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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

jeudi 28 avril 2022

Où sont passés nos idéaux?

Un homme sans idéal est un homme mort.

La misère du monde ordinaire

Celle qui me forme, dans mon nouveau travail, ça fait maintenant cinq fois qu'elle me raconte la même histoire drôle en dedans d'un mois, et j'opine de la tête, je fais comme de rien, j'esquisse un sourire complice, l'oeil rieur, mais je vois bien que ça fait plusieurs années qu'elle disjoncte la pauvre. Elle est excellente dans son job, y a rien à y redire, mais en y regardant de plus près, elle a atteint une sorte de «folie rationnelle» causée par l'excès de travail. Son disque dur saute. Il est scratché par la misère sociale. Elle s'en va à la retraite sous peu, brisée, il est trop tard. Oui, c'est une bonne personne.

Dévastation

L'homme est synonyme de dévastation, tant pour la terre que pour l'humanité.

L'homme est véritablement un loup pour l'homme.

Dans cette Troisième Guerre mondiale en préparation, il n'y a pas un «bon» côté, ou un côté moins pire que l'autre, il y a deux mauvais côtés, deux puissances extrêmement nuisibles de destruction. Qu'un côté ou l'autre gagne n'est pas le problème, car le résultat sera inévitablement le même: l'oppression la plus totale, la mort de l'humanité, et de la nature.

Si la Russie est une dictature, les États-Unis sont une ploutocratie, autant injuste envers leurs citoyens ordinaires, autant oppressés, même avec le «consentement» de ces mêmes citoyens. Le «rêve américain» est en réalité un fisting dans le cul de chaque citoyen.

La politique, qu'on la prenne par le côté qu'on voudra, est un échec total, un suicide de la population par personnes interposées, dans tous les pays du monde.

Je n'ai aucune solution à proposer.

Je ne vois aucune issue à cet enfer.

Je crois que l'humanité, dès le départ, a été conçue pour s'autodétruire.

Dieu seul sait qu'elle pourrait en être le but absurde, et encore...

Nous sommes peut-être là pour rien, ou par erreur...

Qui est vraiment capable de savoir?

samedi 16 avril 2022

Overkill/comme dans un film

Étonnamment, toute ma vie je me suis senti comme dans un film. Je sentais que rien de grave ne pouvait jamais m'arriver.

Je pensais être miraculeusement protégé par une force merveilleuse s'apparentant à Dieu, des anges ou des extra-terrestres ou je ne sais quoi. Je dormais au gaz.

La société, le fait d'être entouré constamment par des gens de tous côtés, nous rassure, nous met en place de figurant dans une comédie à possibilités infinies qu'on appelle l'«existence». Tout est garanti de finir en happy ending. Je ne semblais pas être concerné par mon existence individuelle, ma vie, ma mort, la maladie, la souffrance, la perte.

Puis un jour, il y a peu, tout cela m'est arrivé en pleine face: la Réalité. Paradoxalement, j'ai pu découvrir la Réalité seulement sous l'effet de psychotropes. Ce qui prouve bien que l'homme à l'état normal est un somnambule, comme le disaient Gurdjieff, et bien d'autres sages. L'homme est naturellement, et par défaut, en état de «rêve éveillé».

J'ai compris que ma vie était très courte, fragile, et que je n'aurai finalement pas le temps de tout faire. Que quoi que je fasse, ça va «rester en plan» à un moment donné, car il est impossible d'avoir tout dit, tout fait.

J'ai acheté, et je continue d'acheter des livres en si grande quantité que je n'aurais pas assez de trois vies pour tout lire. Pourquoi donc alors je continue d'en acheter?

Parce que la connaissance est sans fin? Mais ma vie, elle, n'est pas sans fin...

En réalité, je devrais accepter que mon horizon intellectuel soit limité, restreint, car c'est effectivement ce qui sera le cas, et pour toujours.

Mon comportement est donc irrationnel, mais il serait aussi irrationnel que je me dise que la connaissance s'arrête ici, et qu'elle ne va pas plus loin, donc...

La connaissance est par définition overkill.

mercredi 6 avril 2022

«Un Journal sans fin» cherche un éditeur

 


J'ai finalement fait imprimer les textes de mon blog, après des années d'attente. Une dizaine d'années d'écriture de mes états d'âme et autres articles. 1500 pages à relire, corriger, adapter, trier, sélectionner, une tâche immense pour un homme qui n'a même plus le temps de vivre et qui se fait vieux!

La mort de l'insouciance dans un monde hyperviolent

Ce qui me manque le plus, c'est l'insouciance. J'ai la tête prise constamment dans les problèmes, les soucis, les tâches, la compétition, la fatigue, les maladies. Le temps presse, et je suis pressurisé. On me dira que c'est la normalité, mais je n'accepte pas cette condition de l'homme moderne. Je ne trouve pas ça normal de ne plus être capable même de penser spontanément au sexe, de penser simplement à s'amuser pour le plaisir de s'amuser en dehors de ses heures d'esclavage, de ne plus être capable, sans se sentir mal, de «perdre son temps» dans des choses qu'on aime vraiment faire, dans des «futilités». Le bien-vivre a pris le bord pour la sacro-sainte productivité. Mauvais calcul. C'était ça finalement le pacte de la raison avec le diable.

Le monde m'accapare avec sa pollution, ses guerres, ses conflits interminables, ses problèmes économiques insolubles, son stress, pour pourrir ma vie, détruire mes plans, mes rêves, mes ambitions, ma joie de vivre, ma bonne humeur, ma jeunesse, ma santé. Je ne trouve pas ça acceptable. Je donne littéralement ma peau à cette société, et en échange, on me donne l'aliénation de moi-même et de mon précieux temps. 

Il y a une époque où je ne m'inquiétais ni de ma santé, ni de l'argent, ni de l'avenir, ni de la mort. Aujourd'hui je m'inquiète quotidiennement, comme probablement presque tout le monde, de tout ça. Je me lève en pleine nuit pour lire l'Apocalypse de Jean en croyant y voir, halluciné, des signes de ce qui se passe aujourd'hui. On y parle d'un animal fantastique avec des pattes d'ours, ça y est, que je me dis, c'est les Russes! Je me souhaite la fin du monde, parce que je n'en suis plus capable. Je suis au bout du rouleau. Ça fait longtemps que j'ai besoin d'air frais et non contaminé dans ce monde cruel et hyperviolent.

Le monde est sale, les gens sont sales. L'air est sale, l'eau est sale, la terre est sale, la nourriture est sale. Tous les rapports sont empoisonnés. De sales nuages noirs de haine et de souffrance se dessinent à l'horizon. Il m'est impossible de couper le contact avec ce monde toxique et terrifiant. Mais je ne peux accepter cela.

Qu'on me détruise l'art, la vie et l'amour en pleine face à coups de masses, de canons, de bombes, de mensonges de tous les gouvernements...

Je ne pourrai jamais l'accepter.

Tout notre système de vie est pourri dans l'oeuf, fondé sur le mensonge, l'égoïsme, la violence, l'ignorance et l'inconscience. Personne ne voulait penser plus loin que le bout de son nez, et surtout pas à l'autre, sauf pour lui voler son bout de pain. Et voilà que nous sommes rendus à la conclusion de cette misérable histoire, les masques tombent, et la merde remonte à la surface pour nous étouffer.

Nous allons maintenant récolter le salaire de ce que nous avons été, et de ce que nous sommes toujours encore.

L'homme est destiné à s'autodétruire, c'est son fond secret, sa vérité.

Mais pourquoi?

Pourquoi ne pouvons-nous éviter cette horrible fin?

Parce que nous sommes incapables de réaliser que, comme dans un puzzle, la solution est forcée. Nous ne sommes pas libres de mettre les pièces où l'on veut.