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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 24 juin 2009

Shit Politics

Les jeunes qu'on envoie à la guerre se croient tous invincibles. Ils reviennent aveugles, amputés, défigurés, brisés, malades. Plus les soldats sont jeunes, plus la bataille sera féroce, car ils n'ont pas encore connu la peur. La mort, l'amputation, la défiguration leur semblent irréelles. Ils croient à leur étoile chanceuse, ils croient vaguement à une force supérieure qui les protège, ils croient à un dieu, car ils sont toujours aussi du «bon côté», jusqu'à ce que vienne la désillusion totale, amère, foudroyante. Ils sont dans leur droit de faire cette guerre, ils ont raison, cette guerre est juste, ils ont une cause pour laquelle se battre, après que les généraux et les hommes d'État la leur ont bien fourrée dans le crâne à force de discours mensongers et malhonnêtes, toujours intéressés. Ces hommes ne respectent pas les doux, ne respectent pas les justes, ne respectent ni l'art ni la science, ils ne font toujours, ignoblement, que s'en servir. Ils ne se respectent même pas eux-mêmes, en bons cartésiens qu'ils sont, vêtus de vestons cravates, costume de l'hypocrisie. Les politiciens sont l'espèce d'homme la plus cynique et la plus sinistre qui soit, empressés comme toujours, dès qu'ils accèdent au pouvoir, de simuler la pénurie. Oui, celui qui ne se respecte pas lui-même et ne respecte pas les autres ni rien de ce qui l'entoure, sauf son ambition démesurée de ver de terre qui veut accéder au trône, ferait un bon politicien. Il s'userait et userait tout ce qui l'entoure jusqu'à la corde pour sa patrie imaginaire, sa folie, son bout de terrain boueux. Il n'aurait cesse d'étrangler, d'égorger, de violer, de saccager, de dilapider, de broyer, d'étouffer, d'écraser, de piétiner, de mutiler, de pervertir de ses mains visqueuses, rapaces, dégoulinantes de «bonté» pour le peuple, toutes les richesses de la terre, l'amour, l'espoir, la beauté, de façon impitoyable et systématique, pour une idée, qui n'est trop souvent d'ailleurs, qu'une idée fixe complètement absurde, ridicule, issue tout droit de sa mégalomanie meurtrière. J'entends les gémissements des enfants, des mères, des pères, des animaux, ces victimes innocentes et perpétuelles d'une histoire sanglante, qui souffrent et sont les martyrs de ces politiciens criminels qui n'ont toujours, sans aucune honte, que le mot «progrès» à la bouche et qui n'ont cesse, avec leurs discours répugnants et nauséabonds, de monter l'homme contre l'homme, ensuite contre la nature et finalement, contre tout ce qui existe et qui est naturellement sain et bon, afin de transformer la terre entière, selon leurs caprices, en un bain de sang permanent.

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