Les dimanches sont parfois mortels terribles
Ce temps qui ne passe pas et qui te prend au ventre et t'arrache les tripes
Je pense aller me coucher dormir mourir oublier ne plus me réveiller
Je change d'idée j'ai envie de manger sucré
Il pleut encore dehors, il fait froid, l'eau coule sur la neige fondante
Je me sers une pointe de tarte aux pommes avec de la crème glacée à la vanille
Je mange avec un air résigné, et machinalement, et sans appétit
Pendant ce temps j'envoie des appels à l'aide sur mon téléphone
Je texte à une des mes amies Qu'est-ce que tu fais?
À l'autre Ça va?
Et sans originalité, à mon ex, un autre machinal et désespéré Ça va?
Je me sens seul dans mon grand 5 1/2 plein de courants d'air froid
Oui, je suis seul, et crissement seul
Depuis que ma femme m'a laissé, a quitté, a tout laissé en place
Même ses robes, surtout sa robe de mariée
Je suis laissé à mon moi-même
À manger une tarte inappétissante, sucrée, mais inappétissante
Le temps est comme bloqué quelque part, il ne veut pas avancer
Qu'est-ce que tout le monde peut bien foutre par une journée pareille?
Il fait noir en plein jour, mais je ferme les rideaux un à un
Une esquisse de projet de lecture de livre se fait dans ma tête
Je ferme des lumières, puis en rallume d'autres
Finalement, je rallume toutes les lumières
Rouvre les stores, ferme les stores
Ça semble m'occuper
Mes appels à l'aide semblent finalement porter fruit mon téléphone vibre
Je suis peut-être sauvé
Un après l'autre les textos commencent à rentrer, mais au ralenti
Je réplique et j'attends et j'attends, pas de réponse
Tout est bloqué, même mon dos, mon cerveau
Finalement je me suis dit Tiens, le seul moyen
C'est d'écrire ça sur ton blog