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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

samedi 20 décembre 2014

Je suis encore vivant

Je me relève d'une thrombophlébite aiguë et d'une hernie discale, qui devra bientôt être opérée, mais à part ça, tout va bien. Je prends les médicaments pour casser le caillot, mais je devrai les prendre à vie. Dans la salle d'attente à l'hôpital j'ai beaucoup progressé dans ma lecture de la Phénoménologie de l'Esprit de Hegel, que je voulais terminer pour Noël, mais ce ne sera pas possible, car j'ai beaucoup de fatigue et ma jambe fait mal: ma bouteille d'antidouleurs n'est jamais loin.

J'ai commencé un projet d'écriture, mi-prose mi-poésie, pas très clair encore, ça commence à prendre forme et ce ne sera pas jojo. Mon prototype d'écriture est le livre d'Hélène Monette Où irez-vous armés de chiffres que j'aime beaucoup et qui foisonne de complexité. Je trouve cette écrivaine vraiment géniale. Je vais cependant développer mon style à moi à travers cette évolution.

Un autre projet pour moi est de continuer à alimenter ce blog. Je trouve qu'il est important que j'écrive davantage et plus régulièrement pour mon équilibre mental et intellectuel. J'ai besoin d'écrire et depuis plusieurs mois, j'ai presque cessé d'écrire et je me suis d'ailleurs retrouvé tellement mal dans ma peau et stressé, que je crois que j'aurais pu en mourir. Mes récents problèmes de santé ne sont pas étrangers au fait que j'avais pratiquement cessé d'écrire. Il faut dire que mes études à la maîtrise avaient pris beaucoup de place, tout en me rendant très malheureux, et qu'ensuite c'est mon nouvel horaire de travail qui a pris beaucoup trop de place: j'ai besoin de davantage de temps libre pour bien vivre et être bien dans ma peau en ayant du temps pour me ressourcer, faire des lectures et écrire: ce sont des choses qui sont essentielles dans ma vie, c'est comme mon oxygène, sinon je meurs, littéralement.

dimanche 9 novembre 2014

Max Richter - The Trees


Je suis tombé là-dessus en fouinant dans une librairie, ça jouait. C'est de l'album «The Blue Notebooks».

jeudi 30 octobre 2014

Anaal Nathrakh - Desideratum



Mon dernier album acheté... J'avais envie de me faire exploser les oreilles... Ce groupe est vraiment unique en son genre, voir Anaal Nathrakh (Wikipédia).

                     

mardi 7 octobre 2014

Idée de roman..

Originalement publié le 18 sept. 2011, 21:01.

Proverbe décourageant

«En amour, l'homme commence en poète et finit en gynécologue.» Cioran

dimanche 5 octobre 2014

Blindés

Enfant, j'ai eu de graves problèmes parentaux.
Mes parents se sont divorcés et m'ont ensuite tiraillé émotionnellement.
Je me souviens que je pleurais souvent et que j'étais torturé, parce que je ne savais plus qui aimer de mes deux parents qui se disaient constamment du mal l'un de l'autre.

Je me souviens, lorsque j'étais adolescent, je me blindais émotionnellement.
Je me valorisais à être blindé ainsi, car je trouvais que c'était faire preuve de force.
Je voulais être adulte. Je voulais le mimer.
Par conséquent, j'étais plus «adulte» qu'un adulte, en ce sens que mes émotions étaient complètement gelées.
Plus tard, ce blindage est devenu comme une seconde nature.
J'étais inhumain, et j'en étais fier.
J'étais prêt pour la suite.

Je suis allé étudier en sciences pures au cégep.
Il fallait être «objectif», donc froid.
Dans mon esprit, ces études me prépareraient à sauver froidement l'humanité.
Si nous avions à faire des expériences cruelles sur des animaux, il fallait rester froid, car c'était dans l'intérêt supérieur de l'humanité.
Plus tard dans ma vie, j'ai décidé que je ne tuerais même pas une souris pour sauver l'humanité.

Au début de ma vingtaine, j'ai commencé à fumer du crack quotidiennement.
Je ne croyais jamais tomber autant sous l'emprise de cette drogue.
Mes émotions n'étaient toujours pas «dégelées».

Ce n'est que dans la trentaine que j'ai commencé à éprouver vraiment de l'empathie.
Ça m'est venu soudainement, comme une illumination.
J'ai senti la peine de mon chat parce que je venais de le punir à cause qu'il n'arrêtait pas de manger les fils d'ordinateur.
Je l'ai regardé dans les yeux, sous la petite table, dans sa souffrance muette, courageuse, et j'ai compris que ça faisait, c'en était assez cette fois, et pour de bon.

J'ai décidé de ne plus jamais punir aucun animal, pour quelque raison que ce soit.
J'ai commencé à penser aux autres dans une perspective non standard, c'est-à-dire, au-delà des intérêts habituels des parties.
J'ai commencé à être «bon».
Mon chat m'a sauvé la vie.
Mais par quels chemins j'ai dû passer...

Aujourd'hui, je suis ce qu'on peut peut-être appeler un «mou».
Je m'émeus à rien.
Tout me bouleverse.

Et je suis un perdant dans ce monde de reptiles.
Car les gens, dans cette économie capitaliste qui s'abreuve au darwinisme social, fonctionnent principalement avec leur cerveau reptilien.
Par conséquent, on ne comprend pas que je ne pense pas à mon intérêt en premier, que je n'essaie pas d'écraser les autres pour me faire une place.
Et je ne suis pas compris.
On ne me comprend pas et je suis seul.
On me soupçonne, on me trouve étrange, on me prête constamment des intentions méchantes.

On veut me détruire.
Froidement.
Blindés que vous êtes.
Sales reptiles.

Nous sommes tous inhumains en bloquant nos émotions.
Et il n'y a rien que l'on regrette le plus par la suite lorsque l'empathie réelle s'éveille.

Si elle vient.

Mais pour beaucoup, elle ne viendra pas vraiment.
Je ne sais pas comment cela fonctionne.
Je ne sais pas pourquoi les choses sont ainsi.

Mais maintenant, je suis fort dans ma faiblesse.

Et je préfère mourir en tant qu'humain, que survivre en tant qu'inhumain.

Par conséquent, jamais plus je ne me blinderai pour servir d'instrument.

Ma conscience est inviolable.

Je suis entièrement responsable de toute l'humanité.

Je ne chercherai pas à me faire craindre des reptiles, je serai moi-même, entier.

Pure bonté inébranlable et pardon irrévocable.

Embarré dehors

Si je n'écris pas beaucoup de ces temps-ci, c'est parce que je travaille beaucoup, peut-être même trop.
Mon horaire de travail est éreintant.
Et bien que mon emploi ne soit pas difficile en soi, les employés eux le sont.
J'ai l'impression de marcher sur des œufs constamment, et même si je réussis à calmer le jeu, c'est toujours à recommencer.
Je me sens seul dans mon milieu  de travail. Je me sens harcelé, vulnérable.
Je suis détruit intérieurement par cette tension constante.
Je ne suis pas capable de m'en débarrasser.
Comme tout le monde je veux garder mon emploi, mais je ne sais pas ce qu'on va me sortir comme raisons bidons pour me mettre à la porte.
J'essaie de penser à autre chose.
Avec de la musique, avec des livres, avec des jeux, avec de l'alcool, avec de la porno.
Mais ça ne marche pas longtemps.
Je me dis que je m'inquiète peut-être trop.
Mais je ne me méfierai jamais assez de ces gens-là qui puent l'envie à plein nez.
Mon projet d'écriture est sur la glace, mes projets de musique aussi.
J'essaie juste de survivre, de payer mes bills, je fonctionne comme une machine.
Je ne me sens pas libre.
J'ai l'impression d'être embarré dehors.
J'échange mon temps contre de l'argent, mais cet argent s'en va en grande partie dans la poche des autres.
Si je travaille autant, c'est parce qu'à la sortie de ma maîtrise universitaire, je n'ai que des dettes, et je veux échapper aux huissiers.
Je sais que s'ils ont à davantage m'enfoncer dans la merde, ils vont le faire.
C'est dans leur procédurier, qu'ils suivent comme des robots.
Si je réponds au téléphone, c'est pour faire des ententes de paiement.
Personne ne me fera de cadeau, à moi.
Je vieillis, je suis éduqué, et je ne suis toujours pas certain que je n'aurai pas à retourner aux études pour me recycler, encore une fois, et indéfiniment.
Les temps sont aux coupures budgétaires, la compétition est impitoyable, les coups bas fusent de partout.
Heureux sont les rares élus qui vont pouvoir se placer les pieds: ce seront en même temps les pires trous du cul vainqueurs de la sélection darwinienne: des supersinges.
Je déteste ce monde, cette société et cette vie.
Tout m'agresse: la politique, l'économie, les technologies, les individus, l'époque même avec sa mentalité.
Un bon jour, quand j'en aurai vraiment assez, je ferai mon pack-sac et je foutrai le camp crever quelque part.
Personne ne me retrouvera jamais.
Je léguerai ma bibliothèque à mon chat.

mercredi 3 septembre 2014

Il n'y a qu'un seul homme au monde qui fait ça...

Il habite un modeste logement dans le sud de la France, comme un homme ordinaire...

Il est connu mondialement...

Incroyablement, il est le seul homme au monde à faire ce qu'il fait...

Tu peux être unique comme lui... Démarque-toi!

Pour Alain Robert, le danger n'est pas d'escalader des gratte-ciel en solo intégral, mais de mener une vie ennuyante.

Lorsqu'il était jeune, il avait peur de tout, et il avait aussi le vertige... il l'a encore...

Mais il valorisait le courage par-dessus tout, alors il est devenu un héros...

Il s'est dépassé lui-même...

Les tours Petronas en Malaisie, parmi les plus hautes du monde
Alain Robert escalade les 88 étages de la tour Petronas à mains nues
Alain Robert au sommet de l'antenne d'une des tours Petronas en 2009



Lorsque je l'ai vu escalader l'énorme boule à la base de l'antenne (1:45) et qu'il s'est retrouvé à l'envers dans le vide avec rien d'autre pour se retenir que ses mains, j'ai d'abord tilté, et ensuite j'ai compris, les larmes aux yeux, que cet homme était le plus grand escaladeur de notre temps...

mardi 2 septembre 2014

Sur le principe de rendement

Je ne vois pas ce que peut bien nous apporter le rendement.

Tout le monde se presse pour faire les choses, tout le monde court en tout sens, tout le monde est stressé, tout le monde n'a plus de vie...

Qu'est-ce que ça nous donne vraiment?

Des océans de plastique et des parcs de serveurs alimentés au charbon...

Il n'y a rien au bout du rendement... C'est une illusion dont nous sommes tous victimes.

Pourquoi courir tout le temps? Ne voyons-nous pas que c'est complètement absurde?

Que te reste-t-il après que t'as gagné tout l'argent du monde et après que t'as tout acheté et que t'as réalisé tes rêves les plus fous?

Il te reste TOI-MÊME.

Commence donc par là alors...

lundi 1 septembre 2014

Le Saint-Sulpicegate

Deux hommes s'embrassent au bar Le Saint-Sulpice lors d'une soirée d'initiation de la faculté de médecine de l'Université de Montréal: onde de choc jusqu'à l'émission de Denis Lévesque...

Nous voici maintenant en plein Saint-Sulpicegate...

J'écoute les gens parler à la ligne ouverte, et je reste surpris par les commentaires hostiles...

Je ne suis pas plus pour les gais que je ne suis pour les hétéros... Je pense que les différentes orientations sexuelles devraient aller de soi et qu'on ne devrait jamais avoir à en parler ou à s'en justifier.

Quand je vois deux hommes qui passent main dans la main ou qui se donnent des bécots en public, ça ne me dérange pas... S'ils s'embrassent à bouche-que-veux-tu, ça me met autant mal à l'aise qu'un couple hétéro qui s'embrasse de cette façon, mais hey, je n'irai pas faire une tribune avec ça... Je vais tout simplement regarder ailleurs comme la plupart des gens dans cette situation, mais je ne serai pas «choqué», loin de là. Je préfère que deux hommes s'embrassent à bouche-que-veux-tu plutôt que de se taper sur la gueule. Dans les situations extrêmes ou les gens, hommes ou femmes, font des «actes» qu'ils ne devraient pas faire en public, je me dis qu'il vaut toujours mieux faire l'amour que faire la guerre: je me résiste alors à moi-même si ça me dérange. C'est ce qu'on appelle la «tolérance».

Les gais et lesbiennes essaient de s'émanciper du Village, et on le remarque de plus en plus. C'est une bonne chose, et en même temps, ils n'ont pas le choix: le Village est mort. Allez y faire un tour: tout est fermé ou presque. C'est rendu un endroit désolant et déprimant.

Quand j'entends des commentaires comme j'ai entendu, que «ces gens devraient faire ça chez eux à la place», est-ce qu'on irait dire ça à un couple hétéro? Certains diraient que «oui, ça vaut pour eux aussi», mais hey, laissez donc vivre les gens au lieu de vouloir à tout prix les réprimer sexuellement, peut-être que le monde ira un peu mieux.

Parce que derrière l'intolérance à ce genre de comportement en public, qu'il soit entre gais ou hétéros, et rien ne nous empêche de regarder ailleurs à ce moment-là, il y a l'intolérance face à l'épanouissement sexuel des autres.

On le sait, la sexualité est un sujet très sensible, et la moindre chose qui nous rappelle son existence nous ébranle et peut aller jusqu'à nous faire ouvrir des tribunes pour laisser sortir la vapeur...

Derrière le problème avec la diversité sexuelle se cache un problème avec la sexualité tout court. Il ne faudrait jamais oublier cela.

Si les gais et lesbiennes ont besoin de s'«identifier» lorsqu'ils réalisent qu'ils sont différents, c'est qu'il y a un sérieux problème sous-jacent au niveau de la sexualité. Est-ce que les hétéros ont besoin de s'identifier à partir de leur orientation sexuelle? Nous répondrions, «quelle importance»?

En effet, quelle importance cela a-t-il réellement?

Il y a d'autres choses de bien plus important je crois...

Mais pour faire cela comme il faut, il faudrait commencer par donner à la sexualité tout le respect qu'elle mérite, et arrêter de vouloir réprimer autant chez soi que chez les autres, nos émotions, nos pulsions et notre sensibilité.

Le monde où nous vivons est dur et cruel? il est idiot et autodestructeur? Pourquoi tolérons-nous encore cela?

Encouragez donc la culture, les arts et l'ouverture d'esprit au lieu de toujours penser à l'économie, la guerre et les crises cardiaques, le monde changera de lui-même et s'en portera beaucoup mieux.

Ouvrez des maisons closes et accordez aux travailleuses du sexe tout le respect qu'elles méritent au lieu de les persécuter et de les envoyer en prison ou de les livrer aux tueurs en série, et les hommes auront peut-être un sourire de collé dans la face au lieu de penser à s’entre-tuer.

L'argument qui dit que les travailleuses et travailleurs du sexe ne font pas ça «par choix» devrait être renversé: cette façon de vivre devrait découler d'un choix aussi digne qu'un autre. Et c'est la raison pour laquelle ces gens doivent être protégés juridiquement de façon conséquente, contrairement à ce qui est fait présentement.

Toutes ces choses font partie du respect de l'individu et de ses choix. Ce qui est derrière ça, c'est l'individu qui essaie de se libérer de la masse et de son besoin de conformisme, de paternalisme, et de déresponsabilisation, qui représentent vraiment le mépris le plus profond des capacités de l'être humain.

Si nous n'arrivons pas à comprendre ça en tant que société, c'est parce que nous avons encore un sérieux travail à faire sur nous-mêmes.

dimanche 31 août 2014

Sur ceux qui passent pour les plus cons

Dernièrement, j'ai eu au fil des mois quelques surprises qui m'ont beaucoup fait réfléchir.

Le résultat de ma réflexion est: ceux qui sont les plus brillants passent souvent pour les plus cons.

Dans mon cours à la maîtrise, il y avait une étudiante étrangère qui n'arrêtait pas d'interrompre le prof pour poser des questions. Elle nous énervait tous, et certains commençaient à pousser des soupirs et à se moquer d'elle discrètement. À un certain moment, j'ai compris d'après la réaction du prof et de la classe qu'elle était dorénavant considérée comme l'«idiote officielle de la classe».

Moi-même j'ai fini par la trouver fatigante, et je voyais bien que parfois elle devançait le prof dans ses notes de cours, et j'avais l'impression qu'elle faisait cela pour passer pour brillante. Je me suis juste dit que le prof allait la massacrer lors des évaluations, pour se venger de ses interruptions.

Or, à la fin du cours, elle a fait la présentation la plus brillante de la classe; tellement, que mon opinion d'elle a radicalement changé, et je ne fus pas le seul, au contraire, tous les étudiants semblaient agréablement surpris, et même le prof fut stupéfait. J'ai compris alors que sa réflexion sur le sujet était la plus pénétrante d'entre toutes celles que nous avions formulées.

Celle qui passait pour la plus conne était finalement, paradoxalement, la plus brillante.

Second événement: je ne peux pas en décrire les circonstances précises, mais un homme et une femme se présentent à moi dans le cadre de mon travail. L'homme semble en tutelle. La femme lui traduit en anglais ce que je lui dis, les papiers dont il a besoin, etc. Toutes les preuves d'adresse sont au nom de la femme, qui ne semble pas être sa femme, mais une accompagnatrice. Il n'a pas de permis de conduire et semble plutôt démuni, peut-être même sur le bien-être social.

Le couple revient plus tard, mais l'homme produit cette fois une preuve d'adresse. Je lui demande de choisir un mot de passe composé uniquement de chiffres: il choisit les sept premiers chiffres de pi... «Choix étonnant, lui dis-je, je vais m'en rappeler pour mes propres mots de passe». La femme me fait une remarque à ce propos avant de repartir avec lui: «c'est un professeur de mathématique à l'université», me dit-elle avec un sourire d'au revoir et de satisfaction. Elle savait probablement qu'il avait l'air d'un con...

Lorsqu'elle m'a dit cela, je me suis rappelé ce qui est arrivé avec l'étudiante et j'ai fini par conclure qu'on se trompe souvent royalement lorsqu'on juge quelqu'un sur l'apparence ou la première impression...

Et pourtant, c'est ainsi que fonctionne tout le monde...

Mais disons donc pour finir qu'en général, les gens qui sont loin d'être des cons ont tous quelque chose de bizarre et semblent comme «mésadaptés».

C'est mon cas. Et on me prend aussi facilement pour un con, surtout à cause de mon humour pince-sans-rire que personne ne comprend presque jamais, parce que les gens ordinaires sont bien souvent «premier niveau» et qu'il n'y a rien à faire pour s'entendre avec eux, à moins d'être bête comme eux.

La qualité d'un individu ne se mesure pas à la quantité de ses diplômes

À chaque fois, je suis impressionné par la quantité de trous de cul certifiés bardés de diplômes qui pullulent un peu partout.

Comme beaucoup de personnes, lorsque je sais que quelqu'un est plus instruit que moi, qu'il a beaucoup d'éducation, une maîtrise en ci, un doctorat en ça, j'ai tendance à faire plus attention, à être un peu plus révérant, parce que j'ai du respect pour la connaissance.

Mais ce dont je me suis aperçu au fil des années, c'est que les diplômes ne rendent pas l'individu meilleur : si c'est un trou de cul à la base, ça va devenir un trou de cul instruit, c'est tout.

Les études ne donnent pas de cœur. La vertu ne s'enseigne pas.

Pour moi, aujourd'hui, une coiffeuse ou une serveuse peuvent avoir plus de valeur qu'une doctorante trou de cul qui se prend pour le centre de l'univers.

Ceux qui font un travail sur eux-mêmes acquièrent de la valeur, peu importe ce qu'ils font dans la vie. Les autres ne valent rien, peu importe la surenchère des diplômes.

Je suis d'accord pour dire que l'instruction est très importante et doit être à tout prix valorisée, cependant, une fois passé par là, on se rend compte que ce n'est au fond, peut-être, qu'une étape, et qu'il y a d'autre chose dans la vie de beaucoup plus important.

samedi 23 août 2014

Sur l'étonnement philosophique

«Si la vie même du philosophe n'est pas étonnante, ce n'est pas un philosophe.»
                                                                                                                                    JNF

Sin City Shit


Y'en a marre de Quentin Tartino...
Dans tous ses films, c'est la violence, le sang, les coups, les armes, le meurtre...
C'est du spectaculaire, tout le temps, et c'est sans aucune intelligence.
J'ai jamais vu un producteur aussi abruti et abrutissant.

FUCK YOU


vendredi 22 août 2014

Le mythe du bonheur

J'ai toujours eu le sentiment que le bonheur n'existait pas vraiment, que ce n'était qu'une façon de parler. Pourquoi? Parce que sérieusement, qui va jamais dire: «j'ai atteint le bonheur», ou encore, «je suis heureux définitivement»?

Pour parler sérieusement (cette fois-ci), la plupart du temps, notre émotion de base, ce n'est pas la joie, mais l'«équanimité», c'est-à-dire l'égalité d'âme, l'indifférence, ni tout sourire, ni air bête, mais entre les deux. J'ai toujours trouvé faux le fait qu'on veuille tout le temps sourire pour plaire aux autres, eh bien, le fameux «bonheur» relève exactement de cela: c'est une façon de parler, comme l'autre, une façon d'être, mais fausse. Kundera en a écrit un peu là-dessus, sur le rire et le sourire (forcé, sur les photos, par exemple). Il dit vrai: nous sommes des moutons suiveurs. Nous ne pensons pas à ce que nous faisons: nous le faisons tout simplement parce que tout le monde le fait.

Effectivement, notre sourire est bête. Et notre soi-disant «bonheur» est aussi bête.

Nous avons des épisodes de joie plus ou moins longs, mais souvent beaucoup plus brefs que longs. Je ne me rappelle pas dans ma vie avoir eu des joies continues, sans faille. Y a toujours quelqu'un pour venir nous faire chier à ce moment-là, lorsqu'on plane trop justement; y a toujours un connard ou une connasse pour nous ramener à l'ordre, dans la bonne grosse réalité évidente, pour nous jalouser notre état de bien-être effectivement surréaliste. Y a toujours quelqu'un pour tout nous saloper sous les pieds.

Le genre de bonheur qu'on nous présente dans les films ou qu'on s'imagine, je l'ai jamais connu. Par contre, j'ai une idée d'un état de bien-être, parce que j'en ai eu souvent, mais peut-être moins de ces temps-ci (j'ai pas de chance, j'ai des connards et des connasses extrêmement dévoués qui m'entourent).

En règle générale, les états de bien-être ne durent jamais longtemps. Quand je me sens particulièrement en forme, j'éprouve un certain bien-être. Quand je mange un bon repas, j'éprouve parfois un certain bien-être aussi, le temps du repas, et un peu après, mais sans plus.

Quand je découvre une nouvelle idée, c'est là que mon état de bien-être est le plus fort. Quand je réalise quelque chose d'importance aussi, ou quand ma vision sur quelque chose change au point de m'inspirer fortement.

Quand j'y pense, bien que les ruptures amoureuses soient douloureuses, ce furent quand même paradoxalement les moments où j'ai été à la fois le plus heureux de ma vie. Pourquoi? Parce que j'ai senti l'intensité de vivre.

C'est ça le bonheur: c'est un état instable, intense, temporaire et paradoxal. Ça n'a rien à voir avec la béatitude, quasi religieuse.

Lorsque je me suis blessé sérieusement à une jambe et que j'ai dû rester à la maison deux mois entiers sans pouvoir travailler, j'ai connu des moments de joie, bien que je souffrais. Je pouvais enfin m'«arrêter». Commencer à réfléchir. Regarder les choses avec un certain calme, impuissant. L'impuissance totale amène une certaine sérénité, un peu comme si on revenait à l'enfance, moment où nous étions le plus heureux, pour un rien. Je n'avais plus de compte à rendre à personne, et ça me soulageait énormément, car je pouvais enfin me consacrer un peu à moi-même, prendre un break du monde et de la vie qui file à toute allure aujourd'hui, qui va en fait trop vite.

Je pouvais enfin m'asseoir et commencer à réfléchir, et ça, ça me faisait vraiment plaisir.

Voilà pour ma définition du bonheur.

Le bonheur, c'est quand on arrête de courir après les choses parce qu'on pense qu'elles vont nous rendre plus heureux. Le bonheur commence quand on lâche prise totalement, lorsque l'inquiétude nous quitte, parce qu'on n'a plus peur de mourir, parce qu'on n'a plus peur de perdre ses biens, parce qu'on n'a plus peur de manquer quelque chose. On veut tellement trop se «réaliser», qu'on en meurt d'une crise de cœur. Bienheureux celui qui ne se réalise pas, qui reste imparfait.

J'ai senti un certain soulagement personnel dès l'instant où je me suis dit que ça n'avait plus d'importance si je ne pouvais acquérir tout le savoir que je me promettais d'acquérir, si je ne pouvais lire tous les livres que j'ai achetés. Je me suis mis à papillonner allègrement dans ma bibliothèque, sans aucun sérieux, ni rigueur, ni suivi ou constance dans mes lectures et j'ai ressenti alors une grande joie, une grande liberté, un grand plaisir. Ma bibliothèque me rendait enfin libre au lieu de m'enchaîner et d'avoir à lire tant de pages par jour de tel livre jusqu'à la fin sans jamais en commencer un autre en même temps, etc. J'étais toujours comme pressé par des contraintes d'apprentissage, et surtout, des contraintes de temps: je mesurais toujours en nombre de jours le temps que je prenais pour lire un livre. Je me disais que je devais lire ceci et cela avant de mourir, etc. Dès l'instant où je me suis vu comme immortel, j'ai arrêté de paniquer et de courir comme un fou.

J'ai commencé à voir l'illusion du temps qui file.

C'est nous qui avons une montre dans notre tête, mais le temps n'existe pas.

Être heureux, c'est aussi désobéir. Je me souviendrai toute ma vie de la fois, en quatrième année je crois (j'étais très jeune) où je me suis enfui de l'école. C'était une très belle journée d'automne, et je me souviens, j'avais envie d'en profiter, je n'avais pas envie de retourner en classe après la récréation. Alors, durant la récréation, j'ai bien fait mon coup: je me suis approché des herbes hautes dans la cour tout en gardant un œil sur les surveillants et les autres étudiants, puis j'y ai pénétré graduellement, comme par jeu. J'ai échappé à l'attention et à la vue des surveillants, je suis parti dans les herbes hautes, puis j'ai rejoint la sortie à l'arrière, probablement influencé par le film Alcatraz, qui m'a toujours fasciné. J'ai immédiatement rejoint le parc plus bas et j'ai été m'y balancer. Je me suis balancé pendant assez longtemps et je me souviens d'avoir été intensément heureux. Je me suis ensuite dirigé vers mon domicile, et lorsque je suis rentré ma mère était là: je lui ai dit que j'étais revenu de l'école parce que j'avais mal à la tête, et qu'on m'avait alors laissé partir. Elle n'a rien dit, mais elle savait bien qu'il y avait quelque chose qui clochait.

Si j'essaie d'analyser cette demi-journée d'école buissonnière, voici ce qui ressort pour les éléments du bonheur:

-Le plaisir esthétique (une belle journée d'automne ensoleillée).
-Le sentiment de liberté lorsque je suis seul, loin de tout le monde, loin de la foule.
-Le plaisir d'avoir désobéi et d'avoir fait à ma tête; autrement dit, le plaisir de m'avoir affirmé.
-Le plaisir d'avoir fait ce que j'avais envie de faire, ou ce que j'aimais faire, me balancer (j'adorais me balancer).
-Le plaisir de voir que l'impossible est possible; le plaisir de vivre l'impossible.

Comme on peut le voir, ceci n'a rien à voir avec le «bonheur» qu'on poursuit quotidiennement d'un point de vue de consommateur, pressé par le temps.

mercredi 20 août 2014

ASH - A Substitute For Heaven

Mon prochain projet électro, nom de groupe: A Substitute For Heaven

Cloaks - Rust on metal

Ce soir je voulais entreprendre des lectures, mais je m'endormais au maximum. Le café n'avait rien fait. Je suis tombé sur ce morceau et j'ai monté le son à fond, et j'ai commencé à lire... L'inspiration coulait comme de source...

dimanche 17 août 2014

Mon voyage en l'Europe de l'Est

Une belle découverte musicale, Oyaarss, de son vrai nom Arvids Laivinieks, ou connu du nom de son autre projet, Cloaks.



mardi 12 août 2014

Nous avons perdu l'inspiration

Il est si difficile d'échapper au mainstream, parce que comme son nom le dit, il est «partout»... Lorsque je cherche de la musique à acheter maintenant, ça me prend toujours des heures. Avant ça me prenait pas mal de temps aussi, mais on dirait que ça me prend toujours plus de temps au fil des années. C'est parce qu'on vient qu'on a fait le tour, je crois.

Les choses qui autrefois étaient originales ne le sont plus une fois reproduites. Le problème c'est que de ces choses qui ont marché on en fait des recettes. Ainsi, Nirvana devient le courant grunge, et alors, on essaie d'imiter le groupe, mais ça tombe toujours dans une parodie de musique, sans jamais rien d'innovateur.

On ne se gêne plus pour suivre le courant en musique, comme en tout d'ailleurs. On a les vrais créateurs d'un côté, et on a les suiveurs de l'autre, qui sont inévitablement toujours plus nombreux et plus imposants, parce qu'il est difficile de créer du vrai neuf. Et comme d'habitude, c'est eux qui ont le pognon, et qui décident.

Par conséquent, dans le mainstream, on a les «créateurs», mais on a surtout la présence massive d'imitateurs ou de comédiens de la musique. Si j'ai mis le mot créateurs entre guillemets, c'est parce que quand on parle de mainstream aujourd'hui, on parle d'une grosse business qui ne vise pas avant tout l'originalité, mais la popularité. On va donc ainsi chercher à plaire au plus grand nombre pour générer des profits au moyen de «courants» (grunge, trance, death metal progressif, etc.) et non à promouvoir l'originalité, qui est toujours plus difficile d'approche de toute façon. On va en quelque sorte «guider» le consommateur vers ce qu'il, soi-disant, «aime».

L'efficacité de ce procédé devient vite une pétition de principe: le consommateur veut se conformer, mais il n'y connaît rien, il consomme donc ce que les autres consomment, par conséquent, il aime ce qu'il consomme, nous lui offrons donc alors vraiment les choses qu'il aime, etc. Si Budweiser est partout, et avec bonne conscience, c'est parce que les gens en général ne connaissent rien à la bière, pas parce qu'ils aiment vraiment cette bière: c'est pareil en musique comme pour tout le reste: la masse évince le vrai talent.

On peut voir aujourd'hui les groupes qui ont eu autrefois une certaine popularité devenir les imitateurs d'eux-mêmes: Metallica, Iron Maiden, Nine Inch Nails, etc. C'est aujourd'hui un procédé courant et inconsciemment accepté, parce que le consommateur formaté par l'industrie est frileux des changements. Dans tout ça, on ne se soucie jamais de plaire à l'oreille attentive, curieuse, intelligente, mais de plaire à un troupeau, à du bétail. C'est ainsi que nous sommes constitués en bétail aujourd'hui, par l'industrie de la musique, ou en général, par ce qu'Adorno appelait l'«industrie culturelle».

Mais cette expression devient elle aussi, facilement, une parodie chez les philosophes patentés... Parce que dès qu'on réussit à mettre un nom sur la chose, cela nous libère de la penser, et par conséquent, de la repenser.

jeudi 31 juillet 2014

Sur l'absolu

L'Absolu n'est pas Dieu
Et Dieu n'est pas l'Absolu
Ni Dieu ni Allah ni le Flying Spaghetti Monster ne sont l'Absolu
D'ailleurs il ne sert à rien d'écrire l'absolu avec une majuscule, comme pour essayer de le faire passer pour autre chose de plus qu'un simple mot

On se repaît de mots (comme on aime tant en philosophie) lorsqu'on veut essayer d'unir des gens de confession différente avec un dénominateur commun comme l'Absolu
Dieu c'est Dieu
Allah c'est Allah
Le Tao c'est le Tao
Woodstock c'est Woodstock
Il n'y a pas de commune mesure

Les intellectuels comprennent tout de travers
Et sont toujours dans le champ lorsqu'il s'agit de comprendre la réalité réelle
C'est la raison pour laquelle ils sont si bons à élaborer des foutaises crédibles
Dans lesquelles ils embarquent tout le monde pour un temps

Jusqu'au moment où le soleil perce dans la caverne...

Dieu était tellement une réalité dans les siècles précédents
Évidemment, Dieu était absolu
Puis, au 19e siècle, alors que Dieu était mourant, on a essayé de faire la transition de Dieu à l'Absolu
Mais finalement, Dieu est mort quand même

Maintenant, voulez-vous me dire ce que vous entendez par Absolu?
Parce que si Dieu est mort, l'Absolu aussi est mort
De même que l'absolu avec une minuscule

On n'a même pas le droit de dire que nous avons été reconduits à notre insignifiance absolue
Parce que c'est toujours par rapport à ce soi-disant absolu que nous avons été insignifiants
Mais notre nouvelle insignifiance vient maintenant d'ailleurs
Et cette première insignifiance était comme pour nous préparer à la seconde, la vraie cette fois-ci
L'infinité de l'Univers...

Avec une lettre majuscule
Comme pour l'Absolu

On trouve toujours des excuses pour être rien

Les journées sans but

Les journées sans but sont longues
Même si on passe son temps à jouer
On dirait qu'on manque d'objectifs
Alors qu'on se plaignait avant de manquer de temps

J'ai passé deux ans à rusher pour la maîtrise
Maintenant que c'est fini je retombe et m'écrase sur le sol, sans but
Je ne peux pas croire que c'est fini
Je ne peux pas croire que je ne suis plus étudiant

D'ailleurs, va falloir que je me réinscrive à des cours
Parce que j'ai décidé il y a longtemps que j'allais étudier toute ma vie
Va falloir que je trouve dans quoi je veux étudier
Et si ça matche avec mon futur emploi

Il faut que je trouve de la place
Parce que moi j'aime étudier même si je hais remettre des travaux
J'aime les universités, j'aime les lieux d'apprentissage
J'aime les endroits où la matière grise se fait aller

Je veux rester un éternel apprenant
Toujours en chemin pour le mieux
Je veux rester figé dans le temps, je ne veux pas grandir
Jeune ou vieux? Courageux ou lâche?

Pour certains, je suis courageux d'étudier
Pour d'autres, je suis lâche parce que je suis encore étudiant
Pour certains, je suis jeune parce que je veux toujours apprendre
Pour d'autres, je suis vieux parce que je suis comme figé dans un temps propre à moi

En fait, je suis éternellement jeune ou vieux
Parce que je suis déjà mort
Plusieurs fois j'ai quitté ce monde qui n'est pas le mien
Mais une seule fois j'ai quitté mon propre monde

Je me suis trahi
Cela fait du bien de se trahir
J'ai dit adieu à mon monde, à mon moi
Je me suis fait mes adieux

Mais la police est venue cogner à ma porte alors que j'allais me trancher la jugulaire
Et j'ai ouvert comme un con
Et ma vie a pris un autre tournant
À l'hôpital, puis en taule

En taule j'ai rencontré du drôle de monde
C'est un genre de faune où y a beaucoup de gars qui n'ont pas d'affaire là
Bien sûr, il y a des abonnés, avec leur sac de tabac, d'ailleurs, leur temps est fini à eux autres
Et il y a des vrais criminels, des gens sans trop de scrupules, on le voit dans leur visage

Les bons gars veulent sortir parce qu'ils ont peur de ces fous dangereux
Et les fous dangereux veulent sortir parce qu'ils veulent faire plus de mal
En gros, il y a les impulsifs, les dangereux, et les fraudeurs qui forment une catégorie à part
On apprend beaucoup de tout ce beau monde-là, et j'ai compris aussi que je n'avais pas d'affaire là

J'ai d'autres chats à fouetter
Que de manger des sandwichs à marde
Pis attendre des procédures sans fin dans des salles emboucanées où ça crie
Avec des ostis de niochons qui t'avertissent parce que t'as réussi à t'endormir deux minutes sur une banquette et que tu ronfles

Ça fait que j'ai décidé définitivement de ne plus péter les plombs
De me tenir aussi avec le bon monde (du monde qui ne me tape pas sur les nerfs mettons)
D'accumuler les diplômes, d'essayer de monter dans la vie au lieu de toujours descendre
De travailler régulièrement comme un gars ordinaire normal comme-du-monde

J'ai presque réussi à être un robot

lundi 21 juillet 2014

J'ai perdu le rêve

J'ai perdu le rêve
J'ai perdu l'idée
J'ai perdu l'aller, le retour
J'ai perdu le billet
J'ai perdu le voyage

J'ai perdu l'espoir
De me retrouver, de retrouver le monde
Celui qui m'émerveillait, me donnait le goût de vivre
Le goût de mourir
Le goût d'aimer à mort

J'ai perdu la beauté
J'ai perdu la joie de vivre
J'ai perdu l'inspiration
J'ai perdu la nostalgie
Et toi aussi, tu as perdu tout cela
Ne le vois-tu pas?

Un mal sans nom m'accable
C'est la perte du cœur
La perte de moi-même
La perte de l'autre
L'oubli de la détresse
De l'horizon rempli de promesses
D'avenir
Et de rêves

vendredi 18 juillet 2014

La question du sens de l'existence dans un univers infini

Nous sommes d'accord pour dire que notre existence a un sens dans notre monde quotidien, notre environnement quotidien, la société. Ma vie a toujours un sens dans ma relation aux autres, à ma femme ou mon mari, à mes enfants, à mes amis, à ma famille, etc.

Nous sentons même que notre vie ne peut avoir de sens véritable que de cette façon, que nous ne pouvons nous accomplir que de cette façon, c'est-à-dire qu'au travers de cette relation à un «autre». Cet «autre» est un être «humain». «Être humain» veut dire: être de la Terre.

En ce sens, dans mon environnement terrestre, dans la société humaine, ma vie a ou peu avoir un sens. Cependant, si je regarde là-haut, dans l'infinité des planètes et des soleils, ma vie ne peut avoir de sens, elle semble même plutôt absurde. Ce qui cause ce problème, cette incohérence existentielle au fond, c'est le fait que j'essaie de trouver mon sens dans de la matière inerte: ce que sont ces planètes et ces soleils. Pour que je puisse avoir un sens, je dois le trouver avec ce qui m'est semblable: d'autres êtres humains.

Il n'y a pratiquement pas un seul physicien aujourd'hui pour croire encore que nous sommes seuls dans l'univers. Depuis le lancement du télescope Hubble, les frontières de l'univers observable ont été repoussées. Nous savons maintenant qu'il y a des milliards de soleils, et autant de planètes, qui sont habitables par des être «humains», comme nous.

Par conséquent, lorsque je regarde le ciel au-dessus de moi, je vois d'autres êtres comme moi, et c'est par rapport à eux, seulement, que je puis avoir un sens.

Ces gens nous rendent visite quotidiennement, mais nous sommes fermés à eux, la police, l'armée et les gouvernements taisent leurs visites. Les médias n'en parlent jamais, parce qu'on leur interdit d'en parler; la presse n'est pas plus libre. Il y a des fuites ça et là, mais à causes justement que ce sont des «fuites», des témoignages locaux, elles paraissent toujours douteuses, et on les oublie rapidement.

Notre vie a un sens au niveau de l'univers, mais nous sommes fermé à lui. Voilà ma réponse à ceux qui cherchent un sens à leur existence au niveau cosmique.

Le cosmos a un visage humain.


Individu - Planète Terre - Système solaire - Voisinage solaire interstellaire - Galaxie la Voie lactée - Groupe local galactique - Superamas de la Vierge - Superamas locaux - Univers observable - Individu?


jeudi 17 juillet 2014

Le philosophe est un artiste de la pensée

Je vais recommencer graduellement à écrire dans les prochains jours; je vais recommencer aussi à m'entraîner plus régulièrement; je vais aussi faire plus attention à mon alimentation. Je sors de deux années de maîtrise épuisante, et je ne peux pas croire que c'est fini. Avec tout le stress que j'ai vécu, il faut que je décante sérieusement. J'ai essayé de ne pas devenir fou ou aliéné durant mes deux années d'étude infernales, mais je crois que j'ai quand même perdu une partie de moi-même, de façon irrémédiable. Je l'ai constaté en relisant mes anciens billets: j'étais plus vif, plus spontané, plus brillant, il me semble. Je dis «il me semble», car on a toujours l'impression que «c'était donc mieux avant».

Néanmoins, je crois qu'il est toujours possible de compenser la vivacité par plus de profondeur, enfin, je l'espère. Car après tout, c'est ainsi que je me sens aujourd'hui, même si je me sens «aliéné» quelque peu: je me sens plus profond, plus apte à comprendre davantage de choses, ce qui ne me fait pas nécessairement plaisir non plus. J'ai perdu plus d'illusions que j'en avais déjà perdu avant, et c'est une pénible situation que d'être lucide. Mais la lucidité a toujours bien meilleur goût avec modération. C'est pourquoi je m'évertue à rester passionné, entêté que je suis à poursuivre mes intérêts premiers. Pendant ces deux années «en exil», loin de mon domaine, je n'ai pas coupé le contact avec mes origines, je ne me suis jamais résigné à oublier ma passion première: la philosophie. Je lisais autant que je le pouvais des livres de philosophie, certes, de façon passive et sans grand approfondissement, mais je gardais la flamme vivante, car je suis tenace et je ne fais pas de concessions sur mon être. Plus mes études m'éloignaient de la philosophie, et plus j'essayais de m'en rapprocher: j'étais un traître au domaine, et mes notes s'en ressentaient parfois.

Puis, plus loin dans mes études, nous avons découvert un aspect philosophique dans le domaine que j'étudiais, et je suis resté très surpris: j'avais enfin un peu d'oxygène. Je me suis rendu compte qu'on ne pouvait échapper aussi facilement à la philosophie, même si elle est constamment méprisée par les philistins qui s'ignorent, qu'elle revient par d'autres chemins, et surtout, qu'elle revient quand les enjeux sont grands, et elle se présente alors en belle parure pour donner de la vie et du style à une matière trop carrée, trop concrète, trop terre-à-terre et ennuyante. Elle vient donner une vision à la matière morte, elle la ranime en quelque sorte.

J'ai alors pris conscience qu'en n'importe quel domaine, lorsqu'on l'approfondit au niveau théorique, on en vient à la philosophie. Dès lors qu'on se questionne sérieusement sur une matière, on fait des réflexions philosophiques, et c'est pourquoi des études en philosophie, ce n'est jamais du temps perdu, parce qu'elles aident à avoir du calibre plus tard. Avec le temps, j'ai remarqué qu'au niveau de la compréhension et de l'envergure d'esprit, il y a une forte différence entre ceux qui ont étudié la philosophie ou qui s'y intéressent, et ceux qui ne la connaissent ni d'Ève ni d'Adam. Par contre, seuls ceux qui ont la véritable fibre philosophique vont comprendre un autre philosophe. Néanmoins, cela ne les empêche pas nécessairement d'en goûter et d'en apprécier la teneur, l'art. Car le philosophe est un artiste de la pensée, et on n'a pas besoin d'être artiste pour apprécier une oeuvre d'art ou goûter un bon mets: tout un chacun peut en retirer un plaisir à la mesure de sa sensibilité.

Si je parle de «fibre philosophique», c'est que j'ai remarqué que peu d'étudiants en philosophie seront plus tard de véritables philosophes. Encore pire, ces derniers souvent la dénaturent, la défigurent, la dévoient de sa nature première. Ce n'est pas parce qu'on étudie en philosophie qu'on comprend la philosophie: parfois on la comprend encore moins de cette façon. C'est parce que l'université c'est une chose, la vie et la véritable réflexion honnête et passionnée, c'en est une autre. Il n'y a pas de meilleur endroit que l'université pour se faire accroire qu'on connaît quelque chose. En réalité, peu sont appelés, mais rarissimes sont les élus. À quoi servent toutes ces études, si on ne prend pas soin d'abord de penser par soi-même?

Je crois que pour être un véritable philosophe, il faut avoir la capacité à rester ouvert toute sa vie, sur toutes les questions, mais surtout, il faut rester capable de se questionner comme l'enfant de cinq ans le fait, et cela, c'est presque impossible pour la plupart des adultes que nous sommes, car nous avons appris à être «vieux», à ne pas trop se questionner, à se résigner devant ce qu'on ne comprend pas, devant le mystère de la vie, de l'univers, bref, la société ressemble à un complot pour tuer notre créativité, et c'est ce qui s'est passé. Dès le moment où nous entrons à l'école, nous sommes endoctrinés dans une façon de penser qui nous moule, nous contraint, nous bride, et nous devenons sans imagination. Nous sommes entraînés à obéir, à voir par les yeux des autres, et à penser à la façon de nos maîtres. L'«homme unidimensionnel», il est là, dès le départ. Je crois que Marcuse s'est fourvoyé là-dessus. Le totalitarisme il est là, dans l'éducation, mais personne ne le voit, car nous avons déjà tous eu notre lobotomie et semblons penser que c'est une bonne chose de «dompter» l'enfant, même s'il faut y parvenir avec du Ritalin. La nature des études est de nous occuper à ce qui n'est pas «nous», à nous divertir de notre être, à nous accabler de travaux afin de nous éloigner de nos racines et de notre source, comme on meuble le temps des soldats dans les casernes, afin de les empêcher de penser. Si les philosophes d'antan voyaient ce qu'on fait aujourd'hui aux étudiants en philosophie, ce que l'on croit être de la philosophie, et ce que les étudiants pensent connaître de la philosophie, ils riraient aux éclats. La meilleure comparaison que l'on peut faire de l'université est avec un asile de fous. Nous sommes malades et fous de croire aux diplômes, et encore plus, de courir après ceux-ci. Cette course n'a plus aucun sens, et la société non plus. Nous sommes à une époque si rigide, et pourtant, personne ne semble trop s'en plaindre. Nous croyons être en position avantageuse parce qu'on peut manger à notre faim et se reposer le cul sur un bon divan, mais la vérité est qu'à cause de notre pacte avec le «matériel», nous n'avons jamais été aussi loin de notre être, aussi loin dans l'aliénation.

Nous sommes à l'extrême limite du «non-être». Quand cela va-t-il se terminer? Quand allons-nous lancer notre IPhone par une fenêtre et commencer à vivre, pour vrai?

vendredi 11 juillet 2014

Ma nouvelle passion: les supersportives - McLaren P1

1.2 millions, seulement 375 produites, toutes vendues. Cette auto a attiré mon attention grave par son agressivité et sa performance dans les courbes, tellement, que je me suis mis à écouter tous les testdrive de supersportives sur YouTube, et j'ai découvert plein de marques que personne ne connaît, mais qui sont toutes aussi hallucinantes que celle-là, alors si vous n'aimez pas les supersportives, ça risque d'être lourd dans les prochaines semaines... parce que juste le son de cette machine lorsqu'elle s'enrage me donne les larmes aux yeux... je sais pas pourquoi... c'est comme un orgasme des oreilles...

dimanche 29 juin 2014

Journal - Le décadent 1

31 décembre 2005
Loin de moi l'idéal ascétique. Les ascètes n'ont jamais raison et sont pour moi des minus habens. Ils ne peuvent rien se donner car ils n'ont presque rien eux-mêmes, ils se renferment et deviennent les ennemis secrets de toute humanité. Moi je goûte la vie et me laisse bien servir par elle. Je mords à pleine dents dans la chair fraîche de cette humanité apaisante avec ses silos à bombes atomiques et ses films XXX. Je suis la jouissance de cette humanité en pleine décadence.


1 janvier 2006
La barbarie consiste à cracher sur ce que l'humanité a le plus durement acquis.

Peut-on rêver d'une pensée qui change entièrement et radicalement notre façon de voir les choses, l'histoire?


2 janvier 2006
La jalousie est une forme de paranoïa.

Le grand mythe moderne du sexe à partir de Reich, qu'il rend plus «conscient», voire plus intelligent.

La timidité chez une personne adulte n'est jamais un bon signe.

Le mal vainc le mal, et paraît le bien.

L'intelligence se communique, mais malheureusement pour elle, la stupidité se communique aussi.


9 janvier 2006
Toute expérience est une expérience faite sur soi.

«Le masochisme est une forme de sadisme qui recule et attend, anticipe la victoire finale.» Théodore Reik

J'ai un cœur, mais je suis calculateur, on me l'a toujours dit. [J'ai un côté froid que j'ignore souvent et qui fonctionne malgré moi. Mais ce côté a aujourd'hui disparu, car j'ai perdu mes illusions sur moi-même et sur le monde, j'ai perdu mes «froids objectifs», et je n'ai donc plus le cœur de calculer.]

Les perles rares se font de plus en plus rares.

10 janvier 2006
Il y a comme un snobisme particulier qui caractérise tous ceux qui ont quelque prétention intellectuelle, surtout dans le domaine de la pensée. Ce qui les empêchent de communiquer davantage et de s'instruire l'un au contact de l'autre afin de progresser dans la connaissance philosophique ou spirituelle. Il y a ainsi, par la force des choses, un plafonnement inévitable du domaine spirituel. C'est ainsi que va la vie, privilégiant toujours d'abord les forces brutes aux forces plus raffinées, spirituelles.


24 janvier 2006
L'ambition: vouloir devenir ce que l'on n'est pas. Moi, je préfère devenir ce que je suis.

Penser qu'aimer c'est être fidèle, c'est se mentir à soi-même à longueur de journée.

La production ininterrompue est très peu digne d'un philosophe. Le philosophe doit s'arrêter.

On se satisfait de la possibilité d'aller voir ailleurs, et finalement on reste chez soi.


2 février 2006
La foule est un viol perpétuel.

Le «viol des foules» n'est possible que parce que la foule est elle-même un viol.

Nous avons besoin des méchants afin de satisfaire notre cruauté.

On ne peut se «laisser aller» que parce que les choses vont sans nous.

Les «examens» en philosophie m’écœurent.

Les animaux ne pensent pas à la mort et cela n'apporte ni plus ni moins à leur vie.

Le sage? Y a-t-il jamais eu un seul sage?

Plus on fait de science, moins on comprend l'ironie. L'objectivité ne peut comprendre l'ironie. La logique s'en tient seulement à ce qui est dit, pas à ce qu'on a voulu dire. La logique est un vivier à esprits plats.

L'empressement en philosophie est aussi approprié que la méditation sur une chaîne de montage.

Les poseurs et les journalistes en philosophie, comme ailleurs.

L'amour est le sentiment le plus faux qui soit, la haine de même. Rien ne mérite d'être aimé ou haït absolument.


13 février 2006
La sexualité n'a rien à voir avec le sexe (génital).

Que puis-je faire devant cette éclatante évidence de la mort? - Continuer à travailler.

Le plus violent finit par devenir le leader, mais de quoi?


24 février 2006
Le profond sérieux qu'entraîne la réflexion sur sa vie passée dans la débauche.

J'ai une seule conviction: je crois que l'erreur est toujours possible.

Je suis dans un tête-à-tête constant avec la Mort. Elle ne parle pas beaucoup.

La surpopulation serait une bonne chose si les hommes pouvaient se manger entre eux.

L'homme est libre pour l'éternité, c'est pourquoi il est misérable. Seuls les animaux ne peuvent se libérer du cercle de la consommation, l'homme lui, ne colle à rien. Il peut toujours se libérer de tout et c'est cette angoisse qui le fait s'enfermer entre certaines limites et parfois dans le cercle de la drogue ou de l'alcool ou encore de l'amour possessif ou du travail, etc. (la liste peut être longue).

La mort propre n'est jamais acquise.

Le combattant régulier connaît un sommet et puis décline. Le guerrier spirituel gagne en force avec l'âge. Le vrai maître fait éclater les classes.

Le secret n'est pas dans ce que nous croyons, mais dans ce que nous ne pouvons pas croire, et qui est incroyable.

Je ne suis ni un rationaliste, ni un irrationaliste. Je suis un paradoxaliste.

Le nouveau-né est un dieu, qui, parmi de simples mortels, se croit comme eux.

L'être humain ne veut pas seulement être heureux, mais veut que son bonheur repose sur la vérité.

Les gens ont besoin de se sacrifier. Le sacrifice est un besoin. «Victime» veut dire: «sacrifié». Lorsque les individus ne peuvent plus se sacrifier, ils se mettent à devenir victimes. Le nombre de victimes augmente toujours.

On ne peut faire confiance aux hommes ni pour le bien ni pour le mal.

mardi 24 juin 2014

lundi 23 juin 2014

Poésies abruptes















- L'avenir dément -

Traqué de toutes parts
Sans issue
Poussé dans mes derniers retranchements
J'invoque les forces du Mal

Le refuge dans l'Art est ma libération
La vérité nue ma rédemption
Mes derniers jours sont comptés à la minute
Dans la vengeance vous serez mes putes

Depuis toute ma vie
Coincé à la sortie
Le traquenard malin
Crache le venin

J'ai suivi la voie que vous m'aviez préparé
Trompé par votre sagesse
Laissez-moi, je vois clair à présent
Je vois la fin
Je vois la saloperie du monde
Je vois la perte, la joie sublime
L'avenir dément

dimanche 22 juin 2014

Agnostique vs athée

J'aime toujours faire la différence entre un athée et un agnostique. Un athée c'est quelqu'un qui nie l'existence de Dieu, alors que selon moi, cela est inutile, puisqu'il faudrait aussi nier l'existence du Diable, du Père Noël, des licornes, et même, du Flying Spaghetti Monster, etc. À quoi cela sert-il de nier tout ça?

Pour ma part, je préfère la nuance suivante: il est pour moi impossible de me prononcer sur ces choses: je ne peux donc dire ni qu'elles existent, ni qu'elles n'existent pas. J'ai toujours cru qu'il était trop fort de nier quelque chose qui n'existe pas, et cela, c'est la position athée. Je trouve que cette position recèle un vice fondamental.

Nous ne savons tout simplement pas non plus qu'est-ce qui se passe après la mort, puisque personne n'en est jamais vraiment revenu, les personnes qui ont vécu des expériences de mort «imminente» en témoignent: ce sont des expériences-limites où les personnes «reviennent» de la mort, mais elles n'ont jamais été complètement mortes et enterrées non plus. Aucune personne morte et enterrée et dont il ne reste que les os n'est jamais revenue pour nous dire comment c'était après la mort. Quand cela se produira ou sera possible par la science, nous saurons s'il y a quelque chose ou non après la mort, mais pour l'instant, je crois que nous n'en savons rien.

En ce qui concerne Dieu, je trouve que c'est une drôle de croyance, mais qui sait? Peut-être avons-nous simplement personnifié une force que nous ne comprenons pas. Du côté oriental, on parle du Tao: cette idée fait penser à une sorte de dieu sur le coup, puis, on se met à lire, et on s'aperçoit qu'il y a des différences importantes: le Tao est comme une force impersonnelle, comme une «voie» que nous pouvons saisir par une sorte d'illumination, et une fois saisie, la vérité du Tao se trouve à être ineffable. Cela ressemble beaucoup à ce que nous nous représentons de Dieu, mais les taoïstes n'ont jamais vu le Tao comme un dieu.

Le Tao est connaissable, mais il est ineffable. C'est la «voie» du Tout, on peut y atteindre, mais ce n'est pas Dieu. Est-il possible que nous n'ayons pas bien compris, nous Occidentaux, cette force que les orientaux ont découvert?

Si c'est le cas, cela veut dire qu'en adoptant la position athée, je me ferme à cette autre force qui pourrait être en réalité ce que nous entendons par Dieu, mais qui est différente. Tandis qu'en étant agnostique j'y reste ouvert, parce que je ne me prononce pas. Voilà toute l'utilité et subtilité de cette position.

Train de nuit
















Je suis le boxeur qui tombe, inconscient, et qui se pète la marboulette
Au ralenti
Sur le tapis du ring plein de saleté, de sueur, et de taches de sang

À continuer..

samedi 21 juin 2014

Les derniers jours de ma vie normale

À venir..

Contes de la misère ordinaire

À venir..

Poésie sauvage 2

21 juin 2014












- Comme à un psy -

Je me parle à moi-même comme à un psy
Ma longue marche dans l'ouest est ma thérapie
Le soleil plombe mais ne veut plus me brûler
Les livres ne veulent plus rien me révéler

Je cherche un endroit où me sauver
Mais c'est partout du pareil au même
Je retrouve à chaque coin de rue ma cage d'acier
Ma vie périt dans l'écosystème


- À force de vivre -

À force de vivre je perds mon inspiration
À force de vivre j'augmente ma sudation
À force de vivre j'ai le sang au front
À force de vivre je perds ma passion

À force de vivre je m'enfonce dans le néant du non-sens
À force de vivre je vois la merde du monde
À force de vivre je vois, impuissant, les rides s'accumuler
Mon ventre se gonfler
Sans résultat
À force de vivre je veux que tout périsse

À force de vivre je vois la fausseté, la folie
À force de vivre je vois le mensonge, la trahison
À force de vivre je vois le non-sens, l'injustice
À force de vivre je vois la cruauté, l'absurdité
Le viol permanent

À force de vivre je vois la vérité bafouée
À force de vivre j'espère la fin
À force de vivre je meurs d'ennui
À force de vivre je meurs de rage
De folie
De non-amour
De solitude
De pauvreté

À force de mourir je vis du non-sens tentaculaire
Totalitaire
À force de mourir je vis du faux
Je vis du fauve
Les mots magiques sortent de mes lèvres mauves
La mort parle en moi le langage qui sauve


- Obéir -

On veut que mon corps obéisse
On veut que mon esprit obéisse
On veut que je me soumette corps et âme
Mais qu'espérez-vous de moi
Je ne m'appartiens même pas


- Au pied du massacre -

Broyé dans la machine à viande
Tous les réveils sont pénibles
Au pied du massacre
Le soleil luit avec peine

L'espoir à l'horizon se fait rare
L'oxygène est en panne
Les animaux se poussent dans un coin du paradis
Pour laisser passer la bombe

Poésie sauvage 1

24 août 2012



















- Plus rien -

Il n'y a plus rien à boire
Plus de crack à fumer
Plus rien à voir
Plus rien à écouter

Plus rien pour oublier
Pour s'oublier, oublier les autres
Tout est nul à chier
Pour l'éternité


- Dans un réfrigérateur -

La reprise du néant n'est pas facile
Comme si tout ce que l'homme avait trouvé de meilleur
Pour se péter la fraise
C'était l'alcool, les femmes et le bingo

Nous sentons le fond de cave à plein nez
Le monde entier est une soue à cochons
Les coupons-rabais pour l'existence tapissent mon entrée
Moi aussi je serai comme tout le monde
Bien mis dans un réfrigérateur
C'est mon horoscope qui me l'a dit


- Différent -

Je ne respecte aucune règle
Je ne veux plus respecter aucune règle
Je suis fatigué des règles et les règles sont fatiguées de moi
Je veux être comme tout le monde mais je n'y arrive pas


- Explosion -

Tout ce que j'écris est un chapitre de ma vie
Il y a beaucoup de saccades, il y a beaucoup de pertes
C'est parce que je suis une explosion
Je n'ai rien d'autre à dire


- Kant -

Si Kant avait raison
Je pourrais l'admirer
Mais malheureusement, Kant n'a pas raison
Je ne peux donc l'admirer


- Musique -

Si la musique occupe mes pensées
C'est parce qu'elle est vide
Comme les gens
Comme la télévision
Comme la bouffe
Comme la vie
Sauf les animaux


- Piégé -

Peu importe ce que l'homme essaiera de faire
Il sera piégé
Le système est fait de telle façon que ses rêves seront brisés
Les barreaux sont invisibles mais la cage est bien réelle
Les bourreaux sont absents mais le sang continuera de gicler
À l'infini


- Amour -

L'amour est une compagnie à numéros
Qui change de nom, fait faillite, disparaît


- Coupure -

La routine tue l'homme le plus solide
Pour survivre il faut savoir faire une coupure
Pour survivre il faut tuer la routine
La routine est la Mort
La routine est la Mort
La routine est la Mort


- Survivre -

Il faut avoir un petit quelque chose de fou pour survivre
Un petit quelque chose d'abusif, d'excessif
Un petit quelque chose de dérangé, de déréglé, d'anormal
Un petit quelque chose de criminel, de tueur en série, de malade mental, de psychotique, de névrosé
Bref..


- Existentialiste -

Je suis un existentialiste après la lettre
Ma dimension est le néant
Tout est vidange


- Buzz -

Après un certain temps on dirait que même les plus fortes doses
Ne font plus effet
Deviennent le buzz général
Le buzz conventionnel
C'est alors qu'il faut geler le Monde..

lundi 2 juin 2014

Le problème du menteur

Dans mon cours de logique, alors que j'étudiais en philosophie, le prof nous a soumis un problème qui a beaucoup suscité mon intérêt à l'époque:

Un peu comme dans le conte d'Alice aux pays des merveilles, que je n'ai jamais lu, mais que je connais vaguement, j'arrive à une croisée des chemins et je dois choisir la bonne voie. À cet endroit se trouve deux personnes: une qui dit toujours la vérité, et l'autre, qui ment toujours, et j'ignore qui dit vrai et qui dit faux. Par contre, la personne qui dit la vérité sait que l'autre ment, et la personne qui ment sait que l'autre dit la vérité (cette partie était implicite dans le problème et a été rajoutée par moi).

Supposons que A est le bon chemin, et que B est le mauvais chemin. Si je demande le bon chemin à la personne qui dit la vérité, elle me répondra que c'est A. À l'inverse, si je demande le bon chemin à la personne qui ment, elle me répondra que c'est B. Comment sortir de l'impasse?

La solution que j'ai trouvée à l'époque est celle-ci:

Je pose la question suivante aux deux personnes à tour de rôle: «Si je demande à l'autre personne quel est le bon chemin, que me répondra-t-elle?»

Si je parle à la personne qui dit toujours la vérité, elle me dira que l'autre personne répondra «B».

Si je parle à la personne qui ment toujours, elle me dira que l'autre personne répondra «B».

Par conséquent, le bon chemin est «A».

samedi 31 mai 2014

L'erreur de catégorie est la norme en argumentation

L'erreur la plus commune que les gens font quand ils raisonnent, c'est l'«erreur de catégorie». À ma grande surprise, cette expression n'existe que depuis 1949, alors qu'elle fut introduite pour la première fois par Gilbert Ryle dans son livre La notion d'esprit.

Cette réflexion m'est venue alors que j'argumentais, comme d'habitude, avec des personnes en position d'autorité, qui raisonnent de travers comme la plupart des gens, mais avec de la gueule et de l'assurance.

Normalement, l'aplomb avec lequel un mauvais raisonneur vous fout ses arguments massue suffit à la reddition de la plupart: c'est ce qu'on appelle communément «une personne qui a du caractère», elle impose facilement son point de vue aux autres. Toutefois, vous sentez qu'il y a quelque chose qui ne marche pas dans ses exemples et contre-exemples pour vous convaincre, mais vous n'arrivez pas à mettre immédiatement le doigt dessus, et vous perdez la joute parce que vous n'arrivez pas à trouver la bonne réplique: c'est ainsi que va la vie et que se décident, injustement, la plupart des affaires importantes, contre votre gré.

Le pire est que les témoins qui écoutent le mauvais raisonneur lui donnent raison, parce qu'ils raisonnent comme lui. Vous avez alors, en plus d'une grande gueule ou d'un gros caractère qui vous affronte, le nombre contre vous. Ce qui rend d'autant plus difficile le combat contre ce genre d'interlocuteur, qui vous voit, ainsi que ceux qui l'entourent, comme quelqu'un d'obstiné et qui ne veut pas comprendre ou coopérer.

La première caractéristique d'un «bon» mauvais raisonnement, c'est qu'il paraît immédiatement juste puisqu'il est avancé tout de go comme une «évidence», vous interdisant, par conséquent, de trop réfléchir et de voir où se trouve la faute, sinon cela prouverait que vous ne comprenez rien: le temps n'est jamais pour ces gens à la réflexion, mais à l'action et à la réaction.

L'avantage de se battre contre ce genre de personne qui raisonne de travers avec aplomb, parce qu'elle est elle-même convaincue par sa bullshit, c'est que vous commencez à comprendre comment l'esprit de la plupart des gens fonctionne, et par conséquent, comment fonctionne le monde entier.

Vous comprenez que la politique repose sur pas grand-chose, et parfois, le droit aussi.

Le désavantage, par contre, c'est que dans votre quête pour la vérité, vous passez pour être quelqu'un de buté, d'obstiné, de têtu, qui ne veut pas comprendre ou coopérer, alors que c'est tout le contraire que vous essayez de faire, c'est-à-dire: chercher la coopération, mais sur un terrain argumentatif sain.

Si nous sommes entourés de corrompus au Québec, c'est parce que le raisonnement de la plupart des gens est déjà corrompu. Le mieux que l'on fait la plupart du temps, dans nos joutes argumentatives, c'est de réfuter un argument corrompu par un autre argument corrompu.

Analysez à fond le discours des gens, soyez attentifs aux catégories entre lesquelles on se promène allègrement en mélangeant tout, et vous allez voir que les arguments apparemment les plus solides, les plus «définitifs», ne reposent en fait que sur du vent.

Mais étudier l’argumentation est un travail qui demande beaucoup d'énergie, de réflexion, de perspicacité, et de ténacité: peu de personnes y prennent plaisir, alors que c'est pourtant le noyau de tous nos problèmes en ce monde.

Revenir sur les arguments des autres est toujours mal vu, toujours pris personnellement, puisque les gens tiennent viscéralement à leurs erreurs.

Essayer de faire triompher la vérité en ce monde, c'est à coup sûr courir vers sa perte.

La majorité des gens n'ont pas de notion d'«objectivité» en argumentation: elle se laissera convaincre par celui qui semble lui-même convaincu et qui semble convaincre les autres: on se suit l'un l'autre, comme des moutons.

Que faire dans cette situation sans issue pour celui qui voit clair dans toute cette tragique comédie?

- Ferme ta gueule et cours...

jeudi 29 mai 2014

Wawanne Power


Ma première animation incluant ma musique, toufaite à la main par mon moi-même.

dimanche 25 mai 2014

Mon seul interlocuteur a été un fou..

Dernièrement, je me suis demandé pourquoi je n'ai jamais vraiment eu d'amis, et encore moins de bons amis, dans la vie, comparativement à bien des personnes dont je constate qu'elles mènent une vie «normale» avec des amis, comme il se doit.

Je ne tiens pas particulièrement à avoir beaucoup d'amis, car ce serait une corvée pour moi que d'entretenir de bonnes relations, de ne pas les négliger, etc., je considère que je n'ai pas beaucoup de temps pour ça, et c'est aussi la raison pour laquelle je n'ai jamais voulu d'enfants.

J'aime être seul, me concentrer sur mes choses, mes lectures, mes textes, mes passions, mes projets, etc. Mes projets impliquent peu d'autres personnes.

Mais ce n'est pas de ça dont je voulais parler..

Ce dont je voulais parler c'est le fait que je n'ai pas d'interlocuteur depuis toute ma vie ou presque..

Rares sont les personnes avec lesquelles j'ai vraiment pu parler, dialoguer, me faire comprendre..

Toute ma vie j'ai parlé aux gens qui m'entouraient, mais c'est comme si je parlais seul, comme un fou..

C'est ça que j'ai «réalisé» l'autre jour.. qui est ressorti d'un recoin de mon esprit, où j'avais fourré toutes ces souffrances du monologue d'une vie.. Un gars qui trippe «chars et hockey» va trouver des milliers d'interlocuteurs, mais un gars qui trippe «Nietzsche et Heidegger» va parler aux murs.. Ça a été mon cas, et ce l'est encore aujourd'hui..

Mais moi, avec mon bon caractère, je vois bien qu'on fait dévier les discussions, qu'on ne s'intéresse pas à ce que je dis, qu'on ne s'intéresse pas à ce qui m'intéresse, bref, qu'on ne me comprend pas, et j'accepte de parler des choses dont tout le monde ordinaire parle, ou de m'intéresser à ce qui intéresse les autres, ou de me censurer, ou de me taire, ou de passer pour un gars «ordinaire», pas trop brillant, pas trop intellectuel, pas trop «différent», bref, j'accepte de passer pour un gars «dans la moyenne», alors que la «moyenne» m'a toujours profondément ennuyé et écœuré..

Mon seul interlocuteur un tant soit peu «dialoguant», me dis-je l'autre jour, a été un fou..

J'ai eu deux amis dans ma jeunesse: un avec qui j'étais toujours en «parallèle», on était quasiment toujours sur deux planètes différentes, à part pour les sorties, et l'autre, un révolté complet de la société, qui est devenu fou, mais qui l'était déjà, à mon avis, et je crois qu'il est mort aujourd'hui, puisqu'il avait l'habitude de quêter au métro, mais ça fait longtemps que je ne l'ai pas revu. Vers la fin, il semblait être capable d'agir et de parler normalement, il me reconnaissait, mais j'avais un peu peur de lui car il avait le sida, donc je ne l'approchais pas vraiment et j'essayais de m'en débarrasser assez vite, et au fond, tout ça me faisait de la peine, car moi je montais dans la vie, et lui il descendait toujours plus profondément et je ne pouvais rien y faire..

Et il savait que je montais, même si je ne voulais pas que ça paraisse, et lui, il savait qu'il descendait, et il ne pouvait pas s'en cacher, car il était itinérant.. C'est dur de cacher que tu descends quand tu n'as plus de dents et que t'as du papier journal dans tes bottines trouées..

Bref, je suis conscient qu'il est difficile d'échanger avec moi à cause de la particularité de mes intérêts et de mon caractère: je ne me laisse pas convaincre facilement et j'argumente beaucoup, parce que j'aime ça, et les gens, en général, ont peur d'argumenter ou n'aiment pas ça. J'aime argumenter parce que je cherche la vérité, pas parce que je veux être le «vainqueur» d'une joute éristique, c'est ça que les gens ne comprennent habituellement pas.. et ils prennent ça trop à cœur.. Ils prennent leurs opinions trop à cœur.. Pourtant, ce ne sont que des «opinions».. infiniment malléables..

Pour moi, il n'existe pas d'«autorité».. Et s'il y en a une, elle est à pilonner.. à tester.. pour voir sa résistance.. son «taux de vérité»..

On va me dire: parle avec des gens qui ont les mêmes intérêts que toi.. C'est ce que j'ai fait: j'ai été étudier en philosophie avec d'autres étudiants qui s'intéressaient à la philosophie.. Mais pourtant, là encore, je n'ai jamais vraiment pu parler et dialoguer avec personne.. peut-être même encore moins que dans la vie normale.. Pourquoi? Parce que soit ce à quoi je m'intéressais était trop poussé ou particulier ou spécialisé, même pour eux, soit ils s'intéressaient autant que moi à un autre sujet, Marx par exemple, qui ne me disait pas grand-chose à l'époque, et qui ne me dit toujours pas grand-chose aujourd'hui, même si j'ai lu tout le premier tome du Capital pour essayer de m'y intéresser.. mais ce fut vraiment pénible à cause de l'infinité des notes de bas de pages que j'ai toutes lues.. Je n'exclus pas par contre la possibilité qu'un jour je recommence à le lire.

Bref, en me retrouvant avec des gens qui avaient le même intérêt que moi, en gros, puis-je dire aujourd'hui, puisque la philosophie c'est vaste, je me suis retrouvé, paradoxalement, encore plus seul..

Lui trippe sur Aristote, l'autre sur Marx, lui sur la philosophie du langage, l'autre sur Wittgenstein, etc., mais personne ne trippe vraiment sur Heidegger, sauf peut-être pour le critiquer et le descendre, et faire de lui tout simplement un nazi, etc. Je n'ai trouvé que des merdeux sur ce point, des étudiants qui voulaient bien paraître aux yeux de certains professeurs ou de certains élèves, se faire du capital sur le dos de Heidegger, sans vraiment s'y intéresser, sans vraiment aborder ses idées en y mettant du cœur et de façon honnête, sans vraiment le comprendre, en ne formulant que des critiques superficielles, qui cherchent à faire de l'effet, et qui font leur effet, néfaste, mais qui au fil des années, après la dispersion de la boucane, après la dispersion des faux intérêts, après la dispersion des illusions des «calculateurs» intéressés à flatter pour s'attirer des places et des faveurs, ne s'avèrent avoir été que du pissage contre le vent.. Car quand tu t'attaques aux grands de cette façon, par le bas, ils finissent toujours par te retomber dessus, et alors t'as l'air d'une merde encore plus qu'avant..

Pour revenir à mon propos, puisque je n'ai pas d'interlocuteur et que je n'en aurai probablement jamais, à part les fous, je vais consigner mon moi-même dans ce journal, le plus que je peux, et c'est tout ce qu'il restera de moi. Je serai bien sûr dans la tête de quelques personnes, mais pas comme je souhaiterais, et ce qui est «dans ma tête» ne circulera pas vraiment, jamais, sauf si je l'envoie dans le cyberespace, comme une bouteille à la mer, sans grand espoir.

vendredi 16 mai 2014

Comme si l'on savait sans savoir

Journal 07-05-2013

L'incroyable rapidité avec laquelle on se lasse de tout.

Que l'on se livre aux plaisirs charnels, extérieurs, ou que l'on cherche son plaisir en soi-même, dans sa vie intérieure, cela revient au même, on souffre d'être trop au-dehors, on souffre d'être trop au-dedans.

L'habitude tue tout, et elle est inévitable dès lors que l'on aime beaucoup.

L'on ne peut revivre ses plaisirs passés, et c'est pourquoi l'on cherche tant à en avoir, mais tout ce qu'il en reste après qu'ils sont consommés est un souvenir, une ombre, un signe abstrait, tel un mot avant la connaissance de la chose, comme si l'on n'avait rien vécu, comme si l'on savait sans savoir.

Le plus grand plaisir au monde est le plaisir de la chair, tout le reste vient après. Aucun individu ne jouira autant de la richesse, des «paradis artificiels» ou d'une quelconque forme de réalisation de soi ou d'honneur, qu'il ne jouira des plaisirs charnels, du corps de l'autre, de l'amour et de la tendresse.

L'autre est la source de tous les plaisirs et de toutes les valeurs. Les choses ne valent rien sans autrui, cet autrui évanescent, qui est au fond comme les choses, cela vient, cela passe, si bien que l'on ne sait plus à la fin à qui donner raison, déchiré que l'on est, parce que l'amour est vain, mais plus fort que tout, il a raison de tout et il vainc tout.

La meilleure preuve qu'il s'agit d'un sujet paroxystique et extatique, comme par exemple lorsqu'on parle de l'amour et du sexe, est que l'on ne peut s'empêcher quand on en parle d'utiliser à tout bout de champ des mots «extrêmes», qui finissent par ne plus avoir aucune signification, comme «tout» et «rien».

Nos existences sont génériques

Journal 28-05-2013

Les noms sont génériques. Pourquoi me reconnaîtrais-je dans mon nom? dans aucun nom particulier?
Les noms étant génériques, nous sommes des individus génériques. Sommes-nous même des «individus»? Le «moi» est une illusion... Mais penser qu'il n'y a pas de «moi» est un véritable casse-tête... Comment le penser? C'est pratiquement impossible, sauf peut-être sur une courte période de temps, comme pendant une «illumination», une forte inspiration qui nous tire vers le haut, mais bien vite nous revenons à nous-même, à notre moi ordinaire, somme toute, banal. Les extases ne peuvent durer toute la vie.
Nos existences sont la plupart du temps génériques, comme les noms.

Il n'y a aucune «unité» possible

Journal 27-05-2013

Tout s'use, il n'y a aucune «unité» possible. L'«unité», l'idée de l'«un», ne peut toujours être que dans l'esprit, car tout change, tout se transforme, tout périt.
La mort et la disparition sont nécessaires.
Tout périt, les planètes, les systèmes solaires, les galaxies, et à la base, les atomes, les particules subatomiques, etc., toutes les énergies se dégradent, se dispersent...

La vie est un combat pour que le monde nous regarde

Journal 18-05-2013

La vie est un combat pour que le monde nous regarde.

Je médiatise la musique à travers cette fille tatouée seins nus et j'imagine qu'elle la trouve bonne, meilleure que je ne la trouve, mais elle me la fait mieux écouter, à sa façon, par ses oreilles, et je la trouve bonne moi aussi, comme si j'étais cette fille tatouée sur les seins, blessée par la vie, blessée par l'encre.

Toute ma philosophie se résume à ceci: un combat pour l'intensité de l'existence, pour la liberté, pour l'art, un combat aussi non pour le «bien-être», mais pour l'extase, le tournoiement de l'être, le vertige de l'absolu... L'être doit se dépasser lui-même, sortir hors de soi, même au risque de mourir. Du choc de l'être et de l'«autre que l'être» naît la vie.

lundi 12 mai 2014

Cattle Decapitation - Your Disposal


Dernier album du groupe (2012), et un nouveau très bientôt. Je l'avais mis de côté pour quelques mois, puis je l'ai réécouté dernièrement pour savoir si j'allais le revendre, comme bien des groupes achetés en 2012, mais j'ai trouvé l'album encore meilleur qu'avant. En fait, je le considère maintenant comme un classique, au même titre que l'album Midwest Pandemic du défunt groupe Twelve Tribes.

Dark Fortress - Eidolon


Une très belle découverte. J'ai passé à côté de ce groupe à cause de leur dernier album qui ne semble pas bon et de leurs vidéos poches. Celui-ci est l'avant-dernier (2008). Mes deux morceaux préférés, Cohorror et The Unflesh.

01. The Silver Gate 0:00
02. Cohorror 6:35
03. Baphomet 11:49
04. The Unflesh 18:06
05. Analepsy 23:01
06. Edge of Night 29:01
07. No Longer Human 32:51
08. Catacrusis 38:26
09. Antiversum 42:58

Triptykon - Melana Chasmata


Dernier album du projet de Tom Warrior (Thomas Gabriel Fischer), 2014, membre fondateur de Celtic Frost, pour l'instant en pause.

1. Tree of Suffocating Souls: 0:00
2. Boleskine House: 7:56
3. Altar of Deceit: 15:17
4. Breathing: 22:39
5. Aurorae: 28:30
6. Demon Pact: 34:47
7. In the Sleep of Death: 47:01
8. Black Snow: 55:11
9. Waiting 1:07:56

1349 - Sculptor of Flesh


Petite découverte faite, avec Dark Fortress, grâce au site de Thomas Gabriel Fischer qui fait la promo de son nouvel album pour le groupe Triptykon. http://www.triptykon.net/triptykon/Band.html

Le groupe me fait penser à un Black Sabbath fictif revisité (peut-être Trashed de l'album Born Again), adapté au goût d'aujourd'hui, c'est-à-dire une coche plus heavy. 1349 c'est l'année de l'arrivée de la peste en Norvège.

mercredi 7 mai 2014

Bric-à-brac

-Le combo irrésistible d'Amir, même quand j'ai pas faim. Mon cerveau fait des freegames quand j'en vois un. Je me suis promis de ne plus manger de gluten, mais quand j'arrive devant le comptoir je commande la big assiette et je mange tout, surtout la sauce à l'ail. Je me crisse de puer de la gueule au travail quand je reviens du dîner tellement je suis addict à cette maudite sauce à l'ail mélangée au poulet. J'ai développé une compulsion à la bouffe libanaise. Je ne laisse jamais, absolument, RIEN dans l'assiette, même pas un petit grain de riz: ça prouve comment je suis atteint. Oui je le sais: n'importe quelle fille qui m'accompagnerait au restaurant aurait honte, mais je m'en contre-câlisse. Rendu là, j'aime mieux manger un combo d'Amir qu'une fesse de femme.

-Contemplation de la main d'un bébé en montant dans l'escalier mécanique du métro, finesse, «miniaturité», etc. (et un autre néologisme de mon cru à propos de la «petitesse», mais je ne m'en souviens plus, dommage... «minuscularité»?) Je me suis aperçu alors que je n'avais jamais vraiment regardé dans le détail la main d'un bébé, surtout les petits ongles mignons. La main me parlait, les mots d'étonnement me venait tout seul à l'esprit, puis quand j'ai perdu le contact visuel, les mots sont rapidement disparus, dont mon fameux néologisme que je me disais que j'allais utiliser dans un roman à venir, mais bon, too bad, j'en trouverai d'autres..

jeudi 1 mai 2014

Au signal sonore..

Je laisse un message
J'attends qu'on me rappelle
J'espère qu'on me rappelle
Je souhaite qu'on ne m'oublie pas

Mon message est comme un signe pour autre chose
Un signal sans détresse
Je crois savoir ce que l'autre fait
Je crois savoir ce que l'autre pense
Je crois savoir ce que l'autre va faire
Je crois savoir ce que l'autre va penser

Je ne sais plus quoi penser
Je ne sais plus ce que je pense
Mon message sera-t-il entendu?
Mon message sera-t-il bien compris?

Les heures passent
Les heures pèsent
Les jours passent
Les jours pèsent
Que veut-on me dire?
Que veux-je dire?

Pense-t-on que je suis fou?
Veut-on m'ignorer?
A-t-on peur de moi?
Est-on en train de réfléchir sur mon cas?

Au signal sonore, veuillez laisser votre santé mentale...