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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 24 juin 2009

L’amour, toujours l’amour

L'amour vous dites? C'est comme rentrer dans un mur de brique à 100 km/h pas d'casque. Résultat : trois chaudières de sang.

Conseil pratique pour la vie en général : vaut mieux pas trop s'attacher, à rien, même pas à soi-même. Avec le temps, tout fout le camp, le corps, les illusions, les accès déplacés de libido. Le voile de Maya tombe. On se rend compte qu'on n'a rien fait, qu'on a passé sa vie à avoir des idées fausses, à se mutiler, à faire du mal aux autres, à rire des autres, à faire rire de soi, à mettre et à se faire mettre, par tout, par rien, pour rien. Il reste les enfants à quoi s'accrocher, mais là encore, ils se tiennent loin, ils s'en vont, ils sentent que le désastre est proche.

Personne n'a peur de la mort, mais on craint les araignées : cherchez la logique. Personne n'aime les vieilles carcasses, l'amour c'est pour les jeunes, c'est un trip de jeunes, mais on continue de penser qu'on va plaire à 50 ans comme on plaisait à 20, et on cherche en vain l'amour fou : ça fait longtemps qu'il n'existe plus; pire encore, s'il existait tu te rappellerais tous les murs de brique et tu foutrais le camp; et si tu jamais tu as la mémoire courte, ouvre ton portefeuille. La vérité c'est que la fourchette diminue à partir de 30, mais on ne voit rien, occupés que nous sommes à nous regarder dans le miroir. Et même souvent, on n'aime franchement que la première femme, le premier homme; tout est nouveau dans ces moments magiques. Par la suite, on tombe dans la routine, on prend le pli, tout devient banal. Les fantasmes deviennent plus intéressants, on se tourne vers le travail. Finalement, on se rend compte que notre vie n'a été qu'un long fantasme, et que celui-ci était au fond beaucoup plus intéressant que la réalité, assez minable et mesquine d'ailleurs.

Où est le fameux «sens de la vie» dans tout ça? Je vois vraiment pas. À part l'illusion bienfaitrice qui sert de matelas confortable, je ne vois pas ce que peut avoir de plaisant le fait de coucher directement sur un roc.

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