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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 24 juin 2009

Penser par soi-même n'est pas suffisant

J'écoutais une émission sur les attaques du 11 septembre et l'animateur a souligné à un certain moment «l'importance de penser par soi-même». Ce que je pouvais constater c'était qu'on avait là un panel d'experts pour réfléchir sur la question de savoir si les attaques ont été en fait un «boulot de l'intérieur» ou réellement une attaque terroriste planifiée, un peu incroyable, mais quand même. Au fil de la discussion on en est venu à l'aveu suivant : on ne peut savoir, on ne pourra jamais savoir si c'était une conspiration ou réellement une attaque terroriste d'islamistes extrémistes. Le rapport de la Commission semble truqué, et des indices laissent croire qu'il y a quelque chose là-dessous de beaucoup plus complexe que les attaques.

Un historien a rappelé qu'en politique «la fin justifie souvent les moyens», et que dans l'histoire nous avons de nombreux exemples de politiciens qui n'hésitent pas à sacrifier une partie de leurs concitoyens pour ensuite accuser un «ennemi» et justifier une guerre. C'est rien de nouveau tout ça. Ce qui est nouveau, c'est qu'on nous laisse entendre que «penser par soi-même» va changer quelque chose à cette situation, ou va nous aider à mieux comprendre ces événements et peut-être même, dans un réel espoir, nous permettre de les résoudre. Pour ma part, je crois que la pensée individuelle est impuissante devant les comploteurs. On ne peut rien savoir si on n'a pas de faits devant les yeux, ou si les faits en question sont truqués et les preuves, partielles. Nous en sommes réduits à la question, «penseurs» compris : à «qui» faire confiance? C'est une question de confiance, pas de pensée.

De plus, l'accent mis sur la pensée «autonome» pourrait laisser entendre que la philosophie est indispensable à l'homme qui veut «comprendre». Puisque, n'est-ce pas, en philosophie on apprend à penser par soi-même? La philosophie universitaire ne peut rien nous apprendre d'autre à part nous décoller du réel et nous transformer en instituteur pédant pétri de scolastique. Les philosophes n'ont pas le monopole de la pensée, pire encore, ils ne réfléchissent pas plus que les autres, seulement, les choses dont ils s'occupent laissent croire qu'ils le font. Réfléchir sur les livres et les pensées des autres passe pour intelligent, mais ne constitue jamais une preuve d'une once de pensée «autonome».

Pour ma part, à la suite de cette émission, j'en suis venu à la conclusion que la politique et l'histoire ont le dessus sur la soi-disant philosophie et les «idées».

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