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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 26 décembre 2023

Oui longtemps la femme était le dénominateur commun de toutes mes pensées. C'est différent aujourd'hui. Ma vie a changé, mon corps a changé, beaucoup. Oui je suis encore émerveillé par la beauté des femmes, et il m'arrive de partir en rêve, mais je suis pressé par d'autres préoccupations. On dirait que je n'ai assez de temps pour rien. Le temps presse oui. Je sens l'urgence de la situation. En fait, je l'ai toujours senti, mais depuis quelques temps, les choses se sont dégradées, et je la sens davantage. Ma situation n'est pas stable, ni mon mental, ni ma santé. Elle ne sera peut-être stable qu'une fois dans la tombe. Je crois qu'on s'imagine davantage la stabilité qu'elle n'existe vraiment. Tout est trop changeant. Je veux dire, on croit tenir quelque chose fermement, et puis finalement non, c'est pas ce qu'on pensait. Longtemps je me suis fait des idées sur un paquet de choses, et puis c'était pas ça. Ce n'était qu'une illusion. Un beau décor que je m'était inventé, une surface, une coquille vide. C'est Proust qui a dit que «ce qu'il y a de bien avec le bonheur des autres, c'est qu'on y croit». C'est un constat assez terrible quand on y pense. Cela veut dire que toutes les fois où j'étais là seul dans ma solitude à penser à «mieux», j'étais déjà dans le mieux. En fait, je ne pouvais pas être mieux qu'à ce moment-là, alors que je croyais vraiment le contraire.

samedi 23 décembre 2023

Ce n'est pas dans la sphère politique qu'on va trouver l'honnêteté. Les politiciens sont des criminels, des menteurs, des voleurs, des meurtriers, des bandits de grands chemins. Tous les moyens sont bons pour satisfaire leur ambition. Alors quand vous voyez des criminels croupir misérablement en prison, dites-vous que c'est parce que, eux, ne savent pas parler, ne savent pas louvoyer, ne savent pas manipuler, ne savent pas cacher leur jeu aussi bien que ces aigrefins de politiciens sont capables de le faire. En bas sont les criminels, mais en haut on a la même image inversée, en plus propre, en version «acceptable». Bien sapé, capable de bien parler, on peut tout se permettre. Ça a toujours été ça le message des peuples qui se sont fait dominer par ces truands, ces minables, ces crapules de grande envergure que sont les politiciens.

vendredi 8 décembre 2023

Pour les mauvais gouvernements, l'apparence de faire quelque chose est plus importante que faire vraiment quelque chose pour que ça change. C'est le même principe qu'à l'épicerie sous économie capitaliste néolibérale: comment faire pour qu'un produit ait l'air deux fois moins cher, alors qu'il est en réalité quatre fois plus cher, si on regarde la quantité, la qualité des produits, etc. On s'enligne pour des 1000% de profits à nous faire manger de la merde, et avec notre pleine satisfaction. La corruption alimentaire suit la corruption politique qui suit la corruption spirituelle. 

Une population ignorante et malade est une population soumise. C'est toujours ce que cherchent les mauvais gouvernements qui s'appuient sur la répression et la force afin de rester en place, autrement on les fouterait dehors à grands coups de pied dans le cul.

jeudi 7 décembre 2023

Dieu ou la grande hypocrisie du pouvoir. Il n'y a pas de Dieu que nous connaissions ou en lequel nous pouvons ou voulons croire, tout ce qu'il y a, ce sont des hommes qui veulent plus de pouvoir en faisant parler leur Grande Marionnette.

mardi 5 décembre 2023

Ce qui a changé avec le temps, c'est que j'en suis venu à penser que personne n'a plus besoin de mon aide. Je suis plus déterministe. Je ne crois plus qu'il est aussi facile aux gens de changer, donc je ne me mêle pas de les «aider». Les gens sont comme ils sont, et il serait très fastidieux de savoir pourquoi, parce qu'eux-mêmes ne le savent même pas. Un million de facteurs nous définissent, peut-être davantage. En ce qui me concerne, je ne suis plus très intéressé à essayer de convaincre des pierres, des bouts de bois et des flaques d'eau. Je m'en crisse. Qu'ils aillent tous se faire foutre.

Je vois la sexualité au loin, comme un horizon, et le soleil est souvent couchant. Après quelques secondes, ça disparaît de mon esprit, et c'est pas bon signe. Avant, ça m'énervait, oui, cette insistance effrontée du sexe. Et je voulais m'en débarrasser. Maintenant je sens que j'ai atteint le fond du baril de testostérone. Les belles femmes ne me donnent plus de coup dans la queue. Je me fait penser à un vieillard fini. Je les regarde au loin, comme de beaux objets précieux inaccessibles, l'aventure ne me tente plus. Et pourtant.

Le temps a avancé trop vite. Et j'ai perdu beaucoup de temps. Toutes les fois où j'ai refusé ou dit «non» ou ignoré une belle femme, aujourd'hui je m'en repens. Que pensais-je donc? Que j'allais être éternellement beau et en forme? On dirait. On pourrait dire. C'est ça la jeunesse et la forme: c'est une illusion. L'illusion de penser que tout cela va durer très longtemps. Tellement longtemps qu'on n'en voit pas le bout. Et un jour, on est de l'autre côté du tunnel. On est passé dans le bout directement, sans s'en apercevoir, et ça fait chier, oui. Je me suis rendu compte du jour au lendemain que j'étais vieux, et depuis, ça ne me lâche plus. C'est tous les jours. À chaque jour je frappe la cinquantaine bien tassée. Un survivant, on va dire, oui, mais quand même. J'aurais préféré ne pas me rendre jusque-là. C'est d'ailleurs un accident, parce que rien ne devait se dérouler de cette façon. Je devais mourir quelque part dans la vingtaine, et ça n'a pas eu lieu. En tous cas, pas jusqu'au bout.

Maintenant, paradoxalement, alors que je souffre et que tout est morne, je tiens à la vie... C'est con la vie. Mais vraiment. Crois en ci, croit en ça, nous nageons dans nos propres rêves, et qu'est-ce que ça va changer au bout du compte? Pourquoi personne ne croit qu'il va aller vivre sur Saturne ou Jupiter une fois mort? Parce que ça ne semble pas très intéressant? Et pourtant, c'est à ça que ressemble l'univers qui nous entoure, c'est ça partout! Mais tout le monde croit autrement. En réalité, personne ne voit la réalité. Tout un chacun ne voit que sa propre réalité à lui, ce qu'il croit, son monde à lui. Et il n'a pas le choix. Nous n'avons pas le choix, parce que nous ne pouvons pas savoir le but de notre présence sur terre: nous pouvons seulement le deviner. Oui, c'est ça, nous l'avons sur le bout de la langue! mais ça ne vient jamais vraiment. C'est un mot qui nous reste pris finalement dans le fond de la gorge, et ça nous étouffe, mais puisque c'est un mot, on n'en meurt pas, on vivote.

dimanche 26 novembre 2023

Je ne sais plus trop comment parler de moi-même. Je sais que je suis un être multiforme, jamais pareil, mon esprit n'est pas stable, et pourtant je suis reconnaissable, je me reconnais moi-même à chaque instant. Oui, je me reconnais, même quand je ne me reconnais pas, quand je suis l'ombre de moi-même, comme ces derniers jours. La douleur physique, l'anxiété, les palpitations, les engourdissements, la torture mentale. Évidemment, j'aimerais bien revenir à mes 20 ans, quand j'étais totalement insconcient de la vie de la mort et que je me foutais de tout. L'infini ne me foutait pas la chienne comme aujourd'hui. On dirait que je ne réalisais pas. Je fumais de l'herbe, et ça me faisait drôle, et c'est tout. Aujourd'hui quand je bois ou fume, je tombe dans une sorte de transe de l'épouvante. On dirait que ça m'enlève un bouchon, une barrière de sécurité, et que je me retrouve face à la vérité nue, sans protection, sans voile, sans possibilité de retour. Je ne sais pas pourquoi ça a changé à ce point, je ne sais pas quand a eu lieu la transition. Je suis très conscient aujourd'hui que rien ne peux me sauver de mon dernier souffle, car oui, il y en aura un dernier, et c'est cette certitude qui me fait peur, comme si j'y étais déjà. Je ne veux pas quitter mon chien, mes livres, mon moi, ma blonde, mes choses, ma vie, mon histoire, la terre. Je n'ai aucune garantie d'aucun ordre sur ce qu'il y a après. Mais étonnammment, il n'y avait rien avant que je naisse, et maintenent, pourtant, il y a quelque chose. Est-ce une illusion? Ça ne sert à rien de miser là-dessus, je suis là, je vis, je souffre, j'ai conscience que mes morceaux partent les uns après les autres, ça me fait mal, même si c'était une illusion, ça ne changerait rien à l'affaire.

J'ai cru longtemps que tout le monde était potentiellement bisexuel, et je voulais le croire pour moi-même aussi. Je peux dire aujourd'hui avec une certain embarras que j'étais vraiment innocent de croire ça. Je le sais dans ma tête que lorsque je fantasme sur du sexe chaud torride et intense et que le coeur me débat, c'est à des femmes que je pense. Ça vient tout seul dans ma tête et ça m'inonde comme une vague qui me submerge. Les voix dans le genre de celle de Grimes me transportent dans des fantasmes vraiment chauds, je rêve à des corps minces, à des seins, à des formes féminines, à une sorte de douceur infinie et féline de femme. J'imagine des chattes, des ventres plats couchés, des mouvements lents graçieux, une sorte d'envoûtement, je deviens distrait, je suis dans mon monde chaud de fantasme érotique, et la femme en est l'essence sublime. Tout mon corps est transporté en elle ainsi que mon esprit. Qu'avais-je à m'imaginer pouvoir aimer les formes carrées du mâle et les queues? C'était stupidité de ma part, manque de connaissance de soi. Bien sûr, je peux m'imaginer dans des fantasmes homosexuels, mais ça ne me remplit pas de transe érotique, c'est comme de la mécanique. J'ai essayé, ça ne m'a pas accroché. J'ai fini par comprendre, mais très longtemps après dans ma vie. J'avais la volonté forte de croire que nous étions tous pareil au niveau sexuel, mais non, nous sommes tous très différents, et tant mieux. Pourquoi avais-je cette volonté, cet idéal de croire à cette absurdité? Vaut mieux que je ne me questionne pas trop là-dessus, parce que trouver la réponse pourrait être long. Ce qui compte, ce sont les certitudes que j'ai maintenant, et qui, on peut dire, ont été très bien testées. C'était ma volonté de toute façon de tout essayer, de tout tester par moi-même. La vérité parle fort, mais nos conceptions farfelues les enterrent. Les gens ne cherchent la plupart du temps qu'à confirmer ce qu'ils croient déjà, et ils sont prêts à s'aveugler sur tout pour y parvenir, et c'est l'erreur du monde depuis toujours.

La forme qu'a pris mon blog a beaucoup changé. C'est peut-être normal après avoir survécu à trois attaques nucléaires. Les circonstances de la vie m'ont bousculé, et j'ai envie de m'en plaindre. Mais en même temps, je n'en serais pas là aujourd'hui, et je n'estime pas inutile d'avoir été détruit partiellement. J'ai survécu, oui, il faut le dire. Mais je l'oublis souvent. Je suis habité par une sorte de désolation. Je demande des choses au monde, à Dieu, à Jésus, à Frère André, mais je ne sais pas si on m'entend vraiment. Je veux y croire. Si seulement je pouvais avoir une réponse claire en retour! Mais non, je n'ai aucune certitude jusqu'à maintenant. Je n'arrive pas à comprendre le monde, le but de la vie me paraît toujours plus mystérieux. Je ne sais pas pourquoi je suis là, nous sommes là, et ça me tue à petit feu.

Je ne comprends pas le sens de la vie, et c'est terrible. Il n'y a aucune réponse pour moi. Je me retrouve avec un trou béant dans la trame de mon histoire, de ma vie. Le sens de la vie est une faillite, un mur. Les gens n'ont pas conscience que jusqu'à preuve du contraire, c'est la dernière fois qu'ils vivent, chaque jour de leur vie, et qu'il n'y a rien après. Leur vie leur coule des mains sans qu'ils n'y puissent rien pour la stopper. Mais non, personne ne semble concerné par sa propre mort, personne ne s'en inquiète trop. On se figure toujours la mort comme la mort des autres. On s'imagine comme dans un spectacle, mais on n'imagine jamais la fin de l'imagination et du spectacle. Et si c'était ça finalement, qu'il n'y a plus rien après la mort? C'est une possibilité très concrète. Notre essence est-elle d'appartenir au monde des esprits, notre corps ne pouvant se sauver lui-même? Et les esprits dans tout cela ne peuvent se maintenir que par les vivants, car c'est nous qui les faisons vivre.

Avant je trouvais beau le ciel l'infinité des étoiles, maintenant il me fait parfois peur. Je me dis que ce ciel n'est pas moi, qu'il n'a aucun rapport avec moi, pourtant je suis définitivement dedans et pour la vie, et pour toujours. C'est drôle à dire, et je n'aurais pu le dire avant, mais je suis «enfermé» dans l'infini pour l'éternité, que je sois vivant ou mort. Je suis dans cette chose sans nom, inconcevable, inimaginable, incompréhensible. Que signifie notre volonté de tout connaître par rapport à cet abîme sans fond?

Le monde semble évoluer irrésistiblement, comme si c'était inscrit dans son essence, dans son plan, vers une mutation importante. Il est possible que l'être humain comme tel disparaisse complètement un jour. Et je ne comprends pas cette logique si elle est inscrite en l'homme. Quand je regarde la femme, je ne comprends pas comment elle pourrait être plus parfaite, ni la nature non plus. Tout participe déjà d'une beauté sublime, comment la vocation de l'homme pourrait-elle être de se tranformer à la fin en monstre? Nous pouvons vouloir dépasser la nature, mais il est important de constater, et s'il est impossible de le faire, de croire, qu'elle est parfaite. Nous sommes l'oeuvre de l'Infini, et il m'arrive de croire que toutes les particules de mon corps et de mon esprit sont liées à l'univers entier, à l'incommensurable, au mystère du monde. Ce que je suis a un effet sur le monde qui a un effet sur moi en retour, car mes particules sont intriquées à lui, je suis le monde, il est moi. J'ai l'impression parfois que ce que je pense se réalise au niveau mondial. J'agis par devant, mais j'agis encore davantage par derrière d'une façon cachée à moi-même. Il faut croire que tout est possible.

mercredi 15 novembre 2023

Parler avec les autres, surtout des collègues, me fait toujours souffrir, car je parle trop. Je sais que je parle trop, mais je commets toujours à nouveau l'erreur, car je ne suis pas capable de me dissimuler. Je m'ouvre à tout venant, je parle de ma vie personnelle, j'étale mes opinions sur tous les sujets. Je ne tiens vraiment aucun compte de la prudence, je suis un peu écervelé.

dimanche 12 novembre 2023

Donner sa vie à des courtiers de données... Salut Acxiom! Je suis dans tes bases, coquin!

jeudi 9 novembre 2023

Si j'y vais par ordre de détestation, je dirais qu'en politique ceux que je déteste le plus ce sont les conservateurs (après les fascistes et les soi-disant communistes). Je déteste aussi les libéraux, mais un peu moins, cependant, je pense qu'ils n'apportent aucune solution viable pour l'avenir. Dans l'ensemble, je déteste toute la politique actuelle, et même la politique tout court. Même en système de démocratie représentative (soulignons ce dernier mot) on est encore beaucoup dans le culte de la personne, le culte du chef qui apportera de façon magique, toutes les solutions. Cette vision des choses est complètement débile. Le système économique libéral, c'est clair, empêche actuellement l'humanité de progresser, parce qu'on cherche toujours à faire de l'argent avec de fausses solutions. On n'a pas le choix, parce que si on règle les problèmes pour de bon, on coupe ses moyens de survie, donc on survit sur le dos des autres, et finalement sur le dos de la planète entière. On gère les problèmes, et même on les entretient, au lieu de les régler. C'est simplement stupide, et il y aura un jour où ce sera vu comme criminel.

mercredi 8 novembre 2023

Le sage qu'on recherche n'est souvent qu'un maître devant lequel on finit par se prosterner.

C'est confirmé: j'ai le covid. Hier j'ai été assez mal en point, mais pas de toux, pas de mal de gorge, juste un nez bouché, mais presque pas de morve. Je suis monté près de 39 degrés de fièvre, mais c'est tout. Je me suis dis que si je dépassais ce seuil, je prendrais des médicaments, mais ce n'est pas arrivé. Ce matin je me porte beaucoup mieux. On dirait que j'ai déjà passé au travers de l'infection. Aussi, je n'ai jamais perdu l'appétit. J'ai mangé normalement. Bref, ça ressemble à la première fois que j'ai eu le covid: une forte fièvre, mais rien d'autre de spécial. Pas très souffrant. Même pas de difficulté à respirer. J'avais alors deux doses de vaccins. Aujourd'hui, elles ne sont plus valides, et je n'en reprendrai pas non plus.

En terme de relations ou de fantasmes sexuels, on revit ses traumatismes amoureux ou sexuels de la jeunesse. Je ne sais pas pourquoi l'esprit s'amuse à faire ça.

mardi 7 novembre 2023

Je suis plus malade que jamais, c'est les allergies encore, plus un genre de grippe. Les feuilles mortes d'automne, c'est l'enfer. Depuis très longtemps, en fait je ne me souviens plus à quand ça remonte tellement ça fait longtemps, j'ai tous les jours une congestion nasale, parce que chaque saison a sa particularité, mais la moins pire évidemment c'est l'hiver, mais là encore, il y a le type de chauffage et les acariens, vu qu'on est plus enfermés. Comment voulez-vous que je fasse des plans un peu plus relevés qu'à l'ordinaire ou que je parle en public, mettons en enseignant, avec une congestion totale des sinus et une fatigue généralisée et une exaspération et un découragement? C'est rêver en couleurs. Je n'ai même plus la force d'en rire. Oui, je peux le faire, mais cela me demande tellement d'efforts... C'est titanesque.

De plus, je boude les médecins. Je n'ai pas le temps. Ils ne font rien de toute façon, ou sinon, ils aggravent mon cas avec des pilules dont je ne veux pas, et ne voudrai jamais. Je les déteste. Ils croient aux pilules, moi non, donc il est impossible de s'entendre avec eux. Ils menacent de ne plus me soigner, c'est ben correct, oubliez-moi.

Je vais arrêter de boire du café. Ça fait des années que j'ai remarqué que le café empire mes symptômes d'allergies, en m'asséchant probablement le nez. Ce matin après avoir bu mon café chéri, je me suis senti vraiment misérable. C'est facile à constater, mais j'ai une addiction à ces petits plaisirs, comme bien du monde.

mardi 24 octobre 2023

Ma vie aura été épouvantable. J'aurai passé ma vie dans la merde.

mardi 17 octobre 2023

Tous les gens autour de moi sont toujours straight à mort. Ils écoutent, ils obéissent, ils ne savent pas ce qu'est la vraie liberté de corps et d'esprit, dire non, contester, il ne leur viendrait jamais, au grand jamais, l'idée de se rebeller.

Je dois toujours faire attention à ce que je dis, à ce que je fais, avec qui je parle. Oui, dans ce monde, je ne suis pas libre et ne le serai jamais. Je n'appartiens pas au troupeau.

lundi 16 octobre 2023

Ça fait longtemps que je ne suis plus moi-même, j'ai été poussé, poussé, poussé, un moment donné je me suis perdu de vue. Je pensais pouvoir devenir ci, pouvoir devenir ça, mais non, aujourd'hui je ne peux plus qu'être moi-même, c'est-à-dire: un vieux schnock.

dimanche 15 octobre 2023

Je suis peut-être d'accord avec la critique et la contestation de l'orientation de la société et du monde en général, mais je ne suis pas d'accord avec des moyens comme la violence. C'est comme entre les individus: si le dialogue ne marche pas, la violence ne marchera pas davantage.

vendredi 13 octobre 2023

Il ne faut jamais oublier que le néolibéralisme est au pouvoir. L'heure n'est pas aux calinours, c'est une impasse comme le fascisme, le nazisme et le marxisme.

mercredi 11 octobre 2023

J'ai la tête pleine de tristesse. Mais encore et encore, je dois faire "comme si", je dois jouer la comédie. 

lundi 9 octobre 2023

Quand les milieux de l'éducation et de la santé se dégradent comme aujourd'hui, c'est le signe que le gouvernement a grandement failli. L'état actuel des choses est le résultat de mauvaises décisions politiques prises sur plusieurs décennies, et c'est là qu'on est rendu: plus d'ignorance, plus de pauvreté et de criminalité, plus de prison et d'autoritarisme, en un mot: au lieu du progrès et de l'émancipation, une grande régression, mais avec des moyens techniques avancés. Une sorte de barbarie instruite qui n'a plus de temps pour rien de ce qui pourrait lui être vraiment utile.

En train de lire "Oppenheimer, triomphe et tragédie d'un génie". Ce livre m'inspire un certain bien-être et réconfort par sa présentation qui fait penser à un bon film.

Oppenheimer venait d'une famille très favorisée. Je ne sais pas si ses talents auraient pu s'épanouir sans la fortune de son père, qui s'est développée grâce à sa mère, qui elle, était riche.

Une chose est sûre, j'avais les mêmes intérêts que lui jusqu'à un certain point, et j'ai toujours eu les mêmes difficultés au niveau social. Cependant, mon père ne m'a pas donné de professeurs particuliers, ne m'a pas offert de bibliothèques, de microscopes ou de voiliers, ni n'a pu m'inscrire dans une grande université. Tous mes intérêts sont alors tombés à l'eau ou ont séchés sans que je ne puisse rien y faire, faute de fonds.

Aujourd'hui, je n'ai que des connaissances partielles dans plusieurs domaines à cause de cela, et je me contente de soirées pépères à lire des livres, en n'apportant aucune contribution à cette société néolibérale sans âme.

S'il y a un auteur que tout le monde connaît et que personne n'a lu, ou en tout cas, pas jusqu'au bout, c'est bien Montaigne. Tout simplement parce qu'il n'est pas aussi facile à lire qu'on croit au premier abord, à cause de l'ancien français, et disons, d'un certain style et une façon d'écrire qui n'existent plus aujourd'hui. Notre façon d'écrire est majoritairement journalistique.

dimanche 8 octobre 2023

En train de lire "Queer Zones" de Sam Bourcier. J'aime beaucoup la vivacité de ce genre d'écrits, très stimulant. Cependant, la chose comme telle m'intéresse peu, et ce sont des choses que j'ai pensé et voulu il y a plusieurs années, dans ma période d'expérimentation sexuelle, et ça arrive comme un peu trop tard pour moi toute cette affirmation. Ils ont tout à fait raison d'exprimer leurs différences sexuelles, et je ne comprends pas ceux que ça choque. Ce qui me choque et me décourage le plus, c'est de voir encore à quel point les gens sont bloqués mentalement et sexuellement, et manquent d'imagination.

Un homme à l'air sérieux, qui parle bien, qui sait parler, aux bonnes manières, habillé proprement, sobrement, qui vient probablement d'une bonne famille, possédant une belle et bonne éducation, et qui est pourtant capable de mentir à quelqu'un en pleine face. Il a toutes les apparence d'un homme bien, mais il n'a aucun principe moral: ces hommes courent aujourd'hui les rues, ils sont partout où il ne faudrait pas qu'ils soient.

Je sens mon corps déchu, mon esprit ravagé. Je n'arrive plus à imaginer de plan ou d'avenir, on dirait que j'ai perdu mon âme, le sens de ma vie. J'ai perdu la connexion au passé, au présent, et à l'avenir. Je suis dans une zone de non-temps.

Avant j'étais un rêveur, je voyais mes rêves partout. Maintenant je regarde partout et je ne vois rien.

samedi 7 octobre 2023

Les moteurs ultimes du progrès, en terme de science, sont la volonté de survie et la peur d'être éliminés par d'autres civilisations. Autrement dit, la Mort (ou le conflit qui peut conduire à la mort) est le moteur du progrès: on progresse, parce que nous voulons y échapper. Le «polemos» (Héraclite) est vraiment ce qui nous pousse en avant.

Mon problème, finalement, c'est les petits emplois avec aucune autonomie. Pour faire valoir mes talents, j'ai besoin de liberté, j'ai besoin de pouvoir déployer mes ailes.

L'économie n'étudie pas la circulation des capitaux, mais de la confiance.

vendredi 6 octobre 2023

Je ne me suis jamais autant senti dans une sorte de vide intersidéral. Parfois, j'ai l'impression d'avoir tout perdu, et pourtant. J'erre dans les souvenirs de ma vie passée, comme si j'avais 90 ans. Je ne comprends pas que je ne peux plus rien mettre en marche. Plus rien n'avance. Je suis comme bloqué dans le temps, mais plus précisément, je me sens comme trappé dans une souricière. Mes problèmes de santé m'ont emmené très loin sur un chemin de marde. Malheureusement, je ne peux pas encore guérir mes gènes détraqués de roux. À quoi ça rime toute cette souffrance? Si je fais le bilan de ma vie, je l'aurai passé dans la misère économique, les problèmes de consommation, bref, la lutte continuelle pour m'en sortir. Beaucoup de mes problèmes sont réglés aujourd'hui depuis un moment. Mais je persiste dans l'inadéquation et je ne suis pas capable de trouver ma place, et cela me fait souffrir énormément. J'aimerais pouvoir vivre de mon écriture, car c'est ce que j'aime avant tout.

Et voilà, c'était hier mon dernier jour de travail dans un emploi et un milieu détesté. On a fait mon procès, on a menti sur mon compte, on m'a porté des fausses accusations montées par des bitches. C'est assez. J'étais très insulté depuis le début par le salaire comparativement à la somme d'ouvrage ainsi que des responsabilités. J'étais le seul homme dans la place, et croyez-moi, je me suis bien fait tabasser par ces femmes en gang, unies (comme par miracle) contre l'ennemi commun. C'est bien rentré dans ma tête maintenant que je dois faire particulièrement attention en milieu de travail avec les femmes, car c'est pas la première fois que ça m'arrive. Je suis un type plutôt bohémien, nonchalant à ses heures, insoumis, qui se braque quand on lui dit trop quoi faire, et ça ne cadre pas du tout avec la mentalité et la façon de faire by-the-book des femmes. Je crisse donc mon camp ailleurs où l'on saura davantage apprécier ma valeur. Voilà. Dans ce milieu-là, il était impossible pour moi de me faire valoir, et j'avoue que je faisais ce travail, avant tout, pour survivre.

Mais toute ma vie j'ai été en mode survie. Je ne comprends pas. En tout cas, si vous en cherchez un qui l'a eu tout cuit dans le bec, ce n'est pas moi. J'en bave depuis que je suis parti de chez mon père. Je n'ai jamais été vraiment capable de travailler. Et pourtant, je le fais, et bien, mais ça ne me correspond pas. J'ai un besoin fondamental de liberté, et de faire ce que j'aime. Mais je n'y arrive pas. Je dois toujours payer, payer, payer, et ça ne me laisse de temps pour rien. Je n'ai jamais le temps de ramasser mes forces pour donner un bon coup et faire débloquer les choses. Dès que je suis stressé, je redeviens malade, ou je recommence à faire des conneries. Je suis tout le temps pris pour tout bousiller, ou laisser mes projets en plan.

mercredi 4 octobre 2023

Je me rends compte, chaque jour, que j'existe. Je suis dans une étrange période de ma vie.

lundi 2 octobre 2023

Être dans l'extérieur me tue totalement.

C'est comme si je me retrouvais nu en plein jour dans le désert du Sahara, sans eau.

dimanche 24 septembre 2023

La seule libération pour moi, c'est l'écriture.

Je ne peux passer par aucun autre chemin.

Quand le comprendrai-je?

L'écriture est ma vie, et ma mort.

Elle est ce que je suis et ce que j'ai.

Je ne dois pas «écrire», je dois être «écriture».

Je n'ai plus cette volonté d'argumenter, parce que je ne crois plus à rien.

Je n'ai donc plus cette volonté d'écrire. De bien faire. De bien dire.

Ce que j'écris dorénavant doit parler de lui-même.

Je laisse les gens croire ce qu'ils veulent. Ce ne sont que des suppositions qu'ils prennent pour du comptant. Ils en ont besoin.

Besoin pour continuer à vivre, ou plutôt, pour s'empêcher de mettre vraiment les choses au clair avec eux-mêmes, une fois pour toute.

On dirait qu'un jour, tout en moi est tombé d'un coup. Quelque chose s'est affaissé, je ne sais quoi exactement. Mais il y a clairement un avant et un après. Je ne sais bien où la fracture commence. Je n'ai pas de réponse.

On dirait que ma vie d'avant se déroulait dans une sorte de rêve. Je croyais dur comme fer à certaines choses, sans preuve. Mais j'y croyais. Je voulais y croire. Je devais y croire. Pour que ma vie ait un sens.

Malheureusement, tout cela est plaqué de l'extérieur sur la vie. Il est impossible de lui assigner un seul sens.

La chose dont nous n'avons pas conscience, pendant très longtemps, est que nous misons littéralement notre vie pour nos croyances. Si demain je meurs et qu'il n'y a plus rien, j'aurai été toute ma vie, et de façon définitive, dans l'erreur. J'aurai cru à l'erreur du sens. Je ne peux plus revenir en arrière.

J'ai réalisé cette semaine que je devais faire quelque chose pour moi-même.

Arrêter de survivre, et commencer à vivre.

Quelqu'un a dit: «Mon père est mort relativement jeune, mais il a bien profité de la vie.»

Si je mourais demain, je n'aurai pas profité de la vie.

Je n'aurai pas voyagé.

J'aurai passé ma vie à me plaindre de ne pas avoir eu l'occasion de développer tous mes talents, de ne pas avoir accomplit ce que je m'étais promis de faire.

En somme, ma vie n'aura été qu'une vie de misère et de tristesse, et d'échec.

Je ne veux plus de cela.

Je veux absolument ouvrir mes ailes.

Je sais que j'aurai beaucoup d'opposition comme d'habitude.

Mais le monde ne me comprend pas, ne m'a jamais compris et ne me comprendra jamais.

Si je continue d'écouter les gens au lieu de suivre ma passion, je vais vendre des hot-dogs toute ma vie.

Tant qu'à être la pute des autres, je préfère être la pute de mon idéal.

J'ai vécu tellement de choses, et pourtant, je n'ai encore rien fait.

Je n'ai rien à quoi me raccrocher, et c'est terrifiant.

Je suis dans une sorte de détresse permanente.

Ma solitude est abyssale.

Le sens de toute chose est viré en son contraire, puis annulé.

J'ai conscience que tout ce qu'on peut se raconter sur l'origine du monde, de l'homme, sur ce qu'il y a après la mort, tout cela n'est très probablement que divagations.

Nous ne saurons jamais.

Il y a de quoi devenir fou.

Nous ne sommes pas dans le même monde que les choses.

«Le rapport rassurant aux objets.»

La plupart du temps, si je perds un objet, je n'ai qu'à le racheter.

Je ne peux faire ça avec moi-même: je n'ai pas de double.

Si je n'ai pas de double, je ne suis pas un objet. Même que tout rapport aux objets est annulé.

Absolument annulé.

jeudi 14 septembre 2023

La Mort me forme.

dimanche 10 septembre 2023

Les trois sciences les plus intéressantes pour moi sont la mathématique, l'astronomie et la physique des particules.

vendredi 8 septembre 2023

La façon de penser des femmes est très différente de la façon de penser des hommes. Disons que les deux sont à des années-lumière de distance.

Je me suis rendu compte de ces différences dans le milieu de travail: les femmes fonctionnent et pensent complètement différemment des hommes en général. 

Je crois que les hommes et les femmes appartiennent à deux mondes séparés.

L'amour semble les rapprocher, mais c'est comme l'huile et l'eau dans un même verre. 

Si j'étais comme tout le monde, tout irait bien. Mais, je ne suis pas comme tout le monde. Je n'ai jamais été heureux de me retrouver dans un troupeau. 

dimanche 3 septembre 2023

Si vous cherchez la paix de l'esprit, tournez-vous vers la méditation sur l'Un.

Mon «moi» cuit dans une sorte de fournaise spirituelle. 

Tout doit avoir son sens dès ici et maintenant. 

Quel est véritablement le but de la science? Est-elle illimitée?

Qu'est-ce que la science?

La «conscience normale» est une illusion. Elle est le mécanisme qui empêche de voir la réalité infinie des mondes.

samedi 2 septembre 2023

Je sens une sorte de solidité. Je ne crains plus de mourir. Je ne crois pas devoir mourir d'un cancer ou d'un caillot au cerveau ou encore d'une hémorragie. Je n'y crois pas. Je me dis que je suis fait beaucoup plus solide que ça.

Je me dis aussi que vouloir arrêter de lutter, ce n'est pas dans mon dictionnaire. En tout cas, ce n'est pas mon sort dans l'existence. Je n'ai aucun droit au repos ou à la quiétude d'esprit. Je vais devoir me battre toute ma vie, comme un éternel débutant dans tout.

Je n'ai plus envie d'écrire. Je n'ai plus d'idée d'écriture. J'écris mes petits spasmes quotidiens, mais je n'ai pas envie de me lancer dans de grands élans rhétoriques comme jadis. J'ai tout dit. Il me reste à récolter mes propos et à les mettre dans une suite cohérente, etc. Des moments marquants de ma vie sont là, déjà prêts à être utilisés dans le cadre de mon «Album Souvenirs», qui raconte toute ma vie, de l'enfance jusqu'à aujourd'hui. J'y consignerai tous mes souvenirs de toutes les époques de ma vie. C'est un genre de manuel de réapprentissage de moi-même si je venais à perdre la mémoire. Il n'a pas été conçu dans ce but, mais il a été conçu dans cette idée. Le projet avance très lentement, il devrait faire dans les 1000 pages.

en cours...

À quoi ça rime?

On nous montre des visages ambigus, genre on ne sait pas si c'est un homme ou une femme, mais à quoi ca rime? Qui veut de ça? Qui aime ça?

Pourquoi cherche-t-on à effacer l'homme et la femme, à effacer les genres, à rendre presque impossible la distinction? Cela fait l'affaire de qui?

En tout cas, cela ne ferait l'affaire ni des lesbiennes ni des gays. Si une femme veut que sa partenaire féminine ait l'air d'un homme, elle n'est pas tout à fait lesbienne; et si un homme veut que son partenaire masculin ait l'air d'une femme, il n'est pas tout à fait gay. 

Alors c'est quoi le point de nous montrer des visages ambigus, et qui sont souvent, dans le but de nous épater, on s'en doute, volontairement aplanis dans un sens ou dans l'autre? À quoi rime cette célébration de l'ambiguïté?

Pour commencer, on devrait rappeler que ce phénomène n'est pas nouveau. Qu'il parcourt les âges par intervalles.

en cours...

mercredi 30 août 2023

Je ne sais pas pourquoi je dis que «mon orientation sexuelle s'est stabilisée»... Je n'ai jamais été gay, point final. Je n'ai jamais consciemment désiré un homme ou été en amour avec un homme ou même avoir voulu devenir une femme. Un gay qui a une aventure avec une femme, reste gay. Pourquoi un straight qui aurait une aventure avec un homme ne resterait-il pas straight? C'est bien connu qu'il arrive souvent qu'une prostituée soit lesbienne. Son orientation sexuelle ne change pas parce qu'elle doit coucher avec des hommes.

Je me suis donc trompé moi-même en croyant un temps, et en étant fier de le penser, que j'étais peut-être gay ou bisexuel. 

Chacun habite sa propre secte.

J'ai ce matin exercé le «rappel à moi-même», et ça a marché. Sinon, je tombais dans l'angoisse totale.

en cours...

dimanche 27 août 2023

Depuis 2006

Énormément de choses ont changé dans ma vie depuis 2006. Je ne suis plus le même homme, bien que je sois confronté souvent aux mêmes problèmes, comme la pauvreté, par exemple, mais c'est une donnée courante chez les écrivains, il faut en faire son lot. J'ai vieilli. J'ai pris un peu de maturité. Mon propos est devenu plus rassis, moins flamboyant ou polémique, davantage tourné vers la fin des fins: la mort. Et c'est bien normal, puisque je m'en rapproche à chaque jour, que des gens proches meurent autour de moi, que j'ai été malade, et le suis encore. Chaque jour je sens mon cœur prêt à lâcher, ou un caillot, ou un début d'hémorragie cérébrale. On se dit aussi que tout cela ne peut pas durer pour toujours. Néanmoins, loin de moi l'idée de vouloir mourir, j'ai toujours voulu vivre pour toujours, et cela continuera ainsi jusqu'à mon dernier souffle, si dernier souffle il y a. Je tiens à vivre pour l'éternité, je n'ai aucun désir de mourir, malgré la vie de merde que je vis depuis trop longtemps. Oui, je souffre beaucoup par moments. Je souffre souvent physiquement, mentalement, mais je m'accroche du mieux que je peux. Parfois je pars à la dérive, parfois je prends trop de médicaments. Parfois je me saoul et je fume un peu d'herbe, mais mon corps ne me le permet pas souvent, et j'en suis justement puni lorsque ça arrive. Mon corps ne tolère plus les abus, il ne tolère même pas les doses raisonnables.

Quelques choses importantes ont changé depuis ma vingtaine. Mon orientation sexuelle s'est stabilisée, ainsi que mes goûts en matière d'esthétique féminine: j'ai un archétype mental de la femme parfaite, quoique son visage puisse varier, c'est la femme élancée à peau blanche. Je ne consomme plus de drogues dures. Je ne bois pratiquement plus d'alcool, alors que j'ai déjà été disons «alcoolique», mais un consommateur toujours sous contrôle, qui avait certaines règles de consommation. Et c'était la même chose pour les drogues dures: j'avais certaines règles de consommation, qui m'ont sauvé la vie d'ailleurs et m'ont aidé à me conserver dans cette enfer. Je me devais de me conserver, car je me devais aussi d'en parler. Oui, j'allais aussi dans ce bas-monde en tant que reporter. C'était mon idée à l'époque, et que j'en ressortirais indemne, ce qui fut loin d'être le cas. Tout ce qu'on vit nous transforme, et ensuite, il n'y a plus moyen de reprendre son ancien «moi». Je me suis rendu compte de cela en retournant à la montagne du parc près d'où je vivais à Ville-Émard début vingtaine, le parc Ignace-Bourget, en ligne droite avec le métro et le 1909 rue Jolicoeur. J'avais fais des vœux importants sur cette montagne, assis au sommet. Quand je suis retourné m'asseoir au même endroit environ vingt ans plus tard, tout avait changé alentour, même la montagne n'était plus pareille, et j'avais perdu cette vision du futur que j'avais eu à l'époque. En fait, ça ne me faisait rien d'être assis là, encore vivant. Je réalisais tout d'un coup qu'on ne peut pas se projeter dans le futur et une fois rendu là-bas, revenir dans son ancien moi et trouver une certaine satisfaction. Cependant, je crois qu'en répétant l'expérience, un certain lien avec le passé pourrait me revenir, je pourrais peut-être trouver un certain chemin vers mon ancien moi, et vivre pleinement alors comme une sorte d'«accomplissement». Normalement, à ce moment, je devrais me sentir prêt à passer à une prochaine étape, sauf qu'aujourd'hui je resterais perplexe: je n'ai plus d'idée quoi faire... Je me sens comme au bout d'un certain rouleau. On dirait que j'ai vu le pire, et que suis incapable maintenant de voir le meilleur. Ma belle vie avec de l'argent et sans soucis, où est-elle? L'immortalité, où est-elle? Ces choses sont toujours hors de portée, alors que je croyais pouvoir les connaître de mon vivant, je n'y crois plus aujourd'hui.

Mes croyances ont aussi beaucoup changé. Toutes mes anciennes idées élitistes qui provenait de la secte de mon père ont foutu le camp. Et cela s'est fait très tôt dans ma vingtaine. Le déclic s'est fait lorsque j'ai failli laisser ma peau aux mains d'un fraudeur. Mon cerveau était mou, je semblais croire tout ce qu'on me disait, même si ça sonnait faux intérieurement, je ne sais pas pourquoi, j'étais comme hypnotisé. Quand j'ai réussi à échapper à ce malade, qui m'avait d'ailleurs fait part qu'il avait déjà fait des victimes dans la secte de mon père, j'ai décidé de scruter le gourou et son message en me disant qu'on ne me mentirait plus jamais comme ça. J'ai aussi décidé de scanner tous les possibles fraudeurs spirituels qui m'influençaient depuis trop longtemps déjà, même les philosophes que j'admirais ont subi une certaine relativisation. J'ai fait des choix difficiles, mais je me suis dit qu'en cas de doute, vaut mieux n'admirer rien que d'admirer un fumier sans le savoir.

Ma conception de la mort a aussi totalement changé, et elle va sûrement changer encore. À l'époque, je n'avais pas peur de mourir, même qu'on peut dire que je recherchais la mort, mais sans conviction. Je voulais vaguement mourir, parce que je refusais ce monde ennuyant. La mort était une forme de continuité pour moi, puisque je croyais que j'allais alors apparaître ailleurs, et que la vie continuerait. Ce n'est plus ma conception d'aujourd'hui. Aujourd'hui je me dis qu'il n'y a aucune preuve solide qui permet de penser cela. L'herbe m'a permis de percevoir l'unicité terrifiante et irréversible de la vie. Même si c'est une vision sous influence, c'est une vision possible. Il n'y a pas de sauvegarde de l'être humain, du moins, il n'y a rien qui le prouve, au contraire. Absolument tout semble voué à la disparition. L'esprit de l'homme est normalement bloqué à cette vision, ou on peut tout simplement dire qu'il est bloqué à la vision réelle de la réalité. L'homme est construit sur un schéma bloqué au départ. Il ne voit pas la réalité telle qu'elle est. Pleins d'illusions rassurantes dominent son esprit. Mais ce ne sont que des rêves. Rien ne peut nous sauver, hormis nous-mêmes, au moyen de la science. Oui, je crois à la science. À la limite, la religion n'est peut-être qu'une grande consolation. Mais il y a moyen d'atteindre ce que la religion promet au moyen de la science, cessons donc d'espérer et agissons afin que le paradis arrive un jour sur terre. On le voit, la terre est déjà un paradis par sa beauté, sa magnificence, c'est nous qui sommes l'intrus dans tout cela, qui n'y voyons pas ce qu'on devrait y voir.

Bref, beaucoup de choses ont changé dans ma vie, comme il se doit à un gars aventureux. Je n'ai toujours pas non plus encore en main de sens unitaire à ma vie. Je n'ai que de multiples sens possibles. Tout ce que je croyais auparavant a subi une forte critique et donc une forte relativisation. Cependant, quelques idées curieuses restent de tout cela, comme des phares dans la nuit totale: je suis pour la liberté, le savoir, la beauté, la bonté, la joie, la paix et la vie éternelle.

Je me promets de revenir autant qu'il le faudra sur les lieux où j'ai vécu, afin de faire le point avec le passé.

Ce que j'écris

Ce que j'écris ne correspond pas à la réalité. C'est avant tout, et ça a toujours été, une œuvre à vocation artistique. C'est-à-dire que je stylise, que j'exagère, bref, je fais comme si j'écrivais une sorte de roman, et il faut lire ce que j'écris absolument comme tel. Je ne pense pas non plus nécessairement ce que j'écris, c'est souvent une sorte de tentative, une expérimentation. Je vois l'écriture, mon écriture, mes écrits,  comme une série d'expériences. Quand j'écris, j'éprouve une énorme satisfaction, un réel plaisir, même si le contenu est entièrement négatif. Il serait donc faux de croire que si j'exprime ma tristesse je suis triste, ce n'est pas le cas. Au contraire, toute émotion extériorisée perd de sa vigueur, et l'acte de création comme tel, si le contenu est travaillé dans un sens artistique, apporte une certaine satisfaction, un sentiment d'accomplissement.

Bien que tout ce qui s'extériorise ne soit pas nécessairement conservé, tout ce qui reste intérieur est mort pour la conscience universelle.

À propos de mon blog

Depuis plusieurs mois, j'ai dans l'idée de gérer ce blog et de l'améliorer, mais je suis pratiquement incapable de faire ça, car c'est un monstre. Pour le dire simplement, je manque aussi de temps, et de volonté. Comme tous, j'aime la nouveauté, j'aime donc par-dessus tout créer, amener du nouveau, relire et corriger mes textes nouveaux, mais les anciens ne m'intéressent plus tellement, bien que je veuille les conserver et qu'ils soient lus. Bien évidemment, j'ai à cœur le lecteur, je veux donc qu'il lise mes textes au meilleur de leur état. Cependant, ce n'est pas possible dans l'immédiat, peut-être même pas dans un avenir proche. Je sais qu'il y a des textes pas terminés, d'autres qui doivent impérativement être améliorés, d'autres qui n'ont besoin que de quelques corrections mineures, et d'autres encore qui ont besoin d'être supprimés illico. Aussi drôle que cela puisse paraître, il y a aussi des textes qui n'ont pas encore été écrits et dont ne figure que le titre, cela traîne depuis des années.

vendredi 25 août 2023

Vivre et mourir animal

Il y a des jours où je me sens seul. Vraiment seul. Crissement seul. Ou des jours où je me rappelle que je suis seul, irrémédiablement seul, enfermé en moi-même, comme dans une ostie de coquille. Ça me revient comme dans la gorge, que je n'ai pas un allié au monde. Je réalise alors, à nouveau, pour la ixième fois, que ça ne change pas, que ça ne changera pas, que ça ne pourra pas changer, que ça n'a aucun espoir de changer, parce que je suis enfermé en moi-même, comme dans une ostie de coquille, et que je ne pourrai jamais en sortir, je ne pourrai jamais sortir de mon corps et dire: «Hé! Je suis là! Tu me vois tel que je suis. Un bon gars, qui pense à un million d'affaires. Qui aimerait aider, mais qui a des bâtons dans les roues. Mais qu'est-ce qu'aider veut dire pour vous? On n'a pas la même notion? Ah! et puis, qui s'en fout pas mal aussi de l'autorité à la fin! Il aimerait bien faire ce qu'il veut, mais il vous aime bien quand même, les comiques!» Non, ça n'arrivera pas. Je traverse toutes les valeurs, pour certains, je pourrais atteindre une valeur infinie, pour d'autres, couci-couça, mais pour la plupart, je suis un zéro, je suis moins que rien.

C'est vrai que je me fous de pas mal de gens. Mais ils le méritent bien. Et écoute, ça vient vraiment du cœur. Oui, du plus profond. Je fais ce que je veux de mon corps, je fais ce que je veux de ma tête. J'exerce une dictature absolue sur moi-même, personne n'est en droit de me dire quoi faire de mon corps, de ma tête, ce que je devrais penser, ce que je devrais mettre ou ne pas mettre dans mon corps. Personne n'est en droit de me dire non plus quoi faire de mon temps, quoi ressentir, quoi aimer, quoi haïr. Le social ne vaut plus grand-chose. Mais on dit ça. Mais peut-être qu'il n'a jamais vraiment valu grand-chose non plus. Les gens ordinaires, c'est les gens ordinaires, c'est la petite monnaie de la vie. Je veux dire, il y a des êtres d'exception, qui ne fitte pas dans le social, qui ne fitte pas dans tout ce que le monde pense, sent, ressent, aime, hait. Je ne suis pas du monde.

Je croyais avant que j'étais à part parce que j'avais des croyances à part, mais non: j'étais déjà à part avant d'être à part. J'étais doublement à part des autres. Personne n'a vraiment réussi à me comprendre là-dessus. J'ai fait des choses estimées «criminelles», mais que je ne croyais pas criminelles, comme vendre de la dope, comment vous le verriez, vous? J'ai toujours cru que les gens avaient le droit de mettre ce qu'ils voulaient dans leur corps. Même s'ils voulaient mourir. Que cela leur appartenait absolument. Comme avec qui ils couchent aussi. Ce qu'ils font de tout cela ne nous regarde pas. C'est antisocial, j'en conviens. Vraiment? Mais la société a fortement besoin de s'alimenter de l'antisocial, car c'est son fond, c'est sa source d'inspiration, son antimatière, c'est la vie. La vie sur les bords escarpés. Il ose. Il doute. Il expérimente. Il remet en question. Il garde éveillé, nous garde en alerte. Il n'est pas dangereux, ce n'est pas son but, mais il prend des risques pour être, pour vivre, pour faire les choses différemment, selon ce qu'il croit être juste. Il est prêt à mourir pour sa conviction de faire ce qu'il croit être la bonne chose à faire. Il le sait. Il essaie. La bonne chose à faire est de se sentir libre. Le vrai danger, c'est de se sentir trop libre. Le vrai danger, c'est de se sentir trop animal. 

De vivre et de mourir animal.

mercredi 12 avril 2023

Les systèmes de grand sommeil

Dès le départ, nous faisons tous partie d'un système de grand sommeil.

Nous dormons éveillés.

Je suis Américain, je suis Russe, je suis médecin, je suis assisté social, je suis intelligent, je suis beau, je suis à gauche, je suis à droite, je suis un être humain habitant de la Terre.

Je suis un écrivain, je suis un scientifique, je veux passer à l'histoire, je travaille pour une bonne cause, j'aime ceci et cela, pas ceci ni cela, je suis fan de ci de ça, je crois à ceci à cela.

Quelle importance?

Tu seras mort dans quelques décennies, et tout disparaîtra avec toi.

Car tu es le seul témoin de ton existence, le seul acteur dans une pièce absurde, sans spectateur.

Ceux qui ont tout compris deviennent «fous».

Face à l'infini, tout ce que nous croyons, pensons, faisons, s'effondre.

Tout perd son sens. Et c'est impossible à éviter. Nous avons besoin des oeillères rassurantes de notre quotidienneté pour vivre «normalement».

À quoi tout cela rime-t-il, la course aux positions, aux biens, aux honneurs? Et même, la course au «bonheur»?

La course aux armements, la puissance, la retraite, les enfants? Oui, tout perd son sens.

À quoi bon quoi que ce soit?

Pourquoi quelque chose plutôt que rien?

Les systèmes de grand sommeil ce sont avant tout les pays, les religions, les entreprises, les universités, la politique, même la science sert à nous faire dormir. Nous vivons dans un monde illusoire de mots. De mots qui tournent sur eux-mêmes et produisent d'autres mots.

L'humanité semble être un cycle dans lequel nous sommes impuissants.

Nous ne voulons plus travailler, mais nous y sommes obligés.

Nous ne voulons plus faire la guerre, mais nous y sommes obligés.

Nous voulons croire en quelque chose, faire le bien, aller au ciel, et les fraudeurs spirituels accourent comme des rapaces sur les gens de bonne intention.

Nous ne sommes pas d'accord avec la façon dont le monde fonctionne, mais nous sommes obligés de suivre.

Obligés de faire partie d'une société, obligés d'être de telle nationalité, de faire partie de telle histoire, telle famille, de parler telle langue, de suivre son orientation sexuelle, de manger, de lutter pour se faire une place, etc.

Notre existence ne dépend pas de notre bon vouloir. Nous sommes bien plutôt «voulus».

Nous sommes soumis à la violence de l'évolution technologique et scientifique. Qui peut choisir de ne pas s'y soumettre? Bien sûr que c'est en partie possible, mais il faut faire des choix déchirants, comme de s'exiler dans un coin perdu, mais sans argent, encore, est-ce vraiment possible?

Mais tout cela finit quand même par venir nous rejoindre. Même dans les tribus d'aujourd'hui on tâte du cellulaire.

C'est imposssible d'y échapper. Mais tout ce que je crois aujour'hui, ne sera peut-être plus vrai demain. Et pour commencer, comment savoir si c'est vraiment vrai? Les scientifiques payés pour sortir des résultats conformes aux intérêts des entreprises, nous farcissent la tête de junk science. Ce que nous croyons sur l'homme, sur la bouffe, et presque tous les sujets, est basé sur de la vraie bullshit.

Nous sommes victimes des intérêts croisés de la politique, des riches, des puissants, des ambitieux en tout genre. Qui veut vivre simplement est obligé d'humer le parfum de cette merde qui s'insinue partout.

Autrement dit, qui veut vivre simplement est obligé de se battre pour vivre simplement...

Il n'est pas difficile de comprendre qu'il ne peut pas gagner.

Il n'est donc plus possible de vivre simplement.

L'homme qui dort force les autres à entrer avec lui dans son rêve éveillé.

Mais moi j'ai décidé de veiller, de me détacher de tout cela qui n'est pas moi.

Le sens de l'être change avec le temps.

J'adhère à la Voie

Qui est

De toute éternité

dimanche 12 mars 2023

Fatigue, découragement, douleur, voilà ma nourriture.

En l'espace de quelques mois, j'ai acheté je ne sais plus combien de livres, tellement, que mon bureau est plein, mes bibliothèques débordent, même le dessus, que j'ai des boites de livres à terre avec, évidemment, des livres dessus. Je n'ai plus de place pour aucun livre de plus, et pourtant, d'autres s'en viennent, car je sais que j'en ai commandé d'autres. Je suis découragé de moi-même sur ce point, mais sur bien d'autres choses encore.

Je suis découragé des mes douleurs aux jambes, aux pieds, au dos. Je suis découragé de ne pas réussir dans la vie, je suis découragé de ne plus être en santé, d'être gros, laid, vieux, je suis découragé d'être toujours fatigué, je suis découragé, tellement, au point que c'est à peine si j'arrive à écrire.

Tous ces problèmes affectent grandement mon désir sexuel, au point que je n'y pense presque jamais. Oui, je dois me l'avouer, je suis dans une sorte de dépression pas claire, car j'ai toujours été très sexuel.

Je pense quotidiennement à la mort, à ma fin, au sens de l'existence humaine, et tout cela n'aboutit à rien, aucune réponse, aucun réconfort, aucun soulagement, aucune solution. Mais je n'abandonnerai jamais. Il y a des fois où je dois slacker mon questionnement, car je suis sur le point de crever d'angoisse. Je me dis que ce serait bien stupide de crever d'avoir peur de la mort... Mais quand même, c'est vrai que c'est épouvantable d'être seul dans l'univers, seul dans ses souffrances absurdes.

Je me dis toujours «à quoi bon, quoi que ce soit?». Je commence à lire un livre, je fais quelques dizaines de pages, puis, je passe à un autre, puis un autre, des dizaines comme ça. Et il arrive un moment où je ne sais plus quoi lire, où je n'ai plus envie de rien lire, où je ne sais plus où j'en suis. Je me sens perdu. Je commence à lire une ligne et mon esprit est déjà ailleurs.

Perdu dans tout. Et à tous les niveaux. Je me sens irrémédiablement perdu. Perdu à jamais. Perdu, quoi que je fasse. Quoi qu'on me dise, quoi que je dise, il n'y a rien à dire, rien à écrire. Mon cerveau est une galette bien plate, plus rien n'en peut sortir, aucune idée, aucune inspiration, tout est à sec.

Ce qui me tue le plus, et avant tout, c'est la perte d'intérêt dans tout. On dirait que je ne sais plus où canaliser mon énergie restante, et sur quoi. Je manque de plans, parce que mes plans sont tous très longs et très exigeants. C'est vraiment bête tout ça.

Y a pas à dire, l'idée de faire des choses à la retraite, c'est con. Je ne suis pas à la retraite et ma vie n'est déjà que douleur. Il faut faire tout ce qu'on veut faire très vite, et très tôt.

Je cherche la pièce manquante dans le sens de la vie. Un froid extrême brûle mon visage. Y a rien d'autre.

Le moment où je suis le plus désespéré, c'est quand je ne suis pas capable de rien faire. Je ne peux supporter de perdre une seule journée de ma courte vie. De ne pas avoir d'idées, d'inspiration. Que le temps se fige comme dans de la mélasse.

Quand j'ai de l'inspiration, des idées, je me sens fort, je me sens intelligent. Je sens que je ne perds pas mon temps, et je me sens bien, ça me soulage, ça me redonne de l'énergie, je sens que je refais le plein à ce moment-là.

Je veux me sentir en pouvoir. Je veux sentir que j'ai le contrôle sur ma vie, que ça avance, mais ce n'est pas le cas en ce moment. Tout simplement parce que je souffre, et que ça me draine mes énergies.

Je me dis que j'aime mieux ne pas savoir quand je vais être mort. Après tout, il n'y a pas de différence avec le fait de se coucher, dormir, et se réveiller le matin. Sauf qu'avec la mort, on oublie le boutte du réveil, de l'autre journée qui commence, de ces journées dans le manège qui n'en finissent plus de tourner en rond. On se couche, et on ne se réveille pas, quelle belle mort sans le savoir! Et c'est ça aussi le problème, c'est que c'est «sans le savoir»... Comme on s'imagine «soulagé» de ses douleurs dans la mort, alors que ce n'est pas le cas. On n'est plus «là» pour être soulagé de quoi que ce soit...

La mort arrive toujours trop tôt, et fait tout finir en queue de poisson.

Il y a un enseignement dans les écrits religieux qu'il faut vraiment prendre au sérieux.

Le problème, c'est de trouver le boutte qu'il faut vraiment prendre au sérieux.

Je crois que le seul moyen de le trouver, c'est de se fier à ce qu'on ressent intérieurement être la vérité. Le sacré est d'abord en soi. La vérité ultime se trouve en nous-mêmes.

Quand je lis des textes religieux, j'essaie de revivre en moi-même ce qui s'y trouve. Je reprends tout à mon compte. 

La Voie est quelque chose de bien difficile à comprendre, à saisir, à croiser. Il faut s'y rendre disponible.

dimanche 5 mars 2023

Juste de même en passant

J'écoutais le discours d'une neurologue sur le cerveau...

On parle du cerveau comme d'un «ordinateur»...

De sa «plasticité»...

De faire «livrer la marchandise» au cerveau, en le «reprogrammant»...

Est-ce qu'on se reconnaît là?

Ordinateur, plastique, rendement économique?

Personne ne sait pourquoi

Le sens de l'Être

change

Avec le Temps

Nous voyons toujours le Même
Comme un Autre

Mais personne ne sait pourquoi

vendredi 24 février 2023

Aujourd'hui, je déteste tout le monde

Aujourd'hui, j'ai pris congé de mon travail. Parce que j'en avais assez. Oui, j'en ai marre de tout.

J'ai envie de lancer ma serviette au monde. Car je suis au tapis.

Franchement, je ne sais plus quoi faire. Je ne sais plus non plus où j'en suis rendu.

La santé, ça ne va pas bien. Le moral, encore moins. Y a de la rage en moi qui couve, j'ai besoin d'écrire, d'extérioriser tout ça.

Y a pas à dire, je vis beaucoup de frustration au niveau de ma vie en général. Je n'arrive pas à trouver ma place, ni à être heureux nulle part.

J'en ai marre de la «game». Non, je ne joue pas à un jeu. Et je veux qu'on arrête de me forcer à y jouer.

Je ne suis ni menteur, ni manipulateur, ni cupide. Par conséquent, il m'est impossible de réussir dans ce monde-ci. J'ai toujours su qu'à cause de cela, je serais un perdant dans la vie dès le départ. L'honnêteté, le désintéressement, la bonté, c'est bien pour les cons comme moi.

Et je suis plus con que jamais. D'autres me verraient comme suicidaire. Effectivement, être «vrai» est un suicide. Un suicide personnel, académique, professionnel, amoureux, social, familial. C'est échouer à tous les niveaux. Autrement dit, j'ai fait de l'échec ma profession. J'y réussis très bien d'ailleurs.

Mais je n'en ai rien à foutre. Je sais qu'il n'y a pas de solution à mon moi-même. Que je suis pris dedans pour la vie. Et que je vais mourir un jour, et tout sera fini. Tout ce que j'aurai été sera effacé graduellement et irrémédiablement.

Je cherche quelque chose à quoi me raccrocher dans tout ça, et tout ce que je trouve, c'est les petits moments de bonheur absolu avec mon chien. Si seulement ça pouvait durer toujours! Mais ça aussi, ça va se terminer un jour, mon chien va vieillir, tomber malade et mourir comme tous les autres animaux. Et j'ai pitié de lui.

Le même sort m'attend. Et alors, moi et mon chien on sera où?

C'est ce que je me répète tous les soirs alors que mon chien est lové contre moi dans le lit. J'adore son odeur, sa chaleur, sa douceur, ses petites pattes poilues, ses petits ronflements de satisfaction, de détente heureuse, les yeux mi-clos.

Je me demande c'est quoi le bonheur, si ce n'est de tomber dans un état d'inconscience, d'assoupissement, d'endormissement?

Chaque fois que je me réveille, c'est de nouveau l'enfer. Mais si je demeure inconscient de mon «bonheur», comment pourrais-je être heureux?

Ainsi, les réels moments de bonheur sont très fugitifs, et paradoxaux.

Je suis «bien» quand je perds conscience... Ce n'est pas une situation normale. Pourtant, c'est ce que vivent des millions de gens. Et c'est banal.

On aimerait tous se reposer, arrêter de courir après sa queue, se détendre à fond, récupérer à fond, mais ce n'est malheureusement pas possible. On aimerait bien réaliser ses rêves, faire ce qu'on aime, et en vivre, mais c'est rarement possible, et les statistiques sont là pour en parler.

Les gens survivent, au lieu de vivre. La société, le monde entier, est malade. Par conséquent, si tu es bien portant, c'est que tu es plus malade que jamais. J'ai toujours pensé cela. Que ce qui était «normal», au fond, était grandement «anormal».

On peut se le dire: le système dans lequel on vit est profondément débile. Et on se fait tous embarquer là-dedans, on s'y fait tous charrier et drainer de nos bonnes énergies.

Le système nous vide, me vide. 

Il me vole, il me tue, il me ment, il me bloque, il me manipule.

Accepter de jouer à son jeu, c'est carrément faire un pacte avec le diable. Le prix à payer sera votre temps, votre santé, votre bonheur, vos rêves, votre vie.

Vous ne ferez rien de ce que vous vouliez faire au départ, car vous serez toujours en train de faire des compromis, qui vous emmènerons toujours plus loin de vous-mêmes, et de vos rêves.

La société n'est pas «bonne». Elle est remplie de gens qui ne cherchent qu'à se manger mutuellement la laine sur le dos.

L'aide qu'on peut y trouver est toujours «intéressée». Bref, on n'y fait rien pour rien. La «cause publique», tout le monde s'en fout. C'est du chacun pour soi. Et les plus «forts» l'emportent.

Vous trouvez ça beau? Vous trouvez que ça a de la valeur, qu'on mérite d'exister?

Moi je trouve pas. À quoi ça rime cette absurdité de notre existence? On le voit bien qu'y a rien qui fonctionne. Mais on change pas. Les gens tombent toujours dans la même illusion, et ça recommence à l'infini.

Tous se disent que ça ne leur arrivera pas à eux, que ce sera différent pour eux. C'est ça l'illusion solide. En réalité, c'est du concret, c'est dur comme fer. Allez voir les jeunes qu'est-ce qu'ils pensent. Ils pataugent dans la quatrième dimension et sont bien contents.

Personne n'est là pour sauver qui que ce soit du naufrage. C'est dans les films seulement. Tout le monde sait qu'on s'en va vers la catastrophe, parce que le modèle économique lui-même est une catastrophe, mais rien ne change, parce que nous n'avons pas d'autre alternative pour nos egos surdimensionnés!

Le problème vraiment à la base de tous nos problèmes, et ce n'est pas près de finir, c'est la corruption de l'âme humaine.

Y a beaucoup de monde qui chiale sur le patriarcat, les hommes hétéros et les Blancs, mais ça change quoi de mettre des femmes, des ethnies et des gays à leur place pour faire le même sale boulot? Ces gens ne pourront pas faire mieux, parce que c'est le système qui est pourri dans l'œuf. C'est la fonction qu'on demande à ces gens d'exercer qui est le problème. Les individus changent, mais ça ne change pas la fonction: une police reste une police, un boss reste un boss. Ces gens sont là pour contrôler ce système sans âme, et ce n'est pas leur couleur de peau, leur sexe ou leur orientation sexuelle qui y fera une différence. Que le fascisme soit friendly, ça ne change rien au fait que c'est encore du fascisme. C'est une façade qui ne change rien au fond de l'affaire. Tout comme les autres présidents des États-Unis, Obama a été lui aussi obligé de commander des meurtres à l'étranger. Non, ce n'est pas un saint parce qu'il est Noir.

Le régime capitaliste, c'est le régime capitaliste. On essaie de changer le mal de place en changeant les faces et les styles, mais on s'illusionne. Quand les hommes ressentent le besoin intérieur de se déguiser en femme ou de sauter la clôture pour se faire considérer, plus rien ne marche. La tendance à la confusion des genres est dans la même mouvance de haine envers tout ce que les hommes représentent. On dirait que les hommes cherchent à se cacher, qu'il ne savent plus, non plus, qui ils sont. Qu'ils ont perdu leur identité. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la mentalité «macho» est un produit des femmes, qui dans une certaine culture, n'acceptent pas que les hommes montrent leur sensibilité émotive. Ce refoulement de la sensibilité des hommes est typique dans un monde dur, mais pointée du doigt dans un monde douillet. Le problème est qu'on associe cette mentalité aux hommes comme si elle leur était inhérente, alors que c'est aussi faux que de penser que les femmes sont toujours sensibles, douces, maternelles et compatissantes. 

Certaines femmes s'en prennent aux hommes en essayant de leur enlever une certaine «fierté masculine», une certaine crédibilité, comme une certaine autorité, en se riant d'eux par des jeux sexuels, au fond, qui sont méchants et mesquins. Je ne dis pas que ces jeux sexuels sont néfastes en soi, loin de là, mais que c'est la plupart du temps la volonté secrète d'humiliation qui est derrière qui peut être destructrice. Le pénis n'est pas un instrument de domination et ne l'a jamais été, et on dirait que la seule chose qui pourrait aider certaines femmes à se sentir mieux dans leur peau, ce serait de défoncer le cul d'un homme au moyen d'un gigantesque strap-on... On voit bien que celles qui le font y prennent un malin plaisir, et pourtant, elles ne sentent rien de cette pénétration et simulent même une sorte de jouissance stupide... Le seul plaisir qu'elles ressentent, c'est celui de dominer un homme, mais inversement, lorsqu'un homme fait l'amour à une femme, il ne la «domine» pas, alors je ne vois pas de «réciprocité» là-dedans, mais seulement une détestation de l'homme qui provient de l'ego meurtri de ces femmes frustrées.

Malheureusement pour moi, j'ai gagné le gros lot à l'envers: je suis un homme, blanc, hétérosexuel, et de plus, maintenant vieux. Je suis donc presque un déchet, un vrai «corrompu» du système. Je suis passé de mode, on peut dire. Comme une vieille paire de souliers, une vieille chemise, un vieux complet râpé. Mais je dois quand même constamment surveiller mes arrières, et ce n'est pas drôle.

Je suis un objet de haine, de mépris, presque une merde.

Cependant, qu'on soit de n'importe quelle couleur, sexe ou orientation sexuelle, c'est le même fond mauvais qui nous habite.

L'homme ne change pas. C'est toujours le même salopard sous des apparences différentes. Les gens pensent que Google ou Facebook sont leurs amis. Mais vraiment, il faut être complètement siphonné pour penser ça.

Les compagnies sont là pour faire de l'argent sur votre dos. Qu'elles le fassent «avec un sourire» ou avec des allures de volonté humanitariste, ça ne change rien à l'affaire: ce sont des dictateurs en puissance. L'argent et le pouvoir sont la clé de leur existence. Ils ne sont pas là pour sauver le monde de quoi que ce soit. Tous leurs efforts d'espionnage sur les particuliers ne nous mènera pas un jour dans une sorte de paradis. Pourtant, la plupart des gens pensent que c'est une bonne chose, puisque Google et Facebook nous font du bien, et puis, après tout, qu'est-ce qu'on peut y faire? Aussi bien accepter tous les termes du contrat. Acceptons finalement la dictature souriante, et sourions à notre tour, puisque nous sommes filmés...

Les gens sont trop occupés par le travail pour avoir le temps ou la force de se rendre compte de ce qui se passe.

Ils arrivent le soir à la maison vidés de leur cerveau. Y a donc rien qui peut changer.

Et les têtes que l'on a dans les universités et qui font de belles recherches, hé bien, ils se parlent entre eux, ils se congratulent mutuellement, ils sont dans leur propre monde de ouate, ils se racontent des fables et y croient. Ils cartonnent avec des livres qui restent sur la table de lit, parce que personne n'a le temps de se mettre à leur langue de favorisés et de dissiper le brouillard de leurs parades théoriques.

Oui, plus ça va et plus je me dis que je n'ai pas manqué ma carrière d'universitaire. Pas du tout. Parce que finalement, c'est tout autant de la connerie que tout le reste. Passer à l'histoire? Ben voyons donc. Franchement, ça rime à quoi? D'avoir son nom sur un beau livre que personne ne lira? Ta face est partout, mais toi t'es rien. Tu n'es que pâture pour les médias. Tu le sais au fond de toi-même que ce que tu fais n'a aucune importance, ni pour la génération présente, ni pour la génération future.

Parce que tous, nous nous mentons à nous-mêmes.

Nous vivons dans un rêve de succès, une apparence de succès, et pour finir, dans l'apparence tout court.

Et si à la fin la vie sur terre était un échec? Et si nous étions là absolument pour rien, sans aucune raison de souffrir, de mourir? Et si toutes nos religions n'étaient que foutaises, inventions d'hommes? Quelle sorte de justification trouveriez-vous à votre éphémère et douloureuse existence?

C'est face à ce problème que je suis.

Je n'affirme pas que nous soyons sans but, ni qu'il n'y ait quelque vérité dans les religions. Au contraire, je m'en remet souvent à une force supérieure, et j'essaie de rallumer une certaine espérance en moi, mais ça ne dure jamais longtemps. En fait, ça dure le temps que je m'endors au coucher.

Avec ma conscience normale, je n'arrive pas à voir la vérité. Et c'est ce qui me fait peur.

J'ai la certitude que j'ai un corps et un esprit, et ces deux entités sont très mécaniques.

Si nous sommes des machines, je ne vois quand même pas le but de notre existence...

Nous colonisons l'espace? C'est parfait, mais pourquoi donc? À quoi sert notre présence dans cette univers qui n'en a rien à foutre de nous? Pire encore: qui n'a même pas conscience de notre existence! Nous sommes un néant pour l'univers, et tout l'univers devient un néant pour nous quand nous mourons...

Bonne chance si vous vous couchez ce soir sans faire de l'angoisse!

Les plantes, les chiens, les corbeaux existent pourtant sans faire d'angoisse, mais qu'en savez-vous vraiment au fond? Peut-être appréhendent-ils eux aussi la vieillesse, la souffrance, l'isolement, la mort?

Bref, je suis en train de faire tout un travail de réaménagement de ma pensée. Et ce travail passe, on dirait, par beaucoup de souffrances dont, vraiment, j'aurais aimé pouvoir me passer.

Mais telle n'est pas la volonté, semble-t-il, de mon Dieu, cet esprit tout-puissant qui est aussi le papa des extra-terrestres.

Et j'ai encore beaucoup de chemin à faire sur la voie qui mène au vrai.

Mais encore là, toutes ces idées que je me fais sur ce «long» cheminement sont illusoires, car vu mon état de santé, je pourrais disparaître n'importe quand. On se conte de belles histoires, mais chaque vie a un début, un milieu et une fin. Et chaque étape est verrouillée: on ne peut pas revenir en arrière. On ne reste pas non plus le même après chaque étape, et il arrive que l'étape finale se présente soudainement: ce qui vient chambouler tout le récit qu'on s'était fait d'avance sur notre propre vie.

Je réalise aujourd'hui que je ne parviendrai peut-être jamais à ce que j'ai toujours voulu et cherché.

Et on dirait que, par moment, à cause de cela, toutes les valeurs volent en éclat. Tout perd son sens.

Je me retrouve avec mon chien, à le caresser, et lui et moi, nous sommes comme seuls au monde.