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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 30 juin 2015

Le Bardo Thödol et la vie après la mort

J'ai acheté à nouveau ce livre aujourd'hui que j'avais dans mon adolescence, et je le trouvais alors sans intérêt.

En le feuilletant, le contenu a fait un effet différent sur moi. J'ai comme compris quelque chose.

Je ne sais pas comment ceux qui ont écrit le texte ont pu savoir ce qu'il y avait après la mort, mais des messages semblables se trouvent parmi de nombreux textes sacrés. On dirait que les mêmes savoirs se retrouvent à peu près pareils dans des religions différentes. Il doit y avoir une raison à cela.

Par exemple, le Paradis et l'Enfer peuvent être rapprochés du Nirvana et du Sangsara (notions plus anciennes). Dans les expériences de mort imminente, les personnes qui l'ont vécu disent souvent avoir vu une «lumière», et c'est ce dont parle le Bardo Thödol au moment de la mort. Il avertit sur ce que l'homme va voir au moment de la mort et comment s'y préparer pour ne pas «errer» dans les mondes inférieurs.

Différents savoirs ésotériques parlent de ces «voyages» dans la mort... Le dernier en date que j'ai lu est Le don de l'Aigle de Castaneda. Je sais que cet auteur est douteux et qu'il n'a peut-être jamais rencontré un véritable sorcier maya, mais je m'intéresse tout de même à ces théories, même si ce sont les siennes, inventées de toute pièce.

J'ai eu une intuition à un moment donné, je ne sais pas exactement quand, mais je suis resté avec cette croyance intuitive: nous vivons après la mort ce que nous croyons.

Autrement dit, si je crois que je vais dans un autre monde, j'y vais. Si je crois qu'il n'y a pas de vie après la mort, je meurs et ne reviens jamais à la vie.

Les différentes expériences de la mort que les mourants feront dépendront de la conception qu'ils se font de la vie et de la mort. Ainsi, leurs «voyages» seront différents, et certains même ne feront pas de voyage du tout, puisqu'ils croient qu'il n'y a rien après la mort.

S'il y a quelque chose après la mort, ce dont je ne serais pas étonné, cela vient changer tout notre sens de la vie. En fait, cela vient lui donner tout simplement un sens, puisqu'elle ne peut en avoir si l'on ne fait que mourir pour disparaître à jamais de l'Univers. Je crois qu'il y a une possible migration des esprits dans d'autres mondes inimaginables, sur d'autres planètes, dans d'autres dimensions peut-être...

J'ai compris pourquoi le détachement est important (je pense, entre autres, à Maître Eckhart), et pourquoi toutes les religions nous en ressassent les oreilles: parce que l'attachement, comme la rancune, empêchent de faire un bon voyage dans la mort et entraînent des souffrances inutiles. Toutes les mauvaises actions, dont la rancune et les mauvaises pensées font partie, alourdissent l'«âme», la tirent vers le bas, vers ce qu'on pourrait appeler l'Enfer.

D'où l'importance de pardonner et de rester purs de toute rancune, colère, haine... Cet «attachement» à ce monde particulier nous empêche de passer dans l'infini des autres mondes...

L'importance du détachement et de la spiritualité est pour soi d'abord, pour faire un bon voyage, et ensuite pour les autres. C'est pour soi qu'on doit le faire, car à l'heure de la mort, ce ne sont pas les autres qui meurent, mais moi. Je suis responsable de mon état au moment de ma mort, je dois être prêt et avoir fait la paix avec moi-même et avec les autres.

Mais je sais que tout cela est très difficile et que peu y arrivent, incluant moi-même.

Je ne suis pas vraiment prêt s'il devait m'arriver quelque chose...

J'ai encore du travail à faire...

L'utopie du Net

Les gens pensent souvent que l'Internet va nous «libérer»...

Mais de quoi?

A-t-il vraiment permis de se faire plus de vrais amis?

Nous a-t-il permis d'être plus connaissants?

Ainsi, il est possible de croire qu'en ajoutant des demandes d'amis sur les réseaux sociaux on se fait de vrais amis... Mais vous ne tenterez jamais le test pour savoir à quel point ces inconnus sont vos «vrais» amis...

La vérité est que les vrais amis sont rares comme du steak de maringouin, mais notre utopie du Net ne peut nous faire admettre cela.

Autre exemple: l'Internet est merveilleux, car il nous permet de faire notre propre diagnostic...

J'ai fait des recherches à partir de mes symptômes (comme les autres utopiens) et chaque diagnostic que j'ai posé sur mon état s'est révélé faux au bout du compte... J'ai tenté de m'autodiagnostiquer une dizaine de fois au fil du temps, et chaque fois ce fut un échec...

Ce doit être parce que la médecine est plus complexe qu'on pense...

Cela est aussi révélateur de ce qu'on pense des choses en général, et de notre propre suffisance en tant qu'individualistes...

On croit qu'il suffit de glaner des bribes d'information sur le Net pour tout savoir, alors que le véritable savoir est un processus long et complexe d'acquisition des connaissances, de leur compréhension et de leur systématisation...

Cela prend littéralement des années pour «savoir» quelque chose, et c'est quelque chose d'ardu, qui demande un grand effort... Il est illusoire de croire qu'on peut parvenir au savoir en pitonnant des mots-clés dans un moteur de recherche...

Aussi, même s'il nous arrive de trouver des livres sur Internet (piratés), ces livres ne disent pas tout, et surtout, ce qu'ils disent demande à être assimilé dans un contexte de connaissances préalables qui nécessitent parfois des années de travail...

Il est possible d'avoir accès à des recherches médicales, par exemple, mais l'accès à ces articles est tarifé, sauf si vous êtes étudiant à l'université. Ce savoir pourrait être disponible à tous, mais qui pourrait vraiment en bénéficier? Les méthodes et processus de la recherche scientifique ne sont pas aisément compréhensibles, et se limiter à lire la conclusion d'une étude, c'est ne rien comprendre.

Dans tout cela, avec nos croyances utopiques, c'est la recherche fondamentale qui souffre, car nous pensons pouvoir tout comprendre simplement en lisant des informations glanées sur Internet.

Avec notre suffisance, c'est aussi la véritable amitié qui souffre, car nous pensons avoir par trop de vrais amis sur les réseaux sociaux, qui en réalité ne se soucieraient pas d'une guigne de nous voir mourir dans une situation de détresse quelconque...

L'Internet nous fait croire que nous sommes donc «bons», nous les Occidentaux, de l'avoir inventé, parce que c'est donc une bonne chose la «circulation de l'information», et que ça va nous «libérer»...

Mais de quoi l'Internet nous a-t-il vraiment libérés jusqu'à maintenant?

Il nous a libérés du véritable savoir et de la véritable amitié, qui demandent trop d'effort, en nous offrant des simulacres de connaissances et des simulacres d'amitié à la place...

Et c'est directement en accord avec la logique d'ersatz du système consumériste capitaliste...

Bientôt l'homme et la nature tout entière seront remplacés eux aussi par des simulacres...

La logique du profit et de la concurrence nous fait nous éliminer nous-mêmes, graduellement et volontairement...

Et il y a toujours une logique implacable derrière ce processus, comme pour les raisons invoquées en faveur de l'utilisation des drones pour tuer des êtres humains à distance...

La déshumanisation de l'autre conduit toujours à une déshumanisation de soi-même...

Et la déshumanisation du savoir et de l'amitié ne vient que consolider notre errance loin de l'Amour...

Un autre exemple de la montée du «faux»: la récupération des blogues par le mainstream...

Il y a quelques années, alors que les blogues étaient en pleine effervescence, les gens s'y intéressaient beaucoup, participaient, critiquaient, commentaient... Mais cette effervescence a maintenant disparu...

Le blogue authentique est tombé en voie d'extinction pour laisser la place à de faux blogues de journalistes des médias de masse...

La plupart des gens ne savent plus aujourd'hui, ou ne se souviennent plus, de c'est quoi un VRAI blogue... ils ne connaissent dorénavant que son simulacre: le blogue de journaliste professionnel dont l'opinion est liée par des intérêts à des médias de masse...

L'utopie de la libre expression des opinions libérée des intérêts est maintenant chose du passé...

Vous me direz qu'en tant que blogueur «authentique» je suis aussi lié par des intérêts, et c'est vrai: je désire m'exprimer et je veux être lu, si possible, et je fais tout cela gratuitement, par pur plaisir. Cela me coûte parfois beaucoup d'heures pour écrire un seul article que (probablement) presque personne ne lira...

Mon intérêt dans ce blogue c'est le plaisir en «espèces sonnantes et trébuchantes»... Est-ce que ça vous semble louche ça?

Est-ce que c'est encore acceptable?

Le blogue de journaliste est non seulement un simulacre de blogue, mais un simulacre de gratuité, car si vous pouvez lire le contenu des articles gratuitement, c'est parce que le journaliste y est obligé pour vous attirer à lire ses articles dans la presse payante. Autrement dit, c'est un hameçon pour le poisson que vous êtes.

Chez moi, vous n'êtes pas un poisson...

Loin de là...

Vous n'êtes qu'un TAS DE MERDE...

Capich?

lundi 29 juin 2015

La corruption au Québec

[Première publication le 28 janvier 2014]

Hier soir j'ai vu des bribes de la Commission Charbonneau, c'était au tour d'Arsenault qui a eu droit à un interrogatoire qui lui ressemble, disons. Je n'ai pas réussi à trouver la vidéo complète, car ça n'a pas encore été mis en ligne sur le site de la commission, et sur les sites de nouvelles, la vidéo ne marche pas, je ne sais pas pourquoi, mais lors des extraits à la télévision, j'ai entendu Arsenault parler en «codes» dans ses conversations téléphoniques alors qu'il était enregistré par la police... C'est là que j'ai comme «pété une coche»...

On aurait pu croire qu'il aurait été différent des autres, mais non, comme Lavallée, ils parlent en «codes» au téléphone, un peu comme des mafiosos, du temps où ils ne faisaient pas toujours attention en bavassant comme des caves sur leur ligne privée et se ramassaient tous en dedans, preuves à l'appui.

Est-ce qu'on se rend bien compte collectivement à quel genre de monde on a affaire ici? Il semble qu'ils soient disséminés partout dans les structures de pouvoir au Québec, comme un cancer. Et ils sont bien établis, bien organisés, en fait, c'est un système complet de corruption, bien huilé.

Apparemment qu'Arsenault a essayé d'empêcher la diffusion des écoutes électroniques, on sait pourquoi maintenant: quand tu parles en «codes» au téléphone, comme font les prisonniers entre eux, c'est bien évident pour tout le monde que t'as quelque chose à cacher. La vérité sort, pour ceux qui sont devant le téléviseur, même si elle est «codée».

Ces gens n'ont pas honte de ce qu'ils font, ils n'ont pas honte non plus de parler en «codes». Ils sont arrogants en plus, et ils ne se laisseront pas faire, comme entre autres, les maires qui fument du crack. Ils sont bâtis sur le modèle des Vincent Lacroix: ils vont se battre jusqu'au bout, ils vont passer un moment très difficile à se faire taper dessus, mais quand ce sera fini, ils vont en sortir les poches encore bien pleines.

Eh bien, j'ai une mauvaise nouvelle, je crois: ces gens sont là pour rester. Oui, «ceux qui sont incapables d'avoir honte» sont là pour rester.

Je ne peux pas vous dire exactement pourquoi, mais je suis profondément convaincu que les choses ne changeront pas d'un iota.

Mais je peux vous dire que nous ne sommes pas moins pire, finalement, que les pays d’Amérique du Sud, ou tous les pays ou nous avons toujours un peu peur de mettre les pieds, car nous savons que nous ne pouvons même pas y avoir confiance en la police.

Et je peux vous dire aussi, «en gros», que nous sommes prédisposés à avoir ce genre de monde-là partout dans les structures de pouvoir à cause de la façon dont le monde fonctionne.

Quand on pense que les banques centrales peuvent jouer sur l'inflation et la déflation, et même plus, qu'ils ont le devoir de le faire au nom de l'économie nationale, parce que tous les pays sont en concurrence, cela veut dire que toute notre vie est régulée dans haut et que nous sommes comme dans une grosse machine dont il est impossible de sortir, à moins de vouloir retourner presque à l'âge de pierre. Notre vie est «truquée», de la naissance à la mort. On ne se rend pas compte que si on donne de l'argent «gratis» au monde, ce que tout un chacun aimerait avoir, il faut quand même en bout de ligne que quelqu'un aille ramasser la bouffe dans les champs, et lui on lui donne quoi?

Sous l'impératif de la productivité, les valeurs tombent: nous n'avons plus le temps de faire les choses comme il faut, alors on les fait pour l'argent et pour notre profit personnel seulement. Et là je parle de choix de société: nous pensons faire des «choix», mais ceux-ci s'imposent à nous dans une logique implacable qui nous amène toujours sur une certaine voie qui nous imposera à nouveau ces choix. Par exemple, quand on choisit de couper dans l'éducation ou dans la recherche fondamentale parce qu'on y trouve des avantages à court terme, et je dirais, à courte vue, eh bien on ne prend pas en compte les énormes conséquences que cela aura à long terme pour la société et le pays, et derrière tout cela, l'allure du monde en général. Ces choix qui semblent s'imposer nous amèneront plus tard, dans la catastrophe, à faire d'autres choix qui seront, au final, aussi catastrophiques.

Nous ne nous rendons pas compte que nous sommes pris dans un engrenage de merde, parce que nous ne voyons pas plus loin que le bout de notre nez. Or, pour pouvoir voir «plus loin que le bout de notre nez», ça prend du temps, de l'éducation, de la culture, autrement dit, ça prend de l'argent, chose qui lorsqu'on court après, nous enlève précisément ce qu'il serait censé nous donner. On voit finalement, de façon illusoire, le petit temps «que nous pourrons enfin avoir à nous» à la retraite, mais rendu là, si c'est encore possible, il n'est plus temps de rien faire.

Les «intermédiaires» dans le capitalisme, cachent le fait qu'il s'agit encore de travail pur, comme depuis toujours. Nous n'avons pas progressé d'un pas sur ce sujet. Il y a deux logiques qui s’enchevêtrent dans ce système, au point qu'on n'arrive plus à les distinguer: il y a la «logique du profit» et la «logique de la technologie». La logique de la technologie pourrait nous conduire à faire de meilleurs choix, mais la logique du profit nous conduit à en faire des pires. Pire encore, les mauvais choix que nous fait faire la logique du profit font en sorte que les bons choix que nous pourrions faire avec la technologie deviennent des mauvais choix.

Bref, il y a encore beaucoup de choses à dire, et ce sera pour un autre article.

Après tout, je fais quand même du travail «gratis» ici...

vendredi 26 juin 2015

Réflexions sur la mort

1. Mourir n'est ni très difficile ni très souffrant.

2. Notre appréhension de la mort cause en général plus de souffrance que la mort elle-même, qui arrive souvent si vite qu'on la «manque».

3. On «manque» le moment de sa mort: c'est-à-dire qu'elle n'a pas le déploiement grandiose auquel on s'attendait, elle arrive trop vite pour qu'on puisse prendre du recul et en penser le sens (si un «sens» est possible)

4. La mort se produit en un éclair, et c'est fini, mais notre «imagination» de la mort, d'une mort prochaine, dure pour rien.

5. Ce que nous imaginons par rapport à la mort ne correspond souvent en rien à la réalité.

6. Nous mourons anonymement, et la mort ressemble à une défaillance subite, irréparable, c'est tout.

7. Ce qu'il y a de terrifiant dans la mort, c'est notre peur.

8. On chercherait en vain à donner un sens à la mort, elle n'en a pas vraiment. Et cela n'a aucune importance, car ça n'a jamais empêché personne de vivre.

9. La vie se passe du sens: elle est son sens à elle-même: un sens non sur papier, mais un sens vivant, comme la présence de la personne aimée.

10. Si le sens de la vie existe, il doit être aussi bref, «fou» et saisissant que le sens de la mort.

11. Tout peut être perdu en un instant, pour rien, sans compensation, sans retour possible. Qu'est-ce qui compte le plus? -Tout et rien. Mais qui peut vraiment répondre à cette question?

12. Le sens de la vie se dévoile lorsque le bébé sort du ventre de sa mère, c'est: «Me voilà!».

13. C'est sur le «me voilà!» qu'il faut mettre l'emphase si l'on veut être en accord avec le sens de la vie.

14. La vie doit garder un caractère de surprise et de spontanéité pour rester en vie: c'est le «sens» de la vie.

lundi 22 juin 2015

La veille de la crise



Voici l'album que j'ai acheté et écouté la veille de ma crise cardiaque la semaine passée (17 juin 2015).

Dans les paroles des chansons ça parle d'altitude, d'immatérialité, de mort, de montagne...

J'ai aussi donné des instructions la veille à ma conjointe au cas où je venais à décéder subitement...

Je lui ai demandé de mettre mon nom et ma photo sur mes blogues avec la mention «décédé» à telle date...

Je crois que j'ai pressenti la mort venir...

Voici la couverture de l'album. C'est pour moi la Mort qui m'appelle dans ses bras et qui dit: «Tu es à moi...»




J'écoutais cet album à l’hôpital et j'ai réalisé un paquet de choses. J'avais aussi directement la vue sur la montagne (et la croix du Mont-Royal) de ma fenêtre... Puisque l’hôpital se trouvait au pied de la montagne, celle-ci prenait aussi toute la vue dans la salle de repos... Cet album a été un message d'en haut, et je ne sais pas comment cela est possible...

Quand je repense à cela, j'en ai les larmes aux yeux, et je crois que je n'ai pas fini de découvrir ce message au complet, le meilleur est sûrement à venir... Une chose est certaine cependant: je ne suis plus le même homme...

La sagesse populaire relève de la pensée magique

Nous le savons tous, «vouloir, c'est pouvoir»...

Or tout le monde «veut», et veut bien faire même, mais fait tout, la plupart du temps, tout croche.

Par exemple: se mettre en forme. Si j'ai de la volonté, je vais courir un 20 km, sinon je suis une fiche molle, pourrait-on se dire.

Cependant, on le fait tout croche. Et je ne suis pas si convaincu que le jogging soit très bon pour la santé à long terme...


Les gens se mettent à courir sans même y penser dès qu'il s'agit de se «mettre en forme». Mais le nombre de blessures et de dégradations que peut entraîner le jogging me fait douter de son bien-fondé. Premièrement, si vous êtes en surpoids, il est absolument déconseillé de faire du jogging: il faut perdre du poids AVANT d'en faire. Autrement dit, il faut être à son poids idéal avant de commencer à faire du jogging, si on veut éviter les plus grands dommages, comme des hernies discales ou des crises cardiaques, je vous le mentionne, parce que j'ai eu les deux. Mais tout le monde se lance dans la course avant d'avoir fait un régime... à cause de l'impatience de maigrir et d'être en forme...

Et si l'on pense que ça va marcher, c'est parce qu'on baigne dans la pensée magique de la fameuse (fumeuse) sagesse populaire... Les gens veulent bien faire, mais ils font toujours le contraire de ce qu'il faut faire pour bien faire, parce qu'ils ne savent pas comment faire, ou parce qu'ils sont tout simplement guidés par la loi du moindre effort: courir en pensant que ça va nous faire maigrir + mettre en forme en deux semaines, c'est plus agréable à penser que faire une diète contraignante pendant un an.

La chose que les gens ne savent pas, parce qu'ils ne la «voient» pas, c'est que lorsqu'on mange mal, les artères se remplissent de graisse. Alors, si tu te lances dans la course en insensé, comme ta «bonne volonté» te dit de le faire, tu risques juste très fortement une bonne crise cardiaque. Il arrive de plus en plus souvent que des cyclistes soient retrouvés étendus sur le bord de la route avec la patate explosée. Et dans tous les «Hommes de fer» (Iron Man), il y en a plusieurs à chaque fois qui deviennent des «Hommes rigides». Le mythe de la performance et de la croissance sans fin fait qu'un jour TU PASSES DE HÉROS À ZÉRO, avec une artère bloquée ou un nerf sciatique débarqué.

NOUS NE RESPECTONS PAS LES LIMITES DU CORPS ET DU CERVEAU HUMAIN.

ON POUSSE TOUT À BOUT JUSQU'À CE QUE ÇA CASSE. NOUS SOMMES DES DESTRUCTEURS, ET NOUS FAISONS PAREIL AVEC LA NATURE ET NOS SEMBLABLES. LOGIQUEMENT, IL EST IMPOSSIBLE QU'UN CORPS PUISSE CROÎTRE SANS FIN OU SUBIR UNE USURE SANS FIN. LA RÉALITÉ, C'EST QUE LES CHOSES FINISSENT PAR ATTEINDRE UN ÉQUILIBRE DANS UNE CERTAINE PERSPECTIVE, ET NE POUVANT ACCEPTER CE QUI RESSEMBLE À DE LA STAGNATION, NOUS LES FAISONS PÉRIR, SANS TENIR COMPTE DES AUTRES AVANTAGES.

La sagesse populaire est guidée par la loi du moindre effort: le moindre effort est ici son maître absolu.

Aussi, je crois que la plupart du temps, dans nos cerveaux imbibés de sagesse populaire, qu'il faudrait chercher en réalité à exterminer comme la chose la plus nuisible au monde, NOUS INVERSONS LE MOYEN ET LA FIN.

Sagesse populaire, guidée par la loi du moindre effort:
Fin: être maigre et en forme.
Moyen: aller s'acheter une paire de souliers miraculeuse et faire du jogging (facile et rapide, en plus d'être consumériste).

La vraie sagesse issue de la réflexion:
Fin: pouvoir courir comme une gazelle.
Moyen: faire un régime contraignant et permanent, changer complètement ses habitudes de vie (ce qui est très difficile).

Bref, si nous voulions apporter un correctif salutaire au proverbe «vouloir, c'est pouvoir», nous pourrions dire à la place: vouloir + savoir = pouvoir. Mais encore là, ce n'est pas suffisant et ça ne dit rien. Par exemple: je peux vouloir maigrir et être en forme, et je SAIS comment y parvenir: m'acheter une paire de souliers miraculeuse et courir un 20 km.

Donc, la clé du nouveau proverbe «repensé» est que quand c'est AGRÉABLE à penser, c'est FAUX.

C'est pour ça que l'HÉDONISME est le prérequis pour pouvoir emprunter la VOIE ROYALE VERS L'ENFER.

Le plus difficile dans la vie est de RÉFLÉCHIR et de changer complètement ses HABITUDES DE VIE.

La pensée magique qui croit qu'il suffit de «vouloir» pour que tout change tout seul, est de la pure paresse intellectuelle.

Vouloir n'est pas suffisant, et il ne suffit pas de fermer les yeux comme un enfant pour voir apparaître un cadeau.

Nos maîtres corrompus sont là au gouvernement et font la belle vie parce que notre premier GRAND MAÎTRE est la PARESSE INTELLECTUELLE.

Croire qu'il suffit de s'acheter un kit de joggeur pour courir et de prendre des vitamines, tout en continuant à manger des cheeseburgers et de boire du coke, c'est faire travailler ses jambes au lieu de sa tête, chose à laquelle, NOUS, PEUPLE QUÉBÉCOIS, sommes TRÈS BONS.

Pourquoi? Parce que notre modèle, c'est le MODÈLE AMÉRICAIN, qui est devenu le MODÈLE MONDIAL, parce qu'il est facile à comprendre et à propager comme l'anglais.

Dans tout cela, nous n'avons juste donc AUCUNE ORIGINALITÉ ni RÉELLE VOLONTÉ.

NOUS SOMMES DU BÉTAIL AMÉRICAIN DÛMENT ÉTAMPÉ.

Soyons donc un peu plus FINS, avant de se retrouver FINIS.

C'est pas parce que tout le monde se lance dans le ravin qu'il faut faire pareil.

lundi 15 juin 2015

Architect - The Bitch Is Back



Un autre projet de Daniel Myer (Haujobb): Architect, Album: Consume - Adapt - Create.

Haujobb - Dead Market



Un groupe électro que j'adore, mais le nouvel album se fait attendre, comme d'habitude, avec ce groupe qui ne produit pas souvent. Lorsque je réécoute cet album aujourd'hui, je me rends compte que ça ressemble à du Severed Heads, un groupe très original qui n'avait pas encore trouvé de successeur.

J'ai correspondu pas courriel avec Tom Ellard, le fondateur de Severed Heads. Il était devenu professeur de musique en Australie et voulait abandonner son projet, mais dernièrement, le groupe est redevenu actif et a maintenant son propre site web et les fans ne manquent pas. Le groupe continue donc de faire des tournées aujourd'hui et produit même continuellement de nouveaux albums.

Daniel Myer de Haujobb est un autre de ces grands créateurs et innovateurs. Il a plusieurs projets musicaux à la fois, dont Architect.

Cattle Decapitation - Manufactured Extinct


Je suis un fan de Cattle Decapitation et j'attends le nouvel album en août avec impatience.

PAROLES:
Manufactured Extinct

In the beginning of this, the anthropocene era
Life was pristine, resonating impact …the instigator’s arrival
Densely populating smashing biodiversity

Altered climate accelerating exacerbated by our human activities

We used it up, we wore it out, we made it do what we could have done without

Machines to make machines fabricating the end of all living things
Sacrificing all morality, the ends never justify the means

Technology defines the ages - Our human history burns its own pages

Under the sun and in the light of day we throw this all away
Instinctual devotion to annihilation
Eradication, mass predation - manufactured extinction
The powers that be are you and me

These enemies of inconvenience = undertakers

Entire species erased
Millions of acres defaced
Nonrenewable

Fuck this flesh
Curating distress
Composing our dirge
True nature emerged

Under the sun and in plain sight a tragedy has been designed
by hands of cultures intertwined in greed and cruel ways of life

dimanche 14 juin 2015

Une journée d'avance

Je me fait réveiller à 2pm
Par le téléphone
Je sort du lit
Avec toute la misère du monde
Je pense qu'on est lundi
J'ai dû manquer un appel important

Je me sens coupable
Je me fais un café les yeux englués
Je sors le chat
Je me roule une cigarette
Plus accro à l'odeur du tabac qu'à la nicotine comme telle
Ça ne me fait plus rien quand je fume
Je ne sais pas pourquoi je continue
Sans doute pour finir le paquet
Pour ne pas gaspiller
Et ensuite en vouloir un autre

On m'apprend qu'on est dimanche
Je comprends que je suis mêlé
Je sais qu'une longue nuit m'attends encore
Et les livres ne me parle plus
Je ne sais pas quoi faire pour me sortir du marasme
Je suis comme sans solution
Je me sens mal en dedans

Je sens l'autre en moi qui me pèse
Qui me ralentit
Je veux qu'il m'aide
Mais il ne fait que me tuer
Pour toujours

Il m'empêche d'être entier
Il m'empêche d'être moi-même
Il m'empêche d'être adulte
Il m'empêche d'avancer

Cet autre hédoniste
Ne veut toujours que faire
Ce qui lui plaît
Pour se «réaliser»

Mais il réalise qu'il ne peut pas réaliser tout ce qu'il voudrait
Avant d'avoir réalisé les réalisations des autres
Il se rebelle
Il veut crever
C'est pour ça qu'il est englué
Et c'est pour ça qu'il fume, entre autres

Il fume de rage

jeudi 11 juin 2015

La grande forme

Il y avait un temps
où tu m'avais tué
où je consommais
je pouvais me défoncer comme je voulais
dormir un coup
bien manger un bout
faire des haltères
prendre un bon respire
pis recommencer

je restais beau
et en forme
comme si je n'avais jamais pris une tonne de coke

mais sans s'en apercevoir
les temps changent

on dirait que la dope ne me sourit plus
elle me magane

je ne me sens plus invincible
ni éternellement jeune

et on dirait que l'overdose sur laquelle je comptais
n'arrivera pas

la dope ne fait plus le même effet
on dirait même qu'elle ne fait plus effet du tout
elle perd sa magie
moi aussi

puis viens l'ennui
le surpoids
les rides
les cheveux épars

il ne suffit plus de faire un peu d'exercice
et de prendre des vitamines
pour que la forme revienne

ce temps-là est fini

les illusions sont finies

tout n'est plus possible

les douleurs commencent
car la santé a foutu le camp

j'ai perdu le charme diabolique de ma jeunesse
on me regarde comme un bonhomme

je n'ai plus rien de spécial
j'ai perdu mon étoile

je ne peux plus manger ce que je veux
ni passer des jours debout à me geler
ni faire comme si ça me faisait rien

la grande forme représente maintenant une montagne
insurmontable

elle se pointe rarement

plus rien ne peut me distraire de l'ennui ou me faire rêver
artificiellement

je me rends compte que j'ai perdu mon temps
à m'user
pour rien
et j'en veux à tout le monde
de m'avoir laissé tomber

parce que je n'avais aucune issue
et c'est pourquoi j'ai choisi cette folie
j'ai choisi la mort
de laquelle je suis miraculeusement
rescapé

pour me retrouver

devant la douleur
devant le regret
devant l'amertume

devant RIEN

comme au début

puisque rien n'a été réglé