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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

jeudi 26 décembre 2013

Tweeth explication

La plupart des explications de l'homme de la rue qu'on pourra avoir pour n'importe quoi ne sera toujours, la plupart du temps, que de la paresse intellectuelle.

Dès que l'on questionne ou creuse un peu le moindrement ces explications, l'on découvre que ce sont des légendes urbaines, des confusions de cause et d'effet, ou la dernière opinion arrêtée d'un animateur radio. Ce que cela montre, c'est que la «vérité» n'a pas trop d'importance dans la vie de la multitude, l'important est de pouvoir donner une explication quelconque, autrement dit, de ne pas rester «bouche bée» devant un fait, alors que ce serait la seule conduite honnête.

Intellectuellement, nous vivons tous, à crédit, par paresse, mais aussi par impossibilité de tout savoir. Même les plus brillants se font avoir avec leurs propres préjugés. Les préjugés sont comme des panneaux indicateurs des «limites» de notre connaissance.

Tweeth religieux

C'est dans les dictatures que se révèle la vraie nature des religieux, et donc, de la religion: elle est toujours au service du pouvoir en place. Les religieux sont des «auxiliaires du pouvoir» dans tous les pays, à toutes les époques, et il ne peut en être autrement.

La fonction des religieux est de servir de «médiateurs» entre le pouvoir et le peuple: ils suggèrent au peuple de se conformer aux volontés du pouvoir en place, car c'est la «volonté de Dieu». Ils demandent ainsi au peuple de démissionner devant la dictature et son injustice, et servent alors de consolateurs, mais c'est tout. Ils encouragent le peuple dans la voie de la démission pacifique, pour éviter la confrontation violente, en leur faisant accroire qu'il y aura une justice dans les «cieux». Ainsi, aux moyens de ces «astuces», de ces traîtres intérieurs, le dictateur réussira à imposer sa volonté et sa terreur sanglante, même aux plus fortes têtes. La soumission du grand nombre entraîne avec elle dans le désastre, ceux qui restent, c'est-à-dire, les «résistants».

Les résistants sont, dans tous les pays et à toutes les époques, les seuls vrais «croyants», et il ne peut en être autrement. Ils croient à l'amour, à la liberté, à la justice, mais contrairement aux religieux, ils croient que ces choses sont possibles «ici-bas». 

lundi 9 décembre 2013

Sandwich à'marde..

Demain, ça va faire une semaine que je ne suis pas retourné au gym..

C'est souvent ça mon problème: j'y vais par à-coups.. je suis rarement régulier.. j'ai des baisses d'énergie.. ou pas assez de temps.. ou il me manque la volonté d'y aller..

Pas étonnant que j'arrive pas à perdre une seule livre.. je mange aussi mal.. et comme un porc parfois.. je m’empiffre.. je sais que je suis probablement en train de bouffer continuellement mes émotions, même si je le nie.. je bois trop.. je fume alors que j'aurais dû arrêter depuis longtemps.. mais au moins je sais pourquoi je fume..

J'ai mal au dos en ce moment.. je sais que c'est relié à mes exercices.. et au fait que je dors mal ou trop longtemps des fois dans une mauvaise position.. j'ai le dos fragile.. je l'ai toujours eu.. mais je sais pourquoi depuis quelques années: ma malformation congénitale au dos, qui fait que j'ai comme un petit chim sur un des côtés de la base d'une vertèbre.. ce qui fait que quand j'ai trop de poids sur les épaules, ça fait dévier la colonne et la fait forcer, causant une scoliose..

Par conséquent, je ne peux pas vraiment forcer comme je le fais, mais je le fais quand même, parce que j'ai décidé de m'en crisser.. parce que sinon, je ne pourrais plus rien faire.. je le sais..

Une affaire que je ne fais plus, c'est les sit-ups.. Un gars me disait: «Si tu veux avoir des abdos, t'as pas le choix, faut que tu fasses des crunch..». Eh ben, je me suis souvenu de ça il y a quelques années, alors que j'avais un surpoids, je me suis mis à faire des sit-ups comme un fou, et sans m'en rendre compte, je me suis fait une hernie ombilicale.. et j'ai eu droit par la suite à ma première chirurgie sous anesthésie..

Les innombrables entorses lombaires que j'ai eues font qu'aujourd'hui je ne peux plus faire de sit-ups, enfin, pas vraiment, que je ne peux plus trop lever de poids, même si je pars sur des phases des fois, que je ne peux plus trop courir, et ça ça me fait de la peine, car ça m'aiderait à maigrir, mais dès que je cours un peu trop, je suis forcé de m'arrêter pendant quelques semaines parfois, et voilà tout le poids qui revient, je suis pris comme dans un cercle vicieux..

C'est ça l'«étau» dont je parlais.. C'est l'étau de la vieillesse..

C'est d'la marde.. C'est un sandwich à'marde, dont, disait un ami d'un ami, «la part de pain diminue et la part de marde augmente au fil du temps»..

C'est tu beau la vie.. hein?

À vingt ans, on est en parfaite santé mais inutile, puis à quarante, on se ramasse sur une voie de garage.. fini..

mercredi 4 décembre 2013

L'illusion de redevenir jeune..

Des fois j'ai l'impression de redevenir jeune en m'entraînant.. mais ce n'est qu'une misérable illusion, et je le sais.

J'ai toujours la volonté de réaccomplir ce que j'ai fait avant, mais les jeunes qui s'entraînent au gym ne savent pas parfois tous les prodiges qu'ils font.. Dans quelques années, toute cette force qu'ils déploient aura probablement disparu.. Ça a été mon cas, et c'est toujours profondément décourageant..

Bien sûr, je ne redeviens pas jeune, et je le sais par toutes les blessures antérieures que j'ai eues, et que je ressens encore parfois, et que je sais, que si je force mal ou trop d'une certaine façon, que ça va revenir assez rapidement.. Je ne peux donc plus autant pousser mes limites qu'avant.. Mais j'essaie quand même!

Je me souviens d'un temps où je mettais six plaques de 45lb sur chaque côté d'une barre libre et je faisais des squats avec ça, la barre pliait, c'est près de 600lb! Il serait impossible que je refasse ça aujourd'hui après tous les problèmes que j'ai eus au dos, entre autres, la découverte d'une malformation congénitale au dos me causant alors une scoliose douloureuse, passée depuis, en plus de ma malformation au cœur me causant des palpitations..

Ces choses sont des exploits du passé.. mais je ne sais pas encore si je suis capable de recourir des 20km, depuis qu'on m'a annoncé que je commençais à faire de l’artériosclérose à cause d'un médicament qui m'empêche de faire des caillots.. je ne sais pas si je suis capable de relever des 120lb aux poids individuels.. Je sais que je vieillis, mais à quel rythme? C'est ça que je veux vérifier et tester..

Comme c'est là, je ne me rendrai pas à 50 ans sans être très malade et fatigué.. Je dois faire baisser radicalement mon poids, mais c'est ça le problème en vieillissant, le métabolisme ralentit et on n'arrive plus à éliminer les calories aussi facilement! Alors on essaie de manger moins, mais on n'a pas d'énergie pour s'entraîner ou faire quoi que ce soit! On devient comme pris dans un étau.. C'est l'étau de la vieillesse, et on se sent vraiment fait comme un rat..

Et tout ça est décourageant, ça me tue.. tout en me tuant pour vrai aussi..

Je sens tellement parfois que ma vie est finie.. L'entraînement me sauve souvent de l'effondrement psychique.. et de la dépression..

En fait, ça ne me sert pas de «psychologue», c'est bien mieux qu'un foutu psychologue..

On ne commence à avoir vraiment une idée de la vieillesse et de la mort qu'après quarante ans.. Parfois je me sens littéralement comme un animal coincé dans une ligne pour se faire abattre.. C'est terrible la souffrance psychique de se voir dépérir et se voir diriger (incroyablement..) vers la fin, d'une façon inévitable.. On se sent complètement impuissant devant tout cela, devant ce manque de sens.. cette absurdité..

C'est pour ça que je lève des poids, que je lutte contre la gravité.. ça m'aide à donner un sens temporaire à ma vie..

mardi 3 décembre 2013

Training

2 set de 9 avec 105lb en dumbells fly (triceps) [Mon but: 3 set de 10 avec 110lb, et remonter graduellement jusqu'à 120lb et le dépasser.. enfin]
3 set de 10 avec 50lb, biceps
3 set de 10 à la «barre de Superman» avec 3 plates de 45lb, et j'ai rajouté un 10lb à l'avant-dernier set, mais ça commençait à me faire mal à un bras.

À la pesée: 258lb.

Pas de cardio.

Douleurs aux coudes et à l'avant-bras droit, mais ça passe.

Un gars m'a demandé «à quoi ça sert cet exercice là?» (la barre de Superman), je lui ai dit que ça travaillait les triceps, mais les abdos aussi, et les jambes.. Et que ça travaille tout le corps finalement, comparativement au bench press qui travaille juste les bras.. Je disais n'importe quoi juste pour avoir l'air de m'y connaître..

J'ai attiré l'attention parce qu'un gars a essayé de lever la barre, il en a fait trois, et il s'est découragé..

Mon déjeuner de Surhomme..

1 gros café
1 cigarette
15 tranches de bacon
5 oeufs
2 toasts avec beaucoup de beurre
1 petit plat de bines avec bacon
5 crêpes avec beaucoup de beurre et du sirop d'érable
1 bouteille d'eau
1 branche de céleri

L'estomac va m'exploser, m'en va pousser des poids en sacrament là..



Upside down

Je suis tanné de déjeuner à 3h de l'après-midi.. Faut que je fasse quelque chose..

Gym

Je suis ultra fort, même si je ne m'entraîne pas souvent, mais je recommence. Les ti pique-pique font encore plus durs au gym, quand je les regarde. Je suis un beef à côté d'eux. J'ai encore plus l'air d'un monstre tueur avec mes cheveux longs sauvages.

Dimanche je suis allé directement aux dumbells, j'ai pris les 105 lb. J'ai été capable de faire deux séries de six flys. Dire qu'avant je faisais trois séries de dix avec des 120 lb. Mais je vais m'y rendre à nouveau et je vais même dépasser enfin le 120 lb par bras, je suis confiant. J'espère me rendre à 130, 135lb, peut-être 140, mais là, faut pas exagérer.

On oublie le benchpress, ça me donne mal dans le cou et ça développe des faiblesses après pour faire les dumbell flys.

Je recommence à faire de la course, des petits cinq minutes. Mais à cause de ma lourdeur, le climber est encore ce qu'il y a de mieux.

Je vais perdre encore un peu de poids (je ne sais pas comment je vais faire) et je vais me remettre éventuellement à courir comme une gazelle.

Mais pour ça, il faut que je coupe complètement la bière, ce qui n'est pas facile, quoique, je suis pas mal écœuré d'en boire, mais on dit toujours ça le lendemain de la veille, ça fait des années que je dis ça, que je radote comme un crisse de soulon..

Je me suis créé un nouvel exercice d'homme fort, très viril: il y a un tube de métal mobile fixé au sol, je mets une barre de bench press dedans et j'ajoute des poids à l'autre bout.. j'ai mis un 45lb et j'ai soulevé en poussant vers le haut avec mes deux bras à partir de ma poitrine, j'ai vite rajouté d'autre poids plus petits, et ça semblait impressionner les gars, qui mettaient pas aussi lourd.. Quand j'ai refait l'exercice dimanche, je me suis dis «fini le niaisage», j'ai tout de suite mis deux plates de 45 lb, et j'ai fait l'exercice viril. J'avais l'air du superman avec sa barbe qui pousse comme un dément sur des poutres d'acier.

Je me suis dit que ça valait la peine que je garde cet exercice-là dans mon éventail, pas très élaboré, depuis mes nombreuses blessures. J'aime ça impressionner la gang de wannabe tough du gym. Ça pousse comme des champignons au soleil. Y en a souvent des gros et des découpés, mais même ceux-là, je lève plus lourd qu'eux. Moi je sais que leurs muscles c'est de l'air, c'est gonflé à l'hélium. Il reste que je sais quand même pas comment ils arrivent au résultat. Mais je le vois tout de suite quand c'est à cause des stéroïdes, et y'en a pas mal plus qu'on pense..

Anyways, j'ai pas à être jaloux de personne, et je n'ai plus vingt ans non plus.. De toute façon, à vingt ans, j'étais sur la drogue et je n'avais aucun muscle. On pouvait me casser en deux avec une main. J'ai fait beaucoup de progrès et c'est pas fini. Faut juste que j'arrête de boire et de manger comme un ogre osti..

vendredi 29 novembre 2013

My life..

C'est ici que je vais vous parler de ma vie en tant que Surhomme..

jeudi 28 novembre 2013

Tweeth questions d'hormones

J'accumule des livres, beaucoup de livres, et des fois je ne sais plus trop pourquoi..

Il devient de plus en plus difficile au fil du temps et des achats de trouver quelque chose d'intéressant.. on vient qu'on fait le tour un moment donné.. et ça.. je pensais pas que ça arriverait..

Aussi, j'ai démissionné de beaucoup de choses.. par conséquent, beaucoup d'achats que je continue de faire sont des reliquats de mon passé.. J'ai arrêté d'acheter systématiquement les nouvelles publications de Heidegger, ça fait un boutte.. En fait, depuis plusieurs années, je n’étudie plus Heidegger, ce philosophe qui m'a tant fasciné pendant mes études manquées au cégep.. Par la suite, à l'université, je me suis comme spécialisé sur lui, puis par la suite, avec mon changement forcé de domaine d'étude, j'ai été obligé de délaisser la philosophie, puis, avec la distance, j'ai fini par perdre l'intérêt.. Je me suis réveillé un bon matin et je me suis aperçu soudainement que ça faisait des années que je n'avais pas touché à un seul livre de Heidegger.. Il m'apparaissait désormais comme un philosophe parmi tant d'autres.. Je l'avais relativisé en plein..

Et la suite c'est tout ça, mais à grande échelle: j'ai tout relativisé, et rien n'y a échappé..

Moi-même je ne devenais qu'un ver rampant péniblement dans la terre boueuse.. et non plus un héros sauvant l'humanité à coups de brillants concepts..

Je me dis des fois que je deviendrais fou si je venais à perdre mes bibliothèques, puisque j'ai passé des années à les monter, puis que ça m'a coûté tellement d'argent.. au point que j'en fais des crises d'anxiété des fois.. Mais pas juste ça: le plus important c'est ce qu'elles contiennent: la connaissance dont je me suis donné pour but d'acquérir. Mais encore ça, je l'ai relativisée..

Mes lectures ne m'ont jamais servi à grand-chose dans la vie, sauf à avoir, mais pas souvent, quelques brefs moments de plaisirs.. J'ai tout détruit.. À chaque fois que je lis, je détruis tout.. Je lis un auteur pour le détruire à chaque fois systématiquement.. Pourquoi donc? Je ne sais pas, mais je les hais..

Lorsque j'avais commencé à lire l'Être et le Néant de Sartre vers mes dix-huit ans, je me souviens que je l'avais craqué en plusieurs endroits.. J'aimais ça qu'il ait l'air usé.. travaillé..

C'était pour moi un ouvrage précieux à l'époque, et je l'ai racheté.. mais aujourd'hui je sais que c'est un ouvrage inepte d'un philosophe inepte, comme presque tous les autres livres ineptes de philosophes tout autant ineptes, mais peut-être pas encore démasqués.. Peu importe, il y a des intérêts derrière chaque philosophie comme il y en a en tout.. La «Raison», l'«Objectivité», cela n'existe pas, on s'en fout.. cela n'a jamais existé.. Ce qui existe ce sont les mots, et l'impression qu'ils font sur nos cerveaux.. C'est tout. Un jour cette impression passe sans qu'on s'en aperçoive, puis, il n'y a plus rien.. On s'étonne de s'être enthousiasmé devant un néant.. Les hormones qui faisaient l'effet d'optique ont disparu..

Eh bien, ce n'était donc qu'une question d'hormones.. ça aussi..

Montaigne a écrit dans ses Essais: «Nous n'avons que la sagesse de nos organes». Je ne sais pas trop quoi penser de ça..

Les «marchands de sagesse», finalement.. c'est une business comme une autre..

mercredi 27 novembre 2013

Réflexions matinales..

Comme à chaque année, Noël s'en vient, je vais recevoir des cadeaux, mais je ne pourrai pas faire ceux que je veux..

Le temps file entre mes doigts, je ne sais pas comment..

Je suis en mode «sous-marin», sous les travaux, le travail, et j'étouffe.. Je ne sais pas exactement quand je vais pouvoir remonter..

Je suis fatigué, tanné de ma vie, de mes études, de mon boulot.. Quoique, parfois, mon boulot mette un baume sur mes plaies.. J'aime quand même bien mon travail, mais quand ça va bien.. Or, c'est juste depuis pas longtemps que ça va bien, avant, c'était l'enfer, au point même que j'ai eu besoin de consulter un moment donné..

Je ne suis pas en forme, je ne suis pas capable d'être en forme, je ne suis plus capable..

Je fais juste «fonctionner», je n'existe pas..

Je me sens vidé.. plus aucun impulse ne vient de moi-même.. on me donne des chocs pour avancer..

jeudi 21 novembre 2013

Tweeth mythomanie vraie

Une vie sans histoire est d'un ennui mortel..
Au sens de raconter des histoires.. et aussi, d'en avoir une..
Les histoires deviennent notre chez-soi, notre home sweet home..
Le foyer et la source de notre mythomanie vraie..

dimanche 17 novembre 2013

Tweeth n'importe quelle ostie d'bière

J'habitais coin rue Ontario/Papineau, juste avant le pont
Y faisait tellement frette dans ma chambre que je portais mes bottes Sorel, ma tuque, pis mon manteau pour dormir
Je faisais marcher le four ouvert pour réchauffer la place, mais ça marchait pas
Avec le peu que j'avais, j'allais m'acheter de la bière au dépanneur du coin
N'importe quelle ostie d'bière pour disparaître
J'appelais une ancienne promise à la pizzéria du coin juste avant Noël, mais c'était peine perdue, j'étais rendu complètement trash
L'hotêl à putes était juste à côté
Je le savais pas encore
Mais j'allais passer des sacrés moments dans cet hôtel-là pour une couple d'années
Et j'aurais pu m'en passer
Il n'existe plus aujourd'hui..
Il s'appelait le Jolicoeur..
Mon âme rôde encore autour de cet endroit-là
J'y suis mort plusieurs fois
Dans des piles de linge sale, des mégots de cigarettes et des draps troués..

vendredi 15 novembre 2013

Tweeth Led Zeppelin vs Pink Floyd

Led Zeppelin - des bonnes tounes - mais zéro idées..

Robert Plant a déjà dit dans une entrevue que Pink Floyd était un groupe plate.. C'est alors que je me suis dit: «ben oui, c'est vrai, c'est un groupe plate comparativement aux tounes profondément enlevantes de Led Zeppelin..»

Mais (un gros «mais»), je n'ai pratiquement pas écouté ce groupe durant mon adolescence et un peu plus tard comparé à Pink Floyd.. Pourquoi donc? Parce que Led Zeppelin n'a aucune profondeur comparativement à Pink Floyd.. Et c'est pourquoi Plant le qualifie de plate: c'est parce qu'il fait réfléchir, autant que planer. Mieux encore: je dirais même que «réfléchir», c'est déjà pour moi «planer», alors que pour d'autres, c'est juste pénible.. comme pour Robert Plant.. une grande guidoune à boucles blondes..

Led Zepellin n'a pas d'album équivalent à l'album The Wall, ou par exemple Animals ou Dark Side of the Moon.. Peut-être l'album Presence peut-il se placer auprès de ceux-ci, mais il ne sera jamais autant «concept» que ces albums de Pink Floyd..

Ce qui me fait dire aujourd'hui que Pink Floyd est un groupe dix fois plus grand que Led Zeppelin.. Les gars de Led Zeppelin ont fait, parfois, de la bonne musique, mais étaient juste pas assez intelligents pour faire de la musique avec des idées..

Quiconque me dira que Led Zeppelin est un grand groupe aura dorénavant droit à mon mépris éternel.. 

mercredi 13 novembre 2013

Tweeth les faits

Edmund Husserl
«Zu den Sachen selbst!» ..Incantation de Husserl..

«Il faut aller droit aux faits!» ..Bien sûr, mais à condition de savoir vers quoi il faut aller..

Qu'est-ce que «fait» veut dire? Ne s'est-on jamais véritablement posé la question? Est-ce que la signification de ce qu'est un «fait» va à ce point de soi?

Encore, je lisais tantôt un livre de William James, Le Pragmatisme, et je retrouvais il nous faut nous tourner vers l'expérience, vers les «faits»..

Mais je me suis trompé pour la phrase de Husserl plus haut: il parle des «choses mêmes» et non des «faits».. Différence importante.. Mais encore là: qu'est-ce que les «choses mêmes»?

Qu'elle est la différence entre les «faits» et les «choses mêmes»? Sont-ils la même chose?

Tweeth Hotel California

Si vous me demandez quelle est la toune que je déteste le plus, c'est sans conteste Hotel California.. Quand je l'entends à la radio quelque part, ça gâche automatiquement ma journée.. Si vous me demandez pourquoi je déteste cette toune que, pourtant, tout le monde aime, je vous répondrais que je ne sais pas pourquoi, je sais juste que je la déteste profondément, viscéralement, depuis que je suis flo.. Je la trouve déprimante, plate, mauvaise, un vrai ver d'oreille ostie.. Pourtant, il y'en a des tonnes d'autres comme ça.. Mais celle-là, je sais pas, elle est différente.. elle est dans une autre classe.. C'est comme pour Stairway to Heaven, c'est la deuxième que j'hais le plus après celle-là.. et elle aussi me gâche ma journée quand j'ai le malheur de l'entendre..

Tweeth plongée sous-marine

J'ai l'impression des fois de plonger sous l'eau et de ne remonter que par à-coups.. Je ne vois pas le temps passer, je ne vois pas vraiment le monde extérieur, je suis concentré sur des travaux, des cours, la job.. C'est à ce moment que je commence à manquer de souffle.. j'ai besoin de décompresser.. de faire autre chose.. Mais ces occasions sont rares.. J'ai l'impression des fois de manquer ma vie..

samedi 9 novembre 2013

Tweeth l'amour maudit

Avez-vous déjà remarqué à quel point on se tanne vite d'une toune? Quand j'étais plus jeune, la musique avait tout un effet sur moi, et là je parle d'il y a environ 5 à 10 ans.. Mais au fil du temps, graduellement, je me suis aperçu que l'effet du début diminuait en intensité, puis disparaissait rapidement, plus rapidement qu'avant.. Aujourd'hui la musique ne me fait plus grand-chose, sauf les violons qui m'amènent toujours les larmes aux yeux, et les pianos parfois aussi. Et c'est pourquoi je n'écoute pratiquement pas de musique classique, et préfère les subtilités du death metal, ou de l'électro.

Quand j'avais un peu moins de vingt ans, les découvertes en musique changeaient ma façon de voir le monde, mon habillement, mon comportement. Les parents nous trouvent alors «influençables», et ils ont raison. Mais cette «influençabilité» a une raison: on ressent tout plus fortement, plus profondément, plus intensément.. C'est normal alors que ça cause une révolution en nous..

Une des choses qui me désole le plus, c'est que j'aie perdu cette «révolution intérieure».. Rares dorénavant sont les choses qui m'inspirent.. Est-ce que c'est à cause de mon «histoire personnelle», de mon «vécu», de ma «mémoire»? Je crois que oui.. Je me dis que j'ai comme fait le tour de la musique, rares sont les choses nouvelles ou originales que je vais y découvrir.. Il y aurait donc alors une «usure de l'oreille».. Nos goûts deviennent plus difficiles au fil du temps, et ce, pour tout..

Pourquoi la vie doit-elle être comme ça?.. qu'elle avance et progresse, comme, en platitude? Ça devient ennuyant à la fin..

J'essaie de m'émouvoir de nouveau en écoutant mes albums préférés, mais ce n'est jamais tout à fait pareil comme la première fois.. Et on ne s'en aperçoit pas, mais plus on écoute une chanson, parce qu'on l'aime, évidemment, plus on s'éloigne de cette «première fois» et plus on y devient indifférent.. C'est comme en amour: on fait beaucoup l'amour au début, puis une certaine «distance» impalpable s'installe, une distance maléfique, jusqu'à ce qu'on se rende compte qu'on est tombé dans une sorte de routine plus ou moins excitante..

Cette «dialectique» est maudite.. en ce qu'elle tue tout ce qu'on aime..

C'est pourquoi il arrive que lorsque j'aime trop un livre, j'arrête de le lire délibérément quelques pages avant la fin, comme s'il devenait soudainement dangereux que j'en sache trop, et que je le laisse poireauter sur ma tablette de bibliothèque pendant quelques années.. avant de le reprendre, peut-être, un jour..

C'est comme si je voulais me garder un peu de plaisir pour le futur..

Mais cette abstinence n'est-elle pas tout autant une erreur que le fait d'aller jusqu'au bout d'une chose?.. ou d'en abuser?

Est-ce possible que lorsque je vais reprendre la lecture du livre là où je l'avais arrêté il y a quelques années, je ne ressente rien? C'est possible.. C'est toujours possible.. Mais ce qui compte, encore pour moi aujourd'hui, c'est de croire, de croire seulement, ou de simplement pouvoir croire, que lors de la reprise hypothétique de ma lecture du livre bien-aimé, je vais éprouver un grand plaisir.. Qu'en fait, en reprenant le livre, je vais retrouver mon plaisir là où je l'avais laissé, encore intact..

À cela, j'y crois, et c'est ce qui fait mon plaisir pour l'instant.. même s'il n'en restera, en réalité, probablement rien.. Puisque le contexte de toute ma vie aura changé, pour un autre, dans lequel les choses sont différentes, sans pouvoir expliquer vraiment en quoi ni comment..

mercredi 6 novembre 2013

Tweeth gardien de nuit

J'fais ma tite job tranquille.. J'dérange pas personne.. Les nuits me passent au-dessus d'la tête.. Et je les sens davantage que j'les vois.. Je sens la texture des nuits, la profondeur, le calme, dans ces espaces délaissés.. Je sens le béton des parking, des cages d'escaliers, des sous-sols.. Je sens la solitude, le futur, le passé.. Je sens la dimension du temps, qui bredouille des pensées.. Je me sens trop.. De trop.. En même temps, je me sens pas assez.. Je me sens vivre.. Je ne vis pas assez.. Je vis comme dans les interstices du monde normal.. abrité par la nuit.. Pris en charge par la nuit, qui me surveille, me gardienne.. Je garde la nuit, la nuit me garde.. Dans sa lenteur et sa léthargie.. Mais je perds tout à la fin.. À une vitesse fulgurante.. Des heures gagnées, des heures perdues.. Le temps sécrète mes pensées.. Je fais mon chemin.. Chu pu dans game..

mardi 5 novembre 2013

Tweeth cœur tribal

J'me blaste la musique dans les oreilles.. Les accords death metal, les instruments se mélangent, les sons dans un grande marmite multicolore et sombre, sous le battement infernal du drum, hystérique, comme mon cœur tribal, un local peuplé de monde bizarre, aux dimensions fragmentées, collés les uns sur les autres, sous les flash de lumière, c'est l'accouplement des zombies, la drogue circule, dans mes veines, des bulles de couleurs, les haleines d'alcool se fusionnent, le feu dans les yeux, on en sort, puis des enfants en sortent, des ventres, des tordues devenue femmes, puis les époques défilent, tout est devenu vieux, puis l'anormal devient normal.. Ce que femme veut.. l'artiste, l'art, la façon de faire l'amour, de faire des enfants ou pas.. puis c'est la vie.. C'est la façon qu'il faut vivre.. Peu importe si on en crève.. C'est le plus court chemin pour vivre.. Se sentir vivre.. C'est ainsi.. L'intelligence.. Comme si on avait su tout ça d'avance..On le fait, c'est tout..

Tweeth moppe

J'passe la moppe à la fermeture de la pataterie.. C'est mon petit moment à moi.. J'mets la musique au boutte.. Les gens passent devant les fenêtres du resto et me voient passer la moppe.. Je les regarde pas trop, j'essaie de faire comme si je les voyais pas.. Mais j'écoute ma musique, à fond dans les speaker.. C'est en même temps un message pour dire au monde d'l'aute bord d'la vitre, que c'est fermé, pis que j'veux pas leur parler.. Faut que j'lave mon plancher graisseux.. J'le sais que c'est d'la marde, que c'est une job de marde, pis qu'après ça, j'vais rentrer dans mon deux et demi de marde.. Mais j'le fais quand même.. Parce que j'sais que ça durera pas.. Pis parce que j'ai pas le choix pour l'instant.. Y'a rien d'autre.. L'hiver s'en vient.. Yé trop tard.. Yé trop tard.. J'fais des hamburger pis des poutines toute la journée, les cheveux pis toute mon linge qui sent éternellement la graisse de patates frites.. Pis là faut que j'farme les portes pis que j'passe ma moppe.. pis que j'chante ma vie pis mon blues au monde entier qui a oublié de m'inviter au party..

Tweeth manger de la saucisse

Manger de la saucisse, c'est bon. Personnellement, je ne peux jamais y résister, surtout s'il y a du bacon aussi. Quand il y a en plus de tout cela du fromage, je deviens les yeux vitreux et je rentre en transe. Quand on mélange viande et fromage, comme dans un cheeseburger, c'est l'orgasme cosmique. Quand il y a sauce brune, patates brunes, fromage, je me roule à terre comme un chat, je miaule et je fais des poses. Bref, voilà mon amour de l'umami.

dimanche 3 novembre 2013

Tweeth misanthropie

«La misanthropie se glisse dans l'âme quand, faute de connaissance, on a mis une confiance excessive en quelqu'un que l'on croyait vrai, sain et digne de foi, et que, peu de temps après, on découvre qu'il est méchant et faux, et qu'on fait ensuite la même expérience sur un autre. Quand cette expérience s'est renouvelée souvent, en particulier sur ceux qu'on regardait comme ses plus intimes amis et ses meilleurs camarades, on finit, à force d'être choqué, par prendre tout le monde en aversion et par croire qu'il n'y a absolument rien de sain chez personne. [...] N'est-il pas clair que, lorsqu'un tel homme entre en rapport avec les hommes, il n'a aucune connaissance de l'humanité; car s'il en avait eu quelque connaissance en traitant avec eux, il aurait jugé les choses comme elles sont, c'est-à-dire que les gens tout à fait bons et les gens tout à fait méchants sont en petit nombre les uns et les autres, et ceux qui tiennent le milieu en très grand nombre.»

Platon, Phédon, 89a-90d, XXXIX

mardi 29 octobre 2013

Tweeth énergie

Des fois on mange, pis on voudrait que ça fasse comme une drogue, qu'on soit boosté.. Mais ça marche pas, peu importe ce qu'on mange, y'a juste la passion qui fait ça..

Et vu qu'on est dans une société «énergisante», je me disais que, peut-être, on manque d'amour et de passion dans ce qu'on fait.. et on essaie de combler ce manque par des boissons, des pilules, de la bouffe, bref, du «matériel», du «quantitatif», mais ça ne marche pas: il manque la flamme de la passion..

lundi 28 octobre 2013

Tweeth indigestion

Quand tu lis un auteur américain en gestion, ça te fait le même effet que quand tu manges au MecDonal: t'as l'impression d'avoir bouffé de l'air.. Il parle.. il parle.. il parle.. pendant 300 pages.. pour rien dire.. Ça sonne big, mais c'est creux comme le câlisse.. Quand tu répètes ses propos, t'as l'air intelligent, mais seulement en anglais, en français tout devient clair que c'est de la bullshit.. À la fin, c'est comme si t'avais prononcé un long mot comme «abracadabra» en essayant d'y trouver un sens..

vendredi 25 octobre 2013

Tweeth à la recherche du temps gagné, pour pouvoir en perdre plus..

J'avais envie de me plaindre que j'ai beaucoup perdu mon temps dans ma vie, et que si j'avais voulu devenir mathématicien il aurait fallu que ci.. que ça.. que ci.. que ça.. Mais je perds quand même autant mon temps aujourd'hui, même après toutes ces réflexions sur le temps perdu..

La réflexion sur le temps perdu est elle-même une perte de temps..

Tweeth cryptanalyse

Moxie Marlinspike, chercheur en sécurité informatique nous parle des façons de crypter toutes les informations que nous échangeons aux moyens des médias que nous utilisons quotidiennement.. Ces informations sur nous, sur ce que nous faisons, où nous sommes, etc., sont collectées par les réseaux sociaux, les entreprises de moteur de recherche et de courriels, entre autres, et sont redonnées, obligatoirement, au gouvernement.. Nous avons l'impression d'avoir le choix en utilisant ces appareils qui servent à nous contrôler, mais pas vraiment, comme l'explique Marlinspike, puisque ce choix devient l'alternative plus large entre «participer à la société ou la rejeter».. Aussi, l'argument habituel qui dit que si je n'ai rien à me reprocher, alors pourquoi cela me dérangerais de fournir toutes mes informations aux entreprises puis au gouvernement, ne fonctionne pas.. Voir son article: Why ‘I Have Nothing to Hide’ Is the Wrong Way to Think About Surveillance

mercredi 23 octobre 2013

Tweeth la mort

Qu'est-ce que la mort? Socrate nous dit dans le Phédon que la mort c'est la séparation du corps et de l'âme.. Que l'âme s'en va dans un lieu qui s'appelle l'Hadès.. Puis, selon le mythe d'Er, un très vieux récit d'un revenu de la mort que l'on retrouve à la fin de la République, l'âme s'en va soit au ciel ou sous la terre.. Après la rétribution selon les mérites de chacun, pour les uns, des peines décuplées, pour les autres, des plaisirs décuplés, les âmes reviennent au point de rencontre initial (au bout de 1000 ans), puis des sorts sont jetés au sol, les âmes doivent en choisir un, à tour de rôle, avant de se réincarner.. Or, c'est ici qu'il se passe quelque chose d'étonnant: Socrate, rapportant les propos d'Er, parle d'un de ceux qui redescendaient du ciel et qui fut le premier à choisir son sort.. Cependant, «quand il put prendre le temps de l'examiner, il se frappa la poitrine et gémit sur le choix qu'il venait de faire». Mais il était trop tard, il venait de choisir sa vie future: la vie d'un tyran qui aurait pour destin de manger ses propres enfants.. «[...]la plupart de ceux qui se laissaient prendre par le choix de ces situations étaient de ceux qui descendaient du ciel, du fait qu'ils n'avaient pas été habitués à une vie de souffrances. Au contraire, ceux qui émergeaient de la terre, parce qu'ils avaient souffert eux-mêmes et qu'ils avaient vu les autres souffrir, pour la plupart ils ne se précipitaient pas pour faire leur choix. Pour cette raison et aussi à cause du hasard de la distribution des sorts, il y avait pour la majorité des âmes une permutation des vies bonnes et des vies mauvaises.»

Ensuite, lorsque le choix du sort est fait, les âmes sont mises en route pour la traversée de la plaine du Léthé (signifiant «oubli»), «par une chaleur terrible et étouffante».. Un fleuve passe dans cette plaine, le fleuve Amélès (signifiant «insouciant»), tous doivent boire de son eau, mais ceux qui sont avertis n'en boivent pas plus que la mesure prescrite, pour les autres, la vie antérieure et tout le passé sont oubliés lors de la nouvelle naissance..

Qu'est-ce que vous pensez de tout cela? Pour ma part, je trouve que la théorie de la «permutation des vies bonnes et des vies mauvaises» est vraiment surprenante..

Mais, il y a une petite note d'espoir: «Même pour celui qui arrive en dernier (pour choisir son sort), il existe une vie satisfaisante plutôt qu'une vie médiocre, pour peu qu'il en fasse le choix de manière réfléchie et qu'il la vive en y mettant tous ses efforts. Dès lors, que le premier à choisir ne se montre pas désinvolte dans son choix, et que le dernier à choisir ne se décourage pas.»

Et c'est ici que la pratique de la philosophie entre en jeu: elle permet de «discerner l'existence bénéfique et l'existence misérable, et de toujours et en tout lieu choisir l'existence la meilleure au sein de celles qui sont disponibles»..

Tweeth 1984

On pensait que Big Brother ça allait être l'État, bien sûr, c'est trop facile de penser ça, et c'est aussi vrai en partie, mais aujourd'hui, c'est davantage les médias qui nous surveillent et qui nous disent quoi faire.. Les journalistes jouent souvent le rôle de nouveaux sycophantes..

Paradoxalement, nous pensons regarder la TV, mais c'est elle qui nous regarde.. The Big Eye, c'est elle.. Mais ça encore, c'est trop facile d'accuser une seule entité, il y a aussi les compagnies qui sont derrière tout ça, nos cellulaires, nos courriels, nos cartes de débit, de crédit, notre ordinateur, les appareils de surveillance, tous nos gadgets.. qui participent à la construction de notre «cage de fer»..

mardi 22 octobre 2013

Sur la beauté des formes..


Pourquoi trouve-t-on ces formes belles? Peut-on vraiment rationaliser nos goûts?

Nous avons sans doute une mathématique intérieure des formes qui définit ce que nous aimons en termes de formes, mais bien malin celui qui la découvrira.. Mon hypothèse est que nous aimons des formes qui se rapprochent d'une forme «parfaite» idéale selon des types.. Par exemple, je puis aimer la forme de taille mince d'une femme, mais je puis aussi aimer en même temps la forme de taille grassouillette d'une autre femme, ce qui semble contradictoire.. Mais si on pense en termes de registres différents des formes dans ma mathématique des formes, la première femme correspond à un type, et l'autre, à un autre type, ce qui ne m'empêche pas de trouver beaux deux types différents et qui semblent se contredire.. C'est comme pour les formes ci-dessus: elles sont toutes belles, mais il n'y a pas de constantes entre elles, elles appartiennent à des types de formes différentes et sont jugées selon leur type.. Les formes circulaires seront jugées comparativement à d'autres formes circulaires, et pas à des formes rectangulaires ou triangulaires, etc..

Pour nous, par contre, et c'est ce qui complique les choses, le même «objet» peut être classé selon des types différents en même temps.. Et c'est ce qui fait que nous révisons parfois notre jugement sur une chose.. puisque nous l'avions classée sous un type qui lui correspond moins, ou qui ne lui correspond plus, selon notre point de vue, ou notre sensibilité, ou notre vision du monde à ce moment-là..

Tweeth tabou

Oui je fais de la pub pour Miley Cyrus (Hannah Montana). J'ai pris cette photo sur le Wikifeet des célébrités. Le tattoo fait cheap, mais hey, on s'en crisse.. Elle a compris que le pied est le fétiche no.1, avant les boules pis le cul, selon des études antérieures sur Internet en 2007 (voir tableau ci-dessous). L'Hannah Montana des petites filles a bien changée, apparemment qu'elle fait juste se «toucher» maintenant sur scène. Elle dit ouvertement qu'elle aime fumer de la marijuana, prendre de l'extasy, mais elle est contre la coke (?).. Écoute Hannah, quand tu vas découvrir ça (et ça va venir), tu vas lâcher ta gang de poteux pis de gobeux de pilules.. Mais parions qu'elle est rendue bien plus loin que ça, et que ce silence sur la drogue la plus consommée de l'Occident n'est que la peur du jugement populaire.. Et pourtant.. On trouve apparemment des traces de cocaïne sur environ 90% des billets américains et canadiens.. (étude de l'American Chemical Society, 2009)

Étude de l'International Journal of Impotence Research (The Journal of Sexual Medicine) (2007), démontrant la prévalence du fétichisme du pied sur Internet.

Une curiosité dans ce tableau: les «fluides corporels» sont en deuxième position, mais les «odeurs corporelles» sont en dernière position, alors qu'on sait très bien que les pieds, le caca, l'urine, le sang et la transpiration des aisselles participent fortement des odeurs corporelles.. Un autre de nos tabous..

vendredi 18 octobre 2013

Sur la discrimination..

J'aime bien Mme Joly, je trouve que c'est une femme belle et intelligente, qu'elle s'exprime bien, et ce qui me donne encore plus envie de voter pour elle c'est le fait qu'elle prend dans ses rangs une ancienne escorte transsexuelle.. Oui oui, elle faisait de l'escorte jusqu'à il y a pas très longtemps.. Mais pour ce genre de choses, peu importe si ça fait 2 mois ou 20 ans, c'est pareil: tu l'as fait, donc t'as l'étiquette «escorte» accrochée sur toi pour le reste de ta vie.. jusqu'à temps que la gang des imbéciles qui ont la meilleure mémoire t'oublient, pis que t'as plus rien d'une escorte: c'est-à-dire que t'es rendue âgée, et peut-être, plus «respectable» pour cette raison..

On fait tout un chiard quand ces choses arrivent, mais à mon grand plaisir, on dirait, je l'espère, de moins en moins.. À mon avis, c'est une bonne chose. Qui n'a pas déjà touché à de la coke, ou du pot, ou autre chose, comme de l'extasy, ou quoi encore.. Tout le monde y a déjà été un peu fort sur la buvette n'est-ce pas? Pourquoi le fait d'avoir pris une ligne de coke dans la passé viendrait-il ruiner votre vie plus tard alors que vous êtes en politique? Alors que «prendre un coup» solide, ça passe pour viril, ou socialement acceptable, et qu'on en parle sans gêne.. Pourtant, l'alcool est beaucoup plus nocif que la coke, et fait beaucoup de dommages.. aussi, la consommation «modérée» de coke, ça existe aussi.. c'est juste qu'on connaît pas ça autant que l'alcool.. Qu'est-ce que vous pensez des gens qui boivent et conduisent saouls, et tuent d'autres personnes? Est-ce qu'on doit bannir l'alcool pour autant? Ou la question n'est-elle pas plutôt de responsabiliser les consommateurs? Oui? Eh bien, ça devrait être comme ça pour tout.. Personnellement, je trouve que c'est facile de penser que ces gens sont des mauvaises personnes, sont incompétents, ou autre, mais je pense avant tout que c'est de la mesquinerie et de l'hypocrisie, et il est temps qu'on sorte de cet enfantillage de politicien, de ce petit jeu de discréditation basse et facile..

Personnellement, j'appuie Boisclair. Je m'en contrecrisse qu'il ait déjà pris de la coke, ou même, qu'il en prenne encore, en autant qu'il fasse sa job comme il faut et qu'il reste discret, comme il se doit, quand il part sur une rumba. Tout le monde a le droit de faire la fête, et on la tous faite, avec ce qu'on voulait. Pourquoi dire: «Ah, moi c'est correct! Mais lui, non, c'est pas correct..» Pourquoi pour «lui» c'est pas correct?

On revoit la même hypocrisie revenir dans le cas de Mme Bovet, la candidate transsexuelle: on se dit: «Ah, mais il faut accepter la différence, elle a eu un parcours difficile, elle s'en ait sortie, chapeau!» Ok. Mais est-ce qu'on va aller dire ça avec quelqu'un qui a un dossier pour vol à l'étalage et qui se présente en politique? Pas sûr.. Vous voyez la différence? Deux poids, deux mesures..

Une personne vole un sandwich à l'épicerie parce qu'elle est dans la rue et qu'elle a faim, et elle se fait pogner, par exemple, et on va la blâmer plus tard, comme si elle était marquée au fer rouge par cet événement, et elle ne pourra jamais mettre le pied sur la scène politique ou occuper un emploi officiel, genre «professeur», etc.. À ce sujet, j'aimerais rappeler en France le cas de Bernard Stiegler, un grand philosophe et professeur d'université très actif là-bas et impliqué dans toutes sortes de projets: eh bien, c'est un ancien braqueur de banque, et il a déjà fait pour ça, cinq ans de taule.. L'ont-ils rétrogradé? expulsé? dénigré? Non, il a même écrit un livre sur sa vie.. Comment cela est-il possible?

Bernard Stiegler, ancien braqueur et prisonnier devenu professeur d'université
Personnellement, le fait de savoir toutes ces choses sur lui ne m'a jamais empêché d'acheter un de ses livres. Et si je le pouvais, ça ne m'empêcherait pas non plus d'assister à ses cours, ce serait même un honneur.

Qu'a-t-on fait ici au Québec avec l'employée de la commission scolaire qui avait fait de la photo nue? On l'a stigmatisée pendant des semaines sur toutes les tribunes, jusqu'à ce que la pression soit si forte, qu'on l'a congédiée.. J'avais beaucoup de peine pour elle, et je rageais intérieurement contre les gens, et surtout, les médias, qui n'arrêtaient pas d'alimenter le feu et de la harceler..

Maintenant, pouvez-vous me dire en quoi ça la dérange dans ses fonctions le fait qu'elle ait fait de la photo nue? ou en quoi ça dérange les autres? les étudiants par exemple? Les journalistes ont interrogé les étudiants à l'école même et leur réponse m'a surpris, et fait plaisir: ça ne les dérangeait pas qu'elle ait fait de la photo nue et ils prenaient pour elle, ils voulaient qu'elle garde son emploi, parce que ce qu'elle a fait, eh bien, «ça ne nous regarde pas» ont-ils dit..

Sommes-nous capables, ici au Québec, au niveau de la société tout entière, médias compris, de dire comme ces jeunes: «Ça ne nous regarde pas..», ou bien «Chapeau si tu as changé ta vie!» «Chapeau si tu t'en es sorti!» «Chapeau, on va t'aider!» «Chapeau! tu es un exemple et un modèle pour ceux qui veulent s'en sortir» «Chapeau! tu démontres par ton courage qu'il y a de l'espoir et une vie après les fautes commises»?

J'aimerais qu'on soit moins prompts à juger collectivement ces gens au Québec. Qu'on leur permette de vraiment changer leur vie après les fautes commises, pas seulement sur papier, et qu'on arrête de les stigmatiser ou de les marginaliser, et nous vivrons, j'en suis convaincu, dans un monde meilleur, car si vous donnez leur chance à ces gens, vous pouvez être sûrs qu'ils vous en seront reconnaissants. Ils vous seront reconnaissants du fait que vous comprenez et acceptez le fait qu'ils ont changé, pour le mieux. Nous prônons la récompense du mérite, mais parfois on a une drôle de définition du «mérite», et on privilégie plutôt ceux qui ont déjà eu tout cuit dans le bec parce qu'ils sont flamboyants.. C'est ce qu'on appelle de la «discrimination», mais une discrimination cachée, sournoise, qui marginalise, qui dégrade.. Et ça, c'est le vrai crime.. Il est temps que ça cesse..

Tweeth

Mon char dans Grand Theft Auto 5.. je l'adore.. Tellement, que c'est rendu que j'ai une fixation sur la Porsche 911 dans la réalité et que je rêve d'en avoir une.. mais je sais que malheureusement, ça n'arrivera pas dans cette vie-ci.. Et voilà, c'est prouvé: les jeux vidéo ont le pouvoir de nous faire désirer des objets matériels dans la réalité.. On peut prendre des photos de n'importe quoi dans le jeu grâce à un appareil photo.. Les photos sont ensuite envoyées dans notre compte de joueur, par Internet, et ensuite on peut faire ce qu'on veut avec. Ici, c'est une voiture que j'ai volé et que j'ai fait modifier par la suite, pour quelques milliers de dollars, mais j'ai fini par la perdre dans la ville, je ne sais plus où elle est..


Tweeth

Hier soir, j'ai pensé: «Mais qu'est-ce que «tricher»? Ne sommes-nous donc pas toujours en train de tricher d'une façon ou d'une autre?» Mais question encore plus difficile: qu'est-ce que ne pas tricher? Ne pas tricher, c'est tout tirer de soi-même, et que de soi-même.. Mais est-ce possible? Je ne crois pas..

Tweeth

J'ai décidé d'enlever l'avertissement de contenu «réservé aux adultes», ça m'énervait trop de cliquer là-dessus à chaque fois que je vais sur mon blog, de plus, ça causait un genre de lag. De toute façon, bien que mes textes sont parfois des histoires cochonnes, cet avertissement est davantage pour ceux et celles qui veulent ouvrir une page au bureau genre, et qui ne veulent pas tomber par surprise sur la photo en gros plan d'une vulve au moment où le boss vient sneaker dans le bureau, mais dans mon blog, il n'y a pas de photos de nudité, alors, je sais pas pourquoi je me ferais chier avec ça dix fois par jour, incluant mes lecteurs. Voilà, mon point est maintenant justifié sur cette question.

jeudi 17 octobre 2013

Tweeth

Les gars qui filment leurs gros pieds sur YouTube.. Je sais pas qu'est-ce qu'ils pensent en faisant ça.. vraiment..

Tweeth

J'aime presque autant les romans historiques que le country, ou que ça.. this thing..



Cette vague-là, des danseurs amateurs d'industrial dance qu'ils appellent ça, eh bien, c'est mes têtes de turc depuis un boutte, et pour encore un bon boutte je crois.. Imaginez quelques milliers de personnes qui dansent comme ça dans une salle de show, c'est sûr qu'on mange une couple de claques dans face en dansant..

Atari Teenage Riot - Blood In My Eyes



Le comeback de Hanin Elias. On voit en boucle une scène de viol dans ce vidéo-là, on aurait pu s'en passer.. Je n'avais pas aimé ce dernier album de Atari Teenage Riot, sauf pour Codebreaker qui est un morceau qui fait vraiment penser au temps de Future Of War et 60 Second Wipeout. Mais bon, on dirait que je trouve ce morceau pas pire maintenant, va peut-être falloir que je réécoute le tout alors..

mercredi 16 octobre 2013

Tweeth

L'éthique stoïcienne: maîtrise de soi, priorité de la raison, consentement au nécessaire.. Qu'est-ce que vous entendez par «nécessaire»? Moi, ce qui m'est «nécessaire» dans la vie, c'est mes six bibliothèques de livres.. Et venez pas me faire accroire qu'on peut connaître grand-chose sans livres et sans argent en plus.. Sénèque était multi-milliardaire, alors, vos yeules ostie..

Tweeth

Est-ce que ça existe encore aujourd'hui un jeans qui respecte mes gosses?

mardi 15 octobre 2013

Mon questionnement fondamental: le sens de la vie

1. L'illumination m'est venue dans mon cours hier, alors que j'écoutais un conférencier ennuyant à mort.

Le fait qu'il avait été précédé par une conférencière super intéressante ne l'aidait pas du tout, mais bon, je l'aurais trouvé plate quand même. Il était d'allure fade, et tout ce qui émanait de lui était fade.

Je me suis dit que c'est dans la comparaison qu'on peut uniquement constater certaines choses.

Et que lorsqu'on n’a rien pour comparer, on ne voit pas le vrai calibre des gens et des choses.

La comparaison est souvent fatale, en mieux, comme en pire.

2. Je me suis dit que si on pouvait être calé sur des sujets aussi plates, pourquoi ne se calerait-on pas sur des sujets qui nous passionnent à la place?

Si j'ai étudié en philosophie, c'est parce que je me suis toujours questionné sur le sens de la vie et la sagesse.

Bien vite, je me suis rendu compte dans mes cours qu'on s'éloignait allègrement de ces questions, comme la peste.

On s'intéressait encore une fois à toutes sortes de sujets compliqués, on se cassait la tête sur des choses si éloignées de la vie, que je me desséchais mentalement, et perdais toute envie de continuer à étudier.

Je me suis demandé si tout le monde était rendu fou comme ça. Si on était tous, au fond, que de bons philistins.

J'ai accepté de jouer le jeu pendant quelques années. Trop longtemps en fait. Juste pour avoir mon diplôme.

J'essayais de travailler le plus souvent sur des sujets qui m'intéressent. Mais rendu à la maîtrise, je me suis retrouvé coincé avec peu de choix, et très malheureux.

3. À chaque fois que le moral me remonte un tout petit peu, il y a quelque chose pour me le recâlisser à terre d'aplomb.

Je ne sais pas pour vous autres, mais la question du sens de la vie est bien justifiée dans mon cas.

Je vais donc poursuivre mes questions sur le sens de la vie dans ce blog, du mieux que je peux, avec le temps que j'ai, et les forces qui me restent.

Lorsque je crèverai, eh ben, vous lirez autre chose, ou vous vous casserez la tête vous-même pour essayer de trouver la réponse à la question fondamentale du sens de la vie.

Croyez-moi, le sujet vaut la peine qu'on en écrive des traités entiers.

4. On a envie des fois de dire au philosophe: «Eh, j'existe! Tu existes! Mais qu'est-ce que tu fais?» Et c'est à ce moment qu'il se met à rire.

C'est parce qu'il faut répéter la question, il n'a pas compris.

Il faut la répéter, et la répéter sans cesse, car les gens ne savent pas ce qu'ils font, tant et aussi longtemps qu'ils ne s'intéressent pas à l'existence, et surtout, à leur propre existence.

C'est facile de se mêler des affaires des autres, mais c'est beaucoup plus difficile de plonger en soi-même.



«Il est plus facile à un homme de mourir que de penser»


                                                                                           Vieux Crisse

dimanche 13 octobre 2013

Ma grande théorie économique..

On dirait que les seules questions qu'il faut se poser en économie c'est: «plus d'État ou moins d'État?».. «Tout privatiser ou tout donner à l'État?».. Là est toute la question.. et une fausse question.. et une fausse réponse.. et ainsi de suite.. ad infinitum..

Comment être en retard en tout temps..

Première condition: suivre des cours hyper plates qui vous plongent dans un profond sommeil à tout coup, avec des thèmes et des sujets et des questions et des réponses et des précisions sur les précisions absolument inutiles parce que vous n'utiliserez jamais leur crisse de patente à gosses de programme dont ils veulent à tout prix vous parler.. Par conséquent, vous arrivez toujours malgré vous, comme par magie, toujours en retard aux cours..

Deuxième condition: suivre des cours dont le langage est formel et formalisé, par conséquent, après un certain temps, on ne sait plus trop de quoi l'on parle vraiment.. C'est un peu comme lire Habermas et en perdre son latin.. (essayez L'éthique de la discussion pour voir, ou encore, Morale et communication, ou encore, La théorie de l'agir communicationnel) Par conséquent, vu que vous venez de perdre l'usage de la parole, vous ne suivez plus trop les propos et discours, et vous êtes encore en retard sur les cours..

Troisième condition: ne pas dormir parce qu'on compense la platitude de sa vie universitaire par toutes sortes de moyens, de passions autres.. Par conséquent, on a là un moyen infaillible de ne jamais être en forme et de ne jamais être capable de fournir la marchandise à temps, ou plutôt, la marchandise de la meilleure qualité.. (parce que les retards, ça coûte directement des points..)

Quatrième condition: se retrouver avec des gens ennuyants (parfois), contrôlants (souvent), et insécures (couci-couça), mais surtout «responsables» (ce qui est un synonyme regroupant les précédents qualificatifs). C'est aussi un autre merveilleux moyen infaillible d'être en retard, parce que ces gens font tout le travail à votre place, très très vite, vous êtes donc toujours et en permanence «en retard» sur eux.. et en prime: vous avez l'air d'un osti de paresseux.. ou pire encore.

Cinquième condition: accumuler des feuilles et des documents qu'on vous distribue généreusement dans les cours, ou qu'on vous demande d'imprimer, et ne pas faire de tri (parce que cela prendrait des heures et ne serait peut-être même pas efficace au bout du compte, parce que vous pourriez jeter quelque chose qui va vous servir). Cela vient à causer un engorgement physique (sac, table, etc.) et un engorgement mental.. très propice au désordre, et donc, aux retards.. La paperasse surabondante est le moyen ultime de tout noyer dans la confusion la plus totale et de se retrouver «bloqué», de ne jamais avoir la bonne information, ou tout simplement, de ne pas la trouver, et c'est donc un autre moyen merveilleux et noble d'être en retard.

Sixième condition: etc., etc., etc.

Mon fauteuil miraculeux dans le far-west des cons..

Le monde me fait cette impression, depuis ce matin.. Pendant mon cours, j'ai pensé: la bibliothèque nationale de France, des chiffres énormes, de gros budgets, la bibliothèque nationale de Montréal, une bibliothèque de province, et encore, beaucoup d'efforts pour y arriver, et si ça dure. Replions-nous donc sur le métier de plombier ou de menuisier ou de mécanicien, etc., pour jouer safe.. Misérable..

L'importance de la culture, ici, est toute relative.. Ça dépend de la gang de rednecks qui sont au pouvoir.. C'est incroyable de devoir dépendre de ces imbéciles pour ces choses qui nous permettent vraiment de nous libérer, intérieurement et extérieurement. Mais bon, je n'ai plus vraiment la force de lutter contre la fange merdeuse de ce monde.. Pourquoi n'en ai-je plus la force? -Parce que je n'en ai plus la volonté. -Pourquoi n'en ai-je plus la volonté? Parce que je ne crois plus à grand-chose.. -Pourquoi ne crois-je plus à grand-chose?

Parce que je suis fatigué.. oui, je suis fatigué de tout, et c'est ce que ça fait l'usure, et les blessures, et les coups, et les médicaments, et la bière pour oublier le tout, et puis, voilà tout. Je n'ai plus la santé pour m'exciter avec des idéaux.. Bref..

Il ne me semble pas que j'aie le temps non plus.. Il faut survivre, survivre et survivre, de plus en plus, et jamais assez. Ce monde m'écoeure et me dégoûte..

J'avais de grands projets, tout ça a fini par foutre le camp à la longue avec les problèmes d'argent et les soucis, et l'angoisse de me retrouver à tout moment à la rue. C'est de cette façon que les politiciens et les capitalistes nous tiennent par les gosses, et c'est pourquoi ils marchent main dans la main et nous font croire qu'il faut toujours davantage se serrer la ceinture.. parce que de l'argent, il n'y en a plus.. Mais où il est cet argent? Dans la poche de la mafia, et des bandits, et des politiciens corrompus.. Ils nous pompent tout.. Ils nous tuent à petit feu..

Ils nous pompent notre vie, ils nous pompent la vie et le sang et la viande de notre corps, et personne ne fait rien, bref, personne ne peut ou ne veux rien faire, ou même, ne sait quoi faire. Et ces gens ont tous raison de ne pas savoir quoi faire, parce que la seule chose vraiment sensée qu'il y a à faire, c'est de s'installer confortablement dans son lazyboy devant la télé, ou en lisant un bon livre, ou les deux, et croyez-moi, si je pouvais le faire, avec un peu d'argent, je le ferais, et je ne croirais absolument plus en rien, à part la chaleur de mes pantoufles, la confort de mon fauteuil, et l'arôme de mon café chaud, je me foutrais du monde entier.. et j'assisterais à la fin apocalyptique de ce monde, mais rien ne pourrait m'atteindre, car je serais protégé de tout, grâce à mon fauteuil miraculeux..

De l'utilité des moines..

S'il n'y avait pas eu de moines pour faire la transcription des oeuvres de l'époque, que ce soit des livres de science, de culture générale ou autre.. nous aurions aujourd'hui un grand trou dans le monde de la connaissance!

C'est pour dire que religion et science sont loin de ne pas faire bon ménage!

Si la religion n'avait jamais existé, comment aurions-nous pu convaincre des individus de rester assis des journées entières à transcrire des textes dans l'obscurité sans aucune rémunération? Eh oui, encore une fois, ça prend une cause qui transcende notre brève petite existence..

De l'utilité des croyances.. qu'elles soient vraies ou fausses, peu importe..

Vivre seulement une fois, deux fois, ou trois fois, quelle différence?


Je suis tombé sur un chandail dans une vitrine qui disait: «You only live once». Tout de suite j'ai pensé: «Mais qu'est-ce que ça change que je vive seulement une fois, ou deux, ou trois, ou cinquante fois? puisque le temps passe si vite! Il n'y a donc pas de différence! Quelle aubaine que je vive une deuxième fois, mais seulement une deuxième fois.. Et après, c'est tout autant fini.. La seule véritable alternative c'est que je vive pour toujours ou que je ne vive qu'un nombre déterminé de fois, ce qui est équivalent au bout du compte à ne vivre qu'une seule fois, une seule vie.. puisqu'un homme mort c'est un homme mort, même si c'est un «dieu» de connaissances et de sagesse.. Tout son «bagage» ne lui servira pas plus..

Skinny Puppy - Plasicage

Plus j'écoute ce morceau, plus je réalise à quel point Skinny Puppy a changé au fil du temps. Ici, c'est peut-être le morceau le plus dance qu'ils n'ont jamais fait, alors qu'au départ c'était un groupe de musique industrielle. On reconnaît même des sons venant du trance, et sur le morceau d'après, Terminal, on reconnaît aussi des patterns de drum venant tout droit du trance. Ça ne me déçoit pas du tout, au contraire, mais ça me surprend beaucoup. La transition s'est faite sur les années, et c'est pour ça que ça a moins paru, j'imagine.





War is this cloud   Such a plastic fantasy   Can't escape   Not allowed   Not a peep from down below it seems   The corner room is taken   You can curl up underneath   Free the burn if not mistaken   Either way it plays for keeps   So what is your intention and why do I have the creeps?   Come live the dream   Sorry sight on the horizon   Keep it short   Keep explaining   This aversion coming on   What reaps the face   Of a child in such distaste?   And puts it up for all to see   Slithering to get away   All is not lost   What is it that will remain?   Shake the pistol   Put it down   In our tyranny's parade   Fall shifted lost   From a state of ill decay   Feed the rot or put it off   For forever and a day   Throw it away   Never mind what's bright and clear   Grind it up to spit it out   Bind it up to share the fear   Throw it away   Left alone to hit rock bottom   Get a grip   Throw the chip   Twist the reason   Generation   Twist the reason   Generation   Twist the reason   Generation   Twist the reason   Generation  

jeudi 10 octobre 2013

De l'inconscient chez Platon

Ce n'est pas parce qu'on donne un nom à un phénomène qu'il n'existait pas auparavant ou qu'on ne le connaissait pas déjà.

En voici une preuve de plus: pour Platon, l'âme est divisée en trois parties: la partie désirante (τὸ ἐπιθυμητικόν), la partie ardente (τὸ θυμοειδές) et la partie rationnelle (τὸ λογιστικόν).

Cette tripartition de l'âme se poursuit chez Aristote en végétative, animale et intellective. Et beaucoup plus tard, nous arrivons, sans surprise, au ça, au moi et au surmoi de Freud, qui sont donc loin d'être des découvertes originales. Je rappellerai que les écrits de Platon datent d'il y a environ 2500 ans. Certaines de ses idées, par contre, sont probablement beaucoup plus anciennes que ses écrits: certaines ont été influencées par Pythagore, d'autres par l'orphisme.

Fait intéressant: chez Platon, l'harmonie entre les trois parties s'appelle la «justice», et ces trois parties se retrouvent autant au niveau individuel qu'au niveau de toute la société, c'est-à-dire que la société sera le reflet de ces trois parties que nous trouvons dans l'âme individuelle. La partie désirante sera identifiée aux agriculteurs et aux artisans, la partie ardente aux gardiens, et la partie rationnelle aux dirigeants. L'harmonie entre ces trois classes est donc la «justice». Un site extrêmement intéressant sur la question: The Internet Journal of the International Plato Society.

Voici l'extrait qui parle de l'inconscient dans la République de Platon:
« - Mais de quels désirs et de quels plaisirs parles-tu? demanda-t-il.
- De ceux qui s'éveillent durant le sommeil, répondis-je, chaque fois que l'autre partie de l'âme - la partie qui est rationnelle, sereine et faite pour diriger - est endormie et que la partie bestiale et sauvage, repue d'aliments et de boissons, s'agite et repoussant le sommeil cherche à se frayer un chemin et à assouvir ses penchants habituels. Tu sais que dans cet état elle a l'audace de tout entreprendre, comme si elle était déliée et libérée de toute pudeur et de toute sagesse rationnelle. Elle n'hésite aucunement à faire le projet, selon ce qu'elle se représente, de s'unir à sa mère, ou à n'importe qui d'autre, homme, dieu, animal; elle se souille de n'importe quelle ignominie, elle ne renonce à aucune nourriture, et pour le dire en un mot, elle ne recule devant aucune folie ni aucune infamie.» 
Platon, La République, Livre IX, 2002, p.446 

mercredi 9 octobre 2013

Helen Keller et le bonheur..

Helen Keller, une aveugle sourde et muette qui est devenue la première handicapée diplômée des États-Unis, a dit quelque chose comme ça: «Le secret du bonheur, ce n'est pas de satisfaire ses petits plaisirs au jour le jour, mais de se vouer à une cause louable..»

Lorsque j'ai lu ça, j'ai compris quelque chose.. J'ai compris que notre petite philosophie hédoniste consumériste à cinq cennes ne valait pas grand-chose..

J'ai compris aussi qu'on ne faisait souvent que s'occuper de satisfaire nos petits désirs sans lendemain.. en se questionnant par après sur le sens de la vie, oh misère, et en la trouvant donc absurde!

C'est nous qui sommes absurdes!

Le Nonovember s'en vient..

Comme vous le savez, novembre est le mois du Movember, une initiative australienne de lutte contre le cancer de la prostate et autres et qui consiste, pour les hommes, à se laisser pousser la moustache pendant un mois.. Or, je crains que la cause ait été récupérée par une bande de poseurs qui aiment se laisser prendre en photo pour se faire ensuite afficher dans de soi-disant concours en exhibant fièrement leur moustache avec 1re, 2e et 3e place.. On peut légitimement se demander combien de ces «poseurs à moustache» vont réellement donner de l'argent pour la cause.. ou s'ils n'estimeront pas plutôt qu'ils en ont déjà assez fait en montrant simplement qu'ils adhéraient à la cause..

Tristement, et c'est un phénomène qu'on retrouve à grande échelle sur les groupes des médias sociaux, la plupart du temps les gens vont se contenter de montrer qu'ils adhèrent à une cause, mais leur participation réelle à cette cause est nulle..

Les individus se satisfont de montrer leurs couleurs, leurs préférences, leurs «valeurs sociales», mais ils ne font justement que le «montrer», comme un macaron qu'on épingle sur son sac..

C'est ainsi qu'aujourd'hui les causes se font détourner au profit de gens qui prennent, finalement, les choses assez à la légère, et qui veulent s'amuser tout en posant pour paraître être quelqu'un de bien..

C'est ça le vide de notre époque, et sa superficialité, qui est au fond à l'image des écrans devant lesquels nous sommes constamment assis: nous devenons écran nous-mêmes, surface, image..

Une image qui semble renvoyer à quelque chose, mais qui ne renvoie qu'à elle-même, comme un beau Narcisse qui se regarde dans l'eau et qui se dit: «Voyez, je suis bon. Voyez, je suis beau..» Autrement dit, c'est de l'autopublicité.. imprégnés que nous sommes par le mode de pensée publicitaire.

Ainsi, il y a toutes sortes de causes pour nous faire paraître «bons», mais le sommes-nous réellement plus qu'à d'autres époques ou on ne faisait pas autant de cas pour montrer qu'on adhérait à une cause?

Plus encore: c'est peut-être en cela que consiste notre méchanceté: une méchanceté sournoise, bien dissimulée, parce que généralement inacceptable aujourd'hui socialement.. Une méchanceté innocente.. une méchanceté de troupeau.. une méchanceté «douce».. comme la démocratie..

mardi 8 octobre 2013

Le retour des esprits des morts..

Mon père est décédé en 2011, et depuis ce temps je fais périodiquement des rêves étranges avec lui dedans..

J'en ai fait un hier, et drôle de coïncidence, sa fête approche, c'est le 12 octobre. Je n'ai jamais vraiment su quand était sa fête et je ne lui ai jamais souhaité «bonne fête». Je ne sais pas pourquoi, ou je ne m'en souviens pas si je l'ai déjà fait. Je n'ai vraiment su la date de sa fête que lorsqu'il est mort. Il ne voulait pas que je l'appelle «papa», et j'étais comme un «ami», au lieu d'être un fils.

Il a surgi parmi d'autres rêves sans rapport avec lui, il était assis face à moi, comme dans un centre d'achat, il avait les cheveux vraiment fourni, comme plus jeune, et vraiment roux, car mon père était roux, mais pas autant que ça.

Il me faisait sentir que mes cheveux seraient plus beaux courts, comme les siens en fait, alors qu'il n'a presque jamais eu les cheveux courts de sa vie, je l'ai toujours connu les cheveux longs.

Les rêves que j'ai avec lui sont toujours brefs, mais candides. On n'y retrouve rien d'important, ni grand discussion, c'est davantage du non-verbal. En fait, moi et mon père on ne se parlait déjà pas beaucoup de toute façon. Et à la fin, on ne se parlait plus, parce qu'il était parti vivre aux États-Unis et était impliqué pas mal dans une secte à laquelle je n'adhérais pas, ou n'adhérais plus.

Je ne sais pas si ça l'a vraiment dérangé que je n'adhérais plus à la secte, mais j'avais décroché par moi-même dans la vingtaine, lorsque j'étais enfoncé par dessus la tête dans la drogue et l'alcool. Il faut dire qu'après cette expérience, où personne n'est jamais venu me sauver, je ne croyais plus à grand-chose. Je me suis comme fait par moi-même un lavage de cerveau, après mon premier lavage de cerveau par la secte dans laquelle j'ai grandi.

Je ne crois pas vraiment aux esprits, et personnellement, j'ai détesté mon père parce qu'il m'a abandonné, et je dois dire, je l'ai vraiment détesté, j'ai coupé le si peu de lien qu'il y avait entre moi et lui, au point de ne presque pas avoir de réaction quand j'ai su qu'il avait le cancer, et lorsqu'il est mort, j'ai été surpris par la rapidité avec laquelle c'est arrivé, mais je n'ai pas pleuré. En fait, je n'ai jamais pleuré la mort de mon père, mais je crois que ça va venir un jour, d'un coup. Pour l'instant, j'en ai encore trop sur le cœur. En plus, il a laissé tout l'héritage à ma sœur, et rien pour moi, et ma sœur qui elle aussi est aux États-Unis dans la secte, ne veux rien savoir de me donner la moitié de l'argent. Avec elle aussi, j'ai donc coupé les liens. Et puisque ma mère aime beaucoup ma sœur, elle a pris pour elle, alors j'ai coupé les liens aussi avec ma mère. Finalement, je me retrouve seul, et c'est peut-être mieux comme ça, puisque même si c'est ma famille, ce ne sont pas pour moi de bonnes personnes, en tout cas, je les considère très néfastes pour moi, très toxiques, et à chaque fois que je les voyais ou leur parlais, j'en avais pour des jours à m'en remettre, ils perturbaient vraiment ma vie. Il y avait une incompatibilité totale entre moi et les membres de ma famille, une incompatibilité à ce point si grande, que je n'ai jamais vraiment compris comment elle pouvait même être possible.

Je n'ai jamais vraiment eu de lien avec ma mère ni ma soeur, comme avec mon père. Je ne comprends pas, encore aujourd'hui, pourquoi rien n'a jamais marché avec ma famille.

Il n'y a jamais eu aucune possibilité de conciliation, de réconciliation, non, rien, je ne comprends pas...

Non, je ne comprends pas, je n'y comprends rien, ça m'échappe complètement.

Il y avait toujours une montagne entre moi et mon père, une montagne entre moi et ma mère, une montagne entre moi et ma sœur..

Pourquoi fallait-il que ma vie soit comme ça?

Qu'est-ce que j'avais fait pour mériter un si lourd calvaire?

Je n'ai jamais eu de famille..

Je n'ai jamais eu rien de facile..

Je ne comprends pas..

      • pourquoi?

OHGR - Comedown



Dernier album du musicien canadien, Undeveloped.. projet solo du chanteur de Skinny Puppy..

Once upon a time it feeds old solitude
Stepping out behind the white room allies
Wincing from the sun now forcing open eyes
Waiting now becomes a soldier too

Know my picture
Under the lot
And by promise
Read my prime
Artificial
Note occurred
Undelicately
Blew your mind
When you lose your mind

When you gonna come down here and blow my mind?

Undecided
Choice ignores
Darker aspects
Lost in time
Under curfew
Repressive ties
What did exactly blew your mind?
When you lose your mind?

When you gonna come down here and blow my mind?

Blow my mind my mind...

Le droit de rêver..

1. Je me suis rendu compte en me réveillant que j'avais beaucoup rêvé, mais que le souvenir de mes rêves disparaissait très vite.

2. Je me suis dit qu'il est bénéfique de rêver, car c'est comme une stimulation de l'imagination, et que si je pouvais rêver tous les soirs en dormant, ma vie serait probablement différente.

3. Je me suis dit que le sucre et les rêves ne sont peut-être pas si liés finalement, car hier soir, je n'en ai pas mangé, mais j'ai plutôt bu de la bière et mangé du rôti, ce qui est beaucoup de légumes avec de la viande. Habituellement, pour me donner une nuit très active en rêves, je mange du chocolat et des choses sucrées juste avant de me coucher, et ça marche la plupart du temps: je me souviens de beaucoup de mes rêves en me réveillant. La raison probable: le sucre est un carburant direct pour le cerveau, ses capacités sont donc améliorées.

4. C'est ainsi que j'en suis venu ce matin au «droit de rêver». Ce qui a «débloqué» ma capacité de rêver hier soir, et ma capacité à m'en souvenir, c'est qu'il s'est passé quelque chose dans la soirée qui m'a fait beaucoup plaisir. En fait, je me suis procuré quelque chose qui va m'aider beaucoup pour mes travaux d'école, eh oui, c'est de l'informatique. Ce matin en me réveillant, je me suis dit que cette fois-ci le sucre n'y était pour rien, j'ai donc pensé au fait que j'ai éprouvé du plaisir hier soir, que ça a comme désamorcé des situations potentiellement stressantes par rapport à mes travaux d'école. J'ai donc pensé qu'il y avait un lien entre la libération du stress et les rêves, et le fait de rêver amenait par la suite une plus grande créativité qui pouvait contribuer, à nouveau, à une libération du stress, et ainsi de suite.

5. J'ai pensé aux riches qui ont «tout», et aux pauvres qui n'ont «rien» ou pas assez pour vivre comme il faudrait, et j'ai pensé qu'ils devaient réclamer, eux aussi, leur «droit de rêver».

6. Je sais que ça n'a pas de sens de réclamer un «droit de rêver» aux riches, il faut juste le prendre, ou prendre les moyens de se l'offrir. Mais habituellement, les gens commencent par réclamer un «droit», peu importe lequel, ensuite, parce qu'il est évidemment impossible de l'avoir, ils fessent dans le tas. Autrement dit, c'est comme une mesure de politesse pour avertir qu'on va casser des gueules.

7. Évidemment, les riches sont toujours prompts à brandir la méritocratie. Mais bien des riches d'aujourd'hui, sont nés hier avec une cuillère en or dans la bouche, ce n'est donc pas toujours une question de «mérite», mais à la base, du pouvoir et de l'argent avec lesquels ont commence dans la vie.

8. Il est évident que lorsqu'on a beaucoup d'argent, on finit par prendre une grande longueur d'avance sur les autres qui stagnent dans le marais. Je pense ici à une meilleure éducation, à de meilleurs soins médicaux, à l'évitement du stress causé par le manque de ressources, ce qui est une grande cause de maladie, davantage de possibilités d'améliorer sa vie, ce qui vient à former une boucle un moment donné: la «boucle du pouvoir» ou l'effet Saint-Matthieu.

9. Ceux qui ont davantage, finissent par avoir encore plus, et prennent même à celui qui a moins ce qu'il a. Autrement dit, on se retrouve avec d'un côté, une personne qui a «tout», et de l'autre, avec une personne qui n'a «rien», parce qu'on lui a pris même le peu qu'elle avait. Est-ce que vous trouvez que cette situation est juste? En tout cas, moi je trouve que ça ressemble à la loi de la jungle.

10. C'est un genre de génocide différé. On se plaint des atrocités qu'on voit dans les autres pays, mais celles qu'on trouve dans nos pays plus avancés scientifiquement, sont plus subtiles, plus difficiles à apercevoir, mais sont, au bout du compte, autant dévastatrices.

11. On ne sait pas combien de pans entiers de l'humanité on a empêchés de s'exprimer, de se réaliser et de s'épanouir, et qui sont morts dans la souffrance et l'oubli le plus total, à cause de la domination de certains.

12. Ceux qui ont «davantage» finissent par croire qu'ils ont un droit inné à ce «davantage». Ils finissent aussi par croire qu'ils sont vraiment génétiquement supérieurs aux autres, qu'ils sont comme «nobles génétiquement» d'une certaine façon, et deviennent arrogants. Il ne leur arrive jamais de penser qu'ils auraient pu naître laids, idiots, handicapés, ou dans une famille du tiers-monde habitant un bidonville, parce que les riches pays occidentaux prennent toutes leurs ressources.

13. John Rawls parle de ça dans sa Théorie de la justice, il parle de la «loterie génétique». À cette loterie de la vie, il y a des «gagnants» et il y a des «perdants», et il y'a aussi un grand pan qui n'est ni vraiment gagnant, ni vraiment perdant, parce que c'est le gros de la masse, la «norme», mais les gagnants s'enorgueillissent de leur sort en pensant, en ce qui les concerne, qu'il ne pouvait en être autrement: ils «devaient» naître gagnants, supérieurs ou favorisés. Autrement dit, ils ont un très gros égo, et une estime de soi monumentale. Et de ça aussi, l'«estime de soi», et du combat pour l'estime de soi versus ceux qui nous écrasent comme des merdes et ne nous aident pas à nous donner de l'estime, Rawls en parle ainsi que Axel Honneth dans La société du mépris, mais je vais y revenir une autre fois.

14. Quand je reviens d'une marche dans les quartiers aisés de Montréal, je me dis toujours que même si j'avais «tout», j'en serais toujours au même point par rapport à mon but, et que ce «tout» serait donc superflu. Au total, je ne serais donc pas plus heureux. Et j'ouvre un livre, et je me dis que le vrai combat est le combat pour le temps. Évidemment, l'argent peut permettre de gagner du temps, mais il créé aussi d'autres besoins qui consument énormément de temps, ce qui a pour conséquence paradoxale que j'ai le luxe de pouvoir faire des choses très simples, comme lire les œuvres complètes de Platon assis tard le soir dans un café, que le riche ne peut se permettre. Mon but dans la vie: lire tout ce que je me suis proposé de lire, devenir meilleur, penser et réfléchir le plus possible, apprendre toujours plus de choses, créer, aider les autres, écrire tout ce que j'ai à l'intérieur de moi avant de mourir. J'aime bien les voitures de luxe et les manoirs, mais pas au point d'y sacrifier ce que je suis.

15. Finalement, je n'en ai rien à foutre de la richesse, je veux juste avoir du temps pour faire ce que je veux faire.