a aucune île alentour, et il n'y en aura pas, on est pris en mer pour l'éternité, tout s'est effondré comme un château de cartes, je me suis rendu compte de rien, j'en suis rendu gaga, il n'y avait rien sous la coquille, c'était ça, le vide, le soleil brille la lune les nuages les pissenlits sous la pluie, mais ils ne sont plus à moi, ils passent, et moi je passe, c'est comme malaxer du vide dans du vide, il y a des choses que je ne suis plus capable de faire, de sentir, d'éprouver, comme si j'avais été amputé d'une partie de moi-même, amputé du passé du futur, je compte les années par en arrière, j'existe pour je sais pas quoi, j'ai pas de cause non plus, je vais à la dérive pour sûr, je ne comprend pas comment je pourrais revenir au rivage, qui n'était qu'une illusion parmi toutes les autres qui ont fait par la suite surface, j'accumule de l'argent, je la dépense, pour rien, c'est comique, oublions les titres, ils n'ont plus cours, pourquoi sommes-nous si mécaniques?

dimanche 11 décembre 2022

La culture du viol des populations

Les jeunes d'aujourd'hui ont tendance à tout relativiser, à dire que toutes les valeurs se valent. C'est une distorsion de la démocratie. Comme de penser en éducation qu'il faut travailler sur ses faiblesses plutôt que sur ses forces. C'est ainsi qu'on force de futurs artistes à devenir mathématiciens ou géomètres, jusqu'à ce qu'ils claquent la porte de l'école. Où se trouve alors l'avantage pour la démocratie? Ce n'est que de l'injustice et de la violence exercée ouvertement et légalement envers certains individus. Nous aimons les lits de Procuste en éducation.

Il n'est pas vrai que tout se vaut.

Pour la simple raison qu'il y a ce qu'on appelle le «crime».

Qu'on ne vienne pas nous dire que c'est des «conditionnements», ou encore que c'est la société qui décide de ce qui est criminel ou pas.

Les exactions que les travailleurs subissent, le mépris et la violence exercés envers les femmes, le système éducatif qui ne vise avant tout qu'à ne créer que des rouages du système ou des perdants, tout ça n'est pas «correct», et la société ne pourrait pas décider tout d'un coup que c'est correct, donc ce n'est pas un «conditionnement», ce n'est pas la société qui «décide» ça, c'est mal en soi, tout simplement. Le problème est que nous nous habituons au mal, nous nous fermons les yeux devant des injustices flagrantes, par faiblesse, par intérêt mal compris, par ignorance, par crainte.

Les choses qui nous révoltent doivent être comme des étoiles qui nous guident dans les valeurs que nous ne voulons pas promouvoir. Les valeurs qui laissent les autres en plan doivent être laissées en plan à leur tour.

On parle de «culture du viol», de la violence et du mépris exercés envers les femmes, mais ce problème n'est que la pointe visible de l'iceberg, il prend plus généralement sa source dans une «culture systématique de la violence». 

Les hommes ont de la difficulté à s'y retrouver aujourd'hui en tant qu'homme, leur identité est brouillée à cause de valeurs anciennes qui prennent du temps à changer, la population mondiale subit une pression économique et concurrentielle indue depuis des décennies avec les idées violentes et antisociales des néolibéraux, les populations carcérales explosent ainsi que l'itinérance, et les femmes sont maltraitées. Il n'y a aucun lien entre tout cela? Pas certain. Tous ces phénomènes ont la même odeur de merde capitaliste.

Les êtres humains sont sur le point de s'entredéchirer. C'est là que nous conduisent les travers des Lumières. La logique de la concurrence et de l'entreprenariat n'est pas pour tout le monde. Personnellement, je n'en ai rien à foutre de démarrer une entreprise, comme des millions d'autres individus. De penser que personne ne fera plus rien s'il n'y a pas de concurrence imposée, c'est de la foutaise. Parce que la concurrence est impossible à éliminer au niveau individuel, et c'est une bonne chose. On ne peut pas se concurrencer non plus sur tout. Le judoka sait comment renverser son adversaire, mais il ne sait probablement pas comment se tricoter des bas. Nous sommes le plus souvent complémentaires. 

Cependant, ce qu'on veut que nous pensions lorsqu'on nous dit que la concurrence est nécessaire au «progrès», c'est qu'il doit nécessairement y avoir des gagnants, et par conséquent, malheureusement, aussi des perdants du système, des «laissés-pour-compte», dont un certain pourcentage ira éventuellement rejoindre la population des itinérants et des prisonniers, et sur lesquels on rejettera la faute, pour pouvoir ensuite les oublier. C'est la «preuve» par la pauvreté et par la prison, alors que quand on a des parents bien placés, des contacts et beaucoup d'argent, on est un génie, un leader. Innocemment, nous admirons la prédation et l'abus de pouvoir, tant qu'ils ne nous touchent pas personnellement. Nous connaissons mal notre véritable intérêt. Nous ne semblons pas comprendre que l'argent au top se multiplie de lui-même. Que les dés sont pipés. Que la politique et la justice sont dans le coup.

Tout le système éducatif est aussi basé là-dessus, parce qu'il est axé sur les idées capitalistes. On nous promeut ces valeurs néfastes en pleine face depuis notre naissance. On approuve la violence exercée envers les «perdants», car s'il doit y avoir des «gagnants», il y aura des «perdants», c'est inévitable.

Un vrai système éducatif, et non axé sur le système économique qui promeut des valeurs de gagnants/perdants, serait intéressé à travailler avec les élèves, pour les élèves, et non plus contre eux, comme la puissance maléfique adverse qu'elle est devenue. Premièrement, la logique des examens qui visent à faire couler des élèves avec des «pièges», des formulations de questions avec des triples négations, etc., ne devraient plus exister, car ce n'est pas sur les compétences qu'ils ont sur la matière comme telle qu'on les interroge, mais sur leur capacité à ne pas se faire fourrer. Quand un élève a des difficultés, il faut l'aider au lieu de chercher à le caler. Quand un élève réussit, il doit aider tous les autres dans la mesure de ses moyens. Son salaire? -La fierté de promouvoir le savoir, la réussite, le succès, l'entraide. Il me semble que c'est élémentaire. Ça se fait en partie au primaire et au secondaire, on devrait le faire à plus forte raison à l'université. Par exemple, quand un élève veut apprendre le calcul intégral, il faut l'aider à progresser jusqu'à ce qu'il ait tout compris, sans aucune pénalité, même si ça prend trois cours. Le but du système éducatif doit être de former, non de décourager et de couler des élèves qui veulent apprendre, tout en récoltant des sommes substantielles au passage. Même s'il est conseillé de s'amuser tout en apprenant, l'éducation ne doit pas être un jeu. Un système éducatif bienveillant qui vise le véritable progrès à long terme de l'humanité vise à ne former que des gagnants, sans aucun perdants. Car nous sommes tous gagnants quand nous œuvrons pour le bien de tous.

Toutes ces idées sont très élémentaires, mais pourtant, on ne les applique pas. Pouvez-vous me dire à quoi sert-il d'avoir des «perdants» dans la vie? Des pauvres, des malheureux, des gens qui se sentent floués, trahis, des gens dans la rue, en prison? Pouvez-vous me dire quelle est leur si grande utilité bénéfique pour le système dans un pays pourtant riche?

Ils ne servent qu'à satisfaire les gros égos des superpuissants, et la mesquinerie des petits égos des gens ordinaires.

Ainsi, nous ne sommes pas véritablement démocratiques dans notre cœur, tant que nous sommes relativement sur le dessus de la pile.

Mais être démocratique ne veut pas dire non plus que tout se vaut. Ces confusions d'idées font cependant l'affaire de ceux qui veulent à tout prix dominer les autres.

Car il y a des éléments criminels dans la puissance qui domine le monde.

99% des gens pourront convenir avec moi qu'il n'est pas normal que 1% de la population mondiale possède plus de la moitié des richesses de la planète, et qu'un travailleur à temps plein avec des études ait de la difficulté à payer son loyer et à manger.

Comme ces puissants ne peuvent pas lâcher un once de leur pouvoir, il leur sera probablement arraché des mains par la violence en retour des populations.

Cela mènera peut-être à la destruction du monde tel que nous le connaissons.

Mais il y a moyen de jeter l'eau du bain sans le bébé. Il y a des moyens politiques et économiques.

Il y a des moyens de s'organiser pour que tout cela n'arrive pas.

Va-t-on en avoir le temps? 

J'en serais surpris, car tous ces aspects ont été négligés depuis très longtemps, et de plus, nous faisons face dorénavant à des menaces multiples causées par l'insouciance persistante du sort des autres et de la nature.

Est-ce que chaque individu peut compter vraiment quand c'est chacun pour soi?

La partie immergée a été oubliée, et je crains que nous ayons maintenant à couler avec elle.

jeudi 24 novembre 2022

Illusions du moi

Je crois qu'il y a certains éléments en moi qui changent, et d'autres non. Si je parlais au moi de mes 20 ans, j'aurais affaire à une autre personne, une autre façon de penser, de sentir, d'agir et de réagir. Néanmoins, je reconnaîtrais un certain air de famille, disons, comme dans un fils. Je ne serais jamais complètement étranger à moi-même.

Par contre, si je ne savais pas que c'était «moi», je dirais que c'est une autre personne à coup sûr... Et il en serait de même pour le moi de mes 30 ans, 40 ans, etc. Qu'en sera-t-il de mon moi actuel par rapport à mon moi de 100 ans? Je pourrais alors exploiter mes souvenirs, si j'ai encore bonne mémoire, mais je ne serais plus du tout la même personne, ni au point de vue physique, ni mental. J'aurai pratiquement tout perdu de ma vie antérieure.

Il m'arrive le soir de me coucher et de me dire «c'est moi».

C'est ce moi que je suis qui un jour ne se réveillera plus le matin. N'aura plus de nouvelles images de sa vie à regarder. Non, un jour les images arrêteront de défiler dans ma vie, et dans ma tête. Tout cela sera terminé, à jamais. La mort est bien la pire chose pour un esprit comme le mien, qui veut toujours apprendre et penser.

J'ai l'impression que la plupart du temps on se sent comme dans un jeu vidéo. Nous ne sommes pas conscients qu'à chaque instant notre vie est en jeu, et qu'elle peut se terminer à tout moment. Nous prenons pour acquis que demain, au réveil, nous ouvrirons les yeux, et que ce ne sera qu'une autre journée, comme d'habitude, avec son lot de problèmes et de petites joies.

C'est à se demander, s'il ne restera rien de moi, à quoi me sert-il d'être là présentement? De souffrir, de faire des projets (qui finiront en poussière), d'avoir des idées? Tout cela sera bouffé par les cyclones de Jupiter.

Même l'existence de Jésus me devient douteuse par moments. Je me dis «à quoi bon tout ça, merde!». Il y a zéro preuve de tout ça non plus. Il faut se fermer les yeux et croire, croire, croire... Mais je n'ai jamais été capable de faire ça! Je me dis que ça n'a aucun sens. Pourquoi l'absurdité «Jésus»? Mort sur une croix! Pour nous! Hein? Comment ça pour nous? C'est pas possible, ça n'a aucun sens. S'il y a bien une chose dont j'ai peur, c'est que nous soyons damnés éternellement parce que nous avons mis le fils de Dieu sur une croix... C'est bien plutôt ça qui aurait du sens. Que nous aurions à payer un jour de ce que nous avons fait par un apocalypse final qui détruira cette engeance d'humanité ratée pour toujours.

Oui, c'est ça qui a du sens. Que depuis ce temps où nous avons tué notre Sauveur, nous soyons désormais des laissés-pour-compte. Ceci expliquerait pourquoi il n'y a plus eu de prophètes par la suite, ni quoi que ce soit d'en-haut, ni surtout aucune prière qui pouvait empêcher Auschwitz et toutes les autres innombrables horreurs. Dieu n'est plus là pour nous protéger depuis longtemps. Nous sommes laissés à nous-mêmes, dans notre merde. Nous avons prouvé que nous aimions notre merde, alors il nous a laissés dans notre merde pour de bon.

Nous sommes une humanité condamnée. Nous périrons tous et il n'y aura aucune résurrection de rien.

C'est la seule explication que je peux trouver, et qui fait encore du sens... même si c'est horrible.

Alors je regarde les images de la réalité qui sont devant mes yeux. C'est comme un film au cinéma. Je me détache de ces images, et j'entre en moi-même, il y a d'autres images. Je me détache de celles-là aussi. Où est le «moi»? Qui suis-je? Je suis le témoin involontaire de ma vie, d'«une vie». Une vie vouée à la damnation, aux pleurs, à la perte. Une vie vouée à la douleur, au néant et au non-sens.

Une vie où la cruauté est la valeur cardinale.

Une vie où il ne sert à rien de se «retrouver», et où le bonheur est comme un hoquet.

À moins que tout cela ne soit qu'une illusion, c'est cette camelote qui nous attend et que la vie s'empresse de nous servir.

C'est comme une mauvaise blague. Une farce sinistre.

Nous sommes faits comme des rats.

Il doit bien y avoir une solution...

Pour cela, il faut peut-être regarder par le chas de l'aiguille, là où le chameau ne passe pas?

dimanche 20 novembre 2022

Au nom de moi

Personnellement, j'ai bien essayé d'avoir des amis. J'en ai eu quelques-uns, mais ce fut toujours des relations fragiles, conditionnelles, et à la limite, unilatérales. J'ai perdu ces amis au fil du temps. Je n'ai pas connu ces grandes amitiés comme on voit dans les films, et quelques fois, dans la vraie vie, et qui font chaud au cœur. J'aurais bien aimé le vivre, cela m'aurait, je crois, grandement facilité l'existence! J'ai bien un ami qui me manque, mais ce n'est pas réciproque, puisqu'à chaque fois qu'on se retrouve, c'est lui qui me laisse tomber. J'ai pensé dernièrement que je l'avais peut-être surestimé durant toutes ces années. Je crois qu'il n'avait pas du tout, finalement, les mêmes intérêts que moi. Il feignait de s'y intéresser, par politesse je suppose, mais ça ne l'intéressait peut-être que superficiellement. J'ai déduit cela en repensant aux gens avec lesquels il semblait aimer se tenir. Ce n'étaient pas du tout des gens comme moi, mais des gens ordinaires, très ordinaires, mais de bonne compagnie, j'imagine. Du genre avec lesquels on boit une bière et qu'on rit en écoutant le hockey évaché sur un divan avec quelques filles qui chillent autour d'une pizza. Un genre de cocon social chaud et visqueux, mais sans transcendance. Il avait besoin de normalité, après tous les cancers qu'il y eu dans sa famille.

Je sais qu'il n'est pas facile d'être ami avec moi. J'emmerde facilement tout le monde avec mes discussions que personne ne sait de quoi je parle ou à peu près. Je crois d'après les tests que mon QI oscille entre 130 et 140, ce qui me place dans la frange supérieure des 2%. Ce qui veut dire qu'il y a peut-être 2 personnes sur 100 avec lesquelles je pourrais m'entendre... J'ai compris alors pourquoi il était si difficile pour moi de me lier avec quiconque, et j'ai eu beaucoup de difficultés jusque dans mes relations amoureuses. Pourtant, je n'ai jamais senti mon intelligence, j'ai juste trouvé que je m'intéressais à des choses auxquelles personne n'en avait rien à foutre, et ça me déprimait. Évidemment, pendant longtemps l'ennui a été prédominant chez moi, alors je me suis lancé avec un bon entrain dans la drogue, l'alcool et l'autodestruction. Je mordais olé olé à pleines dents dans le néant. Je cherchais l'extase et la sensation de libération avant tout, même au prix de ma vie, qui ne valait plus rien.

J'ai repensé à tout cela dernièrement, à la valeur des diplômes, à ce qu'on fait en terme de métier ou d'occupation, de hobbies, etc. Cela ne fait pas de nous de meilleures personnes. Je veux dire, les gens semblent parfois faire des choses qui demandent beaucoup de capacités et d'intelligence, mais dans l'ensemble, cela ne correspond pas à ce qu'une plus grande intelligence aurait fait, disons. Car il y a 2 sortes d'intelligence selon moi: celle qui est drôlement futée sur un point, et celle qui voit l'ensemble du portrait. La société actuelle valorise surtout les petits futés. Moi-même j'ai cédé à cette tendance. Mais ceci n'est pas la véritable intelligence. Aujourd'hui, je sais qu'il y a eu des médecins idiots, des scientifiques idiots, des champions d'échecs idiots, des génies idiots. Ils ont été très bons sur un point, mais dans l'ensemble, ils ont tous été idiots, et même, leur vie a été inutile. On valorise cette merde parce que nous avons perdu le sens des valeurs, comme la bonté.

La bonté d'une personne est ce qui compte plus que ses diplômes, son intelligence de petit futé, son statut de milliardaire, de sommité scientifique, de champion, etc.

J'espère que c'est là-dessus, un moment donné, qu'on jugera les gens. La bonté, l'équité et l'honnêteté.

Pour l'instant, on patauge encore dans la course aux biens matériels et aux positions, mais on ne travaille jamais la personne. On est pressés de faire des enfants dans un monde post-apocalyptique, mais moins de s'examiner sérieusement.

Les riches s'accouplent entre eux et se congratulent mutuellement, conscients qu'un mur de plus en plus haut les sépare des autres, ils ne peuvent se permettre tout simplement d'être bons, honnêtes ou équitables, puisqu'ils accaparent toutes les ressources et les avantages pour rester en haut. Ils tiennent tous les fils de la business et de la politique. Leurs enfants vont dans les grandes universités, dégotent les diplômes prévus avec un peu d'huile de bourse, et ensuite aboutissent à la tête des partis politiques et des grandes entreprises. C'est une mécanique impitoyable. Aux échecs, on appelle ça un gain par la force brute. Rendus là, les fortunés n'ont même plus besoin de penser, la machine marche toute seule. Et toi t'as beau être brillant, tu vas perdre quand même parce que t'as pas de moyens. C'est tout simplement écœurant.

Le système est basé sur l'écrasement des autres par le pouvoir. Une fois qu'on est monté au top, il faut empêcher les autres de monter, c'est clair, parce que si tout le monde est en haut, il n'y a plus personne en bas pour servir.

Le plus drôle est qu'on dirait que ça ne dérange presque personne. Nous sommes hypnotisés par nos désirs, et au final, on se satisfait de peu. On approuve la force et le pouvoir, puis on se fond dans le moule, et dans la foule. Puis on devient amer...

Je parle peut-être un peu de moi, mais il faut dire que je n'ai jamais approuvé ni la force, et surtout pas le pouvoir. J'ai toujours voulu tout démolir, parce que j'étais un aventurier, un marginal, un drogué de liberté et d'absolu, et que ce qui était en place ne me satisfaisais pas. J'ai toujours voulu du changement, parce que je ne me suis jamais bien senti dans ce monde, et aujourd'hui je commence à comprendre pourquoi, ainsi que la profondeur de la chose.

Mais ça ne m'empêche plus de dormir quand je me couche le soir, car je me dis qu'on va tous à la mort, et que l'important, c'est que je sois heureux dans l'instant présent, que je le fasse pour moi, au nom de moi. Rien ne peut me rendre heureux, je dois être heureux par moi-même, par choix, être tout simplement heureux d'être en vie et de pouvoir encore écrire!

lundi 3 octobre 2022

Bienvenue en enfer

La journée a commencé comme ça. Je me suis rappelé ce bonhomme qui m'a dit, y a longtemps: «Un bon matin tu vas te lever et t'auras 50 ans!». 

Je me souviens très bien de ma réaction: j'étais dubitatif! C'est la preuve que lorsqu'on est jeune, on ne voit absolument pas la réalité telle qu'elle est. On est comme obnubilé par nous-même, par notre force, notre vigueur, notre jouissance, notre soif de vivre. Un voile nous couvre les yeux. Nous vivons dans l'illusion d'être éternel, invincible, et que nous ne deviendrons jamais des vieux.

J'ai été très malade dans les derniers jours. En fait, j'en arrache depuis fin juillet, depuis que j'ai attrapé la covid. Au mois de juillet, j'ai passé une semaine à l'hôpital, parce que j'ai fait de la fièvre intense pendant trois jours, et qu'à ce moment-là, mon système immunitaire attaque mes plaquettes et les réduit presque à zéro. J'ai une combinaison malcommode de deux maladies contraires auto-immunes: le syndrome anticardio-lipine (qui fait des caillots) et le purpura thrombopénique immunologique ou PTI (qui fait saigner). Ça fait peut-être 20 ans que j'ai développé le syndrome, et ça a commencé avec une embolie pulmonaire, ensuite j'ai eu une thrombose veineuse profonde dans une jambe, et un caillot au cœur. Je prends du Coumadin à vie à cause de ça. Le PTI, je l'avais latent, mais il s'est déclaré en 2018 au moment de mon divorce, qui fut très pénible et stressant. Depuis ce temps, j'ai reçu beaucoup de traitements d'immunoglobuline pour faire remonter mes plaquettes. Normalement, je dois faire une prise de sang par semaine, et si mes plaquettes sont en bas de 50 000, ils me donnent un rendez-vous à l'hôpital le lendemain pour que j'y passe la journée à recevoir mon traitement, parfois avec de la cortisone intraveineuse aussi.

Mais dernièrement, je suis devenu intolérant à l'immunoglobuline. Les deux dernières fois où j'en ai reçu, j'ai eu des migraines qui descendaient dans le cou pendant 3 ou 4 jours, avec de la fièvre, des étourdissements permanents, du sang dans le nez qui forme de grosses croûtes mouillées, et j'ai des phases où j'urine sans arrêt. On peut autant dire que je n'ai plus de vie après ces traitements, car je suis incapable de rien faire, et je deviens très irritable.

Je suis d'ailleurs parti de mon travail tôt ce matin, car j'étais encore étourdi et la migraine était en train de revenir. Pour toutes ces journées de maladie, je n'ai aucune compensations. L'hôpital qui m'a engagé m'a donné le statut de temps partiel, tout en me faisant travailler à temps plein (je fais même des heures supplémentaires!), il n'est alors pas obligé de me donner de compensations de maladie. Lorsque j'ai essayé de trouver de l'aide après mon épisode de covid, complètement abasourdi par la complexité des démarches (personne ne savait vraiment à qui je devais m'adresser), dans un premiers temps, j'ai rempli les questionnaires de l'hôpital, plus les appels, ensuite, j'ai fait des démarches auprès de la CSST, questionnaires plus appels, puis, voyant que ça augurait mal, j'ai fait une demande en prestations de maladie auprès de l'assurance-emploi. L'hôpital ne me donne rien, la CSST ne me donne rien, et je viens d'apprendre que je vais recevoir seulement 50$ de l'assurance-emploi, à cause de la semaine de carence, et parce que dans la deuxième semaine où j'ai manqué deux jours de travail, j'avais déjà presque atteint le montant maximum approximatif de 500$ par semaine. François Legault a dit qu'il n'y a pas un Québécois qui va perdre une cenne à cause de la covid... Pardon?

samedi 1 octobre 2022

Le Livre des Mille Pensées 4

49. Je suis de plus en plus enclin à croire qu'il existe quelque chose de telle qu'une sorte d'«âme». Les témoignages de personnes ayant vécu une expérience de mort imminente, sur le fait d'avoir perçu à l'extérieur de leur corps les faits et gestes qui se passaient autour d'elles, sont difficiles à parer.

50. J'aimerais passer de l'«autre côté» de la connaissance, c'est-à-dire arrêter de courir après elle et enfin connaître toute la vérité sur tout.

25 août 2022

51. Il m'est arrivé aujourd'hui, et c'est la seconde fois depuis peu, de me sentir soudainement, comme par magie, à une autre époque de ma vie, comme si j'étais toujours le même. Cela ne dure que quelques secondes et la sensation est très instable et fugitive. Je construis une «senteur» à partir de senteurs environnantes, et cette senteur, ou ce parfum imaginaire, ouvre les portes du temps, du souvenir présent, actuel. C'est très étrange. C'est comme si je prenais certaines parties des odeurs que je perçois et que je les recombinaient pour réactiver des vécus. Le souvenir profond est absolument lié à l'odorat.

52. Je n'accepte pas de vieillir, de souffrir et de mourir. Je ne peux pas me faire du tout à ces idées, ces éventualités. Je ne veux pas mourir, car ma soif de connaissances nouvelles est infinie: je ne veux pas que ça s'arrête, jamais. Tel est mon souhait. Je veux vivre toujours pour connaître toujours davantage. Il y a tellement de plaisir à connaître, comprendre, découvrir.

29 août 2022

53. Tout le monde se fout de toi? Fous-toi de tout le monde. On ne trouve qu'une personne de valeur sur un million.

31 août 2022

54. J'ai envie de manger les livres, comme de la bouffe. J'ai envie de manger la musique, j'ai envie de manger les femmes. On dirait que mon appétit sexuel, ma «soif», s'est diffusée sur tout. Déjà jeune, je rêvais de me cacher dans une épicerie et de ne sortir de ma cachette qu'après la fermeture, dans la nuit, pour goûter à tout, puis un peu plus tard, mon rêve se transforma en désir de me cacher dans une bibliothèque ou d'y entrer par effraction, ce qui une fois a presque eu lieu. J'avais essayé un soir, après la fermeture, la porte arrière de la bibliothèque municipale, et à ma grande surprise, elle était ouverte, alors je suis entré, mais immédiatement après le système d'alarme s'est déclenché, alors j'ai pris la fuite. J'ai volé beaucoup de livres dans cette bibliothèque-là. Une fois j'avais rempli mon sac à dos de livres, desquels j'avais pris soin un à un d'enlever la bandelette magnétique, mais arrivé à la sortie, ça s'est mis à sonner, j'étais pétrifié! Je me suis dit que j'allais être obligé de vider tout mon sac, mais non, la madame au comptoir m'a dit de passer... C'était la dernière fois que je volais autant de livres, mais j'en ai volé d'autres par la suite, quand j'étais à l'université. Par la suite, j'ai arrêté complètement. Je ne sais pas pourquoi je suis comme cela, mais cette insatiabilité ne me donne aucun répit et m'épuise parfois. Elle me cause un certain stress absurde, car je sais bien évidemment que je ne pourrai pas lire tout ce que je veux. Aujourd'hui, je suis dans les meilleurs clients des librairies sur lesquelles je jette mon dévolu, ça me coûte énormément d'argent, mais on dirait que je m'en fous. J'ai toujours l'impression que je vais mourir sous peu, alors l'argent n'a plus la même valeur. Je me fais plaisir.

55. Le savoir est toujours en progrès, alors, qu'est-ce que le «savoir»? Comment se fait-il que nous croyons toujours savoir?

56. J'avais autrefois l'idéal de vulgariser, de vouloir simplifier et expliquer la haute philosophie à l'homme de la rue, et cet idéal était franchement naïf, car l'«homme de la rue», et pas juste lui, n'en a rien à foutre. Je m'imaginais que ce qui m'intéressait, intéressait ou devait intéresser tout le monde. Que parce que ça avait de la valeur pour moi, que ça en aurait pour les autres. Je me trompais sur toute la ligne.

3 septembre 2022

57. Je vois avec les yeux de l'esprit, parfois avec les yeux de l'âme, mais je n'arrive pas à bien saisir le moment où je passe de l'un à l'autre.

58. Comment peut-on prétendre que nous pouvons nous comprendre nous-mêmes? Comment savons-nous que c'est possible? Et si c'est possible, que cela signifie-t-il? Si nous pouvons nous comprendre nous-mêmes, ainsi que tout l'univers, nous sommes le Dieu que nous cherchons. Mais encore, pourquoi est-ce ainsi? À quoi bon être Dieu?

59. Nous nous identifions à nos sens, mais nous pourrions avoir de tout autres sens qui changeraient notre appréciation de presque tout. Nous serions alors forcé de nous redéfinir en entier.

60. Le journal que j'écris présentement, qui peut savoir quel être pourrait un jour le lire?

61. Quand j'y pense, une grande partie de ma vie est déjà morte, en ce sens qu'elle faisait partie d'un monde qui n'est déjà plus. Même si je retrouvais mon «moi» de ce temps, je ne retrouverais pas le monde, ni au niveau physique, ni au niveau spirituel-historique, tel qu'il était.

62. Être à la place du passager, s'observer soi-même, quand le conducteur est mal en point.

63. J'ai l'impression d'être dans une course par en avant perpétuelle. J'essaie de ralentir le temps en achetant toujours plus de livres... Comme d'autres se paient des voyages.

4 septembre 2022

64. Je vis souvent comme si la sexualité n'existait plus. Il m'arrive de passer facilement plusieurs jours sans y penser, ce qui ne m'arrivait jamais auparavant. Depuis mon pénible divorce, qui a eu pas mal de conséquences sur ma santé, les choses ont beaucoup changées. Disons que j'ai mis mes priorités ailleurs que sur la tragicomédie de l'amour.

5 septembre 2022

65. La vieillesse et la mort sont deux choses indépendantes, mais sachant que la vieillesse est programmée dans le corps humain, il est possible de se demander si la mort ne l'est pas aussi. La preuve que la vieillesse est programmée est la «progéria» chez les enfants, une maladie provoquant un vieillissement prématuré.

66. Nous avons tous une fonction bien précise sur terre. La vie a donc nécessairement un but, un sens pour chacun, qui s'insère à l'intérieur d'un sens plus grand, qui nous échappe. Le fait incroyable est qu'en cet «instant-ci», en ce «lieu-ci», j'existe, je vis. Je n'aurais pu naître ailleurs ni à une autre époque, car je suis inscrit, ainsi que tous mes ancêtres et les futurs hommes à naître, dans le développement du «code génétique» ou du «plan» de l'humanité. Tous les moments de notre vie existent déjà en possibilité avant notre naissance et continuent d'exister, en possibilité, après notre mort.

10 septembre 2022

67. Les médias sociaux ont au moins la vertu de pouvoir nous révéler comment certaines personnes se foutent de nous en réalité, car il est plus difficile d'ignorer quelqu'un qu'on connaît quand on le croise en personne.

68. Tout te tue, et on finit par te prouver que c'est toi le problème. Ceux-là crèvent aussi. Des enfoirés d'un autre genre.

11 septembre 2022

69. Il serait assez stupide que je m'en fasse pour mes livres, alors qu'il serait beaucoup plus raisonnable que je m'en fasse pour ma santé, et encore. Si toutes mes lectures ne peuvent produire que de l'anxiété, c'est ridicule, car c'est le contraire que je visais au départ.

12 sept 2022

70. Quand je pense aux écrivains connus qui estiment qu'ils n'ont pas réussi à avoir ce qu'ils voulaient dans la vie, comme entres autres, Swift et Chateaubriand, et que ce fait les rend d'autant plus intéressants, cela me fait comprendre que je m'inquiète beaucoup trop de ce que je n'arrive pas à avoir ou à réaliser, car cela servira peut-être à en amuser d'autres. Alors donc, ma philosophie devrait s'appeler le «foutisme», car je devrais me foutre davantage de tout. Je suis trop sérieux. La vie ressemble à une grosse farce sinistre. La vie avec une gang d'innocents.

71. Le «foutisme intégral»: ma nouvelle philosophie.

15 septembre 2022

72. «Un voyage dans la maladie mentale»: ce pourrait être le titre de mon roman.

73. Pour la première fois de ma vie, je sens que je n'ai plus d'avenir, qu'il est trop tard, que l'horizon se rétrécit, se noircit. Je me sens fatigué, malade, et non-libre. Chaque instant est celui de ma mort.

74. Je veux tout donner, c'est-à-dire «moi», car moi, c'est Tout. C'est le sens de la vocation. Tu te donnes en entier, et c'est «toi» qui se donne, même si tu ne sauras jamais vraiment «qui» tu es.

75. C'est terrible de lire des «livres sacrés» et de ne pas savoir vraiment ce qu'il en est au fond. Mon sentiment me dit, aussi incroyable que cela paraisse, que ce sont toutes œuvres d'hommes. Humain, très humain. C'est à ce point qu'on s'efforce de plaquer un sens sur la vie. Dieu est depuis toujours le grand absent dans ce drame qu'on se raconte. Pourquoi choisir des prophètes au lieu d'illuminer tout le monde d'un coup? Ce serait pourtant si facile pour un «Dieu» d'être beaucoup plus efficace... Il doit bien y avoir une raison à cette inefficacité...

76. Quel est le sens de tout ce «savoir» en progression? Que cela signifie-t-il au niveau de l'Univers?

77. Il est impossible de jamais savoir le sens de l'Univers, car il est «infini», mais puisque le fait de ce savoir est «fini», nous ne pouvons jamais vraiment savoir s'il est impossible de le savoir... Voilà une petite lueur d'espoir amusante.

vendredi 30 septembre 2022

Le Livre des Mille Pensées 3

11. Je n'ai jamais eu de filtre. J'ai toujours parlé aux gens comme s'ils étaient des amis proches, et cela m'a toujours attiré des problèmes. J'ai alors l'air de manquer de jugement, alors que je dis des choses que je ne devrais pas, des choses qui relèvent d'une certaine intimité parfois. La vérité, c'est que je m'en fous totalement. Je dis ce qui me plais de dire à ce moment-là, ou plutôt, j'exprime souvent mon insatisfaction, par exemple, dans un travail qui m'emmerde, en disant des choses qui dérangent, car rester dans un cadre professionnel, comme dans une camisole de force, m'a toujours totalement emmerdé. Je ne suis pas né pour être une fonction, ou tel personnage, mais un être humain, avant de mourir. Les gens riront tant qu'ils voudront, ils vont mourir aussi un jour. Pour l'instant, qu'ils s'amusent comme des petits fous à ne pas être eux-mêmes, ce sont eux qui perdent leur temps, leur vie, et leur être. S'ils étaient un peu moins cons, on n'aurait pas besoin de tous se jouer la comédie du bonheur et du standing. On n'aurait pas besoin non plus d'autant travailler dans des jobs de merde.

12. Le secret freine le progrès.

19 août 2022

13. Je me sens chaque jour vaincu davantage. Vaincu dans le temps, l'argent, et maintenant aussi, l'espace. Je touche à toutes les limites et veux les éclater et ensuite m'éclater moi-même. Je sais que tout cela n'est pas rationnel, mais quand je gagne du temps, je ne suis pas plus heureux que quand j'en perds; l'argent, je la dépense comme si j'allais crever demain; et que j'achète des livres ou que je n'en achète pas, cela me rend malheureux, car ça me rappelle ma condition de mortel, et que je ne pourrai pas tout lire, tout savoir. Acheter un livre me ramène aux limites du temps, de l'argent, et de l'espace. Ne pas en acheter brime de façon absolument intolérable ma curiosité. Dans les deux cas, je suis malheureux, mais un peu moins si je me permets le plaisir immédiat d'un nouveau livre. C'est la suite qui me tue, et il est vrai que je ne devrais pas en tenir compte, mais cela aussi est presque impossible. Même si j'étais riche et que je possédais des espaces illimités pour ranger mes livres, je serais encore davantage frappé par le peu de temps qu'il me reste encore à vivre, et donc mon impuissance totale. Il est normal que je sois vaincu, car nous le sommes tous, mais pourquoi dois-je l'éprouver tous les jours de ma vie? C'est cela qui me rend fou et me tue.

14. Il y a donc longtemps de tous ces souvenirs, alors que maintenant, mes organes sont défaillants. La vie défaille en moi.

15. Tous les âges ont leurs imperfections. Je suis jeune, il me manque la maturité; je suis d'âge mûr, il me manque la jeunesse. Je suis vieux, il me manque tout et rien.

16. Comment peut-on faire pour voir tout en positif et ne pas être fou? Et comment faire pour ne pas voir tout en négatif et ne pas devenir fou?

17. Il est terrible de penser qu'on n'aura été qu'une fonction toute sa vie. Qu'une mécanique toute sa vie...

18. Il n'y a rien d'anormal à vivre, mais rien de normal non plus... Vivre n'est surtout pas «normal» en tout cas, si on regarde un peu le cosmos qui nous entoure... Nous vivons dans les extrêmes: ici, tout est vie, ailleurs, il y a nulle vie. Pourquoi ici? Pourquoi nous? C'est à devenir fou.

19. J'ai souvent envie de mourir ou de disparaître en quelque sorte, mais je ne suis capable ni de vivre ni de mourir. Je désespère, c'est tout. Je tombe dans un trou, et puis ça passe plus ou moins, puis j'oublis, puis c'est reporté à plus tard, souvent au lendemain. La seule chose qui puisse me soulager, c'est la musique et l'écriture, mais parfois j'y arrive trop tard et suis déjà trop enfoncé, et je m'abîme en quelque sorte dans le néant, ma pensée, ma parole défaillent puis s'éteignent. Je deviens une roche, une épave, un «message d'erreur». Je me couche et j'attends que ça passe. Je suis dépassé par ma propre annulation.

20. On dirait que je ne digère rien. Quand je scrute mes sentiments, je veux toujours et encore éliminer ceux qui m'ont fait du mal, malgré toutes les torsions et les tentatives d'apaisement que j'ai fait subir à mon esprit, même la religion n'y peut rien et rien ne peut enlever de mon esprit que ces personnes sont de la merde sur deux pattes et qu'ils méritent de crever salement. Rien ne peut changer ce que je pense de ces gens, et pourtant, il doit y avoir rationnellement du bien à penser d'eux aussi, et du mal à penser de moi. Ainsi je tourne en rond, et me trouve idiot. C'est comme une part animale de moi-même que je dois tenir en garde. Je me dis qu'il y a quelque chose de plus haut, et qui mérite davantage mon attention. C'est de cette façon que je passe «par-dessus» ma rage. Je la réinvestis ailleurs, dans les choses que j'aime, car je dois avant tout m'occuper de faire mon œuvre sur cette terre.

21. Il m'est arrivé de penser que si j'étais certain de pouvoir me venger sans conséquence pour moi, je le ferais. Mais comment en être certain, c'est ce qui est impossible! Le pire, c'est que déjà, penser de cette façon, par calcul, c'est être autant coupable que la personne dont on veut se venger! Et pourtant! On sent qu'il y a une injustice à ne pas réparer le tort qui nous a été fait... J'en ferais autant pour un autre! Je dois rester rationnel en tout cela et attendre patiemment que mon esprit trouve une solution. Je ne pourrais pas me réduire à tuer une personne, cela me rabaisserait à mes yeux, comme aux yeux des autres. Je ne tiens pas à devenir un monstre. Je dois plutôt tenter d'oublier, tout faire pour essuyer la faute, afin, surtout, de ne jamais laisser l'occasion à l'autre de confirmer tout le mal qu'il pense de moi, et que le mal qu'il m'a fait, s'il le pense encore, revienne sur lui plutôt. Jamais je n'accepterais de confirmer la mauvaise idée que mon ennemi se fait de moi, jamais je ne lui donnerais cette satisfaction, cette victoire. On dira que j'ai du ressentiment: oui j'en ai. Mais je travaille dessus, oui, sur cette saloperie dont on aime me badigeonner par haine, par jalousie, par petitesse et mesquinerie, par étroitesse d'esprit et manque de générosité, et surtout manque de bonté et d'intelligence. Ces gens méritent peut-être de se faire mettre le nez dans leur merde, mais c'est tout, et encore, le mieux est de pardonner, si l'on est encore assez fort pour ça. Être fort, c'est être capable de pardonner. On ne tiendrait pas autant rigueur à un chien qui nous a mordu. Seuls les faibles et le vulgaire veulent rendre le mal pour le mal. La noblesse exige la hauteur d'âme et une certaine concorde et conciliation. Ceux qui ne s'en montrent pas dignes, sont indignes comme les autres. Ces choses sont rares et difficiles, peu en sont capables. Les métaux précieux n'abondent pas, s'ils l'étaient, ils ne seraient pas précieux. L'excellence est nécessairement inhabituelle. La haute valeur, légendaire.

22. Ce qui me contrarie le plus dans la vie, c'est lorsque ma pensée est toujours «ailleurs»... Je veux être «là», mais suis incapable de l'être, Ma pensée «glisse» sur tout... Elle glisse constamment vers rien.

23. Je ne suis plus moi-même, je suis n'importe quoi, un autre. Cela fait longtemps que j'ai perdu la clé qui mène à moi, à celui que je suis. J'ai voulu mourir dès le départ, je me suis manqué dans ma vingtaine, mais je suis mort autrement. Je suis mort par néantisation. J'ai avalé un trou noir. J'ai avalé ma mort. La mort est belle comme la vie. Seule la Folie mérite l'attention. Car ce qui se trouve là-dedans est l'Incompréhensible, et surtout, l'Inimaginable, la Terreur et le Vertige. Le «Ne plus» est. J'ai l'être éternel sous forme de néant. Seul le néant est véritable et éternel, tout tend vers lui. Ce néant est une sorte d'antimonde ou d'antilogique, c'est l'envers de tout ce qui est possiblement imaginable, par sa réduction au «moins que rien». 

24. Lorsque j'arrive à créer, à écrire, je suis progressivement satisfais de tout, et je ne sais pourquoi. On dirait que j'arrive à exprimer ce qui est en moi, et ce seul fait, même si c'est entièrement déprimant ou négatif, me rend heureux, comme plein de moi-même, je me centre, je me sens réalisé. Hegel avait raison: il faut que l'intériorité s'extériorise. C'est ma destinée, mon but dans la vie. D'exprimer tout ce que j'ai à l'intérieur de moi, afin de mieux me comprendre, moi et le monde.

25. Ma maladie, c'est la curiosité. C'est la maladie de ma vie, et de ta vie. Nous voulons tous découvrir la vérité n'est-ce pas?

26. Si l'homme est capable de savoir entièrement ce qu'est la «connaissance», il sera définitivement une machine.

27. Si la conscience est en partie l'attention à un certain champ de la réalité, nous avons déjà là une définition plus éclairante de la conscience que celle qui dit qu'elle est conscience de «tout». Elle n'est pas conscience de tout, mais du «Tout». Cela implique l'existence de choses dont elle n'est pas consciente. La conscience n'est donc pas «entièrement» consciente. Elle est mécanique et limitée, mais s'il est possible de réaliser cela, il lui est possible de se dépasser infiniment, et le «dans quel but» devient inutile, car c'est la volonté de toujours être «plus», nous sommes Dieu. Nous sommes tous Un, dans la vie, dans la mort, pour l'éternité.

28. L'Éternité est le seul être possible. Que ce soit l'éternité de l'être ou du néant. Il n'y a pas de fin à la matière.

29. Nous sommes là pour une fin que nous ignorons. N'est-ce pas plus mal que l'animal qui n'a pas conscience de son existence?

30. Être soi-même, c'est vouloir être «tel que l'on est».

31. Plus que jamais, la Mort est présente à ma conscience. Je sais qu'elle est là, qu'elle me lèche déjà. Jamais je n'y aurais cru... Je croyais, moi, aux Élohim et à la vie éternelle. Tout ça a disparu. Il ne me reste rien. Je n'ai aucune hypothèse solide sur quoi que ce soit. Je veux bien ne croire en rien, mais je sais qu'il y a plus. Je le sens. Mais quelle est cette vérité? Je ne le sais pas très bien. Je crois cependant qu'elle est très différente de tout ce qu'on s'est imaginé jusqu'à présent, qu'elle sera très surprenante même. Une belle surprise.

32. J'ai conscience que je dois sauver ma vie. Mais comment? Que veut dire «sauver»?

33. Comment décrire toute la beauté que je vois à l'extérieur? C'est impossible d'en faire le tour!

34. L'amour naît fatalement et meurt tragiquement, et nous n'avons aucun pouvoir là-dessus, sauf pour ceux qui se sont déjà trouvés.

35. Le «digne de rester» devient sans intérêt, insignifiant. Est-ce un signe du temps? Que la vérité soit nulle part?

36. Qu'est l'homme pour prétendre à la Vérité? Les écrits sacrés ne servent à rien, sa seule existence suffit.

37. Le Saint-Esprit existe vraiment, mais Dieu, c'est Nous. Nous sommes Dieu. Nous sommes tout ce que nous voulons.

38. La conscience sauve tout ce qui peut exister. L'Éternité est inscrite dans la Conscience.

39. Dieu, je te demande de tout mon être d'acquérir le pouvoir mystique, et privilégié entre tous, de te révéler.

40. La religion évoque l'existence d'un gouvernement extérieur. Y a-t-il un gouvernement ultime?

41. Le Christ en mourant sur la croix et en ressuscitant a appris aux hommes la Résilience.

42. La Sainteté est la Valeurs des valeurs. Le mystique est Celui qui saisit l'Insaisissable.

43. L'Insaisissable est l'Image qui vaut mille mots.

44. Que sait-on vraiment de la mort pour l'appeler la «mort»?

45. Vous «pensez vivre», mais vous ne savez ce qu'est la «pensée» ni ce qu'est la «vie». Comment expliquer cela?

46. Les «surconscients» savent qu'il est de plus en plus difficile aux autres êtres de prendre conscience, mais que font-ils de cela?

47. Je ne comprends pas mon esprit. Mon esprit n'est pas ce que je crois. Mon esprit est Entièreté. Je suis Entièreté, je suis le Tout.

48. Lorsque tu mourras, ce sera ta vie, et tu ne pourras en rien faire de plus, jusqu'à ce que même le souvenir de ta personne s'efface, puis ce sera comme si tu n'avais jamais existé. Nous sommes coincés dans une trame, dans un narratif, mais même ce narratif s'efface... Comme si l'histoire ne devait être écrite que d'une seule façon, puis son écho, telle une mélodie, mourir dans le lointain...

mercredi 28 septembre 2022

Le Livre des Mille Pensées 2

13 août 2022

6. J'ai toujours pensé que c'était dû à mes problèmes de santé chroniques, comme les allergies saisonnières ou alimentaires mal identifiées, à la fatigue qu'ils engendraient, car c'est vrai que ça produit toujours chez moi, à chaque saison, un grand épuisement et un profond découragement, puisque à ce moment-là, je me sens incapable de rien faire. Cependant, j'ai observé ce qui se passe dans mon esprit, et j'ai remarqué que je n'ai jamais été capable de trouver l'impulsion et les ressources en moi-même pour faire, seul, ce que je voulais. Dans mon esprit, j'ai toujours compté sur l'aide des autres, comme mes parents ou mes amis, pour m'amener là où je voulais, et pourtant, j'ai toujours dû me débrouiller que par moi-même. J'ai toujours senti qu'une aide manquait, qui d'ailleurs n'est jamais venue. Je ne comprends pas cette faiblesse morale, volitive, ce vide en moi. J'ai comme un immense trou qui m'habite et tue ma volonté et ma confiance en moi. C'est peut-être le père que ma mère n'a jamais connu, et qui maintenant me hante sous forme de vide affectif. C'est comme un trou noir que j'ai au centre de moi-même qui me pompe mes énergies et mes rêves. Je ne sais pas pourquoi j'ai toujours tendance à penser que j'ai besoin de m'appuyer sur les autres pour réussir. Il y a encore toujours peu de domaines où j'ai vraiment confiance en moi. J'ai pensé dernièrement, en lisant Huxley sur l'éducation dans son livre «La Fin et les Moyens», que je devais avoir des ancêtres fortement conditionnés à l'obéissance, comme des policiers, des militaires, des soldats surtout, qui ont toujours besoin de se faire dire quoi faire, et donc de s'appuyer sur les autres. Cette réflexion m'a profondément dégoûté, mais m'a permis de réaliser que mon «vide» provient peut-être de beaucoup plus loin que je pouvais le penser, et que ça expliquerait pourquoi il est si difficile à vaincre. Si je me retrouve tout le temps dans des positions inférieures, c'est parce que je suis passif et que j'attends que les autres fassent quelque chose pour moi ou me disent quoi faire. Je ne veux surtout pas être comme cela, mais c'est ainsi, on dirait, qu'est mon être affectif profond, c'est comme une transaction émotive qui serait en quelque sorte à la fois un besoin d'amour et une preuve d'amour. C'est un manque qui part du vécu de ma mère, et qui se retrouve en moi, dans mon vécu. Mon être affectif troué a donné naissance à un mental de subalterne, de subordonné, mais presque au niveau inconscient, car mon mental conscient est très critique et ne veut se soumettre à aucune autorité. Évidemment, dans le discours ordinaire, ma situation ira toujours de mal en pis si je n'arrive pas à changer mon état d'esprit, et cela doit commencer impérativement par l'élimination des pensées négatives. Les pensées négatives sont le propre des perdants et des dépendants. Je dois donc absolument me débarrasser de ce qui me tire vers le bas mentalement et m'empêche d'avancer et de réussir. Je dois prendre les commandes de ma vie et devenir un «chef», c'est-à-dire assumer pleinement je ne sais quoi, disons, le «non-chef» en moi. Je n'ai jamais voulu être le chef de quoi que ce soit, et c'est pourquoi cette rhétorique de croissance et de réussite dans laquelle on s'enferre presque tous par réflexe me répugne tant. Je trouve que j'ai mieux à faire que de m'occuper de diriger les autres ou de me mêler de leurs affaires, ou encore de faire mon autopromotion par le «succès» en extirpant le négatif en moi. Le vrai négatif ne se cache nulle part, on l'est, même en étant positif jusqu'au bout des ongles. Le succès est très subjectif. On peut être millionnaire et se considérer comme une merde, ce qui devrait être plus souvent le cas, mais on assiste plutôt au contraire, puisque la société étant extrêmement matérialiste, elle adule les riches et l'argent. Comme si les billets de banque conféraient un pouvoir magique. Je n'ai aucun pouvoir sur rien, et la vérité, c'est que les autres non plus n'ont aucun pouvoir sur quoi que ce soit, alors il serait vain de compter sur eux. Je ne peux rien pour moi-même, et les autres ne peuvent rien pour moi, puisqu'ils ne peuvent rien pour eux-mêmes, et que je ne peux rien pour eux. C'est ce que je constate peu à peu, et c'est terrible comme constat. Je ne suis pas une merde, par contre, je suis dans la merde, et pour longtemps. À ce qu'il semble, c'est dans la merde que je suis à mon meilleur. Ce qui me soulage un peu cependant, c'est la conviction que les autres le sont tout autant que moi, même s'ils essaient toujours de faire paraître le contraire, et que ça n'arrange rien à la fin. Je vois les gens jouer une comédie du bonheur à laquelle ils s'efforcent de croire, en vain. Il s'agit pour soi-même de ne pas y croire, et de voir plutôt des squelettes au volant des Mercedes. Ça tue l'envie.

7. Je ne peux pas dire que j'ai la foi, et pourtant, il est impossible que je ne croie pas en quelque chose. Il est difficile de croire que toute la beauté de la nature soit là pour rien. Puisqu'il est plus facile de ne rien faire que de faire quelque chose, si un effort est déployé, c'est toujours dans un but. Mais lequel? Sommes-nous aveugles à quelque chose que nous avons dans notre face? Sommes-nous si incapables d'amour? La beauté et la complexité de la nature mérite tout notre respect et notre plus grand dévouement, tout en étant nécessaire à notre survie. Que ceux qui détruisent cette œuvre soient déportés sur la Lune. À leur retour, ils verront peut-être ce qu'ils avaient devant les yeux, mais qu'ils ne voyaient plus.

8. Pourquoi ai-je parfois la forte impression que l'avenir est déjà fixé d'avance? Et pourquoi et comment le serait-il?

9. Après qu'on m'ait refusé comme soldat dans l'armée, au début de ma vingtaine, à cause de ma myopie, je suis tombé à la place aux «ordres» de la drogue et de mes impulsions diverses... J'avais besoin d'obéir à quelque chose d'extérieur à moi.

14 août 2022

10. Pourquoi ai-je l'impression que tout le monde a le cerveau brûlé autour de moi et que je parle dans le vide? Les gens veulent du tout cuit dans le bec, ensuite ils se détournent dans l'indifférence la plus totale. Ils ne cherchent pas. Ils ne cherchent rien. Ils n'ont rien à foutre de la vérité, ils veulent s'amuser comme de petits enfants. Ils n'ont pas de réponse, puisque «tout est relatif», et voici leur brillante conclusion. La clé qui ouvre toutes les portes au foutisme intégral. On est chrétien un jour, bouddhiste l'autre jour, athée demain, épicurien le lendemain... L'esprit est coincé dans un cycle masturbatoire. On veut s'«éclater», tout cela est bien bon.

mardi 27 septembre 2022

Le Livre des Mille Pensées 1

13 août 2022

1. Saint Frère André ne m'a pas donné le contenu du petit livre de la classe de Dieu tel que je lui ai demandé, après qu'il me l'ait montré en rêve aux côtés du grand livre de la classe des hommes, il y a plus de dix ans, pour la simple raison que c'est moi qui doit le produire, cela je le sentais, et c'est ce qui constitue mon épreuve. Je dois produire moi-même le livre de la classe de Dieu, et je le sens déjà en moi depuis des années, dans le silence, mais il ne veut pas se livrer.

2. Je me suis toujours senti seul, mais en même temps, j'ai toujours eu besoin d'une certaine solitude, qui est «vitale», pourrais-je dire, car les autres souvent m'épuisent. Les autres me vident mon énergie, et c'est bien malgré moi, car je suis sociable, et j'aime la discussion, mais c'est juste que mes intérêts et ceux des autres ne se rejoignent jamais. Je perds alors intérêt à la discussion, je dois faire des compromis pour feindre de m'intéresser à des sujets qui m'ennuient, alors que les miens restent lettre morte, et ça me gruge tout mon être: je n'ai jamais été capable d'être moi-même avec la plupart des gens. Ils portent tous des masques, et cela, ce n'est pas moi.

3. J'ai le terrible et fort sentiment d'être isolé et vulnérable. D'être toujours à un cheveu de me retrouver à la rue, soit à cause de problèmes financiers, d'une incapacité à garder mon emploi ou à en trouver, soit à cause de problèmes de santé qui menacent de me faire tout perdre, dont mes précieux livres que j'adore et que j'ai pris des années à chercher et trouver patiemment. Des souvenirs sont aussi attachés à chacun de ces livres. Il est évident que je souffre en permanence de détresse psychologique, et que je fais tout ce que je peux pour la tempérer, sans grand succès.

4. Les questions sur le sens de la vie, l'origine de la vie, la vie extra-terrestre, sont nécessaires, mais en même temps, profondément décourageantes, car on se retrouve devant rien, aucune réponse définitive. Tout est possible, et nous n'avons tous qu'un très court laps de temps pour trouver la vérité.

5. J'écoute des scientifiques dire avec un air résigné que la vie va disparaître, et je les trouve imbéciles. Ce sont des salauds, car ce sont eux qui nous ont apporté les bombes atomiques et tous les instruments de destruction possibles ainsi que tous les produits chimiques qui causent la pollution. Ce sont eux les grands responsables de tout ce gâchis et ils devraient vraiment s'organiser pour trouver des solutions au lieu de seulement «constater» et de s'en remettre au «bon vouloir» des gouvernements, qui, on le sait, sont totalement inaptes et ineptes.

samedi 18 juin 2022

Passe ton chemin

Je réalise aujourd'hui, encore une fois, et plus que jamais, que l'existence est absurde non seulement dans le détail, mais dans l'ensemble. Il ne sert à rien de s'étonner, de se fâcher ou de se décourager, cela ne ferait que démontrer que nous avons encore des attentes inutiles envers cette société sans visage qui s'en crisse totalement. La meilleure attitude est d'en rire, car aucune récompense ne viendra d'ailleurs que de là.

En tout cas, pour ceux qui sont encore capables de penser, nous semblons vivre dans un monde devenu fou, profondément incohérent, illogique, dangereux par ses décisions ou son laissez-faire, une sorte de bazar de tout et de n'importe quoi qui capitalise sur le vol de notre temps. Je crois cependant que tout cela fait partie d'une régression inévitable due à la débilité de la race humaine à force de peser sur des boutons et d'être déconnectée de l'esprit. Peser sur un bouton n'est pas un acte, c'est une commande qui annule l'intention d'agir véritablement. Les écrans, c'est du cinéma.

Il suffit d'écouter les nouvelles quelques minutes par jour pour voir que ça va très mal partout, et à tous les niveaux. Ouvrir le téléviseur, c'est comme recevoir une claque en pleine face.

La politique des démagogues et la science des compagnies privées ne mèneront jamais à rien. Que les masses s'annihilent ou non par les bombes atomiques, les catastrophes climatiques, la famine, les pandémies, n'a plus aucune importance maintenant: ce sont tous de bons moyens.

Le ciel est noir de grands bouleversements à venir, car il est impossible que la conscience mondiale en reste à ce stade encore bien longtemps sans qu'apparaissent de grandes déchirures dans le tissu de la vie quotidienne.

Les grands «sauveurs du monde» peuvent aller se recoucher. Il n'y a rien à sauver, au contraire, tout doit aller à la scrap.

Les serrages de mains ou les accolades devant les caméras, sont, et ne seront toujours que du spectacle, pour faire accroire aux naïfs qu'il se passe quelque chose d'important et que de grandes améliorations sont en cours.

En réalité, tout ce que tu as toujours cru ou espéré du monde, est 

FAUX

Les études ne changeront pas ta vie.

Ce que tu penses vouloir faire n'est pas ta vocation.

La course aux positions et aux biens matériels ne te rendra pas plus heureux.

Le progrès est la marque de commerce de la régression.

Passe ton chemin.

samedi 4 juin 2022

Être Plus

Pourquoi je ressens toutes ces choses?
On dirait que je vis dans un monde perméable
Où je suis capable de ressentir et savoir des choses
Que nul ne voit

Je suis Plus que ce que je pense être
Je suis le Centre de tout ce que j'observe avec attention

Avec l'Attention
La Vérité est

Devant moi

Tout autour de moi
En moi

À l'Infini

Pour l'Éternité
Tu retourneras à la Source de toute chose
Car tu es Un

samedi 28 mai 2022

Et si c'était vrai...

Depuis le premier jour que j'écris dans ce journal, j'expérimente des «possibilités», j'expérimente les extrêmes, de même que le contrefactuel (voir à ce propos Dialogues de sourds de Marc Angenot). Par exemple, si l'affirmation que «le but de l'humanité est de se détruire entièrement par les bombes atomiques» était vraie, il s'ensuivrait très probablement un énorme chamboulement de tout ce que nous avons cru jusqu'ici. Ce «chamboulement» est extrêmement stimulant, il nous réveille, nous brasse, comme on dit, même si cette affirmation est très peu plausible, on peut en tirer plein de conséquences nouvelles. L'important, en explorant les extrêmes, est d'arriver à trouver à peu près où pourrait se situer la vérité, ou le plus plausible, qui est probablement quelque part entre les extrémités, au milieu. Pour trouver le milieu, il faut donc progressivement «éliminer».

J'évite d'y écrire des articles «sérieux», structurés, officiels, avec citations à l'appui. Car ceux-là sont difficiles et ennuyants autant à écrire qu'à lire, et que je préfère développer ici mon côté créatif et artistique. Bref, je préfère suivre mon inspiration et m'amuser en toute liberté, en réservant les articles «sérieux» pour d'autres occasions où j'aurai à faire mes «preuves» en quelque sorte. Je m'exerce et je conserve donc mes énergies pour les occasions spéciales, qui m'intéressent peu d'ailleurs, étant encore saturé des travaux de philosophie que j'étais obligé de faire à l'université, dans lesquels je ne me sentais pas libre et où je sentais aussi que je n'utilisais pas mon plein potentiel.

Je joue en quelque sorte un personnage qui ne croit pas nécessairement à tout ce qu'il écrit, un peu comme l'avocat du diable, car il est possible que tout ce à quoi nous avons toujours cru soit, pour finir, totalement «faux» ou erroné. Nous n'avons, la plupart du temps, aucune preuve «solide» de ce que nous avançons. Nous avançons à tâtons avec les affirmations cardinales de notre vie. Nous devons explorer des pistes, parfois des pistes de l'extrême, qui pour ma part, m'excitent et me stimulent énormément. C'est ce qui me fait le plus plaisir. Je ne crois qu'à ce qui a été écrit dans une certaine joie, un certain risque, même si le propos est négatif, ce qui compte davantage parfois, c'est qu'il soit outrageusement négatif, l'exagération fait découvrir la bonne mesure.

J'ai la plupart du temps écrit sous pseudonyme, et j'ai souvent hésité là-dessus, cependant selon l'introduction des oeuvres complètes de Borges aux éditions de la Pléiade, celui-ci a toujours proclamé qu'«il faut tendre à l'anonymat, et que ce que l'on écrit est vain, si l'on n'est pas anonyme». J'ai toujours senti cette vérité, mais j'étais aussi tiraillé par d'autres valeurs comme la «reconnaissance». Aujourd'hui, alors qu'il est clair que je n'en aurai jamais, ayant semé mon lectorat en changeant périodiquement d'adresse web, mon choix est donc fait de continuer à écrire anonymement et de rester libre de dire ce que je veux, malgré les malentendus, qui seront sans conséquence dans la vie réelle. Le désavantage d'avoir trop de lecteurs est qu'ils finissent par faire «dévier» mon écriture. Aussi, je finis par m'enfermer dans un style, une «pose» littéraire, un «rôle», que je déteste. Je n'ai pas envie d'écrire ce qui convient à mon auditoire, mais ce qui me convient à moi. En ce sens, je suis sauvage. Le choix de ce que j'écris, et comment je l'écris, ne concerne personne. Je tiens à cette liberté, souvent oubliée par ceux qui commencent à écrire.

J'ai expérimenté aussi plusieurs personnages au fil du temps. Le journal a plusieurs fonctions.

Il permet d'abord de m'exprimer par écrit, de pratiquer l'écriture, de me garder en forme au niveau de l'expression et de la langue française, qui on le sait, n'est pas facile.

Il permet d'expérimenter des argumentations, et par le fait même, de jongler et de m'amuser avec diverses possibilités.

Ce que je découvre en faisant cela, c'est que la plupart du temps, il n'y a pas de fondement objectif à ce que nous croyons, mais plutôt une façon de sentir, et de ressentir les choses, les «vérités».

Il y a des idées qui nous angoissent, d'autres qui nous rassurent, nous confortent. Il y a aussi la question de la «cohésion» de nos croyances. Par exemple, si je suis pacifiste, je suis contre la guerre, mais il y a aussi de fortes chances que je sois aussi contre la peine de mort, et par la suite, peut-être contre l'emprisonnement. Je pourrais justifier de différentes façons ces partis pris. Elles seront toutes «non-objectives».

Il est commode de dire que Dieu existe et qu'il y a un sens à la vie, mais si j'accepte cette affirmation, je dois aussi trouver des raisons qui expliquent le mal en ce monde. C'est un peu embarrassant. Il reste que cette croyance est autant improuvable que l'affirmation contraire, à savoir que Dieu n'existe pas et que la vie est absurde. Qu'est-ce qui motivera mon choix, ma réponse?

Il reste toujours que mon choix «premier» me forcera à faire d'autres choix qui vont dans le sens de ce premier choix. C'est ainsi que je me constitue un petit univers mental cohérent, formé de «valeurs».

Il est amusant d'analyser comment nous faisons ces choses instinctivement, presque comme des machines, nous donnant un côté «rigide», mécanique. Nous devons en prendre conscience, pour ne plus être «mécaniques» (voir Récits de Belzébuth à son petit-fils de Gurdjieff). Oui, nous sommes fourvoyés par notre mental, par tout ce qui se fait «automatiquement» en nous.

C'est de cette façon que nous nous retrouvons fréquemment dans ce qu'on appelle des «dialogues de sourds». Nous avons alors des systèmes plus ou moins cohérents de valeurs qui s'opposent, fondés sur des façons de sentir, de ressentir et de voir les choses qui sont irrémédiablement inconciliables. Nous sentons où il y a «justice» et où il y a «injustice». D'autres aussi, peut-être plus sensibles à certains «faits», peuvent nous aider à percevoir certaines injustices, et nous inciter à faire certains choix, si nous sommes réceptifs à leurs arguments.

Bref, j'avance des idées, des affirmations, qui sont souvent osées: est-ce que les riches nous oppriment vraiment? On peut se prononcer dans un sens comme dans l'autre. Si on est pauvre, on risque d'être d'accord avec cette affirmation; si on est de la classe moyenne, on risque de balancer entre différentes opinions «conciliantes»; si on est riche, on ne sera évidemment pas d'accord.

Est-ce qu'il faut voter, ou est-il préférable de ne pas voter, et quand? Est-ce que les partis politiques peuvent amener de grands changements dans la société? Qu'est-ce que la démocratie? Existe-t-elle vraiment, ou n'est-elle qu'un vain mot, qu'un idéal à jamais inatteignable? Est-elle préférable à d'autres formes de gouvernement, et pourquoi? 

Est-il préférable de croire ou de ne pas croire? Qu'avons-nous pour appuyer notre croyance, ou notre athéisme? Qu'est-ce que la «justice»? Nous sentons qu'emprisonner un meurtrier n'est pas complètement «juste», mais quelle serait l'alternative? De renverser le mal qui a été causé et de l'empêcher de se reproduire, mais comment?

Est-ce que la technologie est intrinsèquement bonne, ou est-elle plutôt l'oeuvre du «diable»? Y a-t-il quelque chose de profondément «vicié» dans l'éducation que nous dispensons, du primaire à l'université? Le monde est-il condamné en bloc, ou certains individus particuliers ont-ils une chance de s'en sortir en faisant certains efforts conscients?

Toutes ces questions peuvent être posées en principe. Elles nous amènent à nous découvrir, à comprendre mieux le monde, à comprendre ce qui ne va pas, et à se comprendre mieux soi-même.

C'est pourquoi j'écris.

vendredi 27 mai 2022

Le vrai visage de la politique

Je déteste l'Autre

De tout côté que je me tourne, l'Autre est là. Il se mêle de mes affaires, il me dit quoi faire, il me contrôle, me juge, me catégorise dans ses petites cases, sa grille de merde, il m'enterre avec ses sophismes à la chaîne, il parle fort, il est con, il me fait chier. Nous avons des réflexes de troupeau: dès qu'on aime, on pense en terme de mariage, sans se rendre compte qu'on fait entrer l'État, les juges et les avocats dans notre relation, comme si c'était des garanties pour qu'un sentiment dure. On devrait toujours commencer un mariage par la fin, ça nous couperait peut-être l'élan. Sa nature marchande deviendrait claire.

Je n'ai jamais aimé l'Autre. Appelez-le comme vous voulez: gouvernement, société, mon voisin, c'est un peu du pareil au même. Ne pensez pas libérer un peuple sous la dictature: la dictature, c'est le peuple qui la veut. Si on prend les individus un à un sous une dictature, on trouvera un petit dictateur en chacun. Ne plaignez pas la Russie, ni la Corée, ni la Chine, ne plaignez pas les Américains pour leur ploutocratie ou leur violence armée. Leur soumission devant l'argent et les armes est au coeur de chacun d'eux. Dans un logique d'argent, il n'y a aucun moyen de sortir de l'oppression financière par les riches que de faire toujours plus d'argent. Dans une logique d'armes, il n'y a aucun moyen de se protéger des armes des autres qu'en en ayant une soi-même.

On pourra chialer autant comme autant contre un gouvernement, il ne sera toujours pas mieux que la somme des mentalités d'un pays donné. Les êtres d'exception n'auront jamais voix au chapitre. C'est radicalement impossible. C'est pourquoi il ne sert à rien de voter ou d'avoir de quelconques projets politiques un tant soit peu brillants.

Je démissionne de la société. Je démissionne du monde. Je démissionne d'aider quiconque en quoi que ce soit. Toute la religion est de la foutaise. C'est une invention de l'esprit afin de s'auto-tranquilliser devant le néant que nous sommes. Il n'y a jamais eu de Dieu, ni de prophètes, ni rien de sacré. La Bible est tout entière sortie de la tête des hommes. C'est pure divagation d'illuminés, de fanatiques, de malades mentaux. Le «crime» est pure convention. Un soldat en tue un autre, c'est un «héros», on l'acclame, on lui donne des médailles. Un homme en tue un autre, c'est un meurtrier, il est «infâme», on l'emprisonne. C'est simple comme ça: l'habit ou l'uniforme, comme par magie, font toute la différence. Dans un cas, c'est «bon», dans l'autre, c'est «mal». Donc, portez les bons déguisements, sinon vous irez en Enfer.

Les problèmes dans lesquels nous baignons et mijotons quotidiennement comme des cornichons, sont très profonds, insolubles pourrait-on dire. Parce qu'ils sont enracinés en nous, et que nous sommes enracinés en eux, par exemple: l'impasse de l'éducation, de l'État, et de la technologie. Nous ne pouvons nous passer de ceux-ci, mais en même temps, ils nous conduisent à l'abîme avec un sourire. Inversement, vouloir éliminer ces problèmes serait se condamner au suicide. Il n'y a pas moyen de s'en débarrasser, comme un poison qui s'est insinué en nous et auquel nous sommes habitués et maintenant dépendants. Par exemple, nous sommes de plus en plus coincés dans les villes, mais on continue toujours plus de rouler en voiture, qui plus est, avec pour seul passager, le conducteur. On nous badigeonne les oreilles qu'il faut manger sain, mais toute notre nourriture est empoisonnée à la source depuis au moins la révolution «verte» avec les pesticides, et maintenant les OGM. Nous sommes pour l'État, parce qu'il permet de garantir la liberté de tous, mais celui-ci peut nous l'enlever à volonté pour des raisons de «santé publique» bidon. On force les jeunes à étudier aujourd'hui des matières à l'école qui seront obsolètes demain ou pour lesquelles il n'y aura pas ou plus de débouchés. Et généralement, plus on s'approche des «matières culturelles», c'est-à-dire, qui sont bénéfiques pour l'épanouissement de l'individu, mais qui n'ont pas de valeur immédiate pour la société, plus on se condamne à la faim.

Nous ne sommes pas conscients de ce que nous faisons, de ce que nous sommes, et de ce que nous pensons. Mais ce n'est pas très grave, parce que la plupart du temps nous ne faisons rien, nous ne pensons rien, et nous ne sommes rien. Nous nous voyons souvent comme des rouages de rouages de rouages, et dans nos moments d'exaltation, parfois comme des petits Neo venant sauver le monde. Le monde n'est pas à sauver, car il a toujours été perdu d'avance.

S'il y avait un travail à faire, ce serait sur chaque individu pris un à un.

C'est la seule façon de changer quelque chose. De démassifier l'individu.

Au niveau politique, il n'y a rien à faire.

La fin de la politique, ce sont les bombes atomiques.

Voilà le vrai visage de la politique.

dimanche 8 mai 2022

Le Génome-entité

Le Génome humain est une entité mathématique et logique qui cherche à croître, se connaître elle-même, et tout ce qui existe. Nous ne savons pas encore le pourquoi de son action, peut-être un jour le découvrirons-nous. Si deux philosophes se sont approchés de le concevoir, c'est bien Hegel et Spinoza.

Au niveau individuel, nous sommes pour l'instant voués à disparaître avec toutes nos connaissances accumulées tout au long de notre vie. La connaissance est pour nous moyen, pas encore fin en elle-même.

Nous sommes en Dieu, mais il nous est impossible de connaître son intention dernière, son but ou sa logique. Dieu est partout, en nous, hors de nous. 

Nous sommes destinés à mouvoir des planètes, des systèmes solaires, des galaxies, et des ensembles toujours plus vastes à des vitesses infinies. Le système solaire est notre vaisseau temporaire.

Nous pourrons changer la structure de l'univers, et en créer de nouveaux.

Nous pourrons intervenir dans l'infiniment grand, comme dans l'infiniment petit.

Il n'y a aucune loi immuable.

Tout est possible pour le Génome humain.

Mais nous ne savons pourquoi toutes ces possibilités s'offrent à lui, ni pourquoi elles lui viennent graduellement.

C'est Dieu qui se donne à lui-même.

Pour parvenir à ces vérités, la maîtrise de notre esprit est primordiale.

Car c'est là que tout vient à l'être.

Le monde nous apparaît tel que nous le connaissons.

La connaissance est un jeu divin.

L'Art est sa demeure.

lundi 2 mai 2022

Vibrer

Étonnamment, si on me demandait: quel est l'album préféré de ta vie? Je ne saurais que répondre, et pourtant. J'en connais qui doivent le savoir très bien, de la façon dont ils parlent de la musique. Mais pour ma part, malgré que la musique soit essentielle dans ma vie, qu'elle représente un grand plaisir et une grande inspiration, que j'en consomme en grande quantité, et depuis toujours, je ne suis pas capable, heureusement ou malheureusement, d'écouter le même album plus qu'un certain nombre de fois déterminé. Ne me demandez pas de réécouter des albums de ma vingtaine, trentaine ou quarantaine: il n'y a rien de plus ennuyant. Tous mes «excellents albums» ont toujours fini dans un coin ou aux poubelles, pour ne plus jamais être écoutés.

J'ai besoin tous les jours de découvrir de la nouvelle musique, surtout de nouveaux sons et de nouveaux styles, le plus possible originaux. J'ai un appétit de musique, comme j'ai un appétit de lecture. Je juge en un clin d'oeil si une chanson est bonne, moyenne ou mauvaise. Je suis capable de découvrir de petits chefs-d'oeuvre dans tous les genres, du classique au death metal. 

La clé est dans le concept. Une oeuvre qui va dans tous les sens est déconcertante. 

Par exemple, j'écoute parfois du death metal, et j'aime parfois le country, mais si demain Fear Factory se mettait à jouer du country, je penserais qu'ils sont devenus fous. Par contre, les albums Joshua Tree et Achtung Baby du groupe U2, bien que se suivant, sont très différents, mais des chefs-d'oeuvre dans leur genre respectif. De même pour les albums The Downward Spiral et With Teeth de Nine Inch Nails. Cependant, bien que je fasse l'éloge de ces albums, je ne peux les réécouter et rééprouver ce que j'en ai éprouvé lors des premières écoutes, car tout cela est ancré dans un monde maintenant disparu, et qui surtout, ne me parle plus.

Si un concept guide l'album, ce sera probablement un bon album. La plupart du temps, le manque d'unité dans une création artistique est dû à un manque de vision, à un manque de connexion avec l'intérieur. La diversité est possible, mais à l'intérieur de l'unité, comme s'il y avait jeu. Il faut ressentir au plus profond de soi ce que l'on veut exprimer. Il faut naître à soi-même. L'art véritable mise le tout pour le tout. L'art doit prendre place dans une histoire, un narratif, comme une basse continue, car la vie est une telle histoire, un peu sans le vouloir. La vie est art, et l'art est vie.

Lorsque j'écoute une bonne chanson, mon impression générale est qu'une nouvelle dimension s'ouvre à moi, dans laquelle j'entre, et dans laquelle je suis touché. Cette chanson créée en moi des émotions, et je l'investis à mon tour d'émotions, comme si j'avais une émotion d'émotion. On est joyeux d'être joyeux, et triste d'être triste. Mais il est aussi possible d'être joyeux d'être triste, et triste d'être joyeux, comme la femme tout juste laissée se trouvant à une fête peut y être joyeuse et triste à la fois, sa tristesse édifiant sa joie, sa joie creusant sa tristesse, joyeuse mais triste de n'y pouvoir l'être, à jamais, avec son amoureux. Nous vivons dans le temps, les émotions sont dynamiques et parfois paradoxales. 

J'écoute plusieurs fois une chanson, jusqu'à ce que se dissipe ce qu'elle me fait ressentir. Parfois, le processus peut se dérouler par intervalles sur plusieurs mois, ou même plus d'une année, mais ce qu'elle me fait ressentir se dissipe à chaque fois toujours davantage, c'est immanquable. C'est frustrant de dire un jour que c'est la «chanson de ma vie», d'en parler à tout le monde, et quelques jours après, de l'avoir oubliée, et d'être passé à autre chose... C'est la même chose pour les films.

J'ai toujours trouvé ça normal, mais ça ne l'est pas. La plupart des gens semblent n'avoir aucun problème à réécouter la même musique et revoir les mêmes films. Je ne sais pourquoi je suis ainsi, et bien que ce pourrait être un sujet d'intérêt, cela m'importe moins que de

Vibrer

jeudi 28 avril 2022

Où sont passés nos idéaux?

Un homme sans idéal est un homme mort.

La misère du monde ordinaire

Celle qui me forme, dans mon nouveau travail, ça fait maintenant cinq fois qu'elle me raconte la même histoire drôle en dedans d'un mois, et j'opine de la tête, je fais comme de rien, j'esquisse un sourire complice, l'oeil rieur, mais je vois bien que ça fait plusieurs années qu'elle disjoncte la pauvre. Elle est excellente dans son job, y a rien à y redire, mais en y regardant de plus près, elle a atteint une sorte de «folie rationnelle» causée par l'excès de travail. Son disque dur saute. Il est scratché par la misère sociale. Elle s'en va à la retraite sous peu, brisée, il est trop tard. Oui, c'est une bonne personne.

Dévastation

L'homme est synonyme de dévastation, tant pour la terre que pour l'humanité.

L'homme est véritablement un loup pour l'homme.

Dans cette Troisième Guerre mondiale en préparation, il n'y a pas un «bon» côté, ou un côté moins pire que l'autre, il y a deux mauvais côtés, deux puissances extrêmement nuisibles de destruction. Qu'un côté ou l'autre gagne n'est pas le problème, car le résultat sera inévitablement le même: l'oppression la plus totale, la mort de l'humanité, et de la nature.

Si la Russie est une dictature, les États-Unis sont une ploutocratie, autant injuste envers leurs citoyens ordinaires, autant oppressés, même avec le «consentement» de ces mêmes citoyens. Le «rêve américain» est en réalité un fisting dans le cul de chaque citoyen.

La politique, qu'on la prenne par le côté qu'on voudra, est un échec total, un suicide de la population par personnes interposées, dans tous les pays du monde.

Je n'ai aucune solution à proposer.

Je ne vois aucune issue à cet enfer.

Je crois que l'humanité, dès le départ, a été conçue pour s'autodétruire.

Dieu seul sait qu'elle pourrait en être le but absurde, et encore...

Nous sommes peut-être là pour rien, ou par erreur...

Qui est vraiment capable de savoir?

samedi 16 avril 2022

Overkill/comme dans un film

Étonnamment, toute ma vie je me suis senti comme dans un film. Je sentais que rien de grave ne pouvait jamais m'arriver.

Je pensais être miraculeusement protégé par une force merveilleuse s'apparentant à Dieu, des anges ou des extra-terrestres ou je ne sais quoi. Je dormais au gaz.

La société, le fait d'être entouré constamment par des gens de tous côtés, nous rassure, nous met en place de figurant dans une comédie à possibilités infinies qu'on appelle l'«existence». Tout est garanti de finir en happy ending. Je ne semblais pas être concerné par mon existence individuelle, ma vie, ma mort, la maladie, la souffrance, la perte.

Puis un jour, il y a peu, tout cela m'est arrivé en pleine face: la Réalité. Paradoxalement, j'ai pu découvrir la Réalité seulement sous l'effet de psychotropes. Ce qui prouve bien que l'homme à l'état normal est un somnambule, comme le disaient Gurdjieff, et bien d'autres sages. L'homme est naturellement, et par défaut, en état de «rêve éveillé».

J'ai compris que ma vie était très courte, fragile, et que je n'aurai finalement pas le temps de tout faire. Que quoi que je fasse, ça va «rester en plan» à un moment donné, car il est impossible d'avoir tout dit, tout fait.

J'ai acheté, et je continue d'acheter des livres en si grande quantité que je n'aurais pas assez de trois vies pour tout lire. Pourquoi donc alors je continue d'en acheter?

Parce que la connaissance est sans fin? Mais ma vie, elle, n'est pas sans fin...

En réalité, je devrais accepter que mon horizon intellectuel soit limité, restreint, car c'est effectivement ce qui sera le cas, et pour toujours.

Mon comportement est donc irrationnel, mais il serait aussi irrationnel que je me dise que la connaissance s'arrête ici, et qu'elle ne va pas plus loin, donc...

La connaissance est par définition overkill.

mercredi 6 avril 2022

«Un Journal sans fin» cherche un éditeur

 


J'ai finalement fait imprimer les textes de mon blog, après des années d'attente. Une dizaine d'années d'écriture de mes états d'âme et autres articles. 1500 pages à relire, corriger, adapter, trier, sélectionner, une tâche immense pour un homme qui n'a même plus le temps de vivre et qui se fait vieux!

La mort de l'insouciance dans un monde hyperviolent

Ce qui me manque le plus, c'est l'insouciance. J'ai la tête prise constamment dans les problèmes, les soucis, les tâches, la compétition, la fatigue, les maladies. Le temps presse, et je suis pressurisé. On me dira que c'est la normalité, mais je n'accepte pas cette condition de l'homme moderne. Je ne trouve pas ça normal de ne plus être capable même de penser spontanément au sexe, de penser simplement à s'amuser pour le plaisir de s'amuser en dehors de ses heures d'esclavage, de ne plus être capable, sans se sentir mal, de «perdre son temps» dans des choses qu'on aime vraiment faire, dans des «futilités». Le bien-vivre a pris le bord pour la sacro-sainte productivité. Mauvais calcul. C'était ça finalement le pacte de la raison avec le diable.

Le monde m'accapare avec sa pollution, ses guerres, ses conflits interminables, ses problèmes économiques insolubles, son stress, pour pourrir ma vie, détruire mes plans, mes rêves, mes ambitions, ma joie de vivre, ma bonne humeur, ma jeunesse, ma santé. Je ne trouve pas ça acceptable. Je donne littéralement ma peau à cette société, et en échange, on me donne l'aliénation de moi-même et de mon précieux temps. 

Il y a une époque où je ne m'inquiétais ni de ma santé, ni de l'argent, ni de l'avenir, ni de la mort. Aujourd'hui je m'inquiète quotidiennement, comme probablement presque tout le monde, de tout ça. Je me lève en pleine nuit pour lire l'Apocalypse de Jean en croyant y voir, halluciné, des signes de ce qui se passe aujourd'hui. On y parle d'un animal fantastique avec des pattes d'ours, ça y est, que je me dis, c'est les Russes! Je me souhaite la fin du monde, parce que je n'en suis plus capable. Je suis au bout du rouleau. Ça fait longtemps que j'ai besoin d'air frais et non contaminé dans ce monde cruel et hyperviolent.

Le monde est sale, les gens sont sales. L'air est sale, l'eau est sale, la terre est sale, la nourriture est sale. Tous les rapports sont empoisonnés. De sales nuages noirs de haine et de souffrance se dessinent à l'horizon. Il m'est impossible de couper le contact avec ce monde toxique et terrifiant. Mais je ne peux accepter cela.

Qu'on me détruise l'art, la vie et l'amour en pleine face à coups de masses, de canons, de bombes, de mensonges de tous les gouvernements...

Je ne pourrai jamais l'accepter.

Tout notre système de vie est pourri dans l'oeuf, fondé sur le mensonge, l'égoïsme, la violence, l'ignorance et l'inconscience. Personne ne voulait penser plus loin que le bout de son nez, et surtout pas à l'autre, sauf pour lui voler son bout de pain. Et voilà que nous sommes rendus à la conclusion de cette misérable histoire, les masques tombent, et la merde remonte à la surface pour nous étouffer.

Nous allons maintenant récolter le salaire de ce que nous avons été, et de ce que nous sommes toujours encore.

L'homme est destiné à s'autodétruire, c'est son fond secret, sa vérité.

Mais pourquoi?

Pourquoi ne pouvons-nous éviter cette horrible fin?

Parce que nous sommes incapables de réaliser que, comme dans un puzzle, la solution est forcée. Nous ne sommes pas libres de mettre les pièces où l'on veut.

lundi 14 mars 2022

La longue décadence du sens moral et son agonie

Pourquoi les gens se laissent-ils gouverner par des dirigeants irresponsables, des voleurs, des menteurs, des bandits de grands chemins en veston-cravate et qu'ils doivent ensuite se battre sans espoir contre l'autorité qui les abuse? Ce fait presque universel m'a toujours sidéré.

Il est évident que la population russe est opprimée par son propre chef d'État, mais que peut-on en conclure? Que les Russes méritent tous le même sort que Poutine? Ou encore, que les gens ont le gouvernement qu'ils méritent? Je ne crois pas. 

Ce que je peux dire, c'est que Poutine est un usurpateur du pouvoir réel. Il ne représente pas les Russes, c'est au contraire un dictateur, un bandit qui utilise le pouvoir, l'armée russe, les armements qui sont mis à sa disposition, les services secrets, les prisons, les lois et la police, pour parvenir à ses propres fins, tuer la liberté, tuer la vérité, et non pour servir les citoyens russes.

Que peuvent faire les Russes pour arrêter le bandit qui menace de tout détruire, incluant la population russe elle-même, pour satisfaire ses appétits de grandeur qui sont les mêmes que ceux de Hitler? Dès que les Russes manifestent ou critiquent le gouvernement, ils se font tabasser et emprisonner. Il se passe la même chose dans tous ces foutus États-voyous, comme en Chine, en Corée, en Iran, etc., pays qui au demeurant ont l'arme nucléaire. Que pensez-vous qu'il va finir par se produire? Cet état de choses ne peut plus durer.

Les citoyens du monde entier devraient tous être prêts à sacrifier leur vie pour assainir et élever leur niveau moral, puisque c'est sa dégénérescence qui conduit à laisser des bandits exercer le pouvoir sur des millions d'individus, et même menacer l'avenir de l'humanité entière.

Toute concentration de pouvoir excessive devrait être surveillée et démantelée, où que ce soit sur la terre. Elle devrait être considérée comme une menace au même titre qu'une arme nucléaire. 

Il faut qu'une chose soit claire: nous devons déterminer ce que nous ne voulons plus, et déterminer ensuite ce que nous voulons pour l'avenir, les moyens, qui sont l'entre-deux, viendront d'eux-mêmes.

Pourquoi la science et la technologie n'ont-elles pas tenu leur promesse d'émancipation? Ne voyez-vous pas que nous vivons dans l'abondance, mais qu'on continue encore à crever de faim et à souffrir comme des caves? Qu'est-ce qui a marché de travers?

Toute la science et la technologie, tous les moyens sont là, mais l'homme ne peut en bénéficier complètement. Ne voyez-vous pas que les propriétaires des moyens de production d'aujourd'hui profitent des découvertes des génies du passé? Que les génies du passé ont créé leurs inventions pour en faire profiter toute l'humanité, au lieu d'une poignée de riches salopards narcissiques? Quelque chose ne tourne pas rond depuis très longtemps dans la tête des gens, qui légitime le mal, et c'est pourquoi nous en sommes rendus aujourd'hui à tous ces problèmes inextricables. Pour commencer à faire quelque progrès, il faudrait commencer par s'enlever définitivement de la tête la notion de «propriété». Cette notion absolument néfaste créée d'immenses problèmes, pour la simple raison qu'en réalité, et en vérité, rien ne nous appartient, puisque nous mourrons un jour.

À quoi bon faire des inventions pour qu'une minorité seulement en profite? Cela, peut-on supposer, n'a jamais été le but des grands inventeurs. Leur but était de faire progresser l'humanité, mais ce n'est pas à cela que nous assistons aujourd'hui, mais plutôt à une régression.

Les technologies, entre les mains de tous ces salopards, servent plutôt à nous contrôler, à nous quantifier, à nous broyer, à nous découper en morceaux par la spécialisation, à nous faire travailler toujours davantage, à nous séparer les uns des autres, à nous aliéner. Que pensez-vous de toute la technologie qui sert à désinformer les peuples et à leur cacher la vérité? Que pensez-vous des gens qui sont derrière ces technologies? Quel est leur but à part d'être malveillants? On est loin ici des génies.

Cela n'a aucun sens que l'homme soit encore obligé de travailler toute sa vie comme un esclave pour ensuite crever de faim ou ne pas être capable de vivre décemment. Le véritable progrès s'est perdu en chemin. Tout le système financier est de la foutaise, ce n'est pas là qu'est la vraie motivation, sauf pour les freaks de l'accumulation de papier ou de chiffres électroniques. Il faut revenir aux véritables intérêts des gens, aux vocations, et tasser ceux qui ne sont intéressés que par l'appât du gain, qui sont les idiots du système, et qui au bout du compte, devraient être les vrais perdants.

La qualité de vie ne se mesure pas par la quantité de billets dans son compte en banque. Comme quelqu'un a déjà dit aussi, on n'a jamais vu un coffre-fort suivre un corbillard. Quand je dis que Poutine ne représente pas le peuple russe, mais seulement lui-même, je n'en pense pas mieux des États-Unis ou des autres pays soi-disant «démocratiques». Quand la force d'«en haut» se décolle et se détache pour fonctionner de façon absolument autonome de la force d'«en bas», il y a un problème. Les dirigeants qui prennent des décisions sans demander leur avis aux gens qu'ils gouvernent, sans même les en informer, sont dangereux, et n'agissent surtout pas démocratiquement. Ils se comportent à ce moment-là comme n'importe quel dictateur d'un de ces États-voyous.

À tous ces problèmes, je n'ai aucune solution définitive, mais cela ne pourra jamais m'empêcher de formuler ce que je ne veux plus, ainsi que ce que je veux pour l'avenir. Une fois ces buts clairs en tête, nous serons près de réussir.

Je souhaite à tous les citoyens de la terre avides de liberté, de vérité, de solidarité et de progrès d'en faire autant.

La libération passe par un questionnement sur nous-mêmes.

dimanche 13 mars 2022

La Troisième Guerre mondiale est commencée

L'Occident se ferme les yeux face à la terrible évidence. La relative torpeur ambiante est le calme avant la tempête totale. Nous serons tous touchés directement.

On dirait que personne ne semble se rendre compte que nous sommes déjà dans une troisième guerre mondiale. Des catastrophes majeures sont à venir. Il est possible dans les prochains mois que des pays entiers disparaissent de la carte, ainsi que plus de la moitié de la population de la planète. Les phénomènes qui se produiront seront du jamais vu.

L'OTAN ne peut pas, en principe, gagner cette guerre, ni la perdre. Malgré tous les efforts pour aider l'Ukraine, ces efforts ne sont pas censés leur faire gagner la guerre, et d'un autre côté, les forces de l'OTAN ne peuvent pas non plus rester là les bras croisés à se laisser intimider par Poutine et à assister impuissantes au massacre. Nous savons que si Poutine gagne l'Ukraine, il ne s'arrêtera pas là, et c'est pourquoi l'OTAN est forcée d'entrer en guerre. Poutine est une menace semblable à Hitler.

Si l'OTAN n'entre pas bientôt en guerre directement, elle y sera forcée par une attaque russe, peut-être accidentelle, sur les forces de l'OTAN. Les sanctions économiques contre la Russie vont aussi avoir l'effet contraire voulu de stopper la guerre.

Le monde est coincé dans un engrenage diabolique, et à chaque sourire de satisfaction punitive puérile de nos politiciens incompétents, nous nous approchons du gouffre.

jeudi 10 mars 2022

Les héros du quotidien

Lorsque je consomme du cannabis, je me sens en état de détresse. C'est le mot qui m'est finalement venu à l'esprit pour qualifier cette sorte d'angoisse totale et de face à face avec la mort.

J'ai fait le lien avec la «détresse» de l'homme moderne mentionnée par Heidegger. Le fait que l'homme, en temps normal, ne ressent pas cette détresse. Et c'est vrai, normalement, moi aussi je ne la ressens pas, sauf que je suis capable, grâce à mon expérience avec le cannabis, de la reconstituer.

Disons que le cannabis a forcé l'ouverture des portes de ma conscience. Pourtant, ce n'est surtout pas la première fois que j'en prends. J'ai commencé vers 15 ans à en consommer, de façon très irrégulière, donc vraiment pas souvent, car je n'ai jamais vraiment aimé l'effet. Par contre, je n'avais alors pas ces expériences de «mort imminente». Ces expériences terrifiantes sont nouvelles. Et elles me retiennent de consommer trop souvent, me forcent à faire attention.

Dans ces moments de «décollage» de moi-même, je m'appréhende comme être fini, comme entre-deux entre la naissance et la mort. Et je ne vois pas le sens de ma vie, ni le sens de tout ce que je fais, ni le sens de nous-mêmes qui sommes sur la terre.

Je nous perçois comme un Esprit qui construit des formes toujours plus complexes et qui apprend à se connaître soi-même et l'univers. Dans quel but? Là est la question.

Pourquoi vivons-nous? Pourquoi mourons-nous? Pourquoi sommes-nous ici sur terre à construire de zéro la somme du savoir et à souffrir? Chacun vient avec sa petite théorie rassurante, mais au final, personne n'a vraiment de réponse.

Pourquoi y aurait-il une vie éternelle après la mort? Est-ce que j'arrive à me souvenir de ce qu'il y avait avant ma naissance? Tous les événements qui apparaissent à la surface de la conscience collective sont-ils déjà écrits, tel un script, dans une conscience plus profonde? C'est ce dont j'ai l'impression, et c'est ce dont l'existence de «voyants» semble témoigner. Le passé, le présent et le futur seraient donc déjà «écrits».

L'humanité est-elle vouée à se détruire périodiquement et à tout recommencer de zéro? Dès lors, à quoi bon le progrès?

On voit ce que la science peut nous apporter, mais lorsque le pouvoir de la science est mis aux mains de dictateurs, ça ne va plus. Le sort est-il inévitable? C'est ce que personne ne sait. Va-t-il en sortir du mieux? personne ne peut savoir.

Serons-nous vraiment protégés d'«en haut» (extra-terrestres, Dieu, etc.) d'une attaque nucléaire? je ne crois pas. Si personne n'est protégé de sa propre mort individuelle, pourquoi l'humanité entière, elle, serait protégée? La politique est aujourd'hui du grand banditisme, et je ne vois pas pourquoi des êtres qui mettent à leur tête des bandits malveillants auraient droit d'être «sauvés». Et le totalitarisme nous menace nous aussi à l'ouest par la concentration du pouvoir et de l'argent entre les grandes compagnies. La religion de l'argent aux États-Unis mène droit à l'apocalypse, à la fin du monde, tel que nous l'aurons connu.

Selon moi, le chemin hors de ces mécanismes destructeurs est de donner. De faire siens l'espoir et la charité. Bref, d'être «bons», sans contrepartie.

Il ne semble pas y avoir de solution à l'existence, et tout ce qu'on peut faire de mieux, c'est d'apporter sa «petite» contribution à l'humanité.

Soyons donc les héros du quotidien.

La réponse nous est donnée par le modèle des moines: détachement des biens matériels, simplicité, dévouement, espoir, charité, bonté, amour. De comprendre que notre petit moi n'est pas le centre du monde dans le sens que nous croyons.

Nous sommes à la fois les centres du Centre et le Centre des centres. C'est comme un Dieu que nous devons veiller sur les autres et sur le salut de l'humanité.

Ma vie, qui semble absolument unique et impénétrable à autrui, fait de moi le Centre en tant que témoin unique de ma propre vie. Cependant, je ne suis pas le seul à être un Centre pour soi-même, il y a d'autres Centres, et disons que l'ensemble de ceux-ci sont à la fois le Centre, et dans le Centre.

Ce Centre, qui est central partout, est l'Infini. Je dois réaliser que je suis momentanément l'Infini qui se regarde lui-même et prend conscience de son existence.

Chacun doit, à la fois, veiller sur les autres et veiller sur soi-même, pour pouvoir accomplir cette unique mission, qui peut seulement être motivée par l'espoir en une vie meilleure et en un but final de l'humanité qui est la maîtrise de tout le savoir, autrement dit, la possession de la Science de l'immortalité, de la structure du Tout, et des énergies infinies. Le but est la compréhension de l'être humain lui-même et de tout ce qui l'entoure, de l'infiniment grand comme de l'infiniment petit.

Qui ne veut pas tout pouvoir sur tout?

Commençons par être en ordre dans notre quotidien.