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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 23 juin 2009

Les petits pas ne sont pas beaux

Nous sommes dans une culture de la surmusculation et de la surenflure. C'est toujours un peu drôle de voir un homme qui travaille huit heures par jour devant un ordinateur et qui est bâti comme un cheval. À quoi sert toute cette musculature et dans quel but?

Tout le monde sort et s'amuse, et moi je me retrouve seul dans un café, forcé de lire un texte ennuyant. Au moins, j'ai mon journal à qui je peux « parler ». Mais cette situation me fait quand même chier au plus haut point, car mon journal ne me donne ni sexe ni amour. Je dois remédier à la situation, tout en restant cool, car il est absurde par ces beaux jours d'été de rester absolument seul, surtout pour un gars comme moi qui aime la compagnie.

On me l'a dit plusieurs fois : je corresponds au type du « bon vivant ». En effet, je suis très loin de l'ascétisme, même si je ne fais toujours finalement que me priver, car je suis perpétuellement fauché.

Les rapports entre l'homme et la femme sont un peu comme les rapports entre le chat et la chatte. Le chat reçoit, pour commencer, une « baffe » de la chatte, mais ils finissent tout de même par le faire.

La femme n'aime pas l'approche trop directe de l'homme rempli de désir, ça manque de « poésie ». C'est probablement le même reproche que la chatte fait au chat, et c'est la baffe.

Quand le soleil réapparaît, on voit qui a raison. Pour une pensée tropicale.

Ils sont tous pareils, parlent tous pareils, ont tous la même gestuelle. On ne trouve nulle part un tel comportement moutonnier à aussi grande échelle, après les gestuelles figées des rappers qui m'énervent tant. Ils ont aussi une tendance à monter les choses en épingle et à être agressif dans le dialogue, s'il est même possible. Les individus tirent toujours une certaine fierté, un certain orgueil à provenir d'un peuple historique. Ils s'identifient fortement à ce peuple et à son histoire, et ne se découvrent jamais eux-mêmes dans ce qu'ils ont d'unique. Si les religions sont si fortes, c'est peut-être parce que l'individu est si faible.

Ces comportements de masse, cette gestuelle typée me font penser au nazisme. La mimique et la gestuelle deviennent figées et agressives. Pour moi, c'est une façon de s'identifier à un groupe par une « grimace ».

Imitation de la gestuelle chez les rappers : une même façon de marcher, de parler, de bouger les mains, de penser, et les expressions faciales sont souvent agressives et méprisantes. Donne un caractère d'emprunt à ceux qui n'ont pas de caractère.

L'idiot regarde par-dessus l'épaule de celui qui lit et se permet de faire un commentaire à saveur de sagesse populaire. Partout où il va, il est comme un cheveu dans la soupe, et il le sait.

Vulgarité de l'individu commun : manque de politesse, de manières, de civilité. Ils ont toujours l'air à bout : aucune patience, aucune détente, aucun respect, et ils se marchent tous sur la tête.

Ils acceptent de se souiller eux-mêmes, comment ne peuvent-ils pas vouloir souiller les autres? Le monde est une porcherie.

Le défaut des hommes d'aujourd'hui est qu'ils sont pris et abrutis dans le trop-plein de détails et ont perdu l'idée même de vue d'ensemble. L'analyse est trop forte et à courte vue, manque d'audace et de créativité.

Les jeunes, à mon contact, doivent éprouver une crise d'épouvante qui les suivra pour le restant de leur vie. Pas de meilleure initiation à la philosophie : la panique. Cependant, avec les années et le recul, je préfère me retirer calmement dans ma demeure, mettre de côté les électrochocs, et profiter des petits plaisirs de la vie en compagnie de ceux que j'aime.

Le seul rire qui ait de la valeur est le rire diabolique. Lui seul fait penser.

Celui qui rit parce qu'il sait que tout est foutu, est dans le droit chemin.

Les jeunes femmes sont belles, mais n'ont pas le charme des femmes plus mûres. Chez les femmes plus mûres, il y a un certain savoir-faire qui est très séduisant.

Les philosophes à barbiche n'ont qu'à bien se tenir. Je vise la sagesse, mais aujourd'hui avec le train de vie moderne causé par la technique et le manque de planification, cette sagesse ne peut plus avoir aucun rapport avec la quiétude, l'inertie et la rigidité. La sagesse est un savoir-faire en mouvement, et celui-ci doit s'adapter aux circonstances et aux époques; elle doit être flexible et intelligente. Je dirais même que ce qui caractérise principalement le sage, c'est sa flexibilité : il ne se trouve jamais pris dans aucun moule, ni aucun cadre; il transcende tout cela, sans pourtant renier. Le sage doit avoir une compréhension globale et systématique du monde dans lequel il vit, sans avoir de parti pris.

La raison supérieure est celle qui a intégré le sentiment, ce qui fait qu'elle est plus humaine et moins rigide. Elle doit viser en tout à la flexibilité ferme et à la force intelligente. Elle est essentiellement calcul, mais un calcul de nature spéciale, qui prend sa source à l'intérieur d'un système de la puissance.

L'odeur typique des tavernes, je l'ai trouvé : c'est celle de la vieille fumée de cigarette imprégnée dans les murs.

La façon de marcher d'une femme, lorsqu'elle marche bien, fait signe en premier lieu vers le bas du corps. Les petits pas ne sont pas beaux.

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