Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 26 décembre 2023

Oui longtemps la femme était le dénominateur commun de toutes mes pensées. C'est différent aujourd'hui. Ma vie a changé, mon corps a changé, beaucoup. Oui je suis encore émerveillé par la beauté des femmes, et il m'arrive de partir en rêve, mais je suis pressé par d'autres préoccupations. On dirait que je n'ai assez de temps pour rien. Le temps presse oui. Je sens l'urgence de la situation. En fait, je l'ai toujours senti, mais depuis quelques temps, les choses se sont dégradées, et je la sens davantage. Ma situation n'est pas stable, ni mon mental, ni ma santé. Elle ne sera peut-être stable qu'une fois dans la tombe. Je crois qu'on s'imagine davantage la stabilité qu'elle n'existe vraiment. Tout est trop changeant. Je veux dire, on croit tenir quelque chose fermement, et puis finalement non, c'est pas ce qu'on pensait. Longtemps je me suis fait des idées sur un paquet de choses, et puis c'était pas ça. Ce n'était qu'une illusion. Un beau décor que je m'était inventé, une surface, une coquille vide. C'est Proust qui a dit que «ce qu'il y a de bien avec le bonheur des autres, c'est qu'on y croit». C'est un constat assez terrible quand on y pense. Cela veut dire que toutes les fois où j'étais là seul dans ma solitude à penser à «mieux», j'étais déjà dans le mieux. En fait, je ne pouvais pas être mieux qu'à ce moment-là, alors que je croyais vraiment le contraire.

samedi 23 décembre 2023

Ce n'est pas dans la sphère politique qu'on va trouver l'honnêteté. Les politiciens sont des criminels, des menteurs, des voleurs, des meurtriers, des bandits de grands chemins. Tous les moyens sont bons pour satisfaire leur ambition. Alors quand vous voyez des criminels croupir misérablement en prison, dites-vous que c'est parce que, eux, ne savent pas parler, ne savent pas louvoyer, ne savent pas manipuler, ne savent pas cacher leur jeu aussi bien que ces aigrefins de politiciens sont capables de le faire. En bas sont les criminels, mais en haut on a la même image inversée, en plus propre, en version «acceptable». Bien sapé, capable de bien parler, on peut tout se permettre. Ça a toujours été ça le message des peuples qui se sont fait dominer par ces truands, ces minables, ces crapules de grande envergure que sont les politiciens.

vendredi 8 décembre 2023

Pour les mauvais gouvernements, l'apparence de faire quelque chose est plus importante que faire vraiment quelque chose pour que ça change. C'est le même principe qu'à l'épicerie sous économie capitaliste néolibérale: comment faire pour qu'un produit ait l'air deux fois moins cher, alors qu'il est en réalité quatre fois plus cher, si on regarde la quantité, la qualité des produits, etc. On s'enligne pour des 1000% de profits à nous faire manger de la merde, et avec notre pleine satisfaction. La corruption alimentaire suit la corruption politique qui suit la corruption spirituelle. 

Une population ignorante et malade est une population soumise. C'est toujours ce que cherchent les mauvais gouvernements qui s'appuient sur la répression et la force afin de rester en place, autrement on les fouterait dehors à grands coups de pied dans le cul.

jeudi 7 décembre 2023

Dieu ou la grande hypocrisie du pouvoir. Il n'y a pas de Dieu que nous connaissions ou en lequel nous pouvons ou voulons croire, tout ce qu'il y a, ce sont des hommes qui veulent plus de pouvoir en faisant parler leur Grande Marionnette.

mardi 5 décembre 2023

Ce qui a changé avec le temps, c'est que j'en suis venu à penser que personne n'a plus besoin de mon aide. Je suis plus déterministe. Je ne crois plus qu'il est aussi facile aux gens de changer, donc je ne me mêle pas de les «aider». Les gens sont comme ils sont, et il serait très fastidieux de savoir pourquoi, parce qu'eux-mêmes ne le savent même pas. Un million de facteurs nous définissent, peut-être davantage. En ce qui me concerne, je ne suis plus très intéressé à essayer de convaincre des pierres, des bouts de bois et des flaques d'eau. Je m'en crisse. Qu'ils aillent tous se faire foutre.

Je vois la sexualité au loin, comme un horizon, et le soleil est souvent couchant. Après quelques secondes, ça disparaît de mon esprit, et c'est pas bon signe. Avant, ça m'énervait, oui, cette insistance effrontée du sexe. Et je voulais m'en débarrasser. Maintenant je sens que j'ai atteint le fond du baril de testostérone. Les belles femmes ne me donnent plus de coup dans la queue. Je me fait penser à un vieillard fini. Je les regarde au loin, comme de beaux objets précieux inaccessibles, l'aventure ne me tente plus. Et pourtant.

Le temps a avancé trop vite. Et j'ai perdu beaucoup de temps. Toutes les fois où j'ai refusé ou dit «non» ou ignoré une belle femme, aujourd'hui je m'en repens. Que pensais-je donc? Que j'allais être éternellement beau et en forme? On dirait. On pourrait dire. C'est ça la jeunesse et la forme: c'est une illusion. L'illusion de penser que tout cela va durer très longtemps. Tellement longtemps qu'on n'en voit pas le bout. Et un jour, on est de l'autre côté du tunnel. On est passé dans le bout directement, sans s'en apercevoir, et ça fait chier, oui. Je me suis rendu compte du jour au lendemain que j'étais vieux, et depuis, ça ne me lâche plus. C'est tous les jours. À chaque jour je frappe la cinquantaine bien tassée. Un survivant, on va dire, oui, mais quand même. J'aurais préféré ne pas me rendre jusque-là. C'est d'ailleurs un accident, parce que rien ne devait se dérouler de cette façon. Je devais mourir quelque part dans la vingtaine, et ça n'a pas eu lieu. En tous cas, pas jusqu'au bout.

Maintenant, paradoxalement, alors que je souffre et que tout est morne, je tiens à la vie... C'est con la vie. Mais vraiment. Crois en ci, croit en ça, nous nageons dans nos propres rêves, et qu'est-ce que ça va changer au bout du compte? Pourquoi personne ne croit qu'il va aller vivre sur Saturne ou Jupiter une fois mort? Parce que ça ne semble pas très intéressant? Et pourtant, c'est à ça que ressemble l'univers qui nous entoure, c'est ça partout! Mais tout le monde croit autrement. En réalité, personne ne voit la réalité. Tout un chacun ne voit que sa propre réalité à lui, ce qu'il croit, son monde à lui. Et il n'a pas le choix. Nous n'avons pas le choix, parce que nous ne pouvons pas savoir le but de notre présence sur terre: nous pouvons seulement le deviner. Oui, c'est ça, nous l'avons sur le bout de la langue! mais ça ne vient jamais vraiment. C'est un mot qui nous reste pris finalement dans le fond de la gorge, et ça nous étouffe, mais puisque c'est un mot, on n'en meurt pas, on vivote.