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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

samedi 31 octobre 2015

17

Je suis allé au gym ce soir. Cela faisait longtemps que je n'y étais pas retourné. Je n'y pensais même plus en fait. Comme je ne pensais plus au sexe.

J'ai remarqué que je pensais au sexe comme avant quand je forçais au gym. Je m'imagine des scènes sexuelles intenses pour sentir le désir monter en moi et je force mieux et plus fort. Les exercices semblent plus faciles à accomplir et je me sens comme mieux, plus virile, plus fort, plus en confiance.

Je ne sais pas pourquoi, mais la drive sexuelle et l'effort physique semblent reliés. En fait, la drive sexuelle semble reliée à tout ce qui fait la force normalement.

À cause de mes problèmes de santé cet été, j'ai perdu ma libido, et sans le remarquer, j'ai aussi perdu l’envie de faire de l'activité physique comme j'en faisais avant. Avant, je m'entraînais au gym, j'étais musclé et je veillais sur ma forme. Je faisais aussi du cardio. Mais depuis cet été, je ne faisais plus rien. C'est comme si j'avais oublié le gym, et je m’en foutais même. Je me foutais de perdre la forme et de perdre ma musculature.

Je n'avais plus l'envie de forcer comme il pouvait m'arriver avant comme dans une sorte de pulsion. J'ai eu envie de forcer ce soir, je suis donc allé au gym, et j'ai forcé plus que jamais. J'ai eu aussi des visions de scènes sexuelles intenses pendant mon entraînement, et j’ai vu cela comme un bon signe, parce que quand j'étais en santé et en forme, cela m'arrivait tout le temps. Je m'imaginais des corps de femmes nues que j'empoignais rudement et cela me stimulait dans mes exercices.

La libido forte entraîne la force et la capacité à faire des efforts, à forcer, à faire de l'activité physique. L'activité physique en retour, stimule peut-être la libido, mais stimule en tout cas toutes les autres fonctions corporelles et mentales, ce qui fait une boucle d'entraînement qui améliore tranquillement la situation de l'individu en convalescence, comme dans mon cas.

Je crois que la drive sexuelle est au cœur de tout: si le sexe va, tout va.

Si un homme ne pense plus au sexe, c'est un signe certain: sa santé se porte mal ou elle va bientôt mal se porter.

La drive sexuelle est ce qui permet à tous les êtres humains de vivre, d'être forts et d'être créatifs.

La drive sexuelle aiguise la force physique et la force mentale. C'est pourquoi les nouveaux amoureux, qui sont dans une phase de stimulation maximum de la drive sexuelle, se sentent si forts et si bien. Ils se sentent en fait invincibles, et c'est pourquoi ils sont ivres d'amour.

vendredi 30 octobre 2015

Qui est encore capable d'écrire un message de plus de 140 caractères?

Quand je dis que «plus le monde sera hi-tech, plus je reviendrai aux bonnes vieilles méthodes», ne semblai-je pas me contredire en écrivant dans un blog?

Sur le coup, on dirait que oui.

Sauf que quelqu'un me disait il y a deux ans qu'il avait arrêté d'écrire sur son blog «parce que les blogs, ça fait tellement 2010»...

C'est vrai. La mode des blogs est déjà passée. D'ailleurs, les journalistes professionnels et les médias mainstream ont récupéré les blogs pour les dénaturer. Lorsqu'on lit leurs soi-disant «blogs», je m'excuse, mais ce n'est pas ça pour moi un blog: leurs blogs, c'est de la merde impersonnelle.

Ce n'est pas compliqué: quand le côté personnel du blog fout le camp, ce n'est plus un blog. Le côté personnel, c'est aussi l'absolue liberté d'opinion. Or, comment peut-on avoir l'absolue liberté d'opinion quand on appartient à un grand journal?

C'est comme l'histoire du client qui croit que la pute qui est en train de le sucer dans son auto l'aime; la pute dit en retour à son client qu'elle l'aime, alors il lui donne toujours plus d'argent. Mais si elle l'aimait vraiment, elle refuserait son argent. Et si elle refusait son argent, elle ne ferait pas ce genre de cochonnerie avec le gars en question, parce qu'elle serait sa femme, et le gars, étant un homme à putes, se lasserait d'elle, et elle redeviendrait finalement une pute. Tout ça file à 200 à l'heure dans la tête de la pute et elle réalise en un instant qu'elle n'a pas vraiment le droit d'aimer si elle veut continuer à faire de l'argent, et que tout cela doit rester un jeu de faire accroire à l'autre que, etc.

C'est la même chose pour le journaliste.

Et c'est pourquoi les blogs mainstream sont impersonnels comme un blowjob, «tout en nous faisant accroire que...».

Pour revenir à la question: est-ce que je me contredis en disant que je reviens aux bonnes vieilles méthodes, tout en écrivant sur un blog?

La réponse dépend de comment on aborde le problème. Si on l'aborde du point de vue du fait que c'est un moyen hi-tech d'écrire, en effet, je semble me contredire. Cependant, comme j'ai déjà dit, les blogs sont passés de mode: les gens n'écrivent plus sur des blogs, et je doute même qu'ils continuent à écrire quoi que ce soit, sauf peut-être sur Twitter ou Facebook.

Or, on s'entend, écrire sur ces médias ce n'est pas écrire. J'ai quitté ces médias, dans le temps, précisément pour pouvoir écrire. Si les gens ont fait le mouvement inverse, c'est qu'ils se sont rendu compte qu'écrire était difficile, ou qu'ils n'avaient rien à dire. Quand leur auditoire a commencé à se faire rare, ils ont arrêté d'écrire. C'est normal, je suis passé par là, et de plus, par ma faute, par volonté de me cacher du monde. Mais, un moment donné, le clapet ne m'arrête plus, alors je suis obligé de continuer à écrire, même si plus personne ne me lit, parce que plus personne ne sait où je suis. J'écris, j'écris, j'écris... C'est incontrôlable. Ça me sort par les oreilles et les trous de nez.

Tout ça pour dire que dans ce contexte, ce sont maintenant les blogs qui sont la bonne vieille méthode, parce que la question ne porte plus sur le médium utilisé pour écrire, mais sur le fait même d'écrire.

À cause de la mode, je suis rétro en écrivant sur mon blog. C'est drôle à dire, mais en 5 ans, une façon d'écrire, la façon qui ressemble le plus à l'écriture sur papier, est devenue démodée. Mais en réalité, je ne suis pas rétro parce que j'écris sur un blog, mais parce que j'écris, point.

Tantôt je vais être rétro parce que je vais continuer de penser. C'est vrai au fond, pourquoi se donner la peine de penser, alors que Google pense pour nous?

Mon affirmation est encore plus évidente quand on constate que les jeunes ne sont plus capables d'écrire ni sur une feuille papier, ni sur un blog, ni dans un travail d'école sans faire de fautes. On retrouve beaucoup de copiés-collés dans les travaux, et j'imagine que ça, ça ne passera pas comme une mode, parce que la loi du moindre effort, quand on l'encourage comme aujourd'hui, creuse ses racines toujours plus profondément en nous, jusqu'à l'abjection.

Mon choix du blog est un choix à long terme, et c'est aussi ce qui me convient le mieux personnellement, parce que j'en ai beaucoup à dire. Cependant, ce que je dis, c'est qu'écrire des messages limités à 140 caractères, à la longue, ça fait des débiles quand t'as pas connu autre chose. Même chose pour les textos pleins de fautes écrits à deux doigts: on vient qu’on ne sait plus comment écrire, et notre façon de communiquer atteint le langage directement. McLuhan disait: «le message, c'est le médium».

Effectivement, le message prend la forme du médium utilisé.

Et aujourd'hui, nos médiums sont déformés.

Donc nos messages sont déformés.

Et nos esprits sont déformés.

Ne laissez pas les compagnies vous imposer leur façon de communiquer, c'est-à-dire, à coup de slogans.

Car toute communication ressemble de plus à plus à des slogans.

Et quand il y a des slogans partout, il n'y a plus de pensée, plus de liberté.

Il n'y a que l'ombre terrifiante du totalitarisme qui s'annonce.

mercredi 28 octobre 2015

16

À tout avantage, il y a toujours un inconvénient, et à tout inconvénient, il y a toujours un avantage.

Il suffit de bien chercher pour les trouver, car ils sont subtils et pas immédiatement visibles.

Il est impossible d'échapper à cette loi.

Ras-le-bol de la techno

Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué, mais on nous promet toujours plus d'info, plus de contenu, plus de fonctionnalités, plus de ci et de ça...

En principe, il n'y a pas de limite à cette augmentation de l'obésité informationnelle.

Le problème, c'est que mon cerveau ne grossit pas, et que mon temps disponible n'est pas augmenté non plus.

Le problème, c'est que toute cette technologie, tous ces moyens, ça dépasse les capacités humaines en cerveau et en temps.

La technologie, après un certain point, devient donc totalement inutile.

C'est un peu comme si je vous disais que vous allez manger chaque jour l'équivalent d'un buffet illimité: ça n'a tout simplement pas de sens.

Nous sommes déjà écrasés par l'information, et je ne parle ici que d'un seul facteur.

Les nouvelles en continu deviennent complètement absurdes.

Les jeux vidéo, désormais tellement gros, que les ordis n'y suffisent plus, ni les capacités humaines des programmeurs qui causent des failles à l'infini, sont absurdes.

Les outils de télécom, tellement nombreux: tablette, ordi de table, ordi portable, téléphone intelligent, cellulaire ordinaire, TV HD avec Internet, etc., deviennent absurdes.

Tout cela coûte extrêmement cher en argent: les appareils, les abonnements, les logiciels, etc., et en temps: il faut apprendre comment toutes ces choses fonctionnent, tout le temps, puisque c'est toujours à recommencer à cause des changements de techno, et cela, c'est sans compter les bugs et les problèmes et le temps perdu à attendre les mises à jour.

Il y a 30 ans, on avait le téléphone de base et la télé gratuite = 20$ par mois.

Aujourd'hui, ce que ça nous coûte en télécom, et on n'est pas plus heureux: 200$ par mois, donc 10 fois plus cher. À ce que je sache, les salaires ne sont pas 10 fois plus haut qu'il y a 30 ans.

Ça nous prend un téléphone intelligent, une tablette, un ordi portable et une TV HD avec connexion Internet. C'est ça la différence.

Et si quelqu'un a le malheur de ne pas avoir tout ça, il est comme hors de la société.

Il n'arrive pas à suivre. Et il perd le fil rapidement.

À chaque fois qu'il veut quelque chose, on le renvoie à Internet, parce que l'Internet est rendu central, vital...

Il cherche ses amis et se plaint de ne pouvoir les rejoindre...

Mais où sont-ils donc?

Réponse: ils sont sur Facebook, ou un autre de ces stupides médias sociaux qui ne font qu'encourager le narcissisme et la mesquinerie des gens. Tu dois donc t'acheter un ordi ou une tablette ou un cell ou les trois, et tu dois avoir une connexion Internet si tu veux arriver à comprendre un jour la bassesse ambiante et galopante, causée par l'envie surstimulée. La technologie détourne l'attention d'elle-même en provoquant une véritable bataille des ego. Pendant ce temps-là, on sort les bidous de notre portefeuille pour pouvoir poursuivre notre guerre de pelouse plus verte que la tienne.

C'est tellement un système axé sur la consommation IN YOUR FACE, qu'on ne le remarque même plus...

Je prévois une impasse technologique d'ici 5 à 10 ans maximum:

-Les gens n'auront plus le temps ni l'argent ni la patience à consacrer à toute cette merde, à mois de devenir des cyborgs.

-Le Big Data va finir par venir à bout des gens ordinaires, des programmeurs, des compagnies, de l'économie, etc.

-Si la techno ne peut plus avancer, cela veut dire que l'économie va stagner, et qui dit stagnation dit mort de l'économie, dit révolution.

Le Big Data va finir par nous exploser en pleine face.

C'est pourquoi il serait peut-être temps de repenser un paquet de choses.

Parce que la consommation ne pourra plus nous sauver cette fois-ci...

Il faudra transformer l'être humain de façon à ce qu'il puisse s'adapter à toute cette violence technologique, en faire une sorte de cyborg, qui aura besoin de mises à jour, de changements de disque dur, de processeur, etc., mais est-ce vraiment ce que nous voulons? De faire de l'homme un ordinateur?

Il faut comprendre que ce cyborg sera inévitablement aussi limité que l'homme, mais à un autre niveau. Le savoir total et intégral est impossible.

Pouvons-nous comprendre cela?

Pouvons-nous comprendre que nous nous retrouvons encore une fois dans une sorte d'utopie du progrès?

jeudi 22 octobre 2015

15

Pour la nouvelle génération des soi-disant «digital natives», le simple fait de cliquer sur un lien peut demander un trop grand effort...

Quand on parle d'avoir tout cuit dans le bec, ici, c'est vraiment avoir TOUT cuit dans le bec.

14

On me demande à la fin de ma vie: «Qu'as-tu fais de ta vie?»
Réponse: «J'ai appris de nouvelles applications, j'ai fait des mises à jour, j'ai corrigé des erreurs informatiques, j'ai essayé de comprendre comment ça marche, j'ai essayé de trouver où se cachait le virus sur mon ordinateur, j'ai été faire du social sans lendemain avec de purs étrangers sur les médias sociaux, j'ai consulté des forums d'aide pour des bugs dans mon nouveau jeu, sans trouver de réponse... mais je n'ai pas encore eu le temps de vraiment rien faire...»

La soi-disant «société de la connaissance» est tout le contraire de ce qu'elle est censée être...

C'est un véritable GOBE-TEMPS...

Pendant que j'apprends toujours de nouveaux logiciels, cherche ce qui ne marche pas, fais des mises à jour, je ne fais RIEN...

Et je ne fais RIEN de plus en plus...

lundi 19 octobre 2015

13

Les cancres en imposent aux plus brillants uniquement à cause de leur plus grande gueule et de leur aplomb dans leurs conneries. Ils sont convaincants, car ils ont l'air de savoir où ils s'en vont, tandis que les plus brillants doutent toujours et sont hésitants avant de se prononcer, à cause de la complexité qu'ils arrivent à percevoir dans tout problème. Au final, ils avaient raison de douter, mais l'erreur ayant déjà été commise par ceux qui ont réussi à embarquer tout le monde, ces derniers doivent maintenant camoufler la gaffe. Voilà un résumé de toute la politique et de la vie en société.

12

La vie est cent fois plus légère à supporter avec des amis, mais il faut devenir cancre un peu soi-même, sinon on ne trouve rien.

11

On n'exagère jamais assez.

samedi 17 octobre 2015

Il n'y a aucune relation entre l'intelligence et l'empathie

J'ai toujours cru qu'une grande intelligence était bonne par nature. Je me disais que la nature ne pouvait pas nous faire ça, qu'une grande intelligence soit dans un esprit diabolique, et être ainsi logiquement une menace pour le genre humain, voire, l'humanité entière.

Cependant, en écoutant une émission sur deux criminels aux États-Unis, je ne croyais pas cela possible, mais j'ai été convaincu du contraire. Il est facile de mépriser les criminels et les prisonniers en disant que ce sont tous des ostis de tatas, que s'ils sont là, en prison, c'est parce qu'ils ne sont pas trop brillants... Mais les frères James et Anthony Briley nous ont tous fait paraître comme des ostis de tatas comparés à eux.

Ils ont en effet réussi à s'échapper d'une prison à sécurité maximum aux États-Unis, alors qu'ils étaient dans le couloir de la mort! Personne n'aurait jamais cru cela possible!

Ils ont élaboré un scénario complexe et sont sortis, en plein jour, devant les gardes. En tout, ils ont réussi à faire s'échapper d'un coup quatre prisonniers, plus eux-mêmes. Encore une fois de plus, vu leur grande différence d'intelligence probable avec leurs complices, ces quatre autres prisonniers se sont vite fait recapturer, tandis que les frères Briley ont échappé à la justice pendant plusieurs semaines. Je crois qu'ils ont même réussi à travailler dans un garage pendant ce temps-là. Des condamnés à mort qui réussissent à se trouver du boulot...

Il est indéniable que ces deux frères étaient extrêmement intelligents pour déjouer tout le monde comme ça. Mais le récit des horreurs qu'ils ont commises est absolument terrifiant. Ces deux individus, malgré leur intelligence, n'avaient absolument aucune empathie ou pitié, et étaient d'une cruauté inimaginable, prêts à tuer n'importe qui, n'importe quand, n'importe où, pour n'importe quoi, et de toutes les façons possibles, et pas des plus rapides.

Inversement, une personne de peu d'intelligence peut être d'un très grand cœur. Je crois que le degré d'intelligence et le degré d'empathie (ou d'humanité) n'ont aucun rapport. Les individus naissent avec une quantité d'une et de l'autre, et réussissent parfois à développer le plein potentiel des deux capacités, parfois d'une seule, parfois d'aucune.

Je trouve cela étrange quand on ramène ça à la Nature. Ça prouve peut-être qu'il n'y a pas de bonté de la Nature, qu'elle ne veille pas sur elle-même, et qu'elle n'a pas de fin cachée.

Elle n'est qu'une mécanique qui peut s'aimer et se faire du bien, mais qui peut aussi s'autodétruire n'importe quand, sinon se faire du mal et se causer des souffrances infinies. Je dis une «mécanique», car tout cela semble être fait sans raison.

C'est comme si nous étions vraiment laissés à nous-mêmes...

À moins que...

mercredi 14 octobre 2015

10

La vie est cent fois plus légère à supporter avec des amis.

9

La fatigue, chez moi, est toujours au rendez-vous, et au bon moment. Je gage que je vais avoir un de ces crashs énergétiques ce soir en plein pendant des explications mathématiques cruciales dans mon cours d'économie. Je commence vraiment à me détester.

8

Je dis que je ne fais rien, mais en réalité il est impossible de ne rien faire. Imaginez-vous en train de ne RIEN faire: vous êtes assis sur votre fauteuil et vous respirez sans penser à rien, même pas un instant, et cela pendant des heures, voir une journée, comme quand vous dites à quelqu'un: «j'ai RIEN fait de la journée...». J'ai pris conscience de cela lorsque j'ai été voir une psy qui m'a demandé de remplir une grille de mes activités quotidiennes à toutes les heures. Je me suis rendu compte que je faisais TOUJOURS quelque chose, et qu'il est impossible de ne rien faire. Quand quelqu'un demande à un autre qu'est-ce qu'il fait et que l'autre répond «rien», c'est parce qu'il fait quelque chose de pas valable, comme se crosser ou jouer à des jeux stupides sur internet, etc.

7

Plus IL FAUT que je fasse quelque chose, plus je ne fais RIEN. Je me fixe des buts et des échéances uniquement pour ne pas les respecter. Je ne comprends rien à cela. Encore un corps et un esprit qui refusent obstinément d'obéir.

6

Sur la parole de Félix Leclerc que la meilleure façon de tuer un homme c'est de le payer à ne rien faire, je dirais que l'on ne peut pas obliger un homme à ne rien faire en le payant. Faire quelque chose relève de la responsabilité de chacun, payé ou pas. La logique derrière cette parole du chansonnier c'est qu'il faut travailler lorsqu'on reçoit de l'argent, les assistés sociaux et les chômeurs sont des morts-vivants. Je dirais qu'il est davantage question ici de fierté que du fait même de travailler contre rémunération ou pas. Je dirais même qu'il y a un point encore plus sensible, c'est le fait d'être fier de ce que l'on fait. J'ai dit quelque part que l'on est libre seulement lorsqu'on aime ce que l'on fait. Or, aimer sa job parce qu'elle paie, mais se faire chier au possible dans son travail, ça va contre la liberté. Contrairement à Félix, je ne vois pas d’implication logique entre le fait de recevoir de l'argent et d'être alors obligé de faire quelque chose. Pour préciser la parole de Félix, je dirais de façon plus directe, mais plus révélatrice, que la meilleure façon de tuer un homme ce n'est pas de l'empêcher de travailler tout en le payant, mais de lui couper les vivres. La meilleure façon de tuer un homme c'est de réduire son argent à zéro, ou de le faire vivoter avec peu. C'est ça qui tue vraiment le monde. Donnez un million ou deux à n'importe qui, je vous garantis que la personne va trouver quoi faire de son temps. Alors je n'aime pas cette éthique du travail chez Félix Leclerc; je trouve qu'elle relève d'une autre de ces mentalités du bon vieux temps. Dans un certain avenir, la technologie sera si omniprésente qu'il y aura de moins en moins d'emploi. Certains scientifiques prévoient même une sorte de communisme technologique. Pensons-y: il est inévitable qu'un jour l'homme ne soit plus astreint à se lever tous les matins pour aller travailler. À moins d'une gaffe majeure, l'humanité devrait normalement s'acheminer vers la libération définitive du travail causée par le progrès. Un jour, chacun devra faire une croix sur le travail forcé. Nous serons alors payés à ne rien faire, comme disait le chansonnier. Allons-nous tous mourir pour autant? Je ne crois pas. Il va falloir développer une nouvelle façon de voir les choses et s'organiser des projets captivants et enrichissants. Je dirais même alors que c'est plutôt à ce moment que l'humanité va commencer à vraiment vivre. Le travail, c'est comme un fumeur qui a l'impression de pouvoir enfin respirer et de reprendre vie quand il tire la fumée sur sa cigarette à la pause. Il a l'impression que la fumée qu'il respire lui fait du bien et le relaxe, mais elle lui fait pomper le cœur et elle le tue. Le travail est juste un autre de ces poisons auquel il faut se déshabituer.

mardi 13 octobre 2015

5

Je n'ai pas le contrôle sur mon corps. Moi et lui ont fait deux. Il fait ce qu'il veut quand il veut. Je veux dormir: il ne veut pas. Je veux être alerte et réveillé: il ne veut pas. Je veux être en forme: il ne veut pas. Je n'ai pas faim: il veut manger. Je dois travailler: il veut jouer. Je veux écrire et composer des vers: il manque d'inspiration. Ni mon corps ni mon esprit ne sont à moi. Ils font ce qu'ils veulent quand ils le veulent. C'est pour cette raison que je trouve drôle ceux qui parlent tout le temps de discipline. Je ne sais pas c'est quoi. Je ne l'ai jamais su. Je ne le saurai jamais. Ils doivent avoir un corps et un esprit mécaniques. Être des machines. Moi je suis soumis à toutes les influences. En automne, je suis allergique aux feuilles d'arbres qui tombent et à l'herbe à poux. Ça me rend tellement malade que je deviens la tête comme une enclume. J’en perds toute mon énergie. L'été c'est le pollen et le soleil: je suis allergique aux deux. Et je supporte très mal la chaleur continue. Je supporte aussi très mal l'humidité. L'été pour certains, c'est le paradis, la libération, mais pour moi c'est l'enfer. Le printemps, j'aime pas non plus. Je n'aime pas l'ambiguïté neige-chaleur. Comme je n'aime pas l'ambiguïté pluie-soleil. La vision que je déteste le plus, qui me donne comme la nausée, c'est un sol et des pelouses mouillées, et un gros soleil en même temps. Le moment que je déteste le plus, c'est la transition pluie-ciel gris-nuages à gros soleil. S'il pleut, je préfère qu'il pleuve ad infinitum. S'il neige ou s'il fait tempête, je ne veux pas que la tempête arrête, et je sors marcher dans la tempête. Quand elle arrête je me sens vide. Comme la pluie, quand elle arrête. La seule saison où je suis confortable, c'est l'hiver. Mais les calorifères électriques me bouchent le nez. Alors tout est au plus froid supportable chez nous, et je m'habille. Je mets des couches de vêtements et je baisse les calorifères jusqu'à 17 Celsius. C'est à ce moment que j'aime prendre un bon café et lire un livre confortablement dans mon fauteuil tard le soir. Toutes sortes d'idées me viennent alors en tête. Je n'aime pas le jour, en général. Je supporte mal le jour. Le jour tue la pensée. Le jour est fait pour se tenir droit debout et travailler, fonctionner comme une machine. La nuit, je prends mon envol. La nuit, juste comme quand il ne faut pas, j'ai de l'énergie, de l'inspiration. Je vivrais toute ma vie la nuit assis dans un café à lire et écrire. Ou à l'aurore du matin avec une odeur de pain frais fait d'une boulangerie de quartier. Je vivrais toute ma vie à être non fonctionnel de cette façon. Mon corps produit beaucoup de chaleur, je ne sais pas pourquoi, et c'est très incommodant. C'est pour ça que je supporte mal l'été ou le printemps. Partout où je vais, il fait tout le temps trop chaud, dans les lieux de travail, les classes, je deviens fou. L'automne est une libération, sauf pour les allergies, qui sont parfois moins pires certaines années, mais pas cette année: cette année j'y goûte. L'automne avec l'hiver sont mes saisons préférées. J'aime aussi l'été, mais assez haut dans le nord. Loin de Montréal. Loin de toute cette chaleur étouffante et inévacuable de ville remplie de voitures, d'asphalte et de dioxyde de carbone. L'hiver j'aime me blottir contre ma blonde et mon chat dans un bon lit chaud avec dix couches de couvertures. J'aime mettre mes pantoufles en mouton et mes bas en laine et mon pyjama. J'aime m'emmitoufler l'hiver. Pas parce que j'ai vraiment froid, mais parce que je m'imagine que je suis frileux. Et je le deviens à force de m'emmitoufler. Je me souviens de l'époque où je prenais des douches sans eau chaude l'hiver, et où je portais un petit manteau de cuir sans doublure. La seule chose qui me sauvait de la grippe, c'était un beau foulard, assez mince mais efficace et très chaud, que j'avais trouvé sur le sol à l'université. Un foulard en laine d'alpaga. Je l'ai encore d'ailleurs. Je ne l'échangerais contre rien au monde.

4

Tous les matins je verse mon café, mon café déborde. Il déborde en moi, je me sens débordé, la fatigue, l'âge, le manque de jus, les événements, tout ce que tu voudras. Tous les matins, du café sur le comptoir. J'essuie, j'éponge, je sèche, je nettoie. Je recommence deux secondes après. Mon café déborde sans fin, je ne sais plus pourquoi. Je ne vois pas clair, j'ai besoin de mon café. Je goûte, il est bon, il déborde partout de partout. J'ai du café sur moi, parterre, sur mes mains, mes feuilles de travail. Il n'y arrête plus d'avoir du café partout. La pression dans mon café est forte. Il monte et monte, il est sous pression. Je veux toujours plus de café, pour être toujours plus réveillé, plus performant, ne rien manquer, être là à deux cents pour cent, être là pour les autres. Pourtant, je veux dormir, je veux ralentir, je veux prendre le temps de vivre, je veux prendre goût à la vie. Mais je ne suis pas capable. J'ai besoin d'argent, et je n'en ai pas. Je n'ai même pas d'emploi. Je ne sais pas combien de temps tout cela va durer encore. Ma vie ne tient qu'à un mince fil. Je devrais me mettre à écrire pour de bon. Et ne vivre que de bonheur sans mélange. Mais partout je cherche de l'argent, et il n'y en a pas. Il n'y a pas moyen de vivre libre. C'est cela qu'on oublie avec le temps. On ne peut vivre libre qu'avec ce qu'on aime faire seulement. Mais comment garantir à tout le monde qu'ils aimeront ce qu'ils feront? Certains ne savent pas ce qu'ils aiment. Moi je ne sais pas toujours ce que j'aimerais faire. L'écriture pourrait être libératrice, pourrait me rendre heureux, je le sais car je le fais déjà ici et ailleurs, mais elle ne me rapporte pas un sou. Ainsi, je suis toujours obligé de faire autre chose qu'écrire pour pouvoir vivre. Ce qui fait au bout du compte que je ne suis jamais libre. Et je le sens. Je le sais. Cela fait des années que je n'ai pas respiré la liberté. Je fais du temps en liberté. Je subis le temps. Je n'ai jamais l'impression de vivre ma vie, mais de toujours courir après une illusion qui ne me sauvera pas. Je suis misérable, et je le sais, mais j'ai l'impression que je n'ai pas le choix. Je n'ai pas assez de respire pour garder mon respire. D'une façon ou d'une autre j'étouffe.

lundi 12 octobre 2015

3

Je dois arrêter de faire de l'ironie avec les gens, ça ne passe pas bien, surtout avec des gens que je ne connais pas. J'ai remarqué ce mauvais trait de personnalité chez moi en tombant sur un vendeur de vélo qui faisait de l'ironie. Je le savais qu'il faisait de l'ironie au début, mais il a continué à en faire et j'ai pensé parfois qu'il était sérieux, ça devenait agaçant. Il se croyait drôle, peut-être qu'il l'était dans sa tête, mais extérieurement, c'était ordinaire. J'aurais pas vanté le vendeur pour ses grandes qualités disons...

Bref, c'est comme ça qu'est mon humour plate avec les autres: très moyen et douteux. Pas surprenant que je me retrouve avec un paquet d'ennemis sans le vouloir après un certain temps, tout en me pensant drôle... et je crie alors à l'ingratitude!

2

Construire un roman comme un faux documentaire.

vendredi 2 octobre 2015

Brisé

J'aimerais rencontrer un Guérisseur
de l'âme du corps
qui me dirait que mes chakras
sont débalancés
que mes méridiens
sont engorgés
qui me dirait que mes étoiles
sont désenlignées
que mes organes
sont encrassés et dévitalisés
que mon esprit
est fragmenté
en mille morceaux
que Mon corps est brisé
mais je n'ai
Rien
Je vais vous guérir avec mes mains
Ma pensée mes herbes mes formules
Je ne sais pourquoi ni comment
Vous en êtes rendu au point de bascule
Il doit y avoir une explication
Dans la conformation de votre individualité
Je sais je ne suis plus le même homme
je me sens Malade
Personne n'a jamais réussi à trouver la raison
J'essaie d'isoler les causes
mais elles se confondent toutes
Je sais que je dois m'en remettre à une autorité supérieure
Je sais que je dois moi-même devenir un guide spirituel
Je sais que je dois
Rencontrer Dieu, l'Un, la structure de la Vérité
la texture divine
Je sais que je dois
Me convertir et devenir
un autre homme
Ma vie doit changer
si je veux continuer à vivre
et revivre
Je dois connaître la Faim
Je dois connaître un Autre Monde
Je dois
réparer la Machine
Briser la mécanique
Devenir fluide et puissant comme la Mer
qui prend toutes les formes
Je dois guérir
du mal spirituel
Du manque d'amour
Englobant
qu'est l'Esprit
Ma guérison doit passer par le souci des autres
L'Oubli de Moi-même
car je ne suis pas Moi
je suis un Autre
je Suis la perte
De la Perte

Brisé

J'aimerais rencontrer un Guérisseur
de l'âme du corps
qui me dirait que mes chakras
sont débalancés
que mes méridiens
sont engorgés
qui me dirait que mes étoiles
sont désenlignées
que mes organes
sont encrassés et dévitalisés
que mon esprit
est fragmenté
en mille morceaux
que Mon corps est brisé
mais je n'ai
Rien
Je vais vous guérir avec mes mains
Ma pensée mes herbes mes formules
Je ne sais pourquoi ni comment
Vous en êtes rendu au point de bascule
Il doit y avoir une explication
Dans la conformation de votre individualité
Je sais je ne suis plus le même homme
je me sens Malade
Personne n'a jamais réussi à trouver la raison
J'essaie d'isoler les causes
mais elles se confondent toutes
Je sais que je dois m'en remettre à une autorité supérieure
Je sais que je dois moi-même devenir un guide spirituel
Je sais que je dois
Rencontrer Dieu, l'Un, la structure de la Vérité
la texture divine
Je sais que je dois
Me convertir et devenir
un autre homme
Ma vie doit changer
si je veux continuer à vivre
et revivre
Je dois connaître la Faim
Je dois connaître un Autre Monde
Je dois
réparer la Machine
Briser la mécanique
Devenir fluide et puissant comme la Mer
qui prend toutes les formes
Je dois guérir
du mal spirituel
Du manque d'amour
Englobant
qu'est l'Esprit
Ma guérison doit passer par le souci des autres
L'Oubli de Moi-même
car je ne suis pas Moi
je suis un Autre
je Suis la perte
De la Perte