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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 31 janvier 2010

Je n'ai plus envie de publier

Voilà. Je n'ai plus envie de publier ou d'écrire depuis quelque temps. Je trouve cela ennuyant et plate et je n'ai rien à dire. La blogosphère m'emmerde, mon blog m'emmerde. J'essaie de m'intéresser à de nouveaux blogs, à de nouveaux textes, mais peine perdue : tout m'ennuie. Je ne trouve rien d'excitant ou de stimulant à rien, j'ai l'impression d'être un légume qui prend très bien le pli de la routine métro-boulot-dodo et de la vie crissement plate. J'essaie d'imaginer des histoires, des nouvelles tounes : rien ne sort. Je m'intéresse plus aux potins d'Angéline Jolie qu'à Gadamerde. Je suis comme dans un cul-de-sac à bien des niveaux.

Je ne fermerai pas mon blog, parce que je l'ai déjà fait trop de fois pour ensuite m'en rouvrir un autre et me retrouver avec les mêmes problèmes. Les «mêmes problèmes» : on aime avoir des lecteurs et du feeback parfois, mais on y prend goût, et ensuite quand on en a moins, ça nous fait chier. On veut de l'attention, notre petit 15 minutes de gloire, gloire assez facile d'ailleurs sur un blog, on fait des crises de diva (comme j'en fais probablement une en ce moment), et puis on s'étire, on s'étire, pour plaire aux autres, et on n'écrit plus pour soi, et on se perd, on se tanne. Nous nous vidons de notre substance pour la donner au premier venu qui la chiera l'instant d'après pour aller se gaver ailleurs, et ainsi de suite, ad nauseam. On fait partie du cycle de la consommation comme les pizza pops et les Big Maque. Le fait brut est que : si tu es «lisible», tu es déjà mort. L'écriture tue.

J'envie Salinger qui vient justement de mourir. Il a voulu toute sa vie éviter la célébrité, et si bien, que je le croyais déjà mort depuis longtemps. Il disait ne vouloir écrire que pour soi depuis A Catcher in the Rye et n'avait plus rien publié. Il vivait dans sa grande demeure entourée d'une haute clôture et n'acceptait aucune entrevue. Plus près de nous, nous avons Réjean Ducharme qui est de la même manière de parlure. Pour revenir au blog : le problème avec ce mode d'écriture, c'est qu'il entraîne une certaine confusion. On veut écrire pour soi, mais finalement on se retrouve aussi à écrire pour les autres : puisqu’on n'écrit jamais pour soi seul, c'est pratiquement impossible, à moins d'écrire des notes du genre faire ceci ou cela sur des post-its, mais encore là, on écrit à un autre, et cet autre, c'est soi-même. Aussi, je me retrouve avec des pensées du genre : «Ah oui, j'aimerais être premier sur Tout le monde en blogue», mais si je l'étais, je ne saurais plus quoi écrire, car personne ne peut s'intéresser à mes petits tracas quotidiens, à  moins que mon nom soit Vanderbilt ou Timberlake ou Jean Passe. Donc, je me plains parfois d'être perdu dans la touffe de la blogosphère et d'être un pur nobody, car All I need is love, mais en même temps, je suis bien content qu'on ne me porte pas trop d'attention, car je ne veux pas de cette gloire trop facile, et inutile, et dans mon cas, déplacée. Mon égo s'en crisse pas mal d'être le centre du monde, pourvu qu'il ait des plottes à fourrer, du cash et de la bière, et toutes ses facultés, c'est tout. Ah oui, j'oubliais la santé aussi...


samedi 30 janvier 2010

Résonance magnétique

On peut considérer qu'en général il est assez vrai de dire qu'on n'a aucune idée de ce qu'une personne a vécu avant de l'avoir vécu soi-même. À l'époque, j'avais aidé à pousser la civière de ma blonde jusqu'à la salle de résonance magnétique, et je n'avais aucune idée de ce au travers de quoi elle était passée, elle ne s'était d'ailleurs pas plainte du tout. On m'avait dit qu'elle avait probablement un cancer au cerveau, et qu'elle n'en réchapperait pas, mais finalement, c'était des lésions entraînées par une toxoplasmose non traitée et aggravée.

Tout ça m'est revenu à l'esprit lorsque j'ai dû passer à mon tour une résonance magnétique pour la première fois : ce fut quelque chose, comme on dit... C'est la machine la plus sophistiquée et à la fois la plus barbare que j'aie jamais vue. À mon arrivée, on me couche sur la partie mobile qui entrera dans le tunnel, et quand je dis «tunnel», je préférerais dire plutôt «cercueil». On me pose un casque anti bruit et on me le serre bien, comme dans un étau, pour être sûr que je ne bouge pas ou que je ne puisse l'enlever. Ensuite on me pose une pièce de plastique rigide faisant penser à de l'équipement de hockey et qui clipe chaque côté afin de me maintenir en place d'aplomb. Je suis prêt à rentrer dans le tunnel, mais mon gabarit m'empêchera peut-être de rentrer dans la machine (j'espère fort là!), finalement, je rentre, mais vraiment serré, et j'ai l'impression d'avoir le top de la machine à un pouce du nez, ce qui est à peu près vrai.

La madame me dit «Ferme les yeux» avant de rentrer, mais moi, voulant trop savoir ce qu'on va me faire, je garde les yeux ouverts, ce n'est que bien après que j'ai compris la précaution «psychologique» qu'elle avait prise. Alors on me glisse subitement dans le cercueil avec mon cathéter et les bras qui frottent sur les parois à l'intérieur, j'étais coincé ben raide : I WANTED TO FUCKIN DIE!!! Ça m'a pris 2 secondes : j'ai fait une crise de claustrophobie intense dès que j'ai vu qu'on me glissait là-dedans, et believe me, je voulais sortir en sacrament pis vite parce que j'étouffais sérieusement. La perspective de devoir rester 1 heure dans cette machine pour faire l'examen m'a fait paniquer très vite, j'ai hyperventilé un peu, je n'ai pas appuyé sur la poire que je tenais dans ma main pour crier à pleins poumons qu'on me sorte de là, j'ai essayé de me calmer, puis la madame m'a parlé dans le casque à partir de la salle des contrôles pour m'avertir que la série commençait : j'ai pas eu le temps de dire que je voulais tout arrêter, et VROAMMMM la machine est partie avec son vacarme infernal, j'avais l'impression d'être dans un moteur d'avion... C'était des bruits de percussions assourdissantes qui ressemblaient parfois aux bruits d'un marteau-piqueur, mais collé à un centimètre. Mon seul recours était de compter : lorsqu'on me prévenait que c'était une série de 10 minutes, je prenais mon souffle et je visualisais l'écoulement des secondes en 10 séries de 60 : je n'avais pas le choix, sinon ça paraissait interminable. En comptant, mon espoir d'en sortir un jour augmentait à chaque seconde de moins : ça me rendait optimiste.

Sur les 2 secondes où j'ai fait ma crise de claustro : ce qui m'a décidé à rester, c'est le fait de devoir quitter sans savoir si j'avais quelque chose de plus grave à ma colonne. J'avais passé l'EMG deux jours avant, et le médecin m'avais dit que tout était normal, je lui ai alors demandé qu'est-ce qui pouvait bien, selon lui, causer la perte de sensibilité dans la région de l'omoplate : il me répondit que c'était probablement un petit nerf de coincé et que je n'avais pas à m'inquiéter. J'ai décidé quand même de passer la résonance juste pour être certain, et mon malaise était très grand dans cette machine, à un point tel que j'avais envie de brailler à un moment donné, mais disons que je braillais intérieurement et que je pensais à l'âme, à Dieu, à la mort, etc. Je me disais que j'allais être croyant à ma sortie de la machine, mais non, câlisse, j'étais juste rendu fou... J'avais eu des nausées en plus avec tout ça en bonus, après qu'on m'ait injecté un colorant à la moitié de l'examen pour contrevérifier, et j'avais les oreilles et le cerveau blastés. La fille qui attendait sur le bord de la porte pour faire l'examen à son tour a vu ma face et a compris tout de suite de quoi il s'agissait. J'ai prononcé les mots cercueil, hallucinant, et d'autres dont je ne souviens plus, et elle a entendu : pauvre elle...

Ensuite, je suis partie travailler, mais je n'étais vraiment pas en état et je me sentais drôle : j'étais partiellement traumatisé par cette machine complètement barbare. J'ai fait ma journée de peine et de misère, et je pensais même à un certain moment demander pour retourner chez moi tellement j'étais sonné... J'avais besoin d'amour, alors j'ai mangé des frites avec du ketchup à mon retour à la maison, mais j'avais peur de tout dégueuler. Finalement, j'ai descendu quelques bières, me suis couché, ai fait un cauchemar, puis la nuit m'a emporté.

jeudi 28 janvier 2010

Vivre, travailler, mourir

Mes trips de jeunesse sont terminés. Tant mieux pour une partie, pour une autre, non. Je regarde tout ça aujourd'hui et je m'ennuie même des périodes les plus difficiles. Les événements qui semblaient immuables, imprimés dans le temps, incrustés, semblent désormais irréels. Encore quelques décennies et ce sera comme si je n'avais rien vécu, tout prendra une allure de conte.

mercredi 27 janvier 2010

L'amour éternel

Je revenais hier dans le bus, en me remettant de mon EMG, où on m'a fait bondir les bras avec des décharges électriques comme des cuisses de grenouilles dans une expérience de bio 101, et je pensais à ces deux longs billets que j'avais éliminés il y a quelques mois pour pouvoir mieux oublier de ce dont ils parlaient : eh bien, ça a fait l'effet contraire, ils me hantent les sacrament! Je parlais dans le premier de mon aventure en prison, et dans l'autre, de ma recherche de coke un soir dans le monde des travestis. Mais c'est surtout le premier qui me manque, car j'avais décrit en détail tout le périple et j'y avais mis beaucoup d'effort, pour ensuite l'éliminer au bout de deux semaines... Je n'avais eu aucun feedback pour ce billet, alors je me disais que le monde s'en foutait, ou que ça les embarrassait tout simplement que de me voir conter des expériences aussi peu glorieuses, j'en avais honte un peu en effet... et ça ne cadrait plus du tout avec la personne civilisée et relativement calme que je suis devenue aujourd'hui. Donc, dans un élan de masochisme, j'ai éliminé en une seconde un travail de plusieurs heures, et qui de plus, m'avait coûté à écrire point de vue émotif. Par la suite, quand j'ai vu Beigbeder parler de ses histoires de coke et de séjour en prison en en riant et en faisant rire tout le monde à la télévision nationale, j'ai compris que je dramatisais un peu trop les choses et que je devrais plutôt apprendre à rire de toutes mes conneries, et surtout, apprendre à rire un peu plus, tout court. Je suis toujours trop sérieux, parce que je lis des livres trop sérieux, et surtout, parce que je vois la vie de façon tragique et que je suis stressé à mort par ma propre mort. Il n'y a pas que la philosophie dans la vie, et de plus, dans la joie toute simple et le plaisir de se sentir vivre, on trouve déjà assez de philosophie. Comme disait Pascal : «La vraie philosophie se moque de la philosophie», mais cherchez donc à savoir ce qu'il voulait vraiment dire par là, faudrait en lire davantage. Pour ma part, je préfère rester simple et l'interpréter au premier niveau, c'est tout. On se cassera la tête plus tard sur les détails, et peut-être même que ça voudra dire tout le contraire de ce qu'on pensait au début! C'est ce qui arrive des fois quand on creuse trop : au lieu de découvrir les fondements, on se retrouve en Chine la tête à l'envers!

Vaudrait mieux des fois s'en tenir un peu plus à la surface, ça nous éviterait bien des ennuis. À force de me casser la gueule dans les «profondeurs», j'en suis venu à relativiser un peu plus, à commencer par l'amour... Il m'est arrivé d'être un homme qui aimait trop. Je croyais, en digne romantique, à l'amour éternel; aujourd'hui je sais que ce n'était que pour plaire aux femmes, et je me suis laissé enfirouaper par mes propres discours. En effet, l'amour «éternel» ne court pas les rues, mais il est pourtant sur toutes les lèvres, et on continue d'en rêver, et d'en rêver, et d'en rêver... On cherche la femme idéale, l'homme idéal, puis on se rabat souvent sur des substituts «en attendant». Après tout, il faut bien que la Nature poursuive son oeuvre sans la perfection, qui n'est pas souvent au rendez-vous. Eh bien, cette belle recherche de l'absolu, de la perfection et des «fondements» m'a conduit, plus souvent qu'autrement, direct au poste de police le plus près. L'amour tue : ce fut ma conclusion, et depuis ce temps je n'ai plus de problèmes. Voilà : Éros et Thanatos collés dos à dos, les enfoirés! Je lisais L'Égoïste romantique de Beigbeder, pour lequel, à chaque fois que je feuillette un de ses livres, j'ai l'impression de lire mes propres pensées dans mon journal intime, et je vérifie vainement les dates d'impression pour m'assurer qu'il n'y pas eu plagiat avec mon blogue tellement les coïncidences dans les pensées sont fortes (quoi? quelqu'un qui se fait du gros cash sur mon dos pendant que je pourris dans la merde!?), et je suis tombé sur ceci, que j'aurais pu retaper de mon journal (mais où parmi la douzaine?) : «Pour que les gens tombent amoureux de vous, il n'y a pas trente-six méthodes : il faut faire semblant de s'en foutre complètement.» Bon, d'accord, c'est une pensée assez commune et qui n'a rien d'original, mais il faut regarder l'ensemble. Et de plus, ça ne marche pas à tout coup, puisque si l'autre personne en face de vous pense pareil, il n'y aura que deux asymptotes qui ne se rejoindront jamais, ou qui se rejoindront peut-être, mais dans un élan de passion incontrôlable, et de plus, ça coûtera cher par la suite à celui ou celle qui aura perdu la mainmise sur la situation, car les gens aiment le pouvoir plus que l'amour. C'est un peu comme les ruses dans Le Prince de Machiavel que tout le monde a lu, et qui n'ont donc comme résultat que nous vivons dans un monde plus laid, sans véritables gagnants, car tous connaissent la petite recette du pouvoir et disposent en plus naturellement, aujourd'hui, d'assez de cynisme pour pouvoir prendre certaines distances par rapport aux grands idéaux qui nous ont tant fourvoyés. Un peu de sens pratique et de terre-à-terrisme, ça fait toujours du bien.

Mais voilà aussi, lorsque les ruses sont neutralisées parce qu'elles sont connues des deux personnes, on revient au point de départ, mais au deuxième niveau! Si les deux savent pertinemment que l'autre va l'ignorer et le faire courir pour le faire tomber en amour et avoir plus d'emprise, il va se passer autre chose. Il va se passer une sympatisation par la connaissance mutuelle de la technique de séduction. Le problème maintenant, c'est de savoir si lorsque l'autre personne cède enfin, elle est vraiment sincère ou ça ne fait encore partie que de la ruse... Ça ressemble beaucoup à une guerre froide, n'est-ce pas? Et c'est aussi la personne qui garde le plus la tête froide qui «gagne», ou plutôt, qui ne perd pas. En effet : elle ne perd pas la tête, et donc, la conserve...

Dès que j'ai commencé à garder la tête froide et que j'ai cessé stupidement de chercher la «bonne», ze one, les femmes ont afflué comme jamais. J'ai vu la situation se renverser radicalement sous mes yeux, et je n'en revenais tout simplement pas. Au lieu d'être constamment en disette et d'être obligé de prendre ce qui passe, j'avais le choix! Je me sentais capable d'aborder n'importe quelle femme et de l'inviter, parce que je ne cherchais pas à me l'approprier. Je ne faisais que lécher les vitrines, mais je n'entrais pas. C'est ma conception de la femme comme une «fleur», et non comme une pièce de viande à enfiler, qui a tout changé. Conception très orientale, et très zen et très belle et très libératrice, et au fond, très romantique, mais d'une autre façon : c'est un «romantisme» qui libère au lieu de chercher à s'approprier et à s'accrocher, et qui redonne le respect aux choses et aux individus.

(J'en parle aussi dans ce texte-là, ma conception de la femme comme une «fleur» sans «finalité», car la rose est sans pourquoi :

 http://confessionsdunmalecommode.blogspot.com/2009/05/man.html )

lundi 25 janvier 2010

Le bonheur et la vie sont fragiles

C'était un grand jack, un bon jack, pas méchant du tout. Il faisait sa petite affaire, on le voyait le soir, au café. Il avait des amis, il s'en faisait, il n'aimait pas jouer aux échecs. Il n'était pas assez bon, mais il disait que c'est parce qu'il trouvait que le jeu était «antisocial». Je pensais qu'il devrait au moins essayer d'être plus compétitif et s'améliorer, mais il était contre la «compétition», et moi je pensais qu'on est «contre» la compétition justement lorsqu'on ne réussit jamais à gagner. Finalement, j'avais cédé un soir où on manquait de joueurs d'échecs et j'avais accepté qu'il m'apprenne à jouer à l'Awélé : je l'ai battu à la première partie, et je réussissais à gagner souvent assez facilement : le jeu manquait pour moi de challenge et je n'y rejouai plus. Je ne le connaissais pas vraiment, mais à un moment donné j'ai su de façon indirecte qu'il avait couché avec une prostituée qu'il avait aimé, mais elle l'avait rejeté, et qu'il avait attrapé le sida. Ça m'a donné un coup, et j'ai compris plein de choses à propos de lui : le pourquoi de son attitude et de ses croyances. Il s'était converti au bouddhisme et semblait de plus en plus tourné vers le spirituel. Ça ne me dérangeait pas de savoir qu'il était malade, et évidemment, je ne lui en ai jamais parlé, mais ça me faisait quelque chose de savoir que ça allait très mal pour lui, et qu'il ne le montrait pas. Il avait une mauvaise job, et aucune assurance : lorsque le virus deviendrait actif, il serait forcé de tout abandonner et de se mettre sur l'aide social pour payer ses médicaments, et il le savait certainement. Après un certain temps, je ne l'ai plus revu, il avait disparu des cafés et des gangs de joueurs qui se rassemblaient la nuit. Il habitait depuis peu avec un autre joueur d'échecs, on avait donc quelques nouvelles de lui : il restait enfermé dans sa chambre et ne faisait rien de «spécial». Il ne mangeait presque pas et avait beaucoup maigri. Un soir, la nouvelle est tombée : son coloc a senti une odeur bizarre en rentrant, il se doutait de ce que c'était, il a ouvert doucement la porte de chambre de son ami : il était couché dans son lit, affichant un rictus, un filet de bave séché marquait le bord de sa bouche. Nous avons su plus tard qu'il s'était simplement laissé mourir de faim pendant peut-être une semaine, et sans aucun liquide, les organes vitaux arrêtent de fonctionner net après quelques jours seulement. J'ai compris alors qu'il s'était tout simplement suicidé, et qu'il avait pensé à son affaire depuis un certain temps, parce qu'il s'était retrouvé, tragiquement, dans un dead end, et ne voyait aucune issue à l'enfer de la maladie, de l'isolement social et de l'humiliation. On se croit tous, bien évidemment, dans une meilleure situation que cet homme, mais il faut se dire en même temps qu'à tout moment nous pouvons, nous aussi, nous retrouver dans l'étau qui nous mènera jusqu'à une fin implacable : le bonheur et la vie sont fragiles.

dimanche 24 janvier 2010

Avoir de la repartie

J'ai lu ce livre et j'y ai appris certaines choses, entre autres, que l'improvisation a été inventée par des Québécois, et que les Français, aimant beaucoup l'idée, ont importé le concept chez eux. Mais ce qui m'a intéressé davantage, c'est la partie sur les émotions. Vous savez, on parle souvent du «contrôle des émotions», eh bien, pour l'auteure c'est tout simplement néfaste. C'est une attitude rigide qui n'amène rien de bon, à tout le moins, dans le domaine de l'improvisation. Le participant doit au contraire s'inspirer de ses émotions du moment, les écouter et suivre le flow (comme une mélodie?). Autrement dit, il apprend à tirer parti de certaines émotions qui normalement le paralysent, ou qu'il se force habituellement à «réprimer», mettant ainsi de côté sa créativité et sa «plasticité» émotionnelle. Au lieu de «bloquer» ses émotions, le participant puise dedans et s'en libère. J'ai trouvé que cette technique changeait notre façon habituelle de voir les choses et de nous comprendre, qui est souvent très centrée sur le contrôle rigide et la répression de ce qui est spontané. Très fertile comme approche, mais je n'ai pas creusé davantage le sujet, puisqu'il paraissait simple sur le coup, mais il se trouve finalement à être assez complexe. Le point de vue de l'auteure est que l'improvisation devient une façon de vivre différente, une philosophie en quelque sorte, où on se retrouve plus en harmonie avec soi-même, et surtout, avec les autres, en oubliant la psychologie populaire très portée sur le «contrôle» de tout ce qui relève du domaine des émotions, et qui est donc assez limitée et «limitante» au bout du compte en ce qui concerne la pleine réalisation du potentiel individuel.

samedi 23 janvier 2010

Max

J'étais dans le métro et je parlais avec lui. Il me tendit un verre et me dit Tu te souviens? Le psychiatre dit-il. Non lui répondis-je, je ne me souviens ni de toi, ni de moi. Qui es-tu au juste? Une réponse se fit longuement attendre. Il n'y avait pas de réponse... Il n'y a pas de réponse dit-il, que des questions. Des questions à l'infini... As-tu d'autres questions? demanda-t-il. La musique répond à mes questions, lui répondis-je, et je montai le son  .
Je me souviens en partie d'un homme qui s'appelait Max. Max est mort répondit l'homme en me tendant un autre verre. J'ai l'impression d'être enfermé dans une mauvaise histoire lui dis-je, une histoire qui tourne au véritable cauchemar. Tu te souviens d'Hakuso? me demanda-t-il. Non, mais je me souviens d'une femme, Cecilia? demandai-je. Il n'y a pas de Cecilia, il n'y a que Max Möller, tu te souviens de Max? Max est mort répondis-je. On dit qu'il s'est laissé mourir de faim. C'est ce qu'on dit, répondit l'inconnu. Tu te souviens d'Hakuso? Je préfère ne pas en parler répondis-je. Où est Cecilia? Je ne sais pas... Tu sais où se trouve Max? rétorqua-t-il. Il est mort lui répondis-je, on dit qu'il a été assassiné par... C'est faux répondit l'inconnu. L'inconnu me tendit son ordinateur portable et me demanda de taper quelques lignes. Vois-tu dit-il, alors que tu écris cette histoire et que je te parle, que tout s'affiche au même moment? Mes paroles ne précèdent le texte ni ne lui succèdent, ajouta-t-il. Si je comprends bien, je contrôlerais donc en partie la suite des événements? demandai-je. Ce n'est qu'une impression Max, me répondit-il. Ce n'est qu'une funeste impression, alors que je tapai ces lignes, et celle-ci, et ainsi de suite...à l'infini, à l'i-n-f-i-n-i, tapai-je...tout en tapant celle-ci, et a-i-n-s-i de s-u-i-t-e, tapai-je...t-a-p-a-i-je, tapai-je avec conviction... Je suis Max, tapai-je, M-a-x... Cecilia venait de me saisir la main et je revins à moi-même dans le loft obscur où on m'avait conduit...

Hakuso - [Max Möller] - Katal (Soundtrack)

11.Le Loft


Bouton : Nine Inch Nails, My Violent Heart, album Year Zero

Inutile et vide

Je ne me suis jamais senti aussi inutile et vide, je suis moins qu'un insecte dans un sac à vidange ou une tache de merde dans un fond de culotte d'itinérant. Je ne travaille pratiquement pas de ces temps-ci; je travaille sur appel et par contrats et tout est mort : je suis pris à rester chez moi, pas d'argent, et je n'arrive pas à suivre le rythme accéléré des comptes les plus élémentaires. J'ai tout le temps qu'il faut pour constater mon échec professionnel, et mon échec sur bien d'autres plans aussi, comme ma maîtrise en philosophie que je viens d'abandonner parce que je n'avais pas assez d'argent et pas assez de temps pour la faire, surtout avec le genre de guignol que j'avais comme professeur qui a fait un véritable cours de bric et de broc, et dont je devenais, en quelque sorte, l'esclave, à cause de son manque d'organisation. Je me retrouve donc dans une impasse dans mon domaine et je ne pourrai, comme c'est là, jamais aller enseigner comme je rêvais de le faire. L'heure est grave dans mon couple; j'ai remis bien des choses en question depuis mon séjour à l'hôpital, disons que ça a été, heureusement ou non, comme un wake-up call. En effet, je dors au gaz depuis des années, mes capacités stagnent, je ne suis pas heureux, vraiment pas, et sur le plan relationnel non plus. Bref, j'ai comme trois ou quatre échecs qui me tombent sur la tête en même temps, ça va mal en sacrament, et ça risque fortement de me coûter encore plus cher.

On aura réussi à avoir ma peau, et plus le temps avance, plus c'est ça que je me dis. J'approche la quarantaine et je n'ai rien de concret devant moi, et ça me terrifie, et ça m'annule. Je n'ai aucune sécurité financière, je ne peux donc jamais planifier quoi que ce soit, et ça fait des années que c'est comme ça, mon champ de vision est très raccourci et tous mes projets sont toujours et constamment sur la glace, et si je retourne étudier dans une autre branche, j'en ai quand même encore pour des années à souffrir et à me priver, et il n'est pas certain qu'en chemin je serai obligé par manque d'argent de tout abandonner à nouveau, ce qui me force, dans ma vie, à faire cavalier seul, par absolue incapacité de tout payer tout seul en cas de rupture.

Comment ça se fait que j'en suis rendu à ce point-là, au point que je me dis encore une fois, ou plutôt, que je suis obligé de me dire, que la prison n'est pas loin? Ben oui, c'est comme ça quand t'as pas d'argent; personne ne veut de toi nulle part, tu pètes les plombs, et voilà, on te refout au trou et on te renfonce, on te cale dans la merde, parce que c'est ça qu'on fait, et c'est ça qu'on aime faire : on appelle ça la «justice», un système de fichage qui te renfonce dans la merde à jamais, alors que tu fais tout pour t'en sortir : du sadisme pur. Dans mon cas, je n'arrive pas à rattraper les comptes. Je m'imagine déjà à la rue en plein hiver avec ma bibliothèque de livre que j'ai accumulé au fil des années, toute ma vie est foutue en l'air d'un seul coup, je suis acculé une fois de plus au pied du mur, devant l'éventualité de me retrouver encore une fois dans une maison de chambre de revendeurs et de prostituées et de b.s. avec le sida et les coquerelles et des imbéciles qui foutent le son dans le tapis alors que les murs sont faits en papier-mâché, de me retrouver encore une fois dans une usine à boulons ou un emploi au salaire minimum, de me retrouver encore une fois dans la drogue, la merde, la misère, bref, c'est la dégradation de mes facultés, de tout ce que j'ai accompli au cours des années à grands coups d'effort et de volonté, mais on aura réussi à m'avoir...

Comment ça se fait que j'ai toujours un boubou macoute qui est là et prêt à me taper sur la tête avec sa matraque si je ne sers pas le café assez vite dans un casse-croûte minable appartenant à un gros sale de plein et auquel je paie les études des ses enfants par mon exploitation alors que je perds les miennes et que je suis obligé de stagner là toute ma chienne de vie à lui lécher le cul? Voyez-vous, il y a quelque chose qui ne marche pas sur cette crisse de planète... Je dois être en enfer, je sais pas... Je pousse une roche en haut d'une montagne, elle tombe en bas, je la reprends, la repousse jusqu'en haut, elle retombe, et ainsi de suite, ad infinitum, ça ressemble au mythe de Sisyphe, ma vie n'a aucun sens... Mais puisque je suis un homme, je dois arrêter de m'apitoyer sur moi-même et fermer ma gueule et endurer, et travailler dur, moi, pour les riches... J'ai trop envie de rire et de brailler en même temps devant cette absurdité phénoménale, parce que je suis loin d'être le seul dans cette situation... On veut toujours me faire croire que c'est moi le problème, que c'est parce que je ne «veux» pas assez, etc. Est-ce que je suis le con de service moi?

Bon, je viens de recevoir un appel là, je m'en vais travailler. Je vais peut-être réussir finalement à payer un compte ou deux. Si vous voyez que je n'écris plus, c'est parce que ma blonde est partie avec l'ordinateur... Et les meubles, le divan, etc.

jeudi 21 janvier 2010

Les blogueurs «fondamentalistes»

Il m'arrive souvent de croiser des blogueurs sur le Net qui critiquent, via leurs blogues, le contenu anodin ou banal de certains blogues. Par exemple, parler de sa vie de tous les jours dans ses moindres détails, pour ces fondamentalistes du blogue, ça ne devrait pas se faire. Il y a plein de choses qu'on ne peut pas faire sur un blogue, si on veut se rendre «minimalement» intéressant... Voilà une autre façon détournée d'avoir son petit 15 minutes of glory en critiquant ce que les autres font, tout en n'apportant rien soi-même, et d'ailleurs, je ne suis pas à l'abri de la critique de ma critique de ceux qui critiquent, moi aussi j'ai un petit côté «vedette» et j'aime qu'on me lise, même quand je n'ai rien de «spécial» à dire.

Cependant, c’est là où le bât blesse (j'adore cette expression) : qu'est-ce justement, qu'avoir quelque chose d'absolument spécial à dire, et peut-on toujours et constamment dire que des choses spéciales? À quoi s'attend-on vraiment d'un blogue? Je crois que la réponse n'est pas tant à chercher du côté du lecteur, mais plutôt du côté du blogueur lui-même.

Personnellement, j'utilise mon blogue pour m'exprimer, et sur n'importe quoi, c'est tout. On peut aussi bien dire que c'est n'importe quoi, et c'est ainsi que j'aime ça, sinon j'arrêterais de bloguer. Je tiens à avoir une flexibilité extrême, et c'est la raison pour laquelle je n'ai pas choisi de thème ou de sujet précis pour mon blog. Il y a des articles sérieux sur des sujets importants en philosophie, il y a des histoires et des personnages, il y a du cul, il y a mon journal, il y a des détails intimes sur ma vie personnelle, il y a des billets humoristiques, des billets vulgaires, il y a de la musique, des photos, des articles portant davantage sur l'actualité ou mes lectures, il y a aussi du blabla, bref, il y a de tout, et je tiens à ne pas me limiter, parce que je suis tanné de rouler dix blogues en même temps et de tout «compartimenter» de façon ridicule.

Pour ceux qui trouvent que ça a l'air fou parfois, eh bien, allez donc lire les messages d'une ligne et demie sur Twitte des stars hollywoodiennes sur leur propre banalité quotidienne. C'est drôle tout d'un coup, ce que ces gens ont à dire, même si c'est de la plus grande insignifiance, comme de raconter qu'on est en train de se brosser les dents, devient hautement intéressant. Ce qui fait la différence entre ma banalité quotidienne à moi et la leur, c'est que moi je suis un nobody : c'est tout. Et que quand Britney se brosse les dents, c'est une étape importante dans l'histoire de l'humanité, alors que moi, quand je le fais et le raconte en plus, c'est du plus haut ridicule, c'est insignifiant, c'est banal, je devrais aller me cacher de honte...

Voyez-vous, ce qui m'intéresse, moi, c'est l'être humain dans sa «nudité», son naturel, pas les célébrités, qui ne sont d'ailleurs la plupart du temps que des images. Et puis on s'en fout aussi de ces gens, puisqu'on en parle déjà partout, on nous rabat les oreilles constamment avec toutes les Britney du monde : je suis saturé depuis longtemps de tout ça. En fait, j'en ai plusse que plein mon casse des ces poseurs et de ceux qui sont pendus à leurs baskets.

Si j'ai 100 visites par jour sur mon blogue, je suis content, parce que j'ai quand même un certain auditoire et que je déteste écrire dans le vide, même si je n'ai rien à dire de spécial, et surtout si je n'ai rien à dire de spécial. Par contre, si j'ai 20 000 visites par jour : il y a un problème là... Il y a un problème parce que mon blogue n'est pas destiné au mainstream et n'apparaîtra jamais sur la page de Cannëo ou autre : je ne fais pas dans le divertissement «bon enfant» genre Big Maque que tout le monde peut consommer distraitement et sans grand danger. Je ne peux pas mettre des commerciaux bien payés sur mon blogue et bien faire paraître ces compagnies en tout temps, puisque mes billets ne s'adressent pas à un «auditoire universel», c'est-à-dire que le contenu ne correspond pas à un contenu «standardisé», uniformisé et prévisible. Le muselage complet de la «libre expression», et non de la «liberté d'expression» : c'est le prix à payer pour obtenir la «popularité», et celle-ci, une fois obtenue à force de se couper en morceaux, coûte encore plus cher après. Résultat : vous vous donnez entièrement pour les autres, et il ne reste plus rien de vous-mêmes : vous n'êtes qu'une ombre, une image, peut-être une «grande» image qu'on va coller un jour sur tous les murs, mais qui somme toute, au bout du compte, est tout de même «insignifiante», mais attention! c'est une insignifiance de star, alors c'est pas pareil!

Bref, je fais tout ça en grande partie pour le seul plaisir, c'est mon seul salaire de toutes ses heures sacrifiées devant mon ordinateur. J'aime aussi faire rire et me faire rire, me surpasser parfois en écrivant des articles plus sérieux, badiner, complimenter, discuter, travailler mon côté littéraire et raconteur, exprimer mes joies et mes peines, mes petits bobos, etc. C'est d'ailleurs ce que j'aime lire chez les autres blogueurs et je me souviens, à ce sujet, d'un blogueur qui se moquait allègrement des autres blogueurs qui décrivaient en détail leur banalité quotidienne, eh bien, il a fait lui-même un billet sur les détails de sa propre vie banale pour les imiter et s'en moquer, et c'est le seul billet que je me souviens de lui, le meilleur!!! C'était absolument tordant! Le billet était à propos de ses trois morceaux de P'tit Québec (il va se reconnaître là) qu'il mangeait tout en regardant par la fenêtre et en se disant qu'il va probablement mouiller demain... Quelle aventure! Vous trouvez peut-être cela ridicule ou trop simple, mais c'est notre vie de tous les jours «exposée» telle quelle, et c'est ce qui m'a fasciné : de ne pas vouloir en rajouter afin de faire de l'effet, un effet qui selon moi, serait en trop. Il est très difficile d'écrire de façon aussi simple et dépouillée, tout en restant intéressant, et personnellement, j'en suis rarement capable. Ça prend un certain talent, un talent que bien des gens ont, mais dont ils ignorent l'existence ou ne s'en servent pas tout simplement à cause des critiques sur la «banalité» de leurs propos.

Voyez-vous, c'est ça que j'aime sur ces blogues qui sont de véritables mines d'or de plaisir : on s'y exprime librement, sans contraintes, on révèle des détails croustillants, parfois embarrassants ou inappropriés, on parle de sa banalité quotidienne, de ses amours intimes, de ses petits bobos ou de ce qui nous démange en dedans, on dit ce qu'on pense réellement de quelqu'un ou quelque chose, on règle des comptes, et tout cela, bien sûr, sous le couvert de l'anonymat, dont on se plaint tant, mais qui est si utile au fond, et je dirais même, vital, sous peine de devoir s'imposer une auto-uniformisation au fil de la popularité, comme dans tous les grands mainstreams de divertissement de masse. L'important, c'est de ne pas se faire récupérer, mais notre plus grand ennemi là-dedans c'est souvent nous-mêmes, lorsque nous nous forçons sans nous en apercevoir à nous autocensurer.

mercredi 20 janvier 2010

Mes fantasmes de gars plate

Comme je suis en vacances forcées et que je n'ai rien à faire de bon à part faire la vaisselle, je vais vous parler de mes fantasmes de gars plate.

Malgré ce que certaines demoiselles pourraient penser, en raison de mes débauches et frasques antérieures, je ne suis pas un gars si «open» que ça, après tout.

Ma sexualité et mes goûts pervers :
1.Je suis aux femmes uniquement, et aux chats.
2.J'aime les femmes de race blanche, nordique, asiatique, latino ou les mulâtres très pâles. Mais ma préférence va aux femmes à la peau laiteuse, comme celle des femmes des pays nordiques. J'aime bien les Québécoises, même si elles me font chier assez souvent.
3.Je suis un fétichiste des jambes et des pieds surtout, j'aime les pattes griffées. J'aime le naturel et les odeurs corporelles de la femme. Ça ne m'empêche pas d'aimer aussi les parfums très sophistiqués.
3a.Vous êtes un canon et vous fumez la cigarette : c'est drôle de voir à quel point la cigarette rend invisible!
4.Je préfère les femmes de grande taille avec les cheveux foncés (ça peut aussi être blond foncé ou platine foncé), mais pas trop grandes, parce qu'après elles ne peuvent plus mettre de talons.
5.J'adore manger une belle chatte jusqu'à ce qu'elle jouisse son jus.
6.Je préfère les pubis poilus, miam la mouffe!
7.J'aime les cheveux longs et fournis. Les belles chevelures m'excitent beaucoup.
8.J'aime les ongles mi-longs sans cutex, ou un qui est très pâle comme blanc transparent.
9.Je ne suis pas friand des tatouages et des piercings.
10.Je n'aime pas l'ambiguïté sexuelle, les Marilyn Manson en herbe s'abstenir.
11.Je n'aime pas me faire rentrer un doigt dans le cul ou me faire jouer là.
12.J'aime les fantasmes sadomasochistes, mais je n'en ai pas besoin dans la réalité : la réalité est déjà sadomaso.
13.Les films de cul où la fille baise avec ses talons hauts sont un turn-off complet.
14.Je pense souvent au sexe anal. Pourquoi les hommes sont tous obsédés par ça?
15.Je fais 3 positions : missionnaire et levrette, et bien sûr, le Chien d'Automne.
15a.Pour qu'une fellation soit réussie, il faut que le sperme soit bu. (hmmm, c'est cochon ça!)
16.J'aime les petites culottes blanches simples en coton Fruit of the Mouffe.
17.J'ai une forte préférence pour les articles ou vêtements rouges.
18.Les femmes qui boivent de la bière m'excitent beaucoup.
18a.Les femmes avec une haleine de bière en revenant du bar : turn-on total!
19.Je suis un embrasseur, et j'adore le goût de la bière dans la bouche de la femme, sur sa chatte et partout.
20.J'aime lorsqu'il y a peu de maquillage et qu'il reste simple.
21.Une femme brillante et qui parle bien est un turn-on complet.
22.Je suis monogame, mais je pourrais très bien dans un «autre contexte» (par exemple, au gym) faire l'amour avec plusieurs femmes en même temps, comme tout homme qui se respecte.
23.J'aime les femmes cyniques, et celles qui ont l'esprit pratique. Ça fait changement de moi qui suis toujours dans les nuages et qui me fais toujours des illusions sur tout.
24.Si vous correspondez à tous ces critères, vous êtes alors automatiquement éliminée, parce que vous êtes trop parfaite. Et ceci inclus l'article 24a. :
24a.Vous devez avoir au moins un défaut (par exemple, vous souffrez de nymphomanie, etc.).

Conclusion :
25.Soit j'aime toutes les femmes, soit je suis dans une impasse totale.
...

Bon, il y a peut-être des choses qui m'échappent. J'y reviendrai plus tard si vous avez des suggestions à me faire, pour l'instant je dois aller faire l'osti de vaisselle plate.

lundi 18 janvier 2010

Mes maîtresses 1

Je me prépare à sortir, c'était je crois un vendredi ou un samedi, dans l'unique but de me trouver une amante pour la nuit. Je me dirige vers le Headgar pour prendre une bière que je me dois de siroter jusqu'à ce qu'elle soit terminée : c'est le temps que je me donne pour me trouver une femme qui me plaît dans cet endroit, sinon je m'en vais ailleurs pour prendre une autre bière, et ainsi de suite, jusqu'à ce que je trouve celle qui sera digne de mon corps d'Adonis. En top shape physiquement et mentalement, à l'aise pour aborder n'importe quelle fille de façon cool, je porte Versace Man, c'est mon brand pour les sorties de baise, et je ne me suis jamais senti aussi «sôcial» pour l'intellectuel introverti et inhibé que je suis habituellement.

Ne trouvant rien à ce bar, et ayant bu la dernière goutte de ma bière, conscient du temps qui est critique, je sors et je me dirige vers mon prochain bar : le défunt Zingue sur Mont-Royal. Mais en rentrant déjà, il n'y a rien, et je sens que si je m'installe, rien ne se passera non plus, parce que la crowd n'est pas sur la crouse, mais en mode «jasette sur un coin de comptoir en lisant le Voir». Par delà tout ça, il y aussi une question de «feeling» là-dedans : après tout, j'étais en mode «chasse», et je tenais absolument à manger de la chatte ce soir-là, j'en étais carrément obsédé, et je voulais éviter de m'endormir dans un endroit où ça ne «bougeait pas». Je ne pensais donc qu'à «ça» derrière mon attitude très ouverte, mais quand même assez réservée, puisque je «choisissais». C'est surtout en marchant sur la rue que je spot les femmes qui me regardent ou ont l'oeil pétillant : je sais alors que la soirée est bonne, les filles sont dans un bon mood. Ce soir-là par contre, je me cherchais en mautadit dans les visages : le pouls de la nuit était mort. Inquiétant... Branlette en perspective.

Je file donc vers le Barracuda, mais je n'aime pas ce bar qui est fait sur le long et qui ne correspond pas à mon type d'endroit pour mes tentatives de séduction. Je ne perds pas de temps et je sors en me disant que je n'ai plus aucune ressource... Je n'ai pas envie d'aller trop loin et je ne veux pas sortir du Plateau, de plus, il commence à être tard et les jeux seront bientôt faits. Je descends donc sur la rue tout près, et je me dis que je vais avoir du front, et que je vais tenter d'aborder les femmes directement sur le trottoir : je vais couper l'herbe sous les pieds de tous les mecs qui poirotent dans les bars du coin!

J'aborde donc les femmes qui me plaisent en commençant par un simple «Salut, comment ça va?» en souriant, puis tout en marchant à ses côtés «Qu'est-ce que tu fais?» sur un ton badin, et j'enchaîne là-dessus pour repérer ses intérêts puisque la question est vague et peut aussi bien dire «qu'est-ce que tu fais ?» que «qu'est-ce que tu fais dans la vie en général?», ça analyse rapidement dans ma tête, je trouve les points de convergence possibles en 10 secondes, puis, «Tu veux venir prendre un verre avec moi?», «On pourrait continuer à jaser», etc., je faisais carrément du speed dating sur le trottoir sans même le savoir. Les femmes semblaient charmées que je les aborde directement dans un lieu où tous normalement ne faisaient que marcher en faisant la moue aux «amours manqués». Je voyais que ça plaisait, car je parlais bien, j'étais diplomate (ça ne m'arrive pas souvent habituellement), et je n'étais pas trop «insistant» tout en étant très entreprenant : pour cela, je me suis inspiré très tôt de l'attitude d'esprit zen, et plus tard, de l'attitude décontractée des latinos.

Bref, j'ai réussi à aborder 4 ou 5 filles et à presque les convaincre, malgré le fait que certaines d'entre elles avaient déjà des chums! (assez ennuyants merci j'imagine! eh oui, j'ai déjà fait des cocus) Finalement, un peu découragé de ma soirée, je demande une cigarette à une jolie femme pressée au look très sophistiqué. Elle me répond qu'elle habite tout près, et qu'elle m'invite à venir fumer un joint avec elle! J'en revenais pas que ça ait été aussi facile! Maintenant j'étais un peu craintif, je me disais que j'étais peut-être tombé sur une maniaque qui voulait me découper en morceaux avec un complice une fois ben gelé. Elle, en revanche, semblait très confiante : j'étais un pur inconnu, mais elle «savait» que j'étais un gars «correct». En tout cas, elle m'a fait confiance instantanément, au point de m'amener chez elle sur-le-champ. Déjà, à l'entrée de son appart, j'étais excité à l'idée de la baiser, car elle était belle, elle parlait bien, on voyait tout de suite que c'était une femme intelligente et bien éduquée. Je la félicitais aussi intérieurement, car je trouvais qu'elle avait pas mal de guts pour faire confiance aussi facilement à un gros gars comme moi.

Une fois rentrés, on s'est installés à la cuisine, nous avons jasé un peu tout en roulant le joint et elle m'a avoué qu'elle avait tout de même un peu de crainte du fait d'avoir invité chez elle, comme ça, un pur inconnu. Je faisais tout ce que je pouvais pour détendre l'atmosphère, et elle aussi. Du coup, je me rendais compte que par son acceptation aussi subite, c'était elle le chasseur, et non moi! J'étais le «chassé» dans tout ça!

On fuma le joint tout en jasant de choses et d'autres, et je pris soin de ne pas trop prendre de grosses puff pour garder la tête froide un peu et continuer à voir où je m'en vais : après tout, j'étais en territoire inconnu, je devais garder toutes mes facultés en tant que chasseur et proie en même temps!

Le joint était fini, elle l'écrasa, resta pensive tout en me regardant, puis, je me disais que j'allais bientôt me faire mettre à la porte, mais elle me demanda d'un coup : «Veux-tu m'embrasser?» avec un certain désir dans sa voix et dans ses yeux. Elle a sorti ça de nulle part pendant un silence que je trouvais embarrassant, puisqu'il indiquait qu'on n'avait plus rien à se dire et que c'était la fin de notre rencontre. Elle a tout sauvé une seconde avant que je dise «Je dois partir, ça m'a fait plaisir de te rencontrer».

Je me suis levé, je suis venu près d'elle qui était assise sur la chaise en face de moi, puis je l'ai embrassé tendrement sur la bouche, enlaçant ma langue avec la sienne, mais sans trop exagérer, puisque je voulais lui donner envie de poursuivre la chose plus en «profondeur» dans son lit. Je retirai ma bouche doucement, elle était émerveillée, et je savais que je ferais cet effet, puisque j'étais loin d'embrasser comme un poisson. Je ne me souviens pas de la suite exacte, mais on s'est retrouvé finalement dans son lit et on a fait l'amour. Elle avait une belle chatte trimée et ma queue était bien serrée dedans. Je n'ai pas réussi à la rentrer vraiment au complet et à la baiser comme telle, elle hésitait et ne voulait pas y aller à fond, je sentais qu'elle se retenait... J'ai appris par la suite qu'elle avait vécu une grande peine d'amour il y avait de cela deux ans, et elle ne s'en n'était pas encore remis. Elle ne couchait avec aucun homme, et n'aimait aucun homme. En fait, elle avait peur de retomber amoureuse, et peur de s'engager dans une relation qui pourrait la rendre malheureuse.

Avant de la quitter ce soir-là, je me souviens qu'elle m'a plaqué contre le mur et que nous nous sommes embrassés intensément et à pleine bouche dans le portique pendant une bonne vingtaine de minutes. Les passants déambulaient en face de l'appart et voyaient dans l'obscurité ce qui semblait être deux personnes en train de s'embrasser passionnément derrière la buée qui s'accumulait dans la vitre de la porte d'entrée. J'avais peur qu'on pense faussement de l'extérieur que c'était une agression et qu'on alerte les flics, puisque c'était assez intense notre affaire, ça ressemblait à une lutte, une lutte contre nos pulsions sexuelles! Je me demandais comment qu'on faisait pour ne pas retourner dans le lit et baiser sauvagement comme des bêtes! Mais elle s'y opposait, elle ne se sentait pas prête et trouvait qu'on allait trop loin, trop vite.

Finalement, on s'est revus plusieurs fois. En même temps, j'avais d'autres maîtresses avec lesquelles c'était très sexuel, et je l'avais mise sur la glace en tant que blonde potentielle. Je savais qu'elle ne voulait que de l'affection et des caresses, et non du sexe hard. Alors on passait une soirée ensemble chez elle, on écoutait un film bien collés l'un contre l'autre, elle se sentait bien dans mes bras, on s'embrassait longuement et tendrement, je lui faisais des petits massages lorsqu'elle ne filait pas, puis je quittais, sans rien attendre de plus d'elle, car je ne pensais pouvoir occuper que le rôle d'un «homme de remplacement», c'est-à-dire d'un homme qui réapprend à aimer et à baiser aux coeurs brisés en mille morceaux. J'ai su bien plus tard qu'elle avait des sentiments pour moi et qu'elle m'aimait par un «incident» avec une des ses amies, mais j'étais déjà rendu loin et je ne pouvais plus me permettre de réessayer avec elle.


dimanche 17 janvier 2010

Se faire peur à soi-même pour se sentir attiré par le «vice»

2/7/7
Il n'y a pas de «fondement» du droit, mais qu'une «raison» du droit.

7/7/7
Tout est «dynamique» aujourd'hui. La fin du monde même sera dynamique. Voir le dunamos chez Aristote.

Je dois définir le «sage moderne». Ce qui reste et ce qui est nouveau.

Je crois que la sexualité d'une personne est définie au départ, comme un instinct, mais que plus tard cet instinct tombe et que ça ne devient imperceptiblement qu'une question d'habitude. C'est ce qui expliquerait pourquoi une personne peut changer tout d'un coup son orientation sexuelle : c'est qu'elle n'est plus déterminée sexuellement à l'âge adulte, la sexualité devient sociale. On prend goût à la sexualité prescrite au départ, mais on pourrait une fois à l'âge adulte prendre tout aussi bien goût à une autre sexualité.

L'idée de Gurdjief que le maître doit former un cercle de disciples, et ainsi, les «élever» pour pouvoir s'élever lui-même à un autre niveau, sinon il stagne inévitablement, est peut-être vraie.

Ma réponse à ceux qui pensent qu'on ne revient pas de telle ou telle chose c'est : on revient de tout. On revient de l'homosexualité, on revient de l'échangisme, on revient de la cocaïne, etc. Les gens essaient toujours d'impressionner avec des verdicts définitifs sur des choses qu'ils ne connaissent pas, ou qu'ils connaissent mal, ou encore, qu'ils connaissent de seconde main. Mais ce qu'ils aiment par-dessus tout, avant même de chercher à impressionner, c'est faire peur, et surtout, se faire peur à soi-même pour se sentir attiré par le «vice».

La souffrance peut parfois être aussi contraignante qu'une preuve mathématique.

Comme des chimpanzés dans un zoo

3/6/7
À vrai dire, le jeu était structurant pour moi à l'époque, et j'en avais besoin car la consommation avait détruit ma vie, mais aujourd'hui il est au plus haut point déstructurant et destructeur. Destructeur de mon temps, de ma personne et de mon esprit, qui est destiné maintenant à autre chose. Je ne suis pas un esprit échiquéen, c'est tout, je ne le suis plus. Et si je m'obstine à jouer, tout cela se retourne contre moi et je deviens un moins que rien, car je ne m'écoute plus, je n'écoute plus ma nature. Je dois tout arrêter et faire ce pour quoi je suis fait; j'ai changé, mon esprit et mon corps ont changé, je ne suis plus le même, mais les habitudes sont difficiles à briser. Le jeu me détruit, je le sens.

6/6/7
Nous cherchons tous un «sens».

7/6/7
J'ai une forte envie de racheter la traduction de Chouraqui de la Bible. J'aime profondément Jésus et toutes les fois que je lis la Bible, je suis inspiré pour les jours à venir. L'enseignement de Jésus m'est cher, mais j'aimerais comprendre ce qui ne va pas avec la religion et l'Église.

Le système a besoin de la démocratie libérale, celle-ci n'est pas responsable de l'avachissement général, et s'il s'en trouve, elle n'en serait pas une des causes, mais plutôt un des effets.

8/6/7
Manifestement, tous vivent dans l'illusion que tout est éternel, et que leur sort est meilleur que celui qui est en train d'agoniser. La réalité, cependant, c'est que nous sommes tous condamnés à mort. La vie est un long couloir de la mort. Personne ne peut se permettre d'être sérieusement affecté «jusqu'au tréfonds de son âme» par le malheur des autres. S'il le fait, c'est qu'il s'est oublié lui-même, et il ne peut plus aider personne.

12/6/7
Je dis n'importe quoi, mais je le pense vraiment.

14/6/7
Je dois faire le deuil de moi-même. Tout ce que je peux faire c'est lire, lire, lire, jusqu'à la mort. Je vis dans mes livres.

23/6/7
Il faut que l'homme voie la religion comme une morale et que le sacré tombe. Il faut qu'il la voie comme une morale parmi tant d'autres. Une religion sans morale n'est rien. C'est la morale qui est vraiment le noyau de la religion, et le sacré le garde intact. La question importante à propos de la religion est donc la morale.

La religion et les questions de territoire : causes de guerre. Nous remarquons cette tendance à obéir chez l'homme dans l'armée au moyen du commandement et dans la religion au moyen du sacré, comme si l'homme avait d'abord été fait pour obéir. La religion et l'armée : deux frères de sang, liés à jamais.

Les commandements religieux sont abstraits, presque autant que les horoscopes : «Tu ne tueras point», cela veut tout dire et ne rien dire à la fois. Qu'est-ce que je ne dois pas tuer et dans quelle situation? Dois-je alors «tendre l'autre joue», ou encore, laisser une chance à un dangereux agresseur de se relever et de me tuer ou de tuer une autre personne? C'est complètement irresponsable et inacceptable. Le coup de grâce doit être porté quand c'est le temps et qu'il n'y a pas d'autres choix.

L'homme en obéissant se donne un être d'emprunt, car il n'est rien par lui-même, et il le sent; voilà la raison de sa tendance naturelle à croire et à obéir. Il sent un vide en lui, et il veut se donner un être. Il est submergé par le monde, il se sent tout et rien à la fois, mais il veut être «quelqu'un», quelque chose de déterminé, pour pouvoir canaliser ses forces.

Les films des dernières décennies ont essayé de nous convaincre que les extra-terrestres pouvaient avoir un quelconque intérêt à nous envahir afin de booster les budgets militaires, mais ils ne peuvent en avoir. Avec des vaisseaux de la taille d'une ville qui vont à des vitesses plusieurs fois supérieures à celle de la lumière, ils peuvent aller n'importe où dans l'espace et n'ont rien à foutre de nous ni de la Terre. Nous ne sommes probablement pour eux qu'un objet de curiosité, comme des chimpanzés dans un zoo.

24/6/7
Il n'y a pas d'inconscient; il n'y a qu'un système d'empêchement de la conscience qui entre en fonction lorsque la personne s'endort. La conscience reste là, empêchée, elle se trouve à «communiquer» d'une autre façon, par métaphores, par images, ce qu'elle veut, ce qu'elle pense, ce qu'elle ressent. Le soi communique différemment, car le langage verbal est brouillé. Il n'y a pas d'archétypes, pas d'inconscient collectif, mais tout au plus, à la limite, des symboles véhiculés prenant les mêmes formes avec le temps et dans toutes les civilisations. Il y a aussi divers degré de la conscience lors de l'état d'éveil.

vendredi 15 janvier 2010

Un autre enfoiré : Pat Robertson

Fier représentant de la droite religieuse américaine qui compare tous ceux qui s'opposent à lui à Adolf Hitler et qui fesse allègrement sur les athées, les femmes, les homosexuels (les) et les étrangers, ainsi que sur ses compatriotes qui ne sont pas de la même mouvance que lui (Christian Coalition, traduction : la Coalition des Crétins) même s'ils sont après tout chrétiens (il faut croire que ce n'est pas suffisant), le révérend Pat Robertson blâme les Haïtiens eux-mêmes pour le tremblement de terre dont ils ont été victimes... Quoi de plus facile, cher Crétin!

Évidemment, si une brique me tombe sur la tête, c'est parce que je l'ai cherché! J'ai commis un péché, ou une autre sottise du genre... Tant qu'à y être, les Juifs aussi, s'ils se sont retrouvés dans les trains en direction d'Auschwitz, c'est parce que c'était de leur faute voyons! Quoi de mieux pour nous ramener au bercail, c'est-à-dire à l'église, et donner du cash à ces enfants de chienne de télé-évangélistes. Puisque s'il m'arrive un malheur, c'est parce que j'ai fait un pacte avec le Diaaable! et nul autre que lui (on se croirait dans un conte pour enfants). J'ai alors besoin du prêtre pour m'aider à expier ma faute, le fait fondamental étant : «Je suis coupable», de quoi? on n'est pas certain là-dessus, mais ce peut-être plein de choses comme : avoir regardé le cul d'une autre femme que la mienne, et qui de plus, ne fait pas partie de la Christian Coalition; avoir mangé de la viande non bénie par la Christian Coalition; avoir écouté de la musique non autorisée par la Christian Coalition; avoir mis mon pénis dans un trou non approuvé par la Christian Coalition; avoir des pensées qui contreviennent à la ligne de pensée de la Christian Coalition; porter des vêtements qui ne correspondent pas au «code vestimentaire» de la Cretin Coalition; avoir «fait l'amour», alors que je n'ai que le droit de faire des enfants, et de plus, sans trop avoir de plaisir, sinon on tombe dans l'hédonisme, la volupté, la mollesse et la décadence, autrement dit, le vice du Diable, le grand Satan, le tentateur, etc. (c'est hallucinant... et c'est sans drogue).

C'est une attitude d'esprit et des croyances qui sont complètement délirantes, dangereuses, et même criminelles... C'est une forme directe et violente de «racisme étendu» et de discrimination. Par «racisme étendu», j'entends que selon ce malade, tous ceux qui ne font pas partie de sa Christian Coalition et ne partagent pas ses croyances, sont des damnés qui méritent d'être laissés-pour-compte, et qui méritent même, à la limite, d'être supprimés. De toute façon, comme vous le savez, Dieu reconnaîtra les siens n'est-ce pas? Alors vous voyez, des propos de ce genre, ça relève plus de la psychopathologie que de la religion comme telle.

Comment puis-je laisser mon prochain souffrir en prétextant que c'est de «sa» faute et que c'est une punition (juste) de Dieu ou d'une force divine quelconque? Même si c'était de «sa» faute, je devrais l'aider quand même : on appelle ça le «minimum de sentiment moral» ou d'empathie. C'est un minimum que de porter secours à quelqu'un qui est en difficulté. Est-il possible de dire sans être un écoeurant : «L'automobiliste a eu un accident devant moi, mais je ne lui ai pas porté secours, puisqu'il roulait trop vite, c'est de sa faute»? De toute façon, si on tient à rester dans le délire de type religieux, on peut tout autant interpréter cet événement comme un «test moral» envoyé par Dieu (assez cruel merci, incohérence?) pour voir si nous allons aider ces gens qui, en plus d'être victimes aujourd'hui d'une catastrophe terrible, vivaient déjà auparavant la misère au quotidien.

Des «réflexions» du genre de cet enfoiré de Robertson sont antisociales et relèvent toutes de ce qu'il y a de pire dans l'être humain, et qui finit par les grands massacres que nous avons connus et continuons de connaître partout à travers le monde. C'est absolument dégoûtant et c'est irresponsable. Je me demande bien comment fait-il pour justifier les souffrances des victimes des prêtres pédophiles et les souffrances des femmes agressées sexuellement... Selon ses vues, c'est probablement encore de la faute des femmes, puisqu'elles s'habillent toutes aujourd'hui trop sexy (terme satanique), il aurait été préférable qu'elles s'en tiennent alors au code vestimentaire de la Cretin Coalition, c'est-à-dire, enrubannées de la tête aux pieds et bien soumises à leurs mâles dominants qui les mettent sur une toupie et les font tourner pour les envelopper dans du duct tape avant chaque sortie.

Voici une des perles de Robertson sur les femmes (qu'il ne lance évidemment pas directement à ces «pourceaux», mais plutôt à ceux qui seront chargés de les oppresser) et qui concerne son appel urgent à leur retour au foyer pour faire des enfants et tenir maison, comme dans le bon vieux temps, au lieu de devenir lesbiennes (!) et de pratiquer la sorcellerie (!!!) (on se croirait encore dans un mauvais conte pour enfants!) :

"The feminist agenda is not about equal rights for women. It is about a socialist, anti-family political movement that encourages women to leave their husbands, kill their children, practice witchcraft, destroy capitalism, and become lesbians." Pat Robertson, fundraising letter, 1992

Si vous voulez vous régaler de ses autres perles merdeuses : http://www.positiveatheism.org/hist/quotes/revpat.htm


Adorno - Études sur la personnalité autoritaire


Mon dernier achat. Ça faisait des mois que je cruisais ce livre sur les tablettes d'une librairie de la rue Mont-Royal. À chaque fois, je le lisais un peu puis je le redéposais. Je venais hier soir à cette librairie (Le Port De Tête) pour acheter la Critique de la Raison dialectique de Sartre, mais j'ai changé d'idée, parce que le livre (usagé) sentais un peu l'humidité, malgré qu'il soit en bon état. Je suis souvent difficile sur l'odeur d'un livre, par exemple, s'il sent la fumée, je ne le prends pas, parce qu'en plus d'avoir une odeur désagréable, je suis trop allergique. Je voulais aussi Totalité et Infini de Lévinas, mais je ne l'ai trouvé nulle part. Je parlerai plus tard de ma lecture de ce livre d'Adorno.

jeudi 14 janvier 2010

Questions sur le jeu

Pourquoi jouons-nous? Quelle est l'essence du jeu? Le jeu a-t-il une relation avec l'art, et l'art avec le jeu? Le monde peut-il être interprété comme jeu? Est-il possible qu'une intelligence artificielle puisse jouer, ou que non seulement elle le puisse, mais veuille même jouer?

Je poserai plusieurs questions sur le jeu afin de découvrir, si possible, son essence et ses limites. Je m'inspirerai pour commencer des recherches sur le jeu de Gadamer dans son livre Vérité et Méthode.

1. Le jeu est-il un phénomène universel?
2. Pourquoi aimons-nous jouer? Et pourquoi certaines personnes n'«aiment pas» jouer? (malgré qu'elles le fassent d'une autre façon, selon moi)
3. Est-il possible de ne jamais jouer? Ou encore, de ne pas savoir ce qu'est «jouer»?
4. Est-il possible de jouer à un jeu auquel on ne se croit pas «bon», et même, par-dessus le marché, d'«aimer» ce jeu?
5. Si une personne commence à jouer à un jeu et qu'elle n'est pas «bonne», est-ce qu'elle continuera à jouer seulement si elle «croit» pouvoir devenir meilleure?
6. Est-il possible qu'une personne dise : «Je ne joue qu'aux jeux auxquels je ne suis pas bonne»?
7. Est-il possible qu'une personne dise : «Je ne joue qu'aux jeux que je n'aime pas»?
8. Un certain «plaisir» semble nécessairement être rattaché au jeu de façon essentiel. Le jeu possède par essence une composante «hédoniste», mais celle-ci ne le dissocie en rien d'une souffrance possible pouvant conduire éventuellement à un certain plaisir de façon médiate ou détournée.
9. La souffrance n'est pas le but du jeu, mais qu'un moyen pour parvenir à un certain plaisir et à un certain état de satisfaction.
10.

À continuer...

Terreur à l'urgence - La machine humaine

J'ai été hospitalisé dans la soirée de mardi. Je me suis rendu à l'urgence parce que j'avais mal au dos et à la poitrine du côté gauche, mais surtout vers l'omoplate. J'avais découvert en touchant, après 4 jours de douleur intense et brûlante, que c'était engourdi sous mon bras et dans le dos à cet endroit, et je me demandais qu'est-ce qui pouvait bloquer la sensation, ça ne m'a pas pris longtemps que j'ai envisagé la possibilité d'un caillot coincé quelque part à cet endroit, et qui pouvait se débloquer à tout instant, puisque j'avais déjà eu ce problème, mais dans les poumons. Il était tard, mais je suis parti à pied dans la neige et me suis débrouillé comme j'ai pu pour me rendre.

Arrivé là, je savais qu'on prendrait mon cas au sérieux; tout de suite après le triage, j'étais en jaquette, on m'a couché sur un lit et immédiatement on m'a fait passer l'électrocardiogramme. Une autre personne a pris la feuille de résultat très rapidement, l'a regardé d'un air soucieux en semblant dire «Ah, c'est ça...» puis est partie au pas de course sans rien me dire... J'étais paniqué ben raide : il y avait un problème avec mon coeur, et ça semblait grave. Le préposé m'a confirmé qu'il semblait y avoir un problème avec l'électrocardiogramme... Le lit avançait rapidement, mais je ne voulais plus y aller, j'étais terrifié. Je ne voulais pas qu'on me dise que mon coeur est atteint et qu'on doit m'opérer d'urgence, qu'on m'ouvre la poitrine, etc. Je me figurais déjà en train d'avoir des nausées et de grosses sueurs après l'opération. J'étais rendu loin dans ma tête!

On m'amené dans une salle spéciale, à la même place où j'avais quitté il y a un mois en signant un refus de traitement sous prétexte que je devais travailler le lendemain et que je ne pouvais rester aussi longtemps qu'ils me le demandaient pour faire tous les tests avec mon coeur. Sincèrement, je croyais que je n'avais pas grand-chose et que ça ne valait pas la peine de perdre l'argent dont j'avais besoin pour acheter des cadeaux.

Immédiatement on a prélevé du sang, une dizaine d'ampoules, et plus tard dans la nuit, j'ai passé des radiographies. Les médecins ne savaient pas ce que c'était. Après plusieurs heures j'ai su pour les ampoules : tout était beau, pour tous les organes ou la santé en général. Mon coeur était beau, la pression aussi, je voyais les battements de mon coeur sur le moniteur, ça oscillait entre 80 et 100 selon que je bougeais ou non, et lorsque j'étais au repos complet, ça descendait à 76 environ, bref, rien de paniquant. Je n'ai pas eu de feedback pour les radios, j'ai juste su beaucoup plus tard que finalement rien n'avait été détecté d'anormal à part une petite déformation au niveau dorsal, mais je savais déjà pour ça. Alors, mon cas a été transféré au neurologue : ce n'était pas encore fini pour les montagnes russes...

Dans le lit d'à côté, il y avait un homme avec une longue cicatrice et des points de suture encore frais qui s'étendait sur presque tout le côté gauche de la tête. Rendu le matin, j'ai déjeuné et ensuite j'ai voulu prendre le fauteuil qui semblait plus dans sa zone pour m'asseoir confortablement et lire Adorno. J'ai tassé son rideau pour le prendre en douce et il m'a répondu d'y aller, que ça ne le dérangeait pas non plus que je laisse le rideau ouvert, et en effet, je voulais l'ouvrir davantage, car je me sentais isolé dans mon coin, je n'avais aucune lumière du jour, cette lumière du lever du soleil qui réconforte lorsque la mort nous cerne de toutes parts. Les personnes dans ma section étaient très maganées, ils semblaient tous plus ou moins à l'agonie. Ça sentait la mort partout. J'étais en train de capoter. J'essayais de me concentrer pour lire, mais le bruit constant, les sonnettes, les va-et-vient, les cris, etc., me dérangeaient constamment. Finalement, j'avais le livre plus souvent sur mes cuisses et regardais dans le vague. Je réussissais à lire trois lignes par à-coups et j'espérais qu'on ne vienne pas me foudroyer avec une mauvaise nouvelle pour que je puisse sortir de là le plus tôt possible.

L'homme d'à côté était très gentil pour l'état dans lequel il était, très surprenant. Sa famille est venue le visiter. Un gardien de sécurité est venu les avertir qu'il y avait une limite d’un visiteur par patient, il y a eu une petite discussion dans un coin, et puis il est reparti. Le rideau me cachait tout, mais je constatais que la famille était restée : on avait dû expliquer au gardien que le patient est à l'agonie. J'écoutais involontairement de mon lit ce qui se disait de l'autre côté : une femme expliquait à l'homme que c'était très agressif, et qu'ils avaient tout essayé, même une dernière chimiothérapie, et qu'ils vont le garder à l'hôpital pour une période indéterminée... Le monsieur restait calme, parlait doucement en disant que ce sont des choses qui arrivent, qu'il faut l'accepter, et puis soudain, ça s'est confirmé dans ma tête, la femme lui expliquait qu'il était à l'urgence, elle lui demandait s'il comprenait ce qu'elle lui disait et ce qu'il avait, que c'était très agressif et qu'il était à l'urgence, il répondait oui je comprends, mais l'instant d'après c'est comme s'il ne savait pas où il était et pourquoi, puisqu’on devait le lui réexpliquer... La machine était détraquée.

C'était étrange puisque par ses réponses, il semblait savoir et ne pas savoir... C'est alors que j'ai compris que même s'il était capable d'interagir avec tout le monde et qu'il était apparemment lucide, il n'était pas vraiment conscient, et c'est ce qui lui permettait d'accepter sa maladie dévastatrice : un lymphome malin agressif au cerveau. L'homme parlait par périphrases en disant aux préposés qui voulaient savoir de quoi il avait besoin puisqu'il avait sonné, vous savez, j'ai besoin de petites choses pour dire, «j'ai besoin d'une débarbouillette». À un certain moment, il avait envie, alors on vient et on lui demande : vous avez envie de quoi? L'homme répond qu'il ne sait pas, il n'arrive pas à distinguer l'envie, si c'est un besoin d'uriner ou de déféquer, mais au même moment on constate qu'il a un cathéter et un sac au bout du lit, alors on lui explique que ce ne peut être qu'une envie de chier, mais il persiste à dire qu'il ne sait pas au juste...

Les neurologues viennent me voir : un homme et une femme. Le neurologue se présente et m'annonce tout de suite que ce peut être très grave comme ce peu être bénin... Ma gorge se noue et je deviens blême. La femme refait certains tests sur moi devant l'homme. Après mon explication des symptômes que j'ai, alors qu'elle poursuit les tests, il parle à sa coéquipière au dessus de ma tête et il lui dit avec un certain aplomb ça semble être un début de Zorster... On me rentrait un poignard en plein coeur... On envisage aussi que la moelle soit peut-être atteinte, ou qu'un nerf soit coincé, ou qu'il y aurait autre chose de beaucoup plus grave, mais on écarte l'éventualité puisque je n'ai aucun des symptômes qui permettraient de croire à un cancer et que c'est très localisé, et qu'aussi, la douleur a grandement diminué depuis le début de l'événement.

Personnellement, je crois que c'est une irritation intercostale, mais ça n'explique pas la perte de sensation. Je demande au neurologue c'est quoi un début de Zorster et il me répond que mon système immunitaire est plus fort que la moyenne, en effet, j'ai un anticorps qui combat des maladies imaginaires, et que, le Zorster c'est du «zona», et que ce serait relié à un ancien épisode de varicelle, ou qu'il y aurait eu un contact récemment avec un virus, et que puisque mon système immunitaire réagit très fortement à certaines attaques virales, il s'est concentré à cet endroit pour une raison ou pour une autre. Il a ajouté que si des vésicules apparaissent bientôt à cet endroit, que cela confirmerait son hypothèse. Je lui ai répondu que je doutais fortement que ce soit ça et que je croyais plutôt que c'est un nerf coincé, etc.

Mais pour l'instant, je dois passer un EMG et une résonance magnétique de ma colonne, en espérant que la douleur passera par elle-même et que ces tests seront alors plus ou moins utiles. On veut savoir si la moelle est touchée. J'ai très peur qu'on m'annonce quelque chose de grave dans un mois ou deux. On m'a demandé de donner encore du sang avant de partir, puisque je vais passer les tests en externe. J'ai demandé au préposé c'était pour quoi, et il m'a répondu que c'était pour quelque chose de très spécifique, et qu'il ne savait pas vraiment. Finalement, voyant que je continuais à poser des questions au pauvre préposé, la neurologue est revenue pour m'expliquer que ça avait rapport avec ma maladie auto-immune, le test n'avait pas été refait depuis 2003 et on voulait savoir si les anticorps anticardiolipine avaient changé ou augmenté, je suppose, ce n'était pas clair. J'étais rassuré, mais pas tout à fait, car je sentais qu'on essayait de me calmer depuis que j'avais montré des signes de panique, et que peut-être, on ne me parlait pas des hypothèses plus graves, mais aussi plausibles, ou qu'on me cachait plus ou moins la vérité sur les tests à faire avec les ampoules de sang, etc.

J'avais dormi à peine une heure et j'étais crinqué sur les questions puisque je venais de prendre trois cafés bien tassés, et que je me disais que je n'allais pas les laisser partir comme ça sans tout savoir ou me faire des saletés sans que je sois pleinement préparé, etc. La neurologue prend le soin de me spécifier que si je perds mon urine ou mes selles de revenir tout de suite à l'urgence, parce qu'alors, ça prouvera, je suppose, que ça vient de mon cerveau... Tabarnak! Rien pour me rassurer avant de partir! Je suis encore sur les nerfs et je sens que l'hôpital a sa prise sur moi... Je ne crois pas avoir rien de très grave puisque rien ne l'indiquait, mais quand même. Des maladies de ce genre peuvent changer votre vie du jour au lendemain, et je ne sais pas si dans un mois je serai en train d'agoniser sur un lit d'hôpital, ou encore, paralysé de tout le bas du corps, etc. : toutes des choses très tripantes quoi!!! La neurologue me trouvait un peu drôle, mais je comprends bien, ce n'est pas toi qui est dans le lit en train de te faire dire ces choses qui sont toutes équivalentes à des arrêts de mort ou à une sérieuse diminution de la qualité de vie à plus ou moins long terme. Les médecins se croient tous invulnérables... En ce qui me concerne, je vais me calmer un peu, prendre moins de café, stopper l'alcool, prendre une pause du gym jusqu'à ce que j'ai les tests et les résultats, et manger mieux tout en continuant à éviter le stress inutile.

mardi 12 janvier 2010

Les beaux discours sur l'«être» des sans-le-sou

25/5/7
J'aime X de tout mon coeur, même si souvent il n'y paraît pas. L'ambiguïté est nécessaire en amour, comme en tout, car tout se retourne constamment en son contraire. C'est une mesure pensée pour faire durer l'amour indéfiniment, mais je crains que même ainsi, tout s'estompe et redescende, personne ne peut rester bien longtemps sur la pointe des pieds.

Je dois relire tout Castaneda et me ressourcer.

29/5/7
Avec le temps il s'est avéré que j'ai empreint l'album With Teeth de NIN d'une profondeur inouïe. Chaque pièce de cet album me ramène maintenant dans le passé, un passé d'une ampleur insondable et vivante. Je me souviens exactement d'une soirée en particulier où j'ai vraiment fait mien cet album, où je l'ai imprégné de toutes mes émotions, de tout ce que je vivais à ce moment-là, de ma douleur. Ce soir-là, il pleuvait; j'étais seul et je revenais sous la pluie le capuchon sur la tête. Je sentais dans l'air ambiant les arbres, le feuillage, l'eau de pluie, l'asphalte mouillé. C'était une froide nuit de printemps, et j'étais mélancolique. Je revenais de faire mon client habituel, un plein, pour lequel je n'avais presque rien à faire et qui payait bien. C'était décidé : j'en avais plus que marre de lui, et de tout en général. Quand je suis revenu de Laval, j'ai appelé mon dealer. J'ai consommé ma coke seul, j'avais envie de mourir. Je suis allé au bar tout près du parc Lafontaine pour me distraire un peu et prendre une Coup de Grisou ou deux ou trois. J'allais et je revenais du bar à chez moi, de chez moi au bar... J'avais besoin d'une présence quelconque, d'un peu de musique, peut-être d'un flirt. Je pensais à elle sans arrêt, je prenais une gorgée de bière, un peu de coke, une autre gorgée, j'allais et je revenais, j'étais seul, j'étais perdu, tout à fait perdu au monde.

Mon caractère s'accuse encore davantage avec le temps, un désir d'être seul, le plus seul possible, je ne sais pourquoi. Je sens que les autres me sucent mon énergie, et ne font que cela.

Lorsque j'ai compris que c'était terminé, j'ai raccroché le téléphone et je suis resté prostré sur le sofa à pleurer pendant une heure ou deux, je ne sais plus. Je savais que j'étais dans une très mauvaise passe, car ça ne m'était jamais arrivé aussi intensément. Je continuais à pleurer, mais je n'avais plus de larmes et j'étais figé comme une statue, mon corps était tout raide. Je croyais que j'allais mourir sur le champ, dans cette position, et je n'y pouvais rien, et en même temps ça m'était complètement indifférent. Je savais que j'étais déjà mort en dedans et que ce n'était qu'une question de temps avant que le corps suive. Tout mon être était vaincu, déchiré. Je me suis levé après un certain temps, tout était mouillé sous moi et autour, j'avais tellement pleuré que de la salive avait aussi coulé de ma bouche; j'ai essayé de marcher pour me rendre jusqu'au lit, c'était comme si j'avais vieilli de cinquante ans d'un coup. Je me suis effondré, et je n'ai même pas cherché à noyer ma peine avec de l'alcool. Je l'ai plutôt laissé me transpercer, en m'ouvrant totalement à elle et en l'acceptant.

La patrie, la forme politique du chez-soi.

Je déteste les optimistes en tous genres, dont la réelle intention n'est toujours que de sucer le social et de s'en nourrir, parce qu'ils ne peuvent trouver leur nourriture en eux-mêmes.

L'art de la suggestion, contre l'expression directe. La suggestion est une forme de non-expression, et pourtant! (amenée par la p.76 de Corrections de Thomas Bernhard)

29/5/7
«C'est de ne pas communiquer ce que l'on ressent, nos émotions, qui nous rend malades.» : voilà son axiome à la «grande gueule» qui le justifie et lui permet de se laisser aller à sa compulsion, son besoin de jacasser sans cesse, sa bougeotte verbale, son «besoin» de se communiquer.

3/6/7
Les beaux discours sur l'«être» des sans-le-sou.

lundi 11 janvier 2010

Mimer la non-divinité

27/5/7
Le sens de cette pluie. Tout peut avoir un sens différent à un moment donné. Parfois elle me rend joyeux, parfois elle me rend triste. J'accepte souvent avec plaisir qu'elle tombe et coule sur moi, car cela fait partie de mon acceptance des éléments, et de ma vie fragile. Autrefois, par contre, alors engouffré dans mes projets aliénants, je rêvais que la pluie soit éliminée par un quelconque procédé technique : je la trouvais inutile. Depuis que ces projets sont tombés à l'eau, j'aime la pluie.

Le plus grand amour est parfois un prétexte pour libérer la bête sexuelle en nous, puisqu'il mène à l'échec, loin de l'amour. Ces amours brisés sont finalement heureux, tout en croyant qu'ils ne le seront pas. C'est l'affirmation tortueuse de l'animal en chacun, mais que personne n'accepte et ne veut s'avouer. L'amour est un détour pour arriver à l'animal en nous.

La seule différence entre l'animal et nous, c'est que nous savons ce que nous faisons, mais que néanmoins, nous ne pouvons pas plus nous en empêcher, tout comme lui.

Le criminel ne pense jamais aux autres que pour servir ses propres intérêts, et c'est son crime.

Le pouvoir politique du voile : cacher le visage de l'autre, c'est l'effacer en tant qu'individu, lui enlever son identité et ses droits.

Lévinas et le visage d'autrui.

28/5/7
Je ressens en moi depuis quelque temps un incroyable sentiment religieux. Je me sens détaché de toute forme humaine, détaché des désirs, détaché de tout. Je sens que j'ai atteint la perfection d'une certaine forme en moi-même. Je ne sais ce qui se passe en moi, mais je me sens profondément pur, profondément religieux. J'ai probablement atteint un point d'équilibre.

Je ne suis plus de ce monde. Jamais je n'ai connu en moi-même une aussi grande volonté de pureté et de dépouillement et d'unité avec moi-même et avec le tout.

Je ne perçois la beauté que mathématiquement et de façon détachée. Elle ne signifie plus rien pour moi par elle-même. Je n'ai plus d'envies, aucune envie ne se trouve en moi; je suis comme revenu à un état d'avant la puberté où la beauté ne m'était d'aucune utilité. La beauté est inutile, et la laideur ne change rien. J'ai absorbé la beauté et je la trouve en moi, les motifs de mon esprit la produisent et j'arrive à m'insérer entre ses interstices.

La disparition de l'envie et du désir, le repos en soi.

Je célèbre ces nuits passées seul à méditer sur l'existence. J'ai toujours été seul, et c'est ma nature profonde que d'aimer la solitude; j'aime voir le monde, l'observer seul et me concentrer en moi-même jusqu'à la densité extatique. Je traverse alors dans un autre monde, au-delà de la parole et de l'action. Je ne peux que contempler ce monde absolument merveilleux.

Le détachement s'accorde très bien avec la sérénité, mais pas avec ce monde. Pour vivre en ce monde, et le vivre, il faut éprouver un manque, mimer un manque, le manque fondamental dont ce monde est habité : la non-divinité.

dimanche 10 janvier 2010

L'égo transcendantal de Husserl

Je revenais dans le bus, je venais d'acheter plusieurs livres d'A. Moreau et je me répétais mentalement son discours sur l'inexistence de la matière, et de l'inutilité de tout calcul qui aboutit toujours à un déficit, et oui, c'est ce dernier point qui m'a ramené au premier, que je méprisais depuis des années après l'avoir d'abord tenu en haute estime pendant mes jeunes années de futur étudiant en philosophie.

Je venais de lire rapidement, juste avant, un autre texte non-brillant de Gredin sur le sens de la vie. Selon Gredin, le «sens de la vie» c'est, tout bêtement : «faire le bien, et bien faire ce que l'on a à faire.» Je n'ai jamais rien vu d'aussi plat de la part d'un philosophe... Vous pouvez vous douter qu'après cela je me demande ce que contient son «herméneutique» en termes de platitudes lourdes et non-brillantes. Il faut seulement déchiffrer derrière le charabia de la scolastique philosophique universitaire pour découvrir qu'il n'y a pas grand-chose là à se mettre sous la dent, à part un paquet de formules creuses destinées à jeter de la poudre aux yeux tout en citant des grands noms de la philosophie. Dans le même livre sur la philosophie au Québec on trouve un texte d'A. Ferretti, une philosophe qui a quelque chose à dire et qui aime Spinoza, et plusieurs autres textes dont un de G. Leroux, à qui je dois beaucoup et auquel je voue une grande estime. C'est lui qui m'a donné le goût de lire la République de Platon avec sa traduction de cette oeuvre.

Pour revenir à ma réflexion, je me sens souvent près de ce que Husserl appelle l'«égo transcendantal». Même le «fait» de me trouver sur le bol de toilette en train de me soulager devient alors un événement phénoménologique en soi : je chie à partir du centre de mon égo transcendantal, vous voyez la chose... Si vous pouvez comprendre ce phénomène, je vous félicite, puisque moi-même je n'y comprends rien. Bref, trêve de digressions, je me disais que oui, je pense à travers un schème matérialiste, mais qu'en tant qu'égo transcendantal, je n'y suis pas obligé : je peux penser les schèmes eux-mêmes. J'ai été conditionné à penser «à travers» un seul schème, et aussi, et surtout, j'ai adhéré à un paquet d'opinions à propos du monde qui m'entoure, sans pourtant en rien savoir directement. 1984 est en nous, et pourtant nous continuons de craigner la venue de Big Brother à l'extérieur. Alors, la conclusion s'impose d'elle-même : je ne suis en rien obligé de me prononcer sur ce monde. Autrement dit, avez-vous déjà fait l'expérience de deux miroirs qui reflètent une image à l'infini? Eh bien, c'est cela le monde. Ce qui est essentiel à la connaissance c'est la surface, et l'arrêt à une certaine surface, puisque je peux, théoriquement, creuser à l'infini, et alors il n'y plus aucune connaissance. Si la matière, ou si vous préférez, «ce qu'il y a devant moi», est constitué de particules divisibles à l'infini, puisqu'on ne sait pas pourquoi il y aurait un stop quelque part ni vers le haut ni vers le bas, alors ce que j'ai devant moi est à jamais «totalement» inconnaissable, mais connaissable que partiellement. Cependant, est-ce qu'un verre de lait échappé quelque part dans la galaxie d'Andromède pourrait avoir un quelconque impact sur ma vie? Eh bien, c'est cela, l'illusion de l'«effet papillon» de la théorie mathématique du chaos. Je peux vous le dire avec certitude : ce verre de lait échappé avec force fracas quelque part dans la constellation d'Andromède n'aura, à jamais, absolument et rigoureusement aucun effet direct ou indirect sur ma vie. En fait, ce sera comme s'il n'avait jamais existé, pour moi, et pour bien d'autres... Vous devez sûrement commencer à voir où je veux en venir : nous vivons comme dans des «bulles» gigantesques qui sont, pour nous, l'«Univers»... Et lorsque nous nous approchons des individus singuliers, ils jouent tous une musique merveilleuse et particulière, mais lorsque nous écoutons l'ensemble de tous les individus en même temps, il est normal que ce que nous entendions ne soit qu'une très bruyante cacophonie, ce qui laisse croire que c'est le chaos dans l'infiniment petit...

Conclusion : la connaissance est nécessairement partielle, et en savoir davantage sur les particules subatomiques, la preuve de Wiles en deux cents pages du dernier théorème de Fermat, ou encore, l'herméneutique de Gredin, me serait plus ou moins utile afin d'accomplir mes tâches quotidiennes qui consistent, entre autres, à faire la vaisselle, que je ne fais d'ailleurs jamais, à me nourrir, à boire de la bière en lisant un bon livre de philo, et à m'accoupler avec de splendides créatures féminines.




jeudi 7 janvier 2010

Les fantômes ne sont pas exportables

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les fantômes, les soi-disant grands voyants dans les enquêtes policières et les enlèvements par des extra-terrestres, c'est seulement aux États-Unis que ça se passe. Mais je pense surtout ici aux fantômes : alors que là-bas on est littéralement assailli quotidiennement par des esprits comme s'ils existaient, ici, nous n'avons aucun témoignage ou histoire de fantôme. De toute façon, je vois mal quelqu'un parler en français de fantôme, cette personne aurait l'air ridicule, alors qu'en anglais, ça parait crédible de parler de "spirits", on est confortable avec la chose, tous les films d'horreur ou de science-fiction américains, ou même les drames, en sont bourrés. Normalement, une personne qui parlerait des «esprits» de cette façon mais ici, serait candidate à l'internement, ou à un sérieux suivi psychiatrique. Notre sens des réalités, che nous, est beaucoup plus solide et concret que cette fameuse culture américaine qui divague sur n'importe quoi et transforme tout en Disneyland fantasque et abracadabrantesque.

La mort du symbolique

14/5/7
Je me souviens d'avoir été fasciné par les explications de Baudrillard sur les Twin Towers et l'attaque terroriste. Autant j'ai été fasciné à l'époque, au point d'acheter tous ses livres, autant aujourd'hui je trouve que c'est de la merde. Je n'ai rien à foutre des symboles, du symbolisme et du symbolique. À vrai dire, je trouve que ce sont des explications très faciles qui n'expliquent absolument rien. La pensée symbolique, c'est beau, c'est plus compliqué que la réalité, mais c'est tellement de la grosse merde. Voyons donc : expliquer un attentat terroriste par l'«échange symbolique», c'est complètement ridicule. Un vrai travail d'intellectuel en vase clos qui n'observe jamais les faits en face, mais filtre toujours tout à travers sa vision des choses, qui prime sur tout, puisque c'est la plus haute réalité, la réalité d'une tête qui ne passe pas dans le cadre de porte. C'est sa façon de nier le monde. Et ça fait de beaux livres, de la belle littérature, la preuve, je suis tombé dedans. Mais lorsque j'ai croisé des livres qui remettaient en question l'attentat et qu'on revérifiait les faits, j'ai eu un frisson dans le dos, et j'ai compris que ce que faisait Beaudrillard n'était qu'un jeu d'intellectuel assez dangereux, puisqu'il amène à ne pas tenir compte des preuves possibles d'une autre explication de l'événement qui viendrait renverser complètement notre vision de celui-ci. Finalement, l'explication par le symbolique de Beaudrillard fait aussi l'affaire du pouvoir en place, ça ressemble beaucoup à l'interprétation des rêves et c'est aussi inoffensif.

18/5/7
Comment peut-on se laisser «fasciner» par l'actualité? C'est un peu comme l'enfant qui se laisse fasciner par ses jouets. Comment peut-on avoir un vide de pensée aussi profond qu'il faille le remplir à tout instant d'«actualités»?

Le passé est aussi «mystérieux» que l'avenir, puisqu'il contient toujours des facettes non-explorées qui en changent le sens.

Il est curieux de voir que les gens s'intéressent toujours à ce qu'il y a après la mort, mais qu'ils ne s'intéressent jamais à ce qu'il y avait avant la vie, c'est-à-dire avant leur naissance. Cela confirme, je crois, que cet intérêt recèle quelque chose de plus que le simple fait de vouloir savoir : il cache une volonté de justice (ressentiment?). Personnellement, je n'ai rien vécu de spécial avant ma naissance, et cela ne me cause par vraiment d'angoisse. Je crois qu'il en sera probablement de même à ma mort. Peut-on parler de certitude?

22/5/7
Si je savais exactement pourquoi les choses m'attirent, peut-être ne m'attireraient-elles plus, ou peut-être le feraient-elles, mais d'une autre façon, à peine concevable. Peut-être aussi vaudrait-il mieux ne pas chercher d'explication aux choses qui nous passionnent le plus.

Chaque égo est constitué de plusieurs «moi» emboîtés les uns dans les autres, comme les lignes de croissance d'un arbre.

On dit que le sport forme l'«esprit d'équipe», en effet, mais pourquoi insiste-t-on sur cette forme d'esprit d'équipe? La musique jouée ensemble par plusieurs personnes ne produit-elle pas aussi une sorte d'«esprit d'équipe»? L'esprit du sport ressemble davantage à celui d'une troupe militaire, et c'est un esprit de corps, de solidarité basée sur le courage, une bonne chose, bien sûr. Cependant, l'esprit de la musique produit l'accord et non l'adversité (avec un autre groupe de personnes), et c'est pourquoi, selon moi, en raison des attroupements humains qui sont davantage politiques qu'harmoniques, c'est-à-dire cacophoniques, on insiste davantage sur le sport, qui, en plus de nourrir tous les mythes sur la santé, nous «accorde» au réflexe primal de l'adversité des corps dressés comme des machines. Ce monde basé sur la guerre a besoin de davantage de musique, et surtout, de musiciens, parce que c'est l'acte de faire de la musique qui fait une différence et non simplement de l'écouter passivement. Quand on fait de la musique, on n'écoute plus de la même façon, on «apprend» à écouter, c'est-à-dire qu'on devient capable de «discerner» ce qu'on entend, alors que dans le sport «écouter» est simplement synonyme d'«obéir».



lundi 4 janvier 2010

Mes capacités vont continuer à dormir

On insiste toujours pour que je devienne professeur d'université, que je pousse plus loin, que je fasse ceci et cela, que je fasse mon doctorat, que j'utilise et développe tout mon potentiel, que j'aie un grand avenir rempli de «success», etc., et ces voeux ne sont toujours que des sortes de flatteries parce qu'on me trouve beau physiquement, ça arrive des fois. C'est aussi une sorte d'impératif moral d'utiliser toutes ses ressources, de ne pas les laisser en friche, inexploitées, en pure perte; Kant s'en gargarise lui aussi de ce beau principe tellement sensé, sain et honnête... En effet, c'est très logique tout ça, mon cher deux watts, et ça fait aussi chaud au coeur, comme c'est supposé le faire aussi... Cependant, on a oublié le mur de merde qui nous empêche de faire quoi que ce soit, et qui transforme tout en merde à son contact. Très bien.

Je vais vous dire la vérité, la crisse de vérité toute simple et plate et directe : j'en ai rien à foutre de vous ni de moi, et mes capacités vont continuer à dormir, ou mieux encore, je continuerai de m'évertuer à les détruire comme je l'ai fait toute ma vie, car je ne crois pas en ce monde, en cette maudite planète peuplée de trous du cul et d'idiots finis qui rasent tout, et j'espère faire partie du lot. Il n'y a plus rien à faire pour rien ni pour personne, tout s'en va au diable, alors, je prends du bon temps, c'est tout, je relaxe et je vous envoie chier, écologistes inclus : la voilà ma vision de la vie. Si on m'annonce demain qu'il me reste quelques jours à vivre, ça va me rendre triste, mais pas trop quand même, car je vais enfin être débarrassé de l'existence forcée avec une bande d'imbéciles. Je suis écoeuré de forcer pour les autres, de développer mes capacités pour les autres, parce qu'elles ne servent toujours finalement qu'à cela, qu'aux parasites qui ont plus d'argent que moi, et c'est vraiment tout ce qu'ils ont en plus, etc. Je ne souhaite qu'une chose : vivre ma vie tranquillement, disparaître dans l'anonymat en renonçant à avoir plus, lire le plus possible, apprendre de nouvelles choses, et écrire. Dans ces conditions, je suis heureux; je ne veux plus «pousser», c'est terminé pour moi ce piège à cons.