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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 23 juin 2009

Ce monde destiné à périr

J'observe ce monde avec attention, car il est destiné à périr. Je vis déjà, sans le savoir, parmi les ruines; je circule, pense et vis sur des sites archéologiques.

Les individus seront laids, difformes et malades comme leurs pensées. Les races les plus fortes n'auront plus de scrupules à les éliminer.

Tant que l'erreur sera belle et le mensonge beau, tout ira comme sur des roulettes en ce bas monde.

Vivre avec les mortels, c'est être pris dans une sale affaire. Tous veulent sauver leur peau, en sachant que c'en est fini d'eux. Tous trimbalent fièrement leur carcasse à travers l'existence, en faisant comme si de rien n'était; c'est ce qu'on appelle « le miracle de la vie ».

Nous regardons le Moyen-Âge en pensant que c'était une époque obscure : cela nous console de notre propre obscurité.

Le mouvement de la vie : destinée à aller de l'avant, sans trop se poser de questions, sans trop réfléchir sur ce qui la fait aller de l'avant, sans jamais pouvoir vraiment s'arrêter.

Ce sont toujours les plus ineptes qui bossent les plus doués, jusqu'au jour où ceux-ci réalisent avec qui ils font affaire. C'est alors que le pouvoir change de mains avec violence, ou qu'il est abandonné à son propre sort. Dans un cas comme dans l'autre, tout se termine, par la force du nombre des idiots, dans un bain de sang.

Le gouvernement du monde est une place vacante.

Les gens sont tous très attachants en particulier, ils ont tous une valeur infinie en tant qu'individus. Mais il faut croire que je suis destiné à être touché, sans que les autres le soient jamais en retour, car ils dorment, éternellement. Ils ne sont qu'un assemblage d'instincts, parcouru par des éclairs de conscience. Ils sont beaux comme des fauves, mais ne peuvent rien comprendre à leur beauté; ce sont des assassins en puissance qui tuent sans raison, et je dois me déguiser en fauve pour ne pas être leur victime.

L'homme : une machine, jusqu'à ce que survienne en lui l'étincelle de l'être.

Aussi longtemps que l'homme n'est pas habité par la question de l'être, il n'a qu'une valeur sur papier.

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