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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 23 juin 2009

Latino Days

Je suis définitivement une personne facilement irritable. Mais d'autres fois, extrêmement conciliante, mais de moins en moins. J'ai plusieurs personnalités, mais elles ne vont pas ensemble. Je me rends compte parfois de cette grande dichotomie de mes personnalités. Je ne suis pas égal. Je suis parfois agressif, parfois doux, parfois indifférent, parfois normal. J'agis rarement selon le «common sense». Beaucoup de choses me tapent dans la vie, et je laisse trop souvent la bride sur le cou des gens. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que je suis un cavalier sauvage et intrépide, et que lorsqu'il est temps de prendre les rênes, je les prends. Je manque d'égards dans ces choses-là.

Mon esprit est lourd comme l'air humide, dans cette chambre de bloc à putes. J'ai l'impression d'être dans une barboteuse quand je m'allonge dans mon lit gondolé. L'air ne circule jamais et j'étouffe, j'ai mal à la tête. Je mange très mal depuis quelques jours, cette chaleur insupportable me stresse, c'est évident, elle déséquilibre tout mon métabolisme. La musique latino omniprésente débalance mes humeurs, est en train de me rendre fou; je rêve de casser une trompette sur la tête d'un de ces fans de baseball du parc Lafontaine qui s'empiffrent de Corona et dansent dans les estrades. Le comble : l'abribus d'en face a été transformé en système de son Budweiser qui crache de la musique jour et nuit. Le jour, la musique est cachée par le bruit des autos, mais la nuit, j'entends la musique infernale de cette bière de merde! Si bien, que j'ai perdu une partie de ma nuit de sommeil, et qu'au fil de la semaine j'avais de plus en plus de difficulté à m'endormir et par conséquent à me réveiller le lendemain pour aller travailler à l'autre bout du monde dans une shop merdique pour souder des échelles. La nuit dernière, j'ai ouvert mon coffre à outils et j'ai contemplé mon marteau pendant de longues minutes : je rêvais de faire voler en éclat ce maudit abribus, avec son système d'aliénation mentale par le son. Finalement, j'ai appelé la police. Ils sont venus, mais ils n'ont rien pu faire; ils ont fait le tour de l'abribus avec leurs flashlights, ont essayé de trouver une fente, une vis, un piton pour arrêter le juke box, mais ils ont découvert que c'est un système bien protégé et destiné à nous rendre tous fous. Quelques jours plus tard, la musique s'est arrêtée. Mais je m'étais déjà habitué à dormir avec des bouchons.

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