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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 31 mai 2010

Peut-être que je devrais prendre de la drogue...

Je ne sais pas ce que j'ai depuis quelque temps, je n'écoute plus de musique et je n'en fais plus. J'ai comme un écoeurement qui me paraît venir de l'âge, du vieillissement, du mûrissement... J'écoute quelques pièces du nouvel album d'un groupe que je trouve pourtant bon une couple de fois sur YouTube, pis je me tanne très vite, puis finalement je ne l'écoute plus du tout. Avant j'avais toujours besoin de musique d'une façon essentielle afin de me mettre en contexte existentiel, de m'inspirer pour écrire, etc., je trimballais toujours mon petit appareil partout, j'étais toujours pluggé, maintenant, j'ai plus l'impression que ce sont les jeunes qui en ont besoin, qui tripent «musique», moi ça ne me fait plus triper pantoute, je dirais même que ça me dérange plus qu'autre chose, en plus de ne me rien faire au niveau des émotions. Bref, la musique me laisse indifférent, quelle qu'elle soit.

On dirait que les paroles ou les idées derrière la musique m'écoeurent plus qu'autre chose : je n'y crois plus. Aussi, ce que la musique me fait : je n'y crois plus non plus à ma vague d'émotions, je m'en fous de me faire émotionner, je n'en veux pas, j'en ai eu assez. Je veux être frette. J'ai-tu le droit d'être frette câlisse?

Je suis écoeuré de la putasserie des émotions, l'émotivisme, la sollicitation constante du côté émotif, du brassage médiatique des émotions. Je suis écoeuré de me faire manipuler les tripes par des salopes de journalistes ou de spécialistes en marketing.

La lecture de Husserl et un solo de Slayer ça va pas ensemble, ni non plus avec une toune de Lady Gaga, même si elle a un toryeu de beau cul.

Si je refais de la musique, celle-ci sera expérimentale et live. Les gens vont avoir peur, et c'est tant mieux. Je me câlisse des oreilles du public, ainsi que de ses goûts et dégoûts. Je vais peser sur des pitons comme ça me tente pis vous allez écouter mes tabarnak. J'vais vous arranger votre architecture auditive de banlieusards de merde.

Pour revenir à mon écoeurement : je suis aussi écoeuré du sexe. Eh oui, ça paraît incroyable, mais c'est bien le cas. Je ne me joue plus après la zézette depuis quelques jours; je ne regarde plus de porno; je n'ai plus d'envie soudaine de baiser; je ne fantasme plus sur les pieds des femmes, enfin, beaucoup moins qu'avant. Je continue de regarder, mais je n'ai pas tout le temps comme d'habitude des pieds de femmes qui sentent dans la tête alors que je travaille ou que je lis ou que je m'entraîne. Je ne me sens pas cochon du tout.

Bref, je le sais pas ce qui se passe avec moi câlisse... Pour une fois je me sens «normal», mais c'est ennuyant un peu, peut-être que je devrais prendre de la drogue...

QuitFacebookDay.com

C'est aujourd'hui la dernière journée où tous les Canadiens sont invités à quitter Facebook sur ce site. Il faut dire que jusqu'à maintenant, y a pas tant de monde que ça comparé à la masse d'inscrits au Canada. C'est assez minime. Ça montre que le monde n’est pas vraiment écoeuré de ce réseau social merdique. Je ne pense pas seulement cela de Facebook, mais de tous les réseaux sociaux, que ce soit MySpace, Twitter ou autre, il y en a des dizaines, sinon des centaines.

J'ai commencé dans le temps par avoir beaucoup de fun avec mon espace sur MySpace. Je mettais de la musique sur ma page qui démarrait automatiquement, ce qui ne risquait pas d'en énerver plus d'un, je mettais des arrière-plans trippants de cimetière, je me croyais très original, etc., je faisais pas peur du tout. Je mettais plein d'informations sur moi, j'essayais de me définir en fonction des petites cases, de me donner une identité, après tout, de figurine. Bon. J'ai fini par me tanner d'accumuler les «amis» pour rien, il y avait si peu d'interactions, le rêve utopique des baby-boomers de plugger toute la planète en un grand ensemble harmonieux et ouvert, j'ai fermé et réouvert mon compte trois ou quatre fois, puis j'ai tout fermé pour de bon pour rejoindre une autre maladie sociale : Facebook.

Je trouvais que Facebook avait vraiment l'air d'une plateforme construite par des nerds, et je la trouvais plate dès le départ. Aussi, j'essayais de faire un peu le fou sur le site, mais l'ambiance carrée du deux tons et des petites cases me rappelait à l'ordre : on pouvait tout faire, mais sérieusement, et si on se connaissait, si on était membre de la petite clique de cons qui se prenaient pour une clique. J'ai vu plein d'innocents qui avaient choisi d'y aller bareback comme Facebook le leur demandait en bons moutons, et qui mettaient leur véritable nom, leur adresse et leur numéro de téléphone et qui venaient ensuite se plaindre qu'on les harcelait, surtout les filles, qui se ramassaient avec des tatas qui venaient cogner à leur porte au beau milieu de la nuit pour baiser.

J'ai ouvert plein de groupes, certains ont marché sur le coup et pendant un certain temps, puis la participation a diminué graduellement, jusqu'à ce que je me rende à l'évidence que je parlais dans le vide et que j'envoyais des messages à tout le monde pour rien, puisque ce qui était avant tout important pour les membres du groupe, ce n'était pas de participer, mais de s'identifier à quelque chose, n'importe quoi qui leur reflétait leur image, ne serait-ce qu'un nom. Ainsi, les groupes ne formaient, au final, qu'une collection de noms d'appartenance à ces groupes sur leurs profils, c'est tout.

J'avais des groupes sur différents thèmes : la philosophie, la sexualité, l'art, la traduction, des causes, etc., et je travaillais assez fort pour les maintenir en vie, surtout mon groupe sur Heidegger «Contributions to Philosophy». Mais ce fut la cerise sur le sundae quand on m'expulsa du réseau et qu'on m'enleva tous mes groupes parce que j'avais fait, soi-disant, trop de recrutement : là je compris que la véritable vocation du réseau n'était pas de réunir les gens selon leur communauté d'intérêts. Leur véritable but était plutôt qu'on fasse du chitchat tout en regardant distraitement leurs pubs et en offrant tout aussi distraitement nos renseignements personnels.

Je me souviens encore de la crise que j'ai faite cette journée-là : c'était presque comme si on m'avait enlevé la vie! Tous ces efforts pour rien!

C'est vraiment à partir de ce moment que j'ai perdu confiance en ces gens et que j'ai réalisé que tout ce que je faisais sur ce réseau ne m'appartenait pas, tel que mentionné au début de l'inscription dans les modalités de l'entente.

J'ai fini par reprendre mes groupes, alors qu'ils avaient été donnés à des inconnus qui auraient pu éliminer toutes les données entre temps, mais il était trop tard : j'avais perdu tout intérêt à cause de ça, parce que je ne voyais plus ces productions comme miennes. Par la suite, j'ai cédé tous mes groupes volontairement, puis je me suis désinscris, et réinscris, parce que je croyais que ce réseau m'était indispensable, j'ai réouvert quelques comptes sous des pseudonymes, j'ai végété pendant un bout de temps, je me suis pogné avec un paquet de monde, puis finalement, j'ai toute câlissé cette esti de marde là.

Aujourd'hui quand je me rappelle tout ça, à quel point Facebook m'était indispensable dans le temps, je me fais l'impression d'avoir été momentanément fou...

Dire qu'il y a des amis et des couples qui se laissent à cause de cet esti de «réseau»-là...

Et qu'en plus les gens se font rapporter leur propos aux nouvelles du soir, en plus de se faire dénoncer aux assurances, etc. Eille ça, y a pas pire que ça en matière de Big Brother ou d'État policier : «un tel ou une telle a dit ceci ou cela dans son status bar, ou a mis des photos osées, etc.» Franchement, faut être cons ou moutons pour continuer à participer à un réseau de même...

À part d'avoir à se trouver des femelles assez indulgentes pour vouloir se multiplier avec eux et répandre leurs gènes d'abrutis, je ne vois pas l'utilité des hommes sur la Terre

Au gym, j'ai toujours le même zoinzoin qui fait sa gueule de dur pis qui prend toute la place comme si le gym lui appartenait. Il fait des arts martiaux, tout le monde le sait. Il se cré tellement. Il se fait faire pratiquement un nouveau tatouage par jour pour se prouver qu'il est un tough. Il est juste plus lètte.

Avant lui, c'était un autre fatiguant qui n'arrêtait pas de regarder tout le monde dans les yeux et de faire son mâle alpha. Il était doorman. Tout le monde le savait. Il ne m'impressionnait pas tellement avec ses poids que je levais d'une main devant lui. Au fond, il avait juste des gros yeux intimidants, il méritait une correction. Il va finir par rencontrer son homme, son fêlé qui va lui arranger les orbites. Moi j'ai fait assez de tours de chars de police.

Quoi qu'il en soit, on a toujours un fatigant quelque part pour nous rappeler que le monde est crétin. S'il y en a un qui part, immédiatement il y en aura un autre pour le remplacer, parce que nous nous comportons comme des primates avec des rangs bien établis. Mais au fond, s'il est là à faire son chef, c'est juste parce que les autres le laissent faire et son indulgents envers leur nouveau crétin de service, parce qu'autrement, il serait déchiqueté en morceaux. C'est quand le mâle alpha se rend compte de cela, de sa non-valeur, de sa non-mâlitude, qu'il connaît sa première crise d'identité. Vite, on appelle 1-800-VIRILITÉ! Alors là, c'est soit un nouveau char, soir les cours d'arts martiaux, soit le gym, soit les sports extrêmes, hein?

Un homme serait prêt n'importe quand à descendre en bicycle une côte tellement à pique qu'il tombe pratiquement en chute libre et fait trois arrêts cardiaques en chemin juste pour prouver aux autres qu'il est un homme, même si arrivé en bas il se pète la gueule d'aplomb. Remarquez que celui qui fait ces choses est toujours devant témoins, quelqu'un qui passe par là, ou avec un ami : il est rare qu'il va garder ses exploits pour lui-même. Son équation c'est : j'ai pas peur de me péter la gueule = je suis un homme. Et si je me la pète, eh bien, ça prouve d'autant plus que je suis un homme! Qui veut voir mes cicatrices de guerre? Grrr...

L'homme aime se prouver qu'il est fort, qu'il est un homme, faut toujours qu'il soit bandé. Sa queue c'est comme son char : c'est son symbole de masculinité, de virilité. Il regarde les autres dans les yeux pis il veut qu'on lui dise ; «Eille, toé tu l'as l'affaire!» Une vraie salope, mais avec des muscles... Il mérite juste de manger un coup de matraque sa tête pis d'aller se faire enculer avec les autres en dedans.

Les mâles se sentent tellement insécures, ils ont tellement peur qu'on pense qu'ils ne sont pas virils qu'ils s'entraînent inutilement tous les jours comme des forcenés en grimaçant comme Rocky dans l'espoir de se retrouver un jour dans une situation où ils pourront  prouver définitivement au monde, et se prouver aussi, qu'ils sont des hommes. Une sale bande de cons.

Au fond, à part d'avoir à se trouver des femelles assez indulgentes pour vouloir se multiplier avec eux et répandre leurs gènes d'abrutis, je ne vois pas l'utilité des hommes sur la Terre. On dirait qu'ils sont juste là à attendre l'occasion de pouvoir se péter mutuellement la gueule. On se croit bien évolués avec notre science, mais c'est à ça finalement que sert toute notre technologie : à dominer l'autre.

samedi 29 mai 2010

L'attaque du 11 septembre 2001 a connu des précédents avec l'Opération Northwoods

Pour ceux qui se demandent si un gouvernement oserait vraiment avoir recours à des attaques terroristes afin de promouvoir ses propres intérêts, il y a apparemment plusieurs opérations qui le confirment dont, entre autres, l'Opération Northwoods de 1962 qui ne fut jamais exécutée et resta à l'état de plan. Le but était apparemment de faire passer ces attaques sur le dos de Cuba afin de justifier l'invasion de l'île.

Ces opérations sont mentionnées sous cette vidéo au no.2. Pour cliquer sur les liens, il faut aller sur YouTube.

#2

But surely this could not have happened, I mean, governments would not actually resort to terror attacks to advance their interests. Would they?

Unfortunately, yes they would.
Actually, they have a history of doing so.

Operation Ajax:
From the archives of the New York Times, the British and US involvement in overthrowing Mossadegh in Iran:
http://www.nytimes.com/library/world/...

Operation Northwoods:
Operation Northwoods was a 1962 plan by the US Department of Defense to enact acts of terrorism and violence on US soil or against US interests, blamed on Cuba, in order to generate U.S. public support for military action against the Cuban government of Fidel Castro.
http://en.wikipedia.org/wiki/Operatio...

Operation Gladio:
http://en.wikipedia.org/wiki/Operatio...

Other false flag operations:
http://joecrubaugh.com/blog/10-false-...

US Marines Major General Smedley Butler, the most decorated Marine in US history, figured out what war is all about:
http://en.wikipedia.org/wiki/Smedley_...
http://www.ratical.org/ratville/CAH/w...

Aux État-Unis, la loi qui oblige les citoyens à payer l'impôt sur le revenu est introuvable

Assez hallucinant comme documentaire. (24:30) En 1894, les membres du Congrès ont essayé de faire passer une loi pour l'imposition sur le revenu, et la Cour suprême l'a rejeté. Ceux-ci ont réessayé en 1913, et la loi a été refusée de nouveau, car le 16e amendement de la Constitution ne le permettait pas. Donc, l'imposition sur le revenu serait inconstitutionnelle depuis tout ce temps-là. D'ailleurs, la définition du «revenu» (income) dans la Constitution a été donnée dans un cas qui a fait jurisprudence : le revenu est défini comme étant les gains ou les profits qui sont générés par une activité (commerciale)-(définition de 1918 : a gain or a profit arising from corporate activity). Cela semble dire que s'il devait y avoir une «imposition sur le revenu», celle-ci devrait s'appliquer aux entreprises seulement et serait inapplicable aux salaires des individus. Pourtant, c'est le contraire que l'on peut observer : les citoyens sont beaucoup plus imposés que les entreprises, même si ces dernières font pourtant des profits faramineux. En 2005, l'impôt prélevé sur les salaires des travailleurs atteignait 927 milliards. En revanche, l'impôt prélevé sur les entreprises ne fut que de 278 milliards... On se demande alors à quoi sert vraiment l'IRS (Internal Revenue Service). Certains experts dénoncent ce qui semble être une vaste fraude qui dure depuis déjà assez longtemps. En fait, cela ne fait que démontrer, une fois de plus, que les gens ne connaissent pas leurs droits.

vendredi 28 mai 2010

Le thrill de marcher entre les arrêts de bus

Après le boulot, quand j'arrive à l'arrêt de bus, j'aime souvent prendre une chance et commencer à marcher vers le prochain arrêt, qui est assez loin. Une fois sur trois environ, le bus tourne le coin alors que je suis trop loin pour revenir en arrière (et en plus j'aurais l'air con aux yeux des autres qui attendaient à l'arrêt), mais je suis encore plus loin de l'autre arrêt, alors je dois courir comme un fou! ... sur ma jambe qui fait affreusement mal, maudit que j'ai mal câlisse!

Toujours prêt à tout faire esti pour me désennuyer... Une vraie salope du divertissement à tout prix. Je pouvais-tu juste rester calmement à attendre à l'arrêt au lieu de me repéter stupidement la jambe pour la Xième fois?

jeudi 27 mai 2010

Je ne comprends pas la vie

Husserl, en parlant de l'intuition, distingue deux modes de présence : celui de l'être comme vécu et celui de l'être comme chose. Dans la perception sensible, la chose apparaît d'un seul coup, mais en même temps elle se présente par esquisses, c'est-à-dire que je n'en vois pas tous les côtés en même temps, pensons par exemple à un cube que je regarde et autour duquel je dois tourner pour en voir toutes les faces. Or, si l'objet de la perception sensible s'offre par esquisses, ce n'est pas le cas du vécu. L'essence régionale du vécu implique que le vécu puisse être perçu dans une perception immanente; en revanche, puisqu’aucune chose ne peut être donnée comme réellement immanente dans aucune perception possible, l'essence régionale d'une chose spatiale implique que celle-ci ne puisse pas être perçue de façon immanente. Par exemple, le cube que j'ai devant moi, je ne peux en parcourir les facettes mentalement : je dois tourner autour pour en explorer toutes les facettes. C'est ce qui fait la différence essentielle entre les deux modes de présence. Ainsi, la tâche de la phénoménologie est d'étudier le «phénomène», c'est-à-dire, ce qui se montre ou se donne, cependant, ce qui se donne ne se montre pas de la même façon.

L'affirmation d'Husserl sur le vécu qui ne se donne pas par esquisses a suscité mon interrogation. Personnellement, je croyais toujours pouvoir trouver un nouveau sens à mon vécu, une nouvelle interprétation qui viendrait déranger ma perception du vécu tel que j'ai l'ai vécu au moment où il a eu lieu. Les événements futurs viennent souvent changer l'éclairage sous lequel on regarde son passé. Mais lorsqu'il parle d'esquisses, je ne crois pas qu'il parle tout à fait de ça. Néanmoins, il y a une sorte d'infinité dans le vécu dont, d'après ce que j'ai lu, il ne semble pas tenir compte, mais peut-être que je me trompe, je dois en lire davantage.

Il y a aussi autre chose par rapport au «vécu» : son égrènement. Par exemple, je peux me souvenir de ce que j'ai mangé la semaine passée précisément tel jour, de ce que j'ai porté, de ce que j'ai fait heure par heure, de comment je me suis senti tout au cours de la journée, que j'étais en forme, d'humeur égale ou fatigué, etc., mais si on me demande tout cela pour telle journée précise il y a dix ans en arrière, je ne me rappellerai que très vaguement des grandes lignes générales de ma vie à ce moment-là, et il m'arrivera même probablement de confondre l'ordre de certains événements en faisant parfois passer quelques années avant ou après.

Donc, je reviens à mon affirmation de départ : «Je ne comprends pas la vie». Pourquoi? Parce que tout ce que je fais en ce moment de façon particulière, dans ce cas, n'a absolument aucune réalité. Dans dix ans, je ne me souviendrai plus de ma journée d'aujourd'hui telle quelle fut dans toute sa singularité. Je ne me souviendrai que des événements exceptionnels et marquants, s'il en fut.

Au moment où j'ouvre la cuvette pour pisser, cet acte est flushé du même coup dans le néant avec mon urine, et il en est de même pour tout le reste. C'est pourquoi  il est important de se ressaisir afin de ne pas laisser la routine envahir notre vie et tout aplanir, ce qui nous donne l'impression après un certain temps que la vie passe si vite, et l'on a l'impression d'avoir pourtant rien vécu.

Ma conclusion : si ce que je fais n'a absolument aucune réalité, mon existence présente n'a absolument aucune réalité non plus, c'est-à-dire, et c'est ma conclusion terrifiante, que je n'existe pas, et qu'il n'y a, dans ce cas, aucune différence entre le fait que je sois mort ou vivant...

mercredi 26 mai 2010

La maudite réflexion à marde

Après tout, la réflexion était peut-être la pire chose pour moi. La réflexion, l'introspection constante : pas fait pour moi. J'ai vu mon voisin arriver avec son gros truck de construction : il fait de l'argent en sale, il est dans la vie pratique, il ne se pose pas de questions. Quand il a envie de prendre de l'air, il sort en Harley : un pour lui, un pour sa femme. Pourquoi se poser des questions inutiles câlisse? Je l'imagine après sa journée de travail s'écraser avec une bière dans son Lazy-Boy comme dans une émission réconfortante de Drew Carey.

Trouve-toi une blonde conventionnelle pis pense pas, c'est mieux. Bois ta bière à place, pis ouvre la tivi et sois heureux de ton repos bien mérité. Laisse ta femme te faire une soupe si ça lui tente. Après, tu la fourreras, mais pas dans l'anus.

Comment perdre son temps de façon efficace?

Je suis un expert là-dedans... Si vous avez des questions sur le sujet, laissez-moi un commentaire, il me fera plaisir de vous faire perdre votre temps.

L'«efficacité» en régime inverse, c'est : comment dépenser le maximum d'énergie pour obtenir le minimum de résultats.

Croyez-moi, c'est très difficile, mais dans mon cas, j'y parviens naturellement par je ne sais quel don inné.

Identité et répétition

On se forge une identité par la répétition, c'est tout...

Renouer avec mes racines

Je dois renouer avec mes racines pour arriver à avoir un avenir. Je suis rendu là, où ça bloque, parce que je me suis étiré trop loin.

Je dois renouer avec Husserl, Sartre, Heidegger, Merleau-Ponty, Hegel, Kant, Nietzsche, Aristote, les penseurs taoïstes. Ces sont eux qui alimentaient mes pensées, mon imaginaire et mes projets futurs quand j'avais 18 ans. Je dépensais tout mon argent à acheter leurs livres. Mon rêve doit reprendre vie, sinon, je ne suis pas mieux que mort.

Abandonné dans le désert

Ouais, c'est de même que je me sens.

Je suis écoeuré de toute; je ne travaille pas, j'aimerais travailler, mais là je suis tellement écoeuré que j'ai même pu envie de travailler. On m'envoie des contrats, je les prends pas, fuck them, fuck me. Non, je vais rester écrasé icitte à taper sur mon blogue de merde, ma petite niche à chien du cyber espace. Ce blogue a pris pas mal de place dans ma vie. Bien sûr qu'il remplace mon journal dans lequel je passais des heures à écrire au café, mais quand même, c'est différent. Je ne dis pas que je suis tanné d'avoir un blogue, mais je sais pas là, l'envie est pas forte d'écrire, ou même, de faire quoi que ce soit. Ah pis, je suis triste merde, c'est tout!

Triste de voir que c'est le beau temps, le beau soleil, et que je n'ai aucun plaisir de ça, ça ne m'amuse pas. En fait, je sens des fois que je n'ai aucun plaisir nulle part et que ma vie est finie. Je suis lètte, je suis con, et je suis rouillé, bref je suis un lètte con, et rouillé en plus. Je me sens hors circuit depuis que je ne suis plus à l'université. Mais quand j'y étais, j'étais écoeuré du savoir formel, des travaux; donc, d'une façon ou d'une autre, je suis fini, je me sens fini. En tout cas, je suis dans une crisse d'impasse.

Je pensais faire tout le travail par moi-même, lire tous les livres que l'université qui me bourre de travail ne me laisse pas le temps de lire. Mais suis tellement éparpillé, je suis tellement déçu de moi-même, je n'ai aucune discipline, aucune forme, je vais dans toutes les directions et je me perds, c'est tout ce que je fais. Je n'arrive à rien de concret. J'aurais aimé avoir un guide, quelqu'un pour m'encadrer dans mes recherches, mes passions, mon énergie fulgurante, mais non, il n'y a plus personne, il n'y a plus de guide, il n'y a plus de maître, je suis abandonné tout seul dans un désert où chacun est fièrement maître de soi, même si c'est le dernier des minables.

mardi 25 mai 2010

Sur le sens de la phrase : «Je dors là»

Est-ce qu'une phrase peut vouloir dire que ce qu'elle veut dire? Voilà une grande question. En effet, à chaque fois que je fais une constatation plate, terre-à-terre, de premier niveau, elle est toujours immédiatement et systématiquement comprise par ma blonde au deuxième niveau, un niveau auquel je n'ai jamais encore eu personnellement et mentalement accès... C'est peut-être dû à ma formation très tôt au coin de la science, je ne sais pas. Mais on dirait que ma blonde pense selon une autre logique que la mienne : la plupart du temps, on ne se comprend pas. Il faut toujours que j'explique, que je précise, que j'interprète, et que je me défende de vouloir dire (je pense à Wittgenstein) autre chose que ce que j'ai dit.

Par exemple, un exemple simple, la phrase «Je dors là», que j'ai proféré tantôt et qui a causé un tumulte : eh bien, elle n'a pas été comprise dans le sens que je voulais, et pourtant, ce n'est qu'une phrase composée de trois mots. Vous imaginez ce que ce serait pour un paragraphe, un livre, une oeuvre, une histoire... C'est inimaginable tous les contresens qui peuvent se former dans un simple bouche à oreille, dans une simple élocution mal comprise, et on ne parle que d'élocution, on ne parle pas encore de sens, vous imaginez! Même à l'écrit : le simple fait de mal formuler une phrase ou de la formuler de façon maladroite, peut entraîner de graves erreurs d'interprétations. Aussi, quand on a toutes les interprétations en main, tous les sens, il est encore possible de mal choisir. Pourtant, la Terre continue de tourner quand même et l'on arrive à avoir des rapports sociaux normaux, comme si tout allait sur des roulettes : c'est peut-être la meilleure preuve qu'il y en a qui se contentent de se fermer la gueule au lieu de composer des dissertations sur ce qu'ils ont dit en réalité, ce qui ne ferait que les foutre davantage dans le pétrin.

Pour revenir à mon propos : j'ai dit ce matin à ma blonde qui était debout à côté de moi en train de se préparer pour aller au boulot «Je dors là». Je ne me souviens plus précisément pourquoi je lui ai dit ça, mais ce devait probablement être à cause que je dormais ... Néanmoins, cette simple phrase en tous points d'apparence anodine cache un abîme d'incompréhension : elle a compris la phrase «Je dors là» dans le sens de «Laisse-moi dormir», alors que je n'ai jamais voulu dire ça. Alors là, immédiatement, sans avertissement, la cassette s'est mise en marche : elle m'a reproché de ne pas l'avoir laissé dormir, en fait, de ne jamais la laisser dormir, puis que je me tourne beaucoup, et vu mon poids, c'est comme si elle avait une baleine dans le lit, et etc. Et puis ta chatte que je lui ai dit, tu ne penses pas qu'elle nous réveille les deux constamment quand elle miaule à toute heure de la nuit pour avoir de la nourriture ou je ne sais quoi? Elle n'est pas dérangeante elle?

Mais là n'est pas la question, car au départ je n'ai jamais voulu dire «Laisse-moi dormir»... Alors, vous voyez comment on est parti, hein? Et sur des terrains glissants en plus. Rien pour que je puisse me rendormir en effet, et c'est d'ailleurs pourquoi j'écris ce maudit billet au lieu de dormir...

Elle a eu ce qu'elle voulait, je viens de comprendre là : me faire me lever en même temps qu'elle, même si je ne travaille pas, juste pour se venger d'avoir à aller travailler et moi pas... Maudit que la femme est rusée...

lundi 24 mai 2010

Pour la gang de mounes

Voici un soleil énarvant avec une face dans laquelle on a envie de fesser. Ça doit être une face de métrosexuel, comme la plupart des faces d'«hommes» d'aujourd'hui qui se rasent partout, se mettent de la crème hydratante, de la crème antirides, de la crème revitalisante, de la crème de jour, de la crème de nuit, de la crème contour des yeux, de la crème bronzante, du fond de teint, pis du eye-liner... Selon moi, cela trahit votre désir secret de vous mettre du sperme dans face... Après tout, c'est peut-être le meilleur hydratant qui soit, vous devriez peut-être essayer un coup rendus là.

Je sais pas, ça doit être la chaleur qui me fait ça, j'ai dormi dix heures straight, je suis légume. En ce moment même, je sens beaucoup de la poche, je vais aller me laver ce beau fromage bientôt. J'aime bien passer les doigts sur le bord de ma poche humide et sentir, je ne comprends pas les femmes qui n'aiment pas sucer un homme qui sent, surtout le matin en se levant. L'odeur n'est pas désagréable, mais disons qu'elle est particulière : ça sent le sexe. Si je fais ça, c'est parce que ça me rappelle l'odeur moite qu'ont parfois certaines chattes. Ça pue, mais en même temps, quand on file tout le temps cochon comme moi, c'est excitant.

J'aime bien une femme qui a des odeurs corporelles, ça me rappelle que je mets le nez dans quelque chose de bien vivant au lieu d'être pognée avec une poupée en plastique qui sent le Ivory, comme trop de femmes aujourd'hui, à cause des hommes fancy, autrement dit, rendus tapettes : il faut que la femme soit rasée, qu'elle sente propre de partout, et ce, en tout temps, il faut qu'elle ait de gros seins, qu'elle le suce tout le temps, etc. Le fantasme des gros seins, la gang de mounes, c'est votre désir de retourner au biberon et d'être maternés, c'est tout. Réveillez-vous, pis foutez-vous la face dans une chatte poilue qui sent, c'est bien meilleur!

dimanche 23 mai 2010

La flasquerie généralisée de la jeunesse pourrie

La maudite musique latino : pourquoi c'est toujours les mêmes instruments, le même beat, pis les mêmes crisses de paroles depuis des décennies, hein? Te quiero, te quiero, te quiero... Fuck you Te quiero! M'a t'écrire Je t'aime sur une brique pis m'a ta câlisser dans face! Vous êtes pas écoeurés ma bande d'esti de morpions à sang chaud d'écouter cette maudite marde? En passant, la Corona, c'est aussi d'la marde, alors arrêtez de faire vos pincés en buvant cette bière de marde avec un bout de lime à marde dedans.

Les jeunes filles de 18 ans déjà pourries dans l'oeuf : vous êtes pratiquement toutes nues devant moi dans le bus, mais quand je regarde bien et que je ne me laisse pas impressionner par l'éclat de vos yeux et de votre jeunesse, je remarque que vous avez toutes de la câlisse de cellulite pis que vous êtes déjà toutes flasques, rien ne tient en place : ni vos boules, ni vos cuisses, ni vos «muscles» de bras : tout est mou, horriblement mou. Pouvez-vous svp aller vous entraîner ma gang d'esti de lâches de paresseuses toujours en train de texter pis d'être évachées mollassement n'importe où pour texter ou clavarder pis texter ou clavarder pis texter ou clavarder en montant des bills de 500$ par mois à vos parents pour parler de tout et de rien sauf de votre flasquerie généralisée, câlisse d'esti de jeunesse pourrie à marde... T'imagines ça à 25 ans pis à 30 ans, pis tu te demandes en crisse de kossé qu'ça va avoir l'air. Le pire, c'est que leur cerveau doit être aussi flasque... Ils sont atteints à la naissance de la maladie du «relativisme», tout se vaut, il n'y a pas de valeurs «objectives», toutes les cultures se valent, etc.

M'a vous envoyer en Iran ou en Corée du Nord tabarnak, vous m'en donnerez des nouvelles!

La coke, le manque et l'obsession

J'avais l'habitude de prendre de la coke depuis le début de ma vingtaine, mais depuis quelques mois, je n'en prends plus. Pourquoi? Simplement à cause d'une baisse dramatique de la qualité de la coke à Montréal... J'imagine que ça fait partie de toutes les autres compressions qu'on connaît en ce moment, on veut faire plus d'argent avec moins, etc., en réalité, c'est une véritable arnaque. Moi qui croyais qu'aucune thérapie ne pourrait venir à bout de ma consommation... Car ce n'était pas un «problème» comme tel, avec le temps on s'assagit, on se trouve une situation, etc., donc je n'en prenais qu'une fois par deux ou trois mois, c'était devenu depuis longtemps sporadique, thérapeutique, par contre, j'avais absolument besoin de cette dose arrivé à une certaine période, pour me «restarter».

Apparemment que c'est la même chose pour le pot, etc., enfin, c'est ce que des consommateurs réguliers m'ont dit, moi je n'en prends pas (parce que je trouve que c'est plus nocif que la coke, et encore plus du fait que les gens croient que ce n'est pas une substance dangereuse, et qui rend dépressif), que le stock finissait souvent par manquer et qu'il n'était pas très bon parfois. En général, je pourrais dire qu'en vingt ans, et peut-être plus particulièrement depuis les dix dernières années, la qualité de la drogue est passée de très bonne à bonne, puis à médiocre, si on peut même en trouver... La répression est très forte, et ce n'est pas pour rien qu'on appelle les consommateurs réguliers des «junkies» : c'est parce qu'on leur passe réellement de la junk, de la merde, parce qu'il n'y a tout simplement plus de stock nulle part...

Je me souviens d'avoir acheté de l'acide (LSD) sur St-Denis quand j'avais quinze ans. C'était probablement les dernières fois où on pouvait trouver du vrai LSD à Montréal. J'ai connu le vrai trip de LSD comme les hippies l'avaient vécu, à la Syd Barrett, j'ai eu peur de devenir fou, ou plutôt, de le rester... J'ai compris c'était quoi d'halluciner «ferme» : je voyais des têtes de mort partout, je savais que j'hallucinais, je touchais les surfaces, les contours, pour m'assurer que ce que je voyais était bien réel, et je me disais que le lendemain, après le trip, je pourrais revoir ces formes, ces têtes de mort partout où je les avais vus, dans le sable, dans le stucco du plafond, etc., mais le lendemain bien évidemment, j'ai constaté la force hallucinante de cette drogue : il n'y avait absolument aucune trace de ce que j'avais vu et touché la veille... Quelques années plus tard, j'ai pris ce qu'on appelle du «buvard», il n'y avait plus de pilules d'acide comme tel. C'était tellement mauvais que je n'ai eu absolument aucun buzz.

J'ai eu deux expériences avec la coke alors que j'étais ado. Une des deux fois j'ai ouvert le sac à main de la blonde de mon père alors qu'elle était à la piscine, j'ai aperçu le gros sachet de poudre blanche, j'ai pris un stylo Bic, j'ai enlevé le tube d'encre, j'ai foutu le tube dans le sac et j'ai sniffé une bonne shot. Ça ne m'a rien fait, mais ça ne m'a pas empêché d'aller me vanter auprès de mes amis. Je disais que je me sentais comme un surhomme, physiquement surpuissant, que j'étais donc de «bonne humeur», etc.

Je n'ai jamais compris ce phénomène d'«accoutumance» à la drogue, pourquoi les premières fois ça ne faisait rien. C'est pourtant la même drogue et les mêmes doses qui m'avaient tant fait buzzer par la suite...

Je me souviens de la première fois où j'ai fumé du crack, j'avais été initié par un groupe de fumeurs, tous collés ensemble enfermés dans une salle de bain. Ma blonde me disait de ne pas faire ça, mais elle était tellement gelée elle-même qu'elle n'a pas résisté longtemps à ma volonté, ou plutôt, à mon obstination de vouloir essayer, de vouloir être initié, car le groupe fumait toujours sans moi dans l'appart, je me sentais seul, à part, je sentais que je manquais quelque chose, et moi qui n'avais jamais été le genre à avoir peur d'essayer quelque chose, personne ne pouvait m'arrêter, je devais savoir qu'est-ce que ça fait...

À tour de rôle on passait la «pipe», qui était alors une canne de liqueur pliée avec des trous, à la new-yorkaise; on déposa la cendre sur les petits trous pour faire comme un coussin afin de retenir la roche alors que j'aspire et qu'elle fond par le feu du briquet. On déposa la roche de crack sur la cendre, et en regardant comment les autres faisaient, je savais déjà comment procéder, néanmoins, on me guida tout le long de ma première consommation, on me montra comment aspirer, «lentement», en ne tirant pas trop fort, et en gardant ma respiration jusqu'à ce que je sente le buzz rentrer... Ça me semblait un rituel très relaxant, et ça l'était effectivement, malgré qu'on pourrait penser que la coke puisse nous rendre très nerveux, tous étaient très relaxes dans cet espace restreint. Je dirais que j'avais l'impression de participer à un rituel spirituel, surtout avec cette méthode de «lente» aspiration, c'était très plaisant et enivrant. (Je fais un parallèle : «âme» veut dire «souffle» en latin ou en grec, je ne sais plus : aurait-il eu un lien secret dans le passé entre le «principe immatériel» et les substances qui «élèvent »?)

Cependant, pour cette fois, comme pour les autres premières fois, je n'ai rien senti. On aurait dit que mon cerveau avait besoin de temps pour s'habituer à l'entrée de cette nouvelle substance infernale... Pourtant, si on donne de l'alcool à un jeune qui n'en a jamais pris, il va saouler immédiatement, et comme les autres; ce sera un effet encore plus percutant s'il prend de l'acide pour la première fois. Je ne comprends tout simplement pas cette phase d'«initiation» avec la drogue... Des fois je me demande si ce n'est pas tout simplement le cerveau qui apprend à avoir une certaine réaction face à l'entrée de la substance; il produirait alors lui-même le buzz... Je me souviens d'avoir eu des rêves où je fumais du crack et où je me réveillais avec le buzz!

Sur un autre plan, je me demandais qu'est-ce qu'on peut bien chercher en prenant de la drogue. Eh bien, peut-être qu'on cherche l'ivresse, le sentiment d'intensification de la vie, du plaisir, qu'il soit sexuel ou autre. La coke produit cet effet en agissant directement sur le centre du plaisir dans le cerveau, alors c'est normal de vouloir absolument répéter l'expérience comme si on était «accro», même si cette substance est considérée comme ne causant qu'une dépendance «psychologique». Personnellement, je crois que c'est le cas pour toutes les drogues, même l'héroïne. J'ai connu une grande consommatrice d'héroïne qui a arrêté sec le lendemain d'une overdose qui avait failli lui coûter la vie : elle n'a jamais été malade et n'a jamais eu de tremblements ou quoi que ce soit d'autre... J'ai alors pensé que c'est nous qui créons les «faux effets» du manque. Ça fait l'affaire par contre des compagnies pharmaceutiques qui vendent à ces gens de la méthadone pour rien...

Aujourd'hui je vois toutes les thérapies simplement comme la manifestation du manque de volonté. Ce sont en réalité des «thérapies de la volonté», pour se tourner contre la drogue, mais pas des thérapies pour guérir de la drogue comme telle... Est-ce qu'on peut guérir de l'amour, du sexe? -Pas pour très longtemps. D'ailleurs, les prêtres catholiques en ont fait la preuve de façon assez éclatante. Si vous combinez la coke et le sexe, alors là vous avez le nirvana de la dopamine cérébrale. C'est une question de chimie.

Seulement, il y a un côté négatif à tout, même au nirvana. Ce qui me fait vivre si intensément peut finir par me tuer si j'en abuse : et ça, c'est valable pour tout. Et si cette chose ne me tue pas, ce qui est mon cas, car j'ai vraiment abusé, eh bien, elle peut causer parfois une certaine lassitude quand on n’en consomme pas. Pourquoi? Parce que le cerveau est «rebranché» (rewired) pour recevoir son plaisir de cette source... Et ce «rebranchement» s'est opéré dès ma première dose. Il en résulte une moins grande capacité à recevoir du plaisir d'autres sources, que ces soit du sexe, de ses activités préférées ou autre chose. C'est un médecin qui avait fait allusion à ça alors que je le consultais.

Pour finir, je voulais dire que ma consommation d'alcool a augmenté pas mal depuis que je ne consomme plus, mais qu'en revanche, j'ai pratiquement perdu l'envie de prendre de la coke. L'alcool et le tabac sont des drogues légales, mais je m'aperçois qu'elles sont pratiquement plus nocives que les drogues qu'on diabolise tant à cause de notre ignorance et de notre aveuglement. Il y a plus de 500 produits chimiques toxiques dans la cigarette, y compris de l'arsenic ; je ne comprends tout simplement pas pourquoi la vente de ces produits est encore légale.

Si on trouvait de l'arsenic dans de la coke saisie par exemple, immédiatement on sonnerait l'alarme, ce serait les descentes partout, les grosses enquêtes, les arrestations, etc. Mais ces compagnies de tabac font fumer de l'arsenic à tout le monde depuis des décennies et il n'y a aucune réaction, pourtant on le sait, c'est seulement une question d'habitude et d'acceptation sociale : «si tout le monde peut fumer, ça ne doit pas être si mauvais que ça» qu'on se dit inconsciemment. Et pourtant, attends au bout de quelques années pour voir les effets, le verdict est sans appel : t'es presque assuré d'avoir le cancer du poumon...

En 1998, 13 295 Québécois sont morts des suites du tabagisme, soit une moyenne de 36 personnes par jour... Et après on vient nous rabattre les oreilles avec le «fléau» de la drogue? Un peu de cohérence svp. Si on tape tant sur ces drogues et peu sur le tabac ou l'alcool qui sont beaucoup plus nocifs, c'est parce que ce sont des drogues acceptées et «fonctionnelles» : c'est-à-dire qu'elles ne nous empêchent pas vraiment de travailler. Oui, le but est de toujours rester utile au système, ou plutôt, exploitable, et de nous faire toujours rester dans un certain «état d'esprit», obsédé par les spéciaux des circulaires, la 6/49, pis les chars...

Voici d'ailleurs un petit extrait du site Info-Tabac :

«Les chercheurs ont estimé que le tabac avait tué 9 224 Canadiens de plus en 1998 qu’en 1989. Comme d’autres recherches l’avaient fait auparavant, la présente étude atteste que les produits du tabac tuent six fois plus que les meurtres, l’alcoolisme, les accidents de voitures et les suicides combinés ensemble.

Parmi toutes les régions canadiennes, c’est au Québec que le ratio des victimes du tabac est le plus élevé. Dans notre belle province en 1998, le tabagisme était à lui seul responsable de 25 % des décès enregistrés.»

Imaginez, 1 décès sur 4 est causé par le tabac! C'est fort!

En conclusion : l'augmentation de ma consommation d'alcool vient remplacer mon «besoin», ou mon envie, de prendre de la coke, une certaine dose thérapeutique que je prenais habituellement aux deux ou trois mois et qui me faisait du bien. J'avais l'impression alors de faire la vidange et de restarter la machine : j'avais de l'énergie et de la bonne humeur pour un mois ou deux, puis je recommençais quand j'en ressentais l'envie. Mon poids était stable et je n'avais pas autant besoin de boire. Maintenant que j'ai arrêté de consommer, je bois beaucoup plus, à un point tel que c'est rendu un vrai problème : je n'ai donc remplacé un problème que par un autre, mais plus gros et beaucoup plus coûteux, financièrement, et au point de vue de la santé. Mais comme je l'ai dit à propos de la nocivité de l'alcool et du tabac : j'ai de la difficulté à arrêter de boire, peut-être plus qu'à arrêter n'importe quelle autre drogue...

C'est un nouveau défi pour moi, et c'est pourquoi j'escalade le Mont-Royal, comme j'en ai déjà parlé à Minou : je traverse une épreuve «physiquement», qui symbolise l'épreuve que je dois traverser «mentalement», et qui m'aide à y parvenir. Je refais littéralement mon architecture cérébrale et mentale, et c'est aussi pourquoi, inconsciemment, j'ai décidé de commencer à parler d'architecture sur mon blogue.

Je veux me guérir cette semaine, j'en ai plus qu'assez de cette merde...

vendredi 21 mai 2010

Le problème de la faim en Amérique du Nord

Vous crevez de faim et vous ne savez pas QUOI manger?

Laissez le North American Kitchen Pig Blasé Random Pick Number Machine© choisir pour vous!!!


The problem : l'embarras du choix...

The ultimate solution for the fucking blasé!

1. Ouvrez votre amoire bourrée de cochonneries
2. Collez des numéros sur chaque items
3. Pesez sur le piton du  North American Kitchen Pig Blasé Random Pick Number Machine© et le tour est joué!!!

La libération de la femme a permis...

À l'homme de rester écrasé à la maison et de se reposer.

À l'achat d'un divan Give Him A Break© obtenez 1 pizza et 3 caisses de bières gratuites!


Après tout, il le mérite bien, lui qui passait son temps autrefois à pourvoir courageusement aux besoins de toute la famille...

Give him a break!!! Go to work and bring him the money, bitch!

jeudi 20 mai 2010

Oui, il y a une vie après Facebook

J'étais un accro de Facebook, j'avais une vingtaine de groupes auxquels je tenais vraiment, puis, j'ai été bloqué, j'ai perdu mes groupes pour lesquels j'avais tant travaillé, ensuite, j'ai réussi à les reprendre, puis finalement, cette première révocation de mon droit sur mes groupes m'a écoeuré et j'ai commencé à perdre mon intérêt dans ce réseau où de toute façon, le taux de participation était très bas. Finalement, j'ai toute crissé là pour de bon pour ne travailler que sur des blogues, dont le contenu m'appartient intégralement.

mercredi 19 mai 2010

Kant - La Métaphysique des moeurs

Voici, à mes yeux, un passage important de la Métaphysique des moeurs de Kant. Cependant, je suis tombé sur une version anglaise usagée qui comprenait plusieurs autres textes difficiles à trouver du philosophe; voici une citation de la partie qui porte sur l'amour des êtres humains (Love of human beings) :

«To do good to other human beings insofar as we can is a duty, whether one loves them or not [...]» Practical Philosophy, Kant, Cambridge, p.530

Voilà qui vient régler la question de savoir si je devrais chercher à faire ou non du bien aux autres : faire du bien aux autres est un DEVOIR, que ça te tente ou pas, que tu aimes les autres ou pas. Maintenant, il reste la question de savoir qu'est-ce que le «bien»... Qu'est-ce qui est bien à faire aux autres? Bonne question...

Je dirais sommairement pour l'instant, car j'ai beaucoup de travail sur la planche pour les prochains jours et je dois aller me reposer, que le bien ce n'est pas le contraire du mal, mais que c'est plutôt le contraire de l'«horreur»... Où cette affirmation va me mener, je n’en ai aucune idée pour l'instant et je devrai y revenir un peu plus tard.

Bernard Stiegler - La télécratie contre la démocratie

Je lisais ce livre hier soir dans la cuisine, après m'être fait réveiller solide par mon chat à deux heures du matin. J'ai ouvert une bière et j'ai commencé à lire le chapitre 8, Sans foi ni loi

J'avais déjà des réticences après avoir vu la conclusion de la série de six vidéos que j'ai déjà présentée. Je trouvais que l'auteur diabolisait un peu trop la TV et qu'il la rendait un peu trop responsable de pas mal de choses. Bref, avec ce livre ça se confirme : il en fait un problème majeur, dont la solution est décisive pour l'avenir de la société, sinon de l'humanité... Je trouve qu'il exagère pas mal.

La télévision serait «pulsionnelle», c'est-à-dire qu'elle activerait le côté impulsif de l'homme au détriment du côté social, du côté désirant, qui est lui (le désir versus la pulsion) «constructif». La pulsion est ce qui nous rend animal, et le désir est ce qui fait de nous des êtres de société capables de créer des liens sociaux et de construire là-dessus quelque chose de durable ensemble.

La télévision, cette grande malfaisante responsable de tous nos maux, détruirait systématiquement la sociation et, avec elle, le surmoi. L'auteur prend alors un ton alarmiste et implore Sarkozy, ou les acteurs politiques en général, de faire quelque chose, comme s'ils pouvaient vraiment y changer quoi que ce soit, ce qui est selon moi une grande naïveté, ou bien, de la démagogie ou on profite du ressentiment général contre l'industrie et la culture de masse. Bref, tout le monde a une dent contre la télévision et la pub, mais tout le monde écoute la télévision quand même et se laisse influencer par les pubs pour ses achats en tant que consommateur barcodé. L'auteur profite de cette situation schizophrénique d'amour/haine.

Il parle ensuite de la logique de dissociation induite par le populisme industriel qui pousserait vers la liquidation du surmoi et engendrerait une situation d'irresponsabilité généralisée : ça, je trouve que c'est assez fort... Si les masses peuvent être hypnotisées à ce point par un simple média, en l'occurrence ici, la téloche, elles sont dangereuses en partant avec ou sans téloche. Ce n'est pas la TV ou les autres médias «corrupteurs» le problème, c'est l'influençabilité de la masse, sa malléabilité, sa docilité à répondre à l'appel de «libération» de ses pulsions à tout prix, etc. Bien sûr, il n'y a pas de liberté sans une certaine contrainte. Mais, à quel genre de contrainte l'auteur pense-t-il ici?

Stiegler ne tient pas compte du fait qu'il ne peut blâmer à sens unique les médias pour ce que pourraient devenir les masses. Les gens en général, le public ou les masses ont une part de responsabilité : s'ils ont des influences, ils doivent quand même toujours, au moins minimalement, les avoir choisies. Nous ne sommes pas des limaces, enfin, je l'espère. Finalement, tout ce discours est paternaliste et méprisant envers le sens critique des individus, qu'ils soient pris en groupes ou un à un.

Selon moi, changer la télévision n'apportera aucune solution à la montée du côté «pulsionnel», sauvage, asocial. Penser cela, c'est croire à la magie. Le problème est beaucoup plus profond et général, et ce n'est pas en éliminant ou en changeant une petite boîte à images que le problème de la montée d'immoralité de l'homme sera résolu. Aussi, il faudrait changer toute la structure politique juste pour arriver à changer la TV un peu. Ce dont quoi l'auteur nous parle en réalité, c'est de l'instauration d'une sorte de communisme où l'État aurait la haute main sur tous les médias : ça n'aurait aucun sens, et ça n'infantiliserait, si c'est déjà le cas, qu'encore davantage les masses.

De plus, les commerciaux ne dégradent-ils pas? Ne travaillent-t-ils pas autant le côté pulsionnel de l'homme au détriment de son côté désirant? Nous faudrait-il alors éliminer la pub? Mais ne nous rendons-nous pas compte dans ce cas que c'est le fondement même de la société capitaliste que nous venons attaquer : pour produire, il faut vendre, et pour vendre, eh bien, il faut se faire connaître, autrement dit, faire de la pub et inciter les gens à acheter en créant parfois de faux besoins. Ainsi, la pub et le travail sur les pulsions sont inévitables dans une société capitaliste à forte concurrence. C'est pour ça que je dis qu'il faudrait changer toute la structure politique seulement pour avoir un petit effet, et encore, les médias ont besoin de la pub, comme les industries ont besoin des médias. Il y a une synergie inévitable entre plusieurs éléments et la solution est beaucoup plus complexe que de simplement travailler sur un élément pour résoudre le problème, fausse solution en fait qui paraît évidente et qui vient séduire bien des gens.

Sur la relation chair/désir

Hier soir, je revenais du boulot, je prenais le métro tout en poursuivant ma lecture de Husserl. Je regarde de temps en temps les filles qui rentrent, des fois je fais semblant de lire en regardant vers le bas, mais en réalité, j'examine leurs pieds pour voir s'ils sont beaux. Je somnolais, comme il m'arrive assez souvent, alors je pensais à tout plein de choses, le sexe entre autres, mais la philo aussi, etc.

À un moment donné, deux jeunes femmes rentrent dans le wagon. Je dirais entre 19 et 21 ans. Un peu trop jeunes, mais quand même, les hommes regardent tout ce qui est intéressant, surtout quand on voit de la chair. La première était assise, longs cheveux bruns, pantalons, visage moyen, le seul bout de chair qu'on voyait, c'était ses pieds, et ils n'étaient pas beaux plus qu'il faut. La deuxième était plus intéressante : debout à côté de l'autre, longs cheveux bruns aussi, une jupe courte, un visage assez joli et de belles jambes. Je me suis surpris plusieurs fois à regarder ses mollets, ils étaient beaux, elle avait une belle peau, elle excitait.

Il ne m'arrive pas souvent de regarder les autres hommes qui sont en train de regarder les mêmes femmes que moi, mais quand ça m'arrive, je trouve ça assez drôle la plupart du temps, parce que je vois un peu de ce que j'ai d'lair. Alors, mon regard, au lieu d'aller directement à la femme, passe de l'homme en train de regarder à la femme regardée. J'essaie de voir ce que le gars voit, et j'essaie d'imaginer ce que la femme ressent à être regardée ainsi. Est-ce que ça l'excite ou ça l'achale? etc.

Il faut dire que le gars est assez facile à regarder puisqu'il a le regard fixe sur la fille en question. On peut le voir en train de la manger des yeux, ce qui me fait un peu honte en pensant que ça m'arrive des fois et que probablement d'autres hommes le remarquent. Ils savent alors que bien que je sois en train de lire l'austère Husserl, je ne pense qu'au sexe. Ça doit être assez risible.

Bref, un homme fin quarantaine s'approche. Il est à une bonne distance de moi, mais je remarque tout de suite son avancée déterminée : il a une fixation sur les pieds de celle qui est assise... Alors qu'il se met en position, les mains après la rampe du haut, je vois ses yeux qui fixent de biais les pieds de la jeune femme, je me suis dit : «Tiens, je ne suis pas le seul qui est obsédé par ça apparemment.» Je regarde ce qu'il regarde, mais je ne trouve pas ça plus excitant qu'il faut. Mais peut-être qu'il alternait entre différentes parties du corps, comment savoir, je ne voulais surtout pas qu'il me surprenne en train de le regarder, alors je revenais très souvent à mon livre.

Cette situation m'excitait beaucoup. Pourquoi? Parce que j'imaginais cet homme d'âge mûr à l'air viril en train de baiser cette jeune femme avec force et désir. Il la voulait, c'était clair, et c'est ce que je trouvais excitant : la manifestation sans ambiguïté de sa volonté, son désir, sa détermination : il voulait cette femme, il voulait l'aimer, l'embrasser, la lécher, la chérir, il voulait la fourrer encore et encore, mettre son pénis dans sa vulve, son cul, sa bouche et lui prodiguer son sperme tsunamiesquement dans tous ses orifices.

C'était un beau bonhomme, veston, chemise, souliers de cuir propres. Il avait des mains carrées, un tan, et je crois que c'était un homme qui s'entraînait, car il avait une bonne poitrine avec probablement des pecs et de bons abdos. Avec toute la détermination qu'il avait, je savais que c'était un homme qui devait fourrer comme une bête, aucun problème d'érection là-dedans. Il baisait sûrement plus fort et mieux que bien des jeunots de vingt ans, en plus avec l'expérience, oublie ça, c'était une bombe sexuelle. Il faisait de la calvitie en avant et ça allait jusqu'au milieu de la tête, mais il avait quand même une belle allure, le reste de ses cheveux bruns était bien fournis et ça nous faisait oublier l'espace lisse qu'il avait au-dessus du front. Pour moi, c'était la marque d'un homme fin quarantaine, très viril, déterminé, agressif tout en restant diplomate, et très actif sexuellement. Il me faisait beaucoup penser à Mr. Eddy de Lost Highway qui avait pour blonde la belle Patricia Arquette du temps.

Ce petit épisode dans le métro m'a alors fait réfléchir à la porno. Pourquoi la porno n'est-elle la plupart du temps pas excitante?

Ma réponse : parce que les gars qui fourrent dans ces vidéos n'ont pas de désir, c'est comme de la routine, ils font de la «gymnastique», et les filles aussi. On voit bien que c'est une industrie et que c'est du fake et que c'est toujours la même petite gang qui fourre ensemble.

Aussi, ce n'est pas de voir une graine rentrer dans une vulve qui est excitant en soi. Ce qui est excitant, c'est le «désir», autrement dit, l'excitation que provoque une personne sur une autre personne. Il est infiniment plus excitant de voir un homme se filmer dans une chambre d'hôtel en train de baiser sa maîtresse avec force et désir, même si on ne voit presque rien ou que l'image est de mauvaise qualité, que de voir des gros plans haute définition de pénétrations de queues dans des plottes en mode «gymnastique» avec en surcroît de faux cris de jouissance.

Bref, c'est ce que j'avais à dire concernant la relation chair/désir, et ma conclusion est que finalement, l'«amour» ça se passe beaucoup plus dans la tête que dans les yeux, au sens où c'est psychologique, cérébral, et que c'est une question d'observation et de perception du désir de l'autre qui n'a aucun rapport avec ce qu'on voit «réellement», chosalement, que ce soit sur l'image digitale ou en personne. Je ne vois que de façon floue deux corps qui s'entrelacent dans la vidéo amateure, mais le «désir» est là, je sens que quelque chose se joue dans la tête des partenaires. Que c'est vrai, qu'on y est, que c'est ça, oui, tromper sa femme, et que c'est ça, oui, coucher avec un homme marié, mais auquel la force du désir nous empêche de résister. C'est charnel, c'est une relation risquée, on hésite, il ne faut pas tomber en amour, il ne faut pas s'attacher, on se retient, on explose de désir, etc. C'est du vrai sexe pur et désirant où le sentiment côtoie dangereusement la chair...

Aussi, ce qui devait exciter le plus l'homme mûr du métro qui regardait la jeune femme, qui selon moi, n'avait rien de particulier, ce devait être ça : sentir que quelque chose se joue dans sa vie, et que ce «quelque chose» pourrait aussi se jouer dans la vie de la personne désirée.

mardi 18 mai 2010

L'Orient sur ma queue

Je pensais ce matin à mon aventure avec une Chinoise à cause de mon titre de billet d'hier. J'ai envie d'en parler; j'en ai peut-être déjà parlé avant, mais je réussis toujours à en parler quand même différemment. Comme si je photographiais une personne, mais que je changeais mon angle et ma position.

Je travaillais avec des «mongols» au Dollarama (oui, je faisais dur dans ce temps-là, mais je faisais mon bacc en philo!), je plaçais du stock sur les tablettes, puis, une Chinoise est arrivée avec sa petite fille, elle lui lançait des phrases en chinois et semblait chercher un produit en particulier; je voyais ce qu'elle cherchait, il n'en restait plus, alors, moi qui aimais beaucoup cruiser dans ce maudit magasin de merde puisque je m'y ennuyais à mort, je lui ai répondu «Méiyǒu, méiyǒu», ce qui veut dire en chinois «Il n'y en a plus». Elle a souri, elle était étonnée de voir que je parlais un peu sa langue, puis je me suis pluggé immédiatement alors que j'avais sa sympathie : je lui ai dit en anglais que je cherchais quelqu'un avec qui pratiquer le chinois et en retour que j'apprendrais le français à cette personne. Je faisais des cours de chinois dans ce temps-là, car je tenais à apprendre une langue orientale, j'étais donc sincère, mais en même temps, c'est certain que j'aurais aimé faire autre chose aussi, si c'était possible, car je la trouvais assez belle et que je n'avais jamais essayé ça avec une Orientale...

C'était une femme mûre, fin trentaine, de taille moyenne avec un joli sourire. Elle avait un visage sérieux et un peu triste parfois, elle se laissait aller à la mélancolie. Je parlais mieux anglais qu'elle, donc je pouvais arriver des fois à trouver les mots pour ce qu'elle voulait dire. Elle était arrivée depuis peu ici à Montréal, et je le sentais, et aussi bizarre que cela puisse paraître, je le constatais aussi par ses expressions faciales, ses gestes, qui ne correspondaient pas au milieu d'ici, à la mimique d'ici. Je sentais que j'avais affaire à quelque chose de profondément étranger, et ça m'excitait d'autant plus.

Nous nous sommes donné rendez-vous au parc Lafontaine dans l'idée de nous diriger ensuite au café pour pratiquer, mais nous n'y sommes jamais allés... Nous étions assis côte à côte devant la fontaine du parc à regarder le jet tout en jasant, puis, soudainement, c'est vraiment sorti de nulle part, elle m'a embrassé solidement, intensément, la langue dans bouche et tout... Y a pas à dire, j'ai été pris de court, je ne croyais pas être aussi irrésistible! (salut P! :) Je me suis dit intérieurement : «Bon ben, on va sauter les étapes de la cruise!» Quelques minutes plus tard, elle m'invitait chez elle... Faut dire que les Chinoises ont du guts en sacrament! Elles sont loin des petites Japonaises soumises et plates (dont j'ai seulement entendu parler). Tout le long du chemin cependant, elle insistait pour dire que ça ne marcherait pas entre elle et moi, parce que j'étais trop grand disait-elle.

L'impression que cette femme m'a faite est celle d'une «tigresse», littéralement, je couchais avec un fauve, et ça c'est confirmé par la suite, elle avait plus de lead que moi. En effet, contrairement à ce que beaucoup pensent, les femmes orientales sont loin d'être soumises en général, au contraire, c'est plutôt l'inverse : ce sont des femmes dominantes et agressives. En faisant mes cours de chinois, j'avais fini par apprendre aussi, de la bouche de ma professeure (joke), qu'il n'était pas rare que l'homme chinois soit dominé par sa femme, et qu'en plus, il accepte avec plaisir cette domination! Il y a d'ailleurs une expression consacrée pour cela, quand un Chinois dit à un autre «J'ai la bronchite», ça veut dire «Ma femme me domine». Assez amusant!

Bon, alors, on est arrivés chez elle, me dit de faire attention, pas trop de bruit, etc., en montant les marches elle me révèle qu'elle a un chum... Ça me titillait un peu cette confession, mais bon, il était trop tard, fallait consommer la chose. Sa fille n'était pas là, quelqu'un d'autre la gardait j'imagine. Elle m'a fait à manger : ça, ça m'a fait beaucoup plaisir. Elle m'a fait goûter à la vraie bouffe chinoise, elle aimait cuisiner et elle était bonne. Je ne me souviens qu'en gros de ce que j'ai mangé, évidemment du riz, il y avait du porc (les Chinois mangent beaucoup de porc), une soupe aux fruits de mer et algues succulente, et pour dessert des tonnes de fruits. C'est ce qui m'a vraiment étonné : apparemment, et c'est ce qu'elle m'a laissé comprendre, les Chinois aimaient beaucoup les fruits au dessert. Mais quand je dis «manger des fruits», on parle d'un plateau complet, une orgie, c'était vraiment énorme et beaucoup plus que ce qu'on mange habituellement ici, parce que les fruits sont quand même assez chers.

Elle a mangé avec moi, elle mangeait c'était effrayant! Je n'ai jamais vu une femme manger autant tout en étant si mince... J'en revenais pas, mais je faisais comme si de rien n'étais, elle engloutissait la bouffe et les fruits, c'était vraiment stupéfiant, et très excitant à la fois! Pourquoi excitant? Parce que ça démontrait une certaine force, une certaine poigne énergique, de la générosité, une volonté de vie, et ça promettait pour le sexe! Un sexe juteux et brûlant d'intensité! J'avais tout de suite des images de forage et de pompe à pétrole dans la tête, c'était big! J'avais le sexe en plein, en Imax!

Elle a commencé à parler qu'elle était mariée en Chine, mais que le père de sa fille n'était pas encore rentré au pays. Que son chum travaillait à l'extérieur pour la semaine (ça me rassurait!), et qu'il n'y avait presque pas de chance qu'il vienne cogner à la porte. Elle me parla d'ailleurs un peu plus de lui... C'était apparemment un homme infidèle, elle avait de gros doutes sur lui, alors, elle ne me l'a pas dit, mais elle voulait lui remettre ça avec moi... Je me dis encore une fois qu'elle n'avait l'air de rien, mais qu'elle ne manquait vraiment pas de guts!

Nous avons été faire un tour du côté de la chambre, puis nous avons commencés à nous embrasser, les vêtements sont tombés par terre. Elle s'est étendue, et je la trouvais belle nue, elle avait de beaux seins fermes, de belles jambes, et une belle petite touffe noire. J'étais en train de mettre mon condom, puis je ne souviens pas très bien, on parlait un peu de son chum, elle m'a confié qu'il avait une très grosse bite... Je me suis dit intérieurement : «Je m'en fous moi, je te fourre pareil!» Mais je l'imaginais quand même en train de se faire défoncer par cet étalon inconnu, et ça m'excitait encore plus, c'était pervers!

Quand j'ai rentré ma queue dans sa chatte mouillée, j'ai vu effectivement que ce n'était pas aussi serré que je croyais que ça allait être, ça ne m'était jamais arrivé auparavant; c'était trop lousse pour qu'elle devienne ma blonde, à moins que je l'encule, mais je sentais quand même assez bien pour réussir à jouir. Un autre de mes préjugés venait de tomber : que les femmes orientales sont toutes serrées naturellement! Eh bien, ça dépend d'avec qui elle a couché auparavant! Mais encore là, j'y croyais plus ou moins à cette histoire de slaquage par une grosse queue : j'ai connu des putes qui étaient serrées comme le crisse, et c'était pourtant de vraies salopes qui fourraient à tour de bras à droite et à gauche avec des étalons. Je pense aujourd'hui qu'elle était juste slaque à cause de son accouchement en Chine, où elle n'avait pas été, probablement, recousue. Je m'en foutais un peu, c'était bon pareil, et puis je l'ai fourré encore deux fois par la suite.

Le lendemain matin, on a commencé à se caresser au réveil, et j'ai eu fortement envie de lui manger la plotte. Elle a vu que je désirais mettre ma langue dans son trou, alors elle a commencé à prendre des positions en cochonne, elle faisait exprès de s'écartiller à genoux dans ma face. J'avais tout son cul dans ma face, et ses lèvres bien ouvertes, je léchais tout : son anus, sa chatte bien propre et bonne, c'était merveilleux. Et elle aimait ça aussi, me rendre fou, m'exciter encore plus en se cambrant davantage, esti que j'étais bandé, je l'ai fourré à nouveau, et on a joui tous les deux très fort.

On s'est revus par la suite deux ou trois fois, elle parlait toujours de ma grandeur et du fait qu'on ne fit pas ensemble, aussi, du fait que j'habitais avec mon ex et qu'elle ne croyait pas que je puisse être fidèle, puis, un bon soir au téléphone, elle m'apprit qu'elle avait cassé avec son chum, elle était triste, elle ne voulait coucher avec personne, elle avait peur de l'amour, elle disait que «le temps détruit tout», puis, ça s'est terminé là... Je tombais sur son répondeur, alors j'ai arrêté de l'appeler. Un soir, elle m'a appelé pour me confier qu'elle avait perdu son emploi, qu'elle n'était pas assez bonne en français, etc.

Je l'ai croisé ensuite sur la rue quelques fois : elle était toujours seule avec sa fille, et paraissait triste. J'aurais aimé lui parler, mais son visage était impassible. J'ai respecté ça et j'ai fait comme si je ne la connaissais pas.

lundi 17 mai 2010

Je cherche une petite Chinoise pour me masser les pieds

Après avoir mis des photos compromettantes de moi sur mon blogue et ayant une surdose d'énergie depuis hier à cause de mes côtes levées badigeonnées de sauce Bull's Eye Guinness, je me devais, coûte que coûte, la dépenser, ne fut-ce qu'en vains efforts, moult sexe ou orgie de lecture. Alors, je me suis mis en route pour le gym afin d'aller entretenir ma musculature impeccable, mais il faisait si beau, et je suis tellement un vampire tout le temps écrasé devant son ordinateur, que j'ai décidé de bouder l'autobus et de marcher jusqu'à mon lieu de perfection. J'avais apporté une bonne brique : La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale de Husserl, dont j'ai réussi à lire trente pages, tout en soulignant.

J'ai descendu les rues en zigzag presque à partir du Métropolitain, j'ai découvert de beaux coins, et j'ai aussi brûlé en sacrament sous le soleil, ça commence à chauffer là! J'aime tellement marcher dans les rues de Montréal, maudite belle ville à moi, je t'aime! Je veux mettre mon sperme dans ta vulve! J'aime tes rues, j'aime tes femmes, j'aime ton style et ta diversité, j'aime ton histoire qui se retrouve dans ton architecture! J'aime voir les coins qui font typiquement vie de quartier, vie de Montréal. Les grandes artères aliénantes comme la rue Papineau avec beaucoup de chars, ce n'est pas ça Montréal. Bref, j'ai descendu et descendu, j'ai beaucoup aimé la rue Laurier, Rosemont, le coin St-Zotique et Boyer ou Bellechasse, etc.

J'ai lu et lu, et je rentrais dans ma lecture, toujours concentré, c'est toujours le mieux de lire en marchant, et j'ai décidé arrivé à Mont-Royal de me diriger vers l'ouest et d'aller à la montagne, fuck le gym, j'aime l'imprévu. J'arrive à la montagne, encore et toujours de belles femmes un peu partout, c'est pas compliqué, j'ai tout le temps envie de fourrer câlisse, et j'emprunte un sentier qui est censé me mener au chemin principal pour gravir lentement la  montagne. Mais chu tu le genre moi qui prend les sentiers que tout le monde prend? Alors, comme d'habitude, je n'avais qu'un but en tête : gravir cette montagne au plus crisse et me rendre directement à la croix en 15 minutes. J'aime l'adrénaline, alors j'ai coupé au travers et j'ai commencé à grimper très rapidement pour ne pas avoir le temps de réaliser que je suis très haut et que c'est vraiment à pic. Je m'accrochais à tout ce que je pouvais, mais, petit problème, arrivé en haut à bout de souffle, je ne reconnaissais pas au moins un des chemins que j'ai déjà empruntés...

Je me suis accroupi pour abaisser mon centre de gravité au plus bas et j'ai essayé de reposer mes jambes, mais en vain, ma position était trop inconfortable et c'est soit que je me faisais mal au cul, soit au pied gauche, soit à ma cuisse droite, soit à ma hanche. Il y avait des gars en bas qui montaient tranquillement, j'avais essayé de les semer, mais je devais me reposer et les laisser me rattraper pour voir ce qu'ils feraient dans cette situation : ça bifurquait, à droite, grosses roches rectangulaires, très à pic et pas de plateau en dessous, donc si tu tombes, t'es mort. De l'autre, encore des roches, mais moins grosses, un peu moins à pic et un plateau, mais on ne pouvait pas voir où ça menait, comme pour l'autre côté d'ailleurs, donc, danger de rester pogné là quand même.

C'était tout de même le meilleur choix, en effet, c'est assez plate d'avoir à redescendre une montagne une fois presque arrivé en haut, et en plus, c'est plus facile de se blesser en redescendant. Une fois les gars arrivés, j'ai vu qu'ils avaient déjà fait de l'escalade, ils avaient des rudiments, alors je leur ai fait part de l'alternative, le premier gars a acquiescé, puis ils se sont dirigés vers le côté droit. Eux aussi s'étaient trompés de chemin, disaient-ils. J'ai pensé l'espace d'une seconde : «S'ils se pètent la gueule, qu'est-ce que je fais moi?» J'ai pensé à redescendre pour ne pas être témoin du massacre, mais ce ne serait pas assez rapide, le premier étudiait les roches et allait bientôt monter... J'ai décidé de rester là dans ma position inconfortable et d'attendre pour savoir si tout était beau en haut pour que je puisse y aller à mon tour. Le premier gars a passé, ensuite le deuxième, puis il m'a lancé d'en haut : «En bas, ça passe!» J'ai répondu ok puis je me suis mis en marche. C'était pas le temps de faire ma moumoune rendu là.

Je suis finalement arrivé dans l'impasse en haut, je ne voyais pas les gars, en grimpant, j'étais quasiment collé aux roches et à la terre à la verticale! j'ai dû lancer mon livre à plusieurs reprises, et le retenir aussi, parce qu'il tombait, à un moment donné, le dernier gros problème, le problème de la mort, tu le réussis ou tu crisses le camp en bas ou tu figes, j'étais presque tenté de regarder en bas, pour me donner un plus gros thrill? mais j'ai habituellement un vertige terrible, je fige c'est presque certain si je fais ça, mais je voulais me défier quand même, cependant, j'étais tellement occupé à régler le problème d'arriver à passer sans chuter que je n'ai pas eu le temps de regarder. Au moment critique, j'étais agrippé avec mes quatre membres et j'avais le pied droit pratiquement au niveau de la mâchoire! c'est pour dire, c'était une méchante step celle-là!

Finalement, j'arrive en haut, il y avait du monde qui fumait un joint pis les gars. Un des gars m'a dit : «Eille, t'as fait ça avec un livre en plus!» Ouais, que je lui ai répondu à bout de souffle, et j'ai le vertige en plus! J'ai pensé intérieurement : «Viens-t-en Husserl, m'a t'en faire faire du chemin!» Je les ai remerciés puis j'ai continué mon chemin, j'étais presque rendu à la croix. J'ai fini par me rendre au belvédère, puisque c'était un de mes buts au départ : avoir une vue panoramique sur Montréal et élargir ma vision philosophique du monde, mais avant j'ai passé aux toilettes : j'avais de la terre sur les mains, les coudes, les épaules et dans mon livre. Alors, je reviens pour avoir ma vision panoramique du monde, il y avait des gens, un peu pas mal hétéroclites, une cycliste aux jambes d'enfer était couchée en plein milieu, les jambes écartées, et un maudit osti d'artiste itinérant à la voix d'alcoolo fini grattait sa guitare en chantant Stairway to Heaven avec un ti chapeau en avant de lui... je voulais tuer. Ma vision philosophique et panoramique du monde était gâchée, alors je ne me suis pas attardé et j'ai redescendu assez vite. Ça m'a fait chier, parce que cette montée sur la montagne ne m'a apporté aucune inspiration, contrairement à d'habitude.

Pour finir, j'ai refait tout le chemin sur Mont-Royal puis je suis allé à mon gym quand même. Je me suis entraîné vingt minutes, mais intensément, et sans arrêter, j'étais gonflé à bloc, les bras allaient m'exploser, et j'avais l'air un peu bizarre après ça en train de lire un livre avec des biceps de 45 centimètres de circonférence à l'arrêt de bus. En tout cas, ça doit être le prix à payer pour être parfait, car que les femmes veuillent l'admettre ou non, elles aiment toujours ça un gars en shape avec de gros bras, ça les excite un vrai mâle, et en plus, cochon comme moi en tant qu'intellectuel qui a beaucoup d'imagination, c'est dur à battre!

Bon, allez, bonne nuit. Je dois aller reposer mes pieds, et mes gros biceps.

L'échec de la raison

Avant de lire des livres de conneries athées, lisez donc le dernier Protégez-vous sur les abus de l'industrie pharmaceutique, les études biaisées, les effets secondaires cachés et les médecins manipulés, ça vous donnera une petite idée de ce qui se trame par en dessous avec la science, la soi-disant «objectivité» et les scientifiques en recherche. J'ai assez traduit de textes de ces entreprises-là pour savoir en gros ce qui s'y passe. On parle de «pointes de tarte», de conquérir de nouvelles parts de marché, de faire plaisir aux actionnaires et d'aller chercher de nouveaux «clients», mais jamais de la santé, c'est pas assez payant... Ils veulent qu'on en boive du café pis du thé pis de la bière, pis qu'on mange du chocolat pis du sel pis du gras, pis ensuite qu'on en fasse de l'hypertension pis qu'on bande pu, c'est-tu clair?

Aussi, nous avons un bel exemple d'échec de la «raison», parmi plein d'autres dans ce livre.

Au tout début du livre, un échec patent collectif relatif à l'attentat du 9 septembre 2001 :

1. Il semble logique et rationnel de cesser de prendre l'avion pour un bout de temps après avoir été témoin de cette attaque effectuée au moyen de détournements d'avions.

2. L'avion semble moins sécuritaire que l'auto, alors que les probabilités de mourir dans un détournement d'avion sont pourtant de 1 sur 135 000 et que celles de mourir dans un accident d'auto sont de 1 sur 6000. Il est évident que l'avion est en tout temps plus sécuritaire que l'auto, mais les gens concluent autrement, alors ils se tournent en grand nombre vers la route. De plus, un bon nombre de personnes cesseront de prendre l'avion définitivement.

3. Conséquence : la circulation routière augmente. Bien sûr, on a de bonnes intentions, on ne veut pas risquer de faire plus de morts, etc. Mais personne n'a évoqué les effets de l'augmentation massive des déplacements en voiture...

4. L'abandon de l'avion en faveur de la voiture aux États-Unis dure environ une année. Les prédictions de Gigerenzer se réalisent : le nombre des décès survenus sur les routes américaines a monté en flèche après septembre 2001, pour ensuite revenir à la normale après septembre 2002.

5. Gigerenzer fait le calcul des données recueillies relativement aux décès qui sont la conséquence directe de l'abandon de l'avion en faveur de la voiture, bilan : 1595 morts, soit plus de la moitié du bilan funeste des attaques du 11 septembre 2001...

6. Ma conclusion : les raisonnements qui nous semblent individuellement rationnels et logiques sont souvent collectivement ou à plus grande échelle, une erreur. Il ne peut y avoir de «raison» sans prise de conscience collective et planétaire.

7. Les échecs de la raison sont «nécessaires», c'est-à-dire qu'on ne pourra les éviter tant et aussi longtemps qu'il n'y aura pas un «saut qualitatif» important dans la conscience de l'humanité : c'est l'idée qui m'est venue après avoir pris connaissance d'un accident d'entraînement des cosmonautes russes qui s'est répété tel quel, six ans plus tard, chez les cosmonautes américains... Les accidents du 23 mars 1961 du côté russe et du 27 janvier 1967 du côté américain à cause de l'environnement d'oxygène pur : «27 janvier 1967 - Feu à bord : Un feu a eu raison de l'équipage de Apollo 1 durant un entraînement dans leur capsule. Une étincelle électrique a mis le feu à l'environnement d'oxygène pur, tuant Gus Grissom, Edward White et Roger Chaffee, en un accident analogue à celui de Bondarenko en 1961...» Wikipedia, Accidents et incidents liés à la conquête spatiale (lien ci-haut).

L'athéisme : un darwinisme fini

Bon. Je ne ferai pas une critique systématique de l'athéisme ce matin, parce que je n'ai pas juste ça à faire et que je n'ai pas tellement envie d'écrire. En plus, si je fais un beau travail complet de critique, y en a sûrement qui vont s'atteler avec leur Raison, leur Liberté, leur Progrès et leur Darwinisme, et je serai pas sorti du bois de la journée, ce qui va m'empêcher de lire La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale de Husserl par exemple.

Alors, je vais être bref :

1. L'athéisme ne peut pas s'opposer efficacement au théisme, la preuve: Teilhard de Chardin réussit à concilier créationnisme et évolutionnisme.

2. L'étroitesse d'esprit crasse des athées : dans le livre de Braun sur l'athéisme au Québec, il parle de quatre positionnements fondamentaux, pour simplifier le choix j'imagine, qui sont l'athéisme, l'agnosticisme, le déisme et le théisme, mais il ne parle pas de ceux qui croient que nous venons de l'espace tout simplement, que nous sommes les frères et soeurs de civilisations hautement avancées sur le plan scientifique. C'est toujours exclu d'avance cette hypothèse comme étant farfelu, mais pour moi ce ne sera toujours qu'une autre preuve du manque d'imagination des athées darwinistes.

3. L'athéisme ne vit toujours qu'en opposition presque pure au théisme, il s'en nourrit, et les positions d'«opposition», ce n'est pas ma tasse de thé. Je préfère l'incitation à l'ouverture des horizons, au doute sur tout, au questionnement. Les petites critiques mesquines et culturellement bornées envers les croyants ne me font penser qu'à des enfantillages d'adolescents révoltés contre l'autorité. Avant de partir en guerre contre les musulmans par exemple, en les réduisant tous à des talibans potentiels, lisez donc le Coran.

4. Dire : «Je crois à la matière» n'est pas un argument. En effet, le matérialisme ne veut rien dire. À la limite, ça pourrait vouloir dire «Je crois à ce qui est devant moi» ou «Je crois à ce que je vois, à ce que je touche, à ce que je perçois en général concrètement» ou «Je crois à ce qui se laisse prendre des deux mains» ou «Je ne crois pas aux fantômes»... Wow, quel idéal! Il faut juste creuser un peu pour voir que dans l'atome il y a des électrons, des protons, des neutrons, et ensuite, quand on creuse un peu plus grâce à la physique atomique, on trouve 47 espèces de particules élémentaires dont on n'a pas pu identifier la structure interne... Aussi, dans ce monde subatomique semble régner le chaos total : il ne semble pas y avoir d'«ordre», ce qui vient donner un coup à la possibilité d'organiser ou de comprendre le tout rationnellement.

5. La matière est un trou sans fond et vous voudriez me dire : «Je ne crois pas à vos chimères, mais je crois à la matière»? Je pourrais tout aussi bien rétorquer : «Quelle différence?»

6. Sur le parti pris pour le «rien» après la mort : Qu'en savez-vous réellement? N'est-ce pas qu'une autre opinion? Ainsi, vous voyez, on critique le théisme, mais on se permet quand même de refaire les mêmes erreurs, c'est-à-dire, de s'aventurer un peu trop loin.

7. Sur la croyance que la science et la raison sont bonnes en soi : la science et la technologie ne sont que des instruments, ils ne nous disent pas ce qu'il est bien de faire. Aussi, chercher une éthique dans la science, c'est comme chercher des vérités sociologiques dans la théorie des ensembles. La raison est dialectique et elle arrive elle aussi comme la stupidité, mais au deuxième degré, à des impasses. Nous avons un bel exemple ici avec la Bombe H qui était vue comme une nécessité par le physicien et grand défenseur de cet instrument de mort totale, Edward Teller.

8. Quand on pousse un peu plus loin le darwinisme, on se rend compte qu'il n'explique rien. De plus, si on croit au darwinisme, il faut croire au Big Bang... Ça fait beaucoup de kits à acheter au niveau des croyances, mais ça ne me coûtera pas cher, parce que je ne crois ni à un ni à l'autre. Le véritable ennemi de la science, de la raison ou de l'athéisme ou du darwinisme, appelez ça comme vous voulez, c'est selon, ce n'est pas Dieu, ou l'âme, ou la croyance en un Jugement dernier, non, le véritable ennemi des «Lumières» c'est l'«infini» qui vient mettre du sable dans les rouages de la petite raison calculatrice...

9. Une autre chose qui ne me revient pas avec le livre de Braun (Québec athée) : sa critique de Nietzsche pour son concept de «volonté de puissance». Pourtant, Nietzsche, avant de tomber dans la folie, avait lui-même abandonné l'idée. Ceci démontre une fois de plus qu'on varge sur des philosophes et qu'on en met d'autres sur des piédestaux sur la base d'une connaissance assez sommaire et superficielle de la philosophie et des grands penseurs. On ne cherche que de nouvelles idoles, et c'est la raison pour laquelle on se dépêche tant de tout foutre dans des sacs préétiquetés. La conséquence pour Nietzsche, c'est qu'il est réduit à une grosse caricature, tout comme Schopenhauer d'ailleurs et Kundera, qu'il ne se gêne pas pour égratigner aussi en passant de ses petites griffes de belette...

À continuer...

dimanche 16 mai 2010

Québec athée

Juste avant que je commence à fourrer comme une bête, après avoir mangé de succulentes côtes levées badigeonnées de sauce Bull's Eye Guinness tout en buvant de la Ale, je commençais à lire ce livre. Je vous en donne des nouvelles un peu plus tard.

Je n'aime pas en partant la définition de l'athéisme, ni non plus celle de l'agnosticisme, dont je me réclamais d'ailleurs fièrement auparavant. Je trouve que les deux définitions s'avancent beaucoup trop; bref, elles s'exposent ainsi facilement à l'attaque, pour mon plus grand plaisir. :D

Je dois ajouter que ce genre de livres me fait rire un peu, car c'est pour moi comme vouloir trop démontrer et enfoncer des portes ouvertes : je suis athée depuis ma plus tendre enfance et je n'ai jamais fait la prière à la petite école (j'avais une exemption). Imaginez un livre qui proclamerait que les anges n'existent pas et qui en ferait une position, une cause de cette croyance en la non-existence des anges, ce serait ridicule hein? Eh bien, c'est ce à quoi me fait penser l'athéisme. Je n'ai, aussi, jamais été exposé à aucune forme d'éducation religieuse et j'ai commencé à faire des cours de morale dès la première année du primaire. Ainsi, la croyance en des entités immatérielles ne m'est jamais venue spontanément; j'ai plutôt tendance à être très terre-à-terre, et quand je vois des gens prier, je ne comprends pas ce qu'ils font et je trouve ça plutôt idiot, et surtout, désespéré...

Oui, ça fait idiot et désespéré des gens qui en sont réduits à prier au lieu d'essayer de faire quelque chose concrètement. Personnellement, ça me fait pitié à voir... C'est une honte pour l'intelligence et les capacités phénoménales de l'être humain. Regroupez-vous et ayez confiance en vous au lieu de perdre votre temps à faire des voeux pieux; consolidez ce que vous avez déjà, ou ce qui vous reste, et posez les gestes qu'exige la situation jusqu'au bout. Acceptez donc de mourir en guerriers enragés au lieu de mourir en prieurs lâches de merde.

samedi 15 mai 2010

L'instinct fondamental de la femme

«L'instinct fondamental de l'homme est de vouloir, celui de la femme, d'attendreTout, Klima, p.344

Disneylandisation

Texte sur la disneylandisation.

J'en reparlerai un peu plus tard. Je pensais avoir inventé le terme ou l'idée, mais apparemment d'autres ont passé là avant moi.

Les grandes lignes :

1. Colonisation de l'esprit
2. Mort de la diversité
3. Culture de marché
4. Nés pour magasiner
5. La Nature sous contrôle
6. La Terre devenue un parc à thèmes

Le temps de cerveau disponible

Nous sommes seuls ensemble, devant le téléviseur, devant l'écran d'ordinateur. (partie 2)

La transgression d'une valeur sociale majeure : l'apprentissage de l'élimination de l'homme par l'homme dans des jeux télévisuels : on ne gagne plus parce qu'on est meilleur, mais parce qu'on est pire que les autres. Celui qui aura des scrupules perdra. (partie 3)

La télévision nous propose le spectacle de personnes entraînées dans des comportements de plus en plus régressifs (télé-réalité) : la domination de l'autre et le narcissisme, la cupidité et le cynisme, deviennent les valeurs dominantes. (partie 4)

Pour les adolescents, très nombreux à regarder la télé-réalité, l'identification aux héros de ces émissions fonctionne à la perfection. Les passages à l'acte des candidats, estampillés du fameux «vu à la télé», deviennent pour eux des normes valables, des faits et gestes parfaitement imitables.

vendredi 14 mai 2010

La raison de ma misanthropie

J'ai envie d'écrire et en même temps non. Y a rien qui sort de cette maudite tête vide, de ce maudit corps amorphe, apathique, douloureux... Je suis frustré de moi-même, c'est pourquoi je me bois, je me bois, je me bois, en course vers la maladie et la mort, toujours aux extrêmes, je n'aurai jamais rien fait de bon à part chialer et rêver. Il est si difficile de s'élever au-dessus de la merde qui nous entoure, que lorsqu'on y parvient, pourquoi voudrait-on encore aider le monde? Ce serait faire preuve d'un idéalisme incorrigible ou de naïveté. Pour ceux qui y arrivent, mes félicitations, mais je ne serai pas de la partie, j'ai trop souffert des petites gens, des lilliputiens : j'ai décidé de jouer le rôle de l'«ennemi».

Je me sens depuis des années apathique, sans idéal, désillusionné, à bout de force. Je ne sais pas à partir de quel moment tout a foutu le camp dans ma tête. J'en avais ras le bol de la philo à la fin de mon bacc; de toute façon, j'ai tellement eu de difficulté à le terminer, j'avais trop d'intérêts contraires. Je voulais tout faire en même temps, je trouvais ça long, fastidieux, mais en même temps, je trouvais que ça allait beaucoup trop vite, je n'avais jamais le temps d'approfondir quoi que ce soit. Ainsi, ça ressemblait pour moi davantage à une parodie de culture, à une caricature du savoir, de la vraie philosophie. La philosophie était censée être une étude plus contemplative, qui demandait plus de temps, plus de réflexion, d'approfondissement du sens des choses et on était là qu'on courait comme des fous pour pondre des dissertations à pu finir : ça n'avait aucun sens et c'était en complète contradiction avec ce que la philosophie était censée être. Bref, pendant quatre ans, j'ai été un philosophe épileptique...

La génération X est nomade, et bien que j'étais déjà assez sauvage, le métier de pute m'a dégêné et m'a rendu encore plus sauvage et cynique. J'ai vu de près les petites pulsions qui animaient l'«humanité». De petites pulsions, mais si sérieuses et si importantes. Quand t'as vu tous les rois nus, ils ne t'impressionnent plus tellement. Ainsi, quand je parle à un homme, je l'imagine toujours dans ses petites pulsions... Je ne dis pas que ça les rend misérables, mais que c'est un côté que les autres ne voient jamais, et que leur perception de la réalité est différente, ce qui les aide à leur accorder une estime qu'ils ne leur accorderaient pas autrement, car je ne les connais que trop ces gens, la plupart, qui mettent tout le réel dans des compartiments bien étanches comme dans des tupperwares.

Un homme est drôle lorsqu'il t'arrive en veston cravate, sérieux, avec une situation, de l'argent, une belle auto, de la réputation, et qu'il est prêt à te payer cinquante dollars pour te sucer la queue et avaler ton sperme dans l'auto dans un coin sombre en dix ou vingt minutes. Toute l'image que tu te faisais de lui au premier abord tombe, mais tu t'y habitues, et puis l'opération se répète, etc. Ça devient une seconde nature. Les hommes, par la suite, perdent leur crédibilité en général. Ils deviennent tous plus ou moins à mes yeux, de petits farfadets qui portent des masques et des costumes et qui jouent bien leur jeu, leur petite comédie d'animal sans sexe, alors que ce sont des bêtes obsédées de sexe et sans aucune fierté lorsqu'il est question de jouir. Il arrive que le client méprise la pute, mais la pute méprise presque toujours le client. Et c'est la raison précisément pour laquelle elle continue de faire ce boulot : plus elle le fait, plus elle méprise, et plus elle méprise, plus elle se dit que l'homme ne mérite finalement que d'être réduit à sa valeur monétaire.

Voilà l'origine de mon cynisme, et surtout, de ma misanthropie...

jeudi 13 mai 2010

Mes lectures coraniques

Je poursuis ma lecture du Coran. Hier soir, très tard après une traduction épuisante de jargon financier et informatique, j'ai réussi à m'installer dans la cuisine pour lire quelques pages avant de tomber raide mort de fatigue. J'avais l'alcool dans le corps aussi.

Alors, je continuais ma lecture, et jusqu'à maintenant je trouve ça bon. J'apprenais hier que les époux ont le droit de divorcer, mais il ne s'agit que de l'homme seulement, enfin, je crois, car ils ont une prédominance sur les femmes. L'homme peut répudier sa femme 2 fois, ensuite (à la 3e fois) le divorce est final, et s'il veut encore la reprendre, elle doit d'abord se marier avec un autre homme et divorcer à nouveau ou attendre le décès de son nouveau mari, autrement, il ne peut ravoir sa femme. Lorsque l'époux répudie sa femme, il a jusqu'à 3 ou 4 mois pour la reprendre (pas clair); passé ce délai, il peut encore la reprendre, mais avec un nouveau contrat de mariage. S'il la répudie une seconde fois à l'intérieur du délai, il peut la reprendre de nouveau dans les mêmes conditions.

La femme a une personnalité juridique complète et des droits de propriété sur lesquels ni ses parents ni son mari n'ont aucun droit, pas même de regard. La femme musulmane ne peut se marier avec un non-musulman, mais l'homme musulman peut se marier avec une femme juive ou une chrétienne, «sans qu'elles renoncent à leur religion, ni même à leurs pratiques religieuses»; cependant, elles ne peuvent hériter de lui et il ne peut hériter d'elles.

Il va sans dire, comme dans presque tous les écrits religieux : le sexe anal est interdit. Je crois qu'il y a plusieurs raisons à cela, et cela concerne tous les textes religieux qui l'interdisent : premièrement, il empêche les rapports sexuels entre hommes; deuxièmement, il empêche d'une certaine façon l'infidélité conjugale; troisièmement, et surtout, pour des raisons d'hygiène et de possibilité d'infections pouvant entraîner la mort : on sait que l'anus est une zone sensible et qu'il y a déjà beaucoup de personnes chaque année qui se font opérer là seulement à cause d'une minuscule égratignure (en s'essuyant) mal guérie qui dégénère rapidement en infection mortelle si elle n'est pas soignée. Il faut ouvrir le cul complètement encore aujourd'hui pour sauver une personne infectée, alors vous pouvez imaginer qu'à cette époque une infection à cet endroit c'était la mort garantie, et dans la plus grande douleur.

Concernant la prédominance des hommes sur les femmes, c'est bien compréhensible pour cette époque; la vie était assez rude, et la vie d'une femme sans homme devait être inconcevable. Ce qui a «émancipé» en partie les femmes des hommes, ici du moins, c'est l'institution de l'assurance-chômage. Cela permettait aux femmes de ne plus être dépendantes des hommes et de pouvoir élever des enfants sans être menacées de se retrouver à la rue en cas de perte d'emploi (les emplois étaient plus précaires pour les femmes). Ainsi, de simples mesures sociales font toute la différence dans les rapports sociaux et permettent plus de liberté. Cependant, cela crée d'autres problèmes : on se plaint d'isolement, de solitude, d'atomisation et on se plaint aussi souvent de ne pouvoir arriver à rencontrer la «bonne personne»... Ces effets de «libération» seront toujours paradoxaux...