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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 24 juin 2009

Le sage

La pensée a un lien avec le sens moteur, pensai-je, en marchant vers le belvédère du Mont-Royal. Il est plus facile d'apprendre et de retenir des idées en « bougeant », en se déplaçant dans l'espace, par la marche, les autobus, etc. Chaque idée, chaque moment de lecture viennent à être associés à un lieu particulier, et chaque lieu à un moment de lecture. Un rappel l'autre et vice-versa. Mieux vaut un excès qu'un défaut d'énergie, lus-je dans le Yi-King. Mais pourquoi donc? La force a-t-elle toujours raison? Tous les hommes ne sont pas tenus de se mêler aux affaires du monde. Il en est aussi qui sont parvenu à un tel degré d'évolution intérieure qu'ils ont le droit de laisser l'univers suivre son cours sans se mêler à la vie politique pour le réformer. Seul le fait de travailler dans sa propre personne aux buts supérieurs de l'humanité justifie une pareille retraite. Car même lorsque le sage se tient éloigné des agitations quotidiennes, il continue de créer des valeurs humaines incomparables pour l'avenir, lus-je dans le Yi-King. C'est très beau, très édifiant tout ça, mais j'aimerais savoir ce qu'on entend ici par « sage ». Qu'est-ce qu'un sage aujourd'hui? Quelle est la définition moderne du sage? C'est ce à quoi je m'intéresse depuis quelque temps, en reprenant épisodiquement la question, sans parvenir à une réponse satisfaisante. La définition du sage, telle qu'elle a été conçue antérieurement, appartient-elle dorénavant à une autre époque, à une autre conception du monde et de la vie? me dis-je, en poursuivant ma route en direction du belvédère.

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