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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 31 décembre 2010

Réflexions avant la fin de l'année...

1. Qu'est-ce que je faisais l'an passé à pareille date? Je ne m'en souviens pas... Est-ce que j'avais pris des résolutions? M'en souviens pas non plus...

2. La vie banale est la mort de la vie...

3. Les choses ordinaires que je suis en train de faire présentement, comme lire un livre, je ne m'en souviendrai plus dans quelques semaines... Est-ce que j'existe? Comment faire pour intensifier le sentiment de l'existence?

4. J'ai l'impression de ne pas exister à 90% du temps...

5. Tout cela me rend triste et j'ai l'impression de gâcher ma vie... Je ne me souviens pas de ma vingtaine ni de ma trentaine... C'est comme si j'avais tout jeté à la poubelle...

6. Je ne me souviens en tout que des moments «marquants», ce qui est sorti de l'ordinaire...

7. Et même encore là, les épisodes de ma vie se confondent parfois dans le temps...

8. Un événement «marquant» semble plus près pour la conscience qu'un événement de moindre intensité qui l'a pourtant suivi...

9. L'écriture sert-elle au fond à lutter contre le néant de choses, le néant de la vie, le néant de tout? -À très long terme: pas vraiment...

10. Tout, absolument tout de ce que nous connaissons actuellement, dans tous les domaines et de toutes les façons, va disparaître un jour... Les chefs-d'oeuvre, la science, le savoir accumulé, la technologie, notre mémoire collective et planétaire, l'Histoire: tout cela sera éventuellement réduit à néant... Il ne restera absolument rien de nous ni de ce que nous avons fait... Il ne restera plus aucune trace de notre système solaire, de notre galaxie, et peut-être même, de notre «univers», c'est-à-dire, de plusieurs milliards de galaxies...

11. Il ne restera rien...

12. Par contre, il y aura très probablement encore des maringouins, mais c'est tout...

Réflexion sur un titre de livre...

Qui sont ces hommes heureux? de Yvon Dallaire...

J'ai tout de suite pensé, en lisant ce titre, à un homme qui a du maudit bon sexe avec plusieurs belles femmes intéressantes en tant qu'amant...

Vous, à quoi ça vous fait penser?

Citation de Leopardi

«L'esprit humain est ainsi fait qu'il tire une bien plus grande satisfaction d'un petit plaisir, d'une idée ou d'une sensation faible, mais dont il ignore les bornes, que d'une sensation forte dont il connaît ou pressent les limites. L'espoir d'un petit bonheur constitue un plaisir infiniment plus grand que la possession d'un grand bonheur déjà éprouvé (car tant qu'il n'a pas encore été éprouvé, il relève en effet toujours de la catégorie de l'espérance). La science détruit les principaux plaisirs de notre esprit car elle détermine les choses et en souligne les limites, même si en de nombreux domaines elle a matériellement élargi nos idées. Je dis matériellement et non spirituellement, car, par ex., la distance entre le soleil et la Terre était bien plus grande pour l'esprit humain lorsqu'il la croyait seulement de quelques milles qu'elle ne l'est aujourd'hui où on l'a évaluée exactement. Ainsi la science est-elle l'ennemie de la grandeur des idées, bien qu'elle ait démesurément agrandi les opinions naturelles. Elle les a agrandies en tant qu'idées claires (allusion à Descartes ou Leibniz), mais une toute petite idée confuse est toujours plus grande qu'une très grande idée parfaitement claire
          Leopardi, Zibaldone, p.708

          C'est un passage que j'adore relire depuis des années!

Citation de Rousseau

«On ne s'égare point parce qu'on ne sait pas, mais parce qu'on croit savoir.»
            Rousseau, Émile, p.494

jeudi 30 décembre 2010

Journal du quelque chose

1. J'étais dans le bus, sur le chemin du retour, je regardais par la vitre sale, et je me disais que c'était précisément «là» que je devais écrire, «là», dans l'instant présent, en ce moment «particulier»... Mais je n'avais ni crayon ni papier, alors je n'écrivis rien... De toute façon, même si j'avais eu du papier et un crayon, je n'aurais rien écrit, parce que j'aurais considéré cela comme une pure perte de temps...

Est-ce qu'écrire est en général une «pure perte de temps»? Peut-être...

Pourquoi écrit-on? -Je ne sais pas...

mercredi 29 décembre 2010

L'être humain est un être puant

1. Quand je rentre dans le métro et que je passe près d'un de ces grano-laino-bruno-soupo-populo-itinéranto-anarchistes avec son gros packsaco et que ses trois couches de chandails de laine brune embaument l'air à 10 mètres de sa sueur d'aisselles. Ça, j'adorrre... À un point tel, que je me mets à faire le salut. Il a fait le choix de ne pas faire de choix, c'est-à-dire de se laisser aller comme ça les dessous de bras, au «naturel». Toute sa personne, son linge au complet et bien en profondeur, sent la sueur, macère dans le pipi de chat. Au fond, il a fait le choix de puer, c'est tout; ça n'a aucun rapport avec la «naturalité» qu'on s'imagine à tort comme nécessairement «propre», «bonne», «équilibrée», «relaxante» et «harmonieuse». La puanteur du corps est plutôt «violente». Personnellement, je respecte le nez des autres : je me lave et je me parfume légèrement tous les jours. Je m'efforce de sentir bon, car vouloir être «naturel», c'est, bien souvent, imposer sa puanteur aux autres. L'être humain est un être puant. Ces gens veulent répandre la paix dans le monde et ne sont même pas minimalement capables de respecter le nez des autres. De plus, ils ne respectent aucune règle, s'évachent partout dans le métro, envahissent un wagon complet de leur crisse de puanteur de crasse, à un point tel, qu'une fois j'ai été obligé de changer de wagon. C'est dans ces moments que j'ai envie de virer à droite de toutes mes forces. Je n'aurais jamais pu vivre, si j'avais été de l'époque, avec ces imbéciles d'hippies. Déjà, juste de les voir avec leurs grosses barbes m'écoeure totalement. L'homme ne peut pas être naturel, c'est une absurdité théorique à tous les points de vue. Stagner c'est crever, on est forcés d'aller de l'avant man, lâche la mescaline. Tu veux changer le monde avec ta puanteur? Commence par changer de vêtements.

2. L'odeur du patchouli mélangée à l'odeur de la sueur. Mais le patchouli, seul, est suffisant pour me procurer un orgasme olfactif écoeurant. Si Elizabeth Hurley, my woman, sentait le patchouli, je lui vomirais dessus de plaisir.

3. Des pieds d'hommes : gros, carrés, poilus. Y a rien qui m'écoeure le plus que la vue de pieds d'hommes, par exemple, en sandales l'été. Autant c'est par ce côté que j'adore absolument les femmes, autant c'est par ce côté que je déteste absolument les hommes, ces hobbits écoeurants de beauté et de bonne senteur...

Les esclaves sexuelles

L'autre jour j'écoutais la télé, ça parlait de sexe (miam!), d'esclaves (miam!), de violence faite envers les femmes et de prostitution forcée, ah ben là j'étais en tabarnak!!! Et d'apprendre en plus que le Canada n'était pas à l'abri de cette écoeuranterie à cause des «visas pour danseuses étrangères», j'ai capoté.

Le cas de Katia m'a beaucoup touché. Elle et son mari vivent en Moldavie dans la pauvreté extrême, la misère; Katia, enceinte, se fait promettre un emploi à l'étranger par une bonne femme, mais en réalité, elle se fait vendre à son insu en tant qu'«esclave sexuelle» à un proxénète. Elle sera transportée clandestinement en Turquie. Son mari la cherche et réussit à entrer en communication avec les ravisseurs en se faisant passer pour un proxénète qui veut acheter Katia (sa propre femme!). Il n'est pas rare qu'une femme soit revendue plusieurs fois et se retrouve clandestinement dans plusieurs pays différents, toujours enfermée dans des maisons closes et sans revenue; de plus, souvent battue quotidiennement, forcée d'avoir des relations sans condoms, droguée, ces endroits possèdent des barreaux et sont tout simplement des maisons d'«abattage», c'est-à-dire que la femme est forcée de faire autant de clients qu'il y en a, ça peut aller des fois jusqu'à 20 en une journée. Autrefois, on retrouvait ce genre de maisons dans le red light de Montréal même: la femme était payée et «consentante», mais une «passe» équivalait à un verre d'alcool frelaté! Souvent, la femme n'avait pas le temps de se lever entre deux clients pour aller se laver... (voir le livre de Daniel Proulx, «Le Red Light de Montréal»)

Katia finit par rentrer à la maison seule: un client a eu pitié d'elle et l'a acheté. Autrement, le mari n'aurait jamais revu sa femme qui était, en plus d'être violée quotidiennement, menacée de mort à cause des appels insistants de celui-ci et sur lequel les ravisseurs avaient des doutes (ils croyaient que c'était un agent de l'Interpol). Katia est revenue, mais elle est brisée, elle n'est plus la même. Elle a été obligée de se faire avorter, et, on ne nous le dit pas dans le documentaire, mais elle est probablement séropositive comme plusieurs de celles qui s'en «sortent»...

C'est ça qui m'a arraché le coeur, le fait que ces femmes ne s'en sortent finalement jamais même si elles sont libérées un jour. Le pays dans lequel elles vivent est si pauvre, que même une d'entre elles qui a été libérée a décidé de retourner en Turquie pour travailler comme prostituée afin de payer les frais médicaux de son jeune frère malade en Ukraine. C'est terrible d'être acculée à faire de tels choix.

Et pour terminer, voilà le boutte du boutte : le proxénète de Katia est capturé par la police. Katia décide de témoigner avec d'autres femmes victimes de cette ordure. Aucune d'elles n'est avisée de la date du procès, donc aucun témoignage n'est entendu et la sentence est rendue: 5 ans de probation!!! Ces femmes vivent un véritable calvaire et luttent quotidiennement pour survivre; elles sont enlevées, violées, battues, on les force à contracter des maladies vénériennes et lorsqu'elles sont libérées (si ça se produit) et qu'elles réussissent par chance à reconnaître leurs ravisseurs, elles n'ont même pas la justice comme consolation parce que leur gouvernement et la magistrature sont corrompus de fond en comble. Dans ces pays, lorsqu'il y a des rafles, ces femmes sont tout simplement considérées comme des «prostituées de plein gré», et non comme des «esclaves sexuelles» : ainsi, leur calvaire se poursuit puisque c'est maintenant le système qui les persécute. Elles sont rapatriées dans leur pays et c'est sur elles que tombent le blâme et la honte: elles sont rendues coupables de prostitution en pays étranger...

500 000 femmes par année sont victimes d'esclavage sexuel.

La distraction est une forme de concentration

On me rappelle quelque fois mon air «distrait»...

Désolé, mais je ne suis pas «distrait», je suis seulement concentré sur «autre» chose...

Hey les filles: nous aussi, les gars, on pense juste à «ça»... :D


Derrida, sur les animaux

Les écoeurants

Vous pourrez me répondre que c'est juste une émission de télé et que c'est fait pour provoquer un peu, mais je m'en crisse, je trouve ça écoeurant pareil.

Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué, mais lorsqu'on laisse une personne commencer à faire le mal, elle s'enhardit et progresse dans la gravité de ses méfaits. Pour cela, nous n'avons qu'à observer les «criminels», qui, pour la plupart, commencent par de petits délits pour finir par de plus gros et se faire attraper à cause de la trop grande confiance qu'ils prennent en eux-mêmes. C'est pourquoi il n'y a aucune excuse pour ne pas intervenir tôt et de façon vigoureuse: le but est de dissuader ces personnes de commettre des actes qui peuvent nuire aux autres, aux animaux, à l'environnement.

Pour revenir à l'émission de télé, j'ai vu un lion se faire abattre par des chasseurs; j'ai passé près de pleurer lorsque j'ai constaté que l'animal luttait désespérément pour sa survie, mais j'étais en public, alors je me suis retenu. Le chasseur en question, un homme très «courageux» avec son gros fusil, un macho abruti drapé dans sa veste de safari, se félicitait d'avoir réussi à abattre l'animal alors qu'il se jetait sur lui, furieux, après avoir reçu sa première balle. On dit toujours : «la vie de l'être humain passe en premier», je m'excuse!! mais l'homme terrasse la nature, détruit tout, saccage, massacre, pille, viole, tue : vous aimez ça vous? Vous trouvez ça beau le sang des victimes qui coule à flot partout? Les prières ont fait leur temps, surtout quand on s'adresse à des sourds. Il faut intervenir concrètement sur le terrain et éduquer les gens, leur apprendre à vivre.

Vous voyez, nous avons des abrutis qui trouvent ça beau un lion, alors ils le tuent... Pour en faire un tapis, vendre ses crocs, son pénis, réduire en poudre sa patte droite, et pourquoi pas, se faire un petit steak de lion. La «beauté» n'entraîne aucun comportement éthique précis ou nécessaire, c'est pourquoi on ne peut rien tirer de l'art ou de l'esthétique pour l'éthique. Le repliement d'Adorno sur l'art et la musique est complètement inutile pour résoudre la situation actuelle.  Hier on me rapportait qu'on a saisi au-dessus de 200 défenses d'éléphant, ceci veut dire qu'on a abattu au moins 100 éléphants pour prendre leurs défenses et les laisser là. Je parlais à une travailleuse sociale il y a quelques années, et elle me disait déjà, à son retour d'Afrique, qu'il ne restait plus grand-chose là-bas : les braconniers ont tout tué...

C'est le même principe avec le capitalisme : nous avons un endroit paradisiaque rempli de fleurs, d'arbres et de végétations rares; le chant des oiseaux y règne et se mêle au bruissement des ruisseaux: le capitaliste arrive et ne voit pas la «nature enchanteresse», il voit le «potentiel commercial». Donc, il rase tout et construit des parkings et des condos. C'est avec ce genre d'abrutis que nous sommes pognés partout. L'idéologie consumériste est sûrement une partie du problème, l'autre partie, ce sont ceux qui y adhèrent. L'homme devient de plus en plus insatiable, et le système capitaliste encourage et promeut cette insatiabilité qui nous conduira tous au désastre: c'est une chaine logique, et ça prend des têtes pour savoir comment ça fonctionne et comment se dépêtrer socialement, collectivement, mondialement, de cette foutue merde.

mardi 28 décembre 2010

Journal d'Etty Hillesum

«Vendredi 3 juillet 1942.
[...] Bon, on veut notre extermination complète: cette certitude nouvelle, je l'accepte. Je le sais maintenant. Je n'imposerai pas aux autres mes angoisses et je me garderai de toute rancœur s'ils ne comprennent pas ce qui nous arrive à nous, les Juifs. Mais une certitude acquise ne doit pas être rongée ou affaiblie par une autre. Je travaille et je vis avec la même conviction et je trouve la vie pleine de sens, oui, pleine de sens malgré tout, même si j'ose à peine le dire en société.
La vie et la mort, la souffrance et la joie, les ampoules des pieds meurtris, le jasmin derrière la maison, les persécutions, les atrocités sans nombre, tout, tout est en moi et forme un ensemble puissant, je l'accepte comme une totalité indivisible et je commence à comprendre de mieux en mieux - pour mon propre usage, sans pouvoir encore l'expliquer à d'autres - la logique de cette totalité. Je voudrais vivre longtemps pour être un jour en mesure de l'expliquer; mais si cela ne m'est pas donné, eh bien, un autre le fera à ma place, un autre reprendra le fil de ma vie là où il se sera rompu, et c'est pourquoi je dois vivre cette vie jusqu'à mon dernier souffle avec toute la conscience et la conviction possibles, de sorte que mon successeur n'ait pas à recommencer à zéro et rencontre moins de difficultés. N'est-ce pas une façon de travailler pour la postérité? [...]»
          Extrait du journal d'Etty Hillesum, Une vie bouleversée, Points, p.144

Un an et quelques mois plus tard, le 30 novembre 1943, Etty Hillesum meurt à Auschwitz...

Journal de Warhol

«Dimanche 29 juillet 1984.
J'ai emmené tout mon vieux pain dans le parc pour essayer de le donner aux oiseaux, mais ils ne sont pas venus et je les ai détestés. [...]»
          Extrait du journal d'Andy Warhol, Grasset, p.580

C'est encore plus drôle lorsqu'on pense au fait que Warhol était multimillionnaire... Il emmène son «vieux pain», et en plus, il déteste les oiseaux parce qu'ils ne le mangent pas! Faut le faire!

lundi 27 décembre 2010

Réflexions sur l'amour et la mort

«La toujours nouvelle banalité de chaque mort n'est pas sans analogie avec la très ancienne nouveauté de l'amour, avec la très vieille jeunesse de tout amour: l'amour est toujours neuf pour ceux qui le vivent, et qui prononcent en effet les mots mille fois redits de l'amour comme si personne ne les avait jamais dits avant eux, comme si c'était la première fois depuis la naissance du monde qu'un homme disait la parole d'amour à une femme, comme si ce printemps était le tout premier printemps et ce matin le tout premier matin; l'amoureux est devant cette toute neuve matinée et cette toute neuve aurore comme un être inlassable devant une chose inépuisable. Ici tout imitateur est un inventeur et un initiateur, toute recréation une création, tout recommencement un premier commencement. Depuis qu'il y a des poètes, et qui chantent, comment trouve-t-on encore quelque chose à dire sur l'amour? Et pourtant, c'est un fait: chacun de ceux qui l'éprouvent a son témoignage inédit, son expérience sans précédent, sa contribution originale à apporter; c'est un domaine où tout le monde est compétent!»
          Jankélévitch, La Mort, p.8

«La mortalité des mortels a beau être inlassablement confirmée, inépuisablement vérifiée par des millions de morts individuelles, toutes les vies, depuis que le monde est monde, ont beau se terminer inévitablement et invariablement par le triomphe de la mort, on dirait que cela ne suffit pas; que cette invincibilité n'est pas encore assez probante; qu'une mortalité si abondamment prouvée et surprouvée a besoin de quelque preuve supplémentaire... Vraiment, la démonstration n'est-elle pas encore faite? Mais non, elle n'est jamais faite; la mort effective de quelqu'un, comme toute effectivité, nous apporte toujours un élément d'inédit et d'imprévu.»
          Jankélévitch, La Mort, p.13-14

Journal du quelque chose

1.Je trouve minable tout ce qui me fait penser au cul. Je suis dans une phase «tendance à mépriser le sexe»...

2.On dirait que ma conscience se dédouble et que je deviens spectateur de moi-même en tant qu'«être assoiffé de sexe et de beauté» et ça m'énerve...

3.Je ne suis plus dans mes instincts... Je sens la mécanique de moi-même, des individus et des choses... Ça fait scriche scriche dans le monde...

4.Je m'éparpille dans mes lectures comme dans un buffet chinois, et je ne sais pas pourquoi...

5.Si j'avais à m'identifier à un animal, ce serait à un écureuil qui saute de branche en branche et qui ne parvient à rien de bon, et ça me tape...

6.Pourquoi n'ai-je jamais réussi à avoir aucun «contrôle» sur moi-même? De l'inutilité des «idées» et de la «volonté»...

7.Suis-je plus «sauvage» que les autres, plus dur à dompter?

8.Chien de traîneau: loyauté, endurance, indomptabilité... tiens, tiens, tiens... Claquer le fouet, mais ne jamais frapper les chiens de traîneau... Ils ont le sens inné de tirer et de courir, alors pousse pas trop loin bonhomme...

dimanche 26 décembre 2010

Quelques vérités du temps des Fêtes

1.Dans les réunions de famille, ceux qui parlent plus fort sont ceux qui ont raison. C'est comme dans la vie de tous les jours finalement, et en politique...

2.Ma mère a encore réussi à m'embrasser drette sur la bouche en suivant mes lèvres, et ça m'énerve... Je lui ai tenu le visage à deux mains pour pas qu'il bouge et que je puisse l'embrasser sur les joues lors de l'accolade de départ...

3.On mange, on mange, pis on boit non-stop, on dirait qu'après deux jours on ne digère plus...

4.Je suis venu à détester Noël et à avoir hâte que ça finisse...

5.À chaque fois que j'essaie de parler, on m'enterre, alors je reste tout seul dans mon coin, je bois et je ferme ma gueule. Bande de cons...

6.C'est le moment de l'année auquel on découvre à quel point les gens sont flasheux et superficiels...

7.Les gens sont «précieux» et gratteux à la fois, pourtant, deux «qualités» qui devraient être contradictoires...

8.Le Père Noël s'appelle en réalité «Costco»...

9.Si on peut nous passer de la piquette de l'an passé, on va le faire...

10.L'art est long, la vie est courte: les gens se retrouvent pris dans des cases...

11.Les «qualités» ne sont pas transférables, et ce qui s'«apprend» n'est souvent pas d'une grande utilité dans la vie de tous les jours...

12.Les Grecs disaient que la marque du savoir, c'était d'être capable d'enseigner ce que l'on «sait»... Ne mettons-nous pas justement trop l'emphase sur le savoir? Cela s'applique parfaitement aux mathématiques par exemple, parce que les Grecs étaient férus de math, mais ce n'est pas parce qu'une personne est capable d'enseigner le théâtre ou la littérature qu'elle est une bonne comédienne ou une bonne écrivaine... Il y a une marge... Ainsi, la capacité de pouvoir «enseigner» une chose, donc, le fait de la «savoir», n'est pas tout, et même, est loin d'être tout...

13.Les «enseignants» mériteraient bien souvent de se faire remettre à leur place... En tant que société, nous les avons peut-être trop longtemps mis sur un piédestal... L'«enseignement» est trop valorisé pour rien... Ce ne sera toujours qu'un «savoir de laboratoire», en habit, et qui «paraît» bien...

14.Je passe rarement une journée sans boire un peu d'alcool depuis 3 ans environ... Alors, quand arrive le temps des Fêtes avec ses excès, je suis rarement saoul, l'alcool ne fait plus effet... pis en plus, je suis écoeuré d'en boire...

samedi 25 décembre 2010

Soeur Sourire: un modèle de «mauvais choix»

Voici les paroles de son tube le plus connu:

«Dominique-nique-nique s'en allait tout simplement,
Routier pauvre et chantant.
En tous chemins, en tous lieux, il ne parl'que du Bon Dieu,
Il ne parl'que du Bon Dieu....»

Voilà: vous l'avez dans la tête pour 10 ans minimum, comme tous les bons vers d'oreille...

Bon. J'ai écouté le film avec Cécile de France, actrice déjà de laquelle je ne sais quoi penser... Je l'ai vu dans Haute Tension, un excellent film d'ailleurs, et je crois qu'elle fait mieux dans l'horreur... Bref, elle serait peut-être mieux pour d'autres genres de films, mais de cas-ci, faisons donc exception, elle se prête possiblement à merveille au rôle de «Soeur Sourire»: un être hybride, ambivalent, ambigu, ni entièrement croyante, ni entièrement débauchée, ni aux hommes, ni aux femmes, ni à la musique, ni au commerce, ni pauvre, ni riche, ni homme, ni femme... CQFD: Cécile de France.

Mon impression du film: Jeanine Deckers alias «Soeur Sourire», nom trouvé par les bandits de la compagnie Phillipse, donne l'impression d'être «asexuelle», dans le film à tout le moins... Elle semble fascinée par les beaux corps nus de femmes, mais en même temps, elle essaie d'aimer les gars... Mauvais choix: car elle est possiblement une véritable lesbienne... Mais nous ne le saurons jamais vraiment dans le film: elle caresse les mains de son amie Annie Pécher (Sandrine Blancke), se colle sur elle, prend un bain toute nue avec elle (où on voit les beaux petits seins de Sandrine), et c'est tout, le film ne va pas plus loin... C'est désolant pour les mecs amateurs de minouchage entre femmes, car Sandrine Blancke est une belle femme avec laquelle on aurait envie de commettre plusieurs péchés... Curieusement, la véritable «Annie Pécher» était plutôt un laideron, mais bon, la beauté, ça vend...

En ce qui concerne les «mauvais choix»: elle n'aurait pas dû, premièrement, entrer au couvent, mais une fois là, elle aurait dû y rester... Elle arrive à une époque de grands changements qui fait qu'en l'espace de quelques années, ses morceaux à dimension «sociale» comme La pilule d'or, on l'air décalés... Bref, elle a l'air nounoune à côté des hippies déniaisés qui ne sont pas loin... Elle veut apporter de grands changements au sein de l'Église, qui en principe, devrait la bouleverser totalement et changer complètement sa nature, puisque c'est à la base une institution «fermée», mais elle veut en faire une institution «ouverte», sans cependant quitter tout simplement l'Église, pour laquelle elle est trop «grande», trop «big», trop «expressive»...

En effet, Jeanine Deckers a quelque chose qui relève du «génie», même si elle ne sait pas ce qu'elle veut et qu'elle fait tout le temps les mauvais choix et arrive toujours au mauvais moment... En ce sens, en plus d'être un modèle de «mauvais choix», c'est aussi un modèle de «mauvais timing»... Elle arrive près d'une époque sur le point de s'«ouvrir», mais l'Église a encore trop de pouvoir sur l'opinion publique, ce qui fait que son message «provocateur» ne passe pas et qu'elle est barrée de partout...

De plus, lorsqu'on y pense bien, on se dit que sentant le grand succès avec sa pièce, elle aurait dû quitter le couvent avant de signer avec le label qui donnait tout à la compagnie (95%) et le reste au couvent (5%)... Pourtant, ç'aurait dû être l'inverse en terme de pourcentage si elle voulait faire une «bonne action», mais bon... Ce sera une artiste de plus qui se sera fait exploiter à mort, en plus de ne pas donner l'argent aux bonnes personnes...

On se dit aussi qu'il y a eu «injustice» et que les droits et les profits auraient dû lui revenir, mais c'était chose impossible, puisque pour être dans les «ordres», il faut faire «voeu de pauvreté»... On se dit alors qu'elle aurait pu tout simplement faire son chemin à part, se défroquer, et devenir millionnaire avec ses tubes, mais le nom de «Soeur Sourire» sous lequel tout le monde la connaissait ne lui appartenait pas... On se dit alors que c'est le fait d'être entré au couvent qui a tout gâché, mais, pour commencer, elle ne serait pas devenue aussi «big» si elle avait été une simple civile... Sa condition de succès était d'être une «soeur», mais cette même condition l'empêchait, par le fait même, de profiter de son succès... Bref, on n'est pas loin de la situation inverse de Milli Vanilli, puisque c'est comme si elle avait chanté en secret pour une autre personne... Elle essaie de faire surface et de dire «C'est moi Jeanine Deckers qui l'ai chanté!», mais personne ne la connait, et personne ne veut la connaître, surtout si c'est une défroquée...

Finalement, Jeanine commet le péché, irréparable à l'époque, et se défroque... Le film laisse penser que le «péché» qui perdra Jeanine est le péché d'«orgueil»... C'est vrai en un sens, mais c'est le propre de tout artiste d'être fier de ses créations et de son succès. Bref, le véritable péché de Jeanine Deckers aura plutôt été d'être «en avance» sur son temps, mais avec des habits du «passé»...

vendredi 24 décembre 2010

Les chiffes molles

Je n'ai jamais aimé les «chiffes molles», c'est-à-dire, ceux qui ne font pas de sport, ceux qui ne sont pas capables de faire du sport, ceux qui n'ont jamais fait de sport, ceux qui ne veulent pas faire de sport, ceux qui ne veulent pas forcer, ceux qui ne ressentent pas le besoin de pousser, tirer, soulever, lancer, courir, pomper, rusher, etc.

Je ne comprends pas ceux qui ne ressentent pas le besoin de se dépasser physiquement, de se pousser à bout, de pousser à bout la machine, de souffrir, de se sentir en forme, plus fort, d'être plus fort, de se sentir beau, dur, en contrôle de soi-même, etc.



Oui, c'est mon idéologie, l'idéologie du sport et des gyms et de la forme et pourquoi pas, de Kellogs.

On peut bien chialer que c'est dur faire du sport, que c'est plate faire du sport, mais il faut en faire, il faut bouger nos gros culs, sortir de notre torpeur et s'activer le body.

On est tellement lâches qu'on préfère acheter des machines cheap à la télé pour se donner bonne conscience, faire des promesses à son chum ou à sa blonde, l'utiliser deux ou trois fois, puis, la câlisser dans un garde-robe, en dessous du lit, dans le grenier, dans un coin vacant ou dans le garage forever... Personnellement, je trouve que cela en révèle beaucoup sur la mentalité et la personnalité de ces individus: des câlisses de mous et de molles, physiquement ET psychiquement parlant... Comme disait notre cher Juvénal: Mens sana in corpore sano...


Donc, on préfère s'effouarer dans un divan et manger des chips et de la pizza en buvant du coke, pourtant, on trip sur les poules super slims et les mecs bâtis à la Arnold...

Mais c'est pas non plus en faisant deux ou trois steppettes sur une machine qu'on devient en forme... Ces machines-là, qui valent pas d'la marde, c'est à ceux qui ne savent pas c'est quoi faire de l'exercice qu'elles se vendent le mieux...

Je me démène dans un gym en forçant sur plusieurs machines et en brûlant les tapis roulants et je dépense à peine 500 ou 600 calories... ce qui équivaut, en terme de sale bouffe, à un gros 2 biscuits cochons triple chocolat.

Alors, comment espérez-vous perdre une once de votre belle grosse graisse en gigotant sur un seul appareil sans trop vous essouffler? C'est pas réaliste...

jeudi 23 décembre 2010

Exercices sur le «dedans»

Marion, top model de 22 ans et trois quarts, ne veut pas qu'on apprécie seulement son «extérieur», c'est-à-dire, son apparence corporelle, son enveloppe charnelle, son corps divin et sublime, mais elle veut qu'on l'estime aussi pour son «dedans»...

Qu'est-ce que le «dedans»? Voilà une grande question philosophique et spirituelle depuis au moins Wittgenstein et son «langage privé». En fait, le «dedans», c'est la spiritualité, l'intérieur, le côté inside des choses.

C'est aussi, tout dépendamment du point de vue selon lequel on se place, l'«intérieur» du corps humain, plus particulièrement dans ce cas-ci, l'intérieur de la chatte de Marion, mais ce serait commettre un contresens que de parler ainsi du «dedans» de Marion. Le dedans de Marion n'est pas cela. L'expression «Mets-la dedans» est aussi à entendre, ici tout particulièrement, au sens spirituel seulement, etc.

Anaximandre et Descartes

Voici la parole d'Anaximandre (610 av. J.-C. - 546 av.J.-C.) analysée par Heidegger: «Penser et être sont le Même».

C'est probablement l'origine de la fameuse parole de Descartes (1596 - 1650): «Je pense, donc je suis».

Personnellement, je trouve que cela n'a aucun sens, mais bon... C'est discutable. Pourquoi?

Parce que bien souvent, l'on n'est pas celui qu'on pense, et l'on ne pense pas celui qu'on est, on aime mieux être autre chose, quelqu'un d'autre, se croire autre, etc., c'est beaucoup plus divertissant de rêver un peu, de se tromper d'aplomb, et après, bien plus tard, le coup de masse fait d'autant plus mal, cela ajoute toujours un peu plus de «piquant» à la vie, etc. L'homme est la plupart du temps un Weg-sein selon Heidegger, c'est-à-dire un «ne-pas-être-là», autrement dit, il se prend effectivement pour un «autre»...

Ça fait toujours un peu plus «dramatique», un peu plus «intéressant» et «captivant» lorsqu'on avoue enfin, tragiquement: «Finalement, après toutes ces années à m'illusionner sur mon compte, je n'étais pas celui que je pensais...»

Il ne faut jamais oublier le facteur «comédie humaine» de l'existence...

En effet, à quoi cela nous servirait-il de dire sincèrement que nous savons qu'en réalité nous ne sommes tous que de pitoyables merdes, hein? :D

mercredi 22 décembre 2010

À propos de Russell Williams...

J'ai comme la plupart d'entre vous suivi un peu les nouvelles à propos de ce tueur «en série» (concept inventé par les Américains)...

Je ne prendrai pas la défense de ce militaire de haut grade, puisque les actes qu'il a commis sont bien entendu graves et inacceptables...

Cependant, lorsque j'écoutais les émissions de radio, l'on parlait souvent d'un «psychopathe», d'un «malade», d'un individu souffrant d'une «double personnalité» voire davantage, d'un «déséquilibré mental», etc. Tous ces qualificatifs pointent vers la maladie mentale, pourtant l'on se gardait bien de qualifier ce tueur de «malade mental»... Pourquoi donc?

Parce que les médias ont besoin de leur cirque médiatique...

Et c'est pourquoi l'on publie des photos humiliantes du militaire portant des bobettes de femmes, que l'on crie vengeance sur toutes les tribunes, voire qu'il faudrait l'exécuter au plus rapide, etc., plutôt que de s'interroger sur la frontière entre la «folie» et la «criminalité»...

Les leaders d'opinion se régalent de tout ça, et ça m'écoeure profondément... Parce que cet individu est probablement un véritable «malade mental», et non un simple criminel comme les autres...

Je trouve aussi que le gouvernement ajoute à la stupidité vengeresse et émotive des médias en lui retirant ses médailles, sa pension, etc., et en cherchant à l'humilier et à le punir encore davantage... C'est cette volonté de «châtiment», cet acharnement au châtiment envers un possible malade mental que je ne comprends pas... Puisque, de toute façon, ce criminel n'a aucune chance de réhabilitation dans une institution carcérale régulière... Et je doute même que le traitement en institut psychiatrique puisse vraiment garantir que cette personne sera un jour «normale»...

Qui prendrait la chance?

Il faut donc croire que l'être humain une fois «endommagé» n'est pas vraiment réparable, et qu'il ne nous reste donc, en tant que gouvernement, médias, public et forces de l'ordre, à bucher dessus ad infinitum...

Autrement dit, on fait possiblement de «malades mentaux» des «martyrs» du système de justice... Je pense ici au cas évident de psychopathie de Charles Manson qui continue à moisir en prison, alors que sa peine est depuis longtemps terminée... Cet individu ne semble pas être «guérissable» et il reste toujours aussi violent... Il échoue à chaque fois devant la commission des libérations conditionnelles parce qu'il promet qu'il va «tuer tout le monde en sortant»... Je pense aussi à William Fyfe qui était, apparemment, un «si bon gars» dans la vie de tous les jours, mais pourtant, aussi un tueur impitoyable... Un autre cas de «double personnalité»?

C'est de cette façon que je vois ça...

Qu'on n'arrive pas à bien distinguer ce qui relève de la «maladie mentale» de ce qui relève de la simple «criminalité», c'est-à-dire de la «mauvaise intention»...

Où est la frontière entre les deux?

De la cruauté de l'être humain...

Je feuilletais l'autre jour un magazine dont le thème du mois était la peine de mort: «Est-ce que la guillotine n'inflige-t-elle pas un supplément de souffrance au condamné?» Grande question... En effet, selon certains chercheurs de l'époque, la tête coupée continuerait à «vivre» quelques secondes, voire quelques minutes... La perspective est terrifiante... Se voir tomber au fond du bac, ensuite se faire prendre par les cheveux et voir la foule crier de contentement devant le spectacle de notre tête coupée... C'est à lever le cœur...

Je comprends maintenant pourquoi les peines de mort ont été progressivement abolies... Des questionnements ont fait douter le public, voire, ont écoeurés celui-ci... Après avoir lu un peu plus loin sur l'écartèlement et la roue, je me suis dit qu'une chance que l'homme mourait après une certaine dose de souffrances, sinon on trouverait le moyen de lui en infliger davantage et ça ne finirais jamais.... Par exemple, si les membres pouvaient repousser ou se réparer rapidement, on attendrait qu'ils repoussent ou se réparent pour les recouper ou les arracher ou les briser ad infinitum... La mort, vue de cette façon, est salvatrice...

Jusqu'où faut-il «payer»? Et qu'est-ce que le «crime» lorsqu'on constate que tous les gouvernements, c'est-à-dire ceux-là mêmes qui administrent la peine, sont corrompus?

lundi 20 décembre 2010

Pensées pour moi-même...

Je reviens de faire une longue marche sur le Mont-Royal... Suis parti vers 3:45 cette nuit, j'ai marché seul dans la bruine glacée... Je me sentais bien, toutes sortes de pensées me traversaient l'esprit... J'avais apporté avec moi le livre La Mort de Jankélévitch que je venais justement de commencer à lire dans la cuisine...

Pensées marquantes une fois près du belvédère du Mont-Royal: santé, bonheur, succès: choses importantes... Ma santé est relative, mon bonheur est relatif et mon succès de même... Au bout du compte, je ne sais pas quoi penser de ma vie... Je suis découragé...

C'est dans nos moments de «folie» que nous sommes le plus heureux... C'est de ceux-là qu'on se souvient le plus longtemps et qu'on aime à se remémorer... En revanche, ce qu'on regrettera le plus, c'est de ne pas avoir été assez «fou», d'avoir trop hésité, etc.

Aussi: lorsque j'essaie de me souvenir de mes «baises», rien ne me vient jamais à l'esprit: je n'arrive pas à «revivre» ces moments... Par contre, je me souviens très bien des sentiments amoureux que j'aie eus pour une personne... C'est ce qui reste... De l'importance du véritable amour... Celui qui nous fait autant de bien que de mal... Mais vaut mieux cela que rien du tout... Up and down constant de l'existence... Les up sont plaisants, enivrants, exaltants, les down sont inévitables et douloureux, voire pénibles... Comment un amour «naissant» peut-il rester «naissant»? C'est pourtant celui-là qu'on veut pour toujours, alors que c'est impossible...

L'ivresse sexuelle, l'ivresse amoureuse, l'ivresse des grands projets... Et pourquoi pas, tant qu'à y être: l'ivresse de l'alcool... Et le «mal de bloc» subséquent...

Il faut lutter à tout moment contre le rétrécissement du champ de la conscience...

Mais ce rétrécissement est inévitable, et courant, et nécessaire...

On ne peut pas toujours avoir la big picture en pleine face...

En gravissant une montagne, ça aide à s'«élever», à élever l'esprit...

C'est pourquoi j'aime les montagnes... Mais après un moment, ça ne fait plus rien, on ne «voit» plus rien, ça ne fait plus travailler l'esprit et il faut redescendre... C'est comme la plus belle qu'on veut à tout prix: une fois trop près, on ne voit plus rien, et l'on ne sait plus ce que l'on a, ni la chance que l'on a... Il est inévitable que celui qui est censé être au «Paradis» avec la plus belle femme du monde, ne goûte pas son plaisir... Alors, à quoi bon courir après la beauté esthétique?

J'ai essayé de faire un «voeu» là-haut, tout seul que j'étais dans l'obscurité... Je suis resté de longues minutes à observer la ville en attendant que ça vienne... Puis, je n'ai pas été capable de me souhaiter quoi que ce soit à part des banalités comme: «santé, bonheur, succès...» Je me sentais idiot... C'était peut-être l'air trop frais qui m'avait engourdi, je ne sais pas... J'avais rien à me dire, rien à me souhaiter... J'étais seulement «down», même si j'étais «en haut»...

Pourquoi «down»? Parce que... Comme j'ai dit: je ne sais pas quoi penser de ma vie... Je ne me sens pas bien... Je ne sais pas si j'aime mon travail, je ne sais pas si j'arrive à me réaliser, je ne sais pas si mes «projets», aussi vagues soient-ils, sont les bons, j'ai comme une lassitude au coeur...

Ma vie est lourde... Je suis tanné de tout ça... Je ne sais pas quoi faire pour retrouver mon entrain, ma joie de vivre, mon envie de faire quelque chose...

Je me sens comme «mort»...

Je n'ai plus de «but», je n'ai plus d'objectif, je n'ai plus de vision de mon avenir...

J'existe comme les vaches qui broutent dans les champs...

Meuuuuuuuuuh...

vendredi 17 décembre 2010

Reflexionen über das Leben...

Je ne crois en rien et je ne suis d'aucun parti... J'étudie les idées politiques et les croyances religieuses et je ne colle jamais à rien... Je ne sais pas pourquoi, je suis imperméable à tout, je ne suis sûr de rien, je n'ai aucune conviction...

Il en a toujours été ainsi, ou presque... Je «ballotte» comme Hölderlin...

En fait, j'ai déjà été un incorrigible «idéaliste», et cela fut la plus grande erreur de ma vie, mais hé! Qu'est-ce que vivre sinon être en permanence dans l'erreur!

Une journée, les hommes sont la valeur absolue, et l'autre, ils ne valent guère mieux qu'une meute de poux... Vraiment, je regarde la nature, et je me demande pourquoi nous aurions plus de valeur que le reste... Pourquoi diable la vie humaine aurait-elle une valeur «absolue» comparativement au reste? Lorsque j'observe ces pauvres animaux que nous mettons en cage, ces poulets qui ne semblent vivre que pour devenir des Mec Poulet, ces vaches que nous ne faisons que siphonner comme des machines pour produire du lait, ces animaux qui se font enfermer et gazer pour surpop, ces autres dont on enlève cruellement la fourrure et qu'on laisse mourir dans un bac, etc., je me dis qu'on est tous une grosse gang de salauds et de rapaces... Notre inconscience nous rend parfois comme ça, mais surtout notre «grosseur» en tant que population, parce qu'on ne peut pas être partout à la fois et régler tous les problèmes...

Pensez-y: les enfants sont encore utilisés dans certains pays pour travailler 12 heures par jour par des véreux qui les exploitent... Ces véreux sont traités comme des rois dans leurs pays... Pourquoi? Essayez donc de savoir pourquoi la bête humaine se laisse exploiter de cette façon... Voilà un grand mystère... Pourquoi ce sont toujours les méchants qui règnent et qui ont tout? Nous sortons nous-mêmes à peine de l'esclavage «légal»... Mais il y aura toujours d'autres sortes d'esclavage... Parce qu'il y aura toujours un homme qui préfère qu'un autre homme travaille à sa place, pendant que lui se pogne le cul...

Paradoxalement, même si je suis un intellectuel universitaire, je pense comme les gens les plus simples: je crois en la bouffe et aux belles femmes, mais au deuxième degré... J'aime aussi relaxer tranquille chez moi dans mon lazyboy ou au café: ça aussi c'est important, que dis-je? c'est capital!

Pour les «idées», on repassera... J'aime mieux en rire et les critiquer, car selon moi, les hommes sont juste bons «à se casser la gueule», comme disait un certain Cioran...

Ça devient tranquillement une conviction toute cette merde, quoique, ça devient par le fait même assez chaud et confortable... :D

[Non terminé. Nuancer un peu, parler aussi des gens bons, puisque je suis censé croire à «rien», etc.]

À propos des «idées»...

Je lisais hier aprem un billet de Carl Boileau à propos de Richard Martineau qu'il appelle affectueusement «Riri le clown», ça commence bien... J'ai trouvé le billet assez drôle, assez radical justement, peut-être un peu trop, après tout... Pourquoi?

Parce que je me dis qu'il ne sert pourtant pas à grand-chose de s'acharner sur des chroniqueurs tels Martineau ou Lagacé ou Filion ou Proulx ou Arcand ou Arthur... Pourquoi?

Pour la simple raison que si ce n'est pas ceux-là qui font la job, ce sera d'autres... Alors, je me demande réellement à quoi sert-il de s'en prendre à des têtes individuelles? - À rien. C'est tout le système à l'arrière-plan qui est pourri... Et c'est là que se trouve l'erreur la plus grave: de penser qu'en coupant une tête, on a gagné la partie... Pourtant, on coupe régulièrement des têtes à tous les gangs criminels du monde, et elles repoussent toujours aussi régulièrement...

L'erreur dans ce genre de critique consiste à croire que le peuple est en général au même niveau qu'un intellectuel universitaire, alors que c'est loin d'être le cas... Ma critique envers ceux qui croient aux «idées», la voici : le peuple en général ne comprend pas les «idées», il comprend ce qui satisfait son estomac et sa libido.

Il faudrait peut-être au moins tenir compte de l'avertissement des philosophes, car ils ne seront, après tout, jamais rois...

mardi 14 décembre 2010

Un mot sur la liberté

« Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d’avoir, et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent » - Spinoza, Ethique, III, 2, Scolie
Cette citation est une gracieuseté de Gabriel qui réfléchit sur la liberté sur son blogue et dont j'ai lu le billet ce matin.

Comme je disais dans mon commentaire à ce billet, notre «liberté» nous permet tout juste de savoir que nous ne sommes pas «libres»... Cela semble être un paradoxe, mais non. C'est la définition de «liberté» qui pose problème, l'idée est encore trop empreinte de la liberté «politique».

J'ai des instincts, je peux dire non à ceux-ci, je peux dire non à la vie, je peux de même préméditer un acte, etc. Les «instincts» ne sont pas une «non-liberté», ce ne sont pas des chaînes... ils sont ce qui me permet d'«être»...

Dire que nous ne sommes pas libres à cause de notre corps, c'est retomber dans les fausses dualités du corps et de l'esprit, etc.

Ce que Spinoza nous dit, c'est que je ne suis pas «libre», car j'ai des instincts, car j'ai un corps...

Le corps est un tombeau? Vraiment? En revanche, il est peut-être un tombeau si je REFUSE mes instincts...

Par exemple, je suis attiré par les femmes, la nature en a décidé ainsi: si je refuse de suivre mon instinct, c'est-à-dire qui est d'être attiré par les femmes, effectivement, je serai malheureux et mon corps sera comme un tombeau...

Je peux choisir entre différentes femmes, en ce sens, j'ai une «liberté de choix», mais je ne peux choisir de ne pas aimer les femmes ou d'aimer les hommes par exemple, ou les chèvres, ou peu importe...

Ce qui m'attire, c'est le corps nu d'une belle femme: c'est ma définition du «beau» en quelque sorte. Puis-je dire pourquoi je trouve ce corps «beau»? -Oui: pour ses courbes, ses formes rondes et élancées, sa fermeté, son teint, etc. Mais si nous continuons et que nous poussons un peu plus loin le questionnement: pourquoi ces formes rondes, courbes, élancées, la fermeté et le teint sont-ils de «belles choses», de belles qualités corporelles à posséder? Pourquoi un «beau» sein est-il «beau»?

C'est là qu'on se heurte aux limites du questionnement... Effectivement, nous ne sommes pas libres d'aller plus loin... Mais ce questionnement, admettons que nous croyons pouvoir le pousser jusqu'à une certaine réponse, suppose un «panlogisme», pire encore, il suppose une fin dans le questionnement, mais justement! Si le questionnement se termine, si l'on parvient à une «réponse» ultime, cette réponse ne peut constituer une réponse! Car derrière cette «raison», il doit y avoir une autre raison, et ainsi de suite, à l'infini! Bref, ce qu'on a découvert là, c'est le «principe de raison»...

Ce que nous dit le «principe de raison», c'est qu'il n'y a de réponse «ultime» à rien... Finalement, pouvons-nous dire avec Angelus Silesius : «La rose est sans pourquoi»...

Mais n'est-ce pas cela, justement, la beauté et la liberté? D'être sans «pourquoi»? Si la beauté avait un pourquoi «ultime», serait-elle encore belle? Et si la liberté avait un pourquoi «ultime», serait-elle encore la liberté?

lundi 13 décembre 2010

Pourquoi attendre après ces milliardaires pour qu'ils nous donnent quelques pinottes?

Dernièrement, Mark Zukerberg, le milliardaire de 26 ans créateur de Facebook, est devenu philanthrope: il va donner une partie de sa fabuleuse richesse à des œuvres caritatives, rejoignant ainsi le club select des généreux Bill Gates et Warren Buffet...

Mais pourquoi attendre après ces gens devenus inutilement trop riches pour répartir l'argent de façon plus équitable?

À un moment donné, à quoi ça sert d'être multimilliardaire? Ou encore, d'être le plus riche de la planète? Comme Buffet disait: «j'ai eu tout ce que je voulais dans la vie, j'ai pas besoin de plus...» Pourquoi avoir 30 Ferrari? 100 Rolls Royce? 20 manoirs? On ne peut pas tous les habiter ni tous les conduire... C'est pure cupidité, pur consumérisme, et ça ne nous mène pas plus loin, et surtout, ça ne nous rend pas plus heureux dans la vie...

Et surtout, surtout, surtout... Ça en lèse un paquet d'autres qui n'ont rien à manger ou presque et qui vivent dans des conditions pitoyables... Je pense ici à ces enfants en Inde qui vendent des bouses de vache séchées sur le bord de la rue... On sauterait au plafond si on voyait ça ici, mais là-bas, c'est la vie quotidienne, et si ça ne nous scandalise pas, c'est parce que c'est trop loin, c'est parce qu'on ne le voit pas, on ne sait rien de cette réalité, de cette misère, nous qui avons notre gros cul assis devant la télé à écouter Star Cacadémie...

Alors, pourquoi attendre après ces milliardaires pour qu'ils nous redonnent quelques pinottes? Parce qu'on espère secrètement être soi-même aussi riche un jour et dominer le monde? Parce qu'on adule la richesse?

Les gouvernements devraient limiter la richesse que les gens peuvent posséder... Par exemple, après 1 million de dollars de revenu personnel tout reverser à la recherche ou à des œuvres caritatives ou au remboursement de la dette, peu importe...

Il y aurait quand même une course au prestige, puisque ces gens feraient partie d'un club select offrant plein de distinctions honorifiques...

Ainsi, je serais encouragé à faire toujours plus d'argent pour pouvoir aider toujours plus de monde...

Mais n'y a-t-il pas là une contradiction? Pour commencer, suis-je «juste» lorsque j'exploite des individus dans le cadre du travail pour mon entreprise? Si le principe que j'utilise pour aider les autres lèse les autres au départ, de quelle «bonne action» puis-je être responsable? Ne suis-je pas, au contraire, la cause même de la pauvreté?

Écrire un «roman»... un tic...

Pourquoi quelques-uns commencent à vouloir écrire un roman dès qu'ils commencent à écrire sur un blog? Est-ce que ça ne devient pas comme un tic cette affaire-là?

Premièrement, c'est quoi un «roman»? Sait-on vraiment ce que c'est? N'est-ce pas déjà une formule toute faite comme un plat surgelé? Et pourquoi une histoire, un récit, doit-il prendre la forme «roman»? Pour susciter les réflexes pavloviens d'un lectorat en quête d'aventures «romanesques»?

Entre vous et moi, il y a beaucoup trop de «romans» et de soi-disant «romanciers» en ce moment pour que tout cela soit entièrement valable... Être «romancier» n'est peut-être après tout qu'un titre pour se donner de l'importance, comme le titre d'«écrivain» ou de «philosophe»...

90% de la littérature actuelle serait même peut-être à jeter à la poubelle pour cause d'«insignifiance totale»...

Qu'est-ce qui explique ce foisonnement insipide, banal, de la forme «roman»?

L'envie d'être populaire, de faire de l'argent, la volonté de plaisance?

Ou plus simplement, l'envie d'être lu?

Personnellement, en tant que barbouilleur de blog, j'aime être lu, je l'avoue... Et si je n'étais lu par personne, si j'en avais l'entière certitude disons, je n'écrirais probablement pas... Pourquoi? Parce que l'écriture, peu importe qu'elle soit sous forme de «roman» ou pas, est une forme d'art, et que sincèrement, je ne connais aucun artiste qui ne veut faire de l'art que pour soi... Tous veulent être reçus par les autres, par un auditoire quelconque...

On écrit toujours pour être lu, que ce soit  maintenant ou dans cent ans, on n'écrit jamais entièrement pour soi seul, même si on aime se le faire naïvement accroire parfois... Si on écrit seul, ce n'est jamais longtemps et c'est une pratique pour pouvoir être lu éventuellement par d'autres, comme celui qui joue de la guitare à la maison se pratique pour se faire entendre un jour par un public, qu'il soit petit ou grand... Comme le joueur d'échecs qui «joue» contre lui-même se pratique pour jouer contre d'autres...

Et si vous persistez à croire que vous écrivez vraiment «pour vous seul», et «pour toujours», essayez donc d'aller écrire dans le sable du désert sans trouver cela absurde... Ou encore, brûlez vos textes dès qu'ils sont écrits... Mais dès lors, à quoi bon écrire?

L'écriture est un travail qui se fait à deux, au minimum...

Mais pour en revenir à la littérature actuelle, on voit souvent que celle-ci repose en grande partie, et trop souvent, sur la personnalité de l'auteur: les gens adhèrent à la personnalité de l'auteur, par conséquent, ils adhèrent au livre... C'est un peu comme en politique: on fait confiance à une moumoute, puis... Faut faire attention à ne pas se faire fourrer...

Ce ne sont toujours et encore qu'«arguments d'autorité» partout, et en tout...

On essaie de savoir de quoi parle tel livre, mais tout ce que nous avons au verso, c'est ce qu'un tel pense du livre, ou ce que tel autre en dit... Que c'est donc Bon, Magnifique, Fabulous, Exciting! selon Barnabé Bigras...

On s'en crisse-tu de l'opinion des autres, on veut savoir de quoi ça parle!

Mais non, tout cela semble trop difficile pour la masse avide d'opinions, de nouveautés... de Coups de coeur de merde, etc...

C'est en «consommateurs» que nous lisons, comme on va à l'épicerie acheter du papier de toilette en spécial...

Aaaaaaaaaaahhhhhhhhhh, pis allez donc toute chier tabarnak! :D

L'esclavage, c'était hier... mais c'est encore aujourd'hui

Les mesures pour abolir l'esclavage datent d'il y a un peu plus d'une centaine d'années, c'est tout...

Le travail des enfants était alors chose courante...

Les journées de 12 heures et plus de travaux éreintants étaient chose courante...

Le travail à mort, même des vieillards, des femmes, des estropiés, était dans l'Antiquité chose encore plus courante...

La traite des Noirs d'Afrique était ce qu'il y a de plus normal...

Saviez-vous que ces Noirs que l'on a enlevés d'Afrique étaient faits esclaves par MILLIONS?

Que leur espérance de vie une fois l'esclavage commencé sur les terres du nouveau continent à défricher était de 7 ans?

Papillon disait qu'il ne se pouvait pas que la prison qu'il avait connue avec toutes ces atrocités sur l'Île du Diable ait disparu... Il disait que tous ces barreaux, ces murs et ces chaînes ne pouvaient pas avoir disparu, mais qu'ils n'avaient seulement pris qu'une autre forme... ailleurs...

Ne sommes-nous pas en train de commettre autant d'atrocités que par le passé, mais sous une autre forme? Ne sommes-nous pas aussi méchants, aveugles et indifférents envers le sort RÉEL d'autrui?

Quand je pense à ces Noirs d'Afrique qui ont été exploités à mort par les Américains pour construire leur nouveau pays, je me dis que l'Amérique au complet devrait leur appartenir...

L'âge mentale des médias est celui d'un ado

Les ados aiment ce qui flashe, ce qui frappe, les couleurs vives, les opinions tranchées, les sentiments forts, ce qui est gros, ce qui choque, ce qui rentre dedans... Ils veulent tellement ne pas être conformes, être à part, uniques, qu'ils finissent tous pas se conformer de façon très rigide et décidée au non-conforme... En ce sens, ce sont des rebelles conformes...

Ne viens-je pas de résumer ce que nous trouvons tous les jours dans nos feuilles de chou? Gros, fort, tranché et qui rentre dedans?

Mais n'est-ce pas parce que l'âge mental du public en général est justement celui d'un ado que les médias s'adressent à lui de cette façon?

Nous pensons effectivement comme des ados lorsque nous sommes en gang... Cependant, pouvez-vous vous imaginer sur une île déserte en train de lire un de ces journaux qui vous fascine tant dans le métro par exemple? Ne le trouveriez-vous pas complètement absurde, too much, trop salé, trop gras, trop sucré, trop provoquant pour rien? Non, mieux: trop provoquant pour des riens?

Faites un test: lisez en premier l'article qui capte le plus votre attention, qui vous accroche par son titre, lisez-le jusqu'au bout, et ensuite demandez-vous s'il s'y trouvait bien ce que vous y aviez imaginé au début en lisant le titre... Souvent, on n'y trouve rien de ce que l'on avait imaginé, et c'est pour cela qu'on continue à lire, on saute de titre accrocheur en titre accrocheur sans rien trouver de plus satisfaisant à faire, car la nouvelle, la vraie, c'est le titre accrocheur, pas l'article...

En fait, ce que ce titre accrocheur nous dit, c'est qu'il ne se passe absolument rien de nouveau, que le monde est tordu après comme avant, que tout est corrompu, sale, magouilleux, hypocrite et que tout le monde se fait avoir depuis le début, et qu'on ne peut rien y faire, que les bandits sont rois, etc.

Eros et Thanatos

Pourquoi Eros est-il traditionnellement associé à Thanatos, à l'Amour la Mort? N'est-ce pas là une histoire que l'on se raconte depuis trop longtemps déjà et que l'on ne fait que répéter comme des perroquets au grand plaisir des cathos et autres bourreaux de la sexualité?

dimanche 12 décembre 2010

Schopenhauer ne pourrait pas être président des États-Unis

Un bon chef doit pouvoir être capable de transmettre l'espoir, la confiance, l'optimisme, l'envie de combattre... Je regarde des photos d'Obama avant son élection comme président, et je trouve toutes ces qualités: son visage, son attitude, sa posture: tout cela dégage l'allure d'un gagnant dans la vie....

Par opposition, je pense à Schopenhauer le «pessimiste»: il ne peut pas mener une troupe, il ne peut pas créer d'enthousiasme, il ne peut rien construire, car toutes les personnes derrière lui, s'il y en avait, seraient occupées à se suicider pour cause de défaitisme...

Un général défaitiste ne peut pas combattre, car il ne peut rassembler personne derrière lui... Les gens veulent un but, et ils veulent avoir au moins un espoir de pouvoir l'accomplir... Peu importe que ce soit un projet trop ambitieux, le rêve a toujours été le moteur de la réalité...

Nous sommes en présence ici de deux genres d'individus complètement différents... Le philosophe en général se rapproche du pessimiste: il est trop réflexif par nature, et surtout, il manque du bon sens le plus commun... Le chef d'État ou le chef tout court, tend vers l'optimisme, vers le faire, vers l'espoir, vers le oui, vers l'action: il ne peut pas se permettre d'être négatif, en tout cas, pas devant tout le monde, et comme on sait, puisque le pessimisme tout autant que l'optimisme sont contagieux, il choisit la première option, même lorsqu'il sait que tout est sans espoir... Il sait qu'il n'a pas le droit d'abandonner, de baisser les bras, et il se sent responsable de toute la nation...

Je trouve qu'il y a beaucoup de philosophie dans cette attitude, et surtout, de bon sens et de coeur, de confiance en les capacités de l'être humain qui peut toujours réaliser l'impossible ...

Qu'est-ce que vous diriez d'un entraîneur qui arriverait devant son équipe avant un match contre une équipe beaucoup plus forte et qui dirait: «Bon, les gars, je crois que tout est sans espoir... Si on examine cela rationnellement, nous n'avons absolument aucune chance de gagner... Vous pouvez quand même essayer, mais ne vous faites pas d'illusion, nos chances sont nulles, ce sont des tueurs de l'autre côté et leur talent est exceptionnel... Allez, au boulot, et tâchez de survivre, on aura peut-être une meilleure chance la prochaine fois...» ???

Vous trouveriez que ça n'a aucun sens n'est-ce pas?

Ça ressemble pourtant aux élucubrations ordinaires des philosophes les plus connus... Du défaitisme mur à mur, destructeur, gratuit et sans raison, qui sape les bases de notre confiance en nous-mêmes et par conséquent, de notre estime de nous-mêmes et alimente ainsi, par une voie détournée, la haine et la violence...

samedi 11 décembre 2010

Changement de vision soudain...

Habituellement, je n'aime pas trop les personnes âgées. Elles me tapent sur les nerfs dans l'autobus, dans les marches, dans les couloirs, dans les files d'attente où elles ralentissent tout, et ça m'énerve toujours profondément...

Comme un jeune ado, je n'apprécie pas trop ce qui croule, et c'est peut-être normal...

C'est peut-être même un signe de haute santé...

Et c'est pour cela que la pensée m'est venue un moment à l'esprit que je devenais vieux ou que ma santé était fragilisée...

Ma «non-intellectualisation» m'a sauvé du mépris de ces personnes dans cette situation précise où j'ai «ressenti» quelque chose à la place... C'est ce qu'on pourrait appeler de la «compassion»...

Dans l'autobus bondé qui se dirigeait vers le centre d'achats où tout le monde débarque ou presque, sauf moi, il y avait deux femmes âgées assises devant moi. Je savais qu'au prochain arrêt je pourrai prendre la place de l'une d'elle alors qu'elles s'apprêteraient à débarquer... Pour l'instant, ma pensée était qu'elles m'énervaient, qu'elles prenaient de la place, qu'elles étaient lentes, vieilles, fatigantes, voire haïssables! Mais je ne les connais même pas!

Une des deux a commencé à se lever avec difficulté, j'ai peur de voir les contours d'une couche... Je me dis qu'elle est très vieille, de plus de 70 ans, qu'elle semble habituée de se déplacer avec une marchette, car elle avait la posture, mais pas de marchette, c'est compréhensible, le bus est bondé, c'est le magasinage des fêtes...

Je me dis soudainement, alors que les deux femmes peinent à se rendre à la sortie dans la mêlée de jeunes sauvages pressés, qu'elles n'ont personne pour les conduire jusqu'ici... Car ce qu'elles viennent y faire le plus probablement, c'est magasiner des cadeaux pour leurs proches, pour leurs enfants, peut-être des adultes ingrats qui ne viennent jamais les visiter et qui n'en ont rien à foutre de leurs parents vieux et malades...

Soudainement, j'ai eu pitié pour ces deux dames que je trouvais courageuses de venir magasiner dans cette foule un peu brusque, des cadeaux pour des personnes qui ne les méritent peut-être pas...

Je me suis demandé si la pitié ou la compassion sont de bons sentiments, j'ai répondu «oui»... Et j'ai pensé à Schopenhauer...

Et j'ai pensé ensuite que ma vision des choses venait de changer soudainement et radicalement en quelques secondes...

J'ai trouvé cela étrange, ce changement complet de perspective, voire, de personnalité, mais je sentais que je voyais la vérité pour la première fois...

La Pensée Droite

Alors que tout le monde est sur Facebook et Twitter à perdre son temps à checker des tites photos et des faux profils, moi je suis ici, quasi invisible, à écrire...

La meilleure preuve que nous nageons en pleine idéologie, c'est qu'elle est «invisible», ou presque... Nos cerveaux sont configurés d'avance pour penser dans le bon sens...

Par où l'idéologie passe-t-elle en premier? Par la télé, les journaux, les magazines, l'Internet, les livres et la musique, etc., bref: par les «médias», mais surtout, comme depuis ses débuts, par son organe principal qu'est la télévision...

Bref, un jour il va falloir faire l'histoire de l'histoire de la télévision...

Juste un exemple de cette «idéologie totalitaire» où nous figurons tous à titre de «camarades»: cette belle mièvrerie qu'on nous jette en plein visage partout, des visages souriants, mille fois plus souriants qu'une poupée Barbie ou qu'un Ken, des visages mièvres, vides, superficiels, de niaiseux et niaiseuses de la vie...

C'est ça la Pensée Droite: être des ostis de niaiseux et niaiseuses toute notre vie...

Le Royaume de l'Ennui

Oui, l'ennui...

C'est un sentiment perdominant qui me travaille de l'intérieur depuis quelque temps, et je n'arrive pas à m'en débarrasser, comme un certain microbe qui siège sournoisement sur les bancs des toilettes publiques et qui me donne mal au cul...

Je ne travaille pas: je m'ennuie... Pourtant, il m'arrive de me plaindre quand je travaille, alors que l'ennui vient me rejoindre là aussi... Autre constat: un gars au chômage m'a confié dernièrement dans un soubresaut lucide alors qu'il changeait les postes de sa télé à l'aide de sa manette nonchalante: «C'est plate...» Après introspection, je n'ai pas eu le choix d'acquiescer en opinant du chef: «Oui, moi itou je trouve que c'est plate...» Plus y a de postes, plus c'est plate on dirait... Toutes les émissions de télé se ressemblent...

«Eille, chômeur nonchalant, ajoutai-je, savais-tu qu'il y a des culs particulièrement sales qui s'assoient sur les sièges des toilettes publiques? Les bandes de papier qu'on met dessus avant de trôner ne servent absolument à rien... C'est peut-être plus sécuritaire de s'assoir sur une mine en Afghanistan que de s'asseoir sur une toilette publique...»

Je ne suis pas le seul à m'ennuyer, la jeunesse s'ennuie énormément aussi. Certains ont trouvé des solutions originales pour combattre l'ennui, comme écouter du death, fumer de la dope, faire des gangbang, ou bien, écrire sur un blog... D'autres, plus légumes, plus «hypersocialisés», se contentent d'écouter Beyoncé et la télé, et de se prendre pour des stars en s'achetant des frocs hors de prix...

Personnellement, je préfère les gangbang, mais, étant maritalement joint par les deux bouts, je dois me contenter d'écrire...