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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 24 juin 2009

La philosophie dans le rôle de consolatrice

Lorsqu'il s'agit de hockey, nous prenons la défaite « avec philosophie ». Pouvons-nous prendre la victoire « avec philosophie »? Nous ne voyons toujours la philosophie que dans le rôle de consolatrice. Est-il possible de changer cette perception? On dirait que son rôle principal est d'être là pas loin, près de la religion, quand nous subissons des coups durs. La philosophie comme consolatrice, nous la retrouvons entre autres chez Sénèque. Était-ce le rôle attribué à la philosophie par les Grecs? -je ne crois pas. La philosophie est premièrement un amour de la sagesse : c'est la signification de philo-sophia. La sagesse est-elle triste? Est-ce quelque chose que l'on acquiert en passant au travers de coups durs? Doit-elle être principalement consolatrice? La souffrance représente-t-elle un apprentissage plus profond ou plus valable que le plaisir? Sommes-nous en général moins sensibles au plaisir et plus sensibles à la souffrance?

Je crois que nous devons modifier notre conception de la sagesse, qui lui donne uniquement un rôle passif. La sagesse n'a plus rien à voir avec ce rôle de consolatrice, qui vient sécher mes larmes quand on me fait bobo.

Selon moi, la sagesse c'est premièrement et avant tout un savoir-faire. Elle doit avoir un rôle hautement actif et dynamique. C'est la recherche des meilleures voies pour atteindre la meilleure vie sur terre : la bonne vie, ou la vie heureuse. Laissons de côté les discussions oiseuses sur le bonheur et l'hypothétique avachissement qu'il produit. Nous cherchons tous à être mieux, plus, et plus heureux, ou au moins à conserver le bonheur que nous possédons déjà, mais nous ne cherchons jamais avec zèle à être pire. Si pour un individu, le bonheur c'est de se mutiler, disons que ce n'est pas la conception générale que les gens ont normalement du bonheur ou de ce qui est bien et bon pour un individu.

Si les gens ont peu d'intérêt pour la philosophie, c'est en grande partie à cause de cette idée que l'on se fait de son rôle passif. C'est assez frustrant de voir à quelle place on relègue les philosophes dans le plan de la société et du monde. D'abord, on laisse les industriels tout casser, et après on fait appel aux philosophes pour venir nous consoler... Disons que notre conception actuelle de la sagesse manque pour le moins de sagesse!

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