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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 31 janvier 2014

L'esthétique de la Bayadère

J'aime beaucoup depuis quelques jours cette maigreur musclée de certaines ballerines. J'aimerais atteindre une esthétique semblable, mais évidemment, pour un corps d'homme. Le secret c'est l'accent mis sur la maigreur avant la musculature, beaucoup de mouvements, beaucoup de travail de mouvement du haut du corps, du cardio, peu de nourriture grasse ou presque pas.


jeudi 30 janvier 2014

Le problème avec l'athéisme..

Le problème avec l'athéisme, c'est qu'il ne nous donne pas de but dans la vie et que les «valeurs» en prennent aussi un coup..

Comment trouver l'élan, l'impetus, l'espoir, quand on ne croit pas en un Dieu, en une force transcendante qui peut tout, en une rédemption ultime?

Comment ne pas se démoraliser devant les atrocités, devant le darwinisme, devant le non-sens apparent de la vie, de la puissance, devant l'immensité infinie de l'univers?

Comment ne pas baisser les bras devant la brutalité des autres et du monde et dire «je veux en finir, je me laisse aller, que le diable m'emporte»?

Qu'est-ce qui peut nous motiver à passer au travers de toutes les épreuves? Qu'est-ce qui peut nous faire transcender notre propre condition? Nous délivrer du mal, de la souffrance, de la misère existentielle? Qu'est-ce qui peut être un réconfort permanent?

Dieu semble donner la force à certaines personnes de tout faire, comment cela est-il possible?

Est-ce que Dieu permet au fond de croire en soi-même? Est-ce une sorte de boucle qui nous donne la force par des moyens détournés?

La croyance, l'irrationnel, le mystique, nous le savons, sont des forces très puissantes qui emportent tout. On persuade rarement les gens par la raison s'il n'y a pas un élément de cœur prédominant, quelque chose qui implique les émotions et qui vient chercher le fond non domptable de l'homme. Cela s'accorde avec l'indéfinissable en chacun. Les mots s'occupent de l'univers observable, les émotions font toucher à l'univers primordial.

Pour revenir à la question: «Qu'est-ce qui peut nous motiver à passer au travers de toutes les épreuves?», on pourrait répondre: la survie. Mais pourquoi survivre? à quelle fin, si la vie n'a aucun sens? Quel sens trouve-t-on dans le fait de «survivre» si on ne peut même pas en trouver dans le fait de «vivre»? Quel sens trouve-t-on à se battre avec d'autres pour la satanée survie quand on sait très bien que l'on aura mauvaise conscience de s'être battu ainsi comme des animaux et d'avoir été cruel et sans pitié? Quel sens trouve-t-on à faire du mal à d'autres pour faire du bien à soi ou aux siens? Ma petite famille contre ta petite famille dans le grand Tout, le grand Cosmos? Ridicule..

On peut répondre: le fait d'aider les autres donne un sens à ma vie. Oui, d'accord, mais ces autres nous font aussi du mal parfois.. Et aussi, qu'advient-il de tout cela si je vous dis qu'il n'y en restera plus rien dans 100 ans, plus aucune trace?

Allons plus loin: l'Univers se désintégrera et il ne restera plus rien de rien, tout aura disparu, toute la mémoire du monde depuis ses débuts, tout l'art, toute la science.

C'est souvent ce qui arrive avec la vie actuelle des individus: on meurt presque sans laisser de trace, sauf dans la tête de quelques autres individus, qui disparaîtront eux aussi, emportant avec eux le peu même de ce qui restait de vous.

Et par une journée de pluie, on marche dans une ruelle près de chez soi, on passe près d'une valise dont le contenu s'étale sur le sol dans l'eau et la saleté: ce sont des photos de famille. Tout le monde est mort, il n'y a plus personne pour les garder. Les gars des vidanges vont les ramasser tantôt, et tout sera terminé.

Le problème avec l'athéisme, c'est qu'il ne donne pas d'émotions.

Les darwinistes dans l'âme ont un air sombre, triste et sérieux: ils ne badinent pas, c'est la survie du plus fort qui compte, il faut utiliser la violence au besoin, elle ne peut être mauvaise.

Les nihilistes, eux, ont des émotions à coups d'adrénaline, de risque, de coup de foudre, de café, d'alcool, de drogues en tout genre. À part ça, rien ne peut les animer, et ils se morfondent habillés en noir, affalés quelque part. Ils aiment dire qu'ils ne croient en «rien», mais ils continuent de se payer des fringues et autres accessoires qui vont avec le look «nihiliste», comme si c'était leur marque de commerce à eux.. Je crois qu'ils aiment plutôt se faire croire qu'ils ne croient en rien. La réalité est qu'ils croient que rien n'est digne de leur croyance, de leur enthousiasme, de leur ferveur, de leur dévouement.. Rien n'est digne de leur amour, même s'ils n'en ont que trop à donner.. Alors tout reste prit en dedans et vire en merde, en poison, en alcool, en drogue, en oubli. Tout vire en néant, justement.

Quoi faire?

Je ne peux pas croire en Dieu, c'est impossible. Dieu pour moi? Non merci. C'est comme l'eau et l'huile. C'est comme des histoires de Père Noël, de licorne ou de dragon. Je suis trop scientificisé pour croire en ces sornettes. Par contre, j'aime l'«effet» que cela produit de croire en Dieu. Mais je ne veux que l'effet, quelque chose qui m'amènera là, pas du reste. Il doit y avoir un moyen d'y arriver...

Mais plus j'y pense, eh oui! le moyen d'y arriver, c'est le rêve..

Et toi, c'est quoi ton rêve?

La force de la croyance en Dieu, c'est de croire en plus grand que soi, en une force qui nous dépasse et qui peut tout.

Le seul moyen d'atteindre cette force, c'est par la force du rêve.

Elle n'a pas de nom, pas d'origine. Le Tao peut en donner une idée. Mais qu'est-ce que le Tao?

Il y a plus de 100 milliards de galaxies dans l'univers observable et chacune contient au moins 100 milliards d'étoiles, ce qui fait environ 1022 d'étoiles dans l'univers que nous connaissons aujourd'hui..

Selon les dernières estimations, il y aurait 240 milliards de planètes seulement dans la Voie Lactée..

En mars 2013, la sonde Voyager 1 entra dans l'espace interstellaire..

mardi 28 janvier 2014

La corruption au Québec

Hier soir j'ai vu des bribes de la Commission Charbonneau, c'était au tour d'Arsenault qui a eu droit à un interrogatoire qui lui ressemble, disons. Je n'ai pas réussi à trouver la vidéo complète, car ça n'a pas encore été mis en ligne sur le site de la commission, et sur les sites de nouvelles, la vidéo ne marche pas, je ne sais pas pourquoi, mais lors des extraits à la télévision, j'ai entendu Arsenault parler en «codes» dans ses conversations téléphoniques alors qu'il était enregistré par la police... C'est là que j'ai comme «pété une coche»...

On aurait pu croire qu'il aurait été différent des autres, mais non, comme Lavallée, ils parlent en «codes» au téléphone, un peu comme des mafiosos, du temps où ils ne faisaient pas toujours attention en bavassant comme des caves sur leur ligne privée et se ramassaient tous en dedans, preuves à l'appui.

Est-ce qu'on se rend bien compte collectivement à quel genre de monde on a affaire ici? Il semble qu'ils soient disséminés partout dans les structures de pouvoir au Québec, comme un cancer. Et ils sont bien établis, bien organisés, en fait, c'est un système complet de corruption, bien huilé.

Apparemment qu'Arsenault a essayé d'empêcher la diffusion des écoutes électroniques, on sait pourquoi maintenant: quand tu parles en «codes» au téléphone, comme font les prisonniers entre eux, c'est bien évident pour tout le monde que t'as quelque chose à cacher. La vérité sort, pour ceux qui sont devant le téléviseur, même si elle est «codée».

Ces gens n'ont pas honte de ce qu'ils font, ils n'ont pas honte non plus de parler en «codes». Ils sont arrogants en plus, et ils ne se laisseront pas faire, comme entre autres, les maires qui fument du crack. Ils sont bâtis sur le modèle des Vincent Lacroix: ils vont se battre jusqu'au bout, ils vont passer un moment très difficile à se faire taper dessus, mais quand ce sera fini, ils vont en sortir les poches encore bien pleines.

Eh bien, j'ai une mauvaise nouvelle, je crois: ces gens sont là pour rester. Oui, «ceux qui sont incapables d'avoir honte» sont là pour rester.

Je ne peux pas vous dire exactement pourquoi, mais je suis profondément convaincu que les choses ne changeront pas d'un iota.

Mais je peux vous dire que nous ne sommes pas moins pire, finalement, que les pays d’Amérique du Sud, ou tous les pays ou nous avons toujours un peu peur de mettre les pieds, car nous savons que nous ne pouvons même pas y avoir confiance en la police.

Et je peux vous dire aussi, «en gros», que nous sommes prédisposés à avoir ce genre de monde-là partout dans les structures de pouvoir à cause de la façon dont le monde fonctionne.

Quand on pense que les banques centrales peuvent jouer sur l'inflation et la déflation, et même plus, qu'ils ont le devoir de le faire au nom de l'économie nationale, parce que tous les pays sont en concurrence, cela veut dire que toute notre vie est régulée dans haut et que nous sommes comme dans une grosse machine dont il est impossible de sortir, à moins de vouloir retourner presque à l'âge de pierre. Notre vie est «truquée», de la naissance à la mort. On ne se rend pas compte que si on donne de l'argent «gratis» au monde, ce que tout un chacun aimerait avoir, il faut quand même en bout de ligne que quelqu'un aille ramasser la bouffe dans les champs, et lui on lui donne quoi?

Sous l'impératif de la productivité, les valeurs tombent: nous n'avons plus le temps de faire les choses comme il faut, alors on les fait pour l'argent et pour notre profit personnel seulement. Et là je parle de choix de société: nous pensons faire des «choix», mais ceux-ci s'imposent à nous dans une logique implacable qui nous amène toujours sur une certaine voie qui nous imposera à nouveau ces choix. Par exemple, quand on choisit de couper dans l'éducation ou dans la recherche fondamentale parce qu'on y trouve des avantages à court terme, et je dirais, à courte vue, eh bien on ne prend pas en compte les énormes conséquences que cela aura à long terme pour la société et le pays, et derrière tout cela, l'allure du monde en général. Ces choix qui semblent s'imposer nous amèneront plus tard, dans la catastrophe, à faire d'autres choix qui seront, au final, aussi catastrophiques.

Nous ne nous rendons pas compte que nous sommes pris dans un engrenage de merde, parce que nous ne voyons pas plus loin que le bout de notre nez. Or, pour pouvoir voir «plus loin que le bout de notre nez», ça prend du temps, de l'éducation, de la culture, autrement dit, ça prend de l'argent, chose qui lorsqu'on court après, nous enlève précisément ce qu'il serait censé nous donner. On voit finalement, de façon illusoire, le petit temps «que nous pourrons enfin avoir à nous» à la retraite, mais rendu là, si c'est encore possible, il n'est plus temps de rien faire.

Les «intermédiaires» dans le capitalisme, cachent le fait qu'il s'agit encore de travail pur, comme depuis toujours. Nous n'avons pas progressé d'un pas sur ce sujet. Il y a deux logiques qui s’enchevêtrent dans ce système, au point qu'on n'arrive plus à les distinguer: il y a la «logique du profit» et la «logique de la technologie». La logique de la technologie pourrait nous conduire à faire de meilleurs choix, mais la logique du profit nous conduit à en faire des pires. Pire encore, les mauvais choix que nous fait faire la logique du profit font en sorte que les bons choix que nous pourrions faire avec la technologie deviennent des mauvais choix.

Bref, il y a encore beaucoup de choses à dire, et ce sera pour un autre article.

Après tout, je fais quand même du travail «gratis» ici...

dimanche 26 janvier 2014

Retour au gym

Ça fait une boutte que je n'ai pas écrit sur ce blog!

C'est parce que je ne suis pas souvent allé au gym depuis, et que j'étais plus ou moins démotivé de tout. J'ai tapé un record de poids durant le temps des fêtes: 263lb. J'ai aussi découvert qu'à ce poids je tombais dans la catégorie «obèse léger».

J'ai donc décidé de faire quelque chose pour moi-même, mais je ne suis pas constant. C'est surtout la nourriture qui pose problème: je mange trop gras, j'aime le gras, le beurre, le pâté de foie, les huiles. Aussi, je bois trop de bière. J'ai réussi par contre à arrêter de boire de la liqueur. Par contre, le fait de savoir que j'étais dorénavant «obèse» a ralentit mes ardeurs à boire de la bière: je sais que j'ai un problème.

Je ne me laisserai pas aller, je ne me laisserai pas faire, je vais être combatif comme je l'ai toujours été, même si je sais que j'ai beaucoup baissé la garde ces dernières années, et ça m'a coûté cher aussi: j'ai perdu de l'estime de moi-même et mon but dans la vie. J'ai aussi perdu mon entrain, mon pep, ma joie de vivre. Tout cela mène dans une spirale descendante qui fatigue à la longue et tue. Je ne veux pas continuer comme ça.

Ce soir j'ai recommencé à faire du punching bag au gym, j'ai délaissé un peu la musculation, ce n'est pas vraiment de ça dont j'ai besoin en ce moment. J'ai fait 3 set de 5 minutes avec des pauses de 1 minute entre chacun. Cela faisait plusieurs mois que j'en avais fait; quand j'ai arrêté, j'étais rendu pas mal en forme, mais j'ai eu mon accident à la cheville et je n'ai pu m'entraîner pendant deux mois, et j'ai perdu toute ma forme, ce qui m'a découragé et je ne suis pas retourné au gym m'entraîner sérieusement avant quelques mois. Je n'ai jamais réussi jusqu'à maintenant à retrouver la forme que j'avais à ce moment là. Mais je suis convaincu que ça va revenir si je m'y mets. Je dois me concentrer sur le cardio, bouger plus, plus souvent, et surtout, faire attention à ce que je mange, c'est le plus important, sinon ça ne marchera pas.

Après le punching bag, j'ai fait des 5 minutes de course avec des pauses de 2 ou 3 minutes entre chacun, après j'ai continué à marcher pendant 15 minutes. C'est difficile pour moi de courir, car les chevilles me font mal à cause de mon poids: j'ai l'impression qu'elles vont casser. Mais plus j'en fait, au fil des semaines, plus je m'habitue et moins elles sont sensibles. Ce soir la douleur dans mes chevilles n'est pas montée. Je crois que je suis sur la bonne voie, mais je sais qu'il ne faut pas que j'exagère et que j'y aille tranquillement. Car cela fait aussi mal à mon dos le lendemain. Je dois y aller aux 3 ou 4 jours, puis par la suite, quand je serai plus en forme, je pourrai rapprocher les séances.

Je dois perdre environ 50lb, et je vais les perdre, c'est mon but.

À ma sortie du gym ce soir je pesais 258lb.

jeudi 23 janvier 2014

Sur la recherche de la vérité..

Hier, dans ma recherche sur le deep reading, je suis tombé sur un site qui en faisait la promotion, entre autres.

On y dit, candidement, que la «recherche de la vérité» devrait être le point d'intérêt principal de l'apprentissage et de l'école en général.

Sur le coup, cela m'a étonné, puis je me suis dit: mais oui! pourquoi pas! Voilà un coup porté à nos usines à produire des experts qu'on appelle communément des «universités».

Cela va à l'encontre de l'impératif de productivité et de la mentalité de non-vie ambiante qui nous fait passer par-dessus les choses et la vie. Et tout ce qui va à l'encontre de cet impératif et de la mentalité qui va avec me sera désormais franchement sympathique.

Le propos n'aurait peut-être pas eu le même effet sur moi si je n'avais entendu dire au préalable Bobby Fischer que la préoccupation de toute sa vie fut au fond la recherche de la vérité, que ce soit aux échecs ou dans la vie en général. C'est un tempérament, une attitude, qui fait que l'on cherche constamment la bonne réponse, que l'on va au bout des choses jusqu'à ce que l'on soit certain qu'on a obtenu une réponse valable.

La recherche de la vérité, c'est quelque chose qui nous dévore, qui nous passionne, quelque chose pour quoi on est prêt à mourir, même si on n'en est pas toujours conscient, parce que c'est plus fort que soi. La recherche de la vérité, c'est l'amour de la vérité. Et c'est une motivation fondamentale dans la vie d'un individu, c'est ma motivation principale, c'est ce qui détermine ma vie depuis toujours.

Tout le monde recherche la vérité: certains avec plus d'ardeur, d'autres moins. Que nous le voulions ou non, nous sommes tous, toujours en «mode vérité». Personne n'aime se faire mentir, même le dernier des menteurs, et personne n'aime se faire illusion. La vérité ne peut faire mal que si on s'illusionne sur soi-même ou qu'on est dans l'erreur. La vérité peut faire mal, mais l'erreur, la tromperie, le mensonge, l'illusion font beaucoup plus mal, car ils sont la vraie cause du mal, la racine du mal, et non la vérité.

En tout cas, voilà, je trouve que c'est un intérêt majeur dans la vie et que nous oublions trop souvent de mettre en avant comme s'il allait de soi. Si nous ne le mettons pas en avant, en valeur, c'est parce que notre quête habituelle de la vérité est «intéressée»: c'est-à-dire qu'elle reste toujours là, mais qu'elle est au service de la non-vie ambiante promue par la Grande Machine Impersonnelle (ou le système).

Pour être «soi-même», notre quête de la vérité doit être «désintéressée», c'est-à-dire au service d'idéaux plus grands que nous, d'idéaux qui nous dépassent, qui dépassent les limites temporelles de notre courte vie, et de nous tous, ensemble, en tant que monde actuel. Si nous manquons d'idéaux, il n'y a qu'à rechercher la vérité avec détermination, ils viendront d'eux-mêmes.

Il n'y a aucune «crise des valeurs» lorsque nous sommes dans le droit chemin.

mercredi 22 janvier 2014

Le speed reading est un manque d'amour

J'ai passé une nuit blanche hier soir sur Internet à écouter plein de documentaires et d'entrevues de philosophes sur YouTube, et j'ai aussi passé beaucoup de temps sur Wikipédia à cliquer sur tous les liens qui m'intéressaient au fil des pages.

Comme je réfléchis souvent à une façon pour moi d'ingurgiter toujours plus d'information, car je suis friand de toujours plus d'information, comme si je n'avais pas de fond, je cherche des façons de lire plus vite par exemple. Je suis très conscient de ma vitesse de lecture, car j'ai beaucoup de livres à lire (ma bibliothèque personnelle dépasse les 1500 livres) et j'ai beaucoup de choses à apprendre, et je veux pouvoir les apprendre avant de ne plus être capable de lire ou de mourir.

Je suis alors tombé sur la méthode du speed reading. J'ai écouté des vidéos qui montrent une classe d'étudiants suivre la méthode donnée par un entraîneur en effectuant toujours plus de progrès. Au début, j'étais enthousiasmé, puis j'ai écouté d'autres vidéos sur la technique. Finalement, je me suis rendu compte que l'efficacité de la méthode décroissait au fur et à mesure de la complexité du texte.. Évidemment, on ne peut pas lire à la même vitesse un article de journal et un livre de philosophie.

Je me suis donc dit que si je voulais lire plus vite que je le fais actuellement, j'allais perdre en compréhension, et la compréhension n'est-ce pas justement l'essentiel d'un texte philosophique? Dans ce cas-là, la vitesse n'a donc aucune importance: l'important est de comprendre, et bien.  Marcuse disait que pour rendre justice à la Phénoménologie de l'Esprit de Hegel, il fallait compter au moins six heures par page (un livre de plus de 500 pages). Il était donc loin de notre mentalité de lecture rapide..

Personnellement, j'ai envie d'ingurgiter les choses rapidement, mais en même temps, ce qui me fait le plus plaisir, c'est l'approfondissement et la compréhension. «Compréhension» vient du latin cum-prehendere qui veut dire «prendre avec soi», autrement dit, s'approprier. Comprendre, c'est s'approprier une chose. Donc, ce que je préfère, c'est m'approprier la chose, et non juste passer par-dessus, la scanner et en avoir une idée générale. De plus, il y a tout le plaisir de la lecture qu'on manque lorsqu'on lit très rapidement, voire frénétiquement. On ne prend pas le temps de savourer la lecture, les mots, les phrases, les structures, le contexte dans lequel s'inscrit la lecture; on n'en fait pas un plaisir, mais plutôt une corvée, comme quelque chose dont on doit se débarrasser au plus vite. Or, foncièrement, cela je trouve que c'est manquer de respect envers le livre, la lecture, la littérature, la culture et les auteurs, comme si tout cela méritait d'être ingurgité en une minute. Tout dépendamment de la qualité et de l'importance du texte qu'on lit, il faut lui accorder le respect qu'il mérite. Si on se fait servir un plat par un grand chef, est-ce qu'on va se dépêcher de le manger au plus vite? Cela n'a aucun sens.

J'en suis donc venu à m'intéresser au slow reading. Cette façon de lire ne vise pas à lire plus lentement, mais plutôt à lire à la «bonne vitesse», celle qui nous permet d'atteindre une compréhension profonde du texte. Elle vise la qualité plutôt que la vitesse.

Par ricochet, je me suis intéressé au slow movement, et j'ai découvert tout un univers de pensée qui était en opposition à notre façon de vivre actuelle, qui est effrénée. Il me semble que nous perdons le meilleur de la vie à cause d'impératifs de productivité qui ne nous profitent pas personnellement et font juste nous enlever notre temps et nous gâcher l'existence. Notre vie est déterminée par l'«extérieur», et nous devons y mettre un stop. On est tannés de se faire pousser dans le cul. On veut prendre le temps de vivre, de savourer sa vie. Au diable le mode de vie américain qui ne fait de nous que des machines au service d'une autre grosse Machine Impersonnelle, comme si nous ne comptions pas en tant qu'individus.

C'est dans ce cadre qu'arrive la «bibliothérapie»: elle est impossible dans la mentalité du speed reading. Cette thérapie par la lecture, une lecture sélective, vient avec une thérapie par l'écriture. Nous allons faire des provisions, dans les lectures que nous faisons, qui nous serviront d'inspiration dans notre écriture. L'un n'est pas utilisé pour l'autre, il n'y a pas de hiérarchie entre la lecture et l'écriture, mais les deux doivent se féconder l'une l'autre dans une sorte de va-et-vient. Bref, lire, c'est comme faire l'amour: il faut le faire bien, avec douceur, à la bonne vitesse, profondément, avec respect et attention, en s'y donnant corps et âme. C'est ainsi seulement que les choses sont bien faites. On appelle ça: l'amour.

mardi 21 janvier 2014

Réflexions matinales..

L'écriture devient vite figée, dans sa forme comme dans son propos.

Si parfois je m'empêche d'écrire, c'est parce que je me demande comment ça va «fitter» sur ce blog avec le reste du contenu. Et comme ça ne fitte pas, je n'écris pas. Pourtant, je m'empêche de dire des choses. Je me muselle moi-même au nom de l'autre qui me lit et qui risque d'être perdu ou de ne pas aimer ce qu'il lit.

Cela veut dire que l'on est très conscient en écrivant de l’auditoire auquel on s'adresse (ou croit s'adresser) et l'on cherche à maintenir une cohérence entre ses propos et dans son style, comme si on avait une clientèle à conserver.

C'est un défaut dans lequel je tombe constamment, et je dois souvent lutter contre moi-même pour passer par-dessus. Quand je m'empêche d'écrire, je me dis intérieurement: «va falloir que j'efface ce que je vais écrire, parce que ce sera pas bon, j'aurai alors perdu mon temps», «pourquoi écrire, de toute façon personne ne me lit», etc. C'est ainsi que je m'empêche d'écrire.

Dans l'écriture, on cache son être. C'est pourquoi l'on compartimente. Par exemple: lorsque j'ai des choses à dire qui n'entrent vraiment pas dans la ligne éditoriale de ce blog, j'ouvre un autre blog pour y mettre ce contenu. Ainsi, en compartimentant, les lecteurs ne voient pas toutes les facettes de mon être. Mélanger ses activités au gym et ses textes intellectuels, c'est plus ou moins discréditer ses textes intellectuels. En tout cas, si on voyait ça de la part d'un intellectuel réputé, ce serait drôle, à tout le moins, ses efforts ridicules pour se faire admettre dans «deux mondes».

Le physique et l'intellectuel sont vraiment deux mondes à part. Je ne dis pas qu'il doit en être ainsi, mais c'est ainsi que les gens le perçoivent. La séparation entre le corps et l'esprit a toujours cours, et c'est en l'ignorant qu'on se rend ridicule. Personnellement, j'ai toujours eu de la difficulté à séparer les deux, je me rends donc souvent ridicule, mais en contrepartie, je suis peut-être moins aliéné.

Ne pense-t-on pas que le rire est toujours bon puisqu'il nous fait immédiatement plaisir? Il vient comme se justifier de lui-même en quelque sorte. Je ne suis pas contre le rire, loin de là. Mais ce n'est pas parce qu'une personne rit et que ça lui fait du bien qu'elle a raison de trouver ça drôle. Souvent les gens rient parce que ce sont tout simplement des imbéciles conformistes. Et puisque l'hédonisme est la saveur du jour et que le rire donne beaucoup de plaisir, les imbéciles conformistes ont les coudées franches. Et il y en a beaucoup. Et plus on rit, plus il y a de la joie, et plus on se sent autorisés à rire. Le nombre vient comme approuver notre imbécilité collective et nous donne bonne conscience. En groupe nous n'avons pas peur de nous afficher, mais un lion rôde dans les parages, et cela ne l'empêchera pas de prendre quand même sa victime, tout en faisant fuir le reste du troupeau, impuissant et apeuré.

Tout cela juste pour dire que le plaisir ne donne pas raison, ni ne justifie aucune action.

L'équation plaisir = bon», vient donc affecter le «bon». Le «bon» non plus ne vient donc justifier aucune action, dans ce cas-là, pas plus que le «beau».

À tout plaisir il y a une contrepartie malsaine, comme si c'était un cadeau empoisonné. Il n'y a qu'à le constater dans les relations amoureuses, la nourriture (gastronomie, «bien» manger) ou tout ce qui cause une «addiction», les drogues, l'alcool, les gâteries en tout genre, tout ce qui est «bon», les activités palpitantes, etc. Suivent le plaisir: l'ennui, le down, la souffrance, l'obésité, l'impuissance, la dépression, etc.

Ce que j'essaie d'étudier, c'est le tempérament «moyen», juste, tempéré. Celui qui n'abuse ni du plaisant ni du déplaisant. Je sais que ce type de personne existe, mais c'est un spécimen tellement curieux pour moi, puisque je ne suis pas du tout comme ça. Je suis plutôt du genre à abuser de tout ce qui me fait plaisir, jusqu'à la déchéance totale. Ce type-là, c'est le type doux, le type «zen», ou le type tiède parfois, que tout le monde déteste. Lui et moi vivons sur deux planètes différentes et antipathiques. Mais je ne suis pas sûr que ce type, comme je l'entends, existe vraiment, ou s'il ne change pas, ou ne connaît pas une certaine évolution. Peut-être vais-je être tenté de construire des types comme Nietzsche et de faire rentrer les gens dans de petites cases bien identifiables et rassurantes. Mais non. Je vais me contenter d'observer. De chercher ce type «raisonnable», et peut-être «stable», si possible. Cela voudra dire que j'aurai alors affaire à une sorte de «sage».

Et l'on rira bien..