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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

samedi 26 décembre 2015

46

L'industrie pharmaceutique fait son argent sur le dos des malades. Nous pensons que le progrès médical réussira un jour à éliminer définitivement toutes les maladies graves, mais cela n'arrivera pas, tout comme la télé sans pubs que tout le monde espère, car les industries pharmaceutiques vivent de la maladie, et inversement, la santé et le rétablissement définitif les tuent.

La solution définitive aux maux de l'humanité ne peut venir que de la recherche fondamentale financée par l'État ou par des donateurs très généreux, car on parle ici d'investissements en centaines de milliards de dollars par année.

Que les profiteurs des industries pharmaceutiques aillent faire leur argent ailleurs, et qu'ils cessent de tirer profit de la misère des gens.

45

Si la vie du philosophe n'est pas étonnante, ce n'est pas un philosophe.

44

On parle beaucoup de l'étonnement philosophique en philosophie, mais si la vie du philosophe n'est pas elle-même étonnante, ce n'est pas un philosophe.

mardi 22 décembre 2015

43

La grande compétence et le bon jugement sont rares. La majorité semble avoir raison à cause du nombre, mais elle fait souvent consensus sur l'erreur et trompe tout le monde. La foule n'a pas besoin de se faire violer, elle se viole elle-même.

42

Les valeurs sont infinies en pratique et ce sont des paramètres pour l'action, la pensée, et les réactions émotives. Certaines valeurs portent aussi sur d'autres valeurs et n'agissent que rarement directement sur la réalité. Certaines valeurs sont aussi uniques, comme les individus.

Cette pensée sur les valeurs m'est venue il y a de cela plusieurs semaines, et je la prends donc en note avant de l'oublier.

Elle m'est venue alors que je venais de me coucher, et là dans le noir, j'ai compris la complexité et le dynamisme changeant des valeurs qui me faisaient agir, penser, ressentir de telle ou telle façon selon mon monde environnant. J'ai compris aussi qu'il y avait des valeurs qui «jugeaient» d'autres valeurs, et d'autres encore qui en englobaient comme dans des ensembles vivants.

vendredi 18 décembre 2015

41

Si tu te donnes «sans compter», il va y avoir un ingrat pour te demander «qu'est-ce que t'as fait?» d'un faux air défiant, et tu ne sauras pas quoi répondre, parce que n'ayant pas «compté», t'auras l'impression d'avoir rien fait. C'est ainsi que le mesquin, qui compte toutes ses petites actions chiches, accuse le plus généreux d'avoir rien fait, et passe, lui, le séraphin, pour la grande âme.

La ruse donne aux petits la longueur d'avance dont ils ont besoin pour vaincre.

40

Des fois en lisant, on tombe sur un mot curieux, un mot qu'on n'a jamais vu, on n'a aucune idée de ce qu'il veut dire, on essaie de le déchiffrer, on regarde le reste du texte et on s'imagine qu'il veut peut-être dire ceci ou cela, mais rien n'est sûr, puis on passe à la prochaine phrase et on l'oublie.

Ce mot, c'est moi.

jeudi 17 décembre 2015

39

Je rêve d'une histoire, d'un roman sans narrateur, exactement comme ces documentaires où une série de témoins orientent la discussion sans qu'on entende ni ne voit jamais le reporter.

38

C'est l'obsolescence programmée qui nous fait travailler comme des fous, pas les «besoins» des gens.

37

La plus grande tare du capitalisme, mais qui lui permet en même temps de survivre, c'est de tout faire pour que ça brise.

Alors, le moyen le plus efficace de tuer le capitalisme, c'est donc de faire les choses pour qu'elles durent le plus longtemps possible.

36

C'est une illusion de croire que le Pouvoir nous représente.

Enlevez toutes les industries d'entre les mains des capitalistes et mettez-les plutôt entre les mains du Pouvoir-qui-nous-représente...

Y a-t-il vraiment une différence qui s'est opérée là?

Va-t-on travailler moins fort, moins longtemps, être plus payés, plus heureux?

On va seulement passer des bandits du capitalisme aux bandits du Parti.

Toujours seule la forme change, mais les rôles restent les mêmes.

Si l'on se donnait la peine d'examiner le féodalisme disparu et de le comparer au monde d'aujourd'hui, on verrait que la forme a changé, mais que les mêmes rôles sont toujours là.

Révolutionner le monde, c'est vouloir que l'homme ne soit pas l'homme.

Or, l'homme est en majorité un animal, qui obéit à ses instincts.

Tout en lui est mécanique.

C'est pourquoi une seule personne peut commander et oppresser des millions de personnes sans que rien ne lui arrive jamais.

Aussi longtemps que chaque homme pris individuellement aura peur d'un seul homme, il en sera ainsi.

35

Une chose dont je suis certain, c'est que tout en moi est punk.

Je suis né au début des années soixante-dix, donc mon ADN est punk.

Même ma merde est punk.

Tout en moi est anti-héros, anti-rockstar, anti-establishment.

Je comprends maintenant pourquoi je deviens fou quand on essaie de me mettre dans une cage.

Je comprends aussi maintenant pourquoi je suis abonné à l'autodestruction.

34

Avant de pouvoir transformer la société, il faut se transformer soi-même.

On ne peut vouloir aller plus loin en sautant par-dessus la pensée contemplative.

Marx et les communistes sont dans le champ.

Le changement intérieur est bien plus radical que tous les changements qu'ils ont bien pu proposer.

Mais demander cela à tous, est encore plus utopique.

Et tout cela revient encore à la tristesse.

33

Je lis «La conquête du pain» de Kropotkine, et ce n'est que tristesse. Le communisme anarchiste n'est qu'une grande illusion, une grande utopie qui dès qu'elle serait réalisée se transformerait en cauchemar généralisé. Il n'y a pas de sortie du capitalisme de cette façon, ça n'a aucun sens. On veut dépouiller le capitaliste de ses biens en prétextant qu'il ne travaille pas et se fait vivre sur le dos des autres, mais c'est entièrement faux. C'est l'envie qui parle là. Il a beaucoup plus d'argent que les travailleurs ordinaires, oui, parce qu'il les exploite, mais lui aussi travaille très fort pour s'assurer de son pécule. Même si c'est probablement lui qui travaille le plus, cela ne justifie quand même pas qu'il ait tout et les autres rien, j'en conviens.

Mais il n'arrive aux gens que ce qui leur ressemble. Les gens sont désunis, ils sont incapables de s'organiser, ils n'arrivent même pas à s'entendre entre eux. Donnez-leur des vêtements et de la bouffe gratuits, ils iront les vendre ailleurs. Pour ne pas qu'ils les vendent, il faut que tout soit vraiment mauvais, la bouffe et les vêtements. Tout le monde aura donc de la merde, et des vendeurs extérieurs viendront les fournir en choses de qualité, et le marché noir apparaîtra, et voilà les classes qui reparaissent. Regardez seulement aujourd'hui pour voir ce que les gens pensent des entreprises publiques: on passe notre temps à chialer sur elles. Imaginez alors si tout était publique... Le chialage serait sans fin. Alors, pouvons-nous vraiment nous débarrasser du capitalisme? - Impossible tant que nous ne nous serons pas débarrassés de nous-mêmes.

32

Ma vie n'est que tristesse sans fin.

samedi 12 décembre 2015

31

Dans le Bien, veille le Mal, toujours prêt à reprendre le dessus.

vendredi 11 décembre 2015

29

Une de mes résolutions cette année est d'arrêter de me plaindre...

Vraiment très difficile résolution...

Vraiment très facile à oublier...

28

Le meilleur moyen d'être heureux est de réussir à jouir de chaque chose qu'on fait.

Tous les moments sont «inoubliables».

27

Les écrits religieux sont vraiment n'importe quoi, comme l'idée de «dominer la nature», etc., un paquet de conneries. C'est trop vieux et ça a été censuré et falsifié à souhait pour servir les intérêts de ceux qui ont voulu utiliser ces écrits pour conserver leur pouvoir. On ne sait pas de quoi pourraient avoir l'air des écrits religieux authentiques. Les hommes du temps ont eu amplement l'occasion de pouvoir faire ce qu'ils voulaient avec ces papiers, et je sais qu'ils n'avaient aucun scrupule à le faire. Si nous prenons ces tissus de mensonges pour des vérités, c'est bien parce que nous ignorons tout de la vérité.

26

La Machine Totalitaire ou La Machine de Non-Liberté.

jeudi 10 décembre 2015

25

TOUT ce que je fais est important. J'ai décidé de voir les choses ainsi à partir d’hier soir: d'accorder une importance absolue à tout ce que je fais, même si ça semble n'avoir aucune importance.

Je suis arrivé à cette façon de voir les choses après avoir pensé que les fameux objectifs de vie que je me suis fixés sont peut-être illusoires après tout.

Et s'ils sont illusoires, ce qui est devenu très probable selon moi depuis hier, cela veut dire que quand je crois perdre mon temps en faisant quelque chose que je crois sans importance, et que je le fais comme pour m'en débarrasser, je perds ma vie.

Je perds ma vie ainsi depuis des années, car je passe mon temps à faire des choses qui sont toutes condamnées à être sans importance par rapport à des buts grandioses que je me suis fixés inutilement, et qui ne servent qu'à empoisonner ma vie et à m'empêcher d'en apprécier chaque instant.

Or, les choses «sans importance» sont toute la vie.

C'est ce que j'ai pensé hier soir.

mercredi 9 décembre 2015

Les deux revendications sociales essentielles

Les deux revendications essentielles pour que la société puisse continuer d'avancer au lieu de reculer comme elle le fait présentement: le Revenu Minimum Garanti (RMG) et les études universitaires gratuites.

La société se doit de supprimer toute contrainte aux études universitaires des générations à venir. L'éducation, le savoir et la culture doivent circuler librement et être accessibles à quiconque veut y accéder. Nous devons donner ce droit à tous et assumer ce coût collectivement et non individuellement, ainsi nous aurons davantage de gens plus éduqués plus rapidement, qui n'ont pas toujours les moyens de poursuivre leurs études, et soient prolongent (parce que ça coûte trop cher) soient abandonnent leurs études. D'autres n'ont même pas cette chance et n'entrent tout simplement pas à l'université parce qu'ils n'en ont pas du tout les moyens.

Pour justifier l'université payante on prend toujours les pires, comme aux États-Unis où l'université coûte peut-être dix fois plus cher qu'ici. On nous compare aux pires pour nous faire accepter le principe de payer pour être instruit. Mais le principe est tout simplement mauvais. Si l'eau du robinet domestique coûte dix dollars le verre dans un pays et qu'ici il ne coûte qu'un dollar, allons-nous accepter le principe de payer pour l'eau potable à domicile? Évidemment que c'est inacceptable, peu importe le coût, et c'est la même chose pour l'éducation.

L'éducation c'est l'avenir de la société, sans elle, l'économie crève, comme une plante sans eau. C'est aussi simple que ça.

Il a été prouvé que les enfants des classes défavorisés réussissaient généralement moins bien à l'école que ceux des classes aisées (dans cette étude de Statistiques Canada on essaie par contre de minimiser les résultats). On peut s'imaginer ensuite ce qui arrive à ces élèves lorsqu'ils n'ont pas les moyennes ou les résultats que les écoles supérieures exigent: ils sont refusés, ou s'ils sont acceptés, ils se découragent à cause du niveau de difficulté ou des coûts financiers qu'ils ne peuvent se permettre. Et on a là la preuve que des classes sociales de gens favorisés renforcent leur position dominante avec de belles études et de bons emplois, tandis que les défavorisés sont laissés pour compte. Au pire, on leur donnera les emplois inférieurs, que quelqu'un doit bien faire après tout! C'est tout simplement dégoûtant!

C'est de l'injustice érigée en système! Les uns sont complaisants, parce qu'ils ne se rendent pas compte de leur avantage, et les autres se laissent faire, parce qu'ils ne se rendent pas compte que les dés sont pipés au départ et pensent que c'est de leur faute s'ils sont perdants!

L'université fait de la discrimination avec ses exigences de moyennes! Elle barre volontairement le chemin à ceux qui ont été moins favorisés dans la vie et les condamne à rester dans leur condition.

L'université désapprouve fortement les tricheurs, mais elle est la pire des tricheuses!

Elle avantage les riches à se tenir bien au-dessus de la mêlée!

À bas les classes sociales!

Règle pour la constitution d'une bibliothèque

Quand t'achètes des livres en double ou que t'hésites longuement avant d'acheter un livre parce que tu ne sais pas si tu l'as déjà, ta bibliothèque est rendue assez grosse.

«La Machine Totalitaire» sera dur à digérer

Je vous promets que mon livre en cours de rédaction «La Machine Totalitaire» sera comme un poutre de travers enfoncée dans la gorge du monde.

Je ne quitterai pas cette vie avant d'avoir égratigné solidement la sale face du système.

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Ça fait deux fois que je ressens cela: la surconscience.

Mes années d'étude y sont pour quelque chose: je me sens au-dessus de beaucoup de monde parce que je comprends plus de choses. Mon esprit englobe le leur.

C'est ce que je voulais depuis si longtemps; je commence à peine à y arriver.

Il faut toujours étudier, toujours plus, ne jamais arrêter d'apprendre de nouvelles choses.

Avant j'en avais l'intuition, mais maintenant je vois clairement qu'apprendre est une des tâches essentielles du philosophe pour avoir une vue d'ensemble et une compréhension supérieure des choses.

mardi 8 décembre 2015

The Prodigy - The Day Is My Enemy


J'ai acheté cet album l'hiver passé lorsqu'il est sorti, vraiment impatient de découvrir ce nouvel album du groupe The Prodigy. Le morceau de promo que voici était prometteur, mais lorsque j'ai découvert le reste, à la sortie de l'album que j'avais précommandé, j'ai été vraiment déçu. J'ai donc laissé tombé cet album, je ne l'ai plus écouté. J'aimais les trois derniers morceaux, mais pas assez pour continuer à les écouter. Puis dernièrement, j'avais un d'eux dans la tête, je me disais que ça irait bien avec mon rush d'étude actuel. J'ai recommencé à écouter les trois morceaux, puis l'album, et maintenant je me rends compte que j'aime tout l'album, et je ne sais pas comment cela peut être possible. Ça m'est déjà arrivé avec d'autres albums de d'autres groupes, mais c'est un phénomène étrange. On dirait dans ces cas que l'on n'est pas dans la phase pour apprécier la musique qui se présente à nous, et elle est juste alors jugée à ce moment-là comme «pas bonne».

Il faut toujours se méfier de son jugement esthétique.

Il y a des temps spécifiques qui nous permettent d'apprécier certaines choses, et d'autres, qui nous empêchent de les apprécier.

Je dirais que les événements de la vie, la façon dont on se sent, nos pensées, nos sentiments, influent beaucoup sur notre appréciation des choses.

Dans mon cas, c'est ce qui explique pourquoi je suis capable d'écouter du death metal, puis tout de suite après, du classique, et vice versa. Mon univers intérieur est très mobile, comparativement à d'autres personnes qui ne vont toujours être que sur une même longueur d'onde.

Je crois que c'est caractéristique des hypersensibles comme je suis.

Mais le plus grave dans tout ça, c'est que des critiques ont démoli tout de go le groupe en disant qu'il était fini. Et j'étais d'accord. Fâché en plus d'avoir payé pour un album si mauvais.

J'espère que The Prodigy n'a pas pris ça trop au sérieux, mais ça montre aussi qu'on peut faire des choses que les gens vont critiquer à mort sur le coup, et que plus tard, ça va être vu complètement différemment.

vendredi 4 décembre 2015

Plusieurs morts dans un attentat aux États-Unis: une journée comme les autres...

C'est de cette façon qu'un des médias étrangers couvre la nouvelle...

Un attentat n'est bien sûr jamais banal, mais c'est une autre façon de dire qu'on en a assez de la violence.

La solution va être difficile à trouver, parce que ça va demander de réfléchir surtout à long terme, ce que nous sommes la plupart du temps incapables de faire, habitués que nous sommes à des mandats démocratiques de 4 ans. C'est que ce que j’appellerais la myopie démocratique.

Si ces événements se produisent de plus en plus fréquemment, et de plus, dans des pays dits «libres, riches et civilisés», il y a un problème.

Pourquoi des gens ont soudainement envie de tuer tout le monde dans ces pays qui jouissent de l'abondance et de la liberté démocratique?

Ne nous a-t-on pas promis une société de loisirs dans les années 70?

Au lieu de cela, nous avons le néolibéralisme.

On utilise la vaste tromperie de la vocation pour nous faire travailler plus.

Il y a seulement les animaux qui ont des vocations, les hommes sont capables de faire plusieurs choses complètement différentes, pas juste une seule, comme notre système capitaliste aime tant nous l'imposer.

C'est à ce genre d'idées reçues comme celle de «vocation» qu'il faudrait s'attaquer... On retrouve cette idée d'enfermer le monde dans des cages à singes même chez Platon...

Les gens ne s'en rendent pas compte, mais il y a des pans entiers de la société qui ne sont pas capables de réaliser leurs rêves dans des pays de soi-disant liberté et abondance.

Tout ce qu'ils y retrouvent, ce sont des chaînes.

Aussi, au lieu d'avoir la paix universelle, je me retrouve à encourager la guerre contre des terroristes... C'est pas normal.

Je crois qu'une des urgences qui s'imposent à nous est de repenser l'État et son rôle.

Que fait-il vraiment en ce moment pour améliorer la vie de la société, la vie du monde en général?

En ce moment, il pense à bombarder d'autres pays dans une guerre sans fin.

L'État est idiot. Il se comporte exactement comme un requin capitaliste mesquin devrait se comporter.

Je repense encore aux actes charitables des milliardaires de ce monde, mais que fait l'État pour vraiment nous aider?

Je ne justifie aucune violence, mais nous ne sommes pas près de nous débarrasser de ce genre d'événements, et il sera probablement durable.

La guerre n'est pas une solution, ni le contrôle des armes.

Même si on interdisait les armes, on en retrouverait partout, comme la drogue et la prostitution.

On peut s'ériger en chevaliers de la vertu pour montrer qu'on est donc bons, mais on ne pourra pas interdire le vice.

La violence n'est pas seulement causée par ces terroristes, elle est partout, il suffit de s'ouvrir les yeux et les oreilles.

Regardez la télé, pas seulement les nouvelles, mais la façon dont on nous assène, que dis-je, dont on nous mitraille les nouvelles.

Nous sommes dans une société et un monde dominé par la violence.

Quelques raisons du pourquoi on en est rendu là: l'indifférence envers les autres, le manque d'empathie, l'avarice, la cruauté et l'agressivité, la volonté de dominer, la mesquinerie, la médisance, la méchanceté, la duplicité, etc.

Ce sont tous des vices qui deviennent généraux grâce à notre économie capitaliste.

La concurrence capitaliste encourage la méchanceté chez les hommes.

Ne pourrait-on pas enfin se permettre un monde qui est à la hauteur de nos aspirations et de nos véritables idéaux? C'est-à-dire un monde qui tienne compte de l'abondance apportée par la science et qui respecte vraiment notre liberté en tant qu'êtres humains qui souffrent et qui n'ont qu'une seule vie à vivre?

NOUS NE SOMMES PAS DES CYBORGS.

mercredi 2 décembre 2015

Zuckerberg donne 99% de ses avoirs

Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, donnera 99% de ses actions au fil des ans à des causes charitables, ce qui représente 45 milliards.

Il n'est pas le seul des milliardaires à faire ça, mais il est le plus jeune. Warren Buffet donne, je crois, aussi 99% de sa fortune. Cela peut nous sembler énorme, et ça l'est aussi, mais ces milliardaires sont loin de faire vœu de pauvreté: avec 1% de leur richesse, ils restent quand même des milliardaires. Ne vous inquiétez pas pour leur confort.

Je voulais savoir ce que vous en pensez:

Est-ce que c'est une bonne chose, le fait que Zuckerberg donne 99% de sa richesse à des causes charitables?

Est-ce que ça ne vient pas encourager le corporatisme, le capitalisme, qui viennent se justifier de cette façon?

Les gouvernements ne commencent-ils pas à faire dur face à toute cette générosité du privé?

Si Zuckerberg peut donner 45 milliards, et les autres milliardaires, tout autant, pourquoi le gouvernement fédéral canadien ne peut pas donner 30 milliards par an pour le Revenu Minimum Garanti (RMG)?

Le RMG, c'est un chèque de 1000$ par mois donné à tous, peu importe le revenu. Il servirait, entre autres, à éliminer l'aide sociale et l'assurance chômage, sans parler de la précarité qui fait qu'il y a encore des gens aujourd'hui, et cela c'est vraiment incroyable dans un monde aussi évolué que le nôtre, qui se retrouvent à la rue du jour au lendemain, sans argent, sans personne pour les aider, et qui sont incapables d'en sortir. Ces gens peuvent rester pris dans leur condition, devenir malades ou se retrouver en prison. Se sortir de la misère, ce n'est pas toujours une question de «volonté». Beaucoup se découragent quand tout joue contre eux, et c'est normal.

Le RMG pourrait éviter ce genre de situation et permettre à tous de relever son niveau de vie, de se trouver un emploi qui lui convient davantage, de faire de meilleures études, en un mot, cela nous permettrait d'être plus heureux et productifs. Il représente 10% du budget fédéral annuel canadien. On est loin du 99% de Zuckerberg, me semble que c'est un minimum.

C'est pas pour rien que la classe politique est discréditée.

vendredi 27 novembre 2015

23

«En société comme dans la vie, l'homme n'obtient d'estime et fortune que dans la mesure où il sait rire.» Leopardi, Zibaldone, p.1414

Mais en disant cela, Leopardi croyait-il que c'était une bonne chose?

Que c'est ce qu'il faut faire (rire) ou que c'est ce qui se fait?

L'égoïste et le misanthrope

«De nos jours, celui qui connaît le monde et en a fait l'expérience sans être devenu égoïste, s'il a quelque bon sens et quelque esprit, ne peut être que misanthrope.» Leopardi, Zibaldone, p.878

jeudi 26 novembre 2015

22

Je n'arrive pas à trouver un emploi. Les employeurs voient bien que je n'en ai plus rien à foutre. Et je me fous même qu'ils voient que je n'en ai plus rien à foutre. Je n'en ai plus rien à foutre depuis longtemps. De tout. De leurs emplois, de leurs salaires, de leurs visions, de leurs gueules. En fait, j'ai envie de leur casser la gueule à ces robots. Et ça doit paraître. Je déteste ces gens. Je déteste le système. Je déteste la machine à viande dans laquelle je me sens pris. J'étouffe dans ce monde standardisé, normalisé, régularisé, conformisé, totalitarisé. Je n'ai pas envie de consommer comme tout le monde. D'être comme tout le monde. Je n'ai aucun besoin d’appartenance, et je crois que c'est pour ça que le monde me craint: ils voient la menace au troupeau, la non-conformité, le cauchemar infernal de l'anomalie dans les procédures...

J'ai l'impression que plus nous évoluons technologiquement, plus le monde devient oppressant, car non seulement l'homme veut ressembler à une machine, mais les autres aussi veulent que nous soyons comme des machines. Ils tendent à vouloir qu'on soit à l'image des outils avec lesquels ils travaillent tous les jours. Ils sont tous d'accord pour voir le cerveau à l'image d'un ordinateur, et l'homme à l'image d'un cyborg peu évolué en voie d'amélioration.

Les ordinateurs ne peuvent pas réfléchir, mais ils nous ont permis de constater que les hommes, quand ils parlent, se contredisent aux deux phrases. C'est pourquoi le fait d'être idiot est valorisé, et bien perçu. Il n'est pas honteux d'être idiot, de faire le con, sans doute parce que ça prouve qu'on est humain, toujours par rapport aux machines et à leurs computations. Vous voyez: on se définit toujours par rapport aux machines. On ne peut en sortir. Nous sommes littéralement enfermés dans ce paradigme.

21

Je suis sur le chemin du gym. Un type dans la cinquantaine devant moi, sur le trottoir, mime le réchauffement: il secoue ses poignets, secoue ses chevilles, tourne son cou, secoue la tête, lève ses bras repliés à hauteur d'épaule et tourne à gauche et à droite comme pour s'étirer, penche la tête vers l'arrière et vers l'avant, resecoue ses poignets, ses chevilles, retourne son cou, etc. et recommence le tout indéfiniment.

Je sais que cet homme ne fera aucun exercice.

20

Quand je viens de me faire finalement un ami, j'ai toujours la bonne idée de lui envoyer un disque de mon death metal préféré.

samedi 21 novembre 2015

La complexité de la situation au Moyen-Orient

Je suis un peu tanné de parler du terrorisme, mais inévitablement, j'y retourne toujours, parce que c'est complexe et que j'en apprends toujours plus, et c'est pas fini.

Il y a un mélange d'un paquet de choses dans ce sujet:

- La guerre injustifiée en Irak (la guerre de Bush fils, le crétin)
- L'installation du gros cul des Américains en Irak
- L'exploitation du pétrole
- L'exploitation commerciale, la vente de parcelles du territoire (dépeçage)
- La révolte et la mort des commerçants américains (pendus à un pont)
- L'EI défait l'armée d'Irak (composée d'Irakiens)
- L'EI change trois fois de nom: EII après l'Irak, puis EIIL lorsqu'ils entrent en Syrie, et pour finir, ils reviennent à leur nom original: EI
- La situation en Syrie où l'EI progresse fortement en 2014, mais je ne sais pas pour 2015
- Bachar Al-Assad le dictateur, soutenu par les Russes, se bat contre les terroristes? est un terroriste?
- Que fait l'Europe avec sa promesse d'aider l'armée libre en Syrie contre Assad et les terroristes?
- Les attaques terroristes en Europe, et à travers le monde
- Dans l'histoire, les opposants aux pouvoirs politiques établis ont toujours été qualifiés de «terroristes» par eux, pour faire peur aux gens, le terme et le phénomène ne sont donc pas nouveaux
- Les financements multiples de l'EI (leur capital serait estimé en milliards)
- La stratégie à long terme de l'EI (car oui, il y en a une, ils ont pensé à leur affaire)
- La volonté de guerre des Occidentaux, mais difficulté à s'entendre sur le comment
- L'ignorance des Occidentaux au niveau de la politique étrangère de leur pays respectifs
- Le nombrilisme des Occidentaux
- La bataille des Occidentaux contre le capitalisme
- Le doute des Occidentaux sur le bien-fondé de leur civilisation
- L'EI pourrait être une armée non-terroriste et non-religieuse, simplement fondée sur la volonté de liberté et d'autonomie
- Mais l'EI est une entité intégriste, violente, qui ne possède aucune légitimité ni capacité politique, à part celle des Kalashnikov
- Les points chauds sont dans le coin de la Syrie et aux alentours, pas très bien définis, les forces sont en mouvement
- Quelque chose me dit que la merde a commencé dans ce coin-là il y a déjà longtemps avec les Américains et les Russes
- Le problème des dictateurs et des révolutions arabes avortées (je ne suis pas certain, mais je crois que la révolution arabe n'a été avortée qu'en Syrie, par Al-Assad)
- Le problème des éternels adversaires: ce que les Américains veulent, ce que les Russes veulent, derrière leur coopération dans cette guerre contre les terroristes


*


Mon verdict préliminaire:

Les attaques menées contre l'EI sont «douteuses». Douteuses au sens où je crois qu'elles ne vont, à long terme, que faire empirer la situation. Dans un premier temps, les Alliés vont remporter certaines victoires, à cause de leur supériorité matérielle, mais ils vont aussi s'attirer de la haine supplémentaire à cause des victimes innocentes.

La volonté d'«imposer» la démocratie à des étrangers et de vouloir ainsi «libérer des peuples» n'est que foutaise et idiotie. Mais cela a l'avantage de séduire l'Américain moyen, ou les Occidentaux en général, et cela, c'est à cause de notre nombrilisme.

Une des causes des problèmes vient de l'ignorance et de l'indifférence des gens à la politique étrangère de leurs pays respectifs. Ils ne connaissent pas non plus la situation au Moyen-Orient.

Que faire contre les attaques terroristes? Nous n'avons pas le choix d'agir, mais nous ne ferons que nous enliser dans toujours plus de problèmes. Car même une fois les forces terroristes contenues ou abattues, d'autres prendront la relève, et nous ne pourrons pas éternellement rester là-bas, et comme avec ce qui s'est passé en Irak, qui était devenu un dummy regime, les forces révolutionnaires ou terroristes vont finir par reprendre le contrôle dans 5 ou 10 ans, et tout va être à recommencer.

Mon verdict est que nous sommes dans une impasse, car la diplomatie ne peut pas être utilisée avec des extrémistes. Le dialogue étant impossible, nous ne pouvons respectivement utiliser que les armes. Dans le cas des nazis et des Japonais, cela a mené à la fin de la guerre. Mais dans ce cas-ci, on dirait que l'utilisation des armes ne fait qu'alimenter la guerre, car l'ennemi n'a pas de territoire fixe.

Le Moyen-Orient est tellement dévasté (les terroristes peuvent se cacher un peu partout), que si nous voulons absolument gagner par la guerre, il faudrait attendre des décennies pour qu'un territoire clair se constitue, et ensuite lui faire la guerre. Mais si les gens à cet endroit commençaient à avoir une vie normale et que nous venons tout détruire, l'opinion publique sera défavorable.

L'arrêt du programme des drones américains est fortement recommandable, et pour le comprendre, il suffit que vous vous mettiez à la place des gens dans ces pays, où ces drones font des victimes collatérales. Ces drones sont un signe fort du mépris des Occidentaux envers les Arabes.

Bref, il aurait fallu laisser ces gens s'occuper de leurs affaires comme des adultes responsables. La volonté de les «libérer» n'a aucun sens. Pour les libérer, il suffit d'arrêter de soutenir leurs dictateurs, ils s'occuperont du reste et ils se redéfiniront à leur façon.

Nous ne connaissons pas la cause véritable du terrorisme, mais ce sera un problème durable.

Le complexe militaro-industriel, trop puissant, trouve ainsi un moyen de perpétuer les guerres, qui autrement, seraient en voie de disparition. La cause de la paix mondiale est ainsi renvoyée aux calendes grecques.

Bonne chance à Obama qui veut, justement, trouver une «solution durable».

Enfin, on va pouvoir peut-être commencer à réfléchir...

vendredi 20 novembre 2015

Nous sommes matérialistes

Lors des derniers événements terroristes, les gens ont eu différentes réactions. Certains se sont enflammés (sans jeu de mots), d'autres ont refusé de haïr.

Quelle réaction est la bonne? Je crois que les deux le sont. Il y aura toujours des gens pour avoir l'une et l'autre réaction.

Le mari d'une des victimes qui était la mère de leur enfant a refusé de haïr. Il a écrit un court texte, mais très beau, où il dit que «chaque balle dans le corps de sa femme est une balle dans le cœur de votre Dieu (Allah)».

Il a refusé de haïr, et il veut que son fils soit élevé dans cette même attitude, car si celui-ci haïssait à son tour, il risquerait de finir comme ces terroristes. C'est peut-être vrai, mais c'est en même temps assez triste de voir qu'il n'y a pas de justice et qu'on reste impuissant devant ce genre de chose. En même temps, qu'est-ce que le père peut vraiment y faire? Il n'est pas soldat. Il ne peut pas partir en guerre contre ces gens. Tout ce qu'il peut faire c'est réagir, et s'il réagit mal, ça peut le détruire. Oui, la haine tue, c'est vrai.

Mais je trouve qu'on a trop mis l'accent sur l'opposition haine/sérénité sage ou refus de haïr.

En refusant de haïr, on revient trop facilement dans sa zone de confort, dans ses petites habitudes. La haine nous fait faire un cheminement, elle nous force à comprendre des choses, parfois par plus de douleur. Je ne dis pas que la haine est bonne, mais qu'elle a aussi ses vertus dialectiques, tant qu'elle ne dure pas trop longtemps.

Ce que je dis, c'est qu'il est bon de haïr son ennemi. C'est la première réaction, et c'est une réaction normale et justifiée. L'«acceptation du destin», elle, n'est pas naturelle. C'est un comportement conditionné. Il va se produire une fois la rage du premier moment passé.

Ce dont j'ai peur, c'est qu'en réagissant tout de go de façon pacifique, nous ayons perdu notre combativité. Oui, la haine détruit, c'est un fait. Mais celui qui se laisse harceler par son harceleur, celui-là aussi est détruit, et c'est aussi un fait.

Donc, l'alternative est entre faire quelque chose (à travers la haine ou la rage) et avoir des chances de s'en sortir, et ne rien faire et être détruit. Le simple amour de soi-même, aussi minimal soit-il, nous impose de faire quelque chose, sinon, nous méritons notre sort, parce que nous ne sommes même pas capables de nous aimer nous-mêmes, et nous savons qu'avant de pouvoir aimer les autres, il faut s'aimer soi-même.

Le comportement violent de l'autre envers nous-mêmes nous pousse donc dans un dilemme. Le dilemme, le voici: si j'agis, je risque de détruire ou de me détruire/ si je n'agis pas, je vais être détruit.

Donc, si on simplifie encore, le dilemme est entre: incertitude/certitude.

Or, qu'est-ce que la majorité des gens choisissent?

La certitude, bien sûr.

Le problème, c'est que c'est la certitude d'être détruit...

Si vous croyez qu'on pouvait se fermer les yeux sur les nazis, même un Bertrand Russell a dû nuancer son pacifisme. Il y a une limite à tendre des joues.

On ne peut pas faire la paix avec tout le monde, tout le temps. Il y a des irréductibles qui ne voient pas la différence entre le bien et le mal, et qui peuvent prendre une vie comme ils prennent leurs clés d'auto.

Ne pas réagir face à son agresseur, et lui dire «non, tu n'auras pas ma haine», c'est pour moi un consentement à l'autodestruction.

Et nous en tant qu'Occidentaux, pour qui «toutes choses ont réussi», nous nous sentons coupables d'être en meilleure situation que d'autres. Cette culpabilité fait que nous avons inconsciemment tendance à l'autodestruction. Or, moi je dis que si les choses nous ont réussi, c'est parce que nous avons travaillé fort pour les avoir. Ce n'est pas uniquement une question de «chance». Détrompez-vous. Notre culpabilité est mal placée, et elle est due seulement à l'ignorance du chemin que nous avons dû parcourir pour être là où nous sommes aujourd'hui.

Nous devons avoir le courage de défendre nos acquis et nos valeurs avec toute la force nécessaire, s'il le faut. Nous devons avoir la force de dire que nous avons accompli des progrès fulgurants au niveau scientifique et social grâce à nos efforts acharnés. Nous méritons entièrement ce que nous avons, même si nous en sommes en partie les héritiers. Mais nous travaillons à poursuivre l'oeuvre, et nous en sommes fiers.

Tout cela fait partie d'une cohérence au niveau collectif et individuel.

Si je contre-attaque face à un agresseur, je montre que j'ai une dignité, que ma vie vaut quelque chose et que je ne me laisserai pas faire, alors pourquoi donc lorsque nous nous faisons agresser collectivement nous dirions «vous n'aurez pas notre haine»? Cela n'est pas cohérent.

Aussi, nous savons très bien qu'une attaque collective, si elle n'est pas stoppée, peut devenir une attaque individuelle. Donc, l'attaque collective doit être considérée d'avance comme une attaque individuelle. C'est véritablement chacun de nous qui est visé, en tant qu'ensemble.

Nos démocraties tiennent le coup. Mais certains Occidentaux voudraient la voir tomber, on ne sait pour quelle raison, et eux non plus ne savent pas exactement pourquoi.

Je ne dis pas que nous vivons dans le meilleur des mondes, ni que nous vivons, à coup sûr, dans le moins pire. Mais douter de certains faits et voir des complots partout au nom de l'argent, c'est autre chose.

Je ne crois pas que l'argent soit maître en ce monde.

Déjà Machiavel disait dans son «Discours sur la première décade de Tite-Live» que «le nerf de la guerre, ce n'est pas l'argent», comme tout le monde aime à le penser et le répète sans réfléchir, mais que «c'est les hommes».

C'est les bons hommes qu'il nous faut pour gagner une guerre, l'argent est de seconde valeur. Et il me semble que c'est le bon sens même. On ne peut pas gagner une guerre juste avec de l'argent et des mercenaires.

C'est la raison pour laquelle je crois que l'argent ne peut gagner en toutes circonstances. Dans notre cas, nous avons l'argent, mais nous perdons notre sentiment de légitimité, donc nous perdons nos hommes.

D'un autre côté, nous croyons que l'argent peut tout vaincre par lui-même et nous crions «à bas le capitalisme!».

Dans les deux cas, nous sommes matérialistes, que nous croyions ou ne croyions pas à la valeur de l'argent.

Le fond reste le même.

Le Veau d'or est vraiment rendu notre Dieu à nous, les Occidentaux.

Toute notre pensée et notre langage sont centrés sur l'économisme (Edgar Morin).

Nous n'avons jamais été aussi loin de l'esprit...

mardi 17 novembre 2015

Cryptopsy - Detritus



Le premier morceau du dernier album «The Book of Suffering Tome 1» du groupe québécois death metal Cryptopsy.

Poème pour intimider les intimidateurs

Vous nous menacez de mort
Parce que nous ne croyons pas en Allah
Vous demandez à vos têtes fêlées
De nous tirer, exploser, poignarder et décapiter

Vous utilisez la religion
Pour créer des extrémistes prêts à tout faire
Pour servir vos intérêts et non votre Dieu
Ils ont le cerveau tellement bien lessivé par vous

Qu'ils se croient dans un jeu vidéo
Lorsqu'ils tuent des Occidentaux

Nous tenons à vous dire
Que nous sommes des pacifistes et des non-violents

En principe

Mais que les fanatiques de la terre
Nous les expulsons dans la stratosphère

Les Alliés s'en viennent dans votre bled de sable
Car nos soldats bavent d'envie de vous connaître
Pour vous tirer la barbichette

Nous n'avons pas dépensé des milliards
Pour que nos CF-18 dorment dans les hangars
Puisque nous ne vous voulons que du Bien
Nous allons vous larguer de l'amour et de l'extase

Nos bombes sont pleines de joie
Elles vous donneront des secousses sismiques dans votre anus

Nos tanks vont masser vos couilles tout doucement
Sous leurs chenilles paresseuses

Vos bouches vont sucer la bouche de nos canons
Et ce sera la défonce garantie

Vous vous croyez en l'an mille
Mais on vous renverra à l'âge de pierre

Nous ne vous voulons que du Bien
Comme nous en avons fait aux nazis en 44

lundi 16 novembre 2015

Aucune troupe au sol : l'ubiquité de l'ennemi

Obama a confirmé qu'il n'y aura pour l'instant aucune troupe au sol, mais que des bombardements aériens.

Il veut une solution «durable», et soutient que des troupes au sol ne seront pas efficaces, car les terroristes peuvent se trouver et agir dans plusieurs pays problématiques à l'entour de la Syrie. Déplacer les troupes à chaque nouvelle attaque dans d'autres pays n'aurait aucun sens.

Je ne crois pas que Justin Trudeau pourra conserver sa résolution de ne pas bombarder la Syrie à la lumière de ces explications d'Obama. Il est certain que ce n'est pas la solution à long terme, mais pour l'instant, il faut faire quelque chose pour stopper ces extrémistes, pendant que Villepin fait son Chamberlain.

Je me suis senti visé par les dernières menaces à l'Occident du groupe Isis. Je ne trouve vraiment pas ça drôle et je prends cela très au sérieux, mais nous ne nous laisserons pas intimider par ces trous du cul.

Comme l'a dit John Kerry: «Les jours de l'État islamique et de tous les groupes associés sont comptés», et j'espère que ce sera le cas. Il faut que les Alliés aillent là-bas, à la source, et qu'ils les fassent chier radicalement dans leurs culottes, parce que là, ils ont vraiment dépassé les bornes. Nous n'avons pas développé toute notre technologie pour nous laisser dominer par ces tarés.

On dirait qu'on se bat contre des croisés de l'an mille, sauf qu'ils n'ont pas d'uniformes, qu'ils peuvent être situés n'importe où, et que ce peut être de très jeunes gens, en plus de pouvoir disposer d'armes modernes dévastatrices.

Il est difficile de se battre contre une armée adverse qu'on ne peut pas identifier clairement.

Quand on y pense, on paraît un peu ridicule avec nos uniformes qui nous identifient trop facilement. Après tout, dans une guerre, ne doit-on pas utiliser toutes les astuces pour surprendre l'ennemi?

C'est ce genre de guerre que fait l'EI: ils n'ont pas grand moyens, alors ils prennent tous les moyens.

Une question me fatigue cependant: où prennent-ils leurs armes?

Comment sont-ils financés? Après tout, ces gens ne produisent rien, et ils ne peuvent pas constamment vivre de rapines.

Il faut trouver qui finance ces gens et leur déclarer la guerre à eux aussi.

Selon moi, de graves conflits vont prendre forme bientôt.

Si les pays occidentaux ne sont pas terriblement efficaces pour enrayer ce fléau, il y aura des dérapages.

Nous sommes peut-être au seuil d'une Troisième Guerre mondiale.

Nous avons besoin de lancer nos chiens les plus enragés après ces fous d'Allah, afin d'en finir une fois pour toutes. Je ne serais pas surpris que tout soit rasé comme l'Allemagne l'a été en 1944.

Même l'organisation Anonymous a déclaré la guerre à l'État islamique.

Le combat sera, cette fois, sans pitié.

Les islamistes radicaux veulent aller au paradis?

Ils vont y aller un peu plus tôt que prévu.

Anéantir l'État islamique

Comme on pouvait le prévoir, la France déclare officiellement la guerre à l'État islamique (Daesh).

Hollande ne veut pas contenir les belligérants, comme il le dit lui-même, mais les «anéantir».

De son côté, Trudeau s'oppose toujours à ce que les bombardements canadiens continuent. Mais nous allons quand même collaborer aux attaques, par un certain soutien, comme des formations, etc. Tant qu'à collaborer, pourquoi ne pas participer pleinement à la guerre? Puisque, de toute façon, les terroristes vont nous accuser de participer à la guerre contre eux...

L'organisation de l'État islamique ressemble, dans la façon dont elle fonctionne, à une secte violente et dangereuse. Je suis d'accord pour stopper ces gens, mais je suis contre les bombardements, car je trouve que c'est ce qui a le plus de potentiel de faire d'innocentes victimes.

Ce pour quoi je suis d'accord, c'est une intervention sur le terrain, une vraie guerre au sol dans le but d'anéantir l'organisation au complet, si ce sont, bien sûr, tous des terroristes.

Mais je serais étonné que cela règle le problème, comme s'il n'y avait des terroristes qu'en Syrie.

Il faudrait étudier comment se développe le terrorisme, quelles sont ses raisons d'être, pour comprendre les causes et agir sur elles afin d'éviter que cela ne se reproduise. Pour l'instant, permettez-moi une drôle de métaphore, mais nous sommes pris avec l'Hydre aux cent têtes: on en coupe une et il en repousse encore davantage.

Nous en sommes réduits à tuer des gens, parce que nous ne traitons toujours que les effets. Cette façon de penser ressemble à notre médecine, orientée sur les médicaments, orientée sur le traitement des effets, orientée sur le profit.

Le pacifisme n'a pas sa raison d'être en toute circonstance, mais son principe oui, et je crois qu'il n'a pas été appliqué assez en profondeur.

Et c'est pour ça que nous échouons tous aujourd'hui. Nous sommes tous perdants.

Il n'y aura pas de gagnants dans cette guerre, comme il n'y en a pas eu dans la Deuxième Guerre mondiale, quand on tient compte du Traité de Versailles.

Qu'est-il donc arrivé aux Peace Studies?

Les pays sont des entités qui n'ont plus de sens

Il ne faut jamais oublier que les responsables politiques de nos différents pays, ainsi que les services secrets, agissent en notre nom.

Ainsi, quand les terroristes attaquent «des Français», ils attaquent des citoyens qui n'ont absolument aucun rapport dans ces affrontements, qui sont innocents, mais qui, en tant que citoyens «français», ont des gens qui agissent en leur nom, qui eux ne sont peut-être pas si innocents.

Les citoyens se retrouvent donc en quelque sorte «aliénés» dès lors qu'ils font partie d'un pays.

Les terroristes, faute de pouvoir s'en prendre directement à la classe politique, s'en prennent directement aux citoyens. Mais cela crée une drôle d'impression, comme si les terroristes manquaient à chaque fois leur coup, car ces citoyens ne sont manifestement coupables de rien.

Ainsi, si les gens sont victimes d'actes terroristes, c'est parce qu'il y a quelque chose en eux qui ne répond pas d'eux. C'est de cela dont il faut rester conscient.

Je ne dis pas qu'il faut absolument abolir les pays, mais il y a en quelque sorte indéniablement une dimension schizophrène dans le concept de pays.

Dès lors que nous faisons partie d'un pays, nous avons en quelque sorte une étiquette collée sur le dos, qu'on le veuille ou non. Nous faisons alors partie d'une entité collective qui est considérée comme une unité à partir de la classe politique. C'est la même situation que dans le communisme où les dirigeants du parti disaient à la masse: «Nous sommes le peuple, nous sommes vous

Cela crée une étrange réflexivité, comme si un pur étranger me disait: je suis toi. Évidemment, nous savons que ces gens ne sont pas «nous», peu importe que nous les ayons élus démocratiquement, et que ce n'est qu'une façon de parler. Le pouvoir et les gens sont deux entités distinctes, mais les terroristes les confondent, parce que chez eux, ces entités sont confondues.

Donc, pour eux, c'est la même chose d'attaquer les gens que d'attaquer le pouvoir, alors, ils vont s'en prendre à ceux pour qui c'est plus facile.

Les citoyens se retrouvent donc à avoir à répondre de choses dont ils ne sont peut-être pas au courant, ou qu'ils n'approuvent pas. Tout le monde est dans le même bateau, dès lors que les personnes sont dans le même pays.

C'est injuste, mais ça me fait penser aux équipes sportives auxquelles les gens s'identifient: lorsque notre équipe nationale perd, on se sent comme des perdants, et lorsqu'ils gagnent, on se sent aussi comme des gagnants. Pourtant, ce ne sont pas nous qui gagnons ou perdons les parties.

Ainsi, je peux être un Américain et me sentir fier d'avoir gagné la Deuxième Guerre mondiale, même si je suis né en 1990. Je suis fier de quelque chose que je n'ai jamais fait, à laquelle je n'ai non plus jamais participé, même de loin. Et j'en suis fier comme si c'était la mienne, ma victoire.

Les défaites, par contre, on ne veut pas s'y identifier, mais les étrangers, eux, n'ont aucun problème à nous y identifier.

L'identification à un pays nous donne donc un grand avantage au niveau collectif (sentiment de fierté, sentiment d'unité, etc.) mais parfois aussi, de grands désavantages quand ça va mal.

Bien entendu, nous ne sommes pas responsables des victoires ou des défaites de nos équipes sportives nationales. Qui plus est, nos équipes nationales ne sont plus des équipes «nationales»: les joueurs sont eux-mêmes des entreprises multinationales sans appartenance particulière: ils vont où on les demande, et où c'est le plus payant.

Mais peut-on éviter de faire partie d'un pays? Je ne sais pas.

La plus petite unité collective est le clan. Est-ce que les clans pourraient ne jamais s'être formés? Si la réponse est «non», alors nous ne pouvons pas empêcher les pays non plus de se former.

Ce que j'ai remarqué, par contre, c'est que les petits pays semblent relativement plus heureux. Plus les pays sont grands, plus les gens se sentent aliénés, ils sentent qu'on ne les écoute pas, etc.

Dans un monde idéal, il faudrait morceler les grands pays en pays de la taille des pays scandinaves.

Moi je trouve toujours curieux que sur le territoire d'une ville il y ait toujours autant d'arrondissements. Le phénomène des arrondissements me fascine. Je ne crois pas que l'on puisse trouver dans le monde aucune ville sans arrondissements. Pourquoi cela?

L'avantage d'une entité commune sous laquelle tout le monde est groupé est que cela entraîne la paix des différents États ou provinces qui composent l'entité. L'unité nous permet aussi d'accomplir de plus grandes choses, mais en avons-nous vraiment besoin passé un certain seuil? Par exemple, que peut-on accomplir de moins avec un pays divisé en deux, trois, dix? Et avons-nous vraiment besoin de ces choses au prix d'un plus grand sentiment de responsabilité, d'appartenance, de fierté, de bonheur?

Le désavantage est donc que cela entraîne parfois, entre autres, un fort sentiment d'aliénation.

Si les gens veulent s'autodéterminer sur un territoire, cela devrait être rendu possible.

Malheureusement, la violence étatique sert à réprimer la possible violence entre les entités plus petites nouvellement créées, si cela était possible.

Sommes-nous capables de devenir plus petits sans nous entre-tuer?

La grandeur des pays aliénants était peut-être la mesure de notre violence intérieure dans le passé, mais est-ce encore le cas aujourd'hui?

La petitesse d'un pays donne beaucoup d'avantages: plus de responsabilité, de fierté, d'appartenance, de contrôle, en un mot: plus de bonheur.

Nous voyons la voie à suivre, mais les gens doivent développer en eux ce qu'il faut pour pouvoir la suivre. C'est une voie très exigeante, et qui a très peu de chances de réussir.

C'est pourquoi le monde prendra très probablement un autre cours, et que nous sommes loin d'en avoir fini avec la violence, intérieure comme extérieure.

Nous avons un grand besoin de réfléchir et de méditer.

Nous devons laisser de côté, pour un moment, la pensée en terme de but, la pensée téléologique, pour travailler plutôt la pensée contemplative.

Nous avons plus que jamais besoin de la philosophie. Et son ennemi dans ce combat pour un meilleur monde, n'est pas la religion, mais le manque de réflexion, le manque de capacité critique, la précarité et l'ignorance.

Les grandes entités ne sont plus efficaces, et ne sont surtout pas capables de nous éviter ces maux.

Comme dirait l'économiste Ernst Schumacher:


«Small is beautiful.»



dimanche 15 novembre 2015

Vendredi AK-47

Je ne sais pas quoi dire face à cette horreur. La France promet d'exterminer ceux qui revendiquent l'attaque, mais je me demande encore si vouloir «exterminer» des gens comme de la vermine, des coquerelles, des punaises de lit ou des rats, c'est une bonne chose.

Dans la déshumanisation de son adversaire, la France fait la même chose que son ennemi. Si on remonte le fil causal en sens inverse, c'est-à-dire que les Français tuent d'abord de façon barbare un adversaire quelconque, et que l'adversaire réplique de façon tout aussi barbare, ou pire encore, on comprend le pourquoi des gestes, mais ça n'a pas plus de sens. Cependant, cela pourrait nous faire voir un motif possible du côté adverse.

Pourquoi ces gens sont si enragés? si déterminés à mourir? si jeunes? Je ne suis pas certain que la religion soit la seule en cause.

Chose nouvelle, mais pas si nouvelle: cette violence est indifférente aux victimes: elle ne cible personne en particulier, sauf les Français en général. Comme ce qu'on a vu aux États-Unis avec l'affaire Rodney King: les Noirs, en une action de masse, descendaient les passagers Blancs des autos pour les battre en pleine rue: les Blancs étaient visés en général, pour leur racisme larvé ou diffus au sein de la population. Il n'était pas important de tabasser spécifiquement des racistes, il fallait tout simplement tabasser des Blancs pour signifier que le tabassage indifférencié des Noirs ne sera plus accepté sans conséquence.

Il fallait se faire prendre au sérieux, et faire peur. Ça ressemble à l'acte terroriste du vendredi 13.

Comment régler une «montée aux extrêmes»? Parce que c'est à ça qu'on assiste en ce moment.

Faut-il intervenir en Syrie? Parce qu'il y a peut-être des gens et d'autres pays qu'il faut aider dans ce coin-là... Ne peut-on pas tout simplement les laisser s'amuser là-bas à s’entre-tuer dans leur carré de terre séchée? Je ne sais pas si on peut faire ça.

Ce que je sais, c'est que les pays anciennement colonisateurs ont des problèmes aujourd'hui.
Beaucoup de ceux qui en ont pâti les haïssent.

Ce que je veux dire, c'est qu'on ne peut pas diaboliser un ennemi comme on le fait en ce moment. Il est clair que ce que ces ennemis font est dégoûtant, et en cela, ça me rappelle beaucoup les nazis avec les Einsatzgruppen, les sections d'extermination qui parcouraient l'Europe pour exterminer des villages entiers, hommes, femmes et enfants. Ils allaient même jusqu'à raser les villages une fois tout le monde mort. C'est fort. Ça prend de la haine pour faire ça. Ça prend quasiment de la maladie mentale pour faire ça. En tout cas, si ça n'en prend pas, ça en cause, c'est certain. Il est connu que beaucoup de ces soldats «exécuteurs» sont devenus fous ou se sont suicidés par la suite.

L'homme n'est pas fait pour faire ce genre d'action. Et pourquoi y recourt-il alors? Moi, c'est le motif qui me rend curieux, parce qu'il doit être foutrement fort pour aller contre nature de cette façon.

En fait, je ne crois pas qu'il n'y ait toujours qu'un seul motif. Au contraire, il y en a souvent plusieurs, et ils sont complexes.

Les Noirs avaient-ils raison de battre les Blancs? Avaient-ils d'autres choix?

Est-il possible de répondre à la violence autrement qu'avec la violence?

Que faire face à un ennemi qui n'entend pas raison?

Autant de questions qui pour des pacifistes et des non-violents comme moi sont difficiles à répondre...

En même temps, même si on est pacifistes et non-violents, on ne peut pas vouloir la paix à tout prix si on doit assister à des scènes d'horreur comme celle du vendredi 13 dernier.

On ne peut pas rester là les bras croisés à ne rien faire parce que ce serait tout simplement inacceptable de laisser des gens souffrir, et qui plus est, de les regarder souffrir, sans rien faire.

Donc, il y a des situations qui font qu'on ne peut pas toujours être pacifistes et non-violents sous peine d'être en même temps soi-même inhumain: car il ne faut pas avoir de cœur pour laisser des gens souffrir sans chercher à intervenir, à faire stopper le mal.

Donc, les «pacifistes de salon», c'est bien beau, mais ce n'est pas comme ça que ça se passe dans la réalité.

Si on avait laissé les nazis agir à leur guise sans rien faire, il n'y aurait peut-être plus aujourd'hui aucun Juif survivant, et le monde entier serait dominé par les nazis: nous vivrions dans un monde entièrement nazi.

Mais est-ce vrai cette crainte? Avons-nous raison de croire que les nazis, les fascistes et les Japonais auraient pu conquérir le monde entier?

Je ne crois pas que cette crainte soit vraiment fondée. Cependant, il fallait quand même stopper l'ennemi.

Pourquoi je crois que cette crainte n'est pas fondée? -parce que les régimes bâtis sur la haine ne sont jamais viables.

L'ADN de ces régimes est pourri à la base.

Donc, quoi faire avec ces fous haineux convaincus d'aller au Paradis baiser 70 vierges immédiatement après leur mort par explosion?

Pourquoi ce phénomène se produit-il? Il a des causes. Il faut les chercher si on veut résoudre le problème. Mais avant de le trouver, il risque d'y avoir d'autres victimes...

Donc «nous» sommes forcés d'agir, c'est-à-dire les armées et les forces antiterroristes.

Y a-t-il un cercle vicieux là-dedans? -possiblement. Comment l'éviter alors?

La religion n'est pas la seule responsable là-dedans. Il faudrait se rappeler que les nazis ont commis l'horreur la plus absolue jusqu'à maintenant, et ils ne l'ont pas fait pour des motifs religieux.

Donc, la religion n'est pas vraiment l'ennemie.

L'ennemi vraiment numéro «un» du monde entier, ce n'est pas le besoin de croire, la soumission ou l'obéissance, la haine, mais c'est l'incapacité à réfléchir.

Pour pouvoir calmer la haine et avoir une chance de pouvoir commencer à réfléchir, il faut adoucir les mœurs.

Comment adoucir les mœurs? La musique, la culture, l'ouverture, le sexe.

Les Américains essayaient de décourager les nazis de se battre en leur faisant écouter du jazz dans les sous-marins... Musique interdite par les responsables nazis parce que jugée «décadente»...

On le voit bien que les régimes extrêmes ont un drôle de rapport à l'art, à la musique, à la culture et au sexe... Il me semble que c'est clair. Pour avoir un autre exemple, il suffit de regarder ce que les Soviétiques ont fait à l'art sous le totalitarisme... C'était terrible. Ils ont tué l'art russe en le transformant en «art social», destiné seulement à être «utile»... à servir la cause... à servir l'idéologie du parti...

Platon avait aussi tout un rapport utilitaire avec le sexe et la religion dans sa «République»...

Ces gens violents font une instrumentalisation de l'art et de la culture, et du sexe.

Ou n'est-ce pas plutôt l'instrumentalisation de l'art, de la culture et du sexe qui rend les gens violents?

Je ne sais pas, mais ça ressemble pas mal à ce que font nos extrémistes actuels... ils sont violents et ils instrumentalisent...

Lequel est la cause de l'autre? -ça reste à étudier plus en profondeur.

Mais selon moi, l'instrumentalisation est la cause ultime de la violence physique, psychologique, morale, institutionnelle, etc., car elle est déjà par elle-même une forme de violence.

L'instrumentalisation peut être aussi une violence faite envers soi-même, qu'on s'impose à soi-même, une violence venant d'abord de l'intérieur.

La «violence» est toujours la cause de la violence.

Et ce ne sont pas les Français qui sont responsables de la violence de ces terroristes.

jeudi 12 novembre 2015

Question 1

Si l'esprit est gouverné par des «règles»...

Comment ça se fait que les gens doivent prendre tant d'années pour apprendre à «bien raisonner»?

Les hommes aiment bien se prendre parfois pour des machines...

Cette question m'a été inspirée par un passage du livre de Poincaré, «La science et l'hypothèse»:

«[...] les débutants ne sont pas préparés à la véritable rigueur mathématique; [...] il faut qu'ils refassent rapidement, mais sans brûler d'étapes, le chemin qu'ont parcouru lentement les fondateurs de la science. Pourquoi une si longue préparation est-elle nécessaire pour s'habituer à cette rigueur parfaite, qui, semble-t-il, devrait s'imposer naturellement à tous les bons esprits? C'est là un problème logique et psychologique bien digne d'être médité.» (p.35)

Arrêter de se faire prendre par la main

Le correcteur automatique pense pour nous...
Le GPS pense pour nous...
Les plats préparés pensent pour nous...
Le café en capsule pense pour nous...
Les capsules de détergent à lessive pensent pour nous...

Y as-tu encore quelque chose qu'on est capable de faire par nous-mêmes?

Se trouver des amis? Les médias sociaux en trouvent pour nous...

Penser?
Est-ce que ça s'en vient en capsule ça aussi?
Nous devenons esclaves des machines...

Bientôt, nous ne saurons plus conduire nous-mêmes une auto, elles vont se conduire toutes seules.

La conséquence des machines, c'est que nous ne savons plus comment rien faire.

Nous ne savons plus comment écrire.
Nous ne savons plus comment nous orienter.
Nous ne savons plus comment cuisiner.
Nous ne savons plus comment faire un café.
Nous ne savons plus comment faire un lavage.
Nous ne savons plus vivre...

Paradoxalement, les machines, la haute technologie et la science produisent l'IGNORANCE de l'homme ordinaire...

Je suis convaincu que pour faire échec à cette ignorance galopante, il faut apprendre le plus de choses possible, et pas nécessairement des plus compliquées.

Par exemple, apprendre à se retrouver dans une ville.
Apprendre à tricoter ou à raccommoder des vêtements.
Apprendre à cuisiner et développer un sens pour les bonnes recettes.
Apprendre à écrire en écrivant plus souvent de longs textes.
Apprendre à connaître les gens en personne.
Apprendre à réfléchir en dehors de tout livre.

Une conséquence de l'ignorance est que les gens doivent être de plus en plus surveillés...
Heidegger prédisait déjà que l'accent allait être mis de plus en plus sur la «sécurité»...

Une autre conséquence de l'ignorance est que nous ne connaissons plus la valeur des choses...

L'homme s'est engagé sur la voie de la technique, et il ne peut plus faire marche arrière.

Nous ignorons certaines choses, mais nous en connaissons d'autres que les gens ne connaissaient pas avant. Pour ces gens, nous sommes aliénés, mais pour nous, ils sont retardés.

Ce qui fait surtout la gravité de la situation, c'est que les gens ne se donnent même plus la peine.

Notre manque de temps chronique est la preuve de notre inefficacité chronique en tant que société.

Il n'est pas normal qu'à l'heure des machines nous manquions autant de temps.

Le capital a tendance à tout concentrer sur la tête de quelques travailleurs, pour que ça coûte moins cher... n'est-ce alors qu'un phénomène engendré par le type d'économie?

L'ignorance galopante et le manque de temps sont les deux produits paradoxaux de la technique...

lundi 9 novembre 2015

Pétrarque, sur la renommée

J'ai commencé à lire les «Lettres Familières» de Pétrarque, et je tombe là-dessus dans la deuxième lettre du livre un:

«[...] les louanges des hommes commencent avec leur mort. Sais-tu pourquoi? C'est que l'envie meurt avec le corps, comme elle vit avec le corps.»

«[...] quand l'urne les enfermera tous également, viendront alors des juges sans haine ni envie.»

«Rends-moi Pythagore à la vie, je te rendrai ceux qui l'ont dénigré; que Platon revienne en Grèce, que renaisse Homère, que revive Aristote, que retourne en Italie Varron, que se relève Tite-Live, que refleurisse Cicéron: non seulement ils trouveront de tièdes admirateurs, mais des détracteurs mordants et envieux, comme chacun d'eux en a connu en son temps.»

«[...] tu te plains d'avoir connu beaucoup de personnes qui ont acquis dans leur vie un grand renom; cela aussi, si tu veux m'écouter, tu le mépriseras avec noblesse. Tu sais, en effet, à qui cela arrive: à ceux seulement qui, parce qu'ils ne le peuvent avec leur plume, défendent à grands cris leur renommée. Regarde ces personnages vêtus de pourpre, qui avec un grand vacarme attirent vers eux les regards de la foule, qui désirent être appelés sages et que le peuple appelle ainsi dans son désir d'assigner à chaque ville son contingent de sages. [...] écoute ma prédiction à leur sujet: leur renommée s'écroulera avec eux et un seul tombeau suffira à leurs ossements et à leur nom. Quand, en effet, la mort forcera leur langue devenue froide à s'arrêter, non seulement ils devront se taire, mais aussi on taira leur nom.»

«[...] tu trouveras la renommée dans le tombeau.»

Sur le mépris

Laissons les poules
dans le poulailler
Il est toujours extrêmement périlleux de mépriser quelqu'un. Le mot le dit: mépriser, c'est se «méprendre», c'est-à-dire, prendre quelqu'un pour un autre.

Le mépris n'a pas sa place en aucune circonstance, parce que si la personne n'est pas à la hauteur de ce qu'on pensait d'elle, à quoi bon la mépriser en plus? Vaut mieux en avoir pitié, si on a un cœur.

Et si elle est davantage que ce qu'on croit, c'est dangereux.

Une chance que nous ne sommes pas en Russie, parce que tous les animateurs de télé et de radio qui ont méprisé allègrement et quotidiennement Justin Trudeau durant toute sa vie seraient présentement dans un bloc cellulaire glauque en train de manger littéralement leur couilles comme entrée.

Qu'est-ce qui fait que les gens méprisent si facilement? pourquoi sont-ils si méchants? si bas?

Moi-même j'ai été sous-estimé toute ma vie. Tout simplement parce que je n'ai pas l'air de ce que je suis. Quand j'ai quitté le métier de soudeur et que je me suis mis à étudier en philosophie à l'université, j'ai rencontré un ancien collègue soudeur sur la rue. Quand je lui ai expliqué ce que je faisais dorénavant, il m'a dit: «T'as pas l'air d'un philosophe».

Non, je n'ai pas l'air d'un philosophe... Pourquoi? Parce que je n'ai pas les sourcils de Languirand? Parce que je n'ai pas de longue barbe? que je ne fume pas une pipe?

Je ne savais pas quoi dire à cette remarque, j'ai juste dit: «Ouais, c'est vrai». Qu'est-ce que j'aurais pu dire d'autre? Des fois c'est tellement bête, qu'il n'y a rien à faire.

Dernièrement, un vieux monsieur a visité ma bibliothèque de livres de philosophie, j'en ai vraiment beaucoup. La première chose qu'il a dit c'est: «À quoi ça sert la philosophie?» Je ne savais pas quoi dire, alors je lui ai dit n'importe quoi: je lui ai dit que ça servait à penser. J'étais fâché, parce que je venais de lui dire que cette bibliothèque m'avait coûté 35 000$ et que ça m'avait pris 7 ans pour la construire... Se faire demander alors à quoi tout ça ça sert, c'est insultant un peu.

En tous cas, c'en est un ça que j'ai eu de la difficulté à ne pas mépriser...

Mais je me dis au fond, que c'est son problème si ce monsieur ne sait pas à quoi sert la philosophie. Il lui manque quelque chose dans la vie, il lui manque le meilleur selon moi.

Il me fait pitié.

Car je connais la valeur de la philosophie, et je n'ai même pas à la défendre.

Je n'ai aucune envie de convaincre quelqu'un que la philosophie sert à quelque chose.

Avant, ce genre de choses m'enrageaient, mais plus maintenant: ça me laisse plutôt indifférent, au pire, ça me fait rire un peu. À vrai dire, je pense même que je n'en ai rien à foutre finalement. Je suis tellement bien dans ce que je fais, j'aime tellement lire mes livres de philosophie, que je pourrais faire complètement abstraction du monde extérieur. Je n'ai plus rien à prouver à personne.

Que les gens croient ce qu'ils veulent, qu'ils fassent ce qu'ils veulent, moi je suis bien dans ce que je fais et je ne vais pas me lever en tant que chevalier de la vertu pour changer le monde.

Comme je l'ai déjà dit, vouloir changer le monde ce serait vouloir changer des poules en chevaux de course. C'est mission impossible.

Laissons les poules dans le poulailler, il y a d'autres choses à faire de mieux.

Est-ce que mon propos sentirait un peu le mépris?

Non, il sent la philosophie.

dimanche 8 novembre 2015

La vérité n'est vraie que si c'est la bonne personne qui la dit

Un livre qu'on a failli
ne jamais connaître
Vous connaissez John Kennedy Toole?

Un ancien militaire devenu écrivain qui se pensait raté. Il n'a jamais réussi à être publié dans aucune maison d'édition aux États-Unis. Tous les éditeurs étaient unanimes pour refuser son manuscrit. Il est parti seul faire un dernier tour de son beau pays, puis il s'est suicidé dans sa voiture. Sa mère a repris son manuscrit et s'est promis de le faire publier. Elle a essuyé autant de refus. Finalement, elle a insisté auprès d'un professeur de littérature à l'université. Le prof a pris du temps pour le lire, elle a dû venir l'achaler à la fin de ses cours pour qu'il y jette un coup d'oeil, car il était «très occupé». Lorsqu'il a lu le manuscrit, il a trouvé que c'était génial. On connaît la suite de l'histoire: «La conjuration des imbéciles» est devenu un best-seller, et on a pensé qu'il s'agissait d'un génie méconnu. Probablement qu'en tant qu'ancien militaire, il n'avait aucune crédibilité comme écrivain auprès des éditeurs. Moi c'est ce que je crois, mais qu'importe. Un écrivain reconnu serait arrivé avec le même texte et les éditeurs auraient probablement crié immédiatement et tous en cœur que «c'est un génie!».

Personnellement, j'ai vécu la même expérience dernièrement à l'université dans un cours d'été à la maîtrise d'à peu près 80 étudiants. L'étudiante venait d'Europe; elle était un peu grosse, un peu laide, mal habillée, avec une drôle de voix, bref, elle avait tout le portrait de la conne typique. Elle n'arrêtait pas de poser des questions en classe, interrompant le prof, qui s'est même un peu énervé à un certain moment. Elle nous exaspérait aussi. Je me souviens d'avoir pensé, après une autre de ses questions, que c'était une conne fatigante. Or, retournement d'opinion complet de toute la classe lorsqu'elle s'est mise à parler d'un travail qu'elle a fait pour le cours et qu'elle a expliqué son point de vue en profondeur... Je vous le dis: je crois que c'était l'étudiante la plus brillante de la classe, et tout le monde le sentait, tout le monde était épaté. J'étais même gêné d'avoir pensé que ce pouvait être une conne... Mais qu'est-ce qui m'avait conduit à penser cela? Des comportements, l'apparence, l'apparente non-pertinence des questions, etc., ce n'est pas clair, mais j'avais déjà bien jugé cette personne, comme tant d'autres l'ont fait, avant de la connaître.

Par contre, si elle n'avait pas parlé devant toute la classe, ou si elle n'avait pas été capable de bien exprimer ses idées pour une raison ou une autre (timidité, problèmes d'élocution, etc.), ou encore, si elle avait été nonchalante, je crois que j'aurais persisté dans mon opinion. La vérité tient à mince fil.

J'en ai déduit cette règle de précaution: «Les personnes les plus brillantes passent parfois pour des cancres.»

Je me souviens d'une expérience marquante que j'ai eue au cégep: dans le cours de littérature, on avait un résumé de livre à faire, et moi j'avais choisi «Moll Flanders» de Daniel Defoe, un livre de plus de 500 pages. Je l'avais résumé en 10 pages, comme on me l'avait demandé, et je me souviens que je lisais ce livre-là sur le bol de toilette et que je le trouvais extrêmement bon, mais en même temps extrêmement facile à résumer juste en soulignant un peu.

Le prof m'a retenu après la classe pour me parler. Elle m'a dit que mon travail valait 100%, mais qu'elle avait un doute que ce soit moi qui l'aie fait. Je me suis défendu comme j'ai pu, mais je savais aussi qu'en insistant trop, je la convaincrais peut-être encore plus que j'étais coupable, elle a donc retenu mon travail le temps de voir mes autres notes dans le cours pour décider de mon sort. Finalement, je crois que c'est l'année où j'ai abandonné tous mes cours, où mon père m'a éjecté du domicile familial, et que je suis arrivé à Montréal, pour tomber dans la drogue, la prostitution et les prisons. Je ne connais pas exactement la raison qui a fait douter le prof de mon excellence, mais je sais que je me foutais pas mal du cours, et ça devait paraître. J'étais nonchalant, et je n'avais pas eu de bons résultats au début du cours, car les choses qu'il y avait à faire ne m'intéressaient pas. Par contre, le livre de Daniel Defoe m'a captivé, et c'est pourquoi j'ai fait le travail au meilleur de mes capacités. Je ne vois pas alors comment ça n'aurait pas valu 100%, mais le prof n'a pas reconnu mes capacités, j'ai passé pour un tricheur, et l'estime de moi-même en a encore pris un coup.

Je n'ai jamais eu une grande estime de moi-même à cause de toutes les réactions de mon entourage à ce que je faisais et à ce que j'aimais. J'étais brillant en philosophie, mais on me disait toujours que «ça ne valait rien, que j'étais mieux de faire autre chose», etc., puis, alors qu'on voyait que je m'entêtais, on me méprisait. Par la suite, tous les déboires que j'ai connus ne m'ont pas aidé à me construire une estime de moi-même. Disons plutôt que toutes ces années n'ont été qu'un vaste travail de démolition de mon estime personnelle. Ce n'est qu'aujourd'hui que je recommence à me relever, mais avec tant de peine! Et avec tant de regret de n'avoir pas su m'imposer davantage! Mais pour cela, il aurait pratiquement fallu que j'aie l'expérience de vie que j'ai aujourd'hui, je vais donc arrêter immédiatement de m'apitoyer sur mon sort...

Je sais aujourd'hui, avec certitude, que quand je dis quelque chose de pertinent et de brillant, les gens ne m'écoutent pas. Pourquoi? Parce que je n'ai pas l'air d'un intellectuel: je suis grand, bâti, j'ai un air sportif et un peu nonchalant, avec ma casquette et mes pantalons de jogging. Par contre, si vous mettez les mêmes paroles dans la bouche d'un autre qui, lui, a l'air d'un intellectuel, c'est-à-dire: mince, de constitution fragile, le teint blême, avec une barbe et des lunettes, ah là! c'est intelligent! c'est donc profond! c'est brillant ce qu'il dit!

On va bien que les gens fonctionnent avec des apparences...

«The medium is the message», comme disait McLuhan: ça n'a jamais été aussi vrai.

La vérité n'est vraie que si c'est la bonne personne qui la dit.

Pour finir, sur «L'art d'avoir toujours raison» de Schopenhauer.

Dans ce livre, Schopenhauer ne nous donne pas des trucs pour «avoir toujours raison».

Mais seulement des trucs pour «avoir l'air d'avoir toujours raison».

Et c'est ainsi: la vérité n'arrive pas à s'imposer face à la masse des imbéciles, et elle n'y arrivera jamais. Ces gens aiment rire: amusez-les, tout les fait rire, comme ceux que le Zarathoustra de Nietzsche rencontre dans la ville, et donnez-leur des guerres de temps à autre, ça les occupe dans les moments d'ennui. Tout doit prendre la forme d'un cirque à la staracadémie pour être «vrai». Et pour ne pas que les gens croient que je méprise les gens d'«en bas», laissez-moi vous dire que les docteurs d'université font aussi partie du lot: ce n'est pas parce que tu as de grosses études que tu ne raisonnes pas de travers. En fait, il y en a beaucoup plus qu'on croit qui raisonnent tout croche, il ne s'agit que d'y jeter un coup d’œil. On ne sait pas par quels chemins ils ont passé pour obtenir leur doctorat, mais croyez-moi, il y a des façons, et aussi, pas mal de marge, comme en tout. Si vous tétez les bonnes personnes, vous pouvez tout obtenir facilement. Par exemple, si vous montrez que vous raisonnez aussi croche que votre directeur de thèse. Autrement, vous aurez la vie dure, pour ne pas dire, impossible. Bref, soyez critiques, même de ceux qui en imposent. Souvent ils ne sont célèbres que pour leur célébrité!

Le principe dont il faut se souvenir, c'est que:


«Le préjugé gouverne tout, est roi partout.»


Des têtes creuses et des têtes qui raisonnent de travers, il y en a autant dans les universités qu'ailleurs.

samedi 7 novembre 2015

La pensée dissidente

Dites bonjour à la Pensée Unique
Je voulais écrire un article sur la pensée «divergente», mais je me suis aperçu que ce n'est pas véritablement ça dont je voulais parler. Il est vrai que ma pensée est «divergente», c'est-à-dire que, à mon sens, elle diverge de ce que les gens pensent habituellement. Cela m'a d'ailleurs attiré beaucoup de problèmes, et ça continue. Je me suis aperçu avec le temps que les gens ne comprennent parfois tout simplement pas ce que je veux dire. Ce qui fait que je suis donc régulièrement victime de malentendu. Il est difficile de savoir si ce qu'on dit a du sens quand on est le seul à le comprendre et que tout le monde me dit que je n'ai pas raison. J'avoue que la pression est forte parfois et que je prends un peu mon trou, parce que ce serait trop long de prouver mon point de vue, que ce serait compliqué, et que ça humilierait certaines personnes, et parfois le prof même, ou un patron, ou un médecin. Cela ne m'empêche quand même pas de le faire avec tout le monde, parce que j'ai décidé qu'on ne me fermerait pas la gueule aussi facilement. Ici, on ne voit pas ça bien de discuter ou d'argumenter avec une blouse blanche, mais les riches apprennent à leurs enfants à le faire, ce doit donc être un comportement de pauvres que nous avons, et qui est comme rentré dans la «culture». Nos comportements de pauvres soumis qui ne posent pas de questions, qui ne remettent rien en question, sont rendus la «normalité» obligée.

J'ai honte de céder devant la majorité, car je sais qu'elle a presque toujours tort. J'ai honte de céder devant la majorité, car j'ai souvent eu raison contre elle, mais j'ai abandonné mon point de vue sous la pression pour ne pas me faire ridiculiser. Je ne cède plus aujourd'hui devant la majorité, même si on me rit dans la face. Je suis devenu sauvage, intransigeant, un vrai chien enragé.

Quand je parle, je dis des choses sensées, j'ai été lire ou voir des études, si les gens ne veulent pas comprendre, c'est leur problème. Moi j'insiste pas trop, mais je ne me laisse plus faire comme avant. S'il faut, je vais confronter 200 personnes. Je passe pour quelqu'un de pas agréable, et croyez-moi, je détonne n'importe où, on me reconnaît facilement de loin et on se prépare toujours d'avance à m'ignorer subtilement. Mais c'est difficile, car je deviens alors comme un truck qui vous fonce dessus. Quand je vais dans un magasin, je suis le client difficile «type»: je fais chier le monde. Je sais que je passe souvent pour un con parce que je dis ce que je pense, sans ménagement. Je passe aussi souvent pour un con peut-être parce que j'ai une face de con, je sais pas, mais je sais qu'on me sous-estime régulièrement, on s'amuse sur mon dos en masse.

Pourquoi je n'ai pas utilisé l'expression «pensée divergente»? C'est parce que je trouve que ce n'est pas cohérent cette histoire d'opposition pensée convergente/divergente. Une est plus logique, marche par étapes et est moins créative; l'autre est plus intuitive, marche par «bonds» et est plus créative. C'est trop stéréotypé tout ça. Cerveau gauche, cerveau droit, patati patata... C'est des trucs de psy pop.

Dans mon cas, il s'agit plus de pensée dissidente, et je vais vous expliquer en quoi: lorsqu’un groupe est polarisé autour d'une opinion commune, je prends le point de vue adverse. Lorsque tout le monde va dans une direction, je vais dans l'autre. Lorsque tout le monde fait la même affaire, je fais autre chose ou je ne fais rien. Je m'oppose en tout, à tout. Je crée la dissidence.

Je crée la dissidence car c'est pour moi un élan de liberté de me séparer du groupe. J'ai toujours étouffé avec les autres, et plus les années passent, plus je déteste la société, et finalement, le monde en général. Ça ne va vraiment pas en s'améliorant mon affaire. Quand je vérifie mes souvenirs, j'étais déjà comme ça à la maternelle.

J'apprends à comprendre que si ça va si mal dans ma vie, c'est parce que je suis vraiment au-dessus du troupeau. C'est une lente et pénible découverte, car on ne veut jamais se retrouver complètement seul comme Nietzsche dans sa grotte, et on se ferme les yeux sur soi-même, on ne veut pas voir le monstre de différences, mais la vérité finit par s'imposer: je ne suis vraiment pas comme les autres. En fait, on a beaucoup ri de moi parce que je croyais aux extraterrestres quand j'étais jeune, mais à la grande surprise des gens ordinaires, du «vrai monde», les extraterrestres leur sont probablement beaucoup plus proches que je pourrais moi-même jamais l'être d'eux.

Je suis dissident. Et les gens sont comme au temps de Jésus, même avec toute leur stupide technologie. Leur ignorance crasse est toujours là, mais à un autre niveau, drapée dans des atours scientifiques. Ils pensent mal, ils croient ce que les autres croient, veulent appartenir au groupe, sont suiveurs, sont lâches et opportunistes, et n'ont aucun souci de la vérité, sauf si ça les concerne directement. Par conséquent, ils crucifient ceux qui sont différents, ou ceux qu'on leur dit de crucifier. Ils sont dangereux, car ils ne savent pas ce qu'ils font.

Moi je vous le dis avec certitude:

«Si Jésus revenait aujourd'hui même, tout le monde serait d'accord pour le crucifier à nouveau. On se ferait même des selfies à côté de son cadavre.»





On chiale sur nos erreurs passées et on se dit qu'on ne referait donc pas ça aujourd'hui parce qu'on est donc ben meilleurs... Mais moi je vous le dis: ça se passerait exactement pareil, car les acteurs n'ont pas changé, seulement les noms, les costumes, et les décors.

C'est la comédie humaine qui continue. Machiavel se moquait dans son «Discours sur la première décade de Tite-Live» de ceux qui croyaient que les hommes changeaient... Vous voulez changer le monde? Vous n'y arriverez pas! Aussi bien vouloir changer des poules en chevaux de course!

Arrêtez donc vos hypocrisies de faux dévots et de faux justes, vous n'avez rien compris, vous ne comprenez rien, et vous ne comprendrez jamais rien, car vous n'avez pas la volonté, la soif et l'intelligence de trouver la vérité. Vous êtes paresseux et vous fonctionnez selon la loi du moindre effort et la loi de votre petit intérêt personnel.

Le monde est donc aujourd'hui exactement comme au temps «affreux» de Jésus. Si Jésus revenait pour casser des tables dans une banque et vous les foutre sur la tête pour vous réveiller un peu, il serait rapidement emprisonné. À sa sortie, il recommencerait, de cesse de nous ouvrir les yeux, puis il finirait par se faire tuer, ou serait noyé dans l'information en passant pour un illuminé, certes brillant, mais illuminé, ce qui reviendrait au même que d'être inexistant.

Le totalitarisme de la pensée unique est là, prêt à agir à la moindre occasion, secousse, étincelle. Il ne manque pas grand-chose, moi je le vois. Les gens pensent tous PAREIL. Regardez bien autour de vous, regardez les gens dormir au gaz, et demandez-vous si vous êtes bien un DISSIDENT. Un vrai, un persécuté, exclu de partout, et qui en porte les stigmates dans son corps et son esprit.

Il y a autant de chances que vous le soyez que vous ne soyez pas en ce moment sur Facebook ou Twitter en train de taper un texticule...

Dites bonjour à la Pensée Unique, elle est la joie, tout sourire, insouciance.

Elle est chaude et elle vous aime, elle est le Bien.

Elle vous encule aussi en douce.

Pour l'éternité.

jeudi 5 novembre 2015

Publication de «La Machine Totalitaire»

Je m'engage à publier, d'ici un an, mon recueil de textes rassemblés sous le titre «La Machine Totalitaire».

Le rassemblement des textes est déjà commencé. J'ai presque terminé pour les textes de l'année 2009, et je suis déjà rendu à plus de 200 pages. Je ne serais pas étonné de me retrouver avec 500 pages et plus, ce qui donnera lieu alors à deux ou trois publications avec des titres différents, et des concepts différents, on verra. Si je publie plusieurs livres, j'aimerais qu'ils aient environ 350 pages chacun.

J'ai l'intention de vendre mes livres 10$ chacun en format digital seulement (PDF et ePub). Je vais utiliser pour ce faire la plateforme de publication Lulu.com, comme l'a fait Patrick Dion ici:

http://www.lulu.com/shop/patrick-dion/un-beau-genre-de-terrorisme/ebook/product-21382364.html

Si je veux mettre des livres gratuits téléchargeables, j'utiliserai tout simplement Google Drive, comme je l'ai fait avant. Mais mon idée est que si ça ne coûte rien, ça ne vaut rien, et puisque tout ça demande énormément de travail, je ne vois pas pourquoi je ne ferais pas payer les gens. Qu'importe si ça entraîne moins de téléchargements, c'est une question de respect de moi-même. J'ai toujours beaucoup de plaisir à écrire, mais l'écriture est aussi pour moi une affaire très sérieuse. Je tiens à ce que mes efforts finissent par payer, car je n'ai littéralement pas un sou à mon nom. Après tout, si Bukowski a réussi à devenir riche (après tant d'années de misère noire), pourquoi pas moi?

Je vais utiliser un pseudonyme, lequel? - ce n'est pas décidé encore.

Mon modèle pour la publication de ce livre sera «Minima Moralia» de Adorno. C'est un recueil de textes courts numérotés classés en trois parties selon les années. Les textes sont sous le thème général de la vie endommagée, qui est le sous-titre du livre: «Réflexions sur la vie mutilée» («endommagée», en allemand et en anglais). Chaque texte a son numéro et son propre titre. Quand on lit ce livre, on se dit que ç'aurait pu tout aussi bien être des articles de blogues rassemblés. C'est comme ça que m'est venue l'idée d'utiliser ce modèle, qui me convient très bien vu le style d'écriture qu'imposent les blogues.

mardi 3 novembre 2015

19

Un caméraman de film porno dit qu'il y a toujours un peu plus d'excitation dans l'air quand une fille fait une scène «anale»...

Pourquoi?

18

Comme d'habitude, je constate, quand je vais au gym, que la plupart des gens ne forcent pas.

Personne n'est rouge, essoufflé, et y en a beaucoup même qui arrivent à parler au cellulaire pendant qu'ils s'entraînent...

Ce n'est pas normal.

Je vois bien que les exercices qu'ils font ce n'est pas assez difficile. Les gars sont en rang sur des machines de filles comme l'elliptique... Ils vont à toute allure, mais ils ne forcent pas: pas une goutte de sueur ne perle sur leurs fronts.

C'est pas normal.

Pourquoi venir au gym si c'est pour ne pas forcer?

C'est facile à comprendre, ça correspond à la loi de la majorité, c'est-à-dire: la loi du moindre effort: si c'est trop difficile, les gens vont lâcher, vont tout abandonner. C'est pourquoi on leur offre des machines qui ne les font pas forcer pour qu'ils pensent qu'ils s'entraînent, et que c'est facile s'entraîner.

Pour moi, la loi d'un bon entraînement c'est: si tu n'es pas rouge comme une tomate et essoufflé au point de manquer d'air, tu ne t'entraînes pas sérieusement: tu es un touriste de gym.

Or les touristes de gym, c'est 90% de la clientèle de gym.

Les uns voient les autres ne pas s'entraîner, et ils croient que c'est ça s'entraîner.

Ils seraient même gênés de montrer qu'ils forcent si ça arrivait.

Ça me fait penser au gars dans un film qui reçoit six balles dans le ventre et qui continue de parler à ses camarades comme si de rien n'était...

Mais dans la réalité, ce n'est pas comme ça que ça marche...

En d'autres termes, ce que nous avons au gym, c'est des acteurs en culturisme: ils miment l'entraînement.

Pourquoi? Parce que leur modèle c'est les films, pas ceux qui s'entraînent pour vrai.

Paradoxalement, ceux qui s'entraînent pour vrai et qui sont rouges comme des tomates, ils passent pour des faibles à leurs yeux, pour des personnes qui ne sont pas en forme...

Jusqu'à ce qu'ils essaient de faire les vrais exercices...

lundi 2 novembre 2015

Le succès des voleurs d'idée

On se plaint des voleurs d'idée. Bien entendu, ce n'est pas correct de piquer des idées à quelqu'un d'autre, et qui plus est, si on devient riche avec ces idées qui ne nous appartiennent pas!

Nous savons que le fondateur de FB a piqué son idée à des collègues avec qui il étudiait à l'université. Nous connaissons aussi la suite: «son» idée a connu un immense succès, et il est devenu milliardaire.

Nous sentons qu'il y a là une injustice. Or, les collègues qui se sont fait tondre l'herbe sous le pied ont finalement été dédommagés en cour avec plusieurs millions.

Le paradoxe dans cette situation, comme dans un paquet d'autres semblables, c'est que seul le voleur d'idée était capable de garantir le succès du projet. Pourquoi? - Parce qu'il est en concurrence directe avec ceux qui y ont pensé en premier. Inversement, ceux qui avaient l'idée n'avaient aucune concurrence, ils n'auraient donc pas été aussi agressifs, et n'auraient pas réussi à mener à bien le projet, ou en tout cas, pas avec autant de succès et pas aussi vite.

Le vol garantit le edge dont l'ambitieux a besoin pour gagner. Le voleur d'idée perçoit clairement la valeur de cette idée, alors que la source ne la perçoit pas aussi clairement.

Le vol d'idée est donc une des clés du progrès, et je suis certain que dans l'histoire on pourrait trouver un paquet d'autres exemples semblables.

Ceci dit, je ne cautionne pas le vol d'idée. Il n'y a qu'à penser au cas de Claude Robinson ici au Québec. Je suis certain que Robinson aurait très bien pu faire fructifier son idée si d'autres ne la lui avaient pas piquée. Cependant, il y a des situations, comme je l'ai dit plus haut, où l'inventeur ne perçoit pas la valeur de son idée ou ne sait pas comment en tirer profit, et se retrouve donc à être moins compétitif par rapport à celui qui en voit le potentiel et qui sait comment l'exploiter rapidement. Dans le cas de Robinson, c'est un vol flagrant.

Mais un article de La Presse parlait hier de Einstein. L'idée de Einstein était originale: la théorie de la relativité. Cependant, un mathématicien, Hilbert, travaillait lui aussi sur sa théorie de la relativité. Il assista à une conférence de Einstein sur la relativité, et suite à celle-ci, il modifia sa propre théorie dans le sens des idées d'Einstein. Ce qui posa par la suite des problèmes pour la paternité de l'idée, jusqu'à ce qu'on découvre ces informations. Ceci est un cas de vol d'idée, assez facilement découvert, mais d'autres ont eu moins de chance. Au final, ce cas ne fait que prouver davantage le génie de Einstein, car il s'est quand même fait piquer son idée par un des plus grands mathématiciens de l'époque, Hilbert en personne!

Quelqu'un aurait déjà dit, peut-être Picasso, mais la citation a très probablement plusieurs «sources»:



«Les bons artistes copient; les grands artistes volent.»

Mais, voici ma rectification:

«Les voleurs de mes idées prouvent mon génie.»