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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 14 août 2020

Écrire pour rien dire (entrevue exclusive)

Peut-on écrire pour rien dire?

Oui c'est possible.

J'en suis la preuve constante!

J'écris à propos de tout et de rien.

Mes sujets n'ont pas vraiment d'importance comme telle, sauf pour moi.

Je tourne en rond, j'étire l'encre, et la sauce, et m'y plais.


Entrevue exclusive avec Mack Harriette


Q. Pour quel parti politique êtes-vous? R. Aucun.

La politique actuelle ne me satisfait pas du tout, je suis donc apolitique.

Q. Pourquoi vous ne parlez plus de sexe dans votre blog? R. Perte d'intérêt totale.

Je garde mes énergies pour le faire.

Q. Faites-vous exprès pour écrire mal? R. Oui.

Je me fous de toutes les règles d'écriture. J'écris comme Pollock balançait de la peinture sur une toile: je suis mon feeling.

Q. Que pensez-vous de la brutalité policière? R. J'en pense que les manifestants n'ont pas encore reçu assez de coups de matraque. Ils devraient arrêter de manifester pour tout et n'importe quoi.

Les policiers aussi essaient juste de faire leur travail, pognés avec les énergumènes des internets. ATTENTION! ON FILME!

Q. Que pensez-vous des mesures prises par les gouvernements pour contrer le virus COVID? R. J'en pense qu'on aurait dû laisser agir la nature.

Je ne suis pas pour la survie de l'espèce humaine à tout prix, surtout lorsqu'elle menace l'équilibre écologique comme elle le fait actuellement. J'ai commencé à tâter de la deep ecology avec Bookchin, mais il va un peu loin.

Q. Avez-vous une religion? R. Non.

Par contre, j'aime les penseurs taoïstes, mais j'ai découvert le meilleur il y a pas longtemps, c'est la pensée de Nisargadatta, un sage athée (une sagesse «croyante» est-elle possible?).

Q. Est-ce que vous aimez faire du namesdropping pas rapport? R. Oui, absolument. Barthes s'intéressait à la chose, de même que Foucault, Sade, et surtout Deleuze. Schopenhauer aussi.

mardi 11 août 2020

Parler de son petit «moi»

J'ai choisi de parler de mon petit «moi». Et c'est un choix qui, aujourd'hui où tout le monde est massifié, sera évidemment très mal compris.

J'aurais pu choisir de parler d'un sujet d'actualité, d'une nouvelle internationale, d'une cause sociale, d'un fait divers, de l'économie en débandade, du covid rampant, de la chaleur étouffante, des enfants morts ou disparus, de la violence universelle, etc. Mais je ne veux plus de ce qui n'est pas «moi».

J'ai choisi de parler de mon petit, ou de mon grand, «moi», comme si c'était la chose la plus importante du monde, et je trouve qu'il n'y a rien de mal à ça, au contraire.

Il n'y a rien de mal à faire le choix de «soi». C'est même un choix difficile pour ceux qui sont trop habitués à se perdre dans les autres, dans les nouvelles, dans leur travail, dans le «On», dans la dernière aliénation à la mode, parce que le monde est, en général, constamment aliéné.

C'est un choix difficile pour le troupeau des moutons. Pour ceux qui se font traiter comme du bétail, de la naissance à la mort.

Ce qu'il y a de mal est de se perdre dans l'extérieur et de ne plus jamais se retrouver. De s'oublier soi-même. Soi et ses passions.

On s'habitue à travailler, à s'humilier, à s'oublier soi-même comme si c'était rien, à faire passer ses passions en dernier, comme si c'était normal. Et c'est même souvent bien vu.

Moi je dis que c'est de la paresse égologique.

vendredi 7 août 2020

Vivre sa vie

Un moment donné, l'homme doit lâcher prise, faire ses adieux au ventre plat, aux cheveux et poils dociles, à la force musculaire infinie, à la peau lisse et douce, aux prouesses sexuelles.

Il manque de temps, il manque d'énergie, il commence à avoir des bobos, qui font mal.

Il manque aussi de patience.

Il est revenu de bien des rêves et ambitions. Il est aussi revenu de bien des déceptions.

Quand il était jeune, il ne savait pas ce qu'il voulait et il l'avait quand même parfois, maintenant qu'il est plus âgé, il sait ce qu'il veut, mais c'est un dur, et dans son équipe, ça joue encore plus dur, il fait donc office de mou.

Il a compris qu'il y a les matérialistes, et il y a les autres.

Tout cela n'est pas très inspirant au niveau sexuel et amoureux, et il en a parfois le sifflet coupé. Baisse de testostérone? -Pas vraiment. Baisse de motivation et d'excitation? -Peut-être bien.

Parce que l'excitation est basée sur l’enthousiasme, l'enthousiasme sur la naïveté, et la naïveté sur la fraîche jeunesse.

Il pense qu'il commence à comprendre le but de la vie avec le recul.

Il pense.

Il commence à entrevoir toute l'infamie de ce monde. Il commence à flairer à pleines narines la perversion de ce qu'on appelle «sacré».

Il sait qu'il n'y a pas d'âme, pas de vie après la mort, pas d'enfer, pas de Dieu. Que tout cela n'a jamais servi qu'à rassurer les hommes et contrôler les populations.

Les choses qui lui semblaient égales hier, ne le sont plus aujourd'hui.

Il hume le parfum écœurant du cynisme sans fond des blouses blanches, des financiers, et des politiciens.

Il se déconnecte de l'actualité pour se connecter sur lui-même. Et ça marche.

Il vit chez lui comme un étranger. Il lui arrive de s'informer vaguement sur ce qui se passe dans le monde extérieur auprès des gens qu'il croise. Mais en général, cela ne lui fait pas un pli de ne rien savoir. Il s'évite ainsi beaucoup de stress et d'émotions négatives. Il sait que ça va mal dans le monde.

Que ça va tout le temps mal.

Mais il s'en fout totalement, parce qu'il tient avant tout à vivre sa vie.

Ce peu qui lui reste.

Lire, écrire, aimer.

Retrouver l'enthousiasme, la passion, l'émerveillement, mais au deuxième degré.