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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 29 mai 2011

Une masse amorphe de globules coexistants dans l'indifférence..

Je suis assis dans le bus et en face de moi, je regarde les gens qui s'amoncellent, se tassent, comme du bétail.. Je les déteste..

«Nous sommes des machines.. Nous pensons être uniques, chacun de nous.. Nous pensons avoir des idées originales, alors que des milliers d'autres ont les mêmes en ce moment même et croient qu'ils sont aussi uniques que moi et moi qu'eux.. Si je pense à une idée originale et que je la tape dans Google, la plupart du temps, d'autres y ont pensé avant moi.. Nous ne sommes que des machines produites en série, comme les derniers modèles d'auto standard.. Pourquoi? Va savoir.. Ils sont beaux vos dieux.. Toutes les religions ne sont, sans aucune exception, que des systèmes de contrôle du comportement et de la pensée.. Pourquoi? Pour qui vraiment? Va savoir.. Mon cerveau est une passoire.. Un guichet public.. Ma pensée est impersonnelle.. Mon corps n'est pas à moi.. Rien n'est à MOI.. Il n'y a pas de «moi».. Il n'y a qu'un «NOUS» indifférencié, une masse amorphe de globules coexistants dans l'indifférence.. Nous pensons aimer les femmes, les femmes pensent aimer les hommes, mais nous n'accomplissons qu'un service «public»: ces corps doivent baiser d'une façon ou d'une autre: toi tu passes par là, c'est un pur hasard bonhomme.. Nous faisons de l'amour une affaire privée alors que c'est l'affaire la plus publique de toutes: la réaffirmation incessante du vouloir-vivre de l'Espèce.. Ces pensées sont décourageantes, mais elles sentent le vrai..»

Et je me levai de mon banc pour accomplir d'autres pensées néfastes et me diriger vers la sortie..

Ce beau monde d'attardés..

1. J'ai souvent des envies de chialer, et je chiale souvent, mais ça ne dure jamais très longtemps une fois que le méchant est sorti..

2. En arrivant du boulot j'avais envie de chialer sur la température, qu'il fait trop chaud en dedans, alors qu'il faisait trop froid dehors il y a pas longtemps.. Je me trouvais un peu incohérent alors que je chialais parce qu'il faisait froid dehors et que maintenant il fait chaud et je chiale encore.. mais tout ça c'est relatif, il n'y a qu'apparence d'incohérence ou d'«illogisme», appelez ça comme vous voulez..

3. Le problème c'est que l'asti d'air conditionné ne marche que lorsqu'il fait 50C dehors, autrement, il agit comme une fan qui pousse de l'air tiède.. Mais vous comprendrez que même s'il ne fait pas très chaud dehors, il fait quand même plus chaud en dedans, et avec toute l'humidité, ça colle encore plus.. Alors on aimerait bien ça avoir un système central d'air conditionné, mais tabarnak on n'en a pas parce qu'on n'a pas d'argent.. On est des pauvres.. Et des pauvres qu'est-ce que ça fait? -ça endure.. Ça fait qu'on est obligé d'ouvrir les fenêtres comme si on n'avait pas d'air conditionné, et de crever.. On passe notre tant à «crever» partout de toute façon, alors, hein.. Dans des jobs de merde, des pays de merde, etc. Le niveau de tout ça n'est pas très élevé.. on vit dans la populace.. on s'en rend compte toujours un peu trop tard.. Qu'est-ce qui a à faire dans ce beau monde d'attardés? -manger, dormir, travailler, fourrer, se décrotter le nez, roter, écouter la Poule.. Y a de l'avenir! Allez..

4. Ça fait que c'est ça.. Je fais juste ça manger de la marde toute ma vie pis faut que je m'adapte MOI, à tout.. Et aussi aux autres.. Et à ce système qui marche de travers..

5. Par exemple: la fameuse et brillante idée d'une médecine à deux vitesses qui désengorgerait les hôpitaux.. Eh bien, c'est le contraire qui se produit.. Et pourquoi? Parce que les médecins du public s'en vont massivement dans le privé et qu'après ça il y a moins de médecins pour soigner les patients dans le public, et qu'après ça ben on se dit: «Je vais payer dans le privé pour avoir un service plus rapide..» Et puis, c'est ce qui arrive: le système de santé tend à se privatiser parce que tout le monde chiale qu'on a un service de marde.. Et c'est ça le génie: c'est que tout ce qu'on avait «gratuitement» avant et qui marchait pas pire, eh ben, maintenant on va payer pour parce que le système est tout simplement géré par des idiots, pour des idiots..

L'«équation» c'est: la privatisation ENGORGE le système public (parce que ses médecins s'en vont).. Et NON LE CONTRAIRE mon cher Watson.. Les politiciens réussissent à vendre leurs idées absurdes aux gens comme un vendeur de glacières réussit à vendre ses ostis de glacières à des Esquimaux..

Voyez-vous où ça achoppe dans le petit cerveau des gens? Y a quelque chose comme un minimum de logique rudimentaire qui manque on dirait..

Et les politiciens en profitent toujours, même s'ils sont faits sur le même moule..

mercredi 25 mai 2011

Le monde selon Monsanto..

Si l'hormone de croissance bovine recombinante (rbGH) de Monsanto n'est pas rentrée au Canada et ailleurs dans le monde, c'est parce que des scientifiques ont osé parler pour dire la vérité.. Cependant, ils ont réussi à stopper la conquête du géant de la biotechnologie dans ce secteur particulier au Canada, mais pas dans les autres secteurs où tout se poursuit as usual.. Ces scientifiques ont aussi tous été licenciés pour «désobéissance» ou autres motifs.. Certains ne croient plus, dans ce contexte, à l'indépendance de la science, et avec raison, car ceux-ci disent qu'on leur a proposé des millions de dollars pour, en quelque sorte, se la fermer.. Et les politiciens voulant encourager la croissance économique à tout prix se retrouvent aussi dans le coup.. Bien souvent, donc, on ne peut pas leur faire confiance pour choisir la santé du public avant la santé de l'économie, en plus de se retrouver parfois en conflit d'intérêts grâce au système de ce qu'on appelle les «portes tournantes» (revolving doors)..

Si la FDA aux États-Unis a approuvé les OGM, ce n'est nullement grâce à des études scientifiques sérieuses et rigoureuses prouvant l'innocuité de ceux-ci, mais seulement en vertu du «principe d'équivalence en substance»: un tour de passe-passe qui permet de remplacer une décision scientifique éclairée par une décision simplement politique.. Une logique qui cadre avec la volonté de déréglementation tous azimuts aux États-Unis sous le règne de Bush père.. Autrement dit, les produits transgéniques sont considérés ni plus ni moins que comme des produits entièrement naturels, pour la simple raison que l'«on insère des gènes dans des gènes et qu'on mange des gènes depuis des siècles».. Beau raisonnement.. C'est peut-être la meilleure preuve que pour des politiciens qui n'y comprennent rien, c'est du pareil au même..

La politique se retrouve donc en principe dépassée par la science, si ce n'est parfois par des scientifiques corrompus par l'argent ou qui cèdent face à la peur de perdre leur emploi, mais elle est aussi parfois d'abord corrompue de l'intérieur, entraînant des décisions injustes envers des scientifiques intègres qui tiennent à dénoncer les dangers réels auxquels on expose le public et l'environnement qui servent de cobayes..

Les deux points importants à retenir dans cette enquête de Marie-Monique Robin qui a été diffusée hier soir à la télévision sont la dangerosité pour la vie humaine des OGM qui a été prouvée, entre autres, par un institut de recherche d'Écosse et la contamination des plants naturels par des plants transgéniques, ce qui entraîne une véritable catastrophe écologique..

La dangerosité des patates OGM a été prouvée par le chercheur Arpad Pusztai du Rowett Research Institute d'Aberdeen.. Lors de ces recherches, M. Pusztai a découvert chez les rats qui ingéraient des patates OGM qu'il se produisait une prolifération incontrôlée des cellules dans l'estomac, ce qui se traduit habituellement par un début de cancer.. L'estomac des rats testés était apparemment en «surchauffe», et ce que dit le chercheur c'est que ce n'est pas le gène spécifique inséré qui serait en cause, sur lequel il a effectué de nombreuses études, mais possiblement la «technique d'insertion» du gène dans le plant.. Les causes de ces problèmes de santé observées ne sont pas clairement connues, mais il reste que ce sont les patates transgéniques qui en sont la source..

Au Mexique, lieu protégé de la culture ancestrale du maïs et où les OGM sont interdits, il s'est produit une contamination étrange du maïs naturel par du maïs transgénique.. Ce qui est à retenir, c'est que les plants OGM produisent du pollen comme les plants naturels, mais que selon le «point d'insertion du gène» qui se fait au hasard lors de la pollinisation dans le plant non-OGM, il se produit dans certains cas des déformations étranges, voire monstrueuses, et dans d'autres, on ne voit aucune différence: ils ressemblent tout à fait à des plants naturels et normaux.. C'est en voulant faire des comparaisons entre du maïs OGM des États-Unis et leur maïs naturel que les cultivateurs mexicains se sont rendu compte, à leur grande stupéfaction, que leur propre maïs était contaminé.. Les cultivateurs ont d'ailleurs commencé à voir des «monstres» dans leurs champs, comme des épis de maïs avec trois têtes..

Le problème maintenant pour ces cultivateurs, et il est de taille, c'est que ces plants sont instables, qu'ils nécessitent des insecticides (vendus par Monsanto), causent des affaiblissements des autres plants et des maladies, et qu'ils causent la mort des autres cultures qui entourent celle du maïs ainsi que les différentes sortes de maïs pour tout réduire à une monoculture..

Les Mexicains croient à un complot pour s'approprier leurs ressources alimentaires, qui, lorsqu'ils seront réduits à rien, seront forcés d'acheter des semences de Monsanto, mais ceci n'est qu'une partie du puzzle: le géant américain essaie par tous les moyens possibles de s'implanter partout dans le monde et de rendre les cultivateurs dépendants de leurs semences qui se vendent, bien entendu, 4 fois le prix des semences ordinaires.. Ce qui a pour conséquence en Inde, où le marché est saturé par les produits OGM, que les cultivateurs de coton ne peuvent plus trouver de semences de coton naturel et qu'ils sont ainsi forcés de s'endetter pour acheter des semences et de l'insecticide de Monsanto, alors qu'ils vivent déjà dans la misère..

Si la récolte est nulle, c'est automatiquement la faillite.. On compte 600 suicides et plus par année chez les cultivateurs de coton en Inde, et ça continue d'augmenter.. Un d'eux s'est suicidé en buvant une bouteille de Round-Up, l'insecticide vendu par Monsanto et dont les cultivateurs sont dépendants pour protéger leurs plants génétiquement dégénérés..

Ça dit tout..

Pour ma part, je crois que la contamination transgénique du maïs naturel au Mexique est une simple vengeance pour avoir refusé d'acheter des semences OGM..

C'est un coup bas, mais bon, on parle de business du vivant ici, et de rien d'autre..

Si Monsanto manipule la vie, c'est uniquement pour avoir un droit de brevet dessus et en retirer des royalties et non pas pour «nourrir les pauvres» ou «créer un monde meilleur».. C'est tout, point à la ligne..

Afin de réduire les risques pour la santé, il faudrait toujours tout acheter «bio».. Et pour la réglementation, les normes strictes et les techniques d'agriculture, l'on pourrait peut-être se tourner mondialement vers la Suisse qui est le chef de file dans le domaine de l'«agriculture biologique» et en prendre exemple..

mardi 24 mai 2011

Personne n'est content..

Je cherche les sujets ce matin, et je n'en trouve pas.. Je ne sais pas de quoi parler.. Et pourtant, j'ai tellement de choses à dire.. C'est juste qu'il y en a beaucoup dont je ne peux parler, je m'impose une censure, c'est certain, je n'ai pas le choix.. Mon discours ne correspondra donc pas tout à fait à la réalité.. Mais qui voudra prétendre que son discours correspond entièrement à la réalité sans que ne s'y mêle, à tout le moins, un certain intérêt?

Il va sans dire que je pense aux femmes de ces temps-ci.. Elles se dénudent, se découvrent les jambes, nous montrent leurs cuisses duvetées et leurs beaux pieds pédicurés.. La vue des femmes séduisantes m'excite et m'apaise à la fois.. Elle me donne du focus.. Ma libido est en forme, je me sens plus équilibré intérieurement.. La fabrique à images se fait aller.. Je me sens comme dans un autre monde, plus grand, plus spacieux, sans frontières.. Un rêve sans limites.. Je me sens comme sur un nuage en permanence.. Je sens que tout est possible.. Je me sens léger.. Je me sens orgiaque.. J'aime toutes les femmes..

Et pourtant, je ne ferai, bien entendu, rien de tout cela.. C'est ce qu'on appelle la «névrose» nous dit Reich.. C'est la société qui veut ça.. Mais «vouloir» est un bien grand mot.. Est-il possible de vouloir quelque chose sans le vouloir vraiment? Dans On veut, n'est-ce pas tous et personne à la fois qui veulent? Comment un vouloir peut-il ne pas être rattaché à un sujet précis? La volonté ne part-elle pas à chaque fois d'une personne particulière?

Ainsi, l'orgie est réprimée.. Pourquoi? Faudrait savoir.. Pourquoi interdire les maisons closes alors que la prostitution est maintenant étendue à toute la ville? Qu'y a-t-il de si dégradant à faire ce métier? Travailler comme serveuse dans un snack-bar pour un salaire de merde n'est-il pas dégradant? Mieux: être «obligé» de travailler tout court n'est-il pas dégradant? Pourquoi seuls quelques riches oisifs auraient le privilège de goûter à ce plaisir alors que tous travaillent pour eux comme des forcenés leur vie durant? De quel «droit» nous imposent-ils cela?

Bref, bien des questions pas faciles et probablement insolubles dans le contexte actuel.. Mais il est clair qu'il y a un lien entre la «répression sexuelle» et le «travail».. Les riches peuvent se permettre de gambader à gauche et à droite sans trop de conséquences alors que les gens ordinaires sont forcés hypocritement de prôner la monogamie..

Il est clair que dans toutes les religions, le sujet en permanence «hot», le sujet d'actualité le plus sensible et universel, c'est le sexe et la façon de le faire.. Pourquoi? Se demande-t-on pourquoi la sexualité est si régulée, si encadrée, si rigide, ou est-ce tout simplement normal?

Le sexe n'est-il pas comme une drogue dangereuse que nous ne pouvons entièrement éliminer et que nous devons donc contrôler?

Mais le sexe n'est une «drogue» que pour ceux qui n'ont pas les «coudées franches».. Il est bien connu que les riches oisifs deviennent tous plus ou moins «blasés» dans leur culte de l'hédonisme.. Il est possible d'imaginer un riche qui fantasme temporairement sur la pauvreté.. Qui imagine une vie d'humiliation, de vexations, de misère, à manger de la merde.. Qui s'imagine avec sa femme dans son petit cocon d'infortune et de douleur.. Qui s'imagine le véritable amour souffrant et dernier, l'engagement à la vie, à la mort..

Mais ce fantasme est un fantasme comme les autres.. Je dirais même qu'il en devient banal pour un vrai pauvre.. Les pauvres rêvent de richesse, les riches rêvent de pauvreté..

Au final, personne n'est content..

Et c'est ici que l'on revient à la case départ..

dimanche 22 mai 2011

Sur les «bénéfices» de la télévision..

«Il y a quelques années, alors que je chassais sur les terres d'une colonie hutterite dans le nord du Montana, j'ai été surpris d'entendre que les structures langagières des enfants hutterites étaient très développées et ludiques, sans les bénéfices douteux de la radio et de la télévision. Quand tout devient diversion, que reste-t-il au centre? Peut-être que mon grand-père, lorsqu'il remisa dans la cabane de la pompe le poste de télévision à lui offert pour Noël, fit preuve de prescience. En effet, j'ai maintes fois remarqué que les gens qui regardent beaucoup la télévision ne semblent plus jamais capables de s'adapter au rythme réel de l'existence. La vitesse du passage des images devient, semble-t-il, la vitesse à laquelle ils aspirent en permanence et ils manifestent souvent de l'impatience et de l'ennui avec tout le reste. J'ai lu quelque part que les enfants deviennent tellement saturés de télévision et de jeux vidéos que le valium est pour eux la seule alternative.»

Jim Harrison, En marge/Mémoires, p.27

samedi 21 mai 2011

Les inondations inutiles..

Je ne comprends pas pourquoi on persiste à construire des maisons au niveau du sol dans des zones inondables.. Des maisons sur pilotis règleraient pourtant tous ces problèmes.. Mais ce genre de constructions «à l'orientale» ne correspond pas aux habitudes nord-américaines.. C'est peut-être juste ça.. Une question d'habitude?

À un point tel qu'au lieu de penser d'abord à construire des maisons sur pilotis l'on va jusqu'à construire à la place des barrages qui ne font pas toujours la job et éventuellement cèdent.. Et l'on a ce que l'on a: des inondations inutiles qui auraient pu facilement être évitées.. Si on avait tout simplement pensé aux pilotis, on n'aurait pas besoin d'armée, de secours d'urgence et de sacs.. Me semble que c'est beaucoup plus facile de surélever sa maison que de retenir une rivière.. me semble.. C'est tellement absurde que c'en est presque drôle..

Les habitudes sont tellement bien enracinées qu'on préfère se plaindre de son sort, accaparer l'armée et les médias, blâmer le gouvernement, etc.  Que voulez-vous? Une rivière ça monte cawliss, arrangez donc vos maisons en conséquence..

vendredi 20 mai 2011

Réussir à ne pas être un triste numéro qui sera remplacé par un autre numéro..

1. J'ai décidé de ne plus jouer au loto.. je ne gagne jamais..

2. La tristesse a quelque chose d'enivrant, de fascinant, au sens où nous devenons comme hypnotisés par celle-ci, nous nous y complaisons en quelque sorte, même si nous voulions au départ y échapper..

3. Le fait de me relire coupe  l'élan de mes pensées.. Je ne m'y retrouve plus et je deviens stérile.. ou je dévie sur d'autres pensées sans trop m'en rendre compte parfois.. mais pas en ce moment..

4. Je pensais tout à l'heure devant la glace, qu'effectivement oui je me faisais vieux, que je vieillissais inéluctablement, mais bon, que j'ai encore beaucoup de potentiel caché, mais que bon, qui sait comment va vraiment finir tout ça? J'ai peur parfois de me ramasser paralysé dans un petit coin de chambre à être nourris à la cuillère..

5. Je suis conscient qu'il ne me reste plus beaucoup de temps et que je commence tout trop tard, mais bon, je m'arrange quand même pour perdre mon temps en jouant aux échecs alors que j'ai des centaines de livres à lire..

6. Je ne peux pas tout faire à la fois.. Mais on dirait que des fois je crois naïvement que je pourrais être tout ce que je veux.. Ce que j'oublie c'est que chacune de ces choses demande énormément de travail pour s'acquérir, comme devenir un bon guitariste et un bon pianiste, devenir un maître aux échecs, comprendre parfaitement l'allemand, le chinois, le latin et le grec, être doctorant en philosophie, écrire mon premier roman, produire mon premier album de musique, participer à un marathon, etc. Tous des objectifs qui me semblent presque hors de portée aujourd'hui tellement j'ai de travail à faire, en plus de mon travail..

7. On pourrait dire: «l'essentiel, c'est que t'aies un bon job..» Ben oui.. mais pour moi, j'aurai encore rien fait..

8. Travailler pour travailler: c'est quoi le trip? J'ai besoin d'objectifs plus hauts que de simplement viser à faire de l'argent.. Je veux me réaliser, réaliser quelque chose.. Je veux laisser quelque chose de valable..

9. Certains laissent des enfants, d'autres des romans, d'autres des pièces musicales, d'autres des oeuvres philosophiques.. J'aimerais laisser quelque chose.. me sentir vivant pour une fois.. Sentir que j'ai accompli un but, que je suis arrivé à quelque chose.. Mourir en sachant que je ne disparais pas totalement.. Que je n'étais pas simplement un triste numéro qui sera remplacé par un autre numéro..

jeudi 19 mai 2011

Il faudrait que l'homme réussisse à regarder un peu plus loin que son nombril..

1. Je ne sais pas si on va réaliser un jour tous les dommages que nous nous sommes causés à nous-mêmes, en plus des dommages que nous avons causés à l'environnement et qui poursuivent leur cours.. Il est clair que l'homme est aliéné par son mode de vie, mais il ne semble pas conscient de la provenance du mal et il croit à tort qu'il vient de lui-même, par son manque de performance, son incapacité à suivre la cadence, etc. Par conséquent, il est déprimé, anxieux, il prend toujours plus de pilules, des médicaments, des énergisants, des vitamines, il «force la machine» comme on dit.. La pression est forte ainsi que la compétition..

Cependant, la courbe de tout cet environnement hostile et destructeur commence à se dessiner dès le 17e siècle.. Donc, il faudrait que l'homme réussisse à regarder un peu plus loin que son nombril pour trouver les causes de son malaise, mais il est privé de cette capacité, puisqu'on l'a coupé d'une tradition de pensée qui lui permettait de faire le lien en croyant que le travail que cela comporte était tout simplement inutile puisqu'il n'était pas rentable pour le système.. Par conséquent, il se retrouve totalement démuni et sans ressource face à lui-même, désormais entièrement dépendant de cette aliénation qui s'aggrave..

Il fait penser à un homme qui envisagerait de se faire couper les jambes pour courir avec des jambes bioniques «plus performantes» et gagner les compétitions.. L'aliénation individuelle, dans un milieu «fermé» par le bouclage d'une époque, entraîne une aliénation réciproque et qui se renforce dans son absurdité suicidaire, un peu comme la logique implacable de l'escalade nucléaire de la guerre froide..

2. Si l'homme est stressé à ce point par son environnement, c'est parce que nous ne vivons pas dans des conditions normales de vie.. et je parle ici de «conditions saines de vie» pour un être humain.. Il y a un manque d'équilibre quelque part.. Et c'est évident lorsqu'on entend les discours dominants sur la performance, le toujours plus de rendement, d'efficacité, etc., toute cette idéologie de l'Usure.. cette folie incommensurable.. Nous ne sommes pas des machines mais des êtres humains.. Cependant, on ne se lasse pas de parler de nous-mêmes comme si nous étions des machines et de se voir en mécanique.. Si nous sommes réduits à n'être que des numéros, c'est parce que fondamentalement il y a quelque chose en nous-mêmes qui persiste, malgré nous, à nous envisager que sous l'angle d'une froide mécanique..

Et pourquoi donc?

Parce que les réponses qui s'offraient dans l'ancien cadre de la religion ont foutu le camp au complet avec les succès de la science.. Et la science n'envisage l'homme que comme une belle mécanique.. Puisque la science domine dans les pensées, nous sommes scientistes.. Nous croyons pouvoir fonder la philosophie sur la science, et de nombreuses tentatives ont eu lieu en ce sens.. Mais la science ne pense pas, c'est une mécanique en elle-même, et nous nous retrouvons emportés par elle comme par un tsunami.. Les chiffres et les nombres et les équations ne pensent pas: nous en faisons ce que nous voulons.. Or qui décident des plans? des objectifs? Et en fonction de quoi? Cela aucun chiffre ne peut nous le dire.. Quelles sont nos priorités? Plus de profits? Moins de profits mais une meilleure qualité de vie pour tout le monde? L'éducation? Qui décide de tout cela et comment? Il n'y a aucune formule toute faite pour ces problèmes, arrêtons donc d'être suffisants..

Nous faisons nos fiers avec la science et la technologie moderne, mais nous nous retrouvons dans la même situation que le riche qui a tout et qui trouve quand même le moyen d'être malheureux.. Nous évaluons un peu trop souvent la qualité de vie au PIB et à l'abondance de biens matériels.. Mais que faites-vous du malaise spirituel, existentiel, et du vide qui nous oppresse intérieurement? Où se trouve donc l'«essentiel»?

De cela personne n'en parle, et c'est même mal vu selon notre esprit hautement «pragmatique», tourné uniquement vers ce qui est saisissable des deux mains.. On nous prescrit alors des pilules à la place en croyant que ça va passer..

Ooooooooooh, Brave New World!

L'ère de la stupidité hi-tech..

1. Je ne sais si vous avez remarqué, mais à chaque fois qu'il recommence à faire un peu beau, car on a pas mal de pluie de ce temps-ci, on rencontre des caves un peu partout.. Et là je parle autant de filles caves que de gars caves.. On dirait que le soleil et le beau temps leur donnent de l'énergie et qu'alors ils s'ouvrent comme des fleurs et s'expriment et agissent à vos dépens, au lieu de se la fermer et de rester penauds comme en hiver.. Ça me fait préférer parfois le mauvais temps.. Comme en ce moment..

2. On s'excite beaucoup autour de la question d'actualité de savoir si on va continuer à lire dans 10 ou 20 ans parce que les jeunes sont hypnotisés pas les ordinateurs et les jeux vidéo au lieu de l'être par des livres.. Eh bien, laissez-moi vous dire que la question est loin d'être nouvelle.. Déjà au début du 20e siècle on s'inquiétait de la baisse de la lecture et on commençait à éditer dans un esprit d'urgence les classiques dans des éditions populaires.. Donc, l'ordinateur et les jeux vidéo n'auraient rien à voir directement là-dedans, mais ne feraient qu'ajouter au temps qu'une personne consacre en moins à la lecture de livres.. Le problème est fondamentalement ailleurs et pour renverser la situation, il faudrait quasiment changer de mode de vie, ce qui n'est pas près d'arriver..

Suffisants à souhait grâce aux réussites de la science, nous pensons que le monde est arrivé avec nous et nous balayons du revers de la main toute la tradition de pensée qui s'était établie au fil des siècles, ainsi que le grec et le latin qui nous permettait d'avoir un lien avec cette même tradition, et ensuite nous nous retrouvons faibles, seuls et pratiquement sans tête et sans ressources mais forts en calcul et en mesures de toutes sortes.. Trouvez l'erreur.. Ça me fait penser à un culturiste avec de gros muscles très puissants et un corps gigantesque surmonté d'une toute petite tête..

Ce qui nous fait constater que nous sommes des gens essentiellement à courte vue, voire narcissiques par complaisance dans la myopie, et que nous ne comprenons rien du passé ni des choix qui se sont opérés et qui font ce que nous sommes devenus aujourd'hui..

Par conséquent, on pourrait appeler notre époque l'«ère de la stupidité hi-tech» ou encore l'«ère de la paresse sophistiquée qui pèse sur un piton pour que son cuicui rôti lui tombe moelleusement dans la bouche»..

mercredi 18 mai 2011

La business de la médecine..

Autrefois, je trouvais un peu fou qu'une personne ne veuille pas se faire soigner par un médecin, mais après mon expérience personnelle avec ceux-ci, je les comprends beaucoup mieux.. Robert Burton, l'auteur de l'Anatomie de la mélancolie, disait que «selon un proverbe allemand, un nouveau médecin signifie un nouveau cimetière».. Je ne suis pas loin de croire de même aujourd'hui..

Je ne sais pas pourquoi nous les admirons tant et les idéalisons comme des imbéciles alors que c'est probablement une des classes les plus cyniques de la société.. C'est à croire que nous comprenons moins que les époques précédentes, nous avons moins de savoir empirique d'accumulé, moins de connaissances pratiques qui passent d'une génération à l'autre.. Et pourquoi donc? Parce que la science a le dernier mot, c'est le «nouveau» qui prime.. Or, la science n'est ni bonne ni mauvaise, mais ceux qui en possèdent les moyens savent quoi en faire pour qu'elle soit bassement profitable..

Il n'y a pas de quoi se vanter d'être victime, mais nous le sommes probablement tous potentiellement.. Je pourrais décider de ne pas en parler comme plusieurs victimes muettes ou qui ignorent leur situation, car se faire avoir n'est jamais plaisant à raconter.. Mais dans notre monde de spécialistes et de haut savoir technique, comment ne pas avoir à faire confiance à un moment ou à un autre à des gens qui sauront tirer profit de vous parce qu'ils doivent en vivre? Et cela sera d'autant plus facile que vous n'avez aucune idée de leur science..

Ainsi, on m'a prescrit des antibiotiques assez cher et assez fort pour soigner une soi-disant prostatite.. Celle-ci ne guérissant pas après trois mois, et moi n'étant plus capable de les prendre tellement c'était fort, on m'a tout de même represcrit la même médication pour un autre trois mois infernal.. J'avais dit à tous les médecins que j'avais vu que je buvais pas mal d'alcool.. Je bois en fait depuis cinq ans pour soulager diverses douleurs, dont mon dos qui me fait périodiquement mal: j'ai trouvé que c'était le meilleur remède.. Je bois quotidiennement trois bières disons..

Cependant, jamais aucun médecin ne m'a conseillé d'arrêter de boire avant de commencer des traitements par antibiotiques.. Alors, je continuais de boire un peu chaque jour.. Et le mal ne passait pas.. Pire encore: je développais un genre d'arthrite dans les doigts et des fois dans les orteils.. Un autre médecin, peut-être le dixième, croyait que je développais le «syndrome de Reiter» à cause d'une infection qui prenait de l'ampleur.. Et moi je croyais plutôt à un cancer.. Bref, vous savez avec toute la pub qu'on fait là-dessus, on devient parano.. «Montre-moi tes fesses»: vous connaissez? Eh bien, oubliez ça une coloscopie: on ne vous rappellera pas pour votre rendez-vous.. Je le sais, un des médecins me l'a prescrit.. C'est la faute de la pub: tout le monde se garroche pour se faire examiner dans le trou de cul pour un cancer potentiel.. Anyways, je m'en câlisse pas mal aujourd'hui, et y a personne qui va aller m'examiner là..

Bref, j'ai décidé par moi-même après huit mois de maladie d'arrêter complètement de boire, à ma seule initiative.. Jamais aucun médecin ne m'a conseillé d'arrêter de boire puisque ce pouvait peut-être être la cause, sinon l'unique cause, de tous mes problèmes.. Alors, dans un grand esprit ascétique, j'ai arrêté complètement de boire pendant un mois complet.. Résultat: tous mes problèmes de santé ont disparu.. Mais voilà maintenant: c'est pour ça que les antibiotiques ne marchaient pas: il n'y avait pas d'infection du tout.. Et c'est effectivement, puisque je m'en rappelle maintenant, ce que disait mon pipi: il n'y avait aucune trace d'infection même après plusieurs tests d'urine à différentes périodes.. Pour vérifier l'hypothèse, j'ai recommencé à boire pour une seule journée: mes problèmes sont revenus mais genre trois jours plus tard pour ensuite disparaître à nouveau..

Alors, le réel problème, c'est que mon corps ne tolère plus l'alcool.. Mais ça, aucun médecin ne me le dira jamais même si j'en suis sur mon lit de mort.. Puisque comme dit le proverbe: «Un nouveau médecin, c'est un nouveau cimetière»..

mardi 17 mai 2011

23.1 L'office du sage..

1. «Entre autres idées, le Philosophe affirme donc que l'office du sage est de mettre de l'ordre.»

2. «Le nom de sage, purement et simplement, est réservé à qui prend pour objet de sa réflexion la fin de l'univers, principe en même temps de tout; c'est ainsi que pour le Philosophe, la considération des causes les plus hautes est l'affaire du sage.»

3. «La fin ultime de chaque chose est celle que vise son premier auteur et moteur

4. «Or le premier auteur et moteur de l'univers est une intelligence..»

5. «La fin dernière de l'univers est donc le bien de l'intelligence. Ce bien, c'est la vérité

6. «La vérité sera donc la fin ultime de tout l'univers, et c'est à la considérer que la sagesse doit avant tout s'attacher.»

7. «..la Philosophie première est science de la vérité; non pas de n'importe quelle vérité, mais de cette vérité qui est la source de toute vérité, et propriété du premier principe d'être pour toutes les choses.»

8. «Cette vérité est le principe de toute vérité, puisque l'établissement des êtres dans la vérité va de pair avec leur établissement dans l'être

9. Double office du sage: «De même donc que l'office du sage est de méditer la vérité à partir surtout du premier principe et de disserter sur les autres, il lui appartient aussi de combattre l'erreur contraire.»

Source: Somme contre les gentils

Commentaires:

1. Mettre de l'ordre dans quel sens et dans quoi?

2. Comment savoir s'il y a une fin de l'univers et pourquoi en avons-nous besoin? Pourrions-nous vivre pareil sans que l'univers ait une fin quelconque? L'absurdité est-elle si dangereuse, si absurdité il y a? De même et au contraire, penser une fin de l'univers, un but quelconque, serait-il le confiner à la pire des absurdités, en ce sens qu'une fois le but atteint, que faire? Cela ne nous transforme-t-il pas en choses destinées à une certaine fin et rien d'autres? Et la liberté?

3. Il y a possiblement deux problématiques dans cette phrase: l'idée de «fin ultime» et celle de «premier moteur».. L'idée de «premier moteur» était déjà chez Aristote et elle semble naturelle lorsqu'on effectue une régression des causes en pensée si l'on ne veut pas tomber dans une régression à l'infini qui n'aboutit à rien, il faut donc supposer naturellement un «premier moteur».. Or l'idée de ce premier moteur est aussi problématique que celle de l'infini, alors pourquoi préférer l'une à l'autre?

5. Que le but dernier soit la vérité me semble problématique.. Tout le concept de vérité est problématique.. Les philosophes se sont même tous enlisés dans la «vérité»..

6. Que la sagesse doit s'attacher à la vérité: y a-t-il vraiment d'autres choix? L'idée de «sagesse» n'implique-t-elle pas celle de «vérité» de même que celle d'«ordre»?

8. La conjonction entre l'«être» et la «vérité» est lumineuse.. En ce sens, l'erreur n'aurait pas d'être comme tel, et pourtant.. Le sens de vérité a aussi cependant un sens transcendant dans cette phrase.. On ne parle pas ici de simple vérité, mais d'une presque identité avec l'être..

9. De pouvoir méditer la vérité implique que le sage la possède déjà.. Il ne s'agit surtout pas, dans ce cas, d'une «quête» de la vérité.. On parle évidemment ici d'un croyant et non d'un véritable sage au sens fort du terme, c'est-à-dire de quelqu'un qui acquiert tout par lui-même et en fait sa propre substance..

Il y a tout un travail de distinction à faire entre le «faux sage» et le «vrai sage».. Thomas d'Aquin nous parle ici du faux sage, d'une «imitation de sage», du croyant qui se range derrière une tradition et qui est supporté par elle, fort de celle-ci, de son «autorité»..

Il faut aussi envisager la question de l'«autorité» (Gadamer), puisqu'il nous en faut d'une façon ou d'une autre, cela est inévitable et nous ne faisons toujours que remplacer une autorité par une autre.. On ne peut pas tout savoir ni tout vérifier ni tout faire seul, il faut donc pouvoir faire confiance, accorder crédit, déléguer, etc. Les «autorités» existent à la mesure des limites des capacités humaines des individus..

lundi 16 mai 2011

Devinette de ce matin..

Je descends les marches, j'ouvre la porte et je call malade.. Je sais c'est difficile, alors je vais donner un premier indice..

1er indice: C'est frette et c'est mouillé..

Que suis-je?

1. De la schnoutte..

2. HAARP

3. Une bière..

4. Une Auto-beaucoup..




Remarquez les deux gros tas en blanc qui rentrent dans ce merveilleux bolide et imaginez-vous à leur place: «vous êtes heureux».. :D

Une nouvelle langue très facile à apprendre: l'impérativo..

J'ai passé plusieurs années à travailler à l'élaboration d'une nouvelle langue facile d'accès pour tous.. L'espéranto n'ayant pas eu l'effet escompté, l'espagnol donnant l'impression de parler avec un sac de patates dans la bouche, et l'anglais étant trop banal, j'ai décidé tout simplement d'utiliser pour ma nouvelle langue trois impératifs à racines gréco-latines dans le cadre d'une pragmatique universelle selon des critères hypothético-déductifs.. Ce sont des impératifs simples, mais essentiels pour qui veut survivre en ce monde.. Tous peuvent apprendre cette nouvelle langue et des programmes d'apprentissage intensifs seront bientôt créés, à mon initiative, dans toutes les universités du monde, ainsi tous les individus, du plus crétin au plus génial, pourront se comprendre entre eux..

Ainsi:


1) À manger!


2) Au feu!


3) Attaque!


4) Écartille!


Voilà, vous avez terminé votre apprentissage de ma nouvelle langue que j'appellerai l'impérativo..

Bonne chance!

dimanche 15 mai 2011

Comment enseigner le concept abstrait d'«attente» à un enfant?

Il est impossible d'expliquer le concept à un jeune enfant de ce qu'est l'«attente»..

Pourtant, il est possible de voir des enfants obéir à leurs parents et d'«attendre», de les attendre pour ci ou pour ça..

Comment les parents ont-ils fait pour expliquer la notion mystérieuse d'«attente» à leur enfant de façon à ce qu'il puisse effectivement «attendre»?

En fait, ils n'ont rien fait de bien compliqué: ils ont dit à l'enfant: «reste là et ne bouge pas jusqu'à ce que je revienne..». Et si l'enfant commence à se déplacer et à changer d'endroit, le parent le voit au loin et fait un signe, fronce les sourcils, grogne, répète sa consigne sur un ton plus fort, prend l'enfant par le bras, etc. Ce sont des comportements que l'enfant n'aime pas et qui l'invitent à faire ce qu'on lui demande..

Mais par le fait même qu'il obéit à ce qu'on lui demande de faire, de façon presque magique, il se trouve à «attendre» pour vrai! Quel miracle! :D

Attendre: Déf. 1.Se tenir dans un endroit et y rester volontairement pour qu’arrive (qqn, qqch.).

samedi 14 mai 2011

24. Saint-Thomas d'Aquin et la «justification» de la pauvreté..

Je réfléchissais beaucoup dernièrement à la pauvreté et au moyen de la faire disparaître, ou à tout le moins, au pire, de la «justifier» d'une façon astucieuse.. Tâche très difficile en effet, puisque comment justifier qu'une personne a tout pour vivre sa vie au maximum et qu'une autre n'a rien et est empêchée en permanence de réaliser ses possibilités? Il semble y avoir dans ce cas une injustice fondamentale, et nous essayons donc de la résoudre par tous les moyens..

Puisque la pauvreté a toujours existé, peut-on en déduire qu'elle existera toujours? Peut-on tout simplement l'accepter en tant que variable permanente d'une économie, d'une société? Rawls en discute, Bourdieu la décrit, mais il ne semble pas y avoir de solution dès que Dieu n'est plus en question.. Autrement dit, dès que l'on entre dans un cadre laïque de questionnement, certains problèmes moraux ou sociaux ne trouvent plus, semble-t-il, de solution, ou, autrement, la solution en est rendue beaucoup plus ardue..

La réponse de Thomas d'Aquin m'a donné un choc: je voyais là la possibilité d'une solution à cette question difficile.. La fin de la pauvreté serait de «pouvoir se livrer à des occupations supérieures à celles de la vie ordinaire des hommes».. Mais la richesse peut-elle vraiment être un obstacle à la vie supérieure? «Peu importe!» répond Thomas d'Aquin, «l'important est le but».. La richesse est en quelque sorte inutile à ce but, superflue même, et peut devenir, en ces circonstances, plus un poids qu'une aide.. Mais c'est tout.. Il ne «justifie» pas non plus la pauvreté, mais il dit de même qu'elle importe peu.. Ce qui importe, c'est le but: la «vie supérieure», et dans notre cas, parlons donc de la «vie spirituelle», sans Dieu.. Un travail de réflexion, d'approfondissement de soi et du monde, une quête de la paix intérieure et extérieure..

J'aime bien la fin du chapitre où Thomas d'Aquin retourne les arguments des riches contre eux-mêmes et les invite à leur tour au travail manuel.. Tordant! :D

«6. Et que l'on ne parle pas de la nécessité du travail manuel pour repousser l'oisiveté. Cela ne prouve rien ici: Il vaudrait mieux en effet combattre l'oisiveté par l'exercice des vertus morales dont les richesses sont les instruments en permettant de faire les aumônes et d'autres bonnes oeuvres, plutôt que par le travail manuel. Pourquoi engager des hommes à la pauvreté dans le seul but de les détourner de l'oisiveté en les occupant au travail manuel? La fin de la pauvreté n'est-elle pas de leur permettre de se livrer à des occupations supérieures à celles de la vie ordinaire des hommes? 7. Prétendre encore que le travail manuel est nécessaire pour mater la chair c'est sortir du sujet. Nous cherchons si les pauvres volontaires doivent gagner leur pain par le travail manuel. D'ailleurs n'y a-t-il pas d'autres moyens nombreux d'apaiser les concupiscences charnelles, jeûnes, veilles et autres exercices semblables. À cette fin les riches eux-mêmes qui n'ont pas besoin de travailler pour assurer leur entretien, pourraient se livrer au travail manuel.»

Thomas d'Aquin, Somme contre les gentils, livre III, chapitre 132

lundi 9 mai 2011

Je mime une flaque de schnoute..

Il va peut-être faire beau, comme je vois ça à matin.. On a des chances..

Un moment donné, y a des limites, hen? On dirait que ça fait un an qu'il pleut ou neige ou qu'il fait tout le temps gris dehors.. Même les animaux deviennent dépressifs.. C'est pas drôle ça.. «Rex ne veut plus sortir, il préfère chier en dedans.. sur son divan et se rouler dedans.. il s'en fout..» Ça existe.. C'est possible..

Pour ma part, j'utilisais la luminothérapie pour me sortir de la dépression saisonnière qui, dans mon cas, n'en finissait plus.. Bref, on me ramasse encore à la petite cuillère.. Je sais pas si tous les morceaux sont là.. Y va peut-être manquer des bouts.. J'ai comme perdu le fil là.. D'aplomb, pendant quelques mois..

Ma «luminothérapie», c'est les salons de bronzage.. Le problème, c'est que je n'ose plus y aller depuis qu'une connaissance m'a parlé d'un cas de cancer de la peau dans sa famille.. C'est vraiment dégueulasse et sournois.. Bref, tu te ramasses au bout du compte charcuté et plus vieux de 10 ans au moins.. si tu survis.. si yé pas trop tard.. si cé pas rendu ailleurs cette saloperie et qu'il faut qu'ils t'ouvrent, et t'ouvrent, et te réouvrent pour te retirailler la viande en tous sens, etc.

Personnellement, ça m'a trop frappé cette histoire pour que j'aie envie d'y retourner.. C'est pas compliqué, je m'examinais moi-même la peau dans les toilettes après lui avoir parlé, je devenais complètement fou paranoïaque.. Je suis même pas sûr encore aujourd'hui que j'ai pas un cancer de la peau ou d'autre chose quelque part.. J'y pense tout le temps.. Je me sens même condamné..

Des fois je me dis que c'est presque une maladie mentale.. que c'est, oui, un genre d'hypocondrie.. Mais hé! Qui ne capoterait pas dans ce genre de météo? Suis-je fait en acier moi?

Quand c'est gris dehors une semaine ou deux, c'est pas pire, mais quand c'est gris depuis des mois, ça devient gris en dedans.. Puis, lorsqu'il pleut, ça pleut en dedans aussi.. Bref, je n'ai pas le choix, il faut que je m'adapte comme, je fais alors du «mimétisme».. Je mime une flaque de schnoute frette dans laquelle je m'enfonce jusqu'aux genoux, etc.

Palpitant..

dimanche 8 mai 2011

Un film noir pas très excitant..

C'est à Montréal que j'ai appris à me dépasser, dans la défonce..

Dans ce temps-là, je ne la voyais pas trop cette ville.. J'étais plus dans mon monde, disons..

Maintenant, ça ne me fait plus penser aux «belles» villes toujours pluvieuses, grises et sombres et en proie au vice.. Gotham City ou la ville de Max Payne.. Un film noir quoi.. Live..

Je sais pas.. Et moi qui aimais tant ce genre de ville de loin, eh bien, pourtant, j'aime pas.. On dirait que je ne trouve plus ça aussi trippant de marcher dans la pluie et de me faire mouiller constamment.. Être collant ou inondé de maudite pluie frette..

Y a rien d'excitant là-dedans.. vraiment.. Je vois pas où est le film noir..

J'ai l'immortalité dans le cul..

Voilà, chu à veille de fermer ste crisse de shit là, j'en ai assez..

Mes nerfs vont en bénéficier.. Je vais pouvoir désormais jouir du calme total de la vie privée totale dans un journal privé total.. et autrement dit, et c'est ce que je pensais, et c'est ce qui me motivait au départ à écrire live sur un blogue afin de devenir immortel, je serai voué à l'oubli total, à la non-existence totale, mais de toute façon, c'est déjà mon lot, qu'on le veuille ou non.. Je suis insignifiant, voilà, et je l'accepte..

Allez, au revoir..

Allez donc lire le Lundi ou la Presse à la place, on s'en cawliss.. :D

samedi 7 mai 2011

Sur le paradoxe de la liberté d'expression..

Aux dernières nouvelles, j'étais toujours vivant..

Je me morfonds un peu.. Le climat me tue, je me force pas trop pour écrire..

Je réfléchis pas mal à la liberté d'expression.. et le moins que je puisse dire, c'est que je la trouve paradoxale..

Je réfléchis alors à la métacommunication.. La «liberté d'expression» en tient-elle compte?

Un robot pourrait-il «métacommuniquer» ou être «ironique»? Aussi, suis-je dans l'obligation de toujours «penser» ce que je dis? Or, nous disons souvent des choses sans vraiment les penser.. Pourquoi donc les disons-nous si nous ne les pensons pas? Sommes-nous «libres» de dire «moins»?

L'inadéquation entre la pensée et les paroles est-elle aussi souvent nécessaire? À quel point disons-nous vraiment quelque chose? Est-ce important de dire la «vérité»? de dire ce que nous pensons vraiment? Et après tout, disons-nous la «vérité», ou n'est-ce pas plutôt qu'un point de vue perdu parmi tous les autres points de vue et, par conséquent, sans grande importance autre que de possiblement pouvoir nous créer inutilement des ennuis?

«Dire» ce qu'on «pense»: est-ce une chose que nous faisons normalement au quotidien?

La métacommunication dépasserait-elle les attentes de la simple liberté de communiquer des assertions simples, sans sous-entendus, etc?

Par exemple, en m'opposant ouvertement aux «médias sociaux», etc., je révèle autre chose de plus que mon simple propos..

Or, ce «plus», est probablement «de trop»..

En fait, ce que je pense, c'est que c'est une «interférence» qu'il est difficile d'éviter..

Pourquoi? Parce que la raison demande une «cohérence».. Or, la «cohérence» en question n'est pas elle-même cohérente.. Elle est elle-même un parasitage..

Si j'affirme une chose, j'en affirme plusieurs.. Si j'ai une opinion sur une chose, j'en ai plusieurs sur plusieurs choses.. L'esprit fait ces rapports, ces liens, automatiquement.. Cela lui évite de travailler inutilement en faisant du cas par cas et lui permet de généraliser pour opérer un choix rapidement entre plusieurs alternatives..

Sommes-nous «libres» alors de communiquer trop? de dire trop ou pas assez? En fait, non.. Et c'est ce qui fait le paradoxe de la liberté d'expression..

jeudi 5 mai 2011

Ceteris paribus, etc.

Les critiques sont hystériques:

«Devenez plus intelligent en 5 minutes de lecture seulement!» Washington Toast

«Mes neurones ont plus que triplé en plus que 30 secondes seulement après 3 jours!» Daily Miaou

«Les capacités mentales de tous peuvent bénéficier!» Lazy Reader

Extrait exclusif:

«Les intellectuels de tous azimuts sont habituellement d'accord pour dire que toutes choses étant égales par ailleurs, une hausse du prix de la viande réduira la demande celeris paribus. L'étude d'une réforme économique celeris paribus permet de déterminer l'influence précise de la réforme et de s'abstraire de l’impact des allègements de charge mis en place simultanément.  En précisant qu’une analyse est faite celeris paribus, on reconnaît que d'autres variables pourront être modifiées par les changements étudiés, dont la présente.» p.547

lundi 2 mai 2011

C'est le printemps, les femmes sont chaudes..

Je saute sur une fesse, puis hop! sur l'autre..

Les aléas sont incommensurables..

Je me demande bien ce que j'ai pu écrire en trois ans..

Je cache mes textes, j'en garde pour moi, mon petit secret, comme un peu de caca..

Le hockey est fini, les soirées animées dans les bars.. Les gens qui s'excitent hors de contrôle, c'est un peu fini ça aussi..

Nous n'avons plus de raison, tout d'un coup, de s'exciter pour une puck..

C'est là qu'on voit toute la dimension d'irrationnel dans le sport..

On dirait que les femmes sont moins au rendez-vous..

Et pourquoi donc?..

Serait-ce parce que les Jules se sentent moins glorieux, moins fiers, moins péteux?

Que ça donne un coup à l'égo des mâles québécois?

Et que les femelles les voient comme des perdants?

C'est bien possible..

Allez, au revoir..

4-3