Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 30 juin 2010

Zeitgeist

Extrait :


Version complète du film :

Site officiel, à voir aussi : Zeitgeist Addendum.

Le Projet Vénus

Le Projet Vénus de Jacque Fresco. L'homme est fort, très fort : il a un grand projet, les idées claires, tout pour sauver le monde de la merde avec des solutions qui sont en dehors de tout ce que nous connaissons habituellement, en dehors de nos cadres mentaux, en dehors de nos solutions à court terme et non seulement inefficaces, mais catastrophiques et meurtrières à long terme pour les populations et l'environnement. Non, ce n'est pas le temps de prier, mais de penser à des solutions concrètes, intelligentes et durables. Voici des idées clés pour aller au-delà du libéralisme et du capitalisme desquels nous n'arrivons pas à sortir.

Ça fait changement de Chomsky qui ne se contente toujours que de critiquer et chialer, mais sans jamais apporter, en contrepartie, de solutions d'envergure. Plus je le lis cet intellectuel et plus je le trouve suspect : il approuve sans réserve le rapport final de la Commission 9/11, il est contre l'indépendance du Québec, etc.

Michel Chossudovsky sur le G-8

Michel Chossudovsky, un économiste canadien. Il explique dans d'autres vidéos que l'Iran est la prochaine cible des États-Unis, et que cette guerre se prépare en fait depuis 2005. Cette guerre vise l'appropriation et le contrôle des gisements de pétrole comme pour l'Irak, c'est une guerre d'impérialisme, mais puisque cela ne passe plus aujourd'hui, les dirigeants doivent diaboliser les musulmans et faire croire que l'Iran est une réelle menace. La conséquence ultime de cette guerre qui est déjà prévue selon les plans militaires américains pourrait être un embrasement du Moyen-Orient et une IIIe Guerre mondiale avec utilisation d'ogives nucléaires «tactiques» considérées comme «sécuritaires pour la population civile»! Après tout, s'il y a tant d'armes nucléaires, c'est pour s'en servir un jour! Le général MacArthur voulait attaquer la Chine et la Corée du Nord au moyen de 27 bombes nucléaires stratégiques... Truman a eu peur de l'opinion mondiale et congédia le général. Mais il aurait peut-être suffi d'un autre président pour accepter le plan de MacArthur, qui sait? Imaginons un George Bush en 1951 au lieu d'un Truman, et imaginons que la Chine et la Corée soient diabolisées comme le sont aujourd'hui les pays du Moyen-Orient, et tout cela pourrait facilement se réaliser. Ce n'est plus alors qu'une question d'opinion publique favorable, et bien manipulée par le pouvoir et les médias...

Nous sommes tous des malades mentaux...

La «bipolarité», le Ritalin administré à de plus en plus d'enfants au Québec, ça ne vous dit rien? Non, nous ne sommes pas plus malades, nous sommes seulement bien convaincus de l'être par d'efficaces campagnes de marketing des industries pharmaceutiques alliées avec les psychiatres dans un unique but, et ce n'est pas votre «bien-être» : obtenir des gros sous, tout en vous rendant encore plus malades et dépendants d'eux. Le tout est une grosse machine à billets sans conscience, à l'image de n'importe quelle corporation, sauf que l'«externalité» est ici directement dans votre corps et votre cerveau : chacun de ces psychotropes a été testé durant 6 semaines ou moins avant d'être approuvé par la FDA et mis en circulation, ce qui signifie littéralement que les véritables cobayes, ce sont nous, les gens de la population...

Extraits de Profits Macabres, vous pourrez probablement trouver tout le film sur YouTube :



Des frites et un cheeseburger vieux de 4 ans, en parfait état!



Autre test avec les frites «éternelles». Comme l'invité du vidéo dit : si ces aliments que les gens consomment ne se «dégradent» pas, ne se «décomposent» pas, il n'est pas surprenant d'assister à une épidémie d'obésité, puisque cette malbouffe ne nous sort jamais du corps!

La vengeance est le signe de la faiblesse

Depuis deux jours, je suis rempli de haine. Un mauvais sentiment. Mais ma haine a atteint un sommet après avoir vu hier après-midi ce vidéo, Profits Macabres, alors que j'étais déjà crinqué après avoir commencé à lire Le profit avant l'homme de Chomsky en même temps que la partie sur le néo-libéralisme du livre monumental de Catherine Audard Qu'est-ce que le libéralisme? et le Livre noir du Canada anglais de Normand Lester.

Bref, j'avais une conjonction de lectures démoralisantes qui suscitaient en moi de la haine, et j'ai commencé à me sentir mal. Ça n'avait plus rien à voir avec les belles lectures d'histoire de la politique et du libéralisme que je faisais depuis plusieurs semaines, des fois en faisant de longues marches, d'autres fois dans le bus, d'autres fois en restant chez moi. C'est la raison pour laquelle j'ai décroché environ à la 400e page de l'excellent livre de Audard, section du livre où l'on vient de passer le néo-libéralisme et où on entre de plain-pied dans l'aujourd'hui avec John Rawls, philosophe auquel elle accorde une grande place. J'ai décroché temporairement, mais je vais reprendre ma lecture probablement demain.

Pour l'instant, j'ai comme besoin d'un «nettoyage». Hier soir en me couchant, j'avais l'impression d'étouffer. Mais cette impression avait commencé plus tôt dans la soirée, disons, à mon retour du travail. J'ai alors ressenti le besoin de prendre de l'alcool pour me calmer, parce que je ne me sentais plus moi-même, je ne me reconnaissais plus, bref, je n'agissais plus et ne pensais plus comme la bonne et douce personne que je suis habituellement : j'étais «impur».

Être impur, pour moi, c'est laisser la haine m'habiter. Dans le Coran, il est écrit quelque part que «le pardon rend plus fort, et que la vengeance est déjà le signe de la faiblesse». Je trouve cette parole sensée et libératrice. C'est à ce moment que j'ai cessé d'être envieux. J'ai pris conscience que je m'étais oublié moi-même, que j'avais oublié ce que je suis, ce que j'ai toujours été, de même que ce que j'ai toujours voulu être.

Je ne me sens pas moi-même dans une lutte «nationale». Je trouve cela trop petit, j'étouffe là-dedans. Je suis peut-être Québécois jusqu'au bout des ongles, mais je ne me sens pas capable de détester quiconque ou de vouloir absolument imposer le français. Personnellement, je ne me sens pas menacé par la montée de l'anglais au Québec. J'ai pris deux cours de mandarin et six cours d'allemand, deux langues que j'aime beaucoup, je suis traducteur de l'anglais au français et pendant un bout de temps, j'ai aussi traduit du français à l'anglais, même si ce n'est pas ma langue maternelle. J'essaie d'apprendre un peu de latin et de grec quand j'en ai l'occasion, j'aimerais un jour apprendre un peu d'arabe, explorer le persan, peut-être le japonais, on verra, mais pour l'instant je m'en tiens à la poursuite de mon apprentissage de l'allemand et à ce qu'il ne rouille pas, car c'est cela le plus difficile : conserver une langue qu'on ne pratique pas souvent.

Pour ajouter à ce que je disais sur le fait que je ne me sens pas menacé par la montée de l'anglais au Québec : en suivant ces cours de mandarin et d'allemand, j'ai réalisé que le cerveau ne parlait aucune langue en particulier. Il m'arrive souvent d'écouter un film en anglais ou en allemand et de ne pas savoir si ce qui a été dit était en anglais, en allemand ou en français, et pourtant, j'ai très bien compris le propos. Il se passe la même chose pour mes lectures : quand je me rappelle certaines lectures, c'est assez souvent en «français», peu importe la langue originale du texte, mais je dirais plutôt que c'est une «impression» de français, c'est-à-dire que je comprends en quelque sorte avec mes «tripes», je comprends le noyau du propos, l'idée, la tonalité, le contexte, l'essentiel. C'est un peu comme se laisser emporter par la mélodie un peu triste du erhu, par sa beauté, sa profondeur, et avoir les yeux qui se remplissent d'eau (musique de Yu Hongmei). Je crois que la sensation ou la réception de cette tonalité musicale est universelle.

Je ne me sens donc pas menacé par la montée d'une autre langue, par contre, comme toute personne, je ne tolère pas le mépris dont je pourrais être l'objet de la part de ceux qui se croient les «maîtres du monde». Il n'y pas que les anglophones qui méprisent les Québécois : nous sommes assez souvent méprisés par pratiquement toutes les autres nationalités, et des fois encore davantage par ceux qui viennent habiter ici même, au Québec. Tout le monde a ses petites raisons mesquines de nous mépriser et de nous détester. Mais encore là, rien de nouveau : toutes les nationalités à travers le monde se détestent l'une l'autre, de près ou de loin. Si j'étais Japonais, je devrais détester les Chinois; si j'étais Africain, je devrais mépriser les Haïtiens; si j'étais Arabe, je devrais détester les Juifs, et si j'étais Hutu, je devrais haïr à mort les Tutsis, etc., c'est sans fin... Il n'y a aucune solution à cette haine, sauf de se terminer en bain de sang et en génocide...

C'est ce que nous faisons : nous tuons les gens, plus précisément, nous nous entretuons. Tous les systèmes de destruction massive sont pointés l'un l'autre vers les continents et les nations détestés. Je ne suis pas capable de soutenir cette laideur du monde plus longtemps, et c'est pourquoi je me tourne vers le «spirituel», et non pas la «religion». Le spirituel est universel, et si vous écoutez cette «mélodie», vous saurez que la politique juste et équitable est importante, mais qu'elle n'est encore rien sans l'apport d'une pensée englobante, universelle, respectueuse, véridique et libératrice.

Je suis tombé sur cette parole de Sri Aurobindo cité par Satprem tard hier soir, et dès la fin de ma lecture, je me suis rappelé à moi-même : «D'une façon répétée, Sri Aurobindo dit : "Sois simple". Et je sais ce qu'il veut dire : ne pas laisser entrer cette pensée qui réglemente, organise, ordonne, juge - il ne veut pas de cela. Ce qu'il appelle simple, c'est une spontanéité joyeuse : dans l'action, dans l'expression, dans le mouvement, dans la vie.» Le mental des cellules, Satprem, p.28

mardi 29 juin 2010

Assumer l'animalité

15/07/06
Nous devons assumer l'animalité de notre sexualité. Nous sommes des animaux sexuels avant d'être des animaux rationnels. Le sexe est beaucoup plus ancien que la raison.

20/7/6
Le BDSM m'intéresse fortement, ainsi que les théories qui essaient de l'expliquer. Je trouve que c'est un reflet des rapports de pouvoir de la société, et beaucoup sont dans cette situation de maître et d'esclave sans le savoir. Il y a plusieurs liens à faire entre ce monde «bizarre» et le monde «normal». La scatophilie est aussi un sujet intéressant, quoique repoussant; à ce sujet, l'entrevue avec la reine du scat, Veronica Moser (lien enlevé).

21/7/6
Faire ce qu'on aime : y a-t-il quelque chose qui soit autant difficile que facile à faire?

Le guerrier, par définition, ne se bat pas contre lui-même.

22/7/6
Je déteste profondément ceux qui analysent tout par la symbolique, tels les psychanalystes, les psychologues et parfois même les philosophes, et nous en avons un exemple pathétique avec Jean Baudrillard et son explication de l'attaque des Twin Towers dans son livre «Power Inferno». On ne peut avoir plus bon marché comme explication, une solution de salon pour les simples qui ne tient jamais compte des véritables menaces politiques. Jean Baudrillard, comme enfermé dans sa tour justement, croyait dur comme fer à une véritable attaque sans même se pencher sur les explications alternatives. C'est une preuve éclatante de la superficialité et de la naïveté que l'on retrouve assez souvent chez les philosophes, qui ont une tendance congénitale à se déconnecter de la réalité et à s'enfermer dans le «royaume des Idées», bien à l'abri des incertitudes et des causes qui leur échappent.

La fierté de l'homme, c'est la peur de la mort.

Avoir de l'esprit en torture.

28/7/6
Je doute que l'hétérosexualité soit génétique, tout comme l'homosexualité, et qu'elles soient ainsi des tendances déterminées une fois pour toutes. Qu'est-ce que vous faites de ceux qui aiment les travestis? Ceux qui ne sont ni complètement hommes ni complètement femmes et qui choisissent de rester ainsi, entre deux sexes? Est-ce «génétique» ça aussi? Qu'est-ce que vous faites de ceux qui n'ont aucune prédominance claire, qui couchent indistinctement avec autant d'hommes que de femmes? Est-ce que ce «flou» sexuel est aussi inscrit dans leurs gènes?

L'espèce procrée de plus en plus tard. Conséquence : les gènes s'affaiblissent. Cela entraîne, comme réaction de l'espèce, l'hypersexualisation des enfants, ainsi que la valorisation à outrance de la jeunesse, entraînant à son tour une augmentation fulgurante des chirurgies plastiques.

Le véritable maître n'est soumis à rien, ni au sexe, ni même à son propre corps. Il atteint le Soi, sans identité aucune. Les dominants sexuels qui se font appeler «maîtres» ne le sont pas justement pour cette raison : ils sont soumis au sexe, au désir, au corps. Ils sont loin d'être maîtres de quoi que ce soit, et encore moins d'eux-mêmes.

Les religions sont toutes mauvaises : elles sont un indicateur que les choses ne vont pas bien.

Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, mais la joie appartient à ceux qui se lèvent tard.

Sans les parfums, la vie serait une erreur.

L'intensité en tout et partout. C'est la seule voie possible pour moi, la seule bonne, la seule qui me rende à moi-même.

lundi 28 juin 2010

Un monde gangrené par l'économisme

Rainette me demande de parler de «moi» et de ma «vie quotidienne», eh bien, je ne sais pas quoi dire. Je lis, je m'intéresse de plus en plus à la politique, j'en ai même une grande soif d'ailleurs. C'est surprenant, car j'ai toujours méprisé ce sujet. Je m'intéresse aussi beaucoup à l'économie, sujet complémentaire et inséparable, sinon central. Ce qui m'étonne le plus c'est de toujours apprendre et lire que c'est une science parfois obscure et qu'on ne comprend pas très bien les mécanismes qui causent par exemple l'inflation, etc. Ça me semble être une science dans laquelle les points de vue les plus forts l'emportent à la fin. Plus d'État, moins d'État; plus de régulation, moins de régulation; laissez faire, dirigisme : c'est toujours la même histoire : comment les riches réussiront-ils à se mettre le plus d'argent possible dans les poches?

C'est triste, mais même encore après tout ce que j'ai lu, je ne vois aucune issue à cela, pire, je ne vois même pas la possibilité de l'ombre d'une issue. Pour commencer, nous ne pouvons pas tous être «riches» : s'il y a des «gagnants», il doit y avoir des «perdants» : cela est une donnée absolue. En effet, si les travailleurs sont riches, pourquoi iraient-ils donc travailler? Pour aider ou participer à la communauté? -ils seraient tous en train de profiter de leur argent au soleil à l'étranger les deux pieds dans le sable... Ils n'en auraient proprement rien à foutre de la «communauté». Et si l'entreprise n'a plus de travailleurs, elle ne peut plus produire de richesses, de biens, et elle s'effondre, ainsi que le ou les riches qui sont à sa tête. À la fin, si tous les travailleurs sont riches, il n'y a plus d'entreprises, plus de création de richesses, pour la simple raison que personne n'y est obligé. Il faut donc qu'il y ait des «classes» pour que la machine continue de fonctionner, autrement, tout s'effondre.

Le seul moyen d'enrichir les riches indéfiniment, et pour cela, de faire travailler les gens indéfiniment, c'est de les réduire à l'«esclavage» et de créer toujours plus de «distance», de les empêcher par tous les moyens de s'enrichir véritablement (non, un fonds de pension n'est pas de la «richesse»), ou de s'enrichir tout court, ne serait-ce que pour avoir de quoi subsister une journée de plus sans travailler, et c'est ce à quoi nous assistons dans le tiers-monde, ou plutôt, ce à quoi nous n'«assistons» pas. Il doit y avoir un mur très solide et impossible à franchir entre les riches et les pauvres, ou les ultrariches et la classe moyenne-supérieure, et ce mur passe par le pouvoir brut de l'argent et des armes ou des positions clés qu'elle sert à acheter, le mensonge et la politique qui sert à asservir des États entiers.

Même si on remplaçait les travailleurs par des robots androïdes ultra-spécialisés possédant des capacités d'apprentissage équivalentes aux humains ou même encore plus performantes, ces robots «libérateurs» de toutes les tâches disons «de base» appartiendraient à des intérêts privés. Dans cette perspective, il ne faut pas oublier que le «robot» le plus perfectionné qui soit pour les exploiteurs du système capitaliste est toujours et encore l'être humain...

Cette intrication de la politique et de l'économie est vraiment un casse-tête de niveau supérieur. Et si ce problème n'est toujours pas résolu, c'est, selon moi, parce que les classes possédantes ont toujours tout fait pour ne pas qu'il le soit. Effectivement : comment les possédants pourraient-ils se distinguer des autres si tous demain se promenaient en Ferrari et habitaient dans des châteaux garnis de serviteurs? Se croire intrinsèquement «supérieurs» aux autres alors, n'aurait plus aucun sens... Ces gens perdraient automatiquement leur pouvoir ou leur influence, car, au bout du compte, ce n'est toujours un pouvoir que nous leur «accordons» que parce qu'ils ont «plus»... Nous oublions toujours que ce «plus» est le produit de l'exploitation de l'humain par l'humain, parce que nous espérons cette richesse pour nous-mêmes, parce que nous ne pensons qu'à nous-mêmes au fond, comme ces exploitants, parce que nous sommes amoralisés, dépolitisés, des consommateurs apathiques et démoralisés devant ces forces totalitaires. Nous vivons dans un monde gangrené par l'économisme.

dimanche 27 juin 2010

Sur le plaisir et le bien

J'en ai un peu marre de ces discussions sur l'hédonisme comme plan de société, ou même, comme programme politique de clounes jouisseurs utilitaristes. La vie, ce n'est pas toujours de la tarte. Et de toute façon, je ne vois pas la pertinence d'identifier le «Bien» au «plaisir», vraiment. Je ne vois rien de profond ni de bien original là-dedans. «Viser le plus grand bonheur pour le plus grand nombre», «Faire du bien aux autres, se faire du bien à soi» : quel programme! Venez, qu'on se masturbe tous ensemble! L'orgasme rend intelligent! Se jouer après le pipi rend génial!

Au pire, on nous sert que des phrases creuses, de la sophistique fastfoodienne rassurante, du flattage dans le bon sens du poil, de la complaisance envers nos instincts les plus bas, les plus courts, les plus enclins aux détours. On oublie trop souvent qu'il faut souffrir et bûcher pour obtenir les plus grands résultats. On veut tout avoir tout de suite et sans effort : ça correspond bien au trait dominant de l'époque. On finit par conséquent par ne rien avoir, ou avoir beaucoup moins que ce qu'on espérait, ou procéder de façon malhonnête en manipulant les autres et en se mentant à soi-même.

La lâcheté typique : l'incapacité à l'effort, au sacrifice de soi, à la négation de soi, bref, à la haine de soi, seule garantie du réel «progrès», mais qui est maintenant devenue résultat final du progrès et négation de l'autre au nom de notre «bulle». On parle tant du «narcissisme» de l'époque, eh bien, le voilà notre Narcisse, notre bel amour de nous-mêmes über alles. On se répand, on s'étale sur les autres, on explose d'amour de soi, d'inconscience de soi obèse et métastatique : l'époque est due pour crever dans sa chaude et sale merde «enveloppante», embaumante, car vous puez tous, tout pue, tout est idiot, jusqu'aux pierres...

Mangez, mangez! Mangez tout! Ne vous gênez pas pour jouir bande de gros sarfes! Mettez vos gros culs partout, demandez des rampes si ça ne suffit pas, des pôles pour vous torcher le cul et mettre vos souliers, des crics, des grues pour qu'on vous déplace, ce n'est que de l'«amour» après tout, pas du «gras», pas un «manque de volonté», pas une «panne de l'imagination», pas de l'«apathie».

«Jouir» : voilà la voie de la vérité ultime! Tout ce que vous faites, c'est pour le plaisir bien sûr, et la jouissance et le bonheur, qui ne peuvent jamais être un «mal», qui ne peuvent jamais être au détriment de quelqu'un d'autre, de quelque chose d'autre. Vous n'existez toujours que pour cela, c'est la règle d'or, c'est même inscrit dans vos gènes de bétail pourri utilitariste. Même la personne qui se suicide le fait au fond par «pur plaisir», pour la satisfaction de quitter une vie sans IPhone, etc. En effet, comment pourrait-on vivre sans un IPhone câlisse?

Liberté négative et liberté positive

La liberté négative est facile à déterminer : c'est être libre de, d'une contrainte quelconque, etc. La liberté positive par contre, être libre pour, est plus difficile à établir. Il est aussi dangereux de vouloir lui donner une forme définitive, car elle est à la base de tous les totalitarismes, monistes par définition.

Il est intéressant de voir qu'en politique, lorsqu'il est question de justifier en profondeur, d'aller aux fondements des idées qui ont une application pratique dans la réalité, il nous faut recourir à la philosophie, à la métaphysique et en dernier ressort, possiblement, à la religion. Le libéralisme cependant, essaie de se libérer des justifications de cette dernière et utilisera plutôt les thèses scientifiques de Newton pour établir les fondements de ses idées politiques, je pense ici pour commencer, à Hobbes. En ce qui concerne la mécanique quantique, je doute fort qu'elle puisse aujourd'hui avoir une application politique, et l'on voit bien que ce genre de procédure est circonscrit à une époque où le niveau de la science est encore relativement simple et accessible.

J'écrivais ce billet ce matin surtout pour me rappeler de lire dorénavant Heidegger dans une perspective politique, cad une perspective d'application pratique possible de ses idées «abstraites». Je pense en particulier à «De l'essence de la liberté humaine», que j'ai déjà lu, mais dans une perspective uniquement philosophique, cad en restant au niveau des idées seulement et en ne pensant jamais aux conséquences de ses idées ou fondements politiques possibles dans la société, dans la réalité. Lorsqu'on entreprend la tâche de faire des recherches poussées, difficiles et abstraites pour définir la liberté, l'on n'est jamais loin de la politique. Si l'on creuse dans les fondations, c'est pour obtenir un résultat quelconque quelque part. À coup sûr, ce sont potentiellement des recherches explosives, mais pour quand? -personne ne peut le dire. Comme disait Heidegger, un poème peut faire son bout de chemin pendant deux ou trois cents ans en passant presque inaperçu, et ensuite libérer son effet sur la pensée, une époque tout entière.

samedi 26 juin 2010

Un sac de linge sale se change en or

Je n'écris plus tellement de ces temps-ci. Pourquoi? -Pour la simple raison que je n'en ai rien à foutre. Comme j'ai déjà dit, je fais ce que je veux quand je veux, en ce qui concerne le blogue, pour le reste, je fais comme les autres, cad que je travaille câlisse. Je ne m'en plains pas d'ailleurs, au contraire, j'adore ce que je fais.

Ma vie est rendue à un autre tournant, et je m'éloigne toujours plus de ce qu'on pourrait appeler les «bas-fonds». En fait, il ne reste pratiquement plus rien de ça en moi, j'y suis devenu complètement étranger, pour mon plus grand bonheur. Mon seul problème, c'est que les dealers ne me reconnaissent plus et que plus personne dans le milieu ne me fait confiance : signe ultime de réussite. Mais en même temps : j'ai pas de dope câlisse. J'aime bien boire de la bière, mais ça fait deux ans que je suis saturé. De toute façon, je préférerais oublier tout ça, je suis mieux sans drogue. Et ma vie actuelle : je tiens à ne pas la gâcher, d'aucune façon. C'est peut-être pas encore le Pérou, mais je suis bien, je fais ma petite affaire comme le gars de Trainspotting à la fin : je mange mon McDo, je m'adapte et je fais comme tout le monde. Je suis un survivant de l'hécatombe.

Un certain nombre de ceux avec qui j'étais et qui étaient «actifs» à l'époque, cad qu'ils volaient, vendaient ou se prostituaient, ou les trois ensemble, sont maintenant aujourd'hui «passifs», «vidés», cad itinérants et quéteux. Justement, j'en croisais une hier que j'ai reconnue avant de rentrer à l'épicerie : elle gravitait autour de certaines personnes dans le milieu, elle était en amour semble-t-il avec une autre femme, elle était jeune et pas laide, aujourd'hui, tassez-vous de d'là, j'oserais pas la toucher avec trois paires de gants : c'est une véritable itinérante qui ne se lave pas. Des fois je me dis que si je n'avais pas cette curiosité intellectuelle qui me tenaille si fort, je n'aurais aucune raison de ne pas être comme eux. En effet, la dope peut-être le bonheur suprême quand on a la tête vide et qu'on ne connaît rien d'autre. Mais moi, je me laissais aller à mourir à petit feu, je courais après la mort parce que j'étais dépressif, c'est pas pareil, mais c'est peut-être aussi le cas de ces gens, qui sait? Qui sait où j'aurais abouti sans une certaine chance dans ma malchance? Sans l'espoir de m'en sortir? Sans une certaine force de caractère qui m'a fait dire : «Bon, là, je suis tanné de mourir calvaire!»

Quand j'ai graduellement émergé, les choses ont commencé à changer radicalement : tout d'un coup, j'avais de la volonté. Les choses étaient claires : je voulais vivre, je voulais progresser, j'avais soif de réussite. Ce fut un des plus beaux moments de ma vie : mon premier appartement steady, mon premier chez-moi depuis des années, ma première vraie blonde. C'est comme ça que ça a commencé, après qu'il ne me fut resté qu'un sac de linge sale à traîner de chambre d'hôtel minable en chambre d'hôtel minable. Mon pari que je m'étais lancé à 19 ans avec Pat, mon ami de l'adolescence, de faire deux vies : une de débauche complète et de folie suicidaire, et une d'étude et de sérieux, se réalisait. Aujourd'hui Pat, il arrive que je lui serre la main quand je le croise, mais non sans une légère hésitation : il est itinérant et il m'a avoué avoir le sida. Il a vraiment descendu trop bas dans son trip de drogue : il est devenu fou, on l'a enfermé, et ensuite quoi d'autre, il s'est piqué avec des seringues souillées qu'il trouvait dans les ruelles, il faisait ce qu'ils appellent des «washer», cad qu'ils rincent les seringues trouvées pour en retirer ce qui reste, incluant le sida câlisse. Je trouvais pas ça très brillant, bon, peu importe, moi de mon côté j'avais la dope qui coulait à flot «gratuitement», en fait, pas tout à fait, puisqu'elle me coûtait précisément peut-être les meilleures années de ma vie. Je sortais avec une pute qui faisait partie d'un groupe de putes qui faisait une tonne d'argent, la dope rentrait continuellement, chaque fille séparait toujours avec toutes les autres, on était comme une communauté et il était inacceptable pour notre milieu qu'une personne consomme sans partager, ce qui m'a toujours surpris d'ailleurs, surtout pour des drogues qui coûtent si cher et qui rendent normalement si égoïstes. J'avais l'impression de revivre les hippies sans le patchouli ou un épisode de la vie de Burroughs et la Beat Generation.

Non, je ne fais pas un plaidoyer contre la drogue, loin de là, mais je dis juste qu'il y a autre chose et que ça fait partie d'un tout. Le plus dur avec les drogues dures justement, est d'arriver à avoir quand même un équilibre dans sa vie et de ne pas abuser. Mais ça, c'est comme mettre une Formule 1 entre les mains d'un fou de la vitesse et lui demander de ne pas excéder 50 km/h : au prochain tournant, il sera dans le mur.

Bon. Je vais aller continuer à boire mon café en écoutant les nouvelles. Bonne journée.

jeudi 24 juin 2010

Les mots, le relativisme et la crimepensée, ainsi que le Boulegate à RDI

Je pensais à ça tantôt alors que je mangeais et que j'étais forcé de baisser le son du téléviseur à cause du son plus élevé des publicités : quelle différence entre ça, les pubs, le marketing, et la propagande stalinienne?

Au lieu d'avoir une propagande d'État, dans le libéralisme nous avons une propagande des intérêts individuels, et l'ironie est que nous ne pouvons pas plus l'éviter et que nous en sommes même fortement imprégnés. Nous sommes fortement imprégnés de cette publicité partout omniprésente, envahissante, qui nous fournit des slogans, des visions du monde et des réponses pour tout.

C'était simple non? Substituer le mot «marketing» à «propagande», c'est tout.

Même chose pour les images : un sein vu dans Hustler est un sein «pornographique». Le même sein vu dans Photo est de l'«art». Et pour finir, ce même sein vu dans un magazine médical est un sein «médical» et accessible à tous, c'est-à-dire qu'il peut même être vu en famille et par les enfants sans être «dommageable» ou même «traumatisant» pour ces derniers. Est-ce que c'est de l'hypocrisie ou de la schizophrénie? Sommes-nous parvenus à une sorte de crimepensée comme dans le roman 1984 de Orwell?

-En parlant de boules, c'est une drôle de coïncidence puisque j'étais en train de manger ma toast au saumon fumé tout en écoutant Simon Durivage à RDI parler du match entre l'Italie et la Slovaquie et à un moment donné il est passé à un journaliste dans la Petite Italie à Montréal qui interrogeait un partisan et une fille s'est mise entre les deux à l'arrière et à flashé ses boules direct dans la caméra! Ils étaient énormes, les deux avaient des perçages et c'était live! Simon Durivage a conservé son sérieux mortel et RDI n'a rien pu y faire : des générations d'enfants seront ainsi traumatisées par le sérieux mortel de Simon Durivage à la vue de ces seins percés que nous ne saurions voir.

mercredi 23 juin 2010

Le test de la soupe

La Dictatrice faisait une soupe aux tortellinis hier soir. C'était prévu déjà depuis une semaine et puisque j'adore les pâtes, je la savourais d'avance.

Alors, j'arrive à mon chez-moi après le travail hier soir et je m'assois pour déguster cette fameuse soupe, mais elle me prévient d'avance qu'elle a manqué son coup : la soupe goûte rien. Je goûte la soupe, et effectivement, ça goûte l'eau pas mal : je cherche le problème... Elle avait ajouté du piment fort en pensant que ça goûterait plus quelque chose, mais non, ça goûtait juste l'eau avec du piment fort. Je lui dis qu'il ne faut pas toujours suivre les recettes telles quelles, que ça a l'air souvent ben bon en photo, mais que souvent aussi c'est pas mangeable, etc., et surtout, sourtout, qu'il faut se méfier des recettes qui ne contiennent pas beaucoup d'éléments, sauf si c'est un steak par exemple.

J'ai eu droit à une méchante crise à cause de mes «conseils», parce que la Dictatrice n'aime pas se faire dire quoi faire, elle porte bien son nom... Je n'aime vraiment pas ce trait de caractère, mais bon, je fais avec depuis des années. Bref, comme j'ai toujours le grand talent de mettre de l'huile sur le feu, ça a fini en crise monumentale, en claquage de portes et en pleurs : elle était bien prêt encore une fois de faire sa valise parce qu'elle me déteste tellement trop dans ce temps-là.

Son attitude devant cette soupe ratée : «Je vais la jeter». Mon attitude : «Ben non! On va essayer de s'arranger pour qu'elle soit bonne.» Sa morale : «Je fais plein d'argent, je me fous de la jeter.» Ma morale : «On ne jette pas la nourriture comme ça, on va la manger peu importe qu'elle soit bonne ou non câlisse!» On a eu toute une interaction sur les «principes» qui se rendit presque, dans mon cas, jusqu'à des fondements philosophiques fondamentaux. Elle me déteste vraiment quand je pars là-dessus...

Elle me trouve tenace, lourd, et elle m'en veut de ne pas changer de sujet immédiatement parce que je focus totalement là-dessus, l'entièreté de mes propos irradie à partir de cette maudite soupe qui devient le but de ma vie, mon Everest à gravir. Je ne lâche pas, jamais, je m'acharne vraiment, je suis comme ça, c'est le jeu d'échecs qui m'a appris ça je crois, et la pauvreté. Mais de toute façon, j'avais déjà une prédisposition à ça quand j'étais flo, de chercher les «fondements», les raisons de toutes choses, la «vérité vraie» : j'étais déjà très lourd auprès de mon père qui ne s'intéressait qu'aux femmes et aux chars : c'est d'ailleurs pourquoi on se déteste toujours aussi cordialement. Lui la «surface», moi la «profondeur»... Deux contraires irréconciliables.

Bref, je réfléchis à comment je pourrais sauver cette soupe alors qu'elle fait la baboune dans la chambre. C'était une soupe genre aux tomates avec tortellinis au fromage qui goûtent rien : elle n'a pas pris à la viande, ce qui aurait été bien meilleur, à cause que c'est une recette «diète», et aussi, parce qu'elle n'aime pas tellement la viande.

J'ai ajouté pour commencer deux tomates fraîches tranchées. Ensuite, des tomates en conserves coupées en dés, du jus de tomate, un peu de pâte de tomate. J'ai coupé des oignons verts, un piment rouge, un piment vert, du céleri. J'ai ajouté pas mal de basilic, des herbes de Provence, c'est à peu près tout ce qu'on avait en termes d'épices, on était mal pris, avec deux cuillères à soupe de sucre pour atténuer l'acidité... Pour finir, j'ai fait recuire le tout pour presque une heure en ajoutant de l'eau des fois. Avec tout ce que j'ai ajouté, on avait disons deux fois la quantité de départ.

J'ai goûté à la soupe après ça, elle était bonne, mais trop chaude encore pour tout goûter.

J'en ai remangé aujourd'hui en la faisant réchauffer, et puisqu’elle avait épaissi dans le fridge, j'ai ajouté une demi-tasse d'eau dans mon bol : la soupe était tellement goûteuse qu'elle conservait quand même toute sa saveur.

Résultat : j'ai réussi à faire une esti de bonne soupe minestrone, et par le fait même, à me réconcilier ma blonde comme d'habitude, comme à chaque fois qu'elle scrape une recette. :D

Ma blonde m'habille

Quand je vais au dépanneur chercher de la bière ou autre chose, il m'arrive des fois d'y aller avec de beaux bas blancs dans mes sandales. Je le fais parce que j'éprouve un malin plaisir à le faire : je sais qu'en faisant cela, je ne peux pas faire plus honte à ma blonde, une véritable bête de mode, et ça me fait rire intérieurement. Mais ce n'est pas tout : vous savez à quel point j'aime cette société d'étrons ambulants individualistes : j'aime aussi faire honte au monde en général, les écoeurer par mon manque de goût et de classe : c'est tout ce qu'ils méritent câlisse.

De toute façon, j'aime bien faire honte, mais en même temps je m'en fous, parce que moi je suis vraiment confortable avec des bas dans mes sandales et ça m'évite d'avoir à me laver les pieds en rentrant ou d'avoir à remettre mes chaussettes, c'est pure paresse. Historiquement, je me fous un peu de comment je m'habille pour plusieurs autres raisons : la plupart du temps, je n'ai jamais eu d'argent pour me payer des clothes, sauf quand je vendais de la pourdre, et, plus important encore, je suis occupé à faire autre chose qu'à magasiner pour ça. En plus, à chaque fois que j'aime un morceau de linge, les autres n'aiment pas, ou c'est mal agencé et j'ai l'air quétaine. Si j'étais riche, je serais moi aussi une bête de mode, mais pour l'instant mon argent doit aller dans les livres, quand j'en ai.

Ça ne me dérange pas d'user mon linge jusqu'à la corde, ça ne me dérange pas non plus de patcher des trous ou de coudre, mais ma blonde a ça en horreur et me propose à chaque fois que je m'y mets des nouveaux jeans qu'elle va aller me chercher elle-même dans des boutiques branchées en me faisant accroire qu'elle paie tout, après tout, elle fait bien cinq fois mon salaire, mais elle s'arrange toujours quand même pour me refiler la facture échelonnée en prétextant d'autres dépenses. Ainsi, je n'ai pas le choix d'être habillé à sa façon, sinon je vais me faire mépriser et on ne pourra plus sortir ensemble nulle part. D'ailleurs, il arrive qu'elle me dise qu'elle ne me connaît pas lorsqu'on marche ensemble sur la rue alors qu'elle constate amèrement que je n'ai pas fait un trop grand effort vestimentaire avant de venir la rejoindre pour une sortie.

J'adore lui faire honte en public, et, oui, je n'ai pas d'allure.

Faut dire que j'avais le même problème avec ma première blonde : c'est elle qui m'habillait au complet, comme son Ken : elle était danseuse à Toronto, l'argent lui sortait par les oreilles. Je ne détestais pas ça.

Pour compenser le tout et me faire pardonner d'être un primate, j'ai des talents cachés en cuisine, mais je tache souvent mes vêtements.

mardi 22 juin 2010

Vivre dans un monde infernal

Pratiquement chaque matin, c'est la même histoire : je lis des articles ou j'essaie d'écrire, et le voisin d'à côté part son esti de tondeuse électrique qui fait un bruit d'enfer : je deviens fou. Je ferme ma porte pour avoir la paix, car il n'en arrête plus de tondre, et tondre, et tondre... Pourtant, la raison de l'invention au départ ne consistait-elle pas à permettre de sauver du temps? Est-ce vraiment ça le «progrès»?

Après le passage de sa tondeuse pour le terrain, il sort son coupe-bordures qui fait encore plus de bruit! Et il tond, et tond, et tond, et ça n'en finit plus! Toute cette artillerie surpuissante pour de pauvres petites pousses de gazon me fait penser à quelqu'un qui utiliserait un bazooka pour tuer une mouche. Pour cette raison, pour leur attitude que je juge stupide, je hais mon voisin, que dis-je, mes voisins, parce que quand celui-ci a terminé, un autre commence et j'en ai ainsi chaque matinée pour au moins trois heures à me faire sabler les oreilles.

C'est ça notre société : des gens qui n'ont aucune conscience de leur entourage, mais que de leur petit moi et de leur petit terrain. Ils polluent l'environnement à tour de rôle de bruits, de gaz, d'images, de circulaires, de bidules inutiles, d'alarmes d'auto la nuit qui réveille toute la rue pour un crisse de char que j'irais défoncer à coups de masse, etc., et ne se rendent jamais compte de l'agressivité qu'ils engendrent chez ceux qu'ils dérangent, c'est-à-dire ceux qui sont plus conscients et qui ne font pas comme eux.

Sous prétexte de vouloir aller plus vite et de dépenser moins d'énergie, ils polluent tout pour ce qui ne pourrait être que quelques inoffensifs coups de cisaille ou le passage d'une tondeuse manuelle qui ne font aucun bruit, ne polluent rien et ne gaspillent aucune énergie. C'est vraiment idiot, et c'est tellement bête et agressant que ça donne envie de tuer. Après mon voisin de gauche qui me cassait les oreilles tantôt, ce fut mon proprio, et maintenant que celui-ci a terminé, c'est un des voisins d'en arrière : c'est infernal! Et pratiquement toute la journée ça va être comme ça, parce que d'autres voisins de voisins vont s'y mettre. Et si je marche dehors, c'est ça que j'entends partout, mais à force d'y être exposé, je n'en ai tout simplement plus conscience à un moment donné, ou je mets des écouteurs et j'écoute de la musique : c'est ça la conséquence. C'est que grâce à cette pollution sonore qui s'amplifie toujours plus et agresse et cause du stress, on s'enferme toujours plus, chacun de nous, dans notre petit monde et on coupe les liens, on vient tous à se détester toujours plus, mais secrètement, des fois moins par contre, et ça explose...

C'est une des raisons je crois de ma volonté que tout finisse par péter, parce que c'est devenu incontrôlable cette inconscience généralisée, ce manque de respect des oreilles des autres, mais ce n'est pas seulement ça, parce que c'est comme un «système» qui s'applique à tout : c'est un manque de respect pour tout, de façon générale, et c'est que j'appelle proprement, vivre dans un monde infernal.

dimanche 20 juin 2010

Le Château de Kafka

Voici le début du roman :

«Es war spät abend als K. ankam. Das Dorf lag in tiefem Schnee. Vom Schloßberg war nichts zu sehn, Nebel und Finsternis umgaben ihn, auch nicht der schwächste Lichtschein deutete das große Schloß an.»

Ma traduction sommaire :

«K. arriva tard le soir. Le village était enseveli sous la neige. La colline du château était enveloppée par la brume et la noirceur, empêchant ainsi de l'apercevoir; de même, pas la moindre lueur ne venait trahir la présence du grand château.»

Je pensais à ce premier moment du livre, à l'arrivée de K. dans un village sombre, froid et enneigé, par contraste avec la température assez chaude et humide de mon appartement et dont je n'arrive pas à me débarrasser, même avec l'air conditionné qui fonctionne à plein régime...

Les oeuvres complètes de Kafka en ligne : The Kafka Project.

Déclaration unilatérale d'indépendance du Québec

C'est le tract qu'on donnait à la marche pour l'indépendance sur la rue Mont-Royal. J'ai aperçu brièvement Gilles Duceppe et Amir Khadir. Je ne sais pas si le Gouvernement Provisoire du Québec (GPQ) est un nouveau parti, mais il appelle à l'union de tous les partis indépendantistes. Je suis pour l'indépendance de façon encore passive, mais éventuellement, je deviendrai plus actif pour la cause au fur et à mesure que mes études en politique progresseront.

Phase de dépendance à la viande fumée

Je suis en phase de haute dépendance depuis deux semaines aux viandes fumées, mais je pense surtout ici au saumon fumé Fée des Grèves que je mets sur une tranche de pain 9 grains St-Méthode toastée avec du beurre et du fromage à la crème Liberté avec une tonne de poivre noir concassé que je broie avec plaisir et jouissance extrême tout en mangeant 5 ou 6 piments peperoncini marinés Unico.

Merci à toutes ces merveilleuses compagnies. Grâce à vous, j'ai un orgasme alimentaire, ainsi qu'une nouvelle dépendance. :D

La logique inductive de John Stuart Mill

Moi qui étais déçu d'avoir laissé tombé ce livre, la Logique de Mill. Il m'avait passé entre les mains en usagé, c'était un gros bouquin, assez cher quand même. Mais pour me consoler, je viens de découvrir que ce livre difficile à trouver est numérisé et consultable en français gratuitement sur Gallica, comme d'ailleurs un paquet d'autres auteurs anglophones dont les droits de traduction (50 ans) en français sont épuisés. :D

Qui perd gagne

Les anémones de mer sont pour l'instant la seule espèce sur la Terre à être «immortelle» : elles renouvellent leurs cellules par le processus de la transdifférentiation : les cellules se changent en un autre type de cellules, et dans le même temps, l'anémone perd de la matière pour rétrécir et redevenir polype, par la suite, elle recommence son processus de croissance normal, et ainsi de suite.

Sur cet exemple, nous pourrions arriver à 40 ans mettons, et décider de régresser jusqu'à l'âge de 20 ans pour se reconstruire un corps neuf, pour ensuite poursuivre le processus de vieillissement à nouveau, etc. Nous ne serions pas immortels pour autant : les accidents et les maladies sont toujours là.

Le processus de renouvellement du corps n'est pas unique à cette espèce : lorsque les salamandres perdent un membre, le corps le reconstruit à neuf. De même, les yeux endommagés des poulets se régénèrent automatiquement.

Il y a longtemps, j'avais entendu parler d'un vieillard en Chine qui venait d'un village isolé, la nouvelle était passée dans les journaux : ses dents avaient complètement repoussé, et apparemment, sur un très court laps de temps, peut-être une semaine.

Ainsi, les processus de régénération du corps humain ne doivent pas être si étrangers ou si difficiles que ça à réaliser : ils sont à portée de la main et ils sont possibles, mais l'homme devra subir des mutations génétiques.

En tout cas, je préfèrerais «subir» des mutations génétiques que de subir la vieillesse, la maladie et la mort...

samedi 19 juin 2010

Fuck everything

Je regarde le nombre de fichiers analysés de mon antivirus augmenter, longues secondes de fascination. Je mets les deux fenêtres côte à côte, je regarde, béat. Ça monte.

Je continue à boire ma bière. Je vais essayer de lire pendant que je laisse l'ordi ouvert comme ça à travailler tout seul, espérant que soudainement, venu de nulle part, j'aurai un éclair de génie et que je me mettrai à écrire frénétiquement mes «oeuvres complètes». I use to stand for something; Now i'm on my hands and knees; capital G... Bla bla bla, rien à foutre. Je veux Rammstein, mais, peu pas : trouve pas le câlisse de fil pour mettre les tounes. Écoeuré de ne jamais avoir ce que je veux quand c'est le temps... Je perds mes mots, mes phrases, mon cerveau. Fuck everything... On va juste boire esti pis toute va se placer tout seul dans mon coeur, dans mon cul, dans ma tête. La rédemption est une salope : ça va ben finir par être mon tour.

Chaleur de la folie

J'ai passé une partie de mon sommeil à faire des rêves érotiques, surtout ce matin. C'était torride, mais pas sexuellement, c'était plutôt émotionnel, l'union des corps, la fusion, la proximité absolue. Je revenais en mémoire aux moments intensément érotiques que j'ai vécus adolescent. Je jurais à la femme que je caressais que je l'aimerais pour la vie, que c'était pour la vie, quoi qu'il arrive, mais quand on est jeune et que c'est notre premier amour, c'est toujours ainsi : tout est en termes d'absolu, d'éternel et d'intensité. Il n'y a pas de distance encore entre le corps émotionnel et le corps rationnel, tout ne fait qu'un. Ce n'est que plus tard, avec la souffrance et le déchirement de la chair que la méfiance et le refus viendront, et encore, je me surprends souvent à me dire : «Allons-y no strings atttached...». Il n'y a aucune place pour l'oubli. En chacune, inconsciemment, je cherche celle que j'ai perdue. Une impossible retrouvaille, et insensée. J'aimerais pouvoir tout effacer, et en même temps non. Son amour m'a mis au monde.

Je suis irrémédiablement fou...

vendredi 18 juin 2010

Les abus de la politisation

À l'expression : «Tout est politique», qui semble être à la mode, je réplique : «Non : tout est politisé, comme tout est économisé, etc.» Il y a clairement un abus de la politisation comme de l'économisation de tous les rapports ou problèmes : tout ne se réduit pas à la politique, comme tout ne se réduit pas non plus à des rapports ou à des facteurs économiques. Arrêtons donc de moutonner comme des moutons.

Les arguments faciles

Ceux qui sont en faveur de l'interdiction de la burqa ou du voile utilisent souvent des arguments faciles style «gros bon sens» comme celui-ci, l'argument de réciprocité, et qu'on retrouve un peu partout agrémenté à toutes les sauces : «Si une femme d'ici allait dans leur pays, elle serait forcée de porter le voile.» Effectivement, et c'est ce que nous trouvons injuste, puisqu’ici nous laissons ces gens libres de se vêtir à leur guise. La suite de l'argument : «Alors, pourquoi n'interdirions-nous pas le port du voile ici?», et c'est là justement où le bât blesse. En effet, pourquoi devrions-nous aligner notre ligne de conduite sur la leur? Notre ligne de conduite ne devrait-elle pas plutôt suivre ce que nous croyons être le Bien? Ça me fait penser au gars qui s'était fait voler son bicycle et qui m'a répondu : «Je me suis fait voler mon bicycle, j'en vole un autre!», c'est aussi bête que ça. Autrement dit, il n'a pas fait ce qu'il devait faire, il a tout simplement fait ce que l'autre lui a fait, mais à une autre personne qui n'a aucun lien avec le méfait, sans même se poser de questions sur la légitimité de l'acte lui-même. Il a servi de courroie à un acte qu'il jugeait injuste, ce qui fait de lui un complice dans l'injustice, aussi coupable que l'initiateur lui-même.

Si vous voulez défendre une cause, défendez-la donc de la bonne façon au lieu d'utiliser des arguments qui prêtent si facilement le flanc aux attaques.

Sur l'interdiction du voile

C'est ridicule. Le voile, il est dans la tête. De plus, les femmes n'ont pas besoin de lois pour se libérer, elles sont très bien capables de le faire par elles-mêmes avec un bon coup de poing sur la gueule, c'est tout. Les lois viendront après. Les femmes se sont battues ici pour avoir de meilleures conditions, elles sont capables de le faire partout dans le monde. Si certaines ne le font pas, c'est parce qu'elles ne le veulent pas ou qu'elles ne sont pas encore prêtes à le faire. Et qui a dit que leur condition était moins bonne, ou qu'elles n'étaient pas «libres»? Leur définition de la liberté pourrait être différente de la nôtre, mais nous ne tenons jamais compte de cela, nous imposons notre définition et notre façon de voir les choses, c'est tout. C'est normal me direz-vous, nous sommes chez nous. D'accord. Et maintenant comment comptez-vous imposer cette loi d'interdiction? C'est pas comme un nudiste qui revendique son droit de se promener nu en public et qu'on arrête pour l'amener au poste de police et lui coller une amende. Qu'allons-nous faire concrètement si une femme ose protester et qu'elle se promène avec sa burqa ou son niqab? Nous allons appeler les policiers et la faire embarquer pour l'amener dans une cellule au poste de police? Nous allons entrer dans des problèmes complexes et inextricables. Si vous voulez vous attaquer à la religion, ne vous attaquez pas stupidement à un morceau de linge. La résistance peut prendre bien des formes, et elle peut aussi bien se passer sous la burqa que derrière le niqab.

Bon. Voilà pour ma première impression, qui est de gauche ou de droite, peu importe.

Maintenant, je viens juste de penser à autre chose. La pilule : n'a-t-elle pas eu son effet sur la libération de la femme? Ainsi, ce sont de petites choses qui apportent de très grands changements, jusque dans les moeurs et les conditions et les lois. Aussi stupide que cela puisse paraître, l'interdiction du voile pourrait avoir un effet semblable. Elle causerait certaines haines au début, mais cela finirait par passer et produirait probablement une plus grande intégration. S'attaquer aux signes et aux symboles est souvent très dangereux, car lorsqu'on y pense, c'est souvent ceux-ci que les croyants chérissent le plus sans s'en rendre compte. Une religion sans symboles est une religion déjà à moitié morte. Ainsi, aussi improbable que cela puisse paraître, le simple fait de s'attaquer à un morceau de linge pourrait contribuer paradoxalement à libérer réellement ces femmes de l'emprise de la religion, et surtout, ce qui est encore davantage le cas dans toute cette affaire, de la domination des hommes.

[J'ai lu l'article de Françoise David sur l'interdiction du port du voile et je n'ai trouvé nulle part ce dernier argument en faveur de l'interdiction, même pas dans les commentaires, pourtant, il serait si facile d'y penser.
http://www.francoisedavid.com/2009/05/najoutons-pas-un-voile-au-voile/]     

jeudi 17 juin 2010

Action / Réaction

Je marchais dans Outremont, j'étais rendu assez loin dans ma longue marche et je devais être revenu chez moi pur 20h, alors j'ai vu un gars qui s'en venait vers moi avec une montre, je lui ai demandé :

-S'cusez-moi, est-ce que vous avez l'heure?

-Sorry, what?

-L'heure. Est-ce que tu as l'heure?

-Sorry, I don't under... (les anglos sont pas vites des fois)

Je touche mon poignet pour lui signifier sa montre. Une étincelle illumine ses yeux : il comprend enfin!

-Ah, it's 10 to 6.

-Merci.

Deux secondes après, il se retourne et me lance avec un air de stupéfaction, mais moi je pense plutôt qu'il voulait faire son fendant alors qu'il se trouvait à être un peu plus éloigné de moi, il fallait qu'il m'en place une, mais je suis pas con, je les connais ces anglos méprisants de l'ouest envers les francophones :

-It's hard to get you know the soft "h" at the beginning...

Avant même que j'arrive à comprendre distinctement son propos, je me doutais que ce devait être coulant de bave... Ça tombait mal pour lui, j'étais en forme, crinqué par le soleil et d'attaque. Je lui ai répondu sans même m'en rendre compte en anglais :

-What? que je lui ai dit.

Il me regarde et je vois en un éclair qu'il se rend compte qu'il vient de se faire pogner à me mépriser : sa face se tord parce qu'il voit que je parle et comprends l'anglais parfaitement. Il a fait :

-Ahhheuueueh... (yes, your ship is going down...)

Et voici ma réplique «coup de poing dans face» :

-FUCK YOU MAN! Do you get that?

Il s'est retourné et a continué son chemin. Moi aussi d'ailleurs. Je n'en revenais pas que je venais d'agir de la sorte, mais c'était plus fort que moi. Je suis tellement écoeuré de me faire mépriser par ces gens que je n'ai plus de patience, je deviens agressif quand je vois qu'on me manque le moindrement de considération, chose dont le plus souvent eux font grand cas.

Oui je parle anglais si vous voulez le savoir, et très bien à part de ça. Je suis traducteur et j'ai eu une blonde anglophone qui n'arrivait pas à parler le français pendant 6 ans, même si ça faisait un bon 10 ans qu'elle vivait ici à Montréal. Quand je passais des tests pour une embauche, je réussissais toujours mieux dans les tests d'anglais, alors oui, je suis très bien assimilé. Mais puisque j'ai fait un effort moi pour apprendre l'anglais, parce qu'il a fallu que je l'apprenne quand même, au début moi et ma blonde, on se parlait presque en langage des signes, j'aimerais que ceux qui ne parlent qu'anglais à Montréal, ou «feignent» le plus souvent de ne parler qu'anglais, fassent un effort d'apprentissage, ou, au moins, de considération envers les francophones, et plus particulièrement les Québécois, car il arrive aussi aux Français d'être méprisants envers nous et de tendre à une certaine anglophilie, même en France, où l'anglicisation quotidienne du français parlé fait "in". Conséquence : quand on arrive en France et qu'on se force pour bien parler le français, on se fait ridiculiser, parce que les Français parlent plus anglais que nous!

Je crois que refuser d'apprendre la langue des gens de l'endroit où on habite en dit déjà beaucoup sur l'estime qu'on porte à ces gens. Personnellement, je ne méprise personne ni aucune autre langue, je suis ouvert à tout et à tous, d'où que vous veniez, peu importe la langue que vous parlez. Cependant, quand on me méprise ouvertement ou de façon plus contournée parce que je suis un Québécois francophone, ça, ça m'écoeure au plus haut point et c'est carrément du racisme. Je sais que les anglophones de l'ouest se sentent souvent confortables à nous témoigner peu de considération, et je sais aussi que cela fait partie de leurs préjugés généraux à notre endroit de penser que nous sommes trop mous pour réagir et qu'étant habitués à nous faire piler dessus nous avons une piètre estime de nous-mêmes et nous ne ferons, finalement, rien. Notre réaction habituelle en est plutôt une, en effet, de conciliation, de compréhension et d'ouverture à l'autre...

Mais pourquoi est-ce toujours à nous de s'ouvrir et jamais aux autres? Est-ce que c'est parce que nous nous sommes fait défoncer le trou du cul en 1759 sur les Plaines d'Abraham et que depuis ce temps-là, il est slaque?

Il serait temps qu'un jour nous formions un peuple à part entière et soyons aussi fiers de nous-mêmes à part entière, au lieu de toujours rester assis entre deux chaises comme nous le faisons depuis trop longtemps. Cet état des choses rend les Québécois malades, en tout cas, moi ça me rend malade depuis longtemps. Je dois-tu parler anglais? Je dois-tu parler français? Mais je parle déjà français! Le Français rit de moi : «non, ce n'est pas de cette façon qu'il faut dire ceci ou cela...» Finalement, je parle franglais. On se fait dire comment parler par tout le monde et on se laisse faire. J'essaie de traduire des textes au français, mon français maternel câlisse! : je me rends compte que je ne parle pas français, en tout cas, pas celui de France... Mais qui a dit qu'on devait parler ce français-là! Finalement, on n'a notre place nulle part nous autres : on ne parle ni très bien anglais, ni très bien français et on fait rire de nous autres par tout le monde : par ceux qui nous ont laissés tomber, et par ceux qui nous ont envahis. C'est ça le Québec : un déchirement perpétuel de la conscience et de notre identité. C'est ce qu'on vit nous, ici, quotidiennement, et depuis la naissance.

mercredi 16 juin 2010

Autodestructions, potlatch et venins

Il m'arrive de penser que si je n'agressais pas mon système moi-même, celui-ci se retournerait contre lui-même pour se faire la guerre. C'est ce qu'on appelle les «pathologies auto-immunes». Les «poisons» que j'y fais entrer servent à le distraire de lui-même et lui servent de cibles; ils lui fournissent des occasions de combat dont, paradoxalement, il a besoin pour survivre, comme d'un exercice pour conserver son maintien, autrement, il entre dans la paranoïa et s'en prend à lui-même. C'est un système fort et violent, un prédateur qui a besoin d'attaquer, de se défendre, qui vit de l'attaque et de la défense. Cette force est là pour servir, sinon, on peut craindre le pire : la guerre intestine, l'annihilation des forces du dedans, l'implosion.

Je me souviens de cette émission où j'ai vu des personnes souffrant de sclérose en plaques se faire soigner de façon naturelle et efficace à l'aide de piqures d'abeilles : dans une clinique spéciale où on pratique l'élevage d'abeilles, on saisit l'abeille avec une pince à l'intérieur d'une éprouvette et on la dépose sur le dos du patient en suivant deux lignes parallèles : l'abeille, irritée par la saisie, attaque immédiatement, plante son dard et injecte le venin dans la peau. Ensuite, l'abeille est libérée dans la pièce aux portes ouvertes vers l'extérieur, on en reprend une autre et le processus est recommencé de cette façon une douzaine de fois, peut-être plus. Grâce à ces traitements, les patients arrivent de nouveau à marcher et à effectuer leurs tâches quotidiennes, autrement dit, à mener une vie normale, sans médicaments.

Personne ne penserait jamais à une quelconque utilité des parasites, surtout des «vers intestinaux». Pourtant, ils sont aussi utilisés pour traiter cette maladie : les patients connaîtraient une amélioration de leur état après l'infestation. Cet effet bénéfique s'expliquerait par «le détournement de l'action auto-immune des globules blancs contre les parasites plutôt que contre le propre système nerveux du patient, permettant à ce dernier de se faire oublier de son système immunitaire».

À terminer...

mardi 15 juin 2010

Les chiens font la belle vie

Je ne sais pas pourquoi, mais sur la Terre, c'est cette loi qui fonctionne : les chiens font la belle vie, et si tu n'es pas un chien sale et un trou du cul, tu vas passer le balai pis ramasser les miettes, c'est tout. Et si tu as besoin des miettes parce que tu n'as plus rien à manger, on va aussi t'enlever tes miettes. C'est ça la «justice» dans ce monde, et ça a toujours été ainsi. C'est expliqué en détail dans la Bible, même si je n'en ai rien à foutre de ce livre de merde, «on t'enlèvera même ce que tu as...» et on donnera tout à celui qui a plus, qui a tout, le Séraphin du village ou la multinationale sarfe, etc., et autres conneries du genre. Ce qui jusqu'à maintenant a retenu les «déshérités» de foutre leur poing sur la gueule de ceux qui s'approprient tout, c'est la peur de Dieu. Mais qu'arrive-t-il lorsque «Dieu est mort»? Sait pas, mais ça devrait normalement ressembler à un cassage de gueule en règle. On va régler le cas de la soi-disant «aristocratie» (dollarocratie) et après ça on pourra commencer à vivre.

La liberté en location

Comme à tous les jours, un paquet de tracas pour rien. Pas d'argent : incapable de rien faire. On me tient bien par les couilles. En fait, on tient tout le monde par les couilles : le manque d'argent et la lutte constante pour en avoir nous empêchent de bouger, nous empêchent de nous ouvrir la gueule, nous empêchent de réaliser nos projets. La vie malheureuse et enchaînée au portefeuille est la norme. Y a de quoi devenir fou. Il n'y a pas de barreaux réels, mais ils sont pourtant bien là, bien présents dans nos vies. On parle de «liberté» comme ça, de façon abstraite dans les universités, voulez-vous rire? La liberté dont vous parlez n'est qu'un mot, tout au plus, une vapeur. Si vous êtes pris à la gorge financièrement, économiquement, ou que vous n'arrivez jamais à dépasser un certain seuil, même confortable, il n'y a plus de liberté : la liberté, c'est d'abord l'argent. Sans argent, vous n'avez tout au plus qu'une liberté de mouvement, et encore, vous ne pourrez pas traîner longtemps sur place, on viendra vous avertir de circuler, car rien n'est à vous, vous n'avez nulle part où aller. Dans le cas contraire, si vous ne manquez jamais d'argent, c'est parce que vous manquez à coup sûr d'imagination, à moins d'être super riche.

Nous achetons de la liberté en travaillant, nous l'achetons avec nos bras et notre cerveau. Le transfert électronique dans votre compte vous indique, en somme, une remise de peine, car la prison n'est jamais loin quand on se retrouve sur le pavé. Il n'y a plus d'argent physique, plus de billets, rien à posséder physiquement; de toute façon, l'argent n'a aucune valeur en soi, sauf une valeur «consensuelle» qui n'équivaudra jamais au temps de vie qui vous est volé. Nous avons affaire qu'à des numéros, des autorisations électroniques d'être libre, de pouvoir manger et d'avoir un toit, de faire ceci, de faire cela, de se procurer ceci ou cela. La liberté est virtuelle, électronique, digitale, comme dans un jeu vidéo, seulement, ce n'est pas nous qui contrôlons le «jeu».

Après on viendra dire que nous sommes libres ici, eh bien, nous ne le sommes pas plus qu'ailleurs, en tout cas, moins qu'à Monaco en général, disons, où tout le monde est plein aux as. Nous ne sommes libres que si nous travaillons, c'est tout, que si nous donnons du jus, que ce soit du jus de cerveau ou de bras. Nos maîtres nous donnent des autorisations d'exister à chaque paie. En fait, il ne manquait que cette partie à l'affirmation abstraite et superficielle que nous sommes libres ici... Nous ne sommes jamais libres dans l'abstrait, de façon absolue, mais toujours relativement par rapport à quelque chose d'autre. C'est pourquoi il faut toujours ajouter les questions suivantes à l'affirmation de liberté : libres de quoi et libres pour quoi?

Les États-Unis, le pays de la «liberté»? De la liberté de faire de l'argent, toujours plus d'argent, de façon illimitée? Mais qu'est-ce l'argent, sinon de la liberté «achetée» comme telle? Ainsi, les États-Unis sont le pays de la liberté, mais il faudrait ajouter, d'une liberté «achetée» par les travailleurs et sur le dos des travailleurs, donc, arrêtons donc de nous exciter avec ce mot de «liberté» utilisé seul et hors contexte : ce n'est qu'une mascarade et de l'hypocrisie pour ce qui ne sera toujours qu'une simple liberté conditionnelle comme au temps des Vikings ou des hommes de Cro-Magnon.

Non, à ce niveau-là, nous n'avons pas évolué, nous n'évoluons jamais. Nous évoluons dans les façons d'emprisonner l'homme toujours davantage, mais pas de le libérer. Nous évoluons dans la fabrication de médicaments et la confection de pilules, mais pas dans les remèdes permanents, les guérisons totales et complètes. En fait, les remèdes «permanents» sont plutôt à rejeter dans un système capitaliste où l'offre et la demande doit être constante pour que l'économie survive. Un exemple flagrant de contre-productivité du système capitaliste, ce sont ces ampoules qui pourraient durer jusqu'à 200 ans, mais qu'on ne peut mettre sur le marché : pourtant, la technologie est là, mais on ne peut l'utiliser! C'est la même histoire pour les batteries et un paquet d'autres choses. Des fois je me demande si toute cette pollution de la planète est artificielle et si elle n'est pas tout simplement créée par cette fausse surconsommation «nécessaire» dans l'état actuel des choses, c'est-à-dire dans le cadre d'un système économique qui demande un roulement constant et toujours plus effréné pour être possible.

lundi 14 juin 2010

D'la marde top quality

Je lisais Lipovetsky et l'expression «qualité totale» utilisée plusieurs fois par lui pour expliquer nos exigences modernes a fini par me sauter dessus. Ensuite, je suis tombé sur un livre intitulé «La qualité»; il avait l'air plate, mais j'ai été intéressé lorsque j'y ai vu la même expression de «qualité totale» et je l'ai pris.

Ce que je tenais à dire, c'est que ces exigences se posent envers les objets matériels, les marchandises, les produits. Cependant, lorsque nous voyons la tomate, par exemple, comme une marchandise, c'est là que les problèmes commencent. La tomate n'est plus un fruit et n'a plus le droit à sa «naturalité», celle-ci inclut saleté, couleur qui varie, manque d'uniformité, goût variable, et possiblement autres choses, etc. La tomate devient une marchandise : sa forme doit être parfaite; sa couleur, très rouge; sa texture, d'un certain niveau; son jus, abondant... on pourrait continuer. Cependant, bien souvent pour répondre à tous ces «standards», pour qu'elle corresponde à la «grille» de l'industrie, il faut utiliser des produits, pesticides, insecticides, colorants et il faut aussi travailler «à la base», c'est-à-dire modifier génétiquement le fruit en question.

Toutefois, si la tomate est une «marchandise» comme une autre, c'est parce que toute la Nature a déjà subi le même sort, ainsi que l'homme.

Nous connaissons tous les émissions de «rencontre», les dating shows, et je pense à une en particulier que j'écoutais tard le soir quand il n'y avait rien d'autre, juste pour voir quel genre de gars la fille allait choisir, ou inversement qu'elle type de fille le gars allait choisir : Elimidate. Ça le dit tout de suite par l'allure que prend l'émission : «Si tu ne corresponds pas à ma grille, à la qualité totale, je t'élimine». La femelle cherche le mâle «alpha», voici une plogue si vous voulez en devenir un : Mâle Alpha, no. de série 128556934. Ce type de mâle est un véritable winner dans la vie : pas de niaisage, il a peu d'idées, mais précisément pour cette raison, elles sont claires : il sait ce qu'il veut.

Personnellement, les hommes qui savent ce qu'ils veulent m'ont toujours impressionné, parce que cela implique qu'ils ont une échelle fixe des valeurs, du bien et du mal, du moins, c'est ce que la mesure de leur esprit leur permet de penser. Un exemple de clarté des valeurs : la drogue c'est «mal», par conséquent, on jette les utilisateurs en prison, et ils sont «mal» eux aussi.

Quand le mâle alpha rentre dans une pièce, c'est pas compliqué, d'une façon ou d'une autre il écrase tous les autres potential mates. Les autres hommes se soumettent à lui et veulent le suivre, ou cherche un autre leader derrière qui se ranger pour se protéger. Ils font des blagues cocky avec les femmes, car ils osent, eux, en faire : ce sont des vrais, les femmes le sentent et se soumettent au surmâle, aux fleuves de phéromones virils qui émanent de son scrotum mélangés à son aftershave et qui forcent la femme à se mettre à quatre pattes pour se faire enculer par le Chef, devant les autres mâles «enféminés» et impuissants.

Cependant, connaissant tout cela, il y a évidemment bien des «mâles alpha» qui sont fabriqués sur mesure. Ça devient une recette, une brochure qu'on achète chez Canadian Tired; un peu de stéro pour se faire des pecs, un tatouage «viril» placé stratégiquement, un pinch, froncer les sourcils à l'approche de tout nouveau mâle dans la zone, une poignée de main casse-fer, on parle pas beaucoup mais quand on le fait c'est de chars, de hockey et de plottes, etc. Y a des femmes qui veulent ce genre de primates, elles ont le droit, mais elles seront déçues. Ce ne sont pas les mâles «affichés» qui baisent le mieux; ces derniers n'auront toujours qu'une conception assez superficielle de la «masculinité». C'est un peu plus subtil que ça.

C'est la raison pourquoi évaluer une personne d'après une grossière grille est complètement ridicule, et je parle autant d'employés potentiels, que d'amis ou d'amants. Nous sommes capables de beaucoup plus que ça, et ça me fait penser à l'élève qui sait d'avance ce qu'il y aura dans l'examen et n'étudie donc que la matière qui lui est nécessaire pour réussir. À force de faire des grilles, comme on est si habitués pour toutes les marchandises, les objets matériels, nous avons des gens qui ne veulent que répondre aux grilles qui sont faites pour eux. Nous avons un nivellement par le bas, et nous avons donc paradoxalement, par l'exigence de «qualité totale», d'la marde top quality.

Faire du neuf

Faire du neuf? Faire du neuf avec de l'ancien ou avec du neuf? Pourquoi devrais-je renouveler ma pensée? Pourquoi devrais-je penser à neuf?

C'est moi qui m'impose cela, mais même sans cela, la pression est assez forte de l'extérieur pour du neuf. Pour que tout soit neuf, en tout temps, pour tout le temps. Notre obsession de la jeunesse vient-elle peut-être de là... La jeunesse qui n'est jamais «neuve» comme telle, mais qui se rapproche toujours le plus possible de celle-ci, comme d'un état initial, comme d'un idéal. Y aurait-il une relation cachée entre la nouveauté et la pureté? Le temps rendrait-il impur?

Notre frénésie consommatrice d'appareils neufs et toujours plus neufs viendrait-elle de là? Notre obsession de la «qualité»?

dimanche 13 juin 2010

Mon truck de toute

«La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent» : cette parole de Montesquieu, sur le coup, je l'ai trouvé sensée, mais disons qu'après quelques minutes je l'ai trouvée vachement «limitante». Tiens je me suis dit, c'est clair, c'est chaud, c'est rassurant comme un gros fucking Big Mac : la liberté c'est «ça», et pas autre chose... C'est obéir aux lois câlisse : wow! T'as trouvé ça tout seul??? On est loin de Sartre ou de l'angoisse existentielle devant la liberté, devant la mort, devant la vie, devant son véritable devoir...

Moi je dis que la «liberté» c'est être lâché lousse dans nature : ça dure trois minutes pis on se fait bouffer par un ours, une meute de loups, un tigre ou un crocodile, ou encore, un serpent. Ensuite, on est débarrassés de l'existence, c'est bien non? Vous, qu'est-ce que vous en pensez?

Mais à un autre niveau, plus «profond» disons, la liberté c'est la liberté de mouvement, de choix, de combiner les possibilités, d'élaborer des projets conformes à ses désirs, à ses rêves... Cependant, la liberté, c'est aussi la «non-liberté» : c'est-à-dire de se trouver de force dans la vie, de ne pas avoir choisi de vivre, de se retrouver en situation, une situation qu'on ne choisit jamais, héritier d'une langue, d'une époque, d'une histoire, d'une culture, de parents sadiques ou attardés, etc. La liberté comme telle, la vraie, et c'est cela qui est paniquant, qui est vertigineux et paradoxal, c'est que par un côté, nous ne sommes pas libres d'êtres libres... Je ne peux refuser la liberté que parce que je suis fondamentalement libre au départ, et pris avec elle, comme avec un fardeau que je ne veux porter. En ce sens aussi, je ne suis pas libre de ne pas être libre : ma non-liberté est forcée par la non-liberté de ma liberté. La liberté, tout comme l'amour, est un tyran.

L'existence nous fait bouffer de la liberté de force...

Perdu au milieu de nulle part dans le cosmos, je tombe dans le néant, mon esprit, la machine à possibilités.

Sans le pouvoir d'imaginer les possibilités, je ne peux être totalement libre...

La liberté est collée sur le temps, elle est le libre jeu des possibilités.

L'imagination est libérante...

Et l'on arrive à l'art, au Grand Art...

À l'architecture cosmique, à la structure de ce que nous appelons naïvement l'«Univers»...

À propos de Dieu

Je passais devant l'Oratoire Saint-Joseph l'autre jour en marchant et je me disais que c'est ça, cette grande bâtisse, la doctrine, ce qu'il faut croire, ce qu'il fallait croire. Je me disais que ces gens n'ont pas plus de réponse que nous au mystère du tout, de la vie, de l'Univers, que dis-je, des univers...

Je croyais avoir un bon argument jusqu'à ce jour contre l'existence de Dieu : «L'existence de Dieu est réfutée par l'existence des camps de concentration...» Et plusieurs Juifs ont même délaissé la foi après l'Holocauste, ils ne croyaient pas qu'un dieu puisse permettre ces horreurs inimaginables.

En fait, je ne crois plus aujourd'hui que c'est un argument valable. Pourquoi? Parce que qui a dit que Dieu devait être là pour nous protéger contre nous-mêmes, pour nous protéger des malheurs, des atrocités, des chiens sales, et qu'il serait toujours là à tout instant pour porter secours à tout le monde, comme des petits enfants, et pourquoi pas tiens, pour faire apparaître un manteau sur la crotte que la madame s'apprête à effouarrer de son malheureux pied en traversant la rue? C'est complètement ridicule cet argument câlisse.

Si Dieu existe, il n'est pas là pour nous aider. Dieu n'a pas à être à notre service comme un valet, me semble.

Alors que je m'éloignais de l'Oratoire et juste avant que je le perde de vue, j'ai eu la pensée suivante : les religions ne peuvent être que des doctrines de la mort... C'est-à-dire qu'elles sont là pour aider, consoler, accompagner le mourant, ou de façon plus générale, le vivant qui prend conscience de sa mort et qui se retrouve comme tous les êtres humains qui décident de faire face, devant un abîme.

Dieu est insondable. Nous ne connaissons rien de cette force silencieuse. Il ne communique pas avec nous, avec personne, personne ne peut être «choisi» par Dieu...

S'il s'en trouve, c'est un Dieu froid et distant qui ne peut nous venir en aide. C'est un Dieu indifférent à nos bonheurs comme à nos malheurs. Il est impossible de «croire» en Dieu, car celui-ci dépasse toute forme de croyance.

Les athées, une fois de plus, ne peuvent avoir aucun argument contre l'existence de Dieu ou d'Allah, appelez-le comme vous voulez, ça n'a aucune importance, et tant qu'à moi, je dirais qu'il y a plus de chance que ce soit un principe féminin, une Déesse, une «Matrice».

Cette Matrice nous «pond», elle pond notre petit univers local, ou un plus grand : qu'est-ce qu'on peut y faire d'autre? Voilà l'ultime réponse de toute la philosophie et de toute la religion et peut-être même de toute la science lorsqu'elle sera prête un jour à redescendre sur terre : «C'est ainsi.»

Tiens, ça me fait penser au Tao tout ça...

On ne peut pas «prier» le Tao...

Je me sens comme un gros légume

Je ne bois pas ce soir. J'ai bu hier par contre, et j'en ai eu assez. Après deux bières j'étais déjà vedge, écoeuré, pas capable de me concentrer ni de penser. La lecture de mon livre n'avançait pas, j'avais le cerveau d'un zigoto, je me disais «esti d'alcool de crisse, ça me sert pu à rien d'en prendre, c'est d'la marde». C'est bon pour faire le fou, ouais, mais pour être intelligent c'est pas trop fort. C'est bon pour geler des douleurs efficacement, comme un bon mal de dos ou de pieds, mais à part de ça, ça sert pas à grand-chose à part devenir un gros légume, c'est tout. C'est une drogue d'épais, de prolétarien, pour s'anesthésier, pour oublier. J'ai pas besoin de cette shit. Même chose pour le café. Fuck le café, ça me rend légume ça aussi.

Demain, je fais une photo de pénis. On va faire le party différemment sti. :D

samedi 12 juin 2010

Ennui

Je n'ai rien à dire encore une fois, mais je vais quand même me forcer à écrire un peu, l'appétit d'écrire vient en écrivant, je suppose, en tout cas, c'est souvent mon cas.

Je passe mon temps à boire du café, je m'emmerde, j'arrive pas à lire, je bousille tout ce que je fais. Je me sens comme pris dans une impasse. Plus capable de boire de la bière, plus capable de boire du café. J'ai comme cette pulsion de boire en moi, faut toujours que je boive quelque chose, tout, sauf de l'eau on dirait. L'eau, ça bourre. Quand j'en bois je me sens gonflé assez vite, la sensation est désagréable, c'est pourquoi j'essaie d'en boire rarement. Ainsi, je passe mon temps à boire toute sorte de shit.

Je commence plein de livres, je les laisse là, en plan, je zappe tout. J'y reviens plus tard, j'étais rendu à la centième page, je sens que je devrais recommencer du début, éternellement, chaque livre. Je suis obsédé par ce qui est «dit», et dit «tel quel», c'est pourquoi je relis, je souligne, pourtant le «dire» n'est pas si important que ça. Il ne faut pas se fier au dire dans la vie, ça, ce n'est qu'une déformation du savoir des livres, du savoir d'école. Il faut observer, lire entre les lignes, nuancer, ne pas tenir compte des propos, ou du moins, les mettre entre parenthèses. Que ce soit des paroles ou de l'écrit, ça revient au même. Je ne devrais pas tant m'en faire avec le blabla, avec ce qui a été «vraiment» dit. C'est une perte de temps. L'«être» est une perte de temps, une stupidité, une lourdeur inutile. Le néant est beaucoup plus confortable. C'est-à-dire partir de rien, recommencer à neuf, ne rien prendre pour acquis, donner zéro valeur à ce qui est «dit». Le «dire» est une difformité en partant, une anomalie du vivant.

Lorsque les corps se touchent et s'unissent, tout va bien, tout se comprend de soi. Dès que l'homme se met à parler, c'est la tour de Babel, on interprète, on se contredit, on ne se comprend plus, on n’arrive pas à dire ce qu'on voudrait dire comme il faudrait le dire, tout va de travers dans le monde. Fermez donc vos gueules et embrassez-vous au lieu de ratiociner sur vos conneries qui vous séparent des autres et de la réalité! Les seuls «murs» qui ont jamais existé sont des murs verbaux! Au diable l'«interprétation», arrêtez de tout remettre à plus tard et mettez-vous tous à poil! Tout se comprend beaucoup plus facilement ainsi. Voilà.

Ce que les hommes disent et ce que les hommes font : c'est souvent deux affaires différentes

Sur la dichotomie de la parole et de l'action.

Je vais essayer de toujours écrire trois lignes à la fois, mais peut-être que je ne serai pas capable :

Je ne pense plus à mon défi de 63 jours sans boire une goutte d'alcool, mais la volonté est toujours là. D'ailleurs, j'arrête aujourd'hui. Pour la cinquantième fois.

L'ancien chum de ma soeur lui écrivait des beaux textes d'amour par courriel juste après leur rupture, ça la faisait pleurer, elle voulait retourner avec lui. Mais ce qu'il lui chantait par courriel il n'aurait jamais pu lui dire en face, une autre preuve de l'illusion du texte.

Je disais que l'homme ne fait pas toujours ce qu'il dit, mais il fait encore moins ce qu'il pense. L'homme est en grande partie «potentialité».

Crisse, il y a un article sur la haine des hommes des bottes Ugg. Vous savez que je hais ces maudites bottes lèttes!

Des chercheurs ont fait des tests sur des hommes en leur demandant leurs préférences en termes de femmes. Ils ont avoué en grande majorité avoir beaucoup d'attrait pour la grande rousse, mais lorsqu'ils se retrouvent en liberté surveillée dans un parc, ils ne regardent pas la grande rousse, il regarde plutôt la blonde avec des grosses boules de taille moyenne. Alors, comment faire confiance aux hommes lorsqu'ils nous font part de leurs goûts?

Je pensais à la dichotomie de la parole et de l'action surtout en ce qui concerne la politique et les «idéaux» : on dit une chose, on croit à une chose, et on en fait une autre, que ce soit les politiciens ou nous-mêmes collectivement.

mercredi 9 juin 2010

Le succès garanti des fraudeurs

Je viens de lire un article sur Madoff, un des plus grands fraudeurs des États-Unis. Dans cet article, des prisonniers rapportent les propos de leur nouveau pensionnaire qui a été condamné à rien de moins que 150 ans de prison, une sentence qu'il ne pourra pas faire «sur une fesse», comme celle qu'a eue ici notre Lacroix.

Le cher Madoff déclare, outrageusement, que les victimes de la gigantesque fraude n'ont eu que ce qu'elles méritaient... Déclaration hautement choquante, en effet. On s'attendrait à ce qu'il se fasse cracher dessus et battre par les autres prisonniers, mais il ne faut pas oublier que l'on a affaire ici à un très grand manipulateur, sinon le roi de la manipulation.

Alors, qu'est-ce qui viendra amortir la déclaration outrageuse de ce fraudeur et nous empêchera de le tabasser? -La suite de la déclaration : «Les victimes méritaient leur sort, puisque c'était des personnes riches et avares qui voulaient toujours davantage d'argent...» Madoff retourne habilement l'accusation contre ses victimes, un peu comme un violeur qui accuse la femme qu'il a agressée d'avoir porté une tenue «provocante».

Conséquence de cette astuce : Madoff est perçu comme un héros des pauvres par tous les autres prisonniers, et il a même des groupes de fans en dehors des murs...

Comme s'il n'était pas possible qu'il ait été lui-même le plus avare de tous!

Grâce à cette déclaration-choc et l'influence de ce fraudeur qui veut mesquinement emporter tout le monde avec lui dans la merde, on peut maintenant s'attendre à une recrudescence des fraudes en tout genre, puisque ceux qui veulent voler gros ont maintenant un argument «de taille» pour commettre leurs méfaits, et c'est : «Tu as de l'argent, donc tu es avare et mesquin, et c'est pour ça que je te vole.»

Cet argent, par contre, le fraudeur se garde bien de la redonner de l'autre main aux pauvres... Celui-ci ne vient toujours alimenter, en vérité, que son goût effréné du luxe, de l'avarice et du pouvoir sur les autres. C'est un monstre à qui l'on doit tout, et qui ne peut jamais être satisfait.

lundi 7 juin 2010

Yé trop tard pour vieillir

La Dictatrice me demande tantôt dans la cuisine alors que je dévore la boîte de biscuits Leclerc Célébration et qu'elle essaie de m'arrêter : «Coudon, t'es comme un petit enfant, tu vas-tu vieillir un jour?»

J'ai répondu : «Ma chère, yé trop tard pour vieillir...»

Je l'ai bouchée.

Au diable la conscience cosmique

Je suis juste un petit Québécois stressé et anxieux pour des niaiseries.

L'adjectif «petit» doit vous irriter. Mais c'est comme ça que je me sens, moi, je dis pas que tous les Québécois sont «petits».

Quand j'étais plus jeune, disons «naïf», je lisais des livres de philosophie orientale, que ce soit le bouddhisme, le taoïsme, l'hindouisme, où on parlait de conscience cosmique, de communion avec le Grand Tout : ça me faisait rêver, je me disais que c'était possible.

Et tu t'assois, et tu médites dans le silence avec d'autres dans une salle spécialement dédiée à ça pendant que les autos font broum broum et polluent dehors, et tu te rends compte que celui qui organise les méditations pense bassement, qu'il ne pense qu'à l'argent. Qu'au fond, c'est nous autres les idéalistes, pas lui : lui, il ne fait que nous vendre une marque de commerce, l'image qu'on veut se renvoyer de nous-mêmes : de types zen qui ont une conscience du Grand Tout. L'instant d'après, on se retrouve chez Maxi à acheter des pizzas congelées.

Eh bien, c'est dans ce monde-là que l'on vit, tout le temps, en permanence : un monde d'images de soi et des autres et des choses, un monde de vent, un monde de superficialités. Un monde où il s'agit de s'inscrire à un groupe Zen sur Facebook pour avoir une conscience du Grand Tout... On ne fait rien de zen, mais on en fait partie, «on y pense», c'est l'essentiel. Comme s'il suffisait de s'épingler un macaron disant «Je suis un expert en karaté» pour être expert en karaté. On fait des moves devant le miroir en imitant un acteur de films d'arts martiaux, on se croit bon, on étudie quelques prises avec des chums, et puis voilà : on se pose mentalement un macaron. Mais la réalité, c'est que c'est loin d'être suffisant.

Rendu là, ça ne vaut même plus la peine d'en parler. La seule réalité dans un monde de cette sorte, la seule réalité pour les «moins caves», c'est l'argent.

Donnez-moi votre cash, je vais vous faire communier avec le Grand Tout. Je vais vous dire que vous êtes «conscients», que vous êtes donc «à part», que vous êtes une «minorité lumineuse», que vous êtes l'«élite de ce monde» et que vous allez «sauver la planète»...

Écoeurement total du monde

Je suis écoeuré du monde dans lequel je vis. Consommation, consommation, surconsommation. Je suis allé à l'épicerie l'autre jour chercher trois affaires : je suis revenu avec quatre : un gros sac de M&M. Si je l'avais pas vu «en spécial» en passant dans une rangée où j'avais pas d'affaire, je ne l'aurais pas pris. Mais voilà : juste le fait de voir l'article m'a fait l'acheter.

Ça prouve encore une fois à quel point la pub est efficace, même si elle nous énerve au plus haut point. Et ça prouve une fois de plus à quel point notre monde de surconsommation repose là-dessus.

Avant cet instant où j'ai croisé le chocolat, je ne pensais pas au chocolat, j'avais pas envie de chocolat. Arrivé chez moi, j'ai commencé à manger les M&M avec indifférence comme un gros con satisfait et je me suis aperçu qu'ils n'étaient pas frais. J'ai jeté le sac dans ma corbeille à papier. Plus tard, lorsque le chocolat est devenu chaud à cause de la chaleur de l'appart, j'ai repris le sac et j'ai regoûté à ce maudit chocolat pas frais : il était meilleur. J'ai mangé le reste du sac, frustré d'avoir du stock pas frais, et frustré de manger quelque chose que je ne voulais pas au début, mais puisque je l'avais acheté, je me sentais forcé maintenant de le manger au complet. Je me sentais comme un mangeux d'marde.

Rien à foutre

J'en ai rien à foutre de rien ce matin. J'ai rien à dire de spécial, j'ai juste hâte, tiens, de câlisser mon camp en vacances, à l'autre boutte, loin.

J'en ai plein le cul de toute, y compris moi-même, que dis-je, surtout de moi-même. Je suis écoeuré d'avoir un overweight. Bon, ok, c'est rien comparé à d'autres et ça paraît presque pas. Par contre, pour moi qui ai eu plusieurs blessures aux os, ça fait mal. L'affaire, c'est que je ne sais pas comment je me suis rendu là, vraiment, et c'est ce qui me frustre le plus. J'ai pris en une semaine dix livres d'un coup. Ça coïncide en plus avec la semaine où j'ai bu énormément d'eau dans l'espoir que ça éliminerait les graisses : pantoute. C'est le contraire que ça a fait. Comprends pas...

Alors, je me dis que c'est pratiquement un jeûne complet qu'il faudrait que je fasse, pas d'eau ou presque. Je sais, c'est dangereux. Mais ai-je le choix? Je fais de l'arythmie cardiaque constamment. À chaque jour on dirait que mon état est critique, que je suis sur le bord de crever. Faut que je fasse quelque chose d'extrême pour perdre du poids rapidement, sinon je vais me retrouver entre les mains des chirurgiens à me faire charcuter. C'est ça qui s'en vient si ça continue de même.

dimanche 6 juin 2010

Mein Campf - Un camp pour GROS

Avez-vous remarqué dernièrement qu'il y a de plus en plus de gros un peu partout? Ils ne sont plus maintenant qu'en Alabama, mais ils nous envahissent dans les bus, le métro, sur les trottoirs, au magasin, à l'épicerie, dans les services publics, aux danseuses, dans les restos, dans les couloirs d'hosto, et même, en prison...

Il est temps de lever notre gros cul de notre Lazy Boy et de faire quelque chose face à cette menace grossissante grandissante.

Petite précision cependant : je ne suis pas gros, comme vous avez pu le constater sur les photos de mon body. J'ai juste un léger surplus de poids. Je ne fais donc pas partie du problème, mais de la solution finale.

Je regardais les gros à la tévé, une émission à RDI sur le problème de l'obésité, et moi et la Dictatrice on était dégoûtés. En Alabama, où tout le monde se bourre la face de frites, de poulet frit, de sauces à la viande, d'onion ring, de poutines, de triples cheeseburgers de génération en génération, on mesure l'adiposité des employés gros et on leur impose une amende en fonction du surplus de gras. L'amende est d'à peu près 30 à 40$ par mois. Ça devient payant quand la moyenne de poids pour l'état au complet est de 500lb par personne, câlisse.

On appelle ça de la «répression», mais ça a l'air à marcher, en tout cas, pour certains, qui ont l'air d'allumer tout d'un coup, diminuent leurs portions et mangent de la salade à place.

Mais du même coup, j'apprenais que l'approche du Canada en matière de gros culs était tout le contraire : le Canada vise à «accommoder » les gros et non à les décourager de persister dans leurs mauvaises habitudes alimentaires et leur surplus de poids. Ah, que nous sommes donc bons!

À la place, on leur offre toutes sortes de services et de gadgets débiles pour les «aider» : des prothèses pour mettre leurs bas et leurs souliers, des poulies et des straps pour mettre leurs pantalons, des pôles pour se laver le cul, des rampes pour se tourner dans le lit, des criques et des grues pour les monter dans l'ambulance, des sièges de toilette transportables pour ajuster sur les bols à l'extérieur pour pas que la graisse pende à terre, etc.

C'est tout simplement dégoûtant et révoltant!

Au lieu de prendre ces sarfes en pitié et de céder à leurs fausses mines attristées alors qu'ils dévorent leur troisième barbe-à-papa bleu et rose, le livre Mein Campf propose d'ouvrir des camps pour les gros.

On y proposerait des travaux forcés sur vélos stationnaires avec sièges très étroits, et il n'y aurait aucune chaise et aucun lit ou divan moelleux et confortables : on y dormirait sur des planches de bois : ainsi, ils seraient forcés de maigrir jusqu'à tant que ça fasse moins mal.

On pourrait aussi se servir de la graisse recueillie dans laquelle on planterait des tubes à même la peau pour confectionner un lubrifiant pour les chaînes de bicycles, car celles-ci en auront grandement besoin. Les peaux pendouillantes pourraient servir de cuir pour réparer les bancs qui connaîtraient aussi une certaine usure, etc.

Au besoin, s'il y avait un surplus de graisse et de peaux pendouillantes, nous pourrions avoir recours à la commercialisation et à l'exportation de manteaux de cuir biologiques pour «maigres» portant l'inscription au dos : «Ça vous apprendra à prendre toute la place dans le bus».

Nous pourrions aussi inscrire sur les pots de lubrifiant à chaîne de bicycle à l'usage des maigres seulement : «Graisse biologique de gros du Canada : ils ne mangeront plus jamais de poutine». Ce serait une façon créative de remettre la frustration des maigres qui se voient de plus en plus écrasés par les gros partout où ils vont, etc.

samedi 5 juin 2010

Je suis un épais

Il y a des fois où je suis un épais, et d'autres fois où je suis brillant. C'est Jerry Lewis qui avait dit qu'on était tous des génies au moins une fois dans notre vie. Pour compléter cette affirmation par trop optimiste j'ajouterais que nous sommes aussi, au moins une fois dans notre vie, prodigieusement épais.

Je me souviens d'une ex, une des femmes que j'ai le plus aimée, un vrai petit bijou de femme d'une quarantaine d'année. Elle s'autohumiliait au téléphone en disant que c'était de sa faute, le prob qui a causé notre rupture, parce qu'elle était une épaisse... Sur le coup, ça m'a surpris, parce que c'était une femme intelligente, noble, j'aurais aimé lui dire, «ben non, c'est moi qui suis un épais...», mais je ne lui ai pas dit. Je l'ai laissée continuer à s'autohumilier... De toute façon, je me doutais bien qu'il n'y avait plus rien à faire pour sauver notre relation et qu'elle avait déjà décidé, etc., même si j'ai cru longtemps que j'avais peut-être encore une petite chance, mais à peine. Alors j'ai pas insisté, je voulais pas forcer, j'étais déjà assez abattu comme ça par notre échec amoureux, notre dérapage méditerranéen d'âmes nordiques, j'étais enseveli sous les larmes. Peu après, je suis tombé dans le néant de la dépression : quelques mois à manger de la soupe et à écouter ascétiquement l'album 100th Window de Massive Attack.

On aurait pu être deux épais ensemble. On aurait été heureux d'être épais ensemble. Mais je crois que ce qui nous rendait épais, surtout moi, c'était le fait que nous faisions une débauche d'émotions, que dis-je, une orgie d'émotions et d'émotivisme chaud alors que nous étions des types habituellement froids, et faits pour le froid. Cela nous rendait maladroits, surtout moi, qui fut un épais prodigieux dans toute cette histoire. J'ai encore honte de ça aujourd'hui, et je continue de penser que je devrais aller me cacher dans un petit coin pour le restant de mes jours tellement j'ai honte. C'est pas pour rien si je me punis des fois, que je refuse des prom, que j'échoue pour rien. Je m'en voudrai toujours d'avoir été un épais fini avec cette femme, d'avoir perdu le contrôle, ma retenue, ma froideur essentielle, et d'avoir tout gâché, comme ça, gratuitement. J'avais peur d'être heureux. J'avais peur du bonheur absolu d'être avec une femme que j'aimais trop. J'avais tellement peur que ça finisse, que j'ai précipité la fin avant que ça fasse trop mal. Elle avait trop de pouvoir sur moi. Voilà la raison, finalement, de mon épaisséité... Encore une autre excuse.

Bon. C'est tout ce que j'avais à dire à matin. M'en va déjeuner.