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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 26 décembre 2021

Les ennemis du genre humain

S'il y a quelque chose de complètement contraire à moi, c'est bien ceux qui croient à la lettre ce qu'il y a dans les écrits religieux.

Me faire dire d'arrêter de penser et d'arrêter de remettre les choses en question, va totalement à l'encontre de mes valeurs.

Je sais de première main qu'il y a encore des religieux qui sont complètement fermés d'esprit, qui croient qu'il n'y a pas de vie ailleurs dans l'univers, qui croient que l'univers est fini, qui sont contre la science, etc. S'ils le pouvaient, ils remettraient Giordano Bruno sur le bûcher.

Il n'y a rien à faire avec ces cerveaux qui se sont fermés volontairement à la connaissance et à tout progrès. Ce sont des faibles. Ce sont des étouffeurs de vie. Sous des dehors respectables et pacifiques, ils sont la source de toutes les guerres.

Ces gens croient de toute force à un retour en arrière. Et dans ce sens-là, je suis l'ennemi irréductible de toute religion.

Jamais je n'accepterai qu'on me dicte quoi croire.

Jamais je n'accepterai de ne pas questionner l'ordre des choses.

Jamais je n'accepterai de soumettre mon esprit à des dogmes religieux.

Si on en arrivait là, pour conserver ma liberté d'esprit, et ma liberté tout court, j'accepterais de brûler tous les écrits religieux et d'envoyer tous leurs adhérents dans des camps de redressement intellectuel et d'ouverture d'esprit. Il faut mater ceux qui veulent tuer la liberté.

Si la croyance en ces sornettes séculaires diminue, c'est excellent, et c'est la preuve d'un réel progrès. Au lieu de s'affliger d'avoir moins de croyants, on devrait plutôt s'en réjouir. Les gens n'en seront peut-être pas meilleurs au bout du compte, mais au moins on parviendra tranquillement à sortir du blocage d'esprit causé par ces niaiseries religieuses funestes à l'esprit et ennemies de la science.

C'est en ce sens que je veux bien croire à une partie de ce qui se trouve dans la Bible par exemple, mais que je me suis toujours senti très mal à l'aise, et même incapable, de dire que j'avais la «foi», car des croyants me l'ont demandé. Ainsi je me trouve dans une fausse position, car j'étudie les textes sacrés, mais je n'ai pas la «foi», et ne l'aurai jamais, en tout cas, pas au sens que les vrais croyants aimeraient que je l'aie. Non, je ne suis pas de cette race-là.

Je suis un guerrier qui trouve sa satisfaction dans la connaissance. Je n'ai aucune prédisposition à obéir et à croire tout de go. Je n'ai non plus aucune envie de me soumettre à un supérieur, à un «papa» dans le ciel avec une barbe blanche, à un gourou ou aux extra-terrestres. Je tiens plus que tout à ma liberté physique et intellectuelle.

Les prisons et l'armée ne sont qu'un reflet de l'ignorance et de la stupidité humaine qui s'empêchent de comprendre les vraies causes des dysfonctionnements humains. Ce sont des machines productrices d'injustice, et qui la perpétuent.

Si vous me demandez si je crois à Roswell, je vous répondrai que c'est monté de toute pièce par les services secrets américains, pour la simple raison qu'on trouve son double chez les Russes peu après. Il est impossible, selon moi, qu'un ovni se soit écrasé à Roswell, ni qu'un ovni ait été abattu peu après en Russie. 

Ce que les militaires ont appris, à leurs dépens, c'est que les ovnis répliquent aux attaques. Leur truc favori est de retourner les armes de leurs adversaires contre eux-mêmes. Chaque balle tirée et chaque missile sont renvoyés directement à l'expéditeur. Si les Russes avaient réellement abattu un ovni, il y aurait eu une guerre contre les misérables terriens que nous sommes. La chose est simple à comprendre: les deux superpuissances de l'époque voulaient se faire accroire l'une à l'autre qu'ils détenaient des connaissances avancées provenant des extra-terrestres afin de dissuader, alors que tout cela n'est que foutaise sur toute la ligne.

Les extra-terrestres ne nous donnent aucune connaissance scientifique pour la simple raison que si un pays la possédait, il s'en servirait pour dominer et anéantir les autres pays. Nous devons donc manger nos croûtes et tout découvrir par nous-mêmes.

Tant qu'il y aura des pays, des divisions politiques, des «croyants» irréductibles, il n'y aura aucun savoir d'«en haut», aucun «cadeau».

Tout avantage technologique important d'un pays sur les autres conduirait à la destruction de l'humanité.

Si nos services secrets sont redoutables, imaginez les «services secrets» des extra-terrestres: nous ne sommes que des enfants pour eux, et ils voient clair en permanence dans nos jeux d'arriérés mégalomanes.

Si vous me demandez si je crois à la «théorie de l'évolution» et au Big Bang, je vous répondrai que je crois ni à l'un ni à l'autre.

Je garde mon esprit ouvert pour toute éventualité, et pour moi ces théories n'ont aucun sens. Certainement, la science avance à petits pas, en faisant des hypothèses, mais viendra un jour où ces hypothèses seront balayées d'un coup et où il y aura alors un changement de paradigme.

J'attends la venue de ce jour.

Pour l'instant, je continue infatigablement de chercher la vérité à ma façon.

vendredi 24 décembre 2021

Montréal-Campbellton

Je ne sais pas encore si ce que j'ai vécu à Montréal en 2018 et à Campbellton en 2019 sont les pires moments de ma vie ou les plus beaux.

Ce que je sais, c'est que quand j'écoute des albums, certains me ramènent directement à Montréal à cette époque, et d'autres me ramènent à Campbellton.

Quand je repense à ces moments, ça me pogne direct au cœur.

C'est clair que ça a brassé en crisse dans ma vie. J'ai failli en mourir en 2020, alors que j'étais encore à Campbellton, juste un peu avant le COVID, en février.

Il est évident que j'ai beaucoup de matériel pour une histoire, et que je vais la raconter un jour, sûrement très bientôt, avant que le souvenir s'en efface. Il serait trop stupide de manquer cette occasion et de laisser tout tomber dans l'oubli.

Tous les éléments sont là: rupture, mort, désespoir, perte, amour, déracinement, conflits, problèmes financiers, etc.

Tout l'album The Destroyer 2 de TR/ST me tord les boyaux.


 


lundi 13 décembre 2021

De tout et de rien

J'ai perdu, on dirait, cette volonté de partager aux autres mon «bonheur», mon «heureuseté», car je trouvais que je perdais un peu mon temps.

Dernièrement, j'ai encore eu envie de partager mes derniers kicks musicaux, mais peine perdue, si j'attendais au lendemain, je n'aimais déjà plus la chanson.

Je me suis rendu compte que c'était la même chose pour plein d'affaires.

Quand je trip sur un café, ça dure un certain temps, puis je m'écœure, même si c'est un des meilleurs cafés d'Éthiopie. Ceux qui vous regardent avec une mine pincée en buvant un bon thé rare, vous pouvez être presque certains qu'ils n'en jouissent plus et que ce n'est que de la pose. Il y a eu un temps où les sushis étaient le summum dans ma vie, j'en faisais même. Plus aujourd'hui.

Il n'y a rien de stable dans mes goûts, et c'est peut-être comme ça pour bien des gens.

Disons qu'il y a des «domaines» généraux que j'apprécie en général, comme les pâtes, la musique électronique, les brunettes à peau blanche, mais c'est pas mal vague. Aussi, je n'aime pas que ces choses. J'ai connu un gars qui tripait sur tous les albums de Iron Maiden. Il écoutait tous les jours leur mauvaise musique à trois cordes. Il s'est même fait tatouer Eddy, la mascotte du groupe, quelque part sur son corps. Il faut être attardé au niveau musical. J'écoutais leur musique quand j'étais ado, mais j'ai tellement écouté d'autre chose de bien meilleur depuis, que je n'y suis jamais revenu. Même chose pour tous les autres groupes rock populaires de l'époque. Je n'ai jamais été capable d'y revenir.

Il n'y a de «perfection» en rien. Tout est infiniment dépassable, et tant mieux!

Le savoir auquel je m'accroche n'est rien, je n'en ferai jamais le tour, et ce n'est pas le but non plus, puisque c'est impossible. Je n'ai donc pas à me sentir mal si je ne serai jamais capable de terminer de lire ma bibliothèque de 2000 livres, c'est juste normal. Le but est de surfer sur le savoir, pas de l'ingurgiter en entier et de mourir d'une indigestion. Car la mémoire a ses limites, sinon, c'est la maladie et la mort qui nous empêchent: nous manquons de temps et de force.

On peut bien être fan fini de Bobby Fischer, mais il faut malheureusement avouer aussi que s'il pouvait jouer contre les logiciels d'aujourd'hui, il se ferait écraser, car les ordinateurs ont atteint le niveau de «super grands maîtres» (titre inexistant chez les humains) avec un cote de 3200 Elo et même plus je crois. C'est dommage, mais c'est comme ça. Il est difficile d'avoir des idoles de nos jours, ou des modèles.

On cherche des points de repère, on n'en trouve pas. 

Un maître spirituel en dépasse un autre, puis celui-là est dépassé par un autre. Qui détient la vérité? La sagesse est en Orient ou en Occident? Certains pensent que nous avons atteint une plus grande sagesse en Occident, puisque nous connaissons la prospérité, mais que savons-nous des problèmes qui nous attendent et qui seront causés par cette même prospérité? La sagesse populaire dit qu'il y a toujours deux côtés à une médaille.

Chaque jour, tout est profondément ébranlé. Le savoir double chaque année, qui pourra maîtriser cela? À l'époque de Leibniz, au 17e siècle, la quantité de savoir commençait déjà à dépasser les capacités humaines, à moins d'être un génie comme lui. Mais aujourd'hui, même un génie n'a qu'une connaissance partielle dans son propre domaine scientifique. Ça prend des armées de scientifiques et des milliards de dollars pour faire des recherches. L'époque des génies universels, maîtrisant tous les domaines scientifiques de leur temps, est bien révolue.

Quand j'entends certains faire des suggestions de lectures, à quoi bon? Si on se contentait de lire seulement les meilleurs livres qui sortent chaque année, on n'arriverait jamais à la surface. Non seulement cela, mais si on veut bien apprécier ce qui se fait aujourd'hui, il faut parfois avoir lu d'abord les bons livres du passé. Bonne lecture, et bonne chance.

Le développement accéléré d'une super intelligence artificielle semble une nécessité si l'homme ne veut pas perdre la maîtrise sur les monstres qu'il a créés. Mais qui va pouvoir contrôler ce nouveau Monstre des monstres?

dimanche 5 décembre 2021

Car je suis submergé

1. La «conscience ordinaire», qu'on pourrait aussi appeler préoccupation, selon la terminologie de Heidegger, nous protège de notre absurdité fondamentale dans l'infini, de notre non-sens fondamental, nous protège de la «folie», du vertige absolu.

2. Ce dans quoi je suis est l'Incompréhensible.

3. En temps normal, dans la quotidienneté, je ne vois pas l'Incompréhensible. Je ne vois pas que je marche en permanence sur la brèche terrifiante du Vide. Je suis en quelque sorte aveuglé par mon excellente vision, très pratique dans le «monde pratique», mais totalement fausse et trompeuse en ce qui a trait à la Vérité.

4. Je suis dans l'Étrange, la Folie, l'Incompréhensible, l'Infini, Dieu. Je suis dans une force qui cherche à croître en puissance. Je suis dans un Monstre.

5. Ce qui est dit, est dit, une fois. Toute parole, même répétée, est unique. Chaque mot porte son estampe spatio-temporelle et est daté.

6. Comment puis-je comprendre l'unique, le tout, l'infini, ou même le mot «jamais»?

7. Comment puis-je comprendre «une seule fois» et «plus jamais»? Théoriquement, je ne peux comprendre ces expressions, et pourtant j'agis comme si je les comprenais.

8. Le savoir est non-maîtrisable, c'est ce qu'il faut savoir avant tout. Il est impossible de tout savoir. Dans ce domaine, il arrive un moment où l'on est forcé de s'avouer vaincu, et de devenir humble. C'est ainsi qu'on arrive, bien malgré soi, au seuil du religieux.

9. Ma conscience possède comme un envers. Je suis des choses que je ne suis pas. J'ai des choses en moi qui ne sont pas «moi». Des représentations, des idéations, des sentiments. Et je les reconnais, souvent avec peine. Pourquoi suis-je multiple? Quel est ce moi s'il n'est pas «moi»?

10. Notre monde est sur le point de traverser une ligne de faille monstrueuse.

11. Si ma conscience se brise, la conscience du monde est aussi sur le point de se briser.

12. J'ai parfois l'impression d'être dans l'œil d'un cyclone, immergé dans la force grondante du Monstre, la force que je ne peux toucher, mais seulement ressentir.

12. Le Monstre approche. Si tout va bien, la fin du monde devrait arriver 

Bientôt près de chez vous!

13. Car je suis submergé. Prendre conscience de cela, de ma limitation fondamentale, qui cache au fond une illimitation fondamentale, c'est passer à un niveau supérieur, c'est passer à la «classe de Dieu».

14. L'infini est dans ma tête, avant même que j'y pense, car je ne peux imaginer un contenant qui n'est pas contenu dans un autre contenant, et ainsi de suite, à l'infini. Que le monde soit infini, ou même fini, je ne peux l'embrasser, car le fini est aussi infini. Tout cela semble nécessaire, mais il est nécessaire de savoir que la façon dont nous comprenons le «nécessaire» n'est peut-être pas nécessaire.

15. Ce qui n'est pas infini, c'est ma «vie personnelle». Mais pourquoi?

16. Hier est mort et perdu à jamais. Demain est un des aspects de la face de Dieu, toujours naissant, jamais né.

17. Demain est déjà non-être.

18. L'univers infini est tout ce dont ma conscience a besoin pour exister. L'infini est le miroir nécessaire de ma conscience, et cette réflexion est sans fin.

19. La «matière», bien qu'on l'étudie, n'est qu'un autre nom pour ce qu'on ne comprendra jamais.

20. «Je suis composé de matière» veut dire: je suis éternellement à l'étude.

dimanche 14 novembre 2021

Ils sont là

Je ne me suis jamais senti aussi vieux, aussi défoncé par la vie.

J'essayais du linge tantôt au magasin et je ne me reconnaissais pas dans le miroir, ni de corps ni de face. Je trouvais laid ce que je voyais, j'essayais de ne pas voir, de regarder seulement les vêtements sur moi. On dirait que je n'existe plus depuis si longtemps...

Je ne sais pourquoi, mais on dirait que quand je me regarde, je me vois, mais qu'en même temps, je ne me vois pas. On dirait qu'un figurant incommodant est à ma place. Je crois que j'ai vieilli d'un coup pendant mon divorce. Ça m'a cassé en deux, puis, en mille morceaux, et pour finir, en une infinité de morceaux.

J'ai perdu comme un éclat. Une flamme dans les yeux. Je me suis terni. J'ai viré, et puis j'ai chaviré. Ma capacité de rêver s'est détruite. J'ai su ce que c'était que de mourir en plongeant dans le néant head first.

Tout cela a laissé des traces dans mon corps et mon esprit. Oui, ça a laissé un gros trou...

Il m'arrive de plus en plus souvent de penser qu'il n'y a rien après la mort, que nous sommes perdus dans l'infini, que notre vie n'a pas de sens et n'en aura jamais. Que notre planète va éclater comme un gros bouton absurde au bout du nez. Que nous n'avons pas plus de privilèges, finalement, que les bactéries qui vivent à 60 km sous la terre.

Pourquoi donc la vie?

Je demande à ces forces invisibles de me répondre.

Car je sais que je suis suivi depuis un certain temps par des «anges» administrateurs ou des «esprits».

Je ne sais pas pourquoi ils sont là ni ce qu'ils me veulent, mais ils semblent me protéger.

Ils veulent parfois me dire des choses, mais je ne les comprends pas vraiment. Je vois des signes, beaucoup de signes, plein de signes, mais c'est tout. Je dois être idiot en quelque part, car tout ça m'arrive chaque fois en pleine face et me frappe. C'est comme un parlé sans paroles, et inexprimable.

On veille sur moi, je ne sais pas pourquoi. Suis-je spécial?

On dirait que ma vie est toute tracée. J'avais mentalement des images de ce que j'ai vécu dernièrement au Nouveau-Brunswick plus de 10 ans auparavant. C'est ce dont j'ai pris conscience hier soir. Je voyais cette image soudainement dans mon esprit, et puis, j'ai senti qu'elle avait déjà été vécue, qu'elle avait un indice différent, et j'ai compris. J'ai compris que cette image appartenait désormais au passé dans le script tout préparé pour moi. J'aimerais bien maintenant avoir une grande image de l'avenir, mais c'est le blackout, et un total. C'est un grand mystère. Et ça me fait peur un peu, comme si l'histoire était sur le point de se terminer.

Des chercheurs ont découvert qu'on peut forcer une décision chez un sujet en passant un champ magnétique au-dessus de sa tête, orienté vers des zones spécifiques du cerveau. Le sujet croit alors fermement que la décision qu'il prend vient de lui, alors que non. Il m'est alors venu à l'esprit l'influence que le rayonnement des planètes a sur nous, et que nous prenons peut-être beaucoup plus de décisions qu'on ne croit qui, en fait, ne viennent pas de nous, mais de forces mystérieuses. Pourquoi donc ces forces?

Nous sommes des acteurs de notre vie. Des âmes jetées dans un rôle. Emprisonnées dans un script.

Je sens que je suis dans l'infini. Je sens que je suis l'infini. Je sens que je ne suis qu'un avec l'Un. L'Un n'a pas de fin. Mais comment peut-il donc être «un» s'il n'a pas de fin? Parce que s'il avait une fin, il en aurait une par rapport à autre chose, et qu'il ne serait alors pas l'«Un»? C'est ce qui fait l'esprit se disloquer en un grand point d'interrogation visqueux.

La mort approche à grandes enjambées, cette autre entité adverse de la vie.

Il ne me dérangerait pas de mourir, puis de revenir, mais c'est le fait de penser que je ne reviendrai plus jamais qui me tue littéralement, et paradoxalement.

C'est pourtant ce qui semble le plus plausible...

C'est le «plus jamais» qui tue.

Je crois que personne n'est jamais vraiment revenu de la mort. Même Jésus lors de sa résurrection avait, semble-t-il, une apparence différente. D'après les descriptions, il fait penser à une sorte d'image holographique de lui-même. Pourquoi donc? Pourquoi n'est-il pas possible de revenir tel quel de la mort?

Je pense souvent à mon contact avec Frère André, mes mains posées sur son cercueil, mon rêve avec lui. Il me proposait un choix entre deux livres, le livre de la «classe de Dieu», et le livre de la «classe des hommes». Mais je n'ai jamais vraiment bien compris ce rêve. Je croyais à un certain moment l'avoir compris, mais non. Je ne sais pas s'il y avait vraiment quelque chose à comprendre dans ce rêve. Toujours est-il que cela fait des années, mais j'ai tout de même des drôles de choses qui se passent dans ma vie. Comme si le rêve n'avoir rien à voir comme tel, comme s'il n'était qu'une sorte d'«acte de présence», sans aucun autre sens véritable.

Je ne comprends pas ce que les forces invisibles veulent me dire. Peut-être qu'il n'y a rien à dire, mais qu'à être reconnaissant? Je suis souvent reconnaissant envers Frère André, mais de plus en plus souvent aussi directement envers la Force Infinie.

Quand je sens et éprouve que je peux partir à tout instant, j'ai l'impression d'être à un cheveu de pouvoir enfin communiquer avec ces forces. Tellement, qu'il semble même qu'elles passent alors près de me toucher. Je les sens , tout près. Comme une brise légère, un murmure doux, un bougé qui me nargue, des chiffres qui s'alignent partout.

J'aimerais pouvoir parler à mes esprits.

Je veux la Vérité.

mardi 9 novembre 2021

La Folie dans l'histoire

Je suis en train de lire «La Raison dans l'histoire» de Hegel.

Un moment donné, j'en suis venu à réaliser que ce que Hegel comprend par l'«Esprit», c'est-à-dire, la «Raison», je le comprends comme «Folie».

Ma pensée se trouve donc étrangement à être diamétralement opposée à celle de Hegel...

vendredi 5 novembre 2021

Retournez travailler, vous, les paumés!

On se plaint de ceux qui ont reçu des chèques d'urgence à cause de la COVID-19, on leur demande de retourner travailler...

Pourrait-on couper les vivres aux enfants oisifs des riches narcissiques pour qu'ils retournent travailler eux aussi comme tout le monde?

- Ah non? Eux ils ont droit à la vie facile en permanence?

Eux ils ont droit à la fête permanente pendant que nous les paumés on doit trimer dur pour eux?

«Deux poids, deux mesures.»

jeudi 28 octobre 2021

Game Over

Hier soir, j'étais couché dans mon lit.

J'étais buzzé ben raide. Deux pipettes pleines d'huile de THC et un carré de lasagne juste après: ça m'a pété en pleine face.

Je pensais en regardant le plafond de ma chambre, collé contre ma blonde et mon chien, j'y voyais en gros plan des bactéries couleur mauve s'agiter dans tous les sens, et je me disais que j'étais pas mal gelé. Comme si j'avais pris du LSD.

Je pensais aussi que j'étais en train de virer sur le top. Que je me gelais trop souvent. Que je n'étais plus capable... Que c'était la «dernière fois»...

Mais hier soir, c'était différent.

Le miroir s'est tourné vers moi, et je me suis vu...


«J'ai compris que mes pensées reflétaient la vraie réalité 
et que c'est quand j'étais dans la «réalité ordinaire» que mes pensées me trompaient


Je sentais les instants passer, un à un, uniques, pour l'éternité.

Je comprenais très bien que beaucoup de parties de moi sont déjà mortes depuis longtemps.

Tous mes souvenirs d'enfance sont des reconstructions partielles d'un monde et d'un moi morts.

Des façons de sentir, des façons d'êtres, sont disparues à jamais.

Je reconnais pourtant cet «autre» qui est moi sur les photos de jeunesse.

Drôle de «moi» qui est toujours différent, mais pourtant toujours le même.


«Je suis destiné à être cela qui est


Ceci n'est pas un jeu vidéo. L'Être engage. Dans l'Être, Tout est en jeu. La Game est Over.

Je sentais le temps passer, goutte à goutte. Des moments uniques et irréversibles évaporés dans l'infini comme la brève existence d'une mouche tsé-tsé, une mélodie, un parfum, un baiser...

Je sentais toute ma vie me couler entre les doigts. J'étais ni vivant ni mort. Comme un spectateur de ma vie, du monde, de tout cela.

Je voyais:

Que j'étais une conscience malencontreusement prise dans un blocage spatio-temporel. 

Que je suis moi par accident.

Qu'absolument tout n'existe qu'une seule fois (peut-on comprendre cette «unicité»? est-ce une vue sur l'unicité de Dieu?).

Que je suis l'unique spectateur de ma vie (que personne ne peut être moi, sinon je ne suis plus moi).

Que chaque instant qui passe est mort et perdu à jamais (et on parle de gagner toujours plus de temps? si on gagne plus de temps, on perd plus de temps aussi, non?).

Que ma vie, est ma vie, fatalement à jamais, un seul événement irréversible, qui disparaîtra sans laisser aucune trace.

Que ma vie passe et que je ne peux rien arrêter, et qu'un jour, tout cela sera fini pour de bon.

Comme si je n'avais jamais existé. Mon existence perdue dans un recoin de l'infini insondable.

Mais si la mort n'est pas la dernière étape, il est aussi absolument terrifiant de penser que j'existerai sous une autre forme...

Dans quelle forme vais-je bien pouvoir continuer à exister? Dans quelle forme vais-je bien pouvoir continuer à traîner mon cadavre puant?

Il me semble de plus en plus une évidence que mon corps va continuer à vieillir, que mon cerveau va s'embrumer peu à peu, que je vais tomber malade, et que je vais mourir et me décomposer en compagnie des champignons et des insectes.

Et quoi après? Y a-t-il vraiment quelque chose ou nous trompons-nous sur nous-mêmes et sur notre mission sur terre, si mission il y a?

Que faisons-nous là?

Perdus sur un coin de terre à construire des souvenirs, à jouir, à souffrir, à perdre notre vie, pleinement conscients de la perdre?

Se peut-il que si je suis capable d'avoir ce genre de réflexions que ce soit parce que je suis plus? que je suis un «esprit» qui est en train de se détacher de son corps?

Rien ne le prouve vraiment.

Dans la réalité, nous ne nous rendons jamais vraiment compte que nous sommes totalement seuls. Nous sommes rassurés par la présence des autres, par nos occupations et distractions «prenantes», par la lumière, et ça suffit bien souvent pour nous enlever l'angoisse. Nous sommes assez simples au fond.

Nous oublions trop facilement, dans la «réalité», que nous sommes destinés à être absolument libres.

Que la «réalité» n'a rien à voir avec nous. Qu'elle ne cherche toujours qu'à nous faire dévier, qu'à nous désengager de nous-mêmes.

La société et tout le tralala des «autres» ne nous concernent en rien ici. Personne d'autre que moi-même ne porte, et ne peut porter, le fardeau de mon existence, de ma vie, de ma souffrance, et de ma mort.

Ces choses sont absolument personnelles, mais en même temps, sont le lot de tous, même de mon chien adoré.

La politique, les médias et le travail sont des conneries qui nous distraient en permanence de l'essentiel et surtout, qui nous font violence. Leur but est de nous endormir le plus profondément possible, et le plus longtemps possible, pour pouvoir puiser dans notre être et le gruger à volonté comme des zombies notre vie durant.

Nous sommes des machines biologiques au service de la machine capitaliste, de la machine médiatique et de la machine étatique, et de toutes les autres foutues machines et processus de merde qui sucent notre vie.

Jamais nous ne sommes engagés «par» l'Être...


«Nous mourons notre vie


lundi 11 octobre 2021

La vie dure moins de 27 ans pour 90% de la population

Vous avez l'impression de toujours être en train de courir après votre queue? Vous avez raison.

Il y a 24 heures dans une journée. Si on dort environ 8 heures par jour, que l'on consacre environ 8 heures au travail et aux déplacements, il nous reste environ 8 heures de «temps libre», en théorie, mais on sait que c'est toujours beaucoup moins.

Mettons qu'on fixe notre durée de vie à 80 ans et qu'on refasse la répartition: nous dormirons alors environ 27 ans, travaillerons environ 27 ans, et nous aurons environ 27 ans de temps libre, c'est-à-dire de temps entièrement à nous.

Bref, nous ne sommes «entièrement libres et à nous-mêmes» qu'environ 27 ans durant notre vie. Ce n'est vraiment pas long.

Si on commençait notre vie par un sommeille ininterrompu, on commencerait notre vie en moyenne à 27 ans.

Si vous faites partie du bienheureux 10% de la population mondiale qui aime son travail, votre temps «à vous» double presque, pour atteindre 54 ans!

Donc, que vous aimiez votre travail ou pas, vous passerez 54 ans maximum de votre vie à être conscient et actif. Le reste, vous le dormirez, ou vous le dormirez et le travaillerez.

Mais pour 90% de la population, la vie dure moins de 27 ans.

vendredi 8 octobre 2021

Pas pire

Les gens disent non seulement n'importe quoi, mais comprennent aussi
ce qu'ils veulent.

jeudi 7 octobre 2021

Allez, petits singes

Ma mère a un problème d'anxiété chronique qu'elle essaie de me transférer
Ma blonde a un problème d'alcoolisme et fait la sourde oreille à mes demandes
Ma sœur a un problème de secte qui l'aveugle et ignore mes raisons
Mon ami a un problème d'envie envers moi et a coupé les contacts
Pourtant, je n'ai vraiment rien à envier

J'en suis réduit à gueuler
Alors que j'essaie de lire et d'écrire en paix
Personne ne comprend que ma passion c'est la connaissance
Que le paradis pour moi est une bibliothèque universitaire
Personne ne m'écoute
Car bien sûr, puisque je craque, acculé au pied du mur
Et qu'on empêche mon travail
C'est MOI qui ai un problème

Après on m'accuse de ne rien vouloir savoir des gens 
Et d'être sauvage
Cependant, ce n'est pas tout à fait vrai
Pour être plus exact, je ne veux seulement rien savoir des problèmes
Qu'ils en viennent toujours à me causer

Bien entendu, la société ne peut être constituée majoritairement d'enculés narcissiques
Qui ne sont pas intéressés par mon point de vue
Et qui ne me donnent pas l'impression 
Que je parle dans le beurre
Ni qu'ils veulent me shifter à tous les niveaux
Et qui ne me font surtout jamais sentir
Comme un pou insignifiant

Donc, logiquement, vous avez raison
Oui, c'est MOI le problème
Allez petits singes! montez-moi sur la tête!

Voilà pourquoi j'ai démissionné du monde
Et que je passe mon tour dans cette joyeuse aventure
Je n'ai plus envie de croquer dans la belle pomme juteuse
Qui jute sa merde savoureuse
Et qu'on appelle à tort la «vie»

Le passant

Tu es de passage en ce monde
Tu n'as changé personne
Et personne ne t'as changé
Ta patrie est le silence et la solitude
La paix est ton château

vendredi 1 octobre 2021

La mélodie de l'Être

L'être humain est à l'image d'une pièce de musique: les notes apparaissent et forment une mélodie, cette mélodie peut être comparée à l'ensemble de la vie d'une personne, et le refrain, à sa personnalité. Ainsi les notes apparaissent et disparaissent pour ma conscience, comme ma personne et ma conscience dans le Tout.

Ma vie est musique évanescente, dont les notes, une fois jouées, disparaissent pour toujours, car la mélodie est unique, c'est ma mélodie qui se joue dans l'instant toujours présent, qui est le mien.

vendredi 24 septembre 2021

Louise Lecavalier: image, parole, mouvement

Je faisais une sieste, le premier après-midi d'automne, et lorsque je me suis éveillé, je pensais à cette danseuse qui m'avait tant impressionné durant mon adolescence, la fabuleuse et trop inaccessible Louise Lecavalier. Elle semblait me parler dans ses gestes subtils, sa grande sensibilité, me parler de choses difficiles à exprimer, de sa souffrance, de son intensité, et j'aurais aimé pouvoir lui répondre, mais tout un monde nous séparait à l'époque, et en même temps, rien, puisque nous étions maintenant reliés par un autre monde, magique celui-là.

Je sortais lentement de mon sommeil, c'était déjà le soir, une lumière tamisée sur ma commode adjacente au lit éclairait faiblement la chambre de sa lumière jaune et chaude, au sous-sol. Je me retrouvais dans des lofts spacieux, en hauteur et ouverts sur la ville lumineuse au rythme des sons jazzés, du wah-wah mélancolique, dans la nuit profonde et tragique. Un couple danse dans la pénombre, c'est Louise et probablement Marc Béland, je danse avec eux à travers les époques: oui, je suis en train de consulter leur fiche sur Internet.

Je me surprends à découvrir que Louise est encore active, oui, c'est incroyable! Elle est toujours aussi créative et arrive avec de nouveaux projets aux titres parfois en anglais, comme j'ai moi-même tendance à le faire pour le titre de mes textes; j'apprends aussi, à mon grand étonnement, qu'elle est originaire de Laval, l'endroit où j'ai grandi, et je n'arrive toujours pas à le croire, dire que j'aurais pu la côtoyer! Mais cela me fait réaliser en même temps l'influence qu'elle a pu avoir sur ma vie, non seulement elle, par son style de danse nouveau, mais aussi le concept un peu thrash en tant que tel de La La La Human Steps, troupe créée par le chorégraphe Édouard Lock.

À ce moment dans mon lit, encore ensommeillé, je voyais ce qu'avait fait Louise comme étant plus que seulement de la danse, je le voyais comme formant un tout complet, alliant l'image, le mouvement, et la musique, l'ensemble constituant une dynamique éclatée, mais parlante.

Je me suis dit qu'il fallait que je mette cette danse en paroles, tout ce phénomène, toute cette idée. Mais je me suis dit aussi que cette entreprise était un peu étrange, puisque la danse devait déjà être la traduction de sentiments et de paroles, et moi je voulais refaire le travail en sens inverse. La vérité est qu'il est presque impossible de traduire en paroles le tout que forme cette danse, car cela relève en grande partie d'une dimension évanescente, faite d'impressions fugaces, de sentiments profonds, de sons, d'images, de mouvements.

Même si l'entreprise semble plus ou moins vouée à l'échec, je persiste à vouloir transposer en paroles, en poésie, la danse de Louise Lecavalier. Son style percutant, spectaculaire, original, éclaté et sauvage, sa douceur et sa rudesse.

Site de Louise Lecavalier: https://louiselecavalier.com/

dimanche 19 septembre 2021

Le faux dilemme de l'égalité et de la liberté

Pourquoi voit-on l'égalité et la liberté comme opposés? Quand on nous parle d'égalité, il s'agit de quelle égalité? économique? une égalité de droits? les deux?

Lorsqu'on nous sert le dilemme égalité/liberté, on nous invite toujours à faire une «concession», comme si elle était obligatoire. Par égalité totale, on se représente des gens tous également pauvres, comme dans les pays socialistes. On associe même cette «égalité» au socialisme. Par liberté totale, on se représente des gens très riches qui exploitent des gens très pauvres, pourquoi? On voit bien que ce faux dilemme en est un par rapport à l'argent.

Peut-on se représenter que nous pourrions tous être également riches? Est-ce possible de l'être? Comment le monde fonctionnerait-il?

Ainsi, pourrait-on tous être égaux et libres à la fois?

Aussi, dans ce fameux dilemme embrouillé, on parle de quelle liberté?

Il vaudrait mieux bien définir et préciser ces termes avant de s'avancer dans des théories et problèmes politiques à la con qui ne servent toujours, à la fin, qu'aux riches, qui en viennent à avoir le dernier mot, pour cause d'insuffisance de précision dans les termes, qui fait qu'on se fourvoie nous-mêmes en croyant penser les choses réelles, alors qu'on n'est même pas capable d'abord de penser aux mots qu'on emploie.

jeudi 16 septembre 2021

Parole

Je suis l'acteur d'une pièce dont je ne comprendrai jamais le pourquoi. 

mercredi 15 septembre 2021

Le système de la misère

Nous sommes dans un système
Qu'on le veuille ou non
Nous sommes dans une nationalité
Qu'on le veuille ou non
Nous sommes dans une classe
Qu'on le veuille ou non

On peut sortir de sa nationalité
On peut sortir de sa classe
Et il en reste toujours des traces
Mais on ne peut sortir du système
Car il est mondial

Nous sommes des esclaves du système
Ce système c'est la finance
Ce système c'est ceux qui ont tout contre ceux qui n’ont rien
Ce système c'est ceux qui ont tout le pouvoir contre ceux qui n'ont aucun pouvoir
Ce système c'est l'esclavage de l'homme par l'homme

L'argent ne rend pas nécessairement l'homme heureux
Mais la misère peut le rendre malheureux

Ceux qui vivent confortablement à l'intérieur du système
Ne le sentent pas et ne croient pas qu'il existe
Ils sont volontiers des agents de la misère des autres
Ils mangent dans la main de leurs maîtres
Et se donnent bonne conscience du mal qu'ils font aux autres
En s'abritant derrière leur professionnalisme

Le système produit ainsi des criminels en série
Qui sont en dedans
Qui sont en dehors
Tu veux prendre le chemin court
Tu tues, tu voles, tu escroques, ou tu fais ton devoir de professionnel
Tu as peut-être raison de vouloir aller plus vite

Mais tu es un égoïste
Tu es un fondamentaliste du système
Avec une bonne conscience confortable
Tu tues sans t'en rendre compte
Tu es le nouveau monstre tortionnaire

Sans presque aucune turbulence intérieure
Tu commets un génocide en ouvrant une boîte de Cracker Jack
Tu signes un pacte avec l'apocalypse
Tu ne fais que ta job en amenant les trains de prisonniers
À l'extermination
Et l'histoire recommence sans fin
Sans fin

Tu es le nouveau nazi du totalitarisme corporatif
Et comme lui
Tu ne sauras jamais ce que tu fais
C'est pour ça qu'il faut te mettre hors d'état de nuire

Et c'est pour ça que la violence dont tu as tant peur
Celle qui se passe dans les abattoirs dont tu manges la viande
Quand même

Est légitime
Contre des crottés comme toi
Parce que tu n'es pas prêt à mourir pour la vérité
Pour la liberté
Ni pour quiconque
Parce que tu n'as pas de courage
Pas de volonté
Encore moins de cœur
Parce que tu es la pire forme de lâcheté
Le monstre professionnel
Éternel agent du système de la mort

L'homme deviendra un petit animal inoffensif qui jouit par le cul

C'est ce que j'ai écrit l'autre jour dans mon journal, parce que c'est l'intuition que j'ai eu. J'ai vu l'homme de l'avenir comme un jolie petit twink à l'air de garçon, entiché de bites, et qui jouit par le cul, comme un orifice sexuel au même titre que l'appareil féminin. La mode hipster actuelle confirme cette tendance: l'homme aime de plus en plus avoir l'air insignifiant: c'est le «petit animal» dont je parlais.

Avec l'ampleur des enjeux actuels, l'homme ne me semble pas à la hauteur. Il ne semble pas avoir assez de couilles pour faire face aux gros requins de l'industrie, et aux gros bandits que sont devenus nos gouvernements. Il est trop occupé à parcourir en gougounes les allées des supermarchés, les allées du meurtre de la Terre, et à jouir par le cul, c'est-à-dire à jouir de son petit plaisir mesquin, son petit moi, son petit gâteau sucré, sa petite page Facebook avec son beau profil genre Leonardo DiCapricio ou Justin Biberon, les prototypes de cette nouvelle race du totalitarisme soft postmoderne. Avec ce genre de chiffes molles, les femmes sont obligées de devenir des hommes et de porter le strap-on.

.22 (projet de nouvelle)

.22

Le ciel prit un air de ténèbres. Les nuages noirs s’accumulaient, roulaient, grondaient. Des lueurs d’un violet profond et d’un rosé rougeoyant émanaient dans ce mouvement apocalyptique de catastrophe en suspension. Julius, au quinzième étage de son immeuble, à genoux dans son lit, nu mais couvert jusqu’à la taille d’un drap blanc, tourné vers la grande fenêtre de sa chambre dépouillée, était fasciné par ce phénomène étrange qui se déroulait sous ses yeux. Il y voyait un signe. Un signe de quoi? Il n’en était pas certain. Mais c’était surréaliste, et il ne pouvait y croire. Cela ne pouvait pas arriver que les nuages semblaient se diriger vers lui et sa chambre, comme pour la dévaster, anéantir l’immeuble, que dis-je? la ville entière. Les nuages approchaient, se massaient, menaçants, englobaient, fondaient sur lui pour avoir sa peau, sa vie, toutes les vies. L’obscurité hurlait sa rage sur les balcons, en lui, pénétrant par tous les orifices, les trous, les interstices, le vent et la tempête étaient sortie de nulle part, et semblaient, pour cette raison, être d’autant plus violents. La pression sur la fenêtre de la chambre finit par devenir si forte, qu’elle éclata, et les nuages en colère engloutirent Julius, et son chat, dans un immense fracas de béton armé.

Francesca est nue dans son lit, à genoux, un drap blanc couvre le bas de son corps. Le lit est juché sur un amas de ruines. Elle regarde devant, au loin, dans ce qui semble être le vide. On ne peut dire ce à quoi elle pense, ni si elle pense, ou si elle n’est qu’une statue figée, ou encore, un modèle dans un cours de peinture, pour des apprentis-peintres, ébahis par cette beauté rare, sobre, toute d’une pièce.

Julius est en train de peindre celle qu’il appelle «Francesca», faute de savoir son nom. Les ruines, c’est lui. C’est sa vie.

Julius n’est pas apprenti-peintre, il ne fait que peindre dans son imagination.

Francesca est-elle réelle, ou n’est-elle, elle aussi, que le produit de son imagination? comme celle qui sortit de la côte de son futur amant? Francesca est bien réelle, puisqu’il peut la toucher, l’embrasser, la caresser, mais il semble voir des côtés d’elle qui pourtant ne s’offrent pas à sa vue, comme des esquisses irréelles. Ce qu’il sait d’elle, elle ne le sait pas d’elle-même, et personne d’autre ne le sait, sauf lui. C’est pour ça qu’il l’aime… C’est en quelque sorte, sa Francesca à lui.

Julius traînait au parc Berri, assis dans l’herbe, face à la rue Sainte-Catherine.

Francesca, un vrai garçon manqué, passait devant lui en skateboard, sur le parterre en ciment, dans des allers et retours sans fin, pratiquant ses manœuvres, avec des amis à elle. De taille moyenne, à la peau pâle, portant des dreads blonds, chose que n’aimait pas Julius, elle s’habillait en «gars», et n’était pas du tout féminine, sauf pour sa voix. Elle passait carrément inaperçue. Mais cela, paradoxalement, attirait d’autant l’attention de Julius. Car Julius, derrière l’allure de «gars», voyait la perle de beauté. Plus il la regardait, plus il la sculptait, plus il voyait derrière tout ce déguisement. Et cette création était magnifique.

Il ne sait plus comment il réussit à l’aborder, mais il s’est retrouvé chez elle, dans le Village. Elle vivait seule, mais connaissant beaucoup de monde, surtout des punks, il y avait toujours beaucoup de va-et-vient dans son appartement, et avec son caractère fort, mais calme, elle gardait le contrôle sur tous ces gens qui rentraient chez elle, même si c’était les derniers des crottés. Paradoxalement, elle semblait avoir une autorité absolue sur le free for all qu’il y avait chez elle.

Nous sommes tombés assez vite sur le sujet de la drogue. Elle s’est fait un shoot d’héroïne devant moi. Elle avait tout son attirail, une jolie boîte dans laquelle se trouvait son unique seringue, une seringue en verre et métal des temps passés, stylisée et stérilisée, dont l’aiguille pouvait se changer, enfin je crois. Ses yeux impassibles, d’un bleu pétillant, commencèrent à se fermer de façon intermittente. Je continuais de lui parler, car elle me disait de le faire, qu’elle était «toute là», avec sa voix légèrement rauque, mais j’étais triste de la voir ainsi. J’étais mal à l’aise de communiquer avec un zombie, comme par télégraphe, mais en même temps, j’avais envie de sombrer avec elle, dans ses yeux. Elle disait qu’elle dansait dans un bar à Laval, mais elle aurait pu me raconter n’importe quoi, que je l’aurais cru. Elle était tellement hermétique. Je n’ai jamais pu être vraiment sûr de ce qu’elle faisait dans la vie, mais ce dont j’étais certain, c’était de la photo encadrée sur son armoire de chambre : elle était nue, de dos, les bras en l’air, tenant comme un voile blanc au vent sur la plage, avec le cul le plus épatant que j’avais vu de toute ma vie. Le photographe, sans doute un ancien amant, avait raison de vouloir immortaliser ce superbe cul en photo, et elle connaissait bien sa beauté, qu’elle cachait le jour, en se déguisant en tomboy. Mais je crois qu’elle aimait bien montrer ce côté «gars» en elle. Elle aurait d’ailleurs très bien pu faire un beau jeune homme, si elle n’avait pas été femme. On remarque souvent cette ambivalence sexuelle chez les plus beaux mannequins. Et je crois que c’est de là que vient toute leur beauté, mystérieuse, magnétique, qu’on ne peut expliquer. C’est le mélange scandaleux des genres qui trouble. L’impureté fascine la pureté, si elle a jamais existé.

La seringue entre dans le bras, de manière sophistiquée. Le cordon serre, les veines se gonflent, le jus pénètre dans la veine. Au même moment, un homme au teint blafard met le pied dans une flaque de liquide inconnu aux coins de rues sans noms, dans une ville totalitaire, rongée par la guerre invisible, remplie de crevasses, de tunnels souterrains, d’immeubles dévastés, de trous, de cachettes, de secrets tristes. Sur des écrans disséminés partout dans la ville en ruine, on peut apercevoir une femme qui se fait un fix. Cet homme ne sait pas qui elle est. Cette femme ne sait pas qu’on la regarde. Ses yeux lourds ouvrent et ferment de façon intermittente. Et soudain il se rappelle de cette femme : il est sa chair, elle est son âme. 

Francesca commençait à revenir à elle. La nuit tombait, on écoutait du Stone Temple Pilots, groupe qu’elle adorait, on buvait une bière, et puis je me suis retrouvé à ses côtés, dans son lit. En tant qu’homme brisé, indécis, ayant peur de me faire mal, je n’ai pas osé la toucher. Cette si belle femme à mes côtés, je ne l’ai pas touché. Les deux nous étions purs. On ne voulait pas forcer la situation. Les deux ont avaient envie, peut-être, l’un de l’autre, mais ce qu’elle se faisait me retenait d’aller plus loin, et elle devait le savoir. Un mur de tristesse nous séparait l’un de l’autre. Je ne pouvais pas changer cette fauve, qui allait me bouffer, si j’osais commencer à la flatter. Et elle non plus, elle ne pouvait pas me changer, soit en pire, soit en mieux. Car moi aussi j’étais dans la consommation par-dessus la tête. J’étais en amour avant tout avec la drogue, comme elle. Elle était dans les relaxants, moi, les stimulants. Deux tempéraments opposés, à ce qu’il semble. Ça faisait drôle de le constater, de voir les parfaits contraires réunis sous les mêmes couvertures.

Je me suis réveillé au matin avec une main qui passait doucement sur ma hanche, sous les draps. J’ai senti cette main comme une main bienfaitrice, apaisante, rassurante, comme pour me dire «je suis là, je comprends», sans qu’on puisse rien ajouter verbalement, sous peine de tout gâcher. Comme une compréhension profonde, mais muette et mélancolique. Une main qui semble dire «nous sommes les morts» : nous sommes seuls ensemble, et perdus à jamais.

Julius se tourna sur Francesca, pour sentir cette chaleur montante de son corps. Ses cuisses s’ouvrir, humides et pleines de désir, laissant Julius la pénétrer au plus profond d’elle-même, comme dans une guerre sans fin, une ville en ruine, dévastée par l’amour. Sur les écrans de cette cité inconnue, on peut voir deux corps entrelacés, les corps de Francesca et de Julius, unis dans la désunion, en guerre perpétuelle avec leur propre soi, illusoire, baignant dans la profondeur océanique d’une jouissance sans limite. La tension sexuelle comme une charge électrique magnétise les corps qui se collent l’un à l’autre. La décharge orgasmique illumine le cerveau de l’homme d’éclairs multicolores et éclate de rire sans pouvoir se contrôler. La femme vibre de tout son corps, laisse le va-et-vient frapper toujours plus fort, laisse le désir pénétrer en elle, toujours plus mélancolique, elle atteint cette profondeur océanique, ce paisible, et ce calme, cette solitude, tout en elle, au plus secret d’elle-même, dans les replis de sa chair, de son monde. Julius la rejoint dans sa ville en ruine. Il devient un résistant, un révolutionnaire, sauvage, déterminé à défoncer les murailles, toute limite à sa liberté. Soldat F. et soldat J. en étreinte se regardent sur les écrans de la ville totalitaire. Ils s’unissent dans la résistance à l’oppression des rêves.

Une guerre extrême contre les meurtriers du rêve.

Futur antérieur (projet)

 Projet de nouvelle : idée de titres

-Monologues

-Futur antérieur

-Un lointain présent

-Manuel pour une vie parfaite (et réussie)

-Une vie sans fin

Etc.


Personnage principal : Julius

Lieu : Montréal, chez la psychologue, en consultation, deux fois semaine

Narration : sous forme datée à chaque visite chez la psy, comme un journal, le personnage répète ce qu’il dit à chaque visite, «bla bla bla» dis-je, avais-je dit, disai-je, lors de ma rencontre, etc.

Dès le début, le personnage parle de l’histoire de Lou Sin, Dans une taverne (Dans un estaminet) et comment cette histoire l’avait marqué, par son apparente banalité. Ainsi, je fais référence immédiatement à ce que l’histoire sera en quelque sorte «banale», puisqu’il s’agit des faits mentaux, des impressions, des souvenirs et des idées de mon personnage principal, mais cette histoire ne sera somme toute pas banale, si on a envie de la relire, sans savoir d’ailleurs pourquoi, comme pour l’histoire de Lou Sin. Il y a quelque chose qui se dégage de cette histoire qui fait qu’on a envie de la relire, même s’il n’y a directement rien à y trouver. C’est le sentiment qu’elle laisse, l’impression, l’arrière-goût, et c’est cela que je vise. 

Je ne veux surtout pas dire quelque chose directement. Mais par une autre façon, par des voies artistiques, de façon durable.

La phénoménologie sera évidemment d’une grande aide dans mes descriptions de ce que je me remémore, de ce que je vois, et que j’essaie d’extérioriser, d’immortaliser, de comprendre, ou d’immortaliser en essayant de comprendre, en trouvant la clé de ce qui est en moi, le sens, et qui disparaîtra avec moi, à ma mort, qui est le non-sens absolu.

La vie est comme un combat du sens de la vie contre le non-sens de la mort.

La Faim (projet)

Idée pour un roman ou une nouvelle

Titre : La Faim (la fin)

En gardant à l’esprit L’Aveuglement de Saramago

Il n’est pas important que le film soit réaliste, comme pour l’histoire de Saramago

Scénario : Catastrophe mondiale : pénurie de nourrriture.

Les aliments sont atteints d’une maladie qui les fait disparaître subitement.

Les gens se ruent sur les sources de nourriture restantes, qui n’ont pas été touchées et les épuisent.

Il faut garder à l’esprit que c’est une fiction, que ce ne doit pas nécessairement être possible, et que le lecteur doit se prêter au jeu, comme pour le film de Saramago.

Les aliments sont donc atteints d’une maladie mystérieuse, et il faut trouver la cause. Est-ce à cause de toutes nos manipulations génétiques?

Tranquillement, les villes deviennent désertes, car les gens doivent partir chercher de la nourriture, que ce soit dans les champs, des petits fruits, ou autres choses.

Tranquillement aussi, les animaux viennent à périr, car toute la végétation disparaît, même le gazon. La disparition du gazon entraîne tranquillement l’érosion des terres, et les tranforment en désert.

La vie disparaît tranquillement de la terre.

Comment les humains survivront-ils?

Comment survivront-ils sans les végétaux, et ensuite, sans les animaux?

Revol/ver

 


Paroles de sagesse (projet)

Discussion sur le «n’importe quoi plutôt que rien».

Dans le «rien», il y a beaucoup de choses.

On dit cette parole pour justifier le mauvais choix que l’on va faire.


La valeur de l’optimisme et sa nécessité pour l’homme sage.

L’importance de voir le beau côté des choses et de le valoriser, même s’il semble inexistant : le beau Canada, la belle Russie. La verdure, les forêts, la bienveillance, les gens de bonne volonté, les milieux paisibles. Les valeurs réelles des gens, plutôt que l’égoïsme supposé, l’avarice, la mesquinerie.


mardi 14 septembre 2021

Les états paroxystiques et la «pleine conscience»

Alors que j'étais en train de me préparer un café, j'ai pris conscience que je n'étais pas en train de m'interroger sur le «mystère» de la vie, et je me demande encore pourquoi.

Pourquoi, en ce moment même, l'existence ne semble pas poser problème pour moi? 

Je me trouve à être dans mes tâches, à être occupé par différents besoins et désirs, différentes pensées, à être accaparé par les actualités de la télévision, par la politique, la pandémie, etc. Jamais tout cela ne me semble inutile, contingent ou complètement absurde.

On dirait que dans la conscience «ordinaire», il y a un mécanisme rassurant qui nous empêche de faire de l'existence et de la réalité une question. Ce mécanisme nous empêche de voir, en fait, le mystère insondable de notre existence. C'est, je crois, un mécanisme qui nous «protège» et nous permet, donc, de «fonctionner», en tant que les machines conscientes et auto-programmables que nous sommes. En fait, «conscience» et «auto-programmation» sont peut-être ici des synonymes, puisque l'auto-programmation implique de pouvoir prendre en compte virtuellement toutes les données qui nous sont accessibles par les sens et la pensée, que ce soit sur soi-même ou sur l'univers, et de pouvoir ou de vouloir les changer, ou simplement de les connaître et les apprécier, ce qui serait ce que nous appelons la «conscience».

Ce mécanisme, donc, serait un voile entre nous et la réalité, ainsi qu'un voile envers nous-mêmes. Ce mécanisme nous permettrait en quelque sorte de voir en «deux dimensions», mais nous empêcherait de voir la «profondeur» de la réalité et de notre existence.

J'ai remarqué que je ne pouvais être vraiment créatif que dans des états paroxystiques, le plus souvent induits par une peine d'amour, des troubles émotionnels intenses, la musique, l'alcool, le cannabis ou la cocaïne.

Mes dernières créations artistiques sont le produit de la musique, de l'alcool et de perturbations amoureuses vertigineuses. Je ne m'étais jamais connu de talent poétique, mais durant cette période-là, je suis devenu comme un surhomme d'intuition poétique et de rythmique tordue. Je tenais à dépasser toutes les règles de composition et de narrativité et à être absolument original, c'est-à-dire, à créer quelque chose de nouveau et dans quoi je pouvais reconnaître mon empreinte unique, sauvage et éclatée, qui reflétait par sa forme, mon émotion et mon état d'esprit en direct. Je ne voulais pas faire un travail à froid, bien campé sur ma chaise et puant le labeur académique, mais être le témoin échevelé emporté au ciel par le cyclone. Ici je me souviens d'une lointaine influence de Céline et de Bernhard pour le style d'écriture, et plus encore, d'Hélène Monette avec son livre «Où irez-vous armés de chiffres?» que j'admire énormément.

Mes dernières réflexions existentielles sont le produit de l'angoisse, de la musique, et du cannabis. Le cannabis produit chez moi, la plupart du temps, une crise existentielle presque traumatique. À chaque trip, je perçois de nouvelles vérités que je n'avais jamais soupçonnées auparavant, englué que j'étais dans toutes sortes de préoccupations. L'effet n'est pas très amusant et génère un grand flot d'anxiété en moi, mais j'ai remarqué que celui-ci était bénéfique pour la réflexion et la création littéraire. Je l'utilise donc encore parfois pour stimuler ce côté de moi.

J'aimerais bien pouvoir être toujours en état d'incandescence dans ces états exceptionnels, mais la chose a ses limites. Les états poétiques ne peuvent durer bien longtemps, car ils sont trop intenses et extrêmes. J'ai pensé hier que mon problème, en fait, était de manquer de créativité. Pourtant, je sais qu'une créativité absolument hallucinante se trouve en moi, mais je n'arrive pas à puiser dedans à volonté. Si j'en avais été capable, j'aurais déjà plusieurs poèmes et nouvelles de publiés, mais je n'ai ce que j'estime n'être que des «fragments».

Cependant, bien que l'usage de substances soit nocif à la longue, et dans mon cas, ça ne prend pas longtemps avant que les effets négatifs se fassent sentir, j'ai découvert qu'elles permettaient, en autant que nous en prenions conscience, de répliquer en miniature les effets de «recul» par rapport à soi et par rapport au monde qui nous amènent dans des états de conscience supérieure, que nous pourrions appeler des états de «pleine conscience». C'est ma conjointe qui m'a permis de réaliser cela, puisqu'elle a commencé à faire de la méditation de «pleine conscience» et que j'ignorais ce que c'était, je lui ai donc demandé de me l'expliquer.

C'est seulement après son explication que je me suis rendu compte que je faisais souvent de la «pleine conscience» sans le savoir. Et chaque fois que j'en fais maintenant, elle me le fait remarquer. La pleine conscience était auparavant une façon «non-consciente» pour moi de «faire le vide», mais il y a aussi plusieurs autres techniques que j'aimerais explorer et pratiquer.

Ainsi, lorsque je suis allé promener mon chien l'autre jour, je me suis assis sur un banc pendant qu'il gambadait non loin de moi dans l'herbe, et je suis devenu soudain un «témoin pur» de toute la scène. Je suis devenu conscient de tout ce que je percevais: le soleil, le ciel, la beauté des nuages en mouvement, la sensation du vent sur ma peau, les multiples senteurs des arbres, des champs, etc. En un instant, j'ai fait le vide de mes pensées: j'ai oublié qui j'étais, j'étais dans le monde, et à quelle époque j'étais. Je suis devenu mes sens. Malheureusement, cet état ne peut durer très longtemps à l'extérieur, mais il peut être reproduit à l'intérieur, chez-soi, en méditant.

J'ai donc dans l'idée que je devrais me mettre à la méditation de pleine conscience, afin de stimuler ma créativité, au lieu de l'induire par des moyens qui se trouvent à  être non viables pour moi.

Bien que c'est toujours difficile, il est possible de s'abstraire de soi-même et du monde à n'importe quel instant, afin d'entrer dans un état supérieur de conscience qui correspond concrètement, à d'autres niveaux de vibrations cérébrales. Mais la pratique répétée, l'exercice, et j'y crois, permettra de mieux y parvenir avec le temps, et d'une meilleure façon et à un degré supérieur de qualité qu'avec n'importe quelle substance psychotrope ou musique ou turpitude émotionnelle.

Toutefois, je ne suis pas contre les substances, ni contre la musique «qui nous vire à l'envers», ni pour le «calme intérieur». Je crois que «tout est bon» pour parvenir à extraire le meilleur de nous-mêmes, et arriver à nous dépasser. Ce sont ces moments paradoxaux à la fois de vide et de surconscience qui font que la vie vaut la peine d'être vécue.

lundi 13 septembre 2021

Le Pouvoir du Vide

Je suis seul ici, dans le noir, face à la maladie, à la perte, à la mort
Sans ce baume pour la vie qu’est le doux miel de ton amour



Le Pouvoir du Vide


Tu dois apprendre à mettre une croix sur

Tout ce que tu as voulu, rêvé, espéré

Tu as imaginé des choses auxquelles tu n’avais pas droit

Tu t’es imaginé bien différent de ce que tu es en réalité et

De ce que tu mérites

 

Or, tu ne mérites rien

Parce que tu es insoumis aux hommes

Rebelle à toute autorité, et trop doux pour ne pas devenir violent

Rêveur, voluptueux, passionné

Tu ne sers à rien, tu n’es bon à rien

 

La prison ou l’asile,

La honte, la maladie,

Le suicide, la mort

L’Oubli


*

Plus tu possèdes, plus tu es possédé

Ce que tu as, tu dois l’avoir en toi

Mais même un jour, cela sera perdu, dans l’oubli

Dans la mort


*


Tu te retrouves encore une fois seul avec toi-même

Sans rien

Captif de l’instant présent

Captif de la douleur


*


Chaque journée porte sa signature

Toujours différente, imprévisible

Irrationnelle


*


Le mouvement dans mon esprit est incontrôlable

C’est un temps interne

Chaotique


*


La logique du système accouche du tireur fou


*


Les familiarités sont le prélude d’une guerre sans merci


*


Tout ce qui est dit

Est dit

Une fois


*


La beauté radieuse nous parle, nous inspire

Nous excite

La beauté mélancolique

Nous emporte


*


Après le détachement des choses de ce monde vient

Le détachement du détachement

L’abandon

L’orgasme


*


Le sens de la vie, c’est la liberté


*


Le sens de la vie n’est pas dans l’être ou l’avoir

Mais dans le possible


*


Tout ce qui est possible

Doit être possible

Voilà le sens de la vie

La Volonté du Possible


*


La limite de notre liberté, c’est notre imagination

Et celle des autres

Autrement dit, notre imagination

Doit toujours être revue à la baisse

Jusqu’à sa disparition complète dans la forme

Dans le formulaire

Dans le consensus


*


La forme dégénère toujours en formulaire

La pensée, en absence complète de pensée

Ce qui était mou devient dur

Ce qui était flexible devient rigide


*


La vie oscille entre la douleur ennuyante et

L’ennui douloureux


*


Les maniaques de la perfection sont des fous plus parfaits que les autres


*


Tout ce qui peut être écrit ou dit

Ne vaut la peine d’être lu ni entendu

Face à l’Essentiel


*


Suivre l’actualité est le nouvel argument pour nous garder rivés à un écran


*


Plus le fil de l’actualité est changeant

Plus il ne se passe

Rien

 

Le fil de l’actualité sert à dissimuler ce

Rien angoissant

 

Nous avons l’impression que le monde va vite

Mais il ne fait que du surplace à un rythme effréné


*


Il est beaucoup plus facile de soigner les effets

Que de traiter les causes

Mais entre-temps, on s’est perdu dans les moyens

Et le moyen est devenu la fin

 

On ne guérit pas la maladie

On la soigne, on la gère

Nous devenons toujours plus des gestionnaires

Des autres, de nous-mêmes, de tout

De l’Absurde


*


La course vers l’avant est une course contre

L’Absurdité

Qui se demande à quoi pourra bien servir la course

Et nous laisse gagner

Pour rien


*


Si nous voyons dans le regard de l’animal qui souffre

En silence

Par notre main

Sa patience envers nous, dans la douleur

Son impuissance totale face à notre dureté de cœur

Nous commençons à ressentir ce qu’il ressent

Nous commençons à comprendre

À changer du tout au tout

Et nous devenons une personne plus aimante

Une personne extrêmement molle

D’autant plus molle que nous avons mauvaise conscience


*


Celui qui n’a pas mauvaise conscience

N’a pas de conscience du tout


*


La violence n’est pas justifiée

Mais la violence contre les violents

Est toujours justifiable

C’est pourquoi le terrorisme a de l’avenir


*


Faire le vide, c’est un peu comme se retrouver dans

Les décors désertés

D’un soap opera


*


Les deux pires choses qui puissent arriver dans la

Vie d’un homme

Sont l’université et les possessions

L’accumulation de dettes et l’accumulation de biens

 

Après ces deux lourds fardeaux

L’homme ne peut plus bouger

Et il perd ses ailes

Il perd ses rêves

 

Et devient toujours plus comme un pesant ruminant

Attaché à sa clôture


*


L’orgasme est l’opposé du contrôle

Nous ne sommes pas capables d’avoir un orgasme

Parce que nous ne sommes pas capables de

Nous abandonner

 

Un monde où règne la mentalité de la loi et de l’ordre

Est un monde

Sans orgasme

 

Le droit et la jouissance sont comme l’eau et le feu

Nous ne pouvons voir la jouissance autrement que comme

La jouissance d’un bien

 

Rares sont les femmes qui savent

Mais encore plus rares les hommes maîtres

De ce monde


*


Celui qui passe pour un saint

Parmi les hommes

Est seulement

Bon

 

C’est dire combien la bonté est rare

 

*


Un homme qui n’a pas son pedigree d’obéissances

Après un certain temps

Ne vaut plus rien aux yeux de la société

Et est relégué dans les marges

 

C’est pourquoi l’homme jeune

Encore empli de vains désirs

Est si obéissant


*


On ne sait pourquoi

Le cheval obéit

Le zèbre

Mord

 

C’est pourquoi on laisse le zèbre tranquille


*


L’homme au contact de l’animal

Devient plus humain

Et au contact de l’homme

Devient plus bête


*


L’esthétique sert à rendre des choses belles

Laides

Plus on essaie de perfectionner la nature

Plus on montre son manque de goût

 

Nous ne savons plus ce qu’est la beauté sauvage

Les civilisés la tuent


*


L’amour est un je-ne-sais-quoi

Encore et encore


*


Je ne lis pas les livres

Je les visite

En entrant par la belle porte


*


Celui dont le savoir n’est pas un chaos

Ne sait pas grand-chose


*


La Figure du travailleur moderne est

Le peddler

 

Quand nous n’aimons pas ce que nous faisons

Nous sommes tous des peddlers






Le Vide du Pouvoir 


L’aliénation est l’envers de la violence de tous contre tous

*

Il est évident que les politiciens finiront par être totalement discrédités par les scientifiques.

Car tout est science.

*

Le silence gardé

De nos jours

Est un silence de trop


*


L’hystérie collective

Commence le lundi et se termine

Le vendredi

Les médias se reposent la fin de semaine


*


Les médias surveillent des dossiers

Les dossiers sont lourds


*


Le réalisme engendre la Réalité

Le rêve engendre le Rêve

L’autre engendre l’Autre

Le même engendre le Même


*


Ce que tu juges être le pire

D’autres le voient comme le meilleur

 

Rien n’est meilleur

Pour les mouches

Qui batifolent et s’affairent

Heureuses

Sur la merde fraîche


*


L’esprit résiste au corps

L’esprit cède au corps

 

Le corps résiste à l’esprit

Le corps cède à l’esprit

 

Corps et esprit sont deux

Dans la vie même

Comme dans la mort


*


Le corps est le masque de l’esprit


*


Tant que l’homme ne sera pas capable d’arrêter

une seule des secondes qui le rapprochent de la mort

Il n’aura encore accompli aucun progrès véritable


*


Écrire c’est croire

Croire c’est pouvoir se tromper

 

Croire c’est accorder crédit, c’est prendre un risque

Croire est une forme de générosité

 

L’homme d’aujourd’hui, devenu complètement stérile à force d’abrutissement technologique

Ne croit en rien

Ne donne rien

 

N’écrit pas

Et lis encore moins


*


Je voyage à une vitesse de 100 années-lumière

Dans l’espace intergalactique

Je découvre des mondes infinis fabuleux

De nouvelles formes de vie, des civilisations et des mondes

Étonnants

 

Pendant que sur la Terre

Les hommes se demandent

Ce qu’ils vont faire

S’ils ne travaillent pas


*


Être négatif, ce n’est pas être pessimiste

C’est une réaction naturelle

Parce que la vie est franchement

Dégueulasse


*


L’homme est un diable

Pour l’homme

 

Quand rien n’est en jeu

Entre les hommes

Comme les pensionnaires d’un zoo

Ils peuvent se permettre d’être gentils et presque

Sans envie

 

Quand tout est en jeu

Entre les hommes

Et que les portes du petit jardin s’ouvrent

Ils montrent leur vrai visage

Dont la bonté n’était

Qu’illusion


*


La race à exterminer

C’est celle des travaillistes

Mais pour y arriver

Il va falloir travailler plus fort

Qu’eux

 

Il est absurde de travailler à convaincre

Un travailliste convaincu

Que le travail

Est inutile

 

Faisons autre chose


*


Il est absolument risible de voir un millionnaire

Assis dans son riche palais

Se poser des questions

Sur le sens de la vie

 

C’est ainsi que la valeur

De la richesse

Se trouve

Réfutée

 

Le riche ne se pose donc pas

De questions

Il commande et recommande

Le non-sens


*


Qui se rappelle ou se soucie même

Des politiciens d’il y a 2000 ans?

 

Les vedettes d’aujourd’hui

Et qui prennent toute la scène

Tomberont elles aussi

Dans l’oubli

 

Comme si elles n’avaient jamais

Existées


*


Il n’y a pas bien longtemps

Les hommes vivaient en hordes

Il n’y avait pas d’écriture

Pas d’histoire

Personne ne connaissait

Rien

 

Les hommes ne pouvaient

Ni s’envier

Ni compétitionner

En cette bienheureuse époque

 

Puis arriva:

 

La Prétention


*


L’esprit est cause de soi

Et de toutes choses

 

Il n’est pas fou celui

Qui a dit

Que Dieu est

Un Intellect

 

Si le moteur de l’Univers est un Intellect

La fin de l’Univers doit être le bien d’un Intellect

Le bien d’un Intellect est la vérité

La fin de l’homme et de tout l’Univers

Est donc

 

La Vérité

 

L’homme est pour la vérité

C’est le sens de sa vie

De son existence

 

Le sens de la vie, c’est la vérité


*


Nul n’échappera à la Mort

Fais comme si elle était déjà

Devant toi

 

Tous tes biens, tu les perdras

Ceux qui les recueillent

Les perdront aussi

Jusqu’à ta mémoire même

 

C’est une certitude

Que tu deviennes un signe

Dont on a oublié

Le sens

 

Le signe se changera

En trace

Et la trace

En poussière


*


Malheur de l’homme

Qui ne s’accorde aucun loisir

Pour les humanités


*


Ceux qui ont encore le souci d’un travail bien fait

Sont les derniers croyants


*


Seuls les innocents sont faits pour vivre

La vie est ainsi faite

Personne ne sait pourquoi


*


L’immersion est mon chez-moi

L’immersion dans la Chose

Est le contraire de l’aliénation


*


Dieu est tout ce qu’on ne comprend pas.


*


Sans les valets méchants du Château de Dux

Casanova n’aurait jamais écrit sa vie


*


Penser à la meilleure forme politique dans ses détails

C’est prendre la stratégie pour la tactique

Ce qu’on planifie dans sa tête et ce qui se passe sur le terrain

Sont toujours deux choses bien différentes

Néanmoins, le seul fait d’avoir anticipé quelque chose

Permet d’être un peu mieux préparé

Au succès fulgurant

À l’avenir radieux


*


Lorsqu’un philosophe se mêle de politique il ne réussit

Toujours

Qu’à faire de la politique de laboratoire


*


La fin ultime de tout voyage est la mort

Qui se presse d’arriver au but perd sa vie

La course en avant appartient à

Ceux qui ne savent pas vivre


*


On peut apprendre un grand nombre de choses

Par plaisir

Pour en apprendre davantage cependant

Il faut la volonté obstinée

D’avoir toujours raison


*


La vie dans l’absolu mérite d’être vécue

Mais pas ici-bas

Voilà pourquoi on philosophe tant


*


L’homme n’est pas de nature un animal social

Les animaux sauvages fuient l’homme et ne recherchent pas le contact

On les socialise parfois en forçant les choses, en les nourrissant

Ce comportement naturel de l’animal expliquerait la pudeur chez l’homme

La nature aime à se cacher

Parce qu’elle n’a pas besoin des hommes pour être bien


*


Si ce que l’homme étudie n’a aucune

Valeur pratique immédiate

Il étudiera dans le manque de ressources et seul

C’est le prix qu’on lui fait payer

Pour avoir voulu s’écarter

Du troupeau

 

Les gens aiment accabler de toutes sortes de soucis

L’homme qui se consacre à la connaissance

Comme pour lui dire

« Ne nous oublie pas »

 

Les hommes aiment qu’on pense à eux

Et qu’on s’intéresse aux mêmes choses qu’eux

Vanité

Insondable

 

Le philosophe serait vain de vouloir qu’on s’intéresse

À ce qui l’intéresse

Mais il prend une chance et écrit encore

Des bouquins

Qui mordront la poussière


*


Nous ne sommes pas seulement déconnectés de

La nature

Mais de la ville aussi

 

Les citadins ne savent pas comment leur ville fonctionne

Ils ne la connaissent pas comme

Système

 

*


Ris et tu riras seul

Pleure et tous les huissiers pleureront

Avec toi


*


Si la vie d’un philosophe n’est pas étonnante

Ce n’est pas un philosophe

Mais c’est peut-être

Un champignon intellectuel


*


Personne ne s’en rend vraiment compte mais

Chacun vit plusieurs vies

À l’intérieur de sa propre vie

 

Nos motivations

Appartiennent à des vies antérieures

Que nous n’avons pas vécues directement

Mais qui sont tout de même

En nous

 

Et que nous répétons

Même si elles ont perdu

Leur sens

Dans le monde présent

 

Comme le désir d’être

Un homme total


*


En toutes choses

Côté clair

Côté obscur

 

Chaque avantage

Son inconvénient

Chaque inconvénient

Son avantage

 

Le secret du monde

Le monde du secret

 

Un livre ouvert

Fermé


*


En toute action

Il y a

Intention ou vie vécue

Contrôle ou non-contrôle

Plan ou Destin

Réflexion ou spontanéité

Recherche ou naturel

 

Les héros de la volonté

Le but atteint

Ne peuvent jouir

L’animal est empaillé

 

Elle est préférable

La vie molle

 

*


Impossible de résoudre

L’équation de l’amour

 

C’est le mariage d’une variable

Et d’un inconnu


*


Le bien le plus précieux

De ce monde

C’est la beauté

 

Le monde tourne autour de la beauté

Qu’il le veuille ou non

 

Les grandes productions de la beauté

Les petites productions de la volonté


*


Les choses qui ont de la valeur

Sont sans valeur

 

Vaut par toi-même


*


Il s’en faut

Que le moins pire

Soit

Le meilleur

 

La liberté

Comme le piège

Se referme

Sur elle-même

 

L’amour est plus fort que la mort

La paix est plus forte que l’amour

 

Calme-toi

 

La joie est lors de toute chose