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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 14 novembre 2021

Ils sont là

Je ne me suis jamais senti aussi vieux, aussi défoncé par la vie.

J'essayais du linge tantôt au magasin et je ne me reconnaissais pas dans le miroir, ni de corps ni de face. Je trouvais laid ce que je voyais, j'essayais de ne pas voir, de regarder seulement les vêtements sur moi. On dirait que je n'existe plus depuis si longtemps...

Je ne sais pourquoi, mais on dirait que quand je me regarde, je me vois, mais qu'en même temps, je ne me vois pas. On dirait qu'un figurant incommodant est à ma place. Je crois que j'ai vieilli d'un coup pendant mon divorce. Ça m'a cassé en deux, puis, en mille morceaux, et pour finir, en une infinité de morceaux.

J'ai perdu comme un éclat. Une flamme dans les yeux. Je me suis terni. J'ai viré, et puis j'ai chaviré. Ma capacité de rêver s'est détruite. J'ai su ce que c'était que de mourir en plongeant dans le néant head first.

Tout cela a laissé des traces dans mon corps et mon esprit. Oui, ça a laissé un gros trou...

Il m'arrive de plus en plus souvent de penser qu'il n'y a rien après la mort, que nous sommes perdus dans l'infini, que notre vie n'a pas de sens et n'en aura jamais. Que notre planète va éclater comme un gros bouton absurde au bout du nez. Que nous n'avons pas plus de privilèges, finalement, que les bactéries qui vivent à 60 km sous la terre.

Pourquoi donc la vie?

Je demande à ces forces invisibles de me répondre.

Car je sais que je suis suivi depuis un certain temps par des «anges» administrateurs ou des «esprits».

Je ne sais pas pourquoi ils sont là ni ce qu'ils me veulent, mais ils semblent me protéger.

Ils veulent parfois me dire des choses, mais je ne les comprends pas vraiment. Je vois des signes, beaucoup de signes, plein de signes, mais c'est tout. Je dois être idiot en quelque part, car tout ça m'arrive chaque fois en pleine face et me frappe. C'est comme un parlé sans paroles, et inexprimable.

On veille sur moi, je ne sais pas pourquoi. Suis-je spécial?

On dirait que ma vie est toute tracée. J'avais mentalement des images de ce que j'ai vécu dernièrement au Nouveau-Brunswick plus de 10 ans auparavant. C'est ce dont j'ai pris conscience hier soir. Je voyais cette image soudainement dans mon esprit, et puis, j'ai senti qu'elle avait déjà été vécue, qu'elle avait un indice différent, et j'ai compris. J'ai compris que cette image appartenait désormais au passé dans le script tout préparé pour moi. J'aimerais bien maintenant avoir une grande image de l'avenir, mais c'est le blackout, et un total. C'est un grand mystère. Et ça me fait peur un peu, comme si l'histoire était sur le point de se terminer.

Des chercheurs ont découvert qu'on peut forcer une décision chez un sujet en passant un champ magnétique au-dessus de sa tête, orienté vers des zones spécifiques du cerveau. Le sujet croit alors fermement que la décision qu'il prend vient de lui, alors que non. Il m'est alors venu à l'esprit l'influence que le rayonnement des planètes a sur nous, et que nous prenons peut-être beaucoup plus de décisions qu'on ne croit qui, en fait, ne viennent pas de nous, mais de forces mystérieuses. Pourquoi donc ces forces?

Nous sommes des acteurs de notre vie. Des âmes jetées dans un rôle. Emprisonnées dans un script.

Je sens que je suis dans l'infini. Je sens que je suis l'infini. Je sens que je ne suis qu'un avec l'Un. L'Un n'a pas de fin. Mais comment peut-il donc être «un» s'il n'a pas de fin? Parce que s'il avait une fin, il en aurait une par rapport à autre chose, et qu'il ne serait alors pas l'«Un»? C'est ce qui fait l'esprit se disloquer en un grand point d'interrogation visqueux.

La mort approche à grandes enjambées, cette autre entité adverse de la vie.

Il ne me dérangerait pas de mourir, puis de revenir, mais c'est le fait de penser que je ne reviendrai plus jamais qui me tue littéralement, et paradoxalement.

C'est pourtant ce qui semble le plus plausible...

C'est le «plus jamais» qui tue.

Je crois que personne n'est jamais vraiment revenu de la mort. Même Jésus lors de sa résurrection avait, semble-t-il, une apparence différente. D'après les descriptions, il fait penser à une sorte d'image holographique de lui-même. Pourquoi donc? Pourquoi n'est-il pas possible de revenir tel quel de la mort?

Je pense souvent à mon contact avec Frère André, mes mains posées sur son cercueil, mon rêve avec lui. Il me proposait un choix entre deux livres, le livre de la «classe de Dieu», et le livre de la «classe des hommes». Mais je n'ai jamais vraiment bien compris ce rêve. Je croyais à un certain moment l'avoir compris, mais non. Je ne sais pas s'il y avait vraiment quelque chose à comprendre dans ce rêve. Toujours est-il que cela fait des années, mais j'ai tout de même des drôles de choses qui se passent dans ma vie. Comme si le rêve n'avoir rien à voir comme tel, comme s'il n'était qu'une sorte d'«acte de présence», sans aucun autre sens véritable.

Je ne comprends pas ce que les forces invisibles veulent me dire. Peut-être qu'il n'y a rien à dire, mais qu'à être reconnaissant? Je suis souvent reconnaissant envers Frère André, mais de plus en plus souvent aussi directement envers la Force Infinie.

Quand je sens et éprouve que je peux partir à tout instant, j'ai l'impression d'être à un cheveu de pouvoir enfin communiquer avec ces forces. Tellement, qu'il semble même qu'elles passent alors près de me toucher. Je les sens , tout près. Comme une brise légère, un murmure doux, un bougé qui me nargue, des chiffres qui s'alignent partout.

J'aimerais pouvoir parler à mes esprits.

Je veux la Vérité.

mardi 9 novembre 2021

La Folie dans l'histoire

Je suis en train de lire «La Raison dans l'histoire» de Hegel.

Un moment donné, j'en suis venu à réaliser que ce que Hegel comprend par l'«Esprit», c'est-à-dire, la «Raison», je le comprends comme «Folie».

Ma pensée se trouve donc étrangement à être diamétralement opposée à celle de Hegel...

vendredi 5 novembre 2021

Retournez travailler, vous, les paumés!

On se plaint de ceux qui ont reçu des chèques d'urgence à cause de la COVID-19, on leur demande de retourner travailler...

Pourrait-on couper les vivres aux enfants oisifs des riches narcissiques pour qu'ils retournent travailler eux aussi comme tout le monde?

- Ah non? Eux ils ont droit à la vie facile en permanence?

Eux ils ont droit à la fête permanente pendant que nous les paumés on doit trimer dur pour eux?

«Deux poids, deux mesures.»