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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 28 mai 2021

La fin des jours

Chaque instant est
Le Dernier

Chaque instant est
Le Premier

*

Il n'y a d'autre point de vue, que le tien
Pour l'Éternité
L'Empire de la Mort
Est à toi

*

Laisse couler
Le Feu
D'où nous venons
Reste à jamais la question
Pourquoi?

vendredi 14 mai 2021

mercredi 12 mai 2021

La quasi-certitude de vivre toujours

Gurdjieff, Récits de Belzébuth
à son Petit-fils
Chaque jour, nous avons la quasi-certitude que nous n'allons pas mourir bientôt. Nous avons la possibilité de la mort comme derrière la tête, mais nous n'y croyons pas vraiment. Nous allons travailler et planifions notre retraite comme si de rien n'était, comme si nous allions bénéficier d'une exception.

C'est un étrange phénomène relevé par Gurdjieff. En effet, on est plus facilement terrifié par une souris qui vient d'entrer dans la pièce où on se trouve que par la mort, ce qui n'est pas normal. Gurdjieff avance l'idée qu'un organe (organe kundabuffer) implanté dans l'homme l'empêche de voir la réalité telle quelle est.

Je dois admettre que je sens quelque chose de similaire en moi. J'ai parfois l'impression illusoire que je vais continuer à vivre d'une autre façon si je venais à mourir. J'ai aussi l'impression rassurante que je vais avoir le temps de voir venir ma mort, et de m'y préparer. Je sais pourtant par expérience que la mort frappe dans les moments les plus inusités comme un éclair, mais néanmoins, je suis rassuré: ça n'arrivera pas à moi.

Pourtant, à chaque instant, ma vie est séparée de l'Incompréhensible que par une mince membrane, un voile extrêmement ténu. Une défaillance microscopique de mon système, la rupture d'un vaisseau, un minuscule caillot, peuvent me faire basculer à tout moment dans l'Atopie Intemporelle, dans le Non-Événement, et m'envoyer de façon instantanée tout près des autres tombes que je contemple quand je marche au cimetière en me trouvant donc chanceux d'être encore en vie, moi.

Après tout, on ne peut passer sa vie à penser à la mort, sinon ce ne serait pas vivre, ce ne serait pas profiter pleinement de la vie.

Il faut donc rire, s'amuser, faire l'amour, voyager, travailler, préparer notre retraite et faire 

Comme si de rien n'était

mardi 11 mai 2021

Le Transcendant est tragicomique

Même si nous sommes incapables de ressentir cela à tout moment, il ne faut jamais oublier que le Transcendant, ce qui nous dépasse entièrement et pour toujours, est «terrifiant». Il est terrifiant de prime abord parce que nous ne le connaissons pas, nous ne savons pas ce qu'il est. Cela peut peut-être expliquer l'aspect terrifiant à en mourir de Dieu dans l'Ancien Testament. Même si ces textes n'étaient que des fables inventées par une secte de Juifs de l'Antiquité, ils auraient au moins ça de vrai. Il y a aussi le fait que nous ne pouvons savoir si le Transcendant est véritablement «transcendant», mais il nous apparaît tel, à nous, êtres limités. Et c'est ce qui fait son côté légèrement «comique», car nous ne sommes pas mieux que coincés comme des rats, et pourtant on sent que nous sommes infiniment mieux que des rats! Le Transcendant a aussi un côté comique au sens où après l'avoir «vu», et après avoir été terrifié par lui, nous devons quand même continuer à vivre dans notre finitude désormais «bien sentie» comme si de rien n'était, ce qui est absurde! et pourtant, il y aurait encore moins de sens à se tuer! On se retrouve donc comme «coincé» dans l'existence. On s'occupe avec le boulot en espérant que ça passe, mais en vain: l'existence ne passe pas, et elle nous reste prise dans la gorge.

Il m'apparaît manifeste aussi qu'il y a une Intention, mais je n'arrive pas à la saisir, et c'est ce qui fait que le Transcendant m'apparaît comme étranger. Mais, quelle serait l'intention de cette Intention? Y a-t-il un sens à parler de l'«intention» du Tao, alors qu'il n'est que la Voie? Une voie qu'il faut suivre, mais qui ne prescrit pas, contrairement au Dieu de la Bible.

Il est impossible que nous ayons conscience de notre vie et de notre mort sans être impliqué dans plus vaste. Il me semble qu'il y a là un signe interne. Mais comment comprendre un sens s'il implique la disparition de ma personne? Ne suis-je pas le seul moyen par lequel un sens puisse arriver? Sans mon corps peut-il y avoir encore un sens? Le signe n'est-il qu'un signe du non-sens?

On insiste beaucoup sur l'esprit dans les religions, mais si je n'ai plus de corps, c'est absolument terrifiant. Imaginez que vous êtes un esprit, éternel témoin silencieux de votre ancien monde, ou de vos proches, quel sens votre vie peut-elle avoir? Vous ne pouvez ni sentir, ni goûter, ni rien satisfaire, ni rien faire. La plupart du temps quand nous pensons à la mort, à la disparition complète de nous-mêmes, on ne pense encore toujours qu'à la vie, et jamais à la mort, car on s'imagine mort avec des sensations, notre petite vie quotidienne, comme si on se réincarnait en ange ou je ne sais quoi d'autre, et que la mort n'était qu'une transition quasi routinière dans l'Incompréhensible, comme si on commençait un quart de travail dans une Autre Dimension. Il vous faut automatiquement oublier l'homo faber ici: vous n'êtes plus cela. En fait, personne ne sait ce qu'il est même en vie, et une fois mort, c'est encore pire. Tu es quoi toi, cadavre? Quel est le sens de ta vie maintenant?

Que diriez-vous de vous lever ce matin, sans avoir dormi? Car vous n'avez plus de corps, ni de cerveau à reposer, vous n'avez donc plus besoin de dormir. Que diriez-vous ensuite de vous préparer un bon café, que vous ne pourrez goûter ni sentir, que vous ne pourrez prendre non plus, ni même faire?

Premièrement, si vous n'avez plus de corps, vous n'avez plus de désirs, du moins je l'espère, car plus aucune satisfaction n'est possible de ce côté-là, à part une sorte de voyeurisme sans yeux. Qu'est-ce que vous pouvez bien faire sur la Terre? Et quel sens tout cela a-t-il de poireauter là sans son corps habituel? Vous n'êtes plus dans le circuit de la vie, et cela n'a aucun sens d'être encore là, à moins de croire en un bon Dieu dans le ciel, qui nous donne notre quart de travail, et pourquoi n'y verrait-on pas alors des esprits syndiqués? des anges syndiqués? Il y a quelque chose de drôle là-dedans, dans notre entêtement à vouloir paître paisiblement comme des bovins, même dans la mort, à vouloir y continuer notre mortelle routine. Non, il n'y a pas d'ouvrage dans l'Au-delà, pas de travail, c'est le chômage complet, et c'est le cas de le dire, si vous continuez à penser comme ça, vous allez vous ennuyer à mort.

La science, la technologie et l'aérospatiale ne sont pas tout non plus. Après avoir visité les galaxies environnantes et découvert les structures de notre univers local, trop local, il faut comprendre le sens de tout cela, est-ce possible? Est-ce que vous savez, vous, pourquoi le Soleil brille? Je ne parle pas des réactions atomiques qui se passent dans le Soleil et que tout le monde connaît, mais de la cause ultime. Y a-t-il une cause ultime? Ultimement, y a-t-il même un sens à parler de «cause ultime»?

La cause ultime n'existe pas au sens où saisir l'infini est comme essayer de prendre une rivière avec ses mains ou prédire la forme et tous les mouvements d'un flocon de neige en plein vol, on sent que c'est possible, mais c'est l'Impossible.

Le Transcendant est comme une mauvaise blague qui est fâchante à certains moments, drôle à d'autres.

samedi 8 mai 2021

Le Journal intime d'Amiel

Un philosophe connu du Québec, André Moreau, m'a recommandé de lire Henri-Frédéric Amiel, alors que je lui parlais au téléphone. Il me dit qu'il avait lu deux fois son immense Journal de 17 000 pages! C'est beaucoup dire! Il m'a donc convaincu à ce moment-là de me pencher sur Amiel, qui était aussi un philosophe. 

J'ai essayé d'abord de trouver son Journal sur les sites de libraires connus, mais il n'y avait pas de fiche pour acheter son œuvre principale, comme pour Charles Fourier, un autre oublié de la littérature. J'ai trouvé gratuitement sur Internet un mélange de ses écrits en anglais, mais je n'ai jamais vraiment ouvert ces fichiers, car je trouvais dommage de commencer à lire cet auteur en anglais, alors que je savais qu'il avait écrit en français. De plus, je savais que des écrits obtenus gratuitement ne valent rien, car ils ne nous engagent pas. J'ai donc demandé à une Coop qu'on fasse une fiche sur leur site pour que je puisse acheter son Journal un peu moins cher, car ça tourne autour de 150$ le livre, et il y en a 12 je crois. Donc, ça fait de grosses dépenses, mais réparties au fil du temps, c'est moins pire.

J'ai donc reçu le livre tant attendu après plus de 2 mois d'attente. J'avais des appréhensions lorsque je l'avais commandé, j'avais peur d'être déçu, ou de tomber sur un livre à la reliure mauvaise et qui me tomberait dans les mains. Or, après la réception du livre, je dois admettre que l'achat en valait grandement la peine. Premièrement, la reliure et le papier sont de très grande qualité. Deuxièmement, le livre n'est pas trop gros, même s'il fait plus de 1000 pages, il se tient bien dans la main.

Troisièmement, j'ai trouvé un frère en Amiel. Il y en aurait trop long à dire sur toutes les similitudes et les intérêts communs entre lui et moi. Disons qu'Amiel se démarque de tous les autres auteurs intimistes de ma bibliothèque, même de Giacomo Leopardi. Le lire est un pur délice. J'arrive à comprendre tout ce qu'il dit et ressent, comme si j'étais lui

Amiel a écrit son Journal sa vie durant, depuis l'âge de 18 ans. J'avais moi-même l'intention d'écrire mon journal intime sur ce blogue, mais disons que la forme a changé au fil du temps. Comme Marshall McLuhan a déjà dit: The medium is the message, ou Le média est le message. C'est-à-dire que le message prend la forme que le média impose. Par exemple, on ne s'adressera pas à une personne de la même manière dans une lettre, qu'on le ferait au téléphone, ou dans un texto. Le médium «blogue» m'impose donc une certaine forme, et la forme d'un journal intimiste traditionnel ne s'accordait pas bien avec un blogue, j'ai donc opté pour des articles qui résument ma pensée et me font faire à la fois un travail de recherche et de rédaction, ce que j'adore.

Je tenais à tout dire dans mon blogue, mais je dois dire que cela est impossible, par manque de temps et d'intérêt. Je n'ai jamais compté sur la patience infinie du lecteur non plus, puisque je sais que les gens d'aujourd'hui n'ont plus le temps ni la volonté de lire. Ils se fatiguent et se découragent facilement dès qu'ils tombent sur une œuvre un peu longue ou difficile, et préfèrent souvent des résumés, ce qui dénote une difficulté à s'engager. Les gens ont autant de difficulté à s'engager dans une œuvre qu'ils ont de difficulté à s'engager en amour. On dirait que tout le monde est pris dans une fatigue générale causée par l'empressement continuel qu'ils doivent fournir dans tous les secteurs de la vie d'aujourd'hui. Ils ne prennent donc plus vraiment le temps de vivre et de jouir de la vie, la mode générale étant à la course aux biens matériels et au standing, pas au développement de la spiritualité. On verra plus tard ce que tout ça va vraiment nous coûter, car il coûte d'apprendre, mais pas autant. Il faut dire que je n'écris pas pour ceux-là non plus, mais je tiens quand même à être accessible, ne serait-ce que pour moi-même, au temps de me relire, car je suis pris moi aussi dans un tourbillon qui n'en finit plus.

vendredi 7 mai 2021

Les vendeurs d'idées

Un vendeur d'idées c'est quelqu'un qui te dit «fait ci, fait ça, et tu vas atteindre ton objectif». C'est un intermédiaire entre moi-même et un objectif quelconque.

Il me convainc qu'il peut m'aider. Il me convainc non seulement par lui-même, parce qu'il dit qu'il peut m'aider, mais par ses propos, qui sont convaincants, et bien rodés point de vue marketing, ce qui est un prérequis aujourd'hui pour l'approbation «sociale» de base. Nous savons pourtant qu'on se fait avoir avec le marketing, mais nous demandons quand même à être convaincus avec de belles idées, pour la forme, tellement nous sommes habitués à cette forme, à cette façon de nous faire ingurgiter les choses. Le marketing nous sert d'idéologie comme tel, ce qu'il véhicule n'a que peu d'importance par rapport à la forme dans laquelle tout cela est présenté, et c'est pourquoi on est d'autant plus enthousiaste face à la «merveille», qu'on se sent vide. Voilà tout le pouvoir du vide.

Il faut donc que le discours et les propos, ainsi que les agissements de l'intermédiaire, soient cohérents et emportent l'adhésion face à la multitude habituée à la forme «spectaculaire».

Appelons un «apprenant» la personne qui fait affaire avec l'intermédiaire.

L'apprenant arrive dans cette relation avec l'intermédiaire avec des idées et des plans de vie préconçus.

L'apprenant veut non seulement réussir sa vie sur tous les plans, ce qui n'est pas une mince tâche, mais veut aussi «sauver le monde», puisqu'il sent la générosité bouillir en lui. L'apprenant croit au départ qu'il est muni d'un sens critique hyper aiguisé et de tous les outils nécessaires pour détecter ce qui est vrai, ce qui est faux, ce qui est bon et ce qui est mal: c'est l'erreur de départ. Et c'est pourquoi aussi il ne soumet pas à l'examen ce à quoi il est en train de croire, et de toute façon, être critique serait jugé comme du négativisme ou de la réaction. Il croit tout de go que l'intermédiaire est sincère et de bonne volonté: c'est la deuxième erreur. Il croit qu'on n'oserait jamais lui mentir en pleine face, et que si ça arrivait, il le saurait. Pourtant, nous le savons, les pires psychopathes sont ceux qui gardent le mieux leur sang-froid quand ils mentent: ils sont indétectables.

On peut facilement voir qu'une fois dans cette relation, il n'est presque plus possible de ne pas continuer à adhérer. «Ne plus adhérer» est vu comme un «reculer», un «régresser», comme une réaction de peur, et puisque l'apprenant est «courageux» et qu'il cherche sincèrement la vérité, il ne doit pas avoir peur, et il rejette donc mentalement par avance ce qui n'est pas cohérent, ou ce qui ne s'insère pas bien dans le récit général de l'intermédiaire. Il nivelle donc les petites aspérités et n'en tient plus compte, comme si ç'avait été un test pour éprouver sa foi. L'apprenant est «de bonne volonté», et pratiquement, c'est tout ce qui semble compter, puisqu'au fond l'apprenant croit au plus profond de lui-même, sans le savoir, en une sorte de «Dieu» ou de «justice immanente» naïve: il croit que s'il est lui, l'apprenant, de bonne volonté, il y aura une justice, un sens à ce monde, et que rien en principe ne peut aller de travers contre sa «bonne volonté», et qu'il suffit de vouloir le «positif» pour changer le monde, et soi-même. Le monde a un sens, et rien ne devrait s'opposer, en principe, à une personne qui veut aider, et s'aider, une personne honnête et de bon vouloir. 

En effet, pourquoi voudrait-on du mal à une personne qui ne veut que le bien? Pourquoi même les Arabes nous en voudraient parce qu'on déboule chez eux mitraillette en main pour leur imposer le Bien? Avec ce raisonnement, on peut se jeter dans une fosse aux lions sans crainte d'être blessé ou tué, puisque de toute façon, on aime les lions et on ne leur veut que du bien. On veut aussi qu'ils nous aiment et apprécient le bien qu'on veut leur faire, comme dans un film de Disney. Je ne sais quel nom apposer à ce travers, mais disons que c'est un mélange ironique-schizotypique sûrement inclassable et postmoderne de naïveté effrontée, d'auto-aveuglement lucide, de condescendance humble, d'égocentrisme altruiste, de vanité profonde et réfléchie, etc.

L'intermédiaire, de son côté, met en avant ses idées, qui sont attrayantes comme un appât, elles lui servent en fait de «vitrine», mais ses objectifs réels ne sont pas d'aider réellement les gens qui viennent le voir, mais de se servir d'eux comme d'instruments pour parvenir à ses fins: l'argent, le contrôle, le sexe, le pouvoir.

L'intermédiaire est celui qui dit à l'apprenant: «je sais c'est quoi ton problème, et je vais t'aider». Il joue le rôle de «papa qui sait tout», et il a une réelle ascendance sur les apprenants. C'est un leader dans l'âme, un nouveau Steve Jobs version 5.0. Il doit avoir réponse à tout, et il semble avoir toujours réponse à tout, ce qui fait dire, par orgueil, à ceux qui croient en ses balivernes, qu'il est sans aucun doute un «génie», sinon «le plus grand génie de tous les temps», voire un «prophète», voire quelqu'un de «mixé avec des petits bonshommes verts dans le ciel», et donc de «supérieur» aux simples humains, sinon on serait tout simplement des «caves», ce qui est exclu d'avance.

Pourtant, on sent qu'il y a quelque chose de «vicié» avec le ruissellement inhabituel des bons sentiments et des bonnes intentions, voire, quelque chose de complètement pourri, comme un cancer qui nous gruge par en dedans.

Comme si on avait un peu trop cru que l'homme était bon en soi, et même peut-être, qu'on était soi-même bon en soi.

Cette pourriture est au centre de tout ce qu'on croit, qui est pourtant si beau, si sensé, si approuvable en théorie par tous.

Oui, on s'est fait fourrer, et parfois pas juste au sens figuré. Mais comment?

Comment une telle chose est-elle possible?

D'avoir un très bel extérieur, sensé, rationnel, et pourtant, un intérieur pourri, corrompu, vicié à l'extrême, contraire aux fins recherchées, à tout ce pour quoi on était là au départ?

Et pourtant, et pourtant... et on cherche les causes, et on ne comprend pas.

On ne peut pas comprendre qu'on s'est fait avoir et on se trouve soudainement terriblement con.

On se retrouve tout d'un coup, seul, face au non-sens absolu, en tant que «con» et «crédule».

Avec la constatation qu'on a perdu notre temps, en fait, quelques petites décennies de bénévolat...

Moi je vais vous le dire pourquoi vous vous êtes fait avoir aussi facilement:


C'est parce que ça ressemble au monde dans lequel on vit.

mercredi 5 mai 2021

Je suis le Centre du monde

2000 milliards de galaxies
dans l'Univers visible
Êtes-vous déjà sorti de votre conscience pour admirer le monde objectivement?

Avez-vous déjà vu le monde à travers les yeux d'une autre personne?

Si vous ne pouvez sortir de vous-même, vous êtes nécessairement, à chaque fois, le Centre du monde.

Vous êtes le début et la fin du monde. De votre monde.

Pensez-y: vous êtes le témoin à chaque instant de l'unicité de votre vie, de chaque moment qui passe, de chaque événement même le plus banal, de votre physionomie, de vos machines corporelles qui vivent sans vous le demander, mais de plus, vous êtes aussi conscient de l'unicité de toutes ces unicités, votre Visage... Ce drame se joue sous vos yeux et

Cette unicité, c'est le Moi, en grande partie mécanique, mais aussi, aléatoire.

Un Moi mortel qui n'a aucune réalité, mais qui est toute réalité, pour toi, en ce moment

Nous te l'attribuons, pourtant ce n'est pas toi

Ce n'est pas toi est unique

Je Joue au jeu de la vie.

Je suis conscient d'être conscient.

Je suis conscient de l'irréversibilité de la conscience.

Je suis irréversiblement conscient d'être

Irréversiblement engagé dans la vie,

ce jeu qui a pour fin la mort-qui-n'est-pas-toi.

Mais, à chaque instant qui passe, je perds conscience de cette unicité mortelle.

La Mort

Je n'y crois pas...

Pourquoi?

Pourquoi oublions-nous à chaque instant que nous ne sommes qu'une fois?

Que la somme de tout ce que je vois et comprend de mon époque actuelle n'est, qu'une fois?

Que je suis? Qu'elle est?