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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 12 mars 2023

Fatigue, découragement, douleur, voilà ma nourriture.

En l'espace de quelques mois, j'ai acheté je ne sais plus combien de livres, tellement, que mon bureau est plein, mes bibliothèques débordent, même le dessus, que j'ai des boites de livres à terre avec, évidemment, des livres dessus. Je n'ai plus de place pour aucun livre de plus, et pourtant, d'autres s'en viennent, car je sais que j'en ai commandé d'autres. Je suis découragé de moi-même sur ce point, mais sur bien d'autres choses encore.

Je suis découragé des mes douleurs aux jambes, aux pieds, au dos. Je suis découragé de ne pas réussir dans la vie, je suis découragé de ne plus être en santé, d'être gros, laid, vieux, je suis découragé d'être toujours fatigué, je suis découragé, tellement, au point que c'est à peine si j'arrive à écrire.

Tous ces problèmes affectent grandement mon désir sexuel, au point que je n'y pense presque jamais. Oui, je dois me l'avouer, je suis dans une sorte de dépression pas claire, car j'ai toujours été très sexuel.

Je pense quotidiennement à la mort, à ma fin, au sens de l'existence humaine, et tout cela n'aboutit à rien, aucune réponse, aucun réconfort, aucun soulagement, aucune solution. Mais je n'abandonnerai jamais. Il y a des fois où je dois slacker mon questionnement, car je suis sur le point de crever d'angoisse. Je me dis que ce serait bien stupide de crever d'avoir peur de la mort... Mais quand même, c'est vrai que c'est épouvantable d'être seul dans l'univers, seul dans ses souffrances absurdes.

Je me dis toujours «à quoi bon, quoi que ce soit?». Je commence à lire un livre, je fais quelques dizaines de pages, puis, je passe à un autre, puis un autre, des dizaines comme ça. Et il arrive un moment où je ne sais plus quoi lire, où je n'ai plus envie de rien lire, où je ne sais plus où j'en suis. Je me sens perdu. Je commence à lire une ligne et mon esprit est déjà ailleurs.

Perdu dans tout. Et à tous les niveaux. Je me sens irrémédiablement perdu. Perdu à jamais. Perdu, quoi que je fasse. Quoi qu'on me dise, quoi que je dise, il n'y a rien à dire, rien à écrire. Mon cerveau est une galette bien plate, plus rien n'en peut sortir, aucune idée, aucune inspiration, tout est à sec.

Ce qui me tue le plus, et avant tout, c'est la perte d'intérêt dans tout. On dirait que je ne sais plus où canaliser mon énergie restante, et sur quoi. Je manque de plans, parce que mes plans sont tous très longs et très exigeants. C'est vraiment bête tout ça.

Y a pas à dire, l'idée de faire des choses à la retraite, c'est con. Je ne suis pas à la retraite et ma vie n'est déjà que douleur. Il faut faire tout ce qu'on veut faire très vite, et très tôt.

Je cherche la pièce manquante dans le sens de la vie. Un froid extrême brûle mon visage. Y a rien d'autre.

Le moment où je suis le plus désespéré, c'est quand je ne suis pas capable de rien faire. Je ne peux supporter de perdre une seule journée de ma courte vie. De ne pas avoir d'idées, d'inspiration. Que le temps se fige comme dans de la mélasse.

Quand j'ai de l'inspiration, des idées, je me sens fort, je me sens intelligent. Je sens que je ne perds pas mon temps, et je me sens bien, ça me soulage, ça me redonne de l'énergie, je sens que je refais le plein à ce moment-là.

Je veux me sentir en pouvoir. Je veux sentir que j'ai le contrôle sur ma vie, que ça avance, mais ce n'est pas le cas en ce moment. Tout simplement parce que je souffre, et que ça me draine mes énergies.

Je me dis que j'aime mieux ne pas savoir quand je vais être mort. Après tout, il n'y a pas de différence avec le fait de se coucher, dormir, et se réveiller le matin. Sauf qu'avec la mort, on oublie le boutte du réveil, de l'autre journée qui commence, de ces journées dans le manège qui n'en finissent plus de tourner en rond. On se couche, et on ne se réveille pas, quelle belle mort sans le savoir! Et c'est ça aussi le problème, c'est que c'est «sans le savoir»... Comme on s'imagine «soulagé» de ses douleurs dans la mort, alors que ce n'est pas le cas. On n'est plus «là» pour être soulagé de quoi que ce soit...

La mort arrive toujours trop tôt, et fait tout finir en queue de poisson.

Il y a un enseignement dans les écrits religieux qu'il faut vraiment prendre au sérieux.

Le problème, c'est de trouver le boutte qu'il faut vraiment prendre au sérieux.

Je crois que le seul moyen de le trouver, c'est de se fier à ce qu'on ressent intérieurement être la vérité. Le sacré est d'abord en soi. La vérité ultime se trouve en nous-mêmes.

Quand je lis des textes religieux, j'essaie de revivre en moi-même ce qui s'y trouve. Je reprends tout à mon compte. 

La Voie est quelque chose de bien difficile à comprendre, à saisir, à croiser. Il faut s'y rendre disponible.

dimanche 5 mars 2023

Juste de même en passant

J'écoutais le discours d'une neurologue sur le cerveau...

On parle du cerveau comme d'un «ordinateur»...

De sa «plasticité»...

De faire «livrer la marchandise» au cerveau, en le «reprogrammant»...

Est-ce qu'on se reconnaît là?

Ordinateur, plastique, rendement économique?

Personne ne sait pourquoi

Le sens de l'Être

change

Avec le Temps

Nous voyons toujours le Même
Comme un Autre

Mais personne ne sait pourquoi