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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 22 novembre 2011

2012: l'année ultime des 99%..


Je réfléchissais hier soir au cas des indignés de New York et du Québec, et je me disais, puisque je revenais de l'extérieur et que je trouvais le temps vraiment froid, que ceux-ci allaient sûrement être découragés par le temps froid de l'hiver avançant à grands pas, cela s'ajoutant à la répression par les policiers.. Donc, logiquement, je me disais que ce mouvement va, selon toute probabilité, s’estomper dans les semaines à venir.. jusqu'au point où il semblera peut-être même éliminé, stoppé net dans sa marche..

Cependant, je me disais tout à la fois que cette hargne était impossible à contenir, et que cette accalmie de l'hiver ne sera que partie remise pour l'an prochain, c'est-à-dire en 2012.. Cela permettra au mouvement de mieux s'organiser et de prendre encore plus d'ampleur, et à mon avis, il ne pourra être réprimé d'aucune façon..

Je crois donc, avec tous ces facteurs, la crise économique s'y ajoutant, qu'il est possible qu'il y ait une révolution mondiale en 2012, ou de très grandes turbulences, voire un krach financier mondial ou même une guerre mondiale..

Mais, à ce même moment, quelqu'un me dit: «n'est-ce pas pour 2012 que les Mayas avaient prédit la fin du monde?»

En effet, je n'y avais pas pensé, ne croyant pas à ce genre de choses, mais les coïncidences sont fortement en faveur de cette prédiction.. 



Remarquez la façon dont les manifestants se défendent des policiers qui les attaquent en les traitant de Fucking pigs! et en leur lançant des Nazi Germany! et Shame on you!

dimanche 20 novembre 2011

2. Mon ami Nozick et l'art de la pose

J'étais en train de lire «Anarchie, État et utopie» de Robert Nozick hier soir, en buvant une bière. Il parlait de la justice distributive et c'était le passage sur la théorie de l'acquisition chez Locke. J'aime beaucoup la façon d'argumenter de ce penseur, qui est très originale et brillante.

Par exemple : «Si un astronaute privé nettoie un endroit sur Mars, a-t-il mêlé son travail à (de telle sorte qu'il en vienne à posséder) la planète entière, tout cet univers inhabité, ou simplement un lopin de terre particulier? Et quelle action faut-il pour qu'un lopin de terre vienne à être possédé?» ou encore «Il sera parfaitement invraisemblable d'envisager que le fait d'améliorer un objet en donne à quelqu'un la pleine propriété, si la réserve des objets non possédés qui pourraient être améliorés est limitée. Car le fait qu'un objet vienne à être possédé par une personne change la situation de toutes les autres personnes.»

Cependant, l'aiguille sur le disque s'est mise à glisser, ssscriiiiitch! lorsque je suis arrivé au passage suivant : «Nous devrions remarquer que ce n'est pas seulement les personnes qui favorisent la propriété privée qui ont besoin d'une théorie de la façon dont les droits à la propriété sont nés légitimement. Ceux qui croient à la propriété collective, par exemple ceux qui croient qu'un groupe de personnes vivant dans une région possèdent tous ensemble le territoire, ou ses ressources minérales, doivent également fournir une théorie de la façon dont de tels droits de propriété naissent[...]» Doivent fournir une théorie? Y a-t-il un domaine où la théorie est moins utile que dans celui de la propriété? L'intellectualisme de Nozick va trop loin. Mais ceci ne fait que montrer à quel point nous sommes à cheval sur la théorie, et très loin de la pratique ou de la réalité.

En réalité, un groupe d'individus s'approprient un territoire à la taille de ce qu'ils peuvent défendre. Si un comique s'en vient et leur demande : «Excusez-moi, mais pouvez-vous me fournir une théorie sur votre droit de posséder ce territoire?» il va probablement se faire liquider, après avoir provoqué l'hilarité générale, et si ces individus ont à défendre leur territoire, ils vont prendre les armes, et n'arriveront pas au contraire gentiment avec une théorie pour justifier leur possession de ce territoire.

Le but de la théorie, c'est d'arriver à tout comprendre sans le secours des sens ou de la réalité. Je crois que cette approche peut être utile en géométrie et en mathématiques, mais pour le reste... Un général regarde la carte, mais tient compte aussi du terrain.

Je prône le savoir-faire réaliste contre l'attitude intellectualiste de la théorie, qui ne vise qu'à se faire passer pour plus intelligente parce qu'elle n'utilise pas les sens. C'est toujours le bon vieux mépris du corps. L'exemple le plus éloquent qu'il m'ait été donné de voir, c'est celui du monteur de tentes d'expérience contre l'ingénieur. C'était un concours pour savoir qui réussirait à reconstituer les toiles qui entouraient le Colisée à Rome dans l'Antiquité. L'ingénieur échafauda des plans, fit des calculs savants, et lorsqu'il eut terminé la construction de sa toile, le vent l'emporta et détruisit tout le bataclan d'un seul coup. Le monteur d'expérience regarda le tout, amusé.

Pendant ce temps-là le monteur, qui montait des tentes de cirque de puis 20 ans, se mettait à l'ouvrage lui aussi, sans aucun calcul. Il réussit à reconstituer la fameuse toile du Colisée, et le tout tenait en place même avec de grands vents : c'est ça la différence du savoir-faire par rapport à la théorie, qui s'abstrait inutilement, probablement dans l'intention détournée de faire de la pose.

mercredi 16 novembre 2011

Recyclage de relations..

Je parlais l'autre jour à un monsieur dans la mi-cinquantaine, on discutait des relations.. Pour lui, étant catholique pratiquant, c'était important de garder la même femme, même si ça ne marchait plus du tout.. Il cherchait des moyens, des trucs, des conseils pour que ça dure plus longtemps avec sa femme.. Moi, de mon côté, j'étais juste étonné de voir à quel point cet homme perdait son temps..

Pourquoi essayer de raccommoder une relation qui est finie? Si on parle d'autres choses, comme des biens matériels, il est toujours souhaitable évidemment de faire du recyclage, mais en ce qui concerne les possibilités de relations, c'est pas ça qui manque aujourd'hui.. Pas besoin de faire du recyclage de ce côté-là, à moins d'être vraiment moche, et encore.. Beaucoup sont loin du physique «idéal», mais ont une personnalité intéressante qui finit par compenser ces défauts et à les faire oublier même.. Mieux encore, certains leur trouveront au contraire un certain charme que personne n'avait remarqué jusque-là..

mardi 15 novembre 2011

3. Julian Assange: «notre plus grand ennemi est l'ignorance..»

Je lisais l'autre jour dans la Presse que Julian Assange risquait bientôt de se retrouver, pour des accusations d'espionnage, entre les mains de ceux qu'il redoutait le plus: les États-Unis.. Pour l'instant, on le force déjà à porter un bracelet électronique pour des accusations d'agressions sexuelles bidon, selon ses dires.. Depuis que certains secrets d'État dérangeants ont été révélés sur Wikileaks, l'organisation se débat pour survivre financièrement, et devrait éventuellement, selon toute vraisemblance, être forcée de fermer son site en raison de l'étranglement financier dont il fait l'objet depuis que Mastercard et Pay Pal ont décidé de stopper l'acheminement des fonds..

Au début, je trouvais que Assange jouait littéralement avec le feu en acceptant de publier des informations gouvernementales secrètes, mais dernièrement, j'ai lu quelle en était son idée sur Wikipédia, et je crois que cet homme est réellement brillant.. Cependant, je crois aussi que toute vérité n'est pas bonne à dire..

En bref, voilà son idée, ou le motif qui justifie ses actions:

«Julian Assange constate qu’il existe une asymétrie d'information entre les pouvoirs publics et les citoyens et que cette asymétrie informationnelle profite essentiellement aux États. En d’autres termes, cela signifie que les États sont, d’une part, en mesure de contrôler une grande partie des communications de leurs citoyens, et qu’ils tentent, d’autre part, de garder secrets de larges pans de l'information dont ils disposent. Partant de ce constat, Assange estime que les innovations techniques proposées par Internet offrent désormais la possibilité d'inverser l'asymétrie observée en déployant une stratégie reposant sur deux axes essentiels.

Le premier de ces axes vise à protéger les informations à caractère personnel des citoyens par des moyens cryptographiques ; moyens cryptographiques au développement desquels Assange a d’ailleurs déjà contribué activement et qu’il s’est attaché à diffuser gratuitement. De tels moyens sont susceptibles de pouvoir restreindre très fortement l'influence et le contrôle qu’exercent les États sur leurs citoyens. Le second axe vise, lui, à organiser la publication/divulgation systématique des connaissances dont disposent les pouvoirs publics, de réduire les flux de communication de ces derniers et de parvenir ainsi à une minimisation de la fonction étatique conçue en tant qu’autorité. « L’organisation de fuites constitue une action intrinsèquement anti-autoritaire » revendique ainsi Julian Assange.

Il convient de noter que l'asymétrie d'information constatée entre les autorités publiques et les citoyens constitue une grille de lecture que Julian Assange entend, dans le sillage d'un nombre croissant d'économistes, appliquer également à la compréhension du mode de fonctionnement des entreprises ; l'objectif final restant néanmoins pour Assange de corriger les défauts d'une telle asymétrie et, ce faisant, de mettre éventuellement à nu le cynisme susceptible d'en découler.»  Extrait de Wikipédia.

À mon avis, ce que Julian Assange essaie de faire est trop révolutionnaire pour avoir des chances de réussir, et il est déjà possible de prévoir comment tout cela finira.. il n'y a désormais plus d'issue possible pour aucun des membres de l'équipe de Wikileaks: ils seront poursuivis partout où ils essaieront de se réfugier et seront arrêtés un par un jusqu'au dernier.. C'est ce dont témoigne Assange lui-même dans cette vidéo..

Sur le site de Rue89.

Après un certain engouement initial de la part du public, c'est maintenant le «facteur peur» qui rentre en jeu.. Les gens ont peur de parler de Wikileaks ou de Julian Assange, ou même d'aller sur leur site (de peur d'être retracés) à cause de tous les problèmes que rencontre l'équipe..

Aux dernières nouvelles, la biographie d'Assange ne s'était vendue qu'à environ 600 exemplaires! La peur et la terreur suscitées par le pouvoir des États et des compagnies font bien leur travail, et tout recommencera sous peu à rentrer dans l'ordre autoritaire tel que prévu par les puissants de ce monde.. Et c'est ainsi que nous pouvons constater que nos moyens de coercition ne sont pas moins puissants ni moins retors que ceux sous le stalinisme.. ils ont juste pris une autre forme.. Accorderiez-vous une once de crédibilité à un mendiant? Eh bien, c'est ainsi que la coercition fonctionne, entre autres, en réduisant à la faillite par les poursuites judiciaires incessantes qui coûtent très cher à un particulier, mais relativement presque rien pour les poursuivants.. C'est une nouvelle version de la «confiscation des biens» au Moyen-Âge.. Money talks, the people listen.. Et c'est ainsi qu'on réduit au silence ceux qui contestent la toute-puissance sur nos vies de cet amalgame pernicieux entre pouvoir et compagnies, et dont les limites et les contours sont de plus en plus difficiles à distinguer..

Cette problématique est en même temps au cœur du débat sur le «privé» et le «public»..

4. New York: on fout un dossier aux indignés et les affaires continuent..

Évidemment, tout cela devait bien finir un jour par l'expulsion.. et on prétexte les beaux règlements municipaux pour dompter tout le monde (on sait maintenant à quoi servent vraiment ces règlements: la répression de toute forme de contestation).. Mais à la fin tout va finir par s'écrouler quand même.. L'Amérique est en rage.. Le fossé entre les riches et les pauvres (de plus en plus, la classe moyenne) s'agrandit.. Les inégalités sont criantes.. L'injustice règne.. Le capitalisme est un échec patent.. Mais la partie ne sera pas facile.. Peut-être même sera-t-elle perdue.. Les contestataires se font marginaliser de plus en plus par l'ordre, ils se font «ficher», intimider, enfermer en prison, toujours écrasés davantage, d'abord financièrement, mais ensuite socialement, et privés des bons emplois, et parfois mêmes aussi des pires emplois à cause d'un dossier criminel qui les exclus du système.. C'est la façon «chien sale» qu'ont ces gouvernements d'exclure toujours davantage de la partie ceux qui ont été acculés au mur et qui n'ont plus rien, ou ceux qui n'avaient déjà presque rien au départ et dont le sort ne tient qu'à un fil bien mince.. lorsque le fil se rompt, il ne reste que la «criminalité» comme mode de vie alternatif pour survivre.. Ce qui a pour conséquence que ces personnes ne sont pour ainsi dire jamais réinsérées dans le système et constituent une marge permanente et tenace finissant par développer sa propre culture et sa propre façon de fonctionner..



Le public est tout simplement «volé», en toute légalité..
Les indignés pourront toujours se rabattre sur le film Inside Job (en prison?).. Et après le ménage, nous aurons, pourquoi pas? - les indignés de Wall Street.. Ces bandits à cravate accros à l'argent, parce que tout d'abord accros aux putes et à la coke.. Oui: ce sont ces gens qui dirigent le monde et la Maison-Blanche.. Comme s'est exclamé un des participants au film, It's a Wall Street government! Effectivement, nous retrouvons dans le gouvernement d'Obama les mêmes joueurs qui ont été impliqués dans le krach boursier de 2008.. Donc, rien n'a fondamentalement changé, malgré les quelques admonestations d'Obama envers les cupides (greedy) de Wall Street!

La technique d'Obama est la même que celle de tous les gouvernements précédents: on blâme publiquement tels ou tels joueurs, on dit qu'on va faire quelque chose, mais les processus sont si longs et complexes que le public s'y perd pendant ce temps en croyant que quelque chose est vraiment fait, et au bout d'un mois ou deux, tout est oublié et rien n'est fait.. c'est d'ailleurs ce qui est en train de se produire ici même au Québec avec le dossier de la corruption de la construction..

On voit bien que dans tout ça la presse ne sert absolument à rien, tout juste à divertir.. tant que les gens dorment au gaz.. Ça prend aussi de l'éducation pour comprendre certaines choses plus complexes, mais on réduit ou retarde de plus en plus l'accès à l'éducation supérieure en augmentant les frais de scolarité.. par la suite, les gens sont privés de leur «voix».. la voix de la contestation.. puisqu'ils sont incapables de suivre les enjeux..

Priver à la racine les gens de leur voix, c'est vraiment la forme idéale de répression..

On se contente de donner avec condescendance et mépris quelques miettes de pain et des jeux plutôt que les outils qui permettraient d'avoir, entre autres, une prise réelle sur la classe des nantis qui décident, en fin de compte, de l'ordonnancement du monde confortablement installés dans leurs fauteuils moelleux en mâchonnant un bon cigare..

La voilà notre «cage d'acier» (Weber)..

5. La vocation de bourreau..

Où sont passés les bourreaux? Où sont passées toute cette cruauté, cette lâcheté, cette laideur? Se peut-il que nous soyons «meilleurs» à ce point, et que tous ces vices aient disparu? Je ne peux le croire.. Anciennement, il y avait bien des gens qui (de père en fils?) étaient destinés à devenir bourreaux.. Qu'arrive-t-il alors de leur «vocation»?

C'est la question que je me suis posé lorsque je suis tombé sur la section des tortures destinées aux «vierges catholiques» dans le Traité des instruments de martyre (1904) de Gallonio, prêtre de l'Oratoire..

Il y est dit que «c'était aller contre la Loi que de faire mourir de mort violente une vierge (selon Suétone, La vie des douze Césars, Tibère, chap.61) à moins qu'elle n'ait été déflorée par ses exécuteurs ou quelque autre. Je vais citer les paroles mêmes de l'historien: Étant donné que, d'après les coutumes établies, il était défendu que les vierges fussent étranglées, elles étaient d'abord violées par le bourreau et ensuite exécutées

Pensant au fait que les débouchés pour les personnes dont la vocation est d'être «bourreau» sont plutôt rares aujourd'hui, je me suis dit que ces personnes devaient satisfaire leur «impulsion» à agir dans un certain but étant vu comme «bien» pour eux, d'une façon ou d'une autre.. et c'est alors que nous retrouvons: le tueur en série..

Cependant, il faut préciser, selon une note de bas de page au livre de Suétone, que l'auteur, semblait-il, exagérait selon son habitude, car apparemment, le cas ne se serait produit qu'avec la «fille de Séjan».. Il ne s'agirait alors que d'une généralisation, dont notre prêtre, Gallonio, aurait tiré profit pour empirer le cas des païens..

Je trouvais les théories de Bataille intéressantes
au début, mais je crois aujourd'hui que c'est
une autre belle fumisterie de nos philosophes..
Bien entendu, on peut se questionner sur la plausibilité d'avoir une «vocation» pour faire souffrir et tuer d'autres personnes.. en exceptant les théories fumeuses de Bataille dans L'Érotisme.. Si la Nature produit elle-même ces aberrations, on peut en effet se demander pourquoi, et quel est le sens de tout cela.. (y a-t-il même un «sens»?) La plupart des gens seront complètement affligés et horrifiés à la vue d'un acte de torture quelconque, que ce soit sur un humain ou un animal.. Cependant, il y a d'autres types de personnes qui n'en ressentiront rien, voire même, éprouveront plutôt du plaisir à faire souffrir autrui.. Ce type de personne, évidemment, n'est pas capable d'éprouver d'empathie, et c'est là qu'est le problème.. On ne peut dire ou déterminer qu'il y a un «gène du bourreau», mais il y a cependant des prédispositions fortes allant dans le sens d'une insensibilité envers la douleur ou le mal causé à autrui..

Plus l'insensibilité ou la soumission à l'autorité sont cultivées et promues, plus il y a de bourreaux potentiels dans une société.. qu'ils soient «occasionnels» (la plupart) ou «professionnels».. À mon avis, les «occasionnels» ne ressentent rien en accomplissant leurs actes funestes.. ils peuvent donc très bien s'en passer, et nous parlons donc ici de n'importe quel citoyen ordinaire (voir par exemple l'expérience de Milgram) .. Tandis que les «professionnels», eux, sont sujets à un renforcement positif de leur comportement, puisqu'ils en ressentent du plaisir.. ce qui est une grave perversion conduisant au sadisme..

lundi 14 novembre 2011

Vérités 1..

1. Je vois de ce temps-ci tel handicapé repartir dans son fauteuil roulant, et il a l'air triste, presque affligé.. Cela me touche, j'essaie de communiquer un peu plus avec lui, parce que je me dis que cette personne doit souffrir énormément de solitude.. Mais au fond, le pire dans tout ça, c'est que moi j'ai mes deux jambes et je n'ai pas plus d'amis.. Je suis aussi seul que lui.. Pourquoi sommes-nous tous seuls ensemble?

jeudi 10 novembre 2011

mardi 8 novembre 2011

James Files: l'assassin présumé de JFK..



Un film fascinant en deux parties sous forme de confession de James Files (ancien parachutiste) admettant avoir été un des deux tireurs postés au monticule Grassy knoll de Dealey Plaza..

Je crois que ça dépasse de loin la nébuleuse enquête de Garrison autour de Clay Shaw, et que tout maintenant devient clair..

James Files, selon ses dires, était un back-up shooter, et il ne pouvait tirer qu'un seul coup avec une arme de type Remington Fireball.. une arme tronquée puissante, très précise et avec peu de «recoil» (mouvement de recul provoqué par la détonation)..

Le type d'arme qui aurait été utilisé par James Files pour l'assassinat de
John F. Kennedy..

dimanche 6 novembre 2011

6. L'obsolescence programmée: le mécanisme secret du capitalisme..

Il est toujours difficile d'écrire sans but précis, comme ça, comme si je parlais à une personne, de tout et de rien, comme à un psy par exemple.. Mais c'est mon but d'écrire de plus en plus de cette façon, car j'en ai marre de ne pas me laisser assez aller.. ce qui devrait, au fond, être la chose la plus facile du monde..

J'en ai marre des «sujets», des développements et des conclusions.. J'ai besoin de plus de liberté.. Mieux: je mérite plus de liberté, car je suis un gars intelligent et capable..

Je tiens à dire qu'à l'avenir je serai plus «optimiste» envers les mouvements de contestation, car, après tout, il ne sont pas près de disparaître.. Le monde va mal.. et les gens sont écœurés.. Aussi, je sympathise avec tous les révoltés de ce monde..

Comme un hippie des années soixante disait: «c'est bien beau le métro-boulot-dodo, mais où est le sens de tout cela, de reproduire tout ça à l'infini, si on n'a pas la joie de vivre..»

C'est effectivement ça qu'il faut chercher et rechercher: la joie de vivre, et arrêter de se faire chier huit heures par jour entre quatre murs devant un ordinateur, sans aucun contact avec la vie, avec la nature, et avec soi-même..

C'est au moment où nous sommes le plus aliéné que nous le percevons le moins..

Quand on se réjouit et rayonne de bonheur parce qu'on vient de trouver le dernier update pour son ordi, on sait qu'on est fou raide..

Je vois les gens d'aujourd'hui, et même les jeunes, complètement bandés sur le consumérisme, mais je sais que tout cela aura sa limite et qu'à un moment donné plus personne ne mouillera ses culottes lorsque le dernier téléphone intelligent sera available.. Au contraire, on aura plutôt juste envie de le smasher..

Pourquoi? C'est la faute à l’«obsolescence programmée» de l'industrie.. Une tare inévitable du système capitaliste..

Tous nos appareils sont prévus pour durer une période de temps déterminée, fixée par les entreprises.. Par exemple, dans certaines imprimantes, une puce d’obsolescence est implantée afin que l'imprimante arrête de fonctionner après tant de photocopies.. Aussi, touts les appareils sont systématiquement faits de façon à ce qu'ils soient très difficilement réparables.. Soit que le temps que cela demande pour la réparation est très long, en raison de l'emplacement inusité des constituants, soit que les pièces manquent en raison des fréquents changements de modèles..

Autrement dit, alors qu’auparavant l'on pouvait se dire être «propriétaire» d'un bien, aujourd'hui avec l’obsolescence programmée, on n'est plus propriétaire de rien, on est que locataire d'un bien.. de tous nos biens..

Tous nos biens sont «loués».. Plus rien de nous appartient vraiment, puisque tout est du prêt-à-jeter..

J'achète un toaster et je n'en suis pas le propriétaire, puisqu'il est fait d'avance pour durer tant de temps, j'en suis alors seulement le locataire.. et le montant que j'ai payé pour celui-ci est un montant de location, non d’acquisition..

mardi 1 novembre 2011

7. Qu'est-ce que l'art?

Cet article ne sera finalement pas aussi long ni aussi complet que je croyais, puisque j'ai perdu de vue l'intuition fulgurante que j'en avais eu l'autre soir lors de mon délire éthylique..

On a déjà entendu l'expression que «l'art est mort», or pourquoi en serait-il ainsi? Ne voyons-nous pas au contraire que l'art est plus que jamais actif autour de nous? Le fait qu'une forme d'art soit morte, l'art classique ou autre, l'art représentatif, l'art figuratif, et que la distinction entre sensible et intelligible soit troublée, n'entraîne pas la fin de toute création artistique.. Je trouve cela exagéré..

Le propre de l'art repose sur la sensibilité profonde tout autant que sur la maitrise technique froide et rationnelle..

C'est une prouesse de l'intelligence humaine dont la surconscience est le noyau.. C'est aussi une prouesse de perception, de sensibilité, de sursensibilité..

Comme paradigme de ma réflexion sur l'art j'avais le film «Le Roi des Aulnes» de Michel Tournier en arrière-plan..



L'image qui me fascinait tant
et dont notre professeur
analysait la symbolique..
Pourquoi ce film? -Parce que j'ai eu une relation particulière avec tout d'abord le livre qu'on m'avait imposé comme lecture, je crois, au cégep.. Il y avait un choix de lecture, mais j'avais choisi celui-là parmi d'autres puisque l'image de la page couverture me fascinait et que le contenu me semblait assez étrange, assez «nordique», sombre, presque mythique, avec par exemple des noms comme «l'Ogre de Kaltenborg»..

C'était assez pour exercer sur moi un fort attrait, mais je fus vite déçu par la lecture que je trouvais inintéressante.. Je n'arrivais pas à comprendre l'histoire, le personnage, je trouvais l'histoire difficile à suivre, confuse.. aussi n'ai-je pas lu le livre.. Mais lorsque le film est sorti quelques années plus tard, je l'ai visionné et j'ai compris la profondeur du livre et pourquoi il m'aurait été difficile d'en saisir toutes les nuances alors que je n'étais qu'un jeune homme sans expérience de la vie.. Ce livre était trop grand pour moi, à l'époque du moins..

Je ne ferai pas ici une analyse détaillée du livre, mais ne parlerai qu'à partir de mes impressions après avoir vu le film il y a déjà longtemps.. Abel, qui est ici le personnage principal, agit sur l'arrière-plan de la deuxième guerre mondiale, plus précisément dans le camp nazi.. Si je me rappelle bien, c'est un lâche, qui a été capturé par les Allemands, et qui, ensuite, est devenu comme par complaisance, un fidèle allié, un fidèle nazi qui aura pour mission d'aller récupérer ou plutôt «enlever» les enfants dans les villages afin de faire leur éducation en tant que jeunesse hitlérienne..

Le noyau du film, l'idée centrale, c'est qu'Abel, sous le couvert d'une apparente lâcheté, tient en fait, plus que tout, aux enfants et à leur bien-être, et ce, par delà la politique stupide des hommes, les idéologies, les idées ou la folie du monde.. Il se joue de tout cela, puisque rien ne compte autant que le bien des enfants dont il a la garde.. Il se joue des hommes, de la politique, qui ne sont au fond que du superficiel sans importance.. Alors, qu'il soit nazi ou combattant français ou allié ou garagiste, cela n'a aucune importance: ce qu'il fait, c'est sauver les enfants, et il peut pour cela endosser n'importe quelle manteau.. Et c'est là que réside toute la beauté de la chose: c'est qu'au fond, Abel, nous dit que nous sommes fous, que toutes les entreprises des hommes ne valent rien par rapport à l'essentiel: protéger les enfants et leur innocence.. la beauté innée de ces êtres encore intactes de l'homme.. Cela vaut tous les sacrifices, et pour commencer, celui de sacrifier aux apparences afin de parvenir à ses fins..

Ce n'est qu'à la fin du film que j'ai compris que le rôle de nazi qu'Abel endosse n'est d'aucune importance: il n'y croit pas.. c'est un rôle comme un autre, dans la folie des hommes.. Et à ce moment, c'est toute la sensibilité d'Abel, si profonde mais en même temps presque sans voix, sans parole devant l'évidence, qui m'est apparue: le monde des hommes et leurs politiques ne comptent pas, ne sont que folie, superficialité, apparence, seul compte l'amour et la vérité qui doit agir secrètement, sous peine de disparaître: le bien de ces êtres innocents, innocemment heureux, sans défense devant le mal et la douleur, qui n'y comprennent rien aux monde des hommes, qui sont fous, qui ont oublié l'enfant en eux et la pureté du bien.. qui se sont oubliés eux-mêmes..

Voilà ce que j'avais à dire sur l'art pour aujourd'hui, mais j'y reviendrai et ajouterai éventuellement d'autres idées, d'autres observations..

lundi 31 octobre 2011

8. À propos du film «Moon»..



Avant de parler de ce film, j'aimerais avertir Mme Ludwig que si elle est intéressée à le voir, eh bien, je vais dans ce petit article malheureusement livrer le punch..

Alors pour ceux qui ont vu le film, la question porte sur les clones de Sam.. Lorsque Sam découvre qu'il a un clone, c'est bien, mais lorsqu'il découvre qu'il est lui-même le clone d'un Sam original, ça se corse un peu..

Aussi, on se dit pour le clone de Sam, au début, que c'est plate, parce qu'il a les mêmes souvenirs et semble être Sam en touts points.. Mais on se dit en même temps qu'il a beau être un clone, c'est quand même un être humain à part entière, conscient et tout..

La prochaine étape à franchir, c'est de voir maintenant le clone différemment: il n'est pas qu'un simple instrument au service d'une entreprise en aérospatiale, ou plutôt il n'est plus, ou mieux, il ne peut pas être un simple instrument au service de cette entreprise dès le moment où il est conscient de son état d'«être manipulé», c'est-à-dire d'être humain auquel on a greffé des souvenirs..

Ce qui fait que le clone est un être humain à part entière, c'est le fait qu'il sait (malencontreusement) qu'on lui a greffé des souvenirs, et qu'en réalité, ces souvenirs ne sont pas les siens, même s'ils sont celui d'un «Sam original»..

Ce n'est pas le fait d'être la «copie» d'un
Sam «original» qui fait mal au clone, c'est
le fait d'avoir été manipulé psychiquement
afin d'avoir les souvenirs d'un «autre»..
Ce ou ces Sam «clones» n'ont pas à faire le deuil du Sam original, puisqu'ils n'ont même pas encore commencé leur propres vies.. c'est-à-dire aussi à forger leurs propres souvenirs uniques..

La façon qui permet de voir ces clones comme êtres humains à part entière est de les considérer effectivement comme des copies conformes d'un Sam original, au point de vue physique, mais c'est tout..

Ce qui fait, par contre, participer le clone à l'inhumain, c'est le fait, criminel, d'avoir été manipulé psychiquement en lui greffant des souvenirs afin de le tromper sur sa réelle identité, qui est peut-être au fond, entièrement à construire.. Qui sait ce que chacun de nous aurait pu être dans un autre contexte, un autre milieu, soumis à d'autres influences.. à part peut-être certains traits de caractère, tout devrait probablement être à refaire..

9. L'échec de tous les discours..

«Dans un monde où le succès est de gagner
du temps, penser n'a qu'un défaut, mais
incorrigible: d'en faire perdre.»
Je vais parler ce matin de l'échec de tous les discours selon Jean-François Lyotard dans son merveilleux livre que j'ai découvert hier lors de mes lectures nocturnes.. Dans cet écrit, Lyotard aborde la question du «postmodernisme».. Qu'est-ce que le postmodernisme? -Je ne saurais pour l'instant répondre à cette question.. Cependant, essayons de parvenir à la réponse d'une autre façon, puisque nous semblons avoir une vague idée de ce que cela pourrait être: l'échec de la «modernité»..

Quel était le projet de la modernité, des Lumières? -L'émancipation.. À l'égard de quoi? -L'ignorance, la pauvreté, l'état de minorité, etc. Le leitmotiv du «progrès», c'est l'émancipation (par la science et la technologie).. Or quelle est l'impression que nous avons après deux guerres mondiales, les crises économiques, les inégalités sociales, etc? -que le «progrès» n'est qu'un mot pour une autre réalité.. La sphère de la technoscience ne semble plus avoir désormais pour but une «émancipation» quelconque, mais semble fonctionner de façon autonome, loin du projet de «progrès», qui se transforme plutôt maintenant en projet de «développement».. puisque nous ne pouvons plus, après toutes ces catastrophes, parler de «progrès» comme tel.. qui devrait être un progrès vers le mieux.. Ce qui est loin d'être évident..

Autre problème: la légitimité.. Qu'est-ce qui fait la légitimité d'un projet universaliste? Par exemple: que tout doit être «performant»? ou encore, que tout doit viser à la «réussite»? Aussi, que tous les agents doivent pouvoir penser par eux-mêmes nous semble aller de soi.. Autrement dit, la «raison» aurait vocation universelle..

Or la légitimité trouve à bien se fonder dans le mythe, le récit mythique.. Alors, quel mythe fondera la légitimité du projet universaliste d'«émancipation» dont le terme serait la «liberté universelle»? -Évidemment, il ne peut y en avoir.. Si la raison devait avoir à reposer sur le mythe, ce serait bien le comble! Cependant, il est possible de légitimer le projet par une fuite en avant, c'est-à-dire dans un futur à faire advenir, dans une Idée à réaliser.. L'Idée a une valeur légitimante parce qu'elle est «universelle».. Elle oriente toutes les réalités humaines..

Cela étant, revenons-en maintenant à plus concret.. Si la modernité n'accepte que la «réussite» comme critère du jugement, peut-on dire ce qu'est la réussite, ou pourquoi elle est bonne, juste, vraie? Autrement dit, nous en revenons à une question élémentaire qui est actuellement au cœur du mouvement Occupy Wall Street: «Qu'est-ce qu'une vie réussie?» Si la question est posée avec tant de véhémence, c'est parce que la source «légitimante» n'en est pas une, ou plutôt, n'en est plus une..

Tous les événements et les catastrophes du 20e siècle engendrés par les progrès de la science ont contribué à jeter le discrédit sur le projet universaliste des Lumières.. Autre option: le «peuple» pourrait servir de source légitimante.. Mais, comme dit Lyotard, «le peuple est une Idée, et l'on se dispute, on se bat, pour savoir quelle est la bonne Idée du peuple et la faire prévaloir. De là l'extension des guerres civiles aux 19e et 20e siècles.. [...] Comment les grands récits de légitimation resteraient-ils crédibles dans ces conditions?»

D'autre part, l'homme se rend maître et possesseur de la nature par la science et la technologie.. Toutefois, cette visée est profondément déstabilisatrice pour l'homme même, puisque la «nature» inclut évidement l'homme lui-même.. Or si l'«objectif» est orienté vers la nature en tant que «cible», il l'est par le fait même sur l'homme aussi.. Par conséquent, l'homme n'étant pas complètement extérieur à la nature, il ne peut en être le maître.. Ne pourrait-il alors qu'être, plus simplement, le «berger de l'Être»? (Heidegger)

Ce projet de «possession» en est alors un d'«autopossession», et nous croyons reconnaître dans tout cela le «Connais-toi toi-même» de Socrate.. Le sujet serait immanent à l'objet qu'il étudie et transforme.. Le «sujet» et l'«objet» se chevauchent alors.. Et c'est cet «imprésentable» qui échappe au régime de la représentation qu'on pourrait dire être à la base de l'idée du «postmoderne».. Par exemple: nous avons l'Idée du monde (la totalité de ce qui est), mais nous ne pouvons pas l'illustrer, tout comme l'Idée du simple (le non-décomposable), par un objet sensible qui en serait un cas..

Pour revenir au projet d'émancipation et aux grands récits dont il a fait l'objet, selon Lyotard «chacun des grands récits d'émancipation a pour ainsi dire été invalidé dans son principe au cours des cinquante dernières années. - Tout ce qui est réel est rationnel, tout ce qui est rationnel est réel: «Auschwitz» réfute la doctrine spéculative. Au moins ce crime, qui est réel, n'est pas rationnel. - Tout ce qui est prolétarien est communiste, tout ce qui est communiste est prolétarien: «Berlin 1953, Budapest 1956, Tchécoslovaquie 1968, Pologne 1980» (j'en passe) réfutent la doctrine matérialiste historique: les travailleurs se dressent contre le Parti. - Tout ce qui est démocratique est par le peuple et pour lui, et inversement: «Mai 68» réfute la doctrine du libéralisme parlementaire. Le social quotidien fait échec à l'institution représentative. - Tout ce qui est libre jeu de l'offre et de la demande est propice à l'enrichissement général, et inversement: les «crises de 1911, 1929» réfutent la doctrine du libéralisme économique, et la «crise de 1974-1979» réfute l'aménagement postkeynésien de cette doctrine.»

Avec ces défaillances de la modernité, les «grands récits» sont devenus peu crédibles.. Faudrait-il les réancrer dans le «mythe»? Cela n'aurait aucun sens.. Ce genre d'organisation est opposée aux grands récits de légitimation de la modernité occidentale qui visent plutôt le «dépassement» de l'identité culturelle particulière (fondée dans le mythe) vers une identité civique universelle.. Cependant, on ne voit pas comment un tel dépassement peut avoir lieu si les grands récits sont mis en échec.. Il semble plutôt se passer le contraire: le renforcement des légitimités locales et la dissipation d'un horizon universel d'émancipation..

Si la légitimation ne se fonde sur aucune autorité, aucune raison dernière, le projet d'autopossession s'échappe à lui-même: c'est la raison pour laquelle la sphère de la technoscience est autonome et fonctionne en elle-même malgré l'aporie de l'«autorisation» (la légitimité).. La technoscience ne répond pas aux demandes issues des besoins de l'homme..

Selon Lyotard, «il existe une sorte de destinée, de destination involontaire (Heidegger?) à une condition de plus en plus complexe. Nos demandes de sécurité, d'identité, de bonheur, qui proviennent de notre condition immédiate d'êtres vivants, et même d'êtres sociaux, paraissent aujourd'hui sans aucune pertinence avec cette sorte de contrainte à complexifier, médiatiser, numériser et synthétiser n'importe quel objet, et à en modifier l'échelle. Nous sommes dans le monde technoscientifique comme des Gulliver, tantôt trop grands, tantôt trop petits, jamais à la bonne échelle. Dans cette perspective, l'exigence de simplicité apparaît en général, aujourd'hui, comme une promesse de barbarie. Il faudrait, sur ce même point, élaborer la question suivante: l'humanité se divise en deux parties. L'une affronte le défi de la complexité, l'autre l'ancien, le terrible défi de sa survie. C'est peut-être le principal aspect de l'échec du projet moderne, qui devait valoir, en principe, pour l'humanité dans son ensemble.»

mardi 25 octobre 2011

Mainmorte - Maman où es-tu?



Ce morceau est dédié à toutes les milf inconnues de Montréal.. :D

Un gros salut à Mme Ludwig..

lundi 24 octobre 2011

vendredi 21 octobre 2011

10. «Occupy Wall Street»: les contestataires manquent d'imagination..

Erreur pitoyable! Il ne faut pas demander un «job» ici, mais plutôt penser en dehors du système, car celui-ci est complètement dépassé.. Si l'avenir nous offrira toujours moins d'emplois à cause du remplacement progressif par des machines, il ne faut plus alors penser en termes d'«emplois», mais de «redistribution de la richesse à grande échelle»..

Je suis tombé l'autre jour sur cette photo où on voit la demande des contestataires sur le carton: «On veut des jobs et la justice..» Voit-on qu'il n'y a rien là de «contestataire»? Au fond, on ne fait que demander ce qu'on connait, c'est-à-dire, l'exploitation de l'homme par l'homme (par la machine).. Il n'y a rien là de bien révolutionnaire, ni d'original, ou qui pourrait changer le système en profondeur et son injustice inhérente, qui est le fait que l'homme est au service de la machine au lieu du contraire, parce que les capitalistes s'approprient celles-ci, autrement dit le génie et l'inventivité des siècles qui auraient pu nous libérer collectivement du travail, ils s'en servent eux, pour se libérer eux-mêmes, seuls, afin d'exploiter les autres pour servir leur prestige inutile et se différencier des autres matériellement et symboliquement.. 

Les contestataires ne semblent pas voir cela, et au pire, on pourrait leur offrir des jobs chez Mecdo et ils seraient forcés d'accepter sous peine de paraître de mauvaise foi.. car des jobs minables, il n'y en manque pas.. mais hé! c'est toujours mieux que pas de travail du tout!, nous dira le premier petit capitaliste venu.. En même temps, toute forme de revendication autre que celles qui pourraient être demandées à l’intérieur du système d'exploitation serait annulée..

Le «travail» tel que nous le connaissons et le système «capitaliste» vont ensemble.. On ne peut pas demander l'un sans l'autre.. Ce serait comme vouloir faire de la science sans vouloir qu'il y ait progrès.. Autrement dit, la science ne serait plus possible.. puisque «science» et «progrès» vont nécessairement de pair..

Traduction: «L'esclavage est un droit..» Il n'y a pas que le capitalisme qui ne fonctionne pas, c'est tout un monde qui est rendu obsolète..

Par exemple dans cette photo, ce qu'on aurait dû lire au lieu que «le travail est un droit», ce qui est assez moche comme revendication, c'est que «la libération du travail, la richesse collective, les vacances et les loisirs sont un droit».. autrement, on revient à une forme de socialisme ou de communisme dont on connait assez bien les résultats désastreux pour ne pas avoir à l'essayer..

Bref, encore une fois, on dirait que les contestataires ont été lobotomisés, et tout devrait rentrer dans l’ordre sous peu avec quelques coups de matraque..

lundi 17 octobre 2011

11. «Occupons le monde»: la police et l'argent auront toujours raison, comme papa..

La révolution est une pizza, ou un IPhone, au choix..
Pour commencer, j'aimerais dire que je ne crois pas au mouvement maintenant devenu mondial «Occupons Wall Street», puisque comme l'a dit un ancien haut responsable de la police, homme d'une grande franchise et sagesse, «lorsqu'il commencera à faire froid et qu'ils auront suffisamment passé leur message à leur goût, ils ramasseront leurs tentes et s'en retourneront gentiment à la maison..», et c'est effectivement ce qui va se passer: le froid aura raison de l'excitation du moment, puisque ce n'est probablement qu'une autre mode Twitter..

«C'est ainsi que finit le monde - non pas avec un bang, mais avec un geignement.. (et un clique, aimerais-je ajouter..)» T. S. Eliot

Les gens ne se rendent pas compte à quel point tout est nul aujourd'hui en matière de manifestation, de contestation, ou de révolution.. Et voilà les points:

1. Le mouvement manque de toute unité, puisque nous sommes tous au fond des individualistes finis accros au mode de vie consumériste et à l'Internet.. Le système est assis sur son gros cul d'obèse gavé de malbouffe, et il n'est pas prêt de bouger..

2. Le mouvement n'a ni direction ni porte-parole principal, puisque c'est avant tout un agrégat confus d'individus «atomisés» et «jouisseurs» sans aucun plan d'action.. C'est un corps sans tête hédoniste.. Les orateurs sont occupés à chatter au lieu d'organiser leurs discours.. C'est un événement mondial sur la Toile, sans plus.. La célèbre «fin de l'Histoire» sur laquelle aiment tant gloser les professeurs d'université, ils l'ont «dans la face», c'est le cas de le dire, mais ne la voient pas: c'est les écrans et les moniteurs.. Par conséquent, tout est tué dans l’œuf, puisque les enfants d'aujourd'hui sont nés avec un Nintendo dans les mains et ne savent s'exprimer que par gestuelles ou saccades de mots grammaticalement incorrectes et phrases tronquées, tsé..

3. Le mouvement new-yorkais, après lequel tous les autres mouvements du monde attendent pour savoir quoi revendiquer et quand, est plus ou moins en contradiction et empêché intrinsèquement de prendre trop d'ampleur, puisque les États-Unis sont censés être le plus meilleur pays au monde: c'est effectivement ce pays qui va toujours sauver les autres de la tyrannie et implanter la démocratie salvatrice, par pure bonté d'ailleurs.. Et la télé nationale nous gave l'esprit d'images de notre supériorité et vient flatter notre suffisance et notre bonne conscience en nous montrant des documentaires sur le tiers-monde auquel nous portons assistance sur la voie du «progrès», pour qu'ils vivent comme nous, puisque c'est si bien, alors que nous nous plaignons que tout va trop vite ici.. Sommes-nous schizophrènes ou juste tarés? Notre façon de vivre est-elle vraiment LA solution pour tout le monde?

4. L'argument des autorités à travers le monde, qui vise à enlever tout mordant au mouvement et à rallier l'opinion publique, mais auquel la plupart des manifestants adhèrent de prime abord en bons schizos, est que ceux-ci doivent être divisés en deux catégories: les «casseurs professionnels» et les autres, qui sont la majorité, c'est-à-dire les «pacifistes».. Voyons donc.. C'est à croire que toutes les révolutions du monde n'ont été faites que par des «casseurs».. ou encore, qu'une révolution peut être faite «pacifiquement».. Essayons d'imaginer la Révolution française faite «pacifiquement» ou par «désobéissance civile».. c'est pur non-sens, les gens n'avaient plus rien à manger.. Aussi, on dirait que les gens ne comprennent pas qu'il y a des intérêts en jeu et qu'en aucun temps, à moins d'être fou ou idiot ou suicidaire, on n'a laissé des «intérêts» partir comme ça gratuitement.. Et quand on y pense, c'est logique: si j'avais un million en ma possession, pourquoi un autre ou des autres mériteraient-ils mieux que moi de l'avoir? C'est ainsi que ceux qui ont «tout» sont justifiés de tout garder pour eux et de ne pas en laisser une miette aux autres.. Ce n'est pas de la «cupidité», c'est du pur «bon sens».. C'est alors le système qui est fautif, pas les particuliers qui l'exploitent.. Mais alors.. mais alors.. mais alors.. -Quoi? Si tu t'opposes au système, prépare-toi d'abord à être poivré et ensuite «fiché» en bonne et due forme, malgré le droit de manifestation.. Qui est un «casseur»? Qui est un «noyauteur» de la police? Qui est juste un «citoyen en crisse»? Impossible de savoir.. Ça ne fait qu'ajouter à la confusion de toutes les velléités de contestation aujourd'hui..

5. Un «retour en arrière» idyllique, hors de la méchante accélération des temps modernes, est autant impossible que de vouloir avancer dans le temps à l'an 3000.. L'autre problème, c'est que nous croyons qu'en l'an 3000 nous serons plus «avancés»..

6. J'en ai fait personnellement l'expérience lors de plusieurs sauvetages d'animaux blessés dans les rues: les gens sont inertes et se contentent de regarder au lieu d'intervenir.. Or, cela a probablement toujours été ainsi et ne changera pas: les gens sont fondamentalement passifs et attendent qu'on fasse les choses à leur place ou qu'on leur dise quoi faire comme de la chair à canon.. Et le monde de «spécialistes» et de «blouses blanches» dans lequel nous vivons empire, selon moi, la situation.. Si on ajoute à ça les «écrans»: plus rien ne bouge ad vitam aeternam.. Or, si ça ne prend que des écrans pour acquérir une si grande stabilité politique, celle-ci ne reposait pas sur grand-chose.. Les gens se contentent de peu, comme toujours, c'est-à-dire de joujoux et de jeux, et de pizzas pochettes..

7. Le ravitaillement et les dons arrivant à New York par des bénévoles vont tuer le mouvement aussi vite qu'il est apparu: les manifestants repus de cannages vont vouloir dormir en toute quiétude et paix de l'âme bourgeoise.. Or, dormir dans un parc sous une tente sans eau courante n'est pas pratique..

8. Par conséquent, le mouvement «Occupons Wall Street» n'est qu'un autre coup de pub à l'américaine..

9. Par conséquent, les manifestants, s'ils réussissent à obtenir certains changements sociaux, travaillent encore pour les riches qui ne font qu'observer attentivement le processus au lieu de penser à plus de justice sociale..

10. Par conséquent, les manifestants s'en tireront avec quelques avantages, moins les égratignures, et le système en général restera en l'état, alors qu'en plus d'être démunis, ils auront tout fait le travail seuls sans l'aide des possédants.. Et c'est ce que je disais: même dans leur révolte, les pauvres continuent à travailler pour les riches, puisque les changements accommoderont ces derniers, sans qu'ils aient eu même à lever le petit doigt.. Toute contestation se fait aux frais de ceux qui contestent..

11. Mais qui est réellement prêt à sacrifier son compte Twitter?.. Voilà la question..

dimanche 16 octobre 2011

mercredi 12 octobre 2011

Pearl Jam - Amongst The Waves



Aujourd’hui c'est la fête de mon père, et je me souviens que ses cendres ont été jetées à la mer..

jeudi 6 octobre 2011

samedi 24 septembre 2011

On fait son possible dans l'existence..

Ma chatte adorait le livre Minima Moralia de Adorno..
J'ai choisi de parler de ça parce que ma chatte est morte hier soir.. Elle s'était fait opérer il y a un mois à cause de ses dents abîmées.. je crois que l'anesthésie et les antibiotiques lui ont trop usé les reins déjà passablement affaiblis, ils ont fini par lâcher un mois plus tard.. Elle avait 18 ans.. Depuis quelque temps, elle commençait à faire ses besoins un peu partout, et elle avait des drôles de comportements, comme vouloir aller dormir sous l'évier de la cuisine.. Elle donnait ainsi des signes qu'elle allait partir bientôt.. Son départ a fait mal, comme les autres cette année, celui de mon père, celui de mon grand-père.. Nous n'avons jamais le temps de nous préparer à un deuil, contrairement à ce qu'on pense qu'il va se passer habituellement.. Nous-mêmes nous ne pouvons pas nous imaginer dans quelles conditions nous allons finir.. Affalé dans un coin, seul, au dixième étage d'un hôpital quelconque.. C'est terriblement angoissant.. et ça me tue.. La réalité est toxique.. Bref, je ne me portais déjà pas très bien, et je le suis encore moins après ces tristes événements..

Je me sens malade, je me sens mourant.. J'ai perdu quelque chose dans la vie.. je ne sais pas quoi.. Ma bonne étoile, ma direction, un but, un objectif, le plaisir de vivre, la santé, la passion dans une activité quelconque: oui, probablement tout ça en même temps..

J'ai l'impression que ma vie est quelque chose qui n'aboutit pas.. et c'est probablement l'impression que je vais avoir jusqu'à la fin de mes jours.. Je n'arrive pas à accomplir rien de ce que je m'étais promis.. Pourquoi? -Parce que je n'y crois plus.. Je n'ai plus la force d'y croire non plus.. Par exemple: je ne crois plus à l’enseignement, domaine dans lequel je voulais aller.. J'étais «fait» pour l'enseignement, mais je n'y crois plus, et me voilà pris dans une impasse.. Pris pour faire un travail «en attendant» qui se prolongera indéfiniment..

Je sens que je n'ai plus de temps, plus d'énergie, la fatigue me rentre dans le corps.. C'est depuis que je suis revenu à Montréal que je me sens de même.. au moins 10 ans plus vieux, sinon 20.. Je suis littéralement sur la «fin».. dans ma tête aussi.. Je me sens comme un vieillard..

C'est incroyable comment tout défile vite: on arrive dans la vie avec ses hormones et ses prétentions et ses rêves et tout un paquet d'exigences et on jouit de tout en conquérant sauvage, puis, du jour au lendemain, on se retrouve sans désir de rien, malade, fatigué, mourant presque.. On dégonfle d'un coup, de façon ingrate pour tous nos beaux efforts de «reproduction» de l'Espèce, dont la Nature, semble-t-il, n'a rien à foutre.. On passe de jeune à vieux et à «fini» d'une claque..

Lorsque je marche sur le trottoir tout en lisant, j'observe les gens, les jeunes, les moins jeunes, ils fument, ils mangent mal, ils vivent mal, ils sont imbéciles..

Je me dis qu'ils ne savent pas ce qui les attend pour toutes leurs conneries.. Ils n'en sont pas conscients.. Ils se croient pour toujours «invincibles».. Hé crisse.. La débarque s'en vient.. Les désillusions te rentrent dans le front à proportion des plaisirs «volés» à l'existence.. L'hédoniste se retrouve assez vite dans une osti de mauvaise passe.. parce que c'est pas vrai que le plaisir est «bon» en soi.. Que les abonnés de l'optimisme et du «bonheur sur commande» à la Mecdo aillent se faire foutre..

Nous ne sommes pas sur terre pour nous faire du «fun».. parce que le «fun» coûte cher en sacrament en terme de «santé» soit physique, soit mentale.. Tous les plaisirs sont invariablement comme des «cadeaux empoisonnés».. Mais vivre «sans plaisir», est inconcevable pour nous modernes.. alors nous n'avons pas le choix de gober le poison, de «mordre» dans la vie, qui est notre fardeau de souffrances, notre cortège de maladies, notre mort prochaine.. Si le mental n'est pas «atteint», le physique finit par lui rentrer dedans quand même, comme un truck: c'est le corps et la douleur qui ont le dernier mot.. qui «ratatinent» l'esprit, qui est sans aucun pouvoir réel.. qui est bien faible et incapable finalement, contrairement à ce qu'on croit.. Les «Jedi» sont à l'hosto..

Notre système se dégrade.. nos organes internes de filtration, de nettoyage, de digestion, d'élimination fonctionnent moins bien.. Nous accumulons la merde assez tôt.. Et viennent l'embonpoint, le surpoids, la fatigue, les douleurs.. Le code génétique se dégrade avec tous les produits chimiques que nous mangeons dans notre bouffe quotidienne.. Cela entraîne des dysfonctions qui décrissent la machine toujours plus au fur et à mesure.. Quelle en est la conséquence après un certain temps? -La volonté de vivre est vaincue: nous acceptons tacitement de mourir un jour.. parce que nous souffrons.. et ce jour approche à grands pas, avant même que nous ayons eu le temps de vraiment profiter de la vie.. En réalité, nous avions vécu tout le long sans le savoir à grand renfort de crédit.. et l'heure sur notre montre retardait sans cesse..

Je vais à l'épicerie acheter du café bio et du lait bio.. je regarde la commande du gars avant moi, il a beaucoup de stock, je me dis que ça va lui coûter très cher, ben non: du pain blanc, des jus congelés, du coke, des plats congelés, de la pizza, des sauces préfaites, des sucreries, des chips, de la viande hachée.. 85$.. Je n'ai vu rien de bon dans sa commande, rien de «vivant».. Pas de fruits, pas de légumes, rien de naturel, rien de bio non plus.. Moi ma commande, pour deux items «bio», presque 12$.. Lui il avait quatre gros sacs ben plein, mais de «marde».. Il n'aura pas faim, mais c'est sûr qu'il va avoir des petits problèmes tantôt, et ça prendra pas de temps.. Déjà que par sa shape, je voyais qu'il ne faisait aucun exercice.. Le genre «geek» qui reste écrasé devant son ordi toute la journée..

Mais ceci n'était pas un cas spécial: c'est plutôt une commande typique qu'à peu près tout le monde fait: on cherche à économiser le plus d'argent possible, tout en n'étant pas conscient en général de ce qu'on mange.. Dans presque tous les paniers d'épiceries familiaux que j'analyse au Maxi ou ailleurs, je retrouve du coke, des chips, des plats surgelés, du pain blanc industriel.. Les gens mangent de la marde tant qu'ils sont capables, fument et boivent et ingurgitent dix cafés imbibés de pesticides par jour, mangent des beignes pour déjeuner, jusqu'à ce que le système lâche, et après on embarque sur les médicaments..

C'est ça notre vie..

Une vie de marde.. Des boulots minables, qu'on fait pour l'argent, pour survivre, sans trop y croire.. sans croire à rien, en fait.. Pas de vie, pas de temps, pas d'avenir.. des plaisirs «brefs» achetés au prix fort et entraînant notre futur martyr..

Je déteste tout..

Je vais juste jouer de la guitare, en attendant que ça passe..

Ce que je veux exprimer est au-delà des mots.. et j'ai comme un trop-plein là disons..

mercredi 21 septembre 2011

12. L'incompréhension mutuelle..

Ce matin j'ai décidé de parler de l'incompréhension mutuelle, parce que c'est un sujet qui me bogue depuis longtemps..

Il arrive souvent des moments, effectivement, où on dirait qu'il n'y a rien à faire pour se comprendre.. Une personne accuse l'autre de ne pas être capable de comprendre, et l'autre fait de même, en essayant de faire prévaloir son point de vue, et ensuite une bataille des égos prend forme à l'horizon, et là on rentre dans le muscle et l'émotionnel.. Si une dit que l'autre est trop conne ou pas assez intelligente pour comprendre, la communication est alors bloquée et on ne fait que se rendre plus vite à l'affrontement..

Les frictions de ce genre arrivent partout, tous les jours, mais peu se rendent aux altercations physiques.. Il en résulte quand même cependant de la frustration, de l'incompréhension persistante, et un blocage sur ses positions nous empêchant d'explorer le point de vue de l'autre (au cas où nous n'aurions pas raison, pour une fois)..

Ce genre de problème peut aussi bien arriver entre deux êtres humains qu'entre une personne et un animal.. Par exemple: ma chatte miaule toute la nuit, je lui donne plus de bouffe, je change sa litière.. À 4 heures du mat, ça recommence.. là chu en beau crisse.. Je change sa bouffe, son eau, lui fait des petites caresses, lui parle affectueusement et la cajole.. 5 heures du mat, même problème, je l'arrose avec le pouche-pouche, elle se pousse quelques minutes mais revient à la charge et ainsi de suite jusqu'à ce que mon réveil-matin se mette à sonner..

Je me dis que c'est peut-être parce qu'elle voulait que j'ouvre la porte de la cuisine pour qu'elle puisse prendre l'air un peu.. Mais non, c'est pas ça qu'elle veut.. Effectivement, elle n'a rien mangé de ce que je lui ai donné, neuf pas neuf, bon pas bon.. Pourquoi? -Parce que j'ai fait du poulet la veille.. ELLE VEUT DU POULET CÂLISSE!! J'ai fait le test ce matin et je l'ai prouvé par a + b..

Évidemment, du point de vue de la chatte, j'ai l'air con.. Mais de mon point de vue à moi, elle est juste fatigante au possible.. et son miaulage continuel passe à mes yeux pour du caprice (car elle est effectivement très capricieuse).. J'essaie de la redresser, mais c'est peine perdue.. Elle est gâtée pourrie..

Sur quoi le conflit est-il basé? -Sur son GOÛT pour le poulet de table.. Or, le vétérinaire m'a recommandé de ne pas lui en donner, car ça la rend malade à la longue.. Et un «goût» c'est pas quelque chose de «cognitif» ça..

Donc, on a ici entre l'homme et l'animal le schéma d'un conflit typique entre deux personnes: cette personne aime ça de même, l'autre aime ça comme ça.. Une aime son café noir, l'autre avec deux crèmes deux sucres, pis l'autre avec juste du sucre, et une autre encore avec juste du lait.. Qui a raison? -Personne..

Ces différences de goût sont basées sur des différences de sensibilité.. et ces différences de sensibilité sont, selon moi, très changeantes.. Par exemple: la plupart du temps je bois mon café noir, et alors je ne comprends pas ceux qui boivent leur café avec 6 crèmes 6 sucres.. Mais il y a d'autres jours, et ils sont plus rares, où j'ai envie de mettre beaucoup de crème et de sucre dans mon café, ce qui me donne souvent un mal de ventre, et alors ce sont ceux qui le boivent noir qui ne me comprennent pas.. Dans ce cas particulier, je ne serai même pas  compris par mes pairs habituels, c'est-à-dire le club de «ceux qui boivent leur café noir»..

Comment s'en sortir? Eh bien, il n'y a aucune solution facile ni recette.. Par exemple: des gens croient que parce qu'un tel a dit il y a plusieurs centaines d'années que si tu vol, on te coupe la main, on doit alors te couper la main pour vrai, ou bien, d'autres croient, par un autre qui a dit il y a plusieurs centaines d'années que si on te frappe sur la joue, tu dois tendre l'autre joue, et croient que nous devons le faire effectivement, ce à quoi les Juifs se sont opposés, et c'est facile à comprendre après ce que les nazis leur ont fait..

Dans ce petit paragraphe, ça ne paraît pas, mais nous avons toute l'opposition explosive entre Juifs, musulmans et catholiques, quand ceux-ci ne s'entretuent pas au sein de la même croyance, mais d'une variante différente..

Or, comment résoudre ces incompatibilités totales de croyances?

À mon avis, la raison des conflits, au niveau de la croyance de type religieux, ne relève pas des différences dans les croyances mêmes, mais des différences qu'elles engendrent.. Fondamentalement, les êtres humains veulent se différencier des autres.. Dans ce cas, la recherche de l'unité et de l'accord est complètement futile.. à moins qu'elle permette de se différencier davantage.. ce qui est peu probable.. puisque les différences de croyances doivent être «radicales», c'est-à-dire «incompatibles», pour être opérantes..

Il y a le parti de ceux qui croient à l'efficacité du pardon et de la pitié, et qui a confiance dans la réhabilitation de celui qui agit mal, et il y a celui de ceux qui croient qu'il est carrément criminel de laisser des gens continuer à torturer d'autres gens sans intervenir.. Quel parti choisissez-vous? -Or, vous avez ici la différence de pensée entre l'Ancien Testament et le Nouveau Testament.. entre les Juifs et les catholiques..

En réalité, les deux pensées sont conciliables, mais pas dans la même situation.. Je peux intervenir rapidement dans une situation d'injustice, et je peux aussi, en même temps, croire ou espérer qu'une personne va éventuellement comprendre son erreur.. il n'y a pas d'incompatibilité à cela.. Par contre, dans la situation où mon enfant est en train de se faire maltraiter par des nazis dans un camp de concentration, il serait effectivement criminel de penser un instant que ceux-ci vont comprendre tout d'un coup et arrêter leurs méfaits, et donc de ne rien faire.. Dans cette situation, je devrais effectivement agir avec force et sans aucune pitié.. voire être cruel.. D'autre part, une personne me bouscule dans le métro: est-ce qu'avec cette même maxime je dois lui casser la gueule avant qu'elle «ambitionne»? -Cela n'aurait aucun sens.. Il y aurait plus de 1000 batailles par jour dans le métro.. et bientôt, dans la ville au complet, ce serait l'émeute..

Voyez-vous, habituellement, la personne va s'excuser, ou même les deux personnes vont s'excuser: aucune des deux ne croit qu'il y avait d'intention méchante derrière la bousculade, et le «pardon» est facile.. Le fondement des lois, c'est la politesse et le respect, ainsi que la confiance.. Quand cela fout le camp, les lois n'y peuvent rien pour arrêter la rage, ou même, la guerre: c'est le free-for-all..

Si dans la situation d'une personne qui me bouscule dans le métro, je lui fous un coup en retour, il est possible que ça dégénère.. parce que la personne, dans la plupart des cas, n'a pas fait «exprès».. elle se croit donc «lésée» par l'incompréhension de la partie adverse et a envie de répliquer pour se dédommager.. Et ensuite c'est l'escalade d'insultes et de coups.. et le sang gicle à qui mieux mieux.. on veut du sang..

On voit donc que les maximes rentrent en conflit selon les situations, tout en restant valables individuellement..

Mais ceci n'est qu'un aspect des conflits résultant des différences de croyances.. il y a aussi toutes les autres formes d'incompréhension venant de la pensée ou de la sensibilité..

Et ce n'est pas demain la veille qu'on va régler ça..

Mais pour l'instant, on peut-tu juste se calmer et prendre un bon café entre deux rounds?

Ma chatte dort profondément, repue de poulet sur mon fauteuil..

mardi 20 septembre 2011

À 20 ans, on fait n'importe quoi..

Quand je vois des vidéos amateurs sur webcam de jeunes femmes dans la vingtaine sur des sites de porn en train de baiser avec leur chum ou avec un inconnu, ou les deux, ou sucer des dildos et se les rentrer en quelque part ou faire une danse sexy pour exhiber fièrement leurs beaux atouts, je me dis qu'il leur manque une tite gêne.. En revanche, je me souviens qu'à cet âge-là, je faisais aussi n'importe quoi.. Pourquoi? -Parce que je m'en crissais tout simplement.. Je voulais juste me faire du fun!

À 20 ans, on aime s'exposer, faire un show, se frencher les amygdales en public, se pogner le cul mutuellement, ou tâter la craque de sa blonde devant tout le monde, question de provoquer et de dire au reste des hommes de la terre: «Cette chatte-là est à moé! Pas touche!». Ma blonde aussi me tapait les fesses devant les autres femmes, question de dire: «Ce cul-là, yé à moé!» J'adorais lorsqu'elle provoquait les autres femmes.. On aimait se posséder l'un l'autre, se jurer fidélité, alors qu'il n'en était rien: on était ben trop hot pour ça! on baisait à qui mieux mieux à gauche pis à droite! Pas grave! On s'aimait pareil! Pis on braillait quand même quand on se trompait!.. puis on recommençait!.. Trouvez l'erreur!! On était juste fous câlisse.. ou plutôt, on avait 20 ans..

Il m'est arrivé de faire l'amour en plein jour au beau milieu du parc Lafontaine en dissimulant le mieux que je pouvais nos ébats à l'aide de la couverture que nous avions utilisée pour faire notre pique-nique.. Je l'ai aussi fait sur la banquette d'un restaurant sur Sainte-Catherine.. Et au Thursday's sur Crescent, je me souviens d'avoir passé le doigt à ma blonde sous la table pendant que nous mangions.. Elle était cochonne en crisse, et moi itou!

Et voilà! C'était le bon temps.. Un temps d'insouciance, d'irresponsabilité.. On perdait sa job.. c'était pas grave!.. On allait faire un petit tour en dedans.. c'était pas grave!.. On n'avait presque rien à perdre!.. On utilisait rarement le condom pour baiser avec une fille.. ou un gars.. on s'en foutait un peu, même pour une première date.. on se croyait invincibles, protégés par une super bonne étoile.. on faisait confiance.. on était naïfs.. on était gelés aussi.. C'est ainsi qu'il est possible que j'ai quelques enfants de par le monde sans le savoir..

Puis on a vieilli.. on a essuyé des revers qui ont fait très mal.. Quelques-uns se sont mis à tomber du sida, on a commencé à y croire.. à pogner le vertige.. et à se faire tester à tout bout de champ.. On a senti aussi que notre charme palissait.. que ce n'était plus le temps de faire les fous.. Un beau matin, on a eu une couple de rides dans le front.. On s'est mis à être sérieux.. à avoir une conscience morale.. des doutes.. des scrupules.. On a voulu se caser.. se trouver un job sérieux pour préparer la «finale», c'est-à-dire la retraite..

On se dit qu'on a eu une crisse de chance de pas être mort..

Mais on s'enferme en quelque sorte dans une trappe par peur et pour sa sécurité, hanté par des relents de vertiges devant l'abîme, et on se prépare en quelque sorte une belle petite cage en or, un petit tombeau pour soi-même..

La fatigue nous accule, puis viens un jour où on sait que c'est la fin de quelque chose..

C'est la fin du risque, de l'aventure, de la «liberté», de cette belle folie qu'on appelle la jeunesse.. mais en même temps, et quel soulagement! c'est la fin de la souffrance sauvage.. qu'on a troqué pour celle qui se soigne avec des tylenols..

Que dire de tout ça?.. Quoi en penser surtout?..

Je ne sais pas.. vraiment..

Des fois, j'attends vainement que ça revienne.. mais des fois je me dis aussi que je ne le souhaite pas vraiment.. J'aime mieux garder ça dans mes souvenirs.. Au pire, je le sortirais en musique.. un moment donné.. si l'inspiration réussit à me revenir un jour..

Mes goûts, mes plaisirs et mes intérêts ont changé.. Je ne suis tout simplement plus la même personne.. c'est-à-dire que je suis un «homme» maintenant.. J'ai appris de tout ça, j'ai fait mes folies comme je devais le faire et c'est bien.. Et j'ai réussi à m'en sortir sans trop d'égratignures..

Quoi d'autre?.. -Rien..

Je vais m'asseoir dans mon fauteuil et lire un bon livre..

samedi 17 septembre 2011

De l'importance de tout lire en même temps pour éviter la rigidité cadavérique du mental..

Je me suis dernièrement acheté une sixième bibliothèque pour pouvoir enfin placer les livres que j'avais accumulés sur mon bureau.. Cela m'a permis de prendre les différents livres que j'avais commencés mais placés dans différentes bibliothèques et de voir combien j'en avais commencé en même temps.. Je me disais peut-être 20, peut-être 30, mais non.. J'en ai juste commencé 42 en même temps! Réel problème de gestion!

Il y a des livres que je m'étais promis de lire d'un bout à l'autre, dont il ne me restait que 100 pages, et parfois même 3 pages! comme pour L'insoutenable légèreté de l'être de Kundera que j'ai décidé, on dirait, de ne jamais finir, par pure beauté poétique de la chose.. Ces livres, je les oublie complètement, tant que j'ai du nouveau à me mettre sous la dent..

La raison de tout ce bordel dans mes lectures, et peut-être aussi, dans ma tête, c'est que je suis hédoniste, antiroutine et que je fais tout ça en dilettante.. L'autre raison, c'est que j'ai décidé systématiquement à un certain moment de commencer plusieurs livres en même temps.. Pourquoi? -Parce que je me disais que s'il n'y pas de problème à zapper entre les postes de télévision, ce qui est toujours plaisant, pourquoi y en aurait-il à zapper entre les livres? Tout d'abord, si je lis chaque livre d'un bout à l'autre sans en explorer d'autres ne serait-ce qu'un petit peu, il est possible que je n'ai jamais le temps, de ma vie, de les lire au complet.. Je me dis donc qu'il vaut mieux que je puisse en lire un peu de chacun, que pas du tout..

Cette façon de faire me permet en même temps d'avoir une vision plus globale des choses.. tout en étant «partielle».. Par exemple, je peux comparer les différents livres d'une même catégorie.. mettons l'histoire, ou plus précisément, l'histoire de Rome..

Je trouve que cette façon de faire, même si elle semble un peu éparpillée, est plus plaisante, moins rigide pour le mental, plus instructive pour moi-même, puisque je ne perds pas mon temps à continuer à lire des livres qui suscitent moins mon intérêt momentanément, pour diverses raisons, et dont alors je ne retiendrai rien..

Bien entendu, je recherche une connaissance «encyclopédique», même si cela peut faire prétentieux aujourd'hui, et il est évident que, pour ce faire, avant de lire certains livres, je dois en lire d'autres.. Par exemple, à cet égard, il faut lire la Critique de la raison pure de Kant avant d'en lire un paquet d'autres que nous comprendrons beaucoup moins bien sans cette lecture..

En général, les livres plus anciens sont à lire avant les livres plus récents.. De même, Platon et Aristote devraient être lu au complet avant même toute lecture en philosophie.. ce qu'on ne fait que rarement, par mépris de l'ancien et par fascination pour le «nouveau», qui n'est souvent que de l'ancien déguisé ou remis au goût du jour..

Par hasard, en lisant Thucydide, je suis tombé sur une note qui m'a fait découvrir une parole d'Hésiode que j'attribuais, par erreur, à Aristote, et depuis plusieurs années.. mais cette fausse attribution, c'est à cause d'un livre de citations que je l'ai faite: dans ce livre, on attribuait, par erreur, une parole d'Hésiode à Aristote.. D'où l'importance de fouiller par soi-même et d'aller aux sources!!

jeudi 15 septembre 2011

Le snobisme des intellos ratés..

J'étais au Renaud-Bray l'autre jour pour aller chercher La guerre du Péloponnèse de Thucydide en format poche.. Pourquoi je voulais ce livre? -Parce que les Helléniques de Xénophon que je venais d'acheter aux éditions Les Belles Lettres est la suite de l'ouvrage de Thucydide, ce dernier étant mort avant d'avoir pu le terminer..

Puisqu'il était tard, j'en ai profité pour jaser un peu avec la commis qui m'avait réservé mon livre, il n'y avait presque personne dans le magasin.. Je lui ai parlé de ma passion nouvelle pour ces livres d'histoire, surtout ceux édités chez Belles Lettres, ce qui sembla pour elle un peu superficiel.. Pourquoi donc? -Parce que ces livres, selon elle, c'est juste pour flasher dans la bibliothèque (puisqu'ils sont chers), et qu'en réalité, c'est le «contenu» qui est important, pas l'édition.. Si elle a tant insisté sur le «contenu», c'est parce qu'elle sentait le besoin en même temps de défendre le livre que j'étais sur le point d'acheter, mais dont je me plaignais que l'édition n'était pas de qualité, que le papier était acide et que ça dépérissait rapidement..

Mais je sentais aussi que derrière ce plaidoyer il y avait des raisons «personnelles», ou plutôt, de façon inconsciente, «matérielles»: visiblement, étant jeune commis style granola chez Renaud-Bray, elle n'avait pas d'argent.. ne pouvant donc se permettre du luxe, elle chiait dessus en méprisant la «forme» au profit du «contenu».. Je me disais que si elle venait à avoir les moyens un jour, elle aussi se permettrait quelques «folies», surtout pour des éditions de qualité comme La Pléiade ou Les Belles Lettres qui offre sur un côté le texte original grec ou latin..

Nous aimons tous le luxe et nous avons tous soifs, au fond, de prestige, même si en surface nous le nions hypocritement.. Cela dit, j'achète tout de même ces volumes dispendieux surtout en usagé, quand ça passe.. parce que moi non plus je ne suis pas riche.. mais ça ne me fait pas chier sur la «forme» pour autant..

La preuve que nous recherchons tous le «prestige», d'une façon ou d'une autre, la voici, mais je ne l'avais pas perçue de prime abord, et c'est chez cette commis que je la trouvai le plus accusée: elle me confia qu'elle aimait beaucoup les livres «anciens».. que «plus c'est vieux et poussiéreux, plus elle tripe».. Mais qu'est-ce donc cela, si ce n'est de la «forme»?

De mon côté, je fis remarquer que cela contenait trop d'acariens pour moi, et que ça me rendait malade à cause de la poussière que ça produisait.. Mais elle s'entêtait à défendre la préciosité de ses «vieux» livres.. Elle ne se rendait pas compte qu'elle aussi, finalement, aimait la «forme», mais d'une façon détournée, inconsciente, comme la plupart de ces étudiants dans les universités qui ont des prétentions intellectuelles, mais qui se contredisent allègrement toutes les deux minutes..

Il faut dire aussi en passant que cette manie détestable de mépriser la «forme» au seul profit du «contenu», vient avec la haine des riches, l'accoutrement débraillé style granola, un régime de vie spécifique genre «végétarien», des positions étranges sur des choses banales comme «il faut aimer les poules et non les tuer», et bien sûr, puisqu'on méprise tant la «forme», une certaine laideur corporelle, un manque d'hygiène, de style, l'aveuglement esthétique (c'est l'«intérieur» qui est important..) pour la personne comme pour l'architecture ou les objets en général, la dévalorisation du corps, donc pas d'exercice physique et un mépris du sport et de ceux qui en font, et surtout, la moins évidente, une incapacité à écrire sans faire une faute d'orthographe par mot..

Tout cela découle d'une «pauvreté» initiale, que ceux-ci cherchent à justifier par la suite en rationalisant leur «impasse» économique avec toutes ces idées déformées.. J'en sais quelque chose, j'ai été longtemps du lot..

Bonjour Marx... sortez le patchouli..

Sti qu'on fait dur..

mercredi 14 septembre 2011

Je vais remettre ma vie sur la track..

C'est aujourd'hui que j'arrête l'alcool, la drogue et tout ce qui me détruit.. J'ai fait l'expérience pendant quelques mois de ne plus aller au gym, de ne plus m'entraîner, et j'ai fini par constater que cette idée était très mauvaise.. Les résultats sont là depuis un mois environ: palpitations, arythmie, gain de poids, passes de fatigues excessives, sensations de haute ou basse pression, découragement, faiblesse, démotivation, tristesse générale, estime de moi complètement décalissée..

Je me disais depuis quelques mois que j'allais arrêter tout ça pour mes 40 ans.. mes mauvaises habitudes.. mais je n'avais pas prévu que je me découragerais, pour diverses raisons, d'aller au gym pendant si longtemps.. Conséquence: je suis rouillé un peu, et surtout, ce qui me désole le plus, faut pas trop que je regarde dans le miroir et plutôt que je m'imagine beef comme avant, ma masse musculaire a fondu et je n'ai plus de formes.. je me fais penser aux intellos mollasses que j'ai toujours détestés.. je ne veux pour rien au monde devenir un de ceux-là.. oh que non!!

J'ai pas fait tous ces efforts, ces entraînements et ces régimes pour me rendre là! Mon but en n'allant plus au gym, à part d'être découragé, était de manger moins, faire fondre ma masse musculaire pour faire diminuer mon poids, et surtout, ne plus faire d'exercices musculaires, ce qui, je croyais, étaient la cause de toutes mes douleurs au dos et au cou.. Mais après quelques mois d'entraînement plus qu'intermittent et la fonte de mes muscles, j'ai toujours mal au dos, parce que c'est pas ça le problème, même si je sais qu'il faut que je fasse attention en m'entraînant, mais c'est mon lit et mes oreillers qui sont finis et qui me cassent en quatre.. Et ça, je l'ai découvert en allant en vacances et en dormant dans des lits d'hôtel: toutes mes douleurs ont disparu dès le premier soir..

La leçon que j'ai retirée de cette expérience pour le moins autodestructrice, c'est que je ne peux pas perdre de poids en arrêtant de m'entrainer, mais que c'est plutôt le contraire.. Que la perte de mes formes physiques me décourage au plus haut point.. Que la perte de ma forme physique a un impact sur ma forme mentale.. Bref, en plus d'avoir le corps flasque, j'ai l'esprit complètement dévasté et je deviens une sorte de B.S. mental.. Très vite, tout mon courage, ma ténacité et ma joie de vivre s'en vont à la poubelle.. Tout fout le camp, et après, c'est la descente rapide: alcool, drogue, malbouffe, dépenses compulsives, nervosité, tensions, fatigues, moral à terre, problèmes au travail, visites chez le médecin, médicaments.. bref, un cercle vicieux duquel on ne sort que difficilement..

Je suis bien heureux aujourd'hui, après mon retour au gym après plusieurs semaines qui m'ont paru une éternité, de pouvoir espérer à nouveau voir la lumière au bout du tunnel dans lequel je me suis enfermé..

Dorénavant je sais que: gym et activité physique sont absolument essentiels.. En vieillissant, les organes internes sont moins performants, ce qui cause des accumulations de graisses et de toxines plus facilement.. Il est donc impératif de faire de l'exercice pour faire sortir cette merde.. Aussi, la forme musculaire aide à une meilleure tenue du corps et le cardio à une meilleure santé du système cardiovasculaire..

Je vais remettre ma vie sur la track.. je me fais cette promesse.. je le veux.. j'en suis capable..

samedi 10 septembre 2011

J'en ai terminé d'être une victime expiatoire de l'idiotie de cette humanité..

Je me sens comme dans un no man's land mental.. C'est quoi ça? -Un trou perdu dans ma tête.. Je n'ai aucun plaisir à rien faire.. Aucun plaisir à travailler, aucun plaisir à jouer de la guitare, aucun plaisir à lire, aucun plaisir à écrire, aucun plaisir durant mes petits moments de libertés.. On dirait que tout m'est égal.. qu'il n'y a aucun sens à rien..

Je regardais l'écureuil mort écrasé devant chez moi hier matin avec le sang encore dégoulinant de la bouche et ça me faisait chier de voir qu'il y a des estis de crétins insensibles pour faire ça, mais en même temps, que je me disais, on va tous finir par y passer.. Mourir tout de suite ou plus tard n'a pas plus de sens.. Ce que je veux dire, c'est que pour une personne mourir à 80 ans n'a pas plus de sens que mourir à 20 par exemple.. On pense tous un jour qu'on va avoir vécu sa vie et qu'on sera prêt à partir comme dans les films, mais ça n'arrive jamais ça..

On a tous notre propre petit scénario sur notre mort ou notre retraite.. mais invariablement, on est dans le champ en ce qui concerne la réalité.. On arrive à la retraite avec toutes sortes de maux, ce qui fait qu'on n'en profite pas vraiment, ou on y arrive bien portant et on s'ennuie.. Les mécanismes ne sont pas autres qu'en notre jeune âge.. Comme si on pouvait un jour être satisfaits!

Or, j'en ai connu des vieux, et il continuent, même cancéreux, à chialer et à faire des coups bas même à un âge plus qu'avancé! Ils continuent à surveiller les spéciaux sur les bananes et osent compétitionner pour quoi que ce soit comme si c'était encore des jeunots.. Bref, de l'extérieur, ils se comportent comme s'ils n'avaient rien compris, comme s'ils n'avaient aucunement la sagesse qu'on pourrait leur prêter, et c'est exactement ainsi que nous nous démènerons à leur âge, aussi insensés que nous le sommes en ce moment, alors que nous courrons en tout sens sans raison comme des poules sans tête..

Je constate tout cela, mais en même temps je n'ai même pas la volonté de m'y opposer moi-même.. Toutefois, je ne suis plus dans la compétition, semble-t-il, pour rien.. Je me sens comme mort.. Aboulique.. Je me sens hors-circuit.. de tout..

Je constate à quel point la douleur fait son œuvre afin de nous détacher de la vie.. Lorsque celle-ci me tenaille, à divers endroits dans mon dos et mon cou, c'est tellement brûlant et lancinant que je deviens comme l'esprit engourdi.. je ne suis plus capable de rien faire à part être une boule de souffrance.. J'essaie parfois d'y remédier par l'alcool et les antidouleurs, mais je me retrouve alors l'esprit aussi dévasté, et c'est ainsi que mon projet de connaissance est voué, malgré moi, à l'échec.. Je n'ai pas le temps ni l'argent ni rien pour faire ce que je veux faire.. mon projet grandiose s'il en est..

Et dans mon cas, comme j'ai toujours vécu, c'est tout ou rien, alors à mes yeux, je serai tout ou rien, et ce sera rien pour l'instant.. Mais je ne suis pas en train de dire que je suis découragé, loin de là.. Et pourtant, comment fais-je pour ne pas l'être alors que je sais que je ne mènerai pas mon projet à terme? Eh bien, vu que cette pulsion de connaissance ne me vient pas du dehors mais est en moi-même depuis que je suis tout petit, que ferais-je d'autre?.. je ne peux rien faire d'autre, c'est impossible pour moi.. alors je continue mon chemin..

Hier j'ai échappé un de mes tiroirs de bureau par terre, j'étais en crisse.. Je me suis alors résigné à faire le tri dans les paquets de photos et de papiers.. J'ai alors vu mes anciennes photos de carte de portier, de carte d'assurance-maladie et de carte d'université.. J'étais un beau gars.. mais c'est drôle, je ne m'étais jamais perçu de cette façon sur ces photos jusqu'à aujourd'hui.. Pourquoi me perçois-je différemment? -Probablement parce que je me sens vieux et fini.. Que je vois effectivement le contraste.. Ou que j'arrive à voir tout court? À me voir? À m'estimer moi-même? Car je n'ai jamais eu une forte estime de moi-même, et c'est encore mon problème aujourd'hui.. Mon problème récurrent, mon problème à vie.. qui m'empêchera toujours de prendre la première place.. Or, je ne vois même pas encore aujourd'hui que je suis toujours un beau bonhomme, mais différent, un peu plus vieux, et que je suis vraiment un intellectuel, alors que je ne me suis jamais considéré comme tel.. même plutôt, des fois, comme un manuel, alors que je n'ai jamais eu aucune crisse d'envie de rien faire de mes mains..

Je sais que ce problème me vient par le fait que mes parents ne m'ont jamais approuvé dans mes choix, dans mes goûts, dans mes talents.. Ils voulaient toujours que je sois autre chose.. quelque chose qui n'est pas moi.. comme un bon vendeur, un scientifique, un homme riche.. Ce qui leur importaient avant tout pour moi c'était que je fasse une job payante.. pas de faire ce que j'aime.. Ça, ils s'en câlissaient pour eux-mêmes, alors vous imaginez pour moi.. En plus, mon père avaient dû écourter ses études à ma naissance pour aller travailler et subvenir aux besoins de la nouvelle famille.. Et ce poids a dû reposer, je suppose, sur mes épaules toute ma vie.. Fallait que je paie d'être venu au monde trop tôt.. Aujourd'hui je pense que je ne méritais vraiment pas ce genre de parents-là.. ce que j'appelle, depuis que je me suis sérieusement penché sur leur cas, des parents toxiques..

Je me suis toujours fait rabaisser, relativiser, par toute ma famille.. Au décès de mon père, qui a fait de la chicane parce que je n'ai rien reçu et que tout est allé à ma sœur et à la câlisse de secte de mon père, j'ai décidé de ne plus parler à personne..

Cette maladie du mépris de soi, je me dis que c'est peut-être mes parents qui me l'ont inculqué par leur comportement avec moi, mais en même temps, je me dis que j'y suis aussi pour quelque chose, et que c'est comme dans ma nature, vu mes projets grandioses et mes ambitions démesurées, héroïques, que d'être inévitablement, implacablement, cruellement, voué à l'échec..

Puisque la réussite de mon projet est toujours aussi loin dans le temps, puisqu'il est énorme, complexe, intégral, encyclopédique, conséquemment, je ne suis encore rien dans le temps présent, et je ne serai jamais rien à mes yeux.. car ce ne sera jamais assez.. Bref, mon idéal, par définition, doit toujours être hors de portée.. et sera toujours hors de portée..

Cette maladie de l'idéal, je n'ai jamais réussi, finalement, à m'en débarrasser.. Je m'étais débarrassé de la maladie de la perfection il y a quelques années, mais celle-là, elle est tenace.. Je sais que mon père a vécu toute sa vie avec cette mentalité du sacrifice à l'idéal, à l'autre, à l'humanité.. et que cela le justifiait de ne pas s'occuper d'abord de ceux qui l'entouraient.. Pourquoi donc? -Parce que, par définition, l'autre est toujours «meilleur», plus «valable».. Pour quelle raison l'autre pourrait-il être meilleur que soi-même ou un proche? -Tout simplement parce qu'il est autre, c'est tout! C'est aussi ridicule que cela!

Pour illustrer mon propos, voici un problème d'éthique: « Deux personnes sont en train de se noyer. Une des deux personnes est mon enfant, l'autre est une pure inconnue. Or, je ne peux sauver qu'une seule des deux personnes, qui donc vais-je sauver et pourquoi?»

La réponse évidente est que je vais sauver mon enfant.. mais pourquoi donc? Ma réponse, la voici: parce que lui je le connais au moins, tandis que l'inconnu pourrait être le diable en personne! Bien sûr, il y a aussi les facteurs émotifs, génétiques, etc., qui viennent en premier lieu, mais je n'ai pris que le dernier critère.. le moins fort disons.. mais qui décide quand même en faveur de l'enfant..

Cependant, une personne qui est atteinte de la «maladie de l'idéal» répondra plutôt qu'elle va sauver l'inconnue à la place! Parce que l'autre par définition, l'humanité en général, est toujours meilleur, plus valable, et que le particulier, en l’occurrence «mon enfant», ne vaut rien.. Mon enfant, par définition, ne doit être et n'est, lui aussi, qu'un soldat au service d'un idéal abstrait et malheureusement, illusoire..

On voit bien ici d'emblée que le problème réside dans le fait d'estimer a priori l'autre meilleur ou plus valable qu'un autre mettons.. disons l'enfant.. Mais pourquoi, logiquement, estimerais-je comme «meilleur» quelqu'un d'autre que je ne connais absolument pas plutôt qu'une personne qui m'est proche et que je connais? Selon cette logique absurde, si je ne peux sauver qu'une seule personne dans une situation de noyade, je vais, à tout coup, sauver l'inconnu et laisser périr mon enfant..

Si je me démène tant pour mon projet grandiose au point que je ne vois rien à l’entour, c'est parce que je le fais pour que d'autres en profitent un jour.. Autrement dit, je suis en train de tout sacrifier, en l’occurrence moi-même et mes proches, à un idéal, aux autres, à l'humanité en général.. Moi-même dans tout cela, je ne suis rien.. et je ne serai jamais rien.. Je ne serai, toute ma vie, qu'au service de.. Je me considère en instrument, en objet, je me réifie.. Je ne suis pas un être humain, mais un objet à mes yeux.. un moyen, pas une fin.. Je dois m'oublier à tout moment, pour les autres.. au fond, des gens que je ne connais pas, et qui ne méritent pas nécessairement une once d'attention de ma part..

C'est ça que je me dis aujourd'hui: pourquoi je me démènerais pour des estis de pas bons? Des personnes mesquines, bas de plafond, qui ne pensent qu'à eux et à l'argent, qui n'ont aucun crisse d'intérêt pour la vérité, l'humanité ou la connaissance?

C'est pour cela que j'ai décidé que si mon projet venait à terme un jour, que je vais tout brûler et que personne n'en profitera jamais.. Dorénavant, je serai entièrement égoïste, et je l’assume..

J'en ai terminé d'être une victime expiatoire de l'idiotie de cette humanité pour laquelle je ne suis, et ne serai toujours, qu'une merde..