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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 29 juillet 2015

L'argent donne-t-il vraiment le pouvoir?

J'écoutais hier soir un documentaire sur le Zoe Pound, un gang haïtien de Miami des années 90.

Les membres de ce gang ont fait partie de la vague d'immigration soudaine lorsque Duvalier est entré au pouvoir.

Les Haïtiens immigrés étaient évidemment très pauvres, et ils se sont progressivement installés dans un quartier qui était déjà pauvre et qui est devenu Little Haïti, qui fut appelé parfois Little Vietnam, tellement la violence y était présente.

Les jeunes haïtiens n'étaient pas respectés à l'école; ils se faisaient tabasser à cause de leur couleur et de leur allure de pauvres. Certains ont décidé de se regrouper sous les couleurs du drapeau haïtien et de sa devise «L'union fait la force» pour former le Zoe Pound. La signification de ce nom n'est pas claire, mais «Zoe» ferait référence à «dur à cuire», et «Pound» ferait à la fois référence à la drogue (pour «livre» de drogue), à «rappliquer» (le verbe anglais «pounding» veut dire «marteler») et le mot pound lui-même pourrait se diviser en d'autres significations par ses lettres, par exemple, dans P.O.U.N.D., le U pourrait signifier «Unité» et le N «Noirs».

Le gang n'est pas reconnu officiellement pas ses membres, il n'y a pas de chef, pas de rituel, etc. Le gang est vu officiellement par ses membres plutôt comme un regroupement social pour aider la communauté haïtienne.

Par contre, ce n'est pas ce que dit le fondateur de ce gang, qui le voit plutôt lui comme un «Lick», c'est-à-dire «un moyen de faire de l'argent facile». Bref, lorsque la violence est devenue trop grande dans la communauté et que les autorités en ont eu plein les bras, on a demandé l'aide du FBI. Et on le sait, lorsque le FBI intervient, la surveillance électronique commence et c'est terminé, même pour la Mafia.

Donc, le gang a pratiquement cessé ses activités depuis ce temps. Les membres se tiennent «peinards» comme on dit. Les activités de ce gang ont par contre entre-temps rapporté beaucoup d'argent à ses membres.

Leur statut a bien évidemment changé: ils ont des autos, des vêtements à la mode, des bijoux, des maisons, des studios, des maisons de production musicale, etc.

À l'école, les jeunes, dont on fait maintenant facilement le lien avec ces durs à cuire du Zoe Pound sont craints plutôt que tabassés.

Il est clair, dans ce cas d'étude, qu'une violence plus grande comme réponse à la violence courante a réussi à vaincre certaines barrières qui empêchaient indéfiniment les Noirs haïtiens de s'intégrer et de vivre une vie comme les autres, avec tous les avantages que cela peut comporter.

C'est triste à dire, mais dans les arts martiaux, on pense pareil: seule une violence plus grande permet de venir à bout des agresseurs. Je suis d'accord avec cette affirmation et je pense qu'elle est vraie et libératrice. Si on cède continuellement devant un agresseur par peur ou par bonne volonté, on finit par se faire déchirer en morceaux. La réalité est ainsi, et on ne peut pas la changer.

Cependant, de là à appeler «respect» ce qu'on devrait plutôt appeler de la «crainte», il y a une marge.

Le mot «respect» n'est pas un synonyme pour moi, ni pour personne, des mots «crainte» et «terreur».

Aussi, quand on parle du «pouvoir» donné par l'argent, de quel genre de pouvoir parle-t-on?

Pensons-y: à part du «pouvoir de consommer» et du «pouvoir d'entreprendre», quel genre de pouvoir donne l'argent?

L'argent donne-t-il de la légitimité? Permet-il de se faire aimer? Permet-il d'être respecté?

Je crains que non...

Or, les seules choses qui donnent le véritable pouvoir sont la légitimité, l'amour et le respect.

Que reste-t-il à une personne qui a des autos, des vêtements à la mode, des bijoux, des maisons, des studios, des maisons de production musicale, etc., mais qui n'a ni amour de la part des autres, ni véritable respect, et qu'on considère en plus comme injuste?

Ainsi, l'on vénère beaucoup l'argent aujourd'hui, mais en réalité, quand on y regarde bien, l'argent est loin d'être synonyme de pouvoir.

Nous sommes trop matérialistes, et le matérialisme est la philosophie des gens vides et malheureux.

L'union fait la force, mais l'argent ne fait pas la force, et le crime non plus.

Pourquoi l'union fait la force?

Parce que dans l'union la légitimité, l'amour et le respect sont possibles.

Tandis que l'argent et le crime sont basés sur le contraire de ce qui fait la légitimité, l'amour et le respect.

lundi 27 juillet 2015

La prochaine grande découverte qui n'en est pas une: la vie extraterreste

Un groupe de scientifiques vont recevoir 100 millions sur 10 ans pour découvrir la vie sur d'autres planètes.

Je crois que c'est la prochaine grande découverte de l'humanité.

Le seul hic, c'est que nous avons 100 000 témoignages véridiques de rencontres d'OVNI par année sur 2 millions... Nous avons donc la vie extraterrestre dans notre face quasiment tous les jours sur la Terre, mais on doit quand même PROUVER qu'il y a de la vie ailleurs...

Sommes-nous vraiment aussi sourds, aveugles et entêtés? Il semble que oui.

Les scientifiques ne pourraient-ils tout simplement dire: «Nous SAVONS qu'il y a de la vie ailleurs, mais nous tenons quand même à le prouver»?

Au lieu de cela, ils induisent les gens en erreur en disant: «Nous pourrons prochainement prouver qu'il existe des bactéries ailleurs dans le cosmos, mais pour ce qui est de la vie intelligente, les chances sont extrêmement minces».

Ça nous en apprend beaucoup sur l'homo sapiens: il VEUT être seul dans l'Univers...

Pourtant, combien gagnerait-il à collaborer avec d'autres civilisations pour le savoir et la connaissance? L'humanité ferait alors des pas de géant...

Toute la politique me fait penser à un syndicat: elle est rétrograde. Nous sommes des syndiqués de l'esprit. Les scientifiques peuvent nous faire avancer, mais ils sont au service des syndiqués de l'esprit.

Ça ne marche juste pas ça.

Tous les milliardaires devraient financer des projets qui vont faire sortir l'humanité de son âge de régression actuel. Pourquoi? -Parce que les gouvernements ne le feront pas. Ce sera bientôt la preuve que les politiciens n'ont aucun pouvoir, et ils tomberont un à un dans les oubliettes de l'histoire face aux immenses progrès accomplis par des scientifiques qui auront tout révolutionné.

L'art, la science et la culture sont les domaines qui changent le monde. Les financiers vivent des créations des autres, et les politiciens sont à leur botte... ça va mal... c'est pour ça qu'on régresse.

Nous ne vivons pas une crise financière, c'est carrément impossible avec toutes les ressources et l'avancement scientifique dont nous disposons: nous vivons une crise de la créativité. Pourquoi? -Parce que le parasitisme de la créativité érigé en système par les politiciens et les financiers est en train de tuer les créateurs. Il faut que les gens s'organisent SANS les gouvernements, avec l'argent de particuliers qui donnent sans garantie de contrepartie, mais dont les donateurs sont aussi déterminés que les chercheurs à faire avancer les causes.

Les gouvernements SAVENT depuis longtemps qu'il y a de la vie ailleurs, mais conservent soigneusement les preuves dans le secret.

C'est pourquoi cette découverte prochaine hors du secret des gouvernements est capitale, mais à la fois, n'est pas une vraie découverte. Et c'est pourquoi, comme je l'ai dit, les gouvernements sont essentiellement rétrogrades: ils ne font pas AVANCER l'humanité, en toute connaissance de cause.

mardi 21 juillet 2015

Karl Kraus et les derniers jours de l'humanité

J'ai aperçu ce livre dans la vitrine de la Bouquinerie du Plateau, et tout de suite, le titre m'a dit quelque chose: j'avais déjà entendu parler de ce livre, mais je ne savais pas où. J'ai feuilleté ce gros ouvrage de près de 800 pages, qui est une pièce de théâtre irréalisable, puisqu'elle devrait s'étaler, selon la présentation de l'auteur, sur une dizaine de jours, sans compter que certaines répliques peuvent parfois faire une page entière, donc impossible aussi à mémoriser pour un comédien.

Karl Kraus est indiscutablement un original. C'est pour moi un blogueur compulsif avant la lettre. Il a démarré son journal Die Fackel (Le Flambeau) en 1899. Il fit immédiatement sensation. Pendant des années, il exerça une influence sur les intellectuels, artistes et philosophes, dont Wittgenstein et Adorno, entre autres. C'était un pamphlétaire et un satiriste redoutable, qui se mérita d'ailleurs quelques agressions. Le journal était indépendant financièrement, il pouvait donc critiquer ce qu'il voulait.

Si je fais le lien entre son journal et le blog, c'est que la production était similaire: il écrivait tous les articles de son journal, et la production variait énormément. Ainsi, dans une année, il pouvait y avoir une vingtaine de parutions, dont le nombre de pages était irrégulier, et d'autres années, trois parutions, dont une de 500 pages ou une de 3 pages... Le journal a eu une existence de 37 ans, et les parutions sont toutes disponibles aujourd'hui, pour qui sait lire l'allemand, sur le site Die Fackel du corpus de l'Académie autrichienne. L'accès est complet et gratuit avec inscription.

Le contexte du livre Les derniers jours de l'humanité, c'est la guerre de 1914. Dans son oeuvre majeure, Kraus rend responsable les intellectuels et la presse du «bourrage de crâne belliciste», et voulant donner une image fidèle de l'époque, les scènes sont constituées d'un bon nombre de citations tirées de la propagande de la presse quotidienne. Ce que veut faire Kraus de cette façon, c'est transformer la justification de l'époque en auto-accusation irréfutable...

C'était chien et in your face, mais c'était légal.

lundi 20 juillet 2015

L'arnaque du siècle

Je ne sais pas pourquoi personne n'a encore fait de lien entre la crise financière de 2008 et le gros «trou» dans les caisses de retraite de 2014... Il faut dire aussi que les gens oublient vite et ne font pas facilement des liens entre des événements à 5 ou 6 ans de distance... Et puis, il faut bien travailler après tout et passer à autre chose... Sauf que...

Il y aurait peut-être un lien à faire, car je crois que les problèmes incroyables avec les caisses de retraite sont mondiaux, c'est pas juste au Québec que ça arrive, ça se produit en France aussi, et sûrement aux États-Unis et ailleurs.

Évidemment, les économistes n'en parleront pas, comme ils n'ont pas vu non plus le crash qui s'en venait... Il faut dire aussi, à leur décharge, qu'un hold-up n'est pas prévisible...

Or c'est bien ce qui semble s'être passé: les gouvernements ont pris l'argent quelque part pour rembourser les banquiers lors du crash de 2008... les caisses de retraite ne sont-elles pas un bel endroit où aller le puiser?

Tous les discours sur l'austérité qu'on nous sert ne sont que mensonges et manipulation.

Je ne peux pas croire qu'en 2015, avec toute la richesse, la technologie et la science qu'on possède, que l'on en soit réduits à être des mendiants...

Je n'y crois juste pas et je n'y croirai jamais...

Faisons-nous un cadeau: débarrassons-nous du capitalisme et de ces individus avares qui s'engraissent toujours plus sans rien laisser aux autres...

Les moyens de production devraient être de propriété commune; aucun particulier ne devrait avoir le droit de se les approprier...

Pourquoi? -Parce que les moyens de production sont l'oeuvre historique de tout un travail antérieur de scientifiques et chercheurs de toutes les époques... Ce travail scientifique doit être l'héritage de toute l'humanité, et non la propriété de quelques individus cupides assoiffés de pouvoir et de prestige...

Je crois que ces bienfaiteurs de l'humanité, les scientifiques, n'auraient pas voulu que leurs découvertes deviennent la propriété exclusive de quelques individus qui s'en servent pour avoir tout le pouvoir sur le tout le monde...

Si nous sommes enfermés dans notre logique capitaliste de concurrence sans issue qui détruit tout, c'est bien à cause de l'échec socialiste...

Pourtant, allez à l'épicerie: 80% des produits appartiennent à 4 ou 5 multinationales...

La soi-disant «saine concurrence», elle n'existe pas... Allons-nous nous rendre à l'évidence un jour, que tout est truqué?

mercredi 15 juillet 2015

Black Tongue - L'appel du vide



Un groupe très lourd de doom metal que j'adore, voici un aperçu de l'album qui s'en vient le 4 septembre 2015.

mardi 14 juillet 2015

Kerouac, hippie malgré lui

Cet article vise à corriger mon article précédent sur Kerouac, Oublier Kerouac (retiré).

J'ai écrit ces choses parce que j'aime les hippies. J'ai rêvé au retour des hippies toute mon adolescence. Je vivais dans ce monde-là aussi, j'écoutais les Jimi Hendrix, Jefferson Airplane, Grateful Dead, Caravan, The Who, Janis Joplin, Blue Cheer, MC5, et j'en passe. J'avais une collection d'environ 2000 disques de l'époque, de 1967 jusqu'à peut-être 1978.

Je savais que Kerouac était un des initiateurs involontaires du mouvement beat, mouvement des années 50 qui allait influencer un autre mouvement dans les années 60, les hippies. Je le voyais très bien être un foyer intellectuel pour ces jeunes, mais ce ne fut pas le cas, au contraire: il rejeta les hippies.

Il est vrai qu'il y a eu un effet de mode qui est venu fausser toute l'intention et l'esprit du mouvement; il y a eu aussi des abuseurs, et même, des criminels qui s'y ont joint. Mais ces choses sont inévitables et font en sorte que tout ce qui est bon dans une société finit par dégénérer parfois en son contraire.

Après les crimes de Manson, la perception des hippies a changé: ils sont devenus suspects. Dans le contexte de rivalité Est-Ouest, ils ont aussi été accusés d'être des communistes. C'était facile comme accusation quand on y pense aujourd'hui. Ça ne visait qu'à les faire rentrer dans le rang.

Aussi, l'idée d'aller s'installer dans la nature tout de go, de planter des graines et d'attendre que ça pousse, c'était un peu naïf, comme beaucoup l'ont reconnu par la suite. Ces communes hippies où tout le monde vivait tout nu, et où tout le monde couchait avec tout le monde, ont connu leurs limites. Après un certain temps, les femmes ont commencé à partir, puis ce fut au tour des hommes.

Pensons-y: prendre de la drogue ça coûte de l'argent. La drogue entraîne des problèmes de santé: ça coûte encore de l'argent. Tu couches avec tout le monde, ça prend des condoms et des pilules: ça coûte de l'argent. Tu couches avec tout le monde sans protection: tu finis par avoir des enfants. Des enfants, ça coûte de l'argent, et encore plus quand ils sont malades. Tu as une famille, tu veux un toit qui se peut, l'hiver y fait froid, t'as besoin de nouveaux vêtements, personne ne devrait avoir à les broder pour toi gratuitement, bref, tu dois travailler si tu ne veux pas devenir ce qu'on appelle communément un «mendiant».

Les derniers résistants hippies, réduits à squatter, se sont retrouvés très mal en point s'ils voulaient vraiment aller jusqu'au bout de leur philosophie. On pourrait dire que leurs héritiers (urbains) directs aujourd'hui sont les punks. On voit un changement de ton par contre en tant qu'héritiers: ils sont violents, même s'ils sont pour la communauté des biens; la prison ne les effraie pas; ils sont volontiers mendiants, itinérants, je ne dis pas qu'ils «veulent» cela, mais que la philosophie de la mouvance en est rendue là.

Quand on regarde les punks, on voit que tout cela est un échec. C'est sans issue. Tout ce à quoi on peut s'attendre quand on est punk c'est la maladie, la malnutrition, l'humiliation, la violence, la prison, la mort... C'est ce que ça coûte de vouloir vivre en dehors du «système», autrement dit, en dehors de la «coopération», si on veut voir celui-ci sous son bon angle.

On ne peut pas accuser le système d'être «totalitaire» à cause de ce fait. Si tu trouves un emploi, que tu amasses un peu d'argent et que tu te regroupes avec tes autres amis «rebelles» pour partir une entreprise plus équitable, es-tu encore une victime du système? Voyez-vous, le fait de faire de l'argent en quantité plus que suffisante annule toute cette idée de victimisation. On ne sent les rouages de la machine oppressante que quand on se met les doigts dedans.

Pour revenir à Kerouac, il avait eu en partie raison de rejeter les hippies. Il avait vu en eux une mode qui dégénérait en une sorte de caricature de bouddhisme de bohèmes. Kerouac avait fait la fête, mais il avait aussi occupé quelques boulots: les bohèmes qu'il voyait le regarder parler et en qui il ne sentait aucune volonté de faire quoi que ce soit à part s'abreuver justement des paroles de leurs «idéologues», cela Kerouac ne pouvait pas le sentir.

Si logiquement la philosophie des hippies les menait tout droit à Seuls et tout nus, se serait-il mis à chasser et à tuer impitoyablement? -Bien sûr que oui, pour survivre. Mais le climat nord-américain ne se prête pas à vivre sans vêtements, il faut donc se faire des peaux, des mocassins, etc. On revient à quoi? -Au temps des Amérindiens. Et voilà que l'histoire recommence...

Tranquillement, on fait des progrès. On n'a plus à mettre autant d'effort pour faire les choses, et on en fait davantage. On peut commencer à se consacrer à autre chose qu'à survivre. Logiquement, on devrait au bout du compte ne plus avoir à travailler et vivre dans une société de loisirs, comme on nous l'avait promis, mais ce n'est pas ce qui s'est passé: il y avait encore les guerres, la rivalité, la misère, d'où la révolte hippie. Les hippies, c'était un ras-le-bol de toute cette merde. Une volonté de vivre et de penser autrement. Pour cela, il fallait d'abord aider à ébranler les cadres de pensée traditionnels, parce qu'on s'était tous manifestement retrouvés dans un gigantesque cul-de-sac, et cela justifiait, dans un premier temps, l'usage des drogues comme outils de «déprogrammation».

Une fois la «déprogrammation» faite, la drogue aurait dû être laissée de côté, mais ce n'est pas ce qui s'est passé, de moyen elle est devenue une fin, puisque le changement de pensée ne permettait pas vraiment de sortir du «système»: il fallait donc se sortir soi-même mentalement en permanence du système. D'extase elle est devenue douleur, et de douleur elle est devenue cauchemar. La mort ou la folie ou la déchéance, étaient des issues courantes.

Kerouac avait raison de rejeter ce qu'il voyait, mais il n'avait pas raison de rejeter ce qu'il ne voyait pas ou ne voulait pas voir. Ce qu'il ne voyait pas, malgré tout l'accoutrement des hippies qu'il n'aimait pas, c'était la raison profonde de la mouvance. C'est de cela qu'il fallait tenir compte, le reste pouvait être corrigé par la suite, comme l'effet de mode. Si on tient compte de la raison profonde, Kerouac est un hippie d'un autre genre, un «proto-hippie». C'est le sentiment et la volonté de liberté qui motive aussi les deux mouvances, beat et hippie. On se sent enfermés dans une tradition, dans le carcan de la religion aussi, et on veut s'en libérer. On fait des liens entre la religion, la non-liberté et la guerre, et on en a ras-le-bol de tout ça: on veut être libres physiquement et spirituellement. C'est ce à quoi on aspirait avec le progrès, mais ce n'est pas ce qu'on a eu.

La mouvance hippie est triste, viscérale, dionysiaque, c'est pourquoi la musique est aussi omniprésente, distordue, criante, torturée, languissante, d'un sérieux mortel. On sent qu'il se profile un drame dans cette musique. Puis nous avons les surdoses en série de nombreux musiciens et chanteurs, et ceci ne pouvait être que la fin logique d'un mouvement, de la volonté d'une nouvelle façon de vivre qui voulait être prise au sérieux. Nous sommes rendus aujourd'hui à la résignation et la violence comme culture des punks. Les punks vont tuer avant de se tuer: c'est la réplique logique au mouvement précédant qui fut un échec. Et la vie de chacun ne vaut pas grand-chose: renversement total de perspective. Pourquoi? -Parce que la vie d'un hippie ne valait pas grand-chose, manifestement, aux yeux du système, alors que ç'aurait dû être le cas.

On pourrait dire que Kerouac a été volontairement provocant dans les médias de masse, en affirmant qu'il était un «catholique» et qu'il aimait «l'ordre et la piété», etc., mais comment savoir? Et après tout, cela en faisait-il véritablement un ennemi du mouvement hippie? -Je ne crois pas.

À ce que je sache, la plupart des hippies devaient être aussi des catholiques avant d'être des hédonistes athées, des anciens catholiques, j'en conviens, mais qui cherchaient tout de même un sens spirituel à leur vie à travers des courants d'inspiration orientale, donc une autre forme de piété; ces gens cherchaient aussi le sacré «véritable» au moyen des drogues comme le LSD. Et quel hippie n'aimerait pas l'ordre? Ne faut-il pas un ordre spontané pour rendre possible une commune socialiste? Ainsi, qu'ils le veuillent ou non, les hippies aimaient aussi l'ordre et la piété, sans le savoir.

Le paradoxe ici, et l'ironie, est que Kerouac, rejetant les hippies, savait plus profondément qu'eux ce qu'ils aimaient et ce qu'ils voulaient, et qu'il était lui-même un hippie avant la lettre, en communion avec la Mère (Nature). Mais je ne sais pas si Kerouac était vraiment conscient de tout ce qu'il savait sur eux. Je crois aussi que les hippies n'ont pas compris Kerouac, et que de son côté, Kerouac ne s'est pas compris lui-même. Si les hippies ne semblaient pas sincères dans leurs intentions aux yeux de Kerouac, et que Kerouac, en réaction, s'est montré de mauvaise foi, il a tout de même eu raison contre les hippies et contre lui-même, dans la confusion générale.

Pour finir, de ce que je sais de Kerouac pour l'avoir vu en entrevue, c'est qu'il semblait un homme très intelligent, sensible, possiblement torturé (pour quelle raison?), avec un grave problème d'alcool, il semblait du type introverti, pusillanime par moment, enfantin, mais un bon Jack comme on dit, un gars attachant, et c'est pour ça que je l'aime comme personne, malgré tout ce qu'on peut lui trouver comme défauts, et Dieu sait qu'on en a trouvé!

Je vais maintenant devoir explorer ses écrits sous cet angle, dans un avenir indéterminé.



lundi 13 juillet 2015

L'art de manger des mille-feuilles

Il m'arrive de temps en temps de déguster un de ces mille-feuilles adorés à la crème chantilly, et à chaque fois, je me dis qu'il doit y avoir une façon de les manger, puisque dès la première bouchée, toute la crème se répand dans toutes les directions, à cause de l'inévitable écrasement de la pâtisserie...

Eh bien, ce soir, j'ai trouvé comment manger ces saletés...

Voici une photo avec flèche indiquant où il faut venir croquer en premier:


Si le mille-feuille ne possède pas d'étagement comme dans celui-ci, il faut alors croquer jusqu'à la base.


Méthode (Regulae ad directionem ingenii):

1. Ne jamais commencer à croquer sur le dessus, mais plutôt croquer au milieu ou juste en dessous du dessus (encore mieux) en tenant le mille-feuille droit.

2. Continuer le mouvement jusqu'à la base ou l'étage juste en dessous.

3. Si le mille-feuille a un étage en dessous, répétez le même mouvement.

4. Ensuite, répétez sur le côté opposé.

5. Il devrait rester une mince tranche au milieu non mangée.

6. Mangez cette tranche en tournant le mille-feuille de côté, sinon le mille-feuille s'écrasera et tout sera gâché.

7. Recommencez l'opération du début jusqu'à ce que le mille-feuille soit terminé.

8. Pratiquez-vous sur 5 ou 6 mille-feuilles pour devenir expert et épater la gent féminine.

9. Cette méthode ne vous permettra pas toutefois d'éclabousser de crème les seins de vos admiratrices.

10. Bonne crise de foie.

dimanche 12 juillet 2015

Mon regroupement: le P.A.C.T.O.L.E.

PACTOLE: Penseurs Alternatifs Contre le Totalitarisme, l'Oligarchie, le Libéralisme et l'Économisme.

La course vers le précipice avec bonne conscience: les petits amis du capitalisme

J'étais en auto l'autre jour et j'ai entendu un commercial de jus de légumes: ça parlait d'un gars qui n'avait pas oublié de manger son cheese extra bacon, etc., mais qui avait par contre malencontreusement oublié de boire son jus de légumes...

Le commercial laissait entendre que tu peux manger mal, mais à condition que tu boives ton jus de légumes...

J'ai remarqué aussi que cette rhétorique est récurrente dans d'autres publicités...

Autrement dit, on peut faire ce qu'on veut au point de vue alimentaire, en autant qu'on n’oublie pas de prendre ses vitamines, son jus, ses pilules d'ail, ou whatever...

On est miraculeusement protégé du mal lorsqu'on prend telle ou telle affaire... C'est pas de la pensée magique ça? De la mythologie? De croire que les artères vont pas finir par bloquer? Ces publicités sont carrément criminelles...

L'équation est la suivante pour bien du monde: «Je peux manger 3 petits gâteaux triple chocolat SI je fais 1 heure de course».

L'équation peut aussi se transformer, comme la nourriture transformée qu'on mange, et devenir plus malsaine encore: «Si je fais 1 heure de course, je peux manger 3 petits gâteaux triple chocolat, et si je compte bien: SI je fais 2 heures de course, je peux manger 6 gâteaux triple chocolat, etc.»

Le problème avec ça, c'est que dans notre logique on peut maintenant virtuellement manger ce qu'on veut, dans la quantité qu'on veut, SI on expie toujours le tout avec une dose proportionnelle d'exercice...

Bien évidemment, la réponse à tout ça, c'est que c'est de la FOLIE COMPLÈTE.

La vérité, c'est qu'aucun ALIMENT ou EXERCICE ne peut nous protéger des ABUS que l'on fait...

Ça, il faudrait le dire et le crier sur tous les toits HAUT ET FORT...

Si je mets une tonne d'huile, de vinaigrette et de sel dans ma salade, ma salade ne vaut plus RIEN...

Si on veut être en santé, il faut manger des fruits et des légumes, manger moins de gras, de sel et de sucre, ou carrément couper dans ces derniers éléments, puisqu'on mange déjà énormément de gras, de sel et de sucre, même en réduisant drastiquement...

C'est pas pour rien que le trois quarts de la population mondiale est obèse...

Vous êtes probablement OBÈSE sans le savoir, faites un test...

Moi je suis obèse depuis des années, et je ne le savais pas...

Si on veut être en santé, il faut aussi être actif physiquement, mais ne jamais faire d'équation comme les précédentes, AU CONTRAIRE, il faut couper complètement la malbouffe, le beurre, la bière, le lait, les coupes glacées, la friture, le sel... Autrement dit, il faut manger DRABE pour un boutte...

Et croyez-moi, c'est très difficile, puisque nous sommes tous pareillement aujourd'hui, par PUR HASARD, des HÉDONISTES FINIS...

Mais ça vaut la peine: j'ai déjà perdu par le passé plus de 50 livres en 3 mois en mangeant un seul repas par jour qui consistait, invariablement, en riz et poisson avec citron. Je faisais aussi de l'exercice au gym au moins trois fois semaine, et ce, même si je n'avais aucune énergie...

Malheureusement, quand j'ai rencontré ma blonde, tout a été fini... Adieu les belles fesses et le ventre plat...

C'est bien beau l'amour, mais je dois maintenant tout recommencer à zéro si je ne veux pas crever...

Il faut avoir FAIM pour maigrir... C'est souffrant...

Gandhi jeûnait deux fois par semaine, et ne mangeait pas grand-chose à part ça...

Il essayait de ne pas manger des choses qui lui plaisaient, pour ne pas y prendre goût et en vouloir toujours plus...

ON FAIT TOUS LE CONTRAIRE AUJOURD'HUI.. PAR PUR HASARD...

C'EST POUR ÇA AUSSI QUE NOUS SOMMES TOUS DES GROS PORCS ET QUE LA PLANÈTE VA EXPLOSER...

Au fond, nous nous comportons EXACTEMENT COMME les compagnies qui nous exploitent et nous oppressent POUR NOTRE BIEN. Nous répétons le mal qui nous a été fait, comme pour les victimes d'abuseurs.

Ces compagnies font beaucoup de mal et ravagent tout, y compris l'être humain dans son corps et son esprit, mais tout est RACHETÉ avec de bons avantages sociaux, un bon salaire, du développement économique, de la croissance, des dons à des fondations, des participations à des causes, etc. De notre côté, on peut continuer à polluer avec des sacs de plastique, parce que maintenant on nous les fait payer à l'épicerie; on peut aussi continuer de consommer toutes les ressources comme des porcs, si une partie des profits de l'entreprise est versée à une cause, etc.

Mais de croire que cela arrêtera notre course vers le précipice, c'est encore de la PENSÉE MAGIQUE...

Le mal n'est jamais annulé par le bien...

Le mal ne disparaît seulement que quand on l'éradique...

samedi 11 juillet 2015

Je suis juste devenu fou

Comme je disais à ma psychologue: «On penserait qu'après une crise cardiaque, je me serais calmé, que j'aurais fait la paix avec moi-même et avec le monde, que j'aurais commencé à marcher, tant qu'à y être, dans les pas de Gandhi et de Jésus-Christ, mais non, rien de tout cela n'est arrivé, je suis juste devenu fou braque...»

En effet, c'est ce que j'ai remarqué dernièrement, surtout immédiatement après ma sortie de l'hôpital... Mais l'effet continue, je suis devenu RADICAL... Des fois ma blonde a peur que mes stents explosent... J'ai ZÉRO patience...

J'ai l'impression de n'avoir plus rien à perdre. Il est vrai que j'ai vécu une expérience extrême, radicale: j'ai flirté avec la mort... On dirait que cette expérience m'a enlevé une certaine peur... j'ai moins la langue dans ma poche disons... et j'ai moins de regrets et de remords... On dirait que je me suis fait à une certaine dose de violence... Ma conscience est moins facilement troublée... J'ai envie de tasser du monde, sans aucun égard... On me traite comme de la merde, vous allez le payer... Le crédit est terminé... J'ai ZÉRO patience...

J'ai trop envie de prendre les fatigants par le collet, c'est pourquoi j'ai décidé que j'allais m'inscrire à des cours d'aïki-jujitsu. Je suis fermement déterminé à me faire respecter... Je ne m'écraserai pas à cause que j'ai fait une crise cardiaque... c'est pas vrai... et je dirais même: au contraire. J'ai ZÉRO patience...

C'est le temps pour moi de monter le ton, parce que soit qu'on ne m'a pas entendu, soit qu'on ne m'écoute pas, soit qu'on ne me comprend pas, soit qu'on considère ce que je dis comme sans importance... Je suis prêt à mourir s'il le faut... Je n'ai plus peur de la mort... Elle est venue me titiller, je me nargue d'elle... Le vrai punk en moi a repris du service... J'ai ZÉRO patience...

Ma rage est rendue telle que je vais crier tellement fort que je vais faire exploser des oreilles...

La machine est en marche, je n'ai plus l'intention de m'arrêter...

Jusqu'à la prochaine crise cardiaque finale, qui arrivera probablement d'ici quelques années, si je maintiens bien le rythme...

Et je serai alors bien heureusement débarrassé de la mob...

J'aime mieux crever de même que crever d'humiliation et de honte...

J'ai radicalement ZÉRO patience...

Je mets le pied au plancher... Tasse-toé de mon chemin!