Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

jeudi 31 juillet 2014

Sur l'absolu

L'Absolu n'est pas Dieu
Et Dieu n'est pas l'Absolu
Ni Dieu ni Allah ni le Flying Spaghetti Monster ne sont l'Absolu
D'ailleurs il ne sert à rien d'écrire l'absolu avec une majuscule, comme pour essayer de le faire passer pour autre chose de plus qu'un simple mot

On se repaît de mots (comme on aime tant en philosophie) lorsqu'on veut essayer d'unir des gens de confession différente avec un dénominateur commun comme l'Absolu
Dieu c'est Dieu
Allah c'est Allah
Le Tao c'est le Tao
Woodstock c'est Woodstock
Il n'y a pas de commune mesure

Les intellectuels comprennent tout de travers
Et sont toujours dans le champ lorsqu'il s'agit de comprendre la réalité réelle
C'est la raison pour laquelle ils sont si bons à élaborer des foutaises crédibles
Dans lesquelles ils embarquent tout le monde pour un temps

Jusqu'au moment où le soleil perce dans la caverne...

Dieu était tellement une réalité dans les siècles précédents
Évidemment, Dieu était absolu
Puis, au 19e siècle, alors que Dieu était mourant, on a essayé de faire la transition de Dieu à l'Absolu
Mais finalement, Dieu est mort quand même

Maintenant, voulez-vous me dire ce que vous entendez par Absolu?
Parce que si Dieu est mort, l'Absolu aussi est mort
De même que l'absolu avec une minuscule

On n'a même pas le droit de dire que nous avons été reconduits à notre insignifiance absolue
Parce que c'est toujours par rapport à ce soi-disant absolu que nous avons été insignifiants
Mais notre nouvelle insignifiance vient maintenant d'ailleurs
Et cette première insignifiance était comme pour nous préparer à la seconde, la vraie cette fois-ci
L'infinité de l'Univers...

Avec une lettre majuscule
Comme pour l'Absolu

On trouve toujours des excuses pour être rien

Les journées sans but

Les journées sans but sont longues
Même si on passe son temps à jouer
On dirait qu'on manque d'objectifs
Alors qu'on se plaignait avant de manquer de temps

J'ai passé deux ans à rusher pour la maîtrise
Maintenant que c'est fini je retombe et m'écrase sur le sol, sans but
Je ne peux pas croire que c'est fini
Je ne peux pas croire que je ne suis plus étudiant

D'ailleurs, va falloir que je me réinscrive à des cours
Parce que j'ai décidé il y a longtemps que j'allais étudier toute ma vie
Va falloir que je trouve dans quoi je veux étudier
Et si ça matche avec mon futur emploi

Il faut que je trouve de la place
Parce que moi j'aime étudier même si je hais remettre des travaux
J'aime les universités, j'aime les lieux d'apprentissage
J'aime les endroits où la matière grise se fait aller

Je veux rester un éternel apprenant
Toujours en chemin pour le mieux
Je veux rester figé dans le temps, je ne veux pas grandir
Jeune ou vieux? Courageux ou lâche?

Pour certains, je suis courageux d'étudier
Pour d'autres, je suis lâche parce que je suis encore étudiant
Pour certains, je suis jeune parce que je veux toujours apprendre
Pour d'autres, je suis vieux parce que je suis comme figé dans un temps propre à moi

En fait, je suis éternellement jeune ou vieux
Parce que je suis déjà mort
Plusieurs fois j'ai quitté ce monde qui n'est pas le mien
Mais une seule fois j'ai quitté mon propre monde

Je me suis trahi
Cela fait du bien de se trahir
J'ai dit adieu à mon monde, à mon moi
Je me suis fait mes adieux

Mais la police est venue cogner à ma porte alors que j'allais me trancher la jugulaire
Et j'ai ouvert comme un con
Et ma vie a pris un autre tournant
À l'hôpital, puis en taule

En taule j'ai rencontré du drôle de monde
C'est un genre de faune où y a beaucoup de gars qui n'ont pas d'affaire là
Bien sûr, il y a des abonnés, avec leur sac de tabac, d'ailleurs, leur temps est fini à eux autres
Et il y a des vrais criminels, des gens sans trop de scrupules, on le voit dans leur visage

Les bons gars veulent sortir parce qu'ils ont peur de ces fous dangereux
Et les fous dangereux veulent sortir parce qu'ils veulent faire plus de mal
En gros, il y a les impulsifs, les dangereux, et les fraudeurs qui forment une catégorie à part
On apprend beaucoup de tout ce beau monde-là, et j'ai compris aussi que je n'avais pas d'affaire là

J'ai d'autres chats à fouetter
Que de manger des sandwichs à marde
Pis attendre des procédures sans fin dans des salles emboucanées où ça crie
Avec des ostis de niochons qui t'avertissent parce que t'as réussi à t'endormir deux minutes sur une banquette et que tu ronfles

Ça fait que j'ai décidé définitivement de ne plus péter les plombs
De me tenir aussi avec le bon monde (du monde qui ne me tape pas sur les nerfs mettons)
D'accumuler les diplômes, d'essayer de monter dans la vie au lieu de toujours descendre
De travailler régulièrement comme un gars ordinaire normal comme-du-monde

J'ai presque réussi à être un robot

lundi 21 juillet 2014

J'ai perdu le rêve

J'ai perdu le rêve
J'ai perdu l'idée
J'ai perdu l'aller, le retour
J'ai perdu le billet
J'ai perdu le voyage

J'ai perdu l'espoir
De me retrouver, de retrouver le monde
Celui qui m'émerveillait, me donnait le goût de vivre
Le goût de mourir
Le goût d'aimer à mort

J'ai perdu la beauté
J'ai perdu la joie de vivre
J'ai perdu l'inspiration
J'ai perdu la nostalgie
Et toi aussi, tu as perdu tout cela
Ne le vois-tu pas?

Un mal sans nom m'accable
C'est la perte du cœur
La perte de moi-même
La perte de l'autre
L'oubli de la détresse
De l'horizon rempli de promesses
D'avenir
Et de rêves

vendredi 18 juillet 2014

La question du sens de l'existence dans un univers infini

Nous sommes d'accord pour dire que notre existence a un sens dans notre monde quotidien, notre environnement quotidien, la société. Ma vie a toujours un sens dans ma relation aux autres, à ma femme ou mon mari, à mes enfants, à mes amis, à ma famille, etc.

Nous sentons même que notre vie ne peut avoir de sens véritable que de cette façon, que nous ne pouvons nous accomplir que de cette façon, c'est-à-dire qu'au travers de cette relation à un «autre». Cet «autre» est un être «humain». «Être humain» veut dire: être de la Terre.

En ce sens, dans mon environnement terrestre, dans la société humaine, ma vie a ou peu avoir un sens. Cependant, si je regarde là-haut, dans l'infinité des planètes et des soleils, ma vie ne peut avoir de sens, elle semble même plutôt absurde. Ce qui cause ce problème, cette incohérence existentielle au fond, c'est le fait que j'essaie de trouver mon sens dans de la matière inerte: ce que sont ces planètes et ces soleils. Pour que je puisse avoir un sens, je dois le trouver avec ce qui m'est semblable: d'autres êtres humains.

Il n'y a pratiquement pas un seul physicien aujourd'hui pour croire encore que nous sommes seuls dans l'univers. Depuis le lancement du télescope Hubble, les frontières de l'univers observable ont été repoussées. Nous savons maintenant qu'il y a des milliards de soleils, et autant de planètes, qui sont habitables par des être «humains», comme nous.

Par conséquent, lorsque je regarde le ciel au-dessus de moi, je vois d'autres êtres comme moi, et c'est par rapport à eux, seulement, que je puis avoir un sens.

Ces gens nous rendent visite quotidiennement, mais nous sommes fermés à eux, la police, l'armée et les gouvernements taisent leurs visites. Les médias n'en parlent jamais, parce qu'on leur interdit d'en parler; la presse n'est pas plus libre. Il y a des fuites ça et là, mais à causes justement que ce sont des «fuites», des témoignages locaux, elles paraissent toujours douteuses, et on les oublie rapidement.

Notre vie a un sens au niveau de l'univers, mais nous sommes fermé à lui. Voilà ma réponse à ceux qui cherchent un sens à leur existence au niveau cosmique.

Le cosmos a un visage humain.


Individu - Planète Terre - Système solaire - Voisinage solaire interstellaire - Galaxie la Voie lactée - Groupe local galactique - Superamas de la Vierge - Superamas locaux - Univers observable - Individu?


jeudi 17 juillet 2014

Le philosophe est un artiste de la pensée

Je vais recommencer graduellement à écrire dans les prochains jours; je vais recommencer aussi à m'entraîner plus régulièrement; je vais aussi faire plus attention à mon alimentation. Je sors de deux années de maîtrise épuisante, et je ne peux pas croire que c'est fini. Avec tout le stress que j'ai vécu, il faut que je décante sérieusement. J'ai essayé de ne pas devenir fou ou aliéné durant mes deux années d'étude infernales, mais je crois que j'ai quand même perdu une partie de moi-même, de façon irrémédiable. Je l'ai constaté en relisant mes anciens billets: j'étais plus vif, plus spontané, plus brillant, il me semble. Je dis «il me semble», car on a toujours l'impression que «c'était donc mieux avant».

Néanmoins, je crois qu'il est toujours possible de compenser la vivacité par plus de profondeur, enfin, je l'espère. Car après tout, c'est ainsi que je me sens aujourd'hui, même si je me sens «aliéné» quelque peu: je me sens plus profond, plus apte à comprendre davantage de choses, ce qui ne me fait pas nécessairement plaisir non plus. J'ai perdu plus d'illusions que j'en avais déjà perdu avant, et c'est une pénible situation que d'être lucide. Mais la lucidité a toujours bien meilleur goût avec modération. C'est pourquoi je m'évertue à rester passionné, entêté que je suis à poursuivre mes intérêts premiers. Pendant ces deux années «en exil», loin de mon domaine, je n'ai pas coupé le contact avec mes origines, je ne me suis jamais résigné à oublier ma passion première: la philosophie. Je lisais autant que je le pouvais des livres de philosophie, certes, de façon passive et sans grand approfondissement, mais je gardais la flamme vivante, car je suis tenace et je ne fais pas de concessions sur mon être. Plus mes études m'éloignaient de la philosophie, et plus j'essayais de m'en rapprocher: j'étais un traître au domaine, et mes notes s'en ressentaient parfois.

Puis, plus loin dans mes études, nous avons découvert un aspect philosophique dans le domaine que j'étudiais, et je suis resté très surpris: j'avais enfin un peu d'oxygène. Je me suis rendu compte qu'on ne pouvait échapper aussi facilement à la philosophie, même si elle est constamment méprisée par les philistins qui s'ignorent, qu'elle revient par d'autres chemins, et surtout, qu'elle revient quand les enjeux sont grands, et elle se présente alors en belle parure pour donner de la vie et du style à une matière trop carrée, trop concrète, trop terre-à-terre et ennuyante. Elle vient donner une vision à la matière morte, elle la ranime en quelque sorte.

J'ai alors pris conscience qu'en n'importe quel domaine, lorsqu'on l'approfondit au niveau théorique, on en vient à la philosophie. Dès lors qu'on se questionne sérieusement sur une matière, on fait des réflexions philosophiques, et c'est pourquoi des études en philosophie, ce n'est jamais du temps perdu, parce qu'elles aident à avoir du calibre plus tard. Avec le temps, j'ai remarqué qu'au niveau de la compréhension et de l'envergure d'esprit, il y a une forte différence entre ceux qui ont étudié la philosophie ou qui s'y intéressent, et ceux qui ne la connaissent ni d'Ève ni d'Adam. Par contre, seuls ceux qui ont la véritable fibre philosophique vont comprendre un autre philosophe. Néanmoins, cela ne les empêche pas nécessairement d'en goûter et d'en apprécier la teneur, l'art. Car le philosophe est un artiste de la pensée, et on n'a pas besoin d'être artiste pour apprécier une oeuvre d'art ou goûter un bon mets: tout un chacun peut en retirer un plaisir à la mesure de sa sensibilité.

Si je parle de «fibre philosophique», c'est que j'ai remarqué que peu d'étudiants en philosophie seront plus tard de véritables philosophes. Encore pire, ces derniers souvent la dénaturent, la défigurent, la dévoient de sa nature première. Ce n'est pas parce qu'on étudie en philosophie qu'on comprend la philosophie: parfois on la comprend encore moins de cette façon. C'est parce que l'université c'est une chose, la vie et la véritable réflexion honnête et passionnée, c'en est une autre. Il n'y a pas de meilleur endroit que l'université pour se faire accroire qu'on connaît quelque chose. En réalité, peu sont appelés, mais rarissimes sont les élus. À quoi servent toutes ces études, si on ne prend pas soin d'abord de penser par soi-même?

Je crois que pour être un véritable philosophe, il faut avoir la capacité à rester ouvert toute sa vie, sur toutes les questions, mais surtout, il faut rester capable de se questionner comme l'enfant de cinq ans le fait, et cela, c'est presque impossible pour la plupart des adultes que nous sommes, car nous avons appris à être «vieux», à ne pas trop se questionner, à se résigner devant ce qu'on ne comprend pas, devant le mystère de la vie, de l'univers, bref, la société ressemble à un complot pour tuer notre créativité, et c'est ce qui s'est passé. Dès le moment où nous entrons à l'école, nous sommes endoctrinés dans une façon de penser qui nous moule, nous contraint, nous bride, et nous devenons sans imagination. Nous sommes entraînés à obéir, à voir par les yeux des autres, et à penser à la façon de nos maîtres. L'«homme unidimensionnel», il est là, dès le départ. Je crois que Marcuse s'est fourvoyé là-dessus. Le totalitarisme il est là, dans l'éducation, mais personne ne le voit, car nous avons déjà tous eu notre lobotomie et semblons penser que c'est une bonne chose de «dompter» l'enfant, même s'il faut y parvenir avec du Ritalin. La nature des études est de nous occuper à ce qui n'est pas «nous», à nous divertir de notre être, à nous accabler de travaux afin de nous éloigner de nos racines et de notre source, comme on meuble le temps des soldats dans les casernes, afin de les empêcher de penser. Si les philosophes d'antan voyaient ce qu'on fait aujourd'hui aux étudiants en philosophie, ce que l'on croit être de la philosophie, et ce que les étudiants pensent connaître de la philosophie, ils riraient aux éclats. La meilleure comparaison que l'on peut faire de l'université est avec un asile de fous. Nous sommes malades et fous de croire aux diplômes, et encore plus, de courir après ceux-ci. Cette course n'a plus aucun sens, et la société non plus. Nous sommes à une époque si rigide, et pourtant, personne ne semble trop s'en plaindre. Nous croyons être en position avantageuse parce qu'on peut manger à notre faim et se reposer le cul sur un bon divan, mais la vérité est qu'à cause de notre pacte avec le «matériel», nous n'avons jamais été aussi loin de notre être, aussi loin dans l'aliénation.

Nous sommes à l'extrême limite du «non-être». Quand cela va-t-il se terminer? Quand allons-nous lancer notre IPhone par une fenêtre et commencer à vivre, pour vrai?

vendredi 11 juillet 2014

Ma nouvelle passion: les supersportives - McLaren P1

1.2 millions, seulement 375 produites, toutes vendues. Cette auto a attiré mon attention grave par son agressivité et sa performance dans les courbes, tellement, que je me suis mis à écouter tous les testdrive de supersportives sur YouTube, et j'ai découvert plein de marques que personne ne connaît, mais qui sont toutes aussi hallucinantes que celle-là, alors si vous n'aimez pas les supersportives, ça risque d'être lourd dans les prochaines semaines... parce que juste le son de cette machine lorsqu'elle s'enrage me donne les larmes aux yeux... je sais pas pourquoi... c'est comme un orgasme des oreilles...