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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 30 décembre 2016

Le discours des maîtres

Il m'arrive souvent de tomber, à la télé, sur des discours de blacks successful qui parle de réinvestir dans la black community à Montréal.

Il me font toujours sourire un peu.

Généralement, ils parlent pas pire en anglais. Mais on voit quand même que c'est des french Québécois de Saint-Michel ou de Montréal-Nord.

De leur bouche sort des discours d'argent, d'investissement, de succès, de passion, de sacrifice, de hard working, de communauté, et d'optimisme de vendeur, etc.

On y met de la conviction avec les gestes, les habits, la voix, mais je ne trouve rien de nouveau à tout cela.

Je me demande même dans tout cela où peut bien se cacher la révolution?

Il n'y en a pas. Et il n'y en aura pas. Tout ce qu'on veut c'est ses pantoufles de mouton et bien dormir le soir.

L'idée est tout simplement de remplacer les anciens maîtres blancs par des nouveaux maîtres blacks.

On a soif de s'embourgeoiser, quoi qu'on dise.

Comment peut-on prétendre que n'importe qui peut avoir la passion de l'investissement?

Comment peut-on prétendre que tout le monde peut avoir même une seule passion dans la vie? Moi par exemple, j'ai plusieurs petites passions, mais à mon grand malheur, pas une seule de forte. Des fois je me demande pourquoi je n'ai pas une seule passion très forte qui emporte tout, ce serait tellement plus simple. Par exemple, à écrire de façon continue des romans jour et nuit, j'aurais une chance de devenir riche et successful. Je pourrais après cela écrire dans un livre ma recette pour devenir riche, et devenir encore plus riche, etc. On pourrait en parler encore longtemps des idées que j'ai quotidiennement pour devenir riche... Mais il y a aussi énormément de gens qui n'ont absolument aucune passion dans la vie, quel sera leur sort?

Comment peut-on prétendre que ton net worth (valeur nette) est égal à ton network (réseau)?

Ce n'est pas vrai que ta valeur équivaut à ton portefeuille ou à tes relations.

Prenez Trump, par exemple: il est riche, il a beaucoup de relations et il est, de plus, président des États-Unis, mais ça n'y change rien du tout: il reste quand même un trou du cul.

Combien de génies ont passé leur vie dans une quasi solitude et sont connus aujourd'hui mondialement?

On parle de Nietzsche jusque dans des tribus reculées d'Afrique... Qui l'aurait cru? Et toi? Qui parlera encore de toi dans 20, 50, ou encore 100 ans?

Mais on persiste à nous servir des discours de vendeur comme si c'était de l'or en barre ou l'idée du siècle, en nous faisant croire, comme Anthony Robbins et autres comparses qui deviennent riches en vendant des cassettes et des livres sur comment devenir riche, que n'importe qui peut devenir riche, juste en le voulant un peu. Que n'importe qui, avec une bonne volonté, peut se passionner pour la vente, l'investissement, la business, la gestion, les calculs financiers.

Voyons donc crisse!

Personne ne voit que c'est juste des vendeurs?

Que ça prend un talent de vendeur pour faire tout ça?

Que c'est pas tout le monde qui peut avoir la passion de la vente?

Moi en tout cas, je ne passerais pas ma vie à faire ça, que ça me rende riche ou non, pour moi, ça n'en vaut pas la peine.

Passer sa vie à courir après les moyens qui vont faire que je n'aurai plus à courir après les moyens, c'est une illusion.

Une fois qu'on commence à courir, on court toute sa vie.

L'important est de faire ce qu'on aime, peu importe que ça rapporte ou non. Parce que demain tu ne seras peut-être plus là. Que dis-je? -Parce que dans la prochaine heure tu ne seras peut-être plus là. Il faut que notre récompense soit intrinsèque à ce qu'on fait. Plus de délai. Il faut viser l'hédonisme le plus possible et arrêter de se faire chier, parce que ça conduit seulement à faire chier les autres. Et c'est ce qu'on vit collectivement en ce moment: on se fait chier, et on fait chier les autres... C'est bien et beau, à ce qu'il paraît.

Si les vendeurs aiment ce qu'ils font, tant mieux. Mais qu'ils n'essaient pas de me convaincre que «tout est de la vente».

Chaque seconde de la vie qui passe d'un mourant vaut une montagne d'or. Or, nouvelle de dernière heure:


«Nous sommes tous mourants.»


Mais on ne commence à s'en rendre compte qu'une fois dans la quarantaine, alors que tout semble trop tard.

Il devrait toujours être trop tard pour remettre sa vie à plus tard.

Mais l'homme pense à vingt ans qu'il a l'infinité devant lui, et c'est ce qui fait rouler le monde, depuis que le monde est monde, dans son obstinée stupidité...

Ils sont maîtres dans la game du capitalisme, et nous servent bien leur toc de vendeur, mais ce n'est pas ma game, ni mon discours...

mercredi 28 décembre 2016

L'erreur est de croire qu'on peut éviter de perdre son temps. En réalité, à tout moment, on perd son temps.

mardi 27 décembre 2016

«Toute pensée est pensée de quelque chose», comme dit Husserl, et ce n'est pas particulier à la conscience. Ce qui fait le propre de la conscience, ce sont les niveaux de conscience. La capacité à englober et dépasser le «quelque chose». D'où la grande importance de toute l'esthétique pour étudier la conscience et ce qu'elle est.

mardi 20 décembre 2016

Les règles de mon écriture

La subversion

La révolution

La destruction

Le réseau comme une toile d'araignée diabolique

Où tout renvoie à tout

Les épines qui aiment le sang

La provocation sale

Le scandale

Le Mal

La rage

La folie

La règle du «tout doit être dit»

La règle du «sans reste»

La règle du «tout pour le tout»

La règle du «tout ou rien»

La règle de la «confusion des genres»

Les zombies sont-ils morts ou vivants?

La dominante fondamentale est: la subversion de tout

Une folie meurtrière littéraire, sans aucun meurtre

Ce monde est mûr pour l'anéantissement spirituel

Mais le sot est cuirassé, c'est une carapace vide, et on ne peut renverser un esprit là où il n'y en a pas

Heureuse donc, la masse

Pourquoi la subversion?

Pour faire peur aux moutons

Leur brasser la cage

Et pour me faire plaisir un peu

Because I hate this fucking world

lundi 5 décembre 2016

La seule question valable: «Pourquoi nous sommes là?»

La seule question valable

Pourquoi nous sommes là?

mercredi 30 novembre 2016

Les gènes ne peuvent pas déterminer notre comportement

Mike Tyson et son coach Cus d'Amato
En génétique, il y a ce qu'on appelle de ces temps-ci le «gène du guerrier», que moi j'appellerais plutôt le gène du colérique, ou le gène de l'impulsivité, ou encore, le gène du soupe-au-lait.

Il ont fait le test dans une émission à Radio-Canada: ont a testé génétiquement plusieurs participants venant de milieux violents (gangs de rue), ayant eu des comportements violents, ou en ayant encore, tels des combattants MMA, et ils ont testé aussi des personnes pacifiques, tels des moines bouddhistes.

Eh bien, figurez-vous que les trois moines bouddhistes testés ont le «gène du guerrier», et que les trois combattants extrêmes ne l'ont pas...

Cependant, les deux participants qui étaient des anciens membres de gangs de rue, avaient le gène. Aujourd'hui ils sont de bons papas de famille, ils ont quitté le monde interlope et vivent dans le droit chemin de la légalité.

Bien malin celui qui pourra prédire le comportement ou la vie de quelqu'un juste en étudiant ses gènes, ou en se fiant à son crâne tatoué, sa longue barbe et ses allures de biker dur à cuire. Il n'y a qu'à penser à Mike Tyson, l'exemple parfait d'une brute informe promise à un bel avenir en prison, qui a été pris en main par un coach de génie, Cus d'Amato, et qui en a fait un champion mondial redouté pendant plusieurs années. Voici un bon avertissement pour tous les eugénistes néo-darwinistes en herbe qui s'y essaient actuellement:

«Les bons amis sont plus efficaces que les gènes.»

Je vois par contre une explication possible pour ces résultats surprenants: les combattants extrêmes auraient évidemment aimé avoir le «gène du guerrier», parce que ça fait plus viril, mais ont dit finalement ne pas être surpris du résultat, et qu'ils allaient tout de même continuer à «casser des gueules». Pourquoi n'étaient-ils pas surpris? -Parce que les plus agressifs, selon eux, ne font pas les meilleurs combattants: il faut plutôt être calme et réfléchit pour être un champion, et je dois admettre que pour avoir souvent vu personnellement des combattants agressifs perdre rapidement leur combat, je suis entièrement d'accord.

Par contre, les moines bouddhistes qui ont, eux, l'infâme «gène du guerrier», auraient à maîtriser leur colère, et cela expliquerait pourquoi ils sont moines.

C'est mon explication, et elle n'est pas nécessairement vraie.

Cela voudrait dire que les gènes ont parfois l'effet complètement inverse qu'ils devraient avoir, puisque ça dépend de comment nous y réagissons.

Voilà ce qui prouve la stupidité d'une éventuelle «thérapie génique» pour «guérir» des violents ou des criminels.

Beaucoup de gens violents et colériques ne sont pas ainsi à cause de leurs gènes, mais à cause de leur histoire et de la façon dont ils ont réagi à ou interprété certaines choses.

Mais encore là, on pourrait encore expliquer ces réactions ou interprétations par d'autres gènes...

Cependant, je n'y crois pas. Vouloir tout expliquer de façon déterministe par des gènes qui contrôlent tous les comportements des êtres humains, ce serait tuer la liberté humaine, et enlever à l'homme toute la responsabilité de ses actes.

Inversement, cela voudrait dire que quand je pose un acte «bon», ce n'est pas «moi» qui est bon, mais un gène en moi... C'est complètement ridicule.

C'est ce qu'on appelle de la science au service des tarés.
Le sens de la vie, c'est la liberté.

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Le sens de la vie, c'est la liberté.

mardi 29 novembre 2016

Quand t'écoutes la télé, c'est comme quand tu fumes une cigarette: t'as l'impression que tu fais quelque chose.

lundi 28 novembre 2016

Sur la précognition

Je m'intéresse beaucoup à la parapsychologie depuis peu, et encore plus depuis l'émission «Le cerveau décrypté» sur ICI Explora que j'ai vue hier. La raison en est simple: j'ai eu il y a quelques semaines ce que je crois être une expérience de «précognition». Je préfère appeler ce phénomène ainsi au lieu de «clairvoyance», parce que je trouve que ce dernier terme fait mystérieux pour rien. Ma préférence dénote encore une part de doute, ma aussi la volonté d'expliquer la chose au moyen de causes matérielles. Voici trois phénomènes dont je me souviens et que je n'arrive pas à m'expliquer. Je dois mentionner par contre que j'ai un parti pris en faveur de la parapsychologie: je crois qu'il y a au moins une action paranormale effective, et que ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle ne soit expliquée. Donc s'il y a au moins une action paranormale réelle, il y en a possiblement d'autres. Il y a bien entendu beaucoup de fraudeurs dans ce genre de choses, mais c'est un peu comme en tout.

Phénomènes:

1. J'ai deviné la couleur de la chambre à coucher d'une personne vivant en Nouvelle-Zélande, simplement en me connectant à elle par la messagerie de FB et en visualisant. L'image est venue sans effort et comme par jeu. La personne ne m'avait pas lancé de défi. J'ai refusé d'essayer de deviner autre chose, car je ne m'en croyais pas capable.

2. J'ai fait allusion à un «soulèvement en Chine» sur ce blogue il y a quelques années, et deux jours après je crois, il y a eu un terrible tremblement de terre en Chine. J'ai alors cru que j'avais un certain pouvoir d'«oracle», mais cette idée resta sans suite.

3. J'ai eu un accident de bicycle, sans conséquence grave. Mais 10 secondes avant (je crois), et après m'en être rappelé seulement, je me suis rendu compte que j'avais pensé à un accident de bicycle dans lequel j'étais impliqué. Je n'ai pas réussi à comprendre comment cela fonctionne. J'ai attribué cela à un ange gardien, auquel je n'ai pas été attentif, puisque l'accident eut lieu de toute façon. Par contre, je trouve miraculeux de m'en être tiré indemne. Si cela est réel, c'est ce qui pourrait se rapprocher le plus de la précognition: voir un événement avant qu'il n'arrive. Je dois mentionner que j'étais dans un «état contemplatif» ou de calme profond lorsque j'ai eu la vision d'un accident.

4. Dernièrement, j'écoutais sur YouTube un faux du «One Million Dollar Challenge de James Randi» avec «Seth le Magicien». C'était à l'occasion du poisson d'avril, et Randi voulait rire un peu.

Seth devait remporter trois épreuves. Lors de la dernière épreuve, il devait deviner la figure géométrique que Randi avait dessinée préalablement sur une feuille et insérée dans une enveloppe.

Lorsque Seth tentait de deviner et dessiner à son tour la figure, une image m'est venue à l'esprit en pensant à ce que MOI j'aimerais dessiner: j'ai immédiatement imaginé deux triangles. Mon esprit a joué involontairement avec ces deux triangles, les superposant, puis faisant une croix de David, puis revenant pour finir à une superposition légèrement décalée horizontalement de deux triangles dans le même sens.

J'ai été stupéfait lorsque Randi a montré ce qu'il avait dessiné: c'était effectivement deux triangles, mais placés différemment. Je dois mentionner que Seth a demandé à Randi, avant de faire son dessin, s'il ne s'agissait que d'une seule figure, et Randi a répondu «oui». Malgré cette indication, j'ai persisté dans mon image que j'aimerais MOI dessiner: deux triangles.

Voici les images:

L'image que j'aurais aimé dessiner
L'image mise sous enveloppe par Randi


J'ai essayé de m'expliquer comment cela fonctionne, mais je n'ai pas trouvé. Je me suis alors souvenu qu'une étude a été faite afin de prouver que tous les êtres humains sont connectés mentalement. Des EEG ont été passés à différentes personnes dans le monde entier afin de découvrir une synchronisation lors d'événements catastrophiques. Apparemment, lorsqu'une guerre est déclenchée quelque part dans le monde, l'activité des EEG s'élève partout en général. Il y aurait donc possiblement un esprit global de l'humanité, et cela pourrait expliquer pourquoi j'arrive à deviner la figure dessinée par James Randi: d'autres l'ont vu avant moi, et j'accède à cette information en me connectant à l'esprit global de l'humanité. Si cet esprit existe, il serait peut-être le plus près de ce qu'on pourrait appeler «Dieu». Cet esprit serait capable d'accomplir littéralement des «miracles», enfin, je le crois.

Je ne crois pas encore tout à fait à ces choses, mais je sais qu'elles sont vaguement conscientes, et qu'elles ne peuvent se produire au moyen de la «volonté», enfin, je le crois. Pourquoi? -Parce que toutes mes expériences se sont déroulées toutes seules, sans que la volonté intervienne. Si j'avais «voulu», peut-être qu'il ne se serait rien passé. Pourquoi? -Selon moi, l'état d'esprit est la clé de ce mystère, et la volonté est ce qui tue la possibilité d'atteindre à l'état mental nécessaire à la manifestation de ce phénomène. Aussi, il ne faut pas essayer de penser ce que l'autre pense, il faut être attentif à SOI. L'AUTRE vient se «mirer» en SOI inconsciemment, lorsqu'on est réceptif et ouvert, comme dans un état de contemplation esthétique, ou de jeu.

Je crois qu'il y a un entraînement possible pour aider à atteindre cet état mental, et la méditation est probablement une des façons d'y parvenir.

Je sais que l'état mental est «tout» aux échecs. Je sais qu'après plusieurs heures de jeu «moyen» avec des joueurs en parties rapides sur Internet, j'atteins parfois le «flow»: je me sens alors comme dans un état de facilité et je deviens très difficile à battre. À ce moment, je joue beaucoup plus fort qu'habituellement, et ce, facilement. Je n'arrive pas à m'expliquer ce phénomène, mais j'ai l'impression alors de lire dans les intentions de mes adversaires. Je crois que beaucoup de choses inconscientes se produisent aussi dans ce phénomène. Cela prend plusieurs heures pour arriver à cet état, et la plupart du temps, c'est dans un calme complet, comme tard dans la nuit, mais je ne dis pas que ce calme complet doive être nécessaire, mais dans mon cas, il semble aider.

Un des principaux buts de la médiation est justement de calmer l'esprit, et c'est la raison pour laquelle elle semble une méthode propice pour favoriser des activités paranormales. Le calme profond de l'esprit, le «sentiment océanique», est difficile à atteindre aujourd'hui, surtout à notre époque frénétique et stressante de «multitasking».

Je suis peu enclin à méditer «volontairement», mais j'ai décidé plutôt de commencer à pratiquer ma visualisation.

Dernièrement, je me suis convaincu que rien n'était «réel» autour de moi-même, et que les hypothèses de «subjectivité transcendantale» de Husserl sont à prendre très au sérieux.

Il est possible que nous soyons tous, collectivement, dans une impasse, avec notre mentalité matérialiste, réaliste et concrète, et la domination de la science technique et mécaniste, n'aide pas. Sur quoi se base-t-on pour dire que les «lois de la physique actuelle» sont les seules lois possibles? Si Einstein était apparu cent ans plus tôt avec sa théorie, on aurait dit qu'il est un genre de fou ou d'illuminé, que sa théorie ne correspond pas aux «lois de la physique».

Des scientifiques ont récemment étudié John Edward, un clairvoyant américain, et sont arrivés à la conclusion, malgré tout leur «bon sens» et leur «réalisme», qu'il possède réellement la faculté de lire dans les pensées. Ils ne savent pas comment il y arrive, mais il y arrive.

Il y a aussi des ovnis qui se déplacent tous les jours autour du globe plus vite que la lumière, défiant toutes les lois de la physique, mais on persiste à vouloir nous faire croire que ce sont des hallucinations et que nous sommes tristement seuls dans l'univers. Si vous voulez un cas proche de nous, allez voir l'histoire de l'ovni de la Place Bonaventure en 1990. La quantité de témoins crédibles et de photos prises prouvent que nous n'hallucinons pas: il y a vraiment d'autres formes de vie dans l'univers.

Des choses incroyables arrivent tous les jours à l'intérieur de nous et à l'extérieur de nous, nous devons seulement arrêter de nous enfermer dans la stupidité «rationnelle» des sceptiques qui réfutent tout d'avance, et y porter attention.

Le matérialisme, en tant qu'idéologie et mentalité, est peut-être la pire chose qui nous soit arrivée. Les deuxième et troisième pires choses, sont l'évolutionnisme et l'athéisme. L'évolutionnisme est une absurdité totale, je dirais même, que c'est une théorie farfelue. Allez étudier un peu la génétique, et vous verrez de quoi je parle. Et l'athéisme, lui, est faux dans le sens que ce que nous appelons «Dieu» existe, mais pas dans le sens que nous croyons. Les croyants ont donc tort de croire en un Dieu prescriptif, «moral». Le Dieu dont je parle peut se rapprocher du Tao, mais je fais possiblement une erreur. Il est possible que cette force soit plus forte que le Tao, et de nature différente. Le Tao peut aussi être complémentaire à cette force. Cette complexité rend la polarisation infaisable entre «croyants» et «athées», puisque l'un et l'autre ont raison et tort à divers degrés. Mais je dirais de façon générale, que l'athéisme est le préalable nécessaire à la «bonne» croyance, ou à la vérité. L'athéisme est une étape du parcours sur le chemin qui mène à la vérité, mais il devient une erreur funeste si on s'y arrête.

C'est mon opinion, et ce sont mes hypothèses, et personne n'est obligé d'y croire.

J'aime utiliser mon intuition afin de formuler mes hypothèses. Elles peuvent sembler «gratuites», mais un scientifique a déjà dit que «plus c'est incroyable, plus ça risque d'être vrai», et j'y crois.

La seule limite est notre imagination.

jeudi 3 novembre 2016

Nous prenons une chose que nous ne connaissons pas, puis nous disons: «Nous sommes cela

Ensuite, nous oublions que nous ne savions pas au départ ce que cela était, et nous pensons toujours savoir pourtant ce que nous sommes...

C'est en cela que consiste le tour de passe-passe de l'identification.

dimanche 30 octobre 2016

On oublie les fins, on est perdus dans les moyens.

Quand l'ordinateur devient une fin en soi, qu'on l'ouvre pour quelques minutes, et que finalement on passe des heures dessus à faire des mises à jour, à vérifier ses courriels et y répondre, à alimenter son Facebook, à surfer ça et là, à la recherche de rien, effectivement: on est perdus dans les moyens.

vendredi 28 octobre 2016

Ma valeur, mon but: l'érudition. L'érudition devrait être davantage valorisée aujourd'hui. On devrait s'en faire une mission, de connaître ce qui a de la valeur. De pousser toujours plus loin le savoir, d'approfondir. D'aimer le savoir.
Le nationalisme est un crime contre l'humanité.

dimanche 23 octobre 2016

Si un gouvernement honnête était possible, il existerait déjà. En connais-tu un?

vendredi 21 octobre 2016

Il n'y a pas de fumée sans feu?


«Il n'y a pas de fumée sans feu.»

N'importe qui peut vous dire ça, n'importe quand, pour n'importe quoi.

C'est même une maxime de «sagesse» populaire, comme si le peuple, la masse, pouvait être sage...

Quand on te lance cette stupidité en pleine face, cela veut dire que quand tu te fais attaquer, t'es responsable de ce qu'on te fait d'une certaine façon.

C'est grave.

Cela veut dire que t'es obligé de contre-attaquer si tu ne veux pas y passer, parce que personne ne t'aidera.

Pire: c'est toi qu'on accusera du mal qu'on t'a fait.

C'est sale, c'est bas, mais ça a l'air que c'est comme ça que ça marche.

C'est ainsi qu'on construit des boucs émissaires aussi facilement, depuis la nuit des temps.

Si t'es pauvre ou itinérant, c'est de ta faute. Si t'es une femme qui s'est fait violer, c'est de ta faute. Si t'es handicapé, c'est de ta faute, c'est ton karma. Si t'es un Amérindien ou un Juif ou un Rwandais, etc., c'est de votre faute si votre peuple s'est fait exterminer...

Vous voyez la logique dans tout cela? c'est comme une basse continue dans toute la trame de l'histoire: on s'en prend toujours aux plus vulnérables, ou à ceux qu'on vient de désigner comme boucs émissaires, et qui deviennent par le fait même, très vite vulnérables eux aussi.

On se comporte un peu comme les prédateurs qui lorsqu'ils voient une proie facile, se jettent dessus, mais dès qu'elle devient trop difficile, qu'elle résiste trop, passent à une autre proie plus facile... C'est un comportement animal, instinctif, plus fort que notre soi-disant «rationalité». La Volonté de Puissance est quand même régie par la Loi du Moindre Effort...

D'où l'importance d'avoir l'air fort. De casser des mains en les serrant.

Le monde de demain sera plus violent que jamais.

Ceux qui essaieront de dominer les autres, seront éradiqués.

mardi 18 octobre 2016

On va me dire: «Tu penses pouvoir sauver le monde?»

-Non. Construis ton arche de Noé, invite quelques personnes dessus, mais sans grand espoir, le reste sans va à la scrap.
Cela demande un effort de tous les jours pour fuir le négatif ambiant, s'écouter, se retrouver soi-même, et redevenir positif.

C'est vraiment un effort de tous les jours, comme pour un toxicomane.

On s'enferme dans une réalité néfaste, toxique, et on pense que c'est uniquement ça, la réalité.

Le résultat le plus rapide et le plus visible est qu'on s'oublie soi-même, et qu'on se sent tout le temps mal, de mauvaise humeur ou fatigué.

Accepte de faire ce que tu as envie de faire: fuir ce que tu n'es pas.
Tes meilleures études, c'est toi-même. Tu peux aller très loin sans étude, si tu as tout en toi, si tu travailles sur toi-même, si tu es ce que tu dis.

lundi 17 octobre 2016

Comme au temps des nazis

Je me lève, complètement démoli par la douleur, par toi, par nous, par eux, par moi-même, par ce corps fissuré, qui craque de partout, qui se lézarde, qui crie.

C'est dans ces moments qu'il faudrait écrire, mais justement, on est précisément, à cause de cette démolition, incapable d'écrire. On ne peut donc qu'en parler au passé, comme des génocides, où tout le monde se fermait les yeux au présent, à l'horreur, à la catastrophe. D'autres se rappelleront, je me rappellerai.

Ma seule délivrance, c'est les médicaments, les opiacés et les analgésiques, et un autre pour calmer le rebond anxieux de ceux-là. Mais hier soir, je ne pouvais prendre mes médicaments habituels en cas de douleur diffuse au dos et au cou: j'en avais trop pris depuis deux semaines et mon foie ou mes reins ou mon estomac n'ont pas toléré la dernière dose. En plus de ne presque plus faire effet parce que j'en avais trop pris, j'étais maintenant en proie à une double douleur, et plus tard, une troisième: la douleur des mon ossature brisée, et celle de l'irritation par les médicaments acides, et ensuite, la douleur morale, l'angoisse et le vertige causés par l'effet rebond des opiacés que je n'ai pas pu prendre avant de me coucher, mais l'angoisse et le vertige surtout causés par le fait d'être directement exposé à la douleur, sans aucun recours, sans aucun repos.

Seul et nu, face à la douleur, à la naissance, à la mort.

La souffrance, aussi, de se sentir fini.

Lorsque je souffre de cette façon, alors que je suis pourtant encore jeune, toutes sortes d'idées me passent par la tête, mais surtout, je me demande comment je vais faire pour continuer dans la vie, alors qu'on s'évertue de plus, à l'extérieur, à détruire tous mes rêves, tous mes espoirs, soit avec indifférence, soir avec un malin plaisir.

Je ne suis pas un homme parfait, je ne suis pas non plus l'employé idéal, mais de là à anéantir quelqu'un, il y a une marge, qu'on se permet de franchir aujourd'hui, au nom d'entités abstraites, qu'on appelle argent, performance ou compétitivité. On n'hésite plus à ruiner la réputation de quelqu'un pour une place. On n'hésite plus à tuer quelqu'un pour avoir son chèque hebdomadaire.

On ne se pose même pas la question: est-ce que j'ai fait du tort à autrui? -On prend son chèque et on ouvre les portes du camp d'extermination, comme au temps des nazis.

dimanche 16 octobre 2016

Ça coûte cher aujourd'hui d'être doux et gentil. C'est le moyen le plus efficace pour devenir fou parmi les nains qui essaient sans relâche de vous monter sur la tête.

Au milieu de la médiocrité générale, si un homme de mérite persiste à vouloir être «bon», être «doux», il finit par craquer sous la pression: il finit par devenir un tueur brutal et sans pitié.

Bonté + Douceur + Gentillesse = Prison à vie

jeudi 13 octobre 2016

Oui, la vie est un combat... avec les harceleurs

Je joue aux échecs en ligne sur un nouveau site, depuis quelques mois. Sur notre page d'accueil personnelle, ils ont eu la bonne idée de faire un «mur», comme ce qu'on peut voir sur les réseaux sociaux. Les autres joueurs peuvent donc nous laisser des commentaires comme bon leur semble, et nous, de même.

En principe, je ne laisse jamais de commentaires sur les murs des autres joueurs, parce que je n'en vois pas l'utilité, et que j'ai d'autres choses à faire.

J'ai eu au début des commentaires un peu plaisantins, sympathiques si on peut dire, puis, dernièrement, j'ai commencé à avoir de plus en plus de commentaires haineux ou accusateurs (on m'accuse de tricher).

J'ai remarqué un phénomène intéressant: depuis que j'ai eu les premiers commentaires haineux, j'ai commencé à en avoir de plus en plus...

C'est un peu comme si tout le monde se liguait subitement contre moi, et c'est comme ça que je me sens: comme si j'étais assiégé de toute part, harcelé.

Je crois que ça fonctionne ainsi: les commentaires haineux qui sont présents et visibles sur mon mur encouragent les visiteurs à inscrire eux-mêmes leur commentaire haineux. Et plus ces commentaires haineux sont nombreux, plus ils prennent courage pour en écrire un eux-mêmes, et possiblement, plus hostile que les précédents.

Ça fonctionne avec le «consensus»: si sur mon mur on ne trouve, en grand nombre, que des éloges ou des commentaires sympathiques, les visiteurs en quête de vengeance parce qu'ils ont perdu une partie contre moi, se sentiront moins à l'aise de laisser un commentaire haineux: ils chercheront plutôt à expliquer ma victoire positivement, par d'autres facteurs, comme: «je joue mieux que lui», ou, «j'ai été plus chanceux», ou, «j'ai été plus rusé», etc., ou la personne conclura négativement sur elle-même, comme: «je suis trop fatigué», etc.

C'est ce que je crois.

Toutefois, j'ai remarqué aussi que lorsqu'on est trop «pacifique», comme moi, on ne se fait pas respecter, et ce, pas juste au jeu, mais dans la vie de tous les jours.

Jusqu'à maintenant, je ne répliquais pas aux commentaires haineux, accusateurs ou insultants. J’effaçais le commentaire déplaisant ou je bloquais le joueur, m'empêchant de retomber dessus et qu'il me laisse de nouveaux messages harcelants.

Mais comme c'est là maintenant, il va falloir que je passe mon temps à effacer ces maudits commentaires, parce qu'ils affluent constamment... Et si je commence à bloquer tous les joueurs qui m’écœurent sur mon mur, éventuellement mon bassin de joueurs risque de devenir assez limité.

Plutôt donc de continuer à faire mon «pacifique» et à devenir inutilement une victime de la méchanceté humaine, j'ai décidé d'y aller royalement en contre-attaque: je suis devenu «agressif», principalement pour repousser l'assaut et dissuader les futurs constructeurs de «bouc émissaire»: parce que c'est ça qui se produit présentement: on met tout sur mon dos, en gang: juste le fait de me salir, et surtout, de me laisser salir, prouve à leurs yeux de tarés que je suis coupable et cela encourage les autres à continuer l'agression en groupe, ce qui est d'autant plus facile qu'ils ne se battent pas seuls, comme la victime, qui se retrouve, elle, automatiquement isolée: les autres ont peur de se faire attaquer s'ils défendent une personne attaquée, et se joignent donc aux «méchants» ou ne font rien (ils laissent l'agression avoir lieu).

Si vous êtes attaqué dans la vie de tous les jours, cependant, les gens, par exemple, dans un milieu de travail, vont se joindre aux «méchants», parce qu'il s'agit là d'une situation plus sérieuse et qui pourrait entraîner des conséquences à long terme sur la santé ou les finances, ou les deux, bien sûr.

Voilà toute l'importance de répliquer aux attaques immédiatement et d'être dissuasif pour ceux qui oseraient encore s'essayer. Machiavel disait dans le Prince: «Il vaut mieux être craint qu'aimé»: il y a, tristement, une bonne part de vérité là-dedans.

Voici ma dernière réplique à un joueur mécontent:

Joueur: "Learn to resign when down a queen, stupid beginner."

Moi: "Another idiot. I was playing before you were born. In fact, I was playing with your mother while fucking her in the ass."

Et sur sa page, j'ai laissé un commentaire, chose que je fais pour la première fois, j'ai écrit: "Hey moron, say hi to your mom" pour l'inviter à venir voir la réplique que je lui ai laissée sur mon mur.

Aux dernières nouvelles, il n'a pas rappliqué...

Je sais que ça ne donne pas grand-chose de faire ça, et que je n'en aurai probablement jamais fini, mais il y a par contre une chose très positive qui ressort de la contre-attaque: une meilleure estime de soi-même, une meilleure confiance, et surtout, du plaisir!

Parce que j'ai ri après mon attaque, au lieu de me lamenter!

Au lieu de me faire tout petit, et de prendre mon trou, et de me dire: «oh que le monde est donc méchant...» les yeux humides.

Oui il est MÉCHANT, et c'est précisément la raison pourquoi tu dois lui FESSER SUR LA GUEULE.

C'est pas vrai que je vais être toute ma vie une victime parce que je n'ai aucune envie d'agresser personne...

C'est pas très beau, mais c'est comme ça que le monde marche.



dimanche 9 octobre 2016

Le manque d'empathie et le «chacun pour soi»: la croissance progresse

S'il y a une chose à laquelle je suis sensible, c'est la méchanceté humaine.

Le mensonge et la malhonnêteté, entre autres, font souvent équipe avec la méchanceté et le manque d'empathie. Aussi, quand vous êtes témoin de la dureté ou de la froideur de quelqu'un, attendez-vous à trouver le fourmillement des vices qui vont avec.

Le «chacun pour soi», l’égoïsme et le manque d'empathie ne sont que des symptômes de la pourriture intérieure: ils indiquent une dégradation morale profonde, difficile à mesurer, et à changer.

On ne peut pas faire grand-chose contre les gens «convaincus» dans leur méchanceté, que «la vie est un combat», qu'il faut être cruel, sans pitié, etc.

Nous n'avons pas encore assez eu des écoeuranteries de tous les Einsatzgruppen du monde entier et de toutes les époques!

Qui ont tué des innocents, pour rien, par plaisir et en riant! En enfermant des villages entiers dans des granges, hommes, femmes et enfants, et en y foutant le feu et en mitraillant au travers, pour être bien sûr que personne ne pourrait s'en échapper vivant!

Après qu'un village était exterminé, on passait au suivant!

Combien de fois dans l'histoire ces événements se répètent-ils?

Numéroter des gens comme des choses, les maltraiter quotidiennement, les torturer, les battre, les humilier et les gazer ou les laisser crever de faim dans des baraques de camp?

Nous avons des indices aujourd'hui que les choses n'ont pas changé d'un iota.

Il suffit de regarder ce qui se passe autour de soi. Concrètement. Le diable est dans les détails.

Par exemple: des Noirs aux États-Unis qui filment deux Blancs au sol, en overdose, et qui rient et s'amusent de tout cela. Personne pour appeler les services d'urgence. Ils s’occupent plutôt de trouver le meilleur angle pour filmer les deux personnes inconscientes pour pouvoir mettre ça sur les réseaux et créer un «buzz».

Visiblement, aucun ne se demande comment il réagirait si c'était, à la place d'un inconnu, un proche qui gisait là, inconscient, peut-être en train de mourir d'une surdose involontaire. S'ils étaient le moindrement capables de se mettre à la place d'autrui, c'est-à-dire de faire preuve d'empathie, ils pourraient se dire: ce pourrait être mon père, mon fils, mon ami, moi, vite! je dois essayer de le sauver!

Mais non. Il semble que l'idéologie égoïste américaine ait fait son travail: le «chacun pour soi» est bien installé.

La fameuse fumisterie utilitariste qu'en étant égoïste, on sert tout le monde. Conneries.

L'autre exemple qui me vient en tête, et qui est plus près de chez nous, c'est l'histoire de Jérémy Gabriel. Les commenteux sur YouTube semblent avoir été unanimes pour condamner Jérémy avec sa poursuite contre Mike Ward. Certains se sont aussi affairés à le ridiculiser davantage, comme l'humoriste trash l'avait déjà fait.

Avec cette poursuite, on s'est mis à sonner l'alarme de la liberté d'expression. Mais je pense qu'on a exagéré un peu. Et de plus, le point n'est pas vraiment là si on regarde l'ensemble.

Vous savez il est où le point? Parce qu'on dirait qu'aucun des commenteux ne le sait... Et que ceux qui le savent, habituellement, n'étant pas «agressifs et méchants», et n'ayant donc pas envie de se battre pour faire valoir leur point, ne s'expriment pas.

Le point, le voilà: mettez-vous à la place de Jérémy Gabriel. Imaginez-vous en train de vous faire écœurer par tout le monde depuis la petite école à cause de votre handicap. Imaginez les efforts quotidiens que vous devez faire pour garder le moral, pour continuer. Imaginez le rejet de la part des autres, à cause de votre handicap, de votre apparence, etc. Imaginez ensuite de continuer à vous faire écoeurer à l'âge adulte, ridiculiser, rabaisser, que tout le monde se mettent sur votre dos, qu'on rit même de vous à la télé, à la radio, dans des spectacles, même sur la rue, parce que c'est rendu la mode de vous basher à cause d'un cave, et ce, tous les jours, gratuitement!...

Voyez-vous la méchanceté? Voyez-vous qu'il y a quelque chose qui ne marche pas? qui ne tourne pas rond dans le ciboulot des gens? Quelque chose qui ne fonctionne plus dans leur cœur?

Ce jeune homme a un handicap. Essayez de comprendre c'est quoi un handicap et toute la stigmatisation et les souffrances qui viennent avec, et peut-être cesserez-vous alors de rire gratuitement de ces gens parce qu'un humoriste à court d'inspiration essaie de faire du millage sur leur dos.

On se fout de savoir si Jérémy Gabriel est un bon artiste, s'il chante bien, etc. Le point c'est la dignité humaine, le respect et la capacité à se mettre à la place d'autrui. Et si ç’avait été votre enfant, vous auriez voulu, comme sa mère, qu'il gagne son procès.

Mais on préfère suivre les «méchants», parce qu'on a peur d'eux. Parce qu'ils ont de la «gueule» et qu'ils semblent forts. Parce qu'ils sont nombreux aussi, à force d'attirer les suiveurs, les couillons, qui espèrent aussi faire un peu de millage sur le dos de quelqu'un de moins chanceux... qui espèrent, eux aussi, lâchement, avoir leur part du gâteau, de l'attention, leur part du marché des esprits «critiques», etc.

Il n'y a pas juste le cœur qui manque aujourd'hui, il y a aussi, et surtout, le doute...

La question que tout le monde devrait se poser, tout le temps, c'est: se pourrait-il que je me trompe?

Que tout le monde se trompe?

Que tout le monde, tout d'un coup, et je ne sais pour quelle raison, soit lâche?

Que tout le monde, sans cause apparente, manque de cœur?

De courage?

C'est arrivé en Allemagne. Ça s'est produit avant. Et ça pourrait aussi se reproduire n'importe quand et n'importe où aujourd'hui, même au Québec.

Résistez à la meute des chiens, plutôt que de devenir chien vous-même.

samedi 8 octobre 2016

En 2005, je ne connaissais pas l'Internet et je ne savais pas comment envoyer un courriel. Et ça ne me manquait pas.

Qu'aujourd'hui on ne puisse vivre sans l'Internet? Je n'y crois pas vraiment.
Que trouve-t-on encore à dire du corps de la femme? De ces moments magiques de la vision de la femme aimée?

Dans un passage du livre «La mort», Jankélévitch fait une comparaison avec l’amour: «La toujours nouvelle banalité de chaque mort n’est pas sans analogie avec la très ancienne nouveauté de l’amour, avec la très vieille jeunesse de tout amour: l’amour est toujours neuf pour ceux qui le vivent, et qui prononcent en effet les mots mille fois ressassés de l’amour comme si personne ne les avait jamais dits avant eux, comme si c’était la première fois depuis la naissance du monde qu’un homme disait la parole d’amour à une femme, comme si ce printemps était le tout premier printemps et ce matin le tout premier matin; l’amoureux est devant cette toute neuve matinée et cette toute neuve aurore comme un être inlassable devant une chose inépuisable. Ici tout imitateur est un inventeur et un initiateur, toute recréation une création, tout recommencement un premier commencement. Depuis qu’il y a des poètes, et qui chantent, comment trouve-t-on encore quelque chose à dire sur l’amour? Et pourtant, c’est un fait: chacun de ceux qui l’éprouvent a son témoignage inédit, son expérience sans précédent, sa contribution originale à apporter; c’est un domaine où tout le monde est compétent!»
Les riches qui sont toujours en train de courir après leur fric me font rire. Ils n'ont pas compris qu'après avoir accumulé quelques millions, il serait préférable de vendre et d'aller s'amuser un peu, parce que la vraie richesse, c'est le temps libre. Personne n'a jamais vu un coffre-fort suivre un corbillard.
J'adore cette parole de Mark Twain: “Whenever you find yourself on the side of the majority, it is time to pause and reflect.”
Si une machine ne peut comprendre l'Amour, parce que pour commencer, elle n'a pas de corps (et n'est pas mortelle), elle ne peut comprendre la Vie. D'où l'importance, dans les études sur le vécu, de la Chair, comme Husserl les avaient commencées en phénoménologie.

mercredi 5 octobre 2016

La société de loisirs est en vacances

On invente la technologie pour pouvoir faire tout plus rapidement et se reposer, hein? la société de loisirs est à nos portes? Mais c'est le contraire qui arrive.

Si mon message parvient plus rapidement au destinataire, il me répond plus rapidement, mais je dois potentiellement pouvoir lui répondre tout aussi rapidement au besoin, et ainsi de suite, donc, pas de repos.

Si je produis plus et plus vite, je pourrais me reposer après un certain quota, puisque ça répond aux besoins locaux ou nationaux, mais non, si on produit plus et plus vite, on exporte, donc pas de repos, pas de loisirs.

La technologie nous fait toujours plus travailler, alors que ce ne devrait pourtant pas être le cas.

Le besoin d'expansion, et donc la course effrénée vers le capital, naît surtout de la volonté de ne pas se faire écraser ou assimiler trop rapidement par les plus gros, qui tendent au monopole et le veulent. Il y a donc un problème économique à la base de cette accélération, mais en même temps, derrière celui-ci, se cache deux autres problèmes: la peur de stagner s'il n'y a pas de concurrence entre différentes entreprises, et les prix élevés. En fait, la concurrence est une utopie à laquelle on croit depuis déjà trop longtemps, et qui se renforce avec les funestes théories des darwinistes, et qui va nous mener droit à l'abîme si nous continuons dans cette idéologie.

L'autre problème, le prix élevé des produits d'un monopole, n'est pertinent que si on doit travailler pour faire de l'argent et acheter ces produits. Rien ne dit qu'on doive encore dans le futur acheter quoi que ce soit. Tout dépend de la façon dont on s'organisera au niveau politique et économique.

mardi 4 octobre 2016

Je réfléchissais sur les feuilles en train de tomber des arbres devant moi, planant dans l'air avant de s'écraser au sol, et je me disais que la force du vent, la résistance de la tige, et un paquet d'autres facteurs inconnus, peut-être même jusqu'au rayonnement gamma, avaient fait en sorte que la feuille tombait, à ce moment précis, et que si on répétait l'expérience on aurait le même résultat, comme «déterminé», mais non, puisqu'il y manquerait l'infinité de facteurs qui ont fait justement que la feuille est tombée, et qui sont non réplicables et donc, que l'expérience au fond ne serait pas répétable dans des conditions identiques, et qu'il n'y a aucun sens à dire finalement que la chute de la feuille est «déterminée» ou encore qu'il y ait un «destin».

L'existence est absolument unique à chaque instant, et c'est pourquoi chaque instant est en réalité une oeuvre d'art, certes fugitive, que nous essayons en vain de capturer.
La production en série: des uniques qui essaient de se faire passer pour du même. On essaie, nous aussi, en tant qu'humains, de faire pareil.

J'adore comparer à l'épicerie des produits faits en série et relever les petits détails qui les différencient. La plupart des gens ne les remarquent pas et passent par dessus l'unique. Je passe parfois plusieurs secondes à comparer des produits «identiques» dans les rangées. Je le sais que certains me prennent pour un fou, mais je m'en crisse. Ils ne voient pas ce que je vois.

lundi 3 octobre 2016

Boards of Canada - Slow This Bird Down


Ça fait plusieurs jours que ce morceau joue dans ma tête sans arrêt. Peut-être qu'en le publiant ça va arrêter. Je ne sais pas. Mais c'est bon quand même. Merci à ma tête.

Oréo

Tu aimes te faire prendre
en sandwich
deux queues de rastas
sur ta peau blanche

Ton bassin se fait fendre
on laboure ton corps de biche
tes orifices font la fiesta
un fleuve de semence
coule
sur
tes

hanches

dimanche 2 octobre 2016

Ça prend des conditions particulières pour vivre et comprendre certaines choses, que la façon de vivre de l'homme moderne ainsi que ses valeurs ne permettent pas. Pire, cette façon de vivre le durcit dans son ignorance et son errement, parce qu'il n'a aucune conscience que ces choses existent, il croit donc que ce qu'il vit est la seule réalité possible, et même, la meilleure. Lorsque ces choses pourraient se présenter à lui, il ne les voit pas, et ne fait ainsi que perpétuer la dureté et la méchanceté relayée par le monde qui l'entoure, qui enferme tout le monde, finalement, dans une immense carapace émotionnelle. Et puisque nous sommes nombreux à faire et vivre la même chose, nous pensons être, à bon droit, dans la vérité. La boucle de l'ignorance est ainsi bouclée. Puisque l'esprit de l'homme moderne est bouché, après 200 ans d'efficacité technique, la seule issue reste sa capacité à ressentir, les émotions: c'est seulement de cette façon, dorénavant, qu'il pourra retrouver le chemin de la vérité.

Fragile

L'autre jour au travail, je suis passé près d'un présentoir à livres et j'ai vu ce qui semblait être une petite souris immobile sur le côté au sol... Elle était tellement belle, que j'ai pensé que ce devait être une blague, et qu'elle était peut-être en plastique, alors je me suis exclamé tout haut «C'tune joke?» pour que mon collègue m'entende et vienne voir, et quand il l'a vue, il s'est comme activé, il a alerté le gérant, qui a alerté d'autre monde au téléphone, bref, c'était la panique juste pour une toute petite souris!

J'ai trouvé la réaction exagérée, et pendant que tout le monde était parti en quête de renforts et de solutions pour évacuer sanitairement cette petite souris, j'ai pris trois mouchoirs et j'ai saisi doucement la souris pour l'amener à l'extérieur de la librairie.

Elle était vraiment mignonne, et son corps était encore tout chaud, elle venait possiblement de mourir, ou peut-être était-elle encore vivante? je ne pouvais savoir, mais elle ne montrait pas de signes de vie. J'avais vu rapidement avant de la prendre qu'elle semblait avoir une patte cassée, et on lui avait peut-être pilé dessus par accident après ça, vu qu'elle ne pouvait plus se déplacer correctement.

J'avais maintenant un problème de conscience, je me demandais où je devais la déposer, au cas où elle serait encore vivante. J'ai dit à mon collègue que j'allais la flusher dans la toilette, pour le rassurer, mais ce n'est pas ce que j'ai fait. Je me suis mis à la place de la souris et je me suis demandé comment j'aimerais mourir, qu'est-ce que je choisirais entre des options limitées: A. mourir étouffée dans un flush de toilette, écœurant et abject, mais assez rapide; B. mourir dans une poubelle quelconque, plus ou moins rapidement, et en se faisant jeter des ordures dessus, encore abject et sans respect. J'avais un bac de transport sur roues juste devant moi dans le couloir; il était pas mal plein de sacs de déchets mous, la souris ne risquait donc pas de se faire écraser par d'autres déchets, j'ai donc choisi l'option C. mourir doucement et en paix couchée entre les sacs. Je l'ai déposée de façon à ce qu'elle soit cachée sans se faire écraser. Si jamais elle prenait vie subitement, elle pourrait alors s'enfuir, sinon elle mourrait plus ou moins rapidement, si ce n'était déjà le cas.

J'ai fait du mieux que j'ai pu, vu les solutions disponibles, pour que cette souris meure dans le plus possible de dignité.

*

Je me doute que ma réaction n'est pas typique de la plupart des gens. En fait, si je remontais à il y a quelques années, elle ne serait même pas typique de moi-même. Pourquoi j'agis ainsi? Je ne sais pas exactement, mais disons que dans ma trentaine, alors que j'étais plus ou moins une brute (c'est ce que ça fait l'idéologie), j'ai eu une révélation, et cette révélation, elle n'est pas passée par la parole ou les livres, mais par les sentiments, l'émotif. 

J'ai eu une révélation émotive, et je vous épargnerai les détails, mais disons que j'ai regardé un animal fixement en train de souffrir, et que j'ai vu et senti la souffrance dans ses yeux, de telle façon, que je devenais lui, tout en restant moi-même. Ses yeux me disaient quelque chose, ils me parlaient. J'ai senti la «Personne» dans l'animal.

Depuis ce temps, je suis devenu empathique, et j'ai commencé à avoir des problèmes de conscience. 

Je suis devenu aussi beaucoup plus fragile.

Un peu comme cette souris justement.

Je me sens souvent comme cette souris. Sans défense, à la merci de tout. Directement atteignable dans ses sentiments, mais ne montrant aucun signe, parce que la souris est tellement petite, que personne ne la remarque non plus. Elle est aussi incapable de répliquer.

Je me sens pareil à cette souris. Et ce qui m'empêche le plus de le constater, et encore davantage pour les autres, c'est que je suis un gros gars, une pièce d'homme viril: personne ne penserait jamais que je puisse être en réalité aussi fragile qu'une souris.

Je récite de belles phrases parfois, prises dans un livre, et je dois m'arrêter et me forcer pour ne pas verser un torrent de larmes sans fin. Je deviens la gorge nouée, et je ne veux pas que mon interlocuteur se rende compte que je suis sur le point d'éclater en sanglots comme une fillette, alors je ralentis ma lecture, sans m'arrêter tout à fait, et je feins parfois de m'éclaircir la gorge ou d'avoir momentanément un problème quelconque, une distraction, etc. Le violon ou le piano, ou tout simplement, un beau morceau, me font souvent le même effet. J'ai fondu en larmes sans pouvoir m'arrêter dans les toilettes à l'exposition Érotique de Picasso à Montréal en 2001. L'écoute de la biographie de Picasso au musée avait tout déclenché.

Je me rends compte à quel point je suis émotivement fragile. La plupart du temps, les gens me disent toutes sortes de conneries au travail, parfois insultantes, parfois humiliantes, mais je ne réagis pas.

De l'extérieur on pourrait penser que je suis complètement insensible, mais en fait, je bloque plus ou moins ma réactivité émotive au travail, parce que sinon, ce ne serait pas possible pour moi de travailler. En réalité, tout ce qu'on me dit ou me fait de méchant me touche directement au cœur et me bouleverse de part en part et manque de me tuer.

J'essaie de redevenir un dur, un lion, comme avant, mais je suis plus vulnérable que jamais. Et plus les années passent, plus je suis fragile, je deviens toujours plus comme cette mignonne petite souris. L'empathie progresse comme une maladie sans que je puisse l'arrêter, jusqu'à ce que je m'identifie, probablement, avec tout l'Univers.

Je me rapproche de la mort, je me rapproche du sol, je me rapproche toujours plus de la terre.

J'ai remarqué aussi avec les années que j'évite de plus en plus de tuer les insectes quand c'est possible...

Je ne suis plus un homme «normal», et plus le temps passe, plus je m'éloigne inévitablement de cette «normalité».

Je suis sensibilité, vulnérabilité et fragilité pure, tout ce que l'Homme n'est pas.

Je suis pure Réceptivité, Ouverture, Écoute.

samedi 1 octobre 2016

Parfois ceux qui n'en avaient rien à foutre deviennent des héros malgré eux.

jeudi 29 septembre 2016

Ce à quoi l'homme croit change, mais ses besoins sentimentaux sont invariables. Si un jour il croit à Dieu, un autre jour il peut croire dur comme fer à Darwin, ou à la Raison, comme chez Hegel. Par contre, s'il prend conscience de ses besoins émotifs, c'est une autre histoire. Ces besoins sont plus que nous le pensons, ou même, le pouvons penser, à la base secrète de toutes nos pensées. Ceci est peut-être bien la preuve que nos pensées sont bien ancrées dans des émotions, et que le cerveau est loin d'être comparable à un ordinateur, comme on aimerait bien nous le faire croire.

Boards of Canada - Reach for the Dead

Album en octobre

Voici un exemple de montage que j'ai fait cette semaine. Il y a quatre couches de samplings, dont les sons de la foule au métro Berri-UQAM qu'on entend bien au début, et des bouts de différents films dont j'ai coupé et inversé des parties. Ce montage servira de base à un morceau. L'album sera dans l'esprit de l'Halloween. Le chien qui jappe et l'horloge sont de deux films différents. Les portes qui grincent, d'un troisième.

Demo samplings

L'homme nouveau, prêt pour devenir une machine

La motivation inconsciente de l'homme nouveau est de devenir une machine. L'interface homme-machine est déjà une réalité, après les infinies transformations chirurgicales qui visent à nous redéfinir physiquement, le redesign psychique au moyen de produits pharmaceutiques ou d'interventions sera la prochaine étape, si ce n'est déjà commencé.

Rappelons le contexte de l'homme «nouveau»:

1. Il ne croit pas en Dieu. En fait, il pense ne croire en rien, mais il croit à la matière, et à bien d'autres choses. C'est juste que ses croyances sont inapparentes, parce qu'elles semblent à tous, et surtout à lui-même, si évidentes.

2. Il ne croit pas à la «forme». La langue, les manières, les façons, les procédés, il s'en fout: l'important c'est d'arriver au but.

3. Il croit que la matière est séparable de la forme, et de plus, qu'elle doit en être séparée, puisqu'elle est inutile. Cette idée de matière sans forme est une réaction inconsciente à l'ancienne domination des prêtres: on se débarrasse des prêtres, on se débarrasse de la «forme».

4. Il croit à la science, presque à la manière d'une religion, mais elle ne peut apporter aucun sens à sa vie, surtout pas depuis la funeste théorie de Darwin.

5. Il croit à l'efficacité, mais il ne sait pas trop dans quel but. Finalement, il ne cherche qu'à se remplir les poches comme tout le monde et consommer des marchandises en pensant y trouver le bonheur.

6. L'empathie pour lui est un suicide: il est viscéralement incapable de se mettre à la place de l'autre, et il n'est pas capable de le faire parce que ça ne lui sert à rien, surtout pas à entrer au Paradis.

7. Il vit dans le moment présent et ne s'occupe que de ce qu'il peut saisir des deux mains. Il n'est pas angoissé par le futur ni la mort, puisqu'il n'est pas capable d'introspection (l'attention de base lui manque), et il a le sentiment que l'Internet le rend immortel.

8. N'étant pas capable de rentrer en lui-même, il est obligé d'aller vers les autres, il est donc grégaire.

9. Il est apolitique, puisqu'il ne comprend rien à la forme.

10. Il croit au corps, au sexe. L'amour est de peu de valeur pour lui, voire, c'est une attrape, ça le ralentit dans la poursuite de ses plaisirs. Les relations sont courtes et peu profondes, et cela passe pour normal de part et d'autre, puisque c'est réciproque. Pour lui, l'engagement équivaut à la mort.

11. Il se plaint parfois d'être «interchangeable», mais il ne croit pas à la vocation, et traite les autres comme si elle n'existait pas. Il croit que l'homme est infiniment malléable, comme une matière sans forme définitive. Tout cela est bien dans l'esprit démocratique, où tous doivent être en principe «égaux», autrement dit «interchangeables» et sans «forme».

12. Il croit que le cerveau est un ordinateur. En fait, depuis des décennies qu'on compare funestement le cerveau à un ordinateur, il a fini par y croire et cela est maintenant une évidence. Je ne sais pas si cela a commencé avec Descartes, mais je sais que la mort de Dieu et l'élévation de la Raison au niveau d'un dieu datent de Hegel. Depuis, nous vivons sous la domination de la Raison comme si elle pouvait tout et expliquait tout, comme si l'homme n'était animé que par des motivations rationnelles ou ne fonctionnait que rationnellement. C'est dans ce contexte qu'on en vient définitivement à croire que le cerveau est un ordinateur, et qu'on veut devenir toujours plus «machine», au moyen d'extensions du corps humain. Nous assistons aujourd'hui à une aliénation de l'homme par la raison (au lieu de la folie).

13. Nous croyons vivre dans la science, mais nous n'avons jamais autant nagé en pleine mythologie.

14. L'utopie et l'idéologie sont si fortes et consensuelles grâce aux télécommunications que nous croyons en être entièrement exemptes.

mardi 20 septembre 2016

L'histoire se termine

L'histoire se termine un jour... À l'adolescence, toutes les possibilités s'offrent à nous: le monde semble infini. Dans la vingtaine, on se croit éternel et invincible. Dans la trentaine, on se prend pour un dieu vivant. Dans la quarantaine, les douleurs physiques et morales, les revers et les remords ou les regrets commencent à apparaître: c'est le début du doute... du grincement de dents...

Quand la vérité nous tombe enfin sur la tête, soudain on se retrouve face à un mur: la réalité n'est pas ce qu'on pensait: tout n'était que mirage, illusion...

La sensation de se sentir soudain «fini» n'est pas plaisante. N'est pas non plus très enivrante l'impression que les possibilités sont épuisées... que plus rien ne changera vraiment désormais, que l'«aventure» est terminée.

La pensée de la mort, dans la quarantaine, devient de moins en moins une «pensée» et toujours plus un fait, une évidence, que dis-je? une certitude.

Dans la quarantaine, on peut enfin calculer le nombre d'années qu'il nous reste à vivre. Dix, quinze, vingt? on le sait dorénavant: c'est pas long.

Les chances de mourir dans la cinquantaine ou la soixantaine sont énormes, multipliées par X.

Et de toute façon, qu'est-ce que vivre dans la soixantaine? qui est prêt à être vieillard?

Oubliez les jeunes femmes. Oubliez la séduction. Oubliez la beauté. Oubliez l'acuité d'esprit.

Vous bougez de moins en moins, au propre et au figuré; vous commencez de ressembler à une statue, puis, à votre futur corps inanimé, immobile comme une roche: votre cadavre, qui vous va si bien.

On peut rire de tout cela et feindre de s'en foutre, but who really cares?

Nos fanfaronnades devant la mort ne changeront jamais rien au fait que chaque fois qu'un être meurt, que ce soit un être humain ou un animal, c'est une tragédie.

Le jour où on découvrira comment rendre la mort évitable, ces esprits stoïques ou moqueurs devant la mort nous paraîtront stupides et vains.

Il n'y a aucune philosophie à tirer de la mort, pourquoi continuons-nous de mourir?

Nos bravades ridicules n'ont aucune raison d'être devant ce qui n'est qu'un échec scientifique.

En regard du progrès actuel, la mort n'est plus une tragédie «naturelle», mais est dorénavant une tragédie scientifique...

Car il n'y a rien de «naturel» en l'homme. Le naturel n'est que le «ce qui va de soi», or, qui a dit que tout allait de soi? que tout ce qui est ou tout ce qui nous arrive était «normal»?

Le normal, le naturel, et le «ce qui va de soi» ne sont que les vacances de la pensée.

Dans les cellules des êtres vivants, il y a une horloge: qui a dit que c'était «naturel»?

Même dans les cellules souches, il y a une horloge, mais il y a certains êtres vivants qui n'ont pas d'horloge dans leurs cellules, et celles-ci se régénèrent constamment...

Il y a certains animaux dont on ignore l'âge...

Mais l'homme continue de mourir et cela devrait être «normal»?

Oui, dans notre cas, on peut bien dire avec les existentialistes que «la vie est absurde».

Inutilement absurde...

lundi 19 septembre 2016

Chaque époque a besoin de ses sorcières.

mardi 13 septembre 2016

Le réchauffement climatique, on s'en fout!

Je viens d'apprendre que non seulement le réchauffement climatique va aller en s'intensifiant, mais qu'il ne sera pas non plus stoppé. Pourquoi donc? -Parce que maintenant que les glaces fondent dans l'Arctique, il y a de nouveaux gisements de pétrole à exploiter... L'exploitation de cette nouvelle source de pétrole entraînera plus de réchauffement, ce qui fera fondre encore plus de glace, nous permettant de découvrir encore plus de sources, et ainsi de suite: c'est un cercle vicieux.

C'est ainsi que nous allons, sans pouvoir rien y faire, vers notre suicide planétaire.

À ma grande surprise, et malgré tous les discours et les études scientifiques, les politiciens ne sont pas près de faire quelque chose. Actuellement, la tendance irait plutôt en sens contraire: les pays sont en concurrence pour s'approprier les nouvelles ressources de pétrole, et le Groenland est pris d'assaut par les compagnies pétrolières qui veulent toutes y faire du forage. La raison principale de cette course, vous l'aurez deviné, est le besoin de capitaux: plusieurs centaines de milliards.

Or je me demande à partir de quand la recherche sans fin de «capitaux» peut-elle porter gravement atteinte à la qualité de vie des gens, ainsi que de la nature, et être stoppée. Il semble qu'il n'y ait pas de limite naturelle pour l'homme capitaliste, et que toute ressource doive être exploitée jusqu'à sa fin, ou son extinction, sans considération des victimes, parce que l'argent prime sur tout.

On retrouve dans ce problème la même logique suicidaire que celle de l'escalade nucléaire: «Si nous ne développons pas l'arme, nos ennemis vont le faire, eux; il faut donc développer cette arme si terrifiante qu'elle en est absurde, inutilisable, et même, en trouver de toujours plus puissantes». Cette folle escalade meurtrière de la surpuissance ne peut avoir de fin, en principe. On nous dit qu'il y a des progrès internationaux en matière de désarmement, et c'est très bien, mais peut-on empêcher un seul rapace capitaliste de détruire la planète? -Il semble que non.

Une variante de la logique en cours: «Si nous ne le faisons pas, ils vont le faire». Or la question ne devrait pas être là, nous devrions plutôt nous demander: «Si nous étions les seuls à pouvoir le faire, le ferions-nous quand même?». Cette façon de formuler le problème nous ramène à la question du choix éthique, qui est évacuée dans l'autre formulation. Cela devient plus clair avec cet exemple: «Si nous ne le volons pas, ils vont le voler». -Est-ce que cela fait du vol quelque chose de correct parce que tout le monde le fait? -Pas plus.

Voyez-vous, une mauvaise action ne devient pas subitement bonne parce que tous la font.

Notre comportement global, en tant que civilisation, n'est pas meilleur que celui des hommes des cavernes, il est seulement beaucoup plus dévastateur.

Personne ne s'empêchera de rouler en auto même si demain nous sommes obligés, chacun, de porter une bonbonne d'oxygène. En effet, pourquoi m'empêcherais-je de rouler en auto si le voisin le fait? si la ville entière le fait? si le monde entier le fait?

C'est ainsi qu'à la fin, la responsabilité de la fin du monde sera rejetée sur les «autres», c'est-à-dire, sur personne.

Personne ne sera responsable, comme personne n'est actuellement et individuellement responsable.

Malgré tous les livres, tous les discours, toutes les manifestations, toutes les études scientifiques, nous ne pourrons arrêter la catastrophe, parce que nous pouvons tout transformer, mais nous sommes incapables de nous changer nous-mêmes...

C'est ainsi que la fin du monde sera inévitable, que dis-je? elle est déjà en marche et ne peut être arrêtée.

La Terre est en train de mourir, et l'homme, ce petit pou à sa surface, crèvera lui aussi de son sort d'idiot et ce sera bien mérité.

Si l'esprit ne contrôle plus le corps, le corps périt.

L'esprit ce sont les gouvernements, la science, l'éthique, la philosophie, pas la dictature des capitaux.

dimanche 11 septembre 2016

Mon retour de voyage en pays de Facebook

Je me suis laissé égarer pendant quelque temps en pays de Facebook, mais voilà, maintenant, je suis de retour.

Pourquoi j'ai quitté? -Parce que je trouve ça ennuyant à mort, et que je n'ai pas la patience d'attendre les likes ou les commentaires quelconques de gens qui sont occupés comme moi à se vendre eux-mêmes pour avoir un peu d'attention, du fond de leur solitude évidente.

Aussi, je n'aime pas vraiment l'idée de m'étaler sur Internet, avec mes photos, ma vie, mes goûts, ce que je suis en train de faire. Je trouve que c'est de l'aliénation mentale pure et simple. Je trouve que l'exposition constante à tous ces contenus médiatiques est violente et s'apparente à une forme d'agression ou de viol de la conscience.

La jeune génération, entre autres, cherche peut-être son identité à travers ces médias sociaux, mais tout ce qu'elle pourra trouver au bout du compte, c'est du vide.

Il est difficile d'exprimer ce qui se déroule là sous nos yeux en ce moment, parce que c'est très complexe, que ce n'est pas toujours tout noir ou tout blanc, et que nous manquons évidemment de recul, comme devant tous les phénomènes nouveaux. Mais disons sommairement que le fait d'être constamment extérieur à soi, dans un contenu médiatique étranger ou dans une image de soi construite par soi pour les autres, comme une surface, est la raison de l'«aliénation».

Mais il y a quelque chose de nouveau dans cette forme d'aliénation, et voyons premièrement la définition de ce terme: «l'aliénation est un trouble mental instable dans lequel un individu se retrouve psychiquement et psychologiquement séparé du monde extérieur». Dans le cas qui nous occupe, nous ne pouvons alors dire qu'il y a aliénation au sens traditionnel du terme chez les individus, puisqu'ils n'ont jamais été autant dans l'«extérieur». Cependant, si je suis constamment extérieur à moi-même, ce pourrait être une forme d'aliénation «inversée».

Cette «aliénation inversée» ou «aliénation du soi» expliquerait pourquoi pratiquement toute la jeune génération, exposée fortement à ces médias, serait TDAH: elle n'est plus capable de calme et de réflexion, et encore moins de recueillement, puisque pour faire cela, il faut rentrer en soi. Quand notre moi fait constamment du «outdooring», ce qui est la mode en ce moment pour les cours arrière de maison, notre maison devient l'extérieur. Le problème c'est qu'habituellement, seuls les animaux font ça.

Voilà pour mon expérience sociale.

Pour finir (mais c'est loin d'être fini), je propose un changement de nom pour la jeune génération, qui veut tout faire, tout avoir et tout être tout de suite: au lieu de l'appeler la «Génération Facebook», pour son inconstance et son insignifiance, je propose de l'appeler la «Génération Perruche», pour le fait qu'elle ne vit que dans un écran, un miroir.

Les médias sociaux sont un phénomène de métropole où «qui tu es» est plus important que «ce que tu fais». Ce sont nos nouveaux titres de noblesse qui reviennent. Or, quand on sort de la ville, ce paradis artificiel, on se fout de «qui tu es», on veut plutôt savoir «ce que tu fais», et si tu passes ton temps à alimenter des contenus médiatiques sur un écran pour essayer de devenir «quelqu'un», qu'est-ce que tu fais concrètement? -Ainsi tu n'es «rien». Tu es du vide. Prétendre être «quelqu'un» virtuellement est facile, le devenir dans la réalité est beaucoup plus difficile.

mardi 6 septembre 2016

C'est quoi le capitalisme? -On fait de l'argent avec ta maladie au lieu de la guérir...

samedi 3 septembre 2016

Un signe que la maladie mentale est devenue la norme: on doit faire du ménage tous les jours.
Les doctorants sont des têtes particulières: lorsqu'on leur demande dans leur domaine, par exemple, en littérature, s'ils connaissent tel ou tel auteur connu, ils répondent que «non», ou «oui, j'ai entendu parler de cet auteur, mais je ne l'ai pas encore lu, ou encore «non, je ne connais pas la littérature autrichienne» (si on parle de Thomas Bernhard...). Ils connaissent beaucoup sur un seul sujet pointu, mais semble-t-il, au fil des questions, rien de tout le reste. Ceci dénote un manque de curiosité fondamentale, soit par nature, soit encouragé. Ce n'est pas ce genre de têtes que nous devons avoir ou former, car à notre époque de foisonnement exponentiel du savoir, nous avons besoin de «vision», et pour cela ça prend des esprits curieux de tout, des vrais curieux qui veulent tout connaître, des possédés par la soif du savoir et qui en souffrent, autrement dit, des gens un peu «fous», et non de paisibles ruminants, de lourds «abatteurs d'ouvrage».

Le salut est dans le papillonnement.
On fait tous les rôles dans la vie: on passe du bambin à l'enfant, puis de l'adolescent à l'adulte, et enfin au vieillard. On passe du bien portant au malade ou à l'handicapé, on passe de célibataire à marié, puis veuf, si on part en dernier.

L'idée de ne faire qu'un seul métier toute sa vie ne correspond pas à la vie.

vendredi 2 septembre 2016

Les gens n'ont pas conscience de la discrimination et de l'injustice tant qu'ils ne l'ont pas vécu personnellement.

Je crois qu'il n'y a pas moins de volonté de pénaliser certaines classes de gens que par le passé.

L'injustice et la cruauté humaine ne font que prendre des formes différentes, mais restent en tout temps égales.

mercredi 24 août 2016

Mon premier article

Bonjour, voici mon nouveau blog.

mardi 9 août 2016

Vertige

j'ai un vertige en pensant à toutes les vies que je suis en train de manquer
           ma pensée explose dans toutes les directions
                           tous les lieux réels ou imaginables ou impossibles

ces vies que je ne peux pas rejoindre
  qui sont là
à ma portée
                  mais inatteignables

ces vies infinies qui ne sont pas moi
     moi qui ne suis pas ma vie
             moi qui ne suis pas moi

qui veut être tout à la fois

ces vies dont je rêve un instant
                sans pouvoir les vivre, les toucher, les goûter
   sans pouvoir les aimer, les rêver, m'imaginer en elles ailleurs
dans une autre vie ailleurs
                                                  toujours ailleurs

nulle part



lundi 8 août 2016

Critique et non critique

Les gens ne sont pas des punching-bags, ni des objets statiques, non-vivants. C'est-à-dire, qu'ils peuvent te répondre, se justifier, te faire voir des nuances, te donner tort: autrement dit, ils peuvent «frapper» en retour.

Il est toujours facile de juger quelqu'un, par exemple, un gardien de prison. On peut bien penser que ce qu'il fait est «lâche», «sans cœur», que c'est un «chien», etc., mais qu'arrive-t-il si le gardien de prison est critique par rapport à son travail? c'est-à-dire qu'il n'est pas d'accord avec un paquet d'affaires sur son travail? Ne devient-il pas alors plus dur à lyncher? -Pas mal, en effet, oui.

C'est toute la différence entre une personne critique et une autre non critique. C'est aussi la différence entre un être humain, «vivant», et un robot.

Dès lors qu'un «méchant» devient critique sur ce qu'il fait, il n'est plus si méchant qu'il devrait être.

C'est en même temps une énigme...

La critique sincère est souvent le seul moyen de se racheter, elle désarme...

Elle met en évidence les rôles rigides que nous jouons ou essayons de jouer, et qui ne sont pas faits pour des êtres, comme nous, de sang et de chair, des êtres «mous», dans un monde froid de science «dure».

Sans solution

Je me suis acharné à résoudre un problème «sans solution» pendant plusieurs années...

C'est hier que ça m'est tombé dessus. J'ai pensé: «C'est comme un Rubik Cube que t'essaies de faire, et un malin génie s'amuse au fur et à mesure à placer les pièces de façon à ce que le cube ne soit pas résolvable». Comme quand tu prends un cube fait, enlèves des pièces et les replaces pas où elles doivent aller, il est évident qu'après avoir mélangé le cube, personne ne pourra le faire. Celui qui sait comment faire le cube, se rendra compte de la supercherie, mais il est possible que celui qui ne sait pas le faire ne se rende jamais compte qu'il est impossible à faire, et qu'il n'a donc pas de solution dans son état actuel.

Pour ma part, j'ai pris du temps à voir que ce problème n'avait pas de solution. Parce que c'était un problème nouveau pour moi. Pourtant, on me disait qu'il y avait une solution...

Je parle du harcèlement au travail.

On me disait: plains-toi au syndicat, fais une plainte de harcèlement, va-t’en en maladie, le psychologue me disait d'aller voir mon boss et de lui demander qu'on recommence à zéro, etc. Tout le monde me conseillait, mais personne ne savait vraiment quoi faire. Pour ma part, tout ce que j'envisageais c'était de casser la gueule de celui qui me harcelait, mais je n'étais pas prêt à retourner en prison. En fait, quand j'ai définitivement changé de vie, retourné aux études, cela était devenu définitivement hors de question.

J'essayais de calmer le jeu, mais rien à faire: mon harceleur voulait ma peau. Peu importe ce que je faisais, c'était jamais bon ou suffisant. J'ai vécu deux années de cet enfer. Bien sûr, je ne voulais pas, mais je ne pouvais pas rester là à me laisser faire: j'ai donc fait une plainte de harcèlement. Mais ça n'a rien donné, et ça m'a pris toutes mes énergies, en plus de me rendre malade et dépressif. Le syndicat essayait de me décourager, etc. Je voyais bien que personne n'était de mon côté, et je m'empêtrais dans la merde. Il n'y a pas de solution quand une personne en autorité sur toi te hait.

Il faut juste lâcher le morceau et foutre le camp: c'est la seule solution. Et c'est ce que j'ai fait.

Maintenant, avec tout le salissage de réputation qu'on m'a fait, je dois me trouver un autre métier. Tout ça c'est très difficile, et il y a des fois où je me lève et que j'ai envie de tout abandonner et de partir vivre dans la rue. Des fois où j'ai envie de dire un grand «À quoi bon?», et de tout foutre là et d'aller mourir dans un coin, dans le silence, dans l'anonymat le plus complet.

Certaines choses me rattachent encore à la vie, mais des fois je deviens aveugle, tellement je suis triste.

vendredi 5 août 2016

Il fait chaud dans le bull-pen

Savez-vous c'est quoi un bull-pen? -C'est l'endroit où on garde temporairement les prévenus en attendant qu'ils passent en cours, ou qu'ils soient assignés à une cellule. En général, c'est un local plutôt petit, surpopulé, sans grandes commodités, sans air climatisé, sans câlissement rien.

À Montréal, quand on te prend en pleine rue pour quelque chose, mettons que tu vends de la dope, tu t'en vas à la prison de Bonsecours, dans le Vieux-Montréal, dans le bâtiment de la cour municipale.

J'avais envie de vous parler du bull-pen, parce qu'en cette journée de chaleur intense, ça me rappelle de méchants souvenirs cuisants. Évidemment, fallait que je me fasse arrêter en pleine canicule. On m'emmène au poste de quartier. La cellule est pour une personne seule. Il y a un «lit», qui n'est en réalité qu'une plaque de métal fixée sur le mur, avec pas de draps, pas d'oreiller, et encore moins de matelas. Tu dors directement sur la plaque de métal. Si tu veux te faire un «oreiller», faut que tu prennes ton soulier, en espérant qu'il pue pas trop. T'as pas le choix si tu veux pas avoir un crisse de mal de tête, mais t'as crissement mal à la tête quand même à la fin. Et t'as mal partout aussi, les os se cassent, t'as l'impression d'être passé dans un broyeur après une nuit. Quand tu te lèves de ta plaque, c'est par étapes, il faut que tu replies ou déplies les morceaux, comme si ton corps était en pièces détachées. Les moindres mouvements deviennent douloureux. Quand tu veux faire tes besoins, t'as une bol en métal à côté du lit, et y a une caméra pointée sur la cellule à l'extérieur des barreaux. On te filme en train de chier, de te torcher, ils voient tout ce que tu fais. Il n'y a aucune intimité possible dans cette cellule. Rien non plus que tu peux détacher d'un objet quelconque, rien que tu peux lancer. Au fait, je crois que dans les cellules de poste, on garde tes souliers juste à l'extérieur de la cellule, parce que je me souviens maintenant, que j'ai essayé une fois de les atteindre, sans succès. J'ai alors dormi avec ma tête la plus droite possible sur la plaque, ou je me suis mis alors en petite boule, d'une façon ou d'une autre, y a aucune façon d'être confortable. J'ai oublié de dire qu'il ne fait jamais noir dans ces cellules, il y a toujours des gros néons d'allumés dans ta face, comme si t'étais sous observation à l’hôpital.

Je me souviens d'une fois, il y avait tout un raffut dans la place. Il est rare qu'on voie les autres détenus, on peut juste les entendre. Sauf au moment de prendre la photo d'identification, on peut voir un peu de monde, et en quittant le poste, dans la salle commune. À part ça, on les entend, et d'aplomb. Ça gueule en sacrament. Comme des diables. Il y a des fous là-dedans, des enragés, des saoulons, des comiques, des grandes gueules qui ne peuvent pas arrêter de se raconter des histoires, et il y a aussi, croyez-le ou non, des tourtereaux. Et bien cette fois-là, il y avait un gars qui était complètement hystérique, il venait d'arriver au poste avec sa blonde, et sa blonde aussi était complètement maboule, le poste était débordé juste avec ces deux-là. Ils devaient être saouls et gelés. Les deux hurlaient, se criaient des mots d'amour, protestaient, résistaient, les autres prisonniers leur criaient de se fermer la gueule, ça tapait partout, dans les murs, les barreaux, c'était un vrai bordel. Les deux se lamentaient tellement, qu'on pensait qu'ils étaient en train de mourir. Finalement, on n'a jamais rien vu, mais au bout d'une heure de raffut total, on a su qu'ils avaient été emmenés chacun dans des cellules d'isolement padées, attachés chacun au sol de leur côté. Ce fut le silence après ça. On entendait les prisonniers soupirer de soulagement. J'ai pu dormir un peu. Pour les repas, c'est pas souvent, pis c'est toujours des ostis de sandwichs au baloney. Je suis revenu à dix ans d'intervalle, et c'était toujours encore les mêmes ostis de sandwichs au baloney.

Après la photo, sur laquelle tout le monde à toujours l'air d'un criminel de Photo-Police (c'est fait exprès, on me l'a dit), c'est pas fini, le plaisir fait juste commencer, on t'emmène à Bonsecours. En ce qui concerne la photo, le fait que t'as toujours l'air d'un criminel dessus est facilement explicable après tout: les conditions dans lesquelles on t'as détenu, ça te décâlisse pas à peu près, pis t'as envie de tuer tout le monde après ça: A + B = que ça fait que t'as donc l'air, oui, d'un «vrai» criminel. C'est quasiment arrangé avec le gars des vues.

Avant d'arriver à Bonsecours, faut que tu fasses ta ride obligatoire dans toute la ville. On te promène dans un camion genre à journaux, mais renforcé, avec des grilles et des locks bien sûr. On te menotte en général avec quelqu'un d'autre, au hasard. L'espace est très petit dans le camion, faut pas souffrir de claustrophobie. Mais peu importe, tu viens à paniquer quand même dans ces maudits camions. Premièrement, il fait noir, t'as pas d'air, pas de place, et tu te dis que si le camion fait un accident et se renverse, tu vas mourir dedans. C'est vraiment angoissant. Ça l'est pas tellement au début, mais quand ça fait une heure ou deux que t'es dedans, tu commences à capoter. Il y a toujours un gars pour essayer de nous dire où on est rendus dans la ville et où on s'en va probablement, il fait ça en regardant au travers de petites craques dans le grillage arrière. Les gars se parlent, y en a qui te demandent qu'est-ce que t'as fait, il faut se prêter au jeu, les gars veulent se sizer. La plupart sont là pour violence conjugale, souvent une prise de bec avec la blonde, ou pour drogue. C'est pour ça que je disais que 80% de la population carcérale est là pour des choses vraiment mineures. Aux États-Unis ils pensent en ce moment commuer les sentences des peines pour drogue: il y a trop de monde pour rien en prison. On devrait faire pareil, au lieu de construire toujours plus de prisons inutiles, «qui sont faites pour qu'on y retourne», comme a déjà dit Michel Foucault. La prison créée carrément une clientèle de criminels, car elle stigmatise, ou encore elle empire ceux qui le sont déjà.

Pensons-y: en quoi enfermer un consommateur peut-il l'aider? C'est tout le contraire que ça fait, ça l'avilit, ça le fout encore plus en boule. Ça lui enlève ses défenses. Ça lui enlève la possibilité de faire un choix volontaire. Bien entendu, la prison peut te faire arrêter de consommer, mais c'est très rare. En général, même les thérapies connaissent des rechutes à 95%. Moi-même je suis allé en thérapie, et quand j'ai vu ceux qui étaient à la fin de la thérapie et qui allaient partir bientôt se demander s'ils allaient pouvoir résister à la tentation une fois rendus en ville, j'ai pas attendu longtemps, on me voyait le lendemain faire du pouce sur l'autoroute pour m'en revenir en ville, justement. J'ai rejoint ma pute dans mon ancienne chambre d'hôtel et on a fumé du crack. Je suis parti, car je ne croyais plus à l'efficacité de la thérapie. D'ailleurs, pas longtemps après, je vois une décapotable passer sur Sainte-Catherine avec deux gars et des filles en fête à bord: il y avait un gars assis sur le dessus du banc arrière, entouré des filles, c'était le directeur de la thérapie avec un ami et des filles de joie: il était en rechute de coke d'aplomb, et semblait en être très content. C'est la preuve que des fois ça sert à rien, vaut mieux se laisser aller. Faut que l'histoire continue son chemin, on peut pas décider à la place de la nature.

Pour revenir au camion, quand on te sort de là, paradoxalement, t'es content d'arriver en prison... Ça fait drôle à dire, mais c'est vrai, je me souviens d'avoir éprouvé ce soulagement, «ah! enfin on est à la prison!». Câlisse... Le plaisir fait juste commencer. On t'emmène dans la salle commune de Bonsecours. Encore les gros néons, aucune intimité pour chier, et en plus on est plusieurs dans l'endroit. Moi j'avais envie, mais j'ai jamais été capable d'aller chier devant trente personnes. Un gars a osé le faire, et on pouvait le voir se torcher et tout. Moi pas capable. Je suis resté couché sur les «bancs» en bois fixés aux murs tout le tour de la salle. D'ailleurs, tout le monde vient à se coucher sur ces planches de bois bien durs, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire, et que c'est vraiment long. Si t'arrives un mercredi, t'es stressé, parce que si tu ne passes pas vendredi matin en cour, tu restes là toute la fin de semaine: les salles de procès sont fermées la fin de semaine.

Et là c'est pas un cadeau. Je ne crois pas avoir eu cette malchance. Mais rendu le soir, on te transfère de la salle commune, où on t'a fait manger des grosses sandwichs au baloney toute la journée, au bull-pen de Bonsecours, où tu passeras la nuit. Pour plus de précision sur les repas, en général, on mange toujours la même chose, avec peu de variété, genre la seule c'est pain blanc ou pain brun, ou un choix de liqueur, mais le menu c'est une sandwich au baloney, un biscuit à l'avoine et une liqueur, c'est tout, deux fois par jour, en plus d'un petit déjeuner assez mauvais. Rendu le soir, on t'enferme dans un local rectangulaire étroit qui sent le vieux ciment, avec des cellules à barreaux chaque côté. C'est des cellules qui font penser à celles qu'on voit dans les films westerns. Les conditions sont vraiment misérables.

Dans mon étroite cellule, j'avais le privilège d'être le premier arrivé, j'avais donc le «lit», c'est-à-dire, une sorte de planche de plywood nue fixée au mur. Deux autres gars se sont joints à moi au fil du temps, ce qui n'est pas normal. Ils ont été obligés de dormir sur le plancher sale, collés sur la toilette et les flaques de pisse séchées à terre. On nous laissait nos souliers, ce qui nous permettait de nous faire des «oreillers confortables», tout un luxe dans ce genre d'endroit.

La particularité de cette fois-ci, c'est je m'en souviens, que c'était canicule. En plus d'être en surpopulation, il faisait très chaud. Je me souviens, on allait au lavabo s'asperger d'eau à tour de rôle, en bedaine. On se mouillait la face et le haut du corps. Rien pour aider, il y avait un puits de lumière qui tapait en plein au centre de la pièce tout son soleil possible. Je me souviens de ce maudit puits. On crevait comme des crisses de fous là-dedans. On le disait aux gardes qu'on asphyxiait, mais ils ne pouvaient rien faire. Vous comprenez maintenant pourquoi on veut passer en cour le plus vite possible, et qu'on en finisse.

Dans la salle commune, dans laquelle on nous ramène l'après-midi parfois, il y avait du nouveau monde. Je me souviens d'une gang de jeunes début vingtaine. Des calottes. Y en un qui avait l'air inquiet. Il cherchait à parler à sa famille. Sans crier gare, il me raconte en détail ce qu'il a fait, parce qu'il veut savoir ce qu'il risque, selon moi: lui et ses amis sont rentrés chez un gars de force pour lui casser la gueule. Les policiers les ont arrêtés en pleine rue, et ont bien pris soin de les immobiliser dans de la crotte de chien, crotte que le gars qui me parlait avait d'ailleurs encore sur lui, sans pouvoir s'en débarrasser. Il avait la marde au cul, mais pas dans le bon sens. Il me demande qu'est-ce qu'il risque, encore tout excité de son règlement de compte, j'écarquille les yeux de stupéfaction par la description détaillée de ses actes, comme si chaque détail venait ajouter chacun une année supplémentaire de prison, puis je lui dis que «c'est très grave» ce qu'il a fait, il risque 4-5 ans de prison... Crisse, le gars s'est mis à pleurer... Il est parti en courant pour appeler sa famille. Je ne l'ai pas revu par la suite, mais je suis sûr qu'il s'est pris au minimum 1-2 ans de prison ferme, s'il n'a aucun antécédent, et s'il est mal défendu, peut-être 4-5 ans. Il avait agi vraiment de façon impulsive. La prison ça aide à calmer l'impulsivité, dans mon cas, j'étais très impulsif, ça m'a aidé pour ça. J'ai pas eu besoin de gros temps, pas du tout, mais je ne sais pas quel genre d'effet ça fait sur ces jeunes qui font des conneries importantes... Je ne sais pas si ça les aide au bout du compte... Ils sont facilement recrutables, facilement influençables, facilement intimidables, facilement avilissables... facilement sans espoir... J'ai bien vu que ce gars-là était encore un enfant au-dedans, et qu'il n'assumait pas ce qu'il avait fait... C'était pas quelque chose qu'il voulait vraiment, il ne faisait peut-être que suivre la gang, encouragé probablement à prouver qu'il était un «homme»...

Finalement, j'ai passé en cours le lendemain, tout s'est passé assez vite pour moi, j'ai été chanceux. On m'a réglé mon compte en cour, puis je suis parti pour la prison à sécurité maximum de Rivière-des-Prairies. On s'est encore fait trimbaler pendant des heures en camion renforcé, mais il y avait une différence cette fois-ci: on était avec des filles... Le camion avait deux compartiments, l'autre contenait les filles, des prostituées de bordel probablement, ou des filles de salon de massage, car elles étaient belles et sexy pour la plupart. Moi j'étais avec une gang de paumés de mon bord, et surtout le gars auquel j'étais attaché, il n'avait aucun respect pour mon poignet, il tirait sur les menottes comme un bon pour aller voir les filles au travers du hublot près de l'avant du camion. Je ne sais pas pourquoi les services correctionnels ont installé ce hublot qui permet de voir l'autre compartiment en partie, j'imagine que c'était pour satisfaire les gars, ou pour s'amuser de les voir s'exciter à la vue de femmes qu'ils ne pourront pas toucher. Toujours est-il que mon partenaire en menottes me tirait sur le poignet pour une bonne raison: les gars encourageaient les filles à montrer leurs seins dans la paroi, et y a une fille qui a décidé de le faire... Crisse, t'as pas vu l'excitation dans le camion, les gars étaient hystériques pour voir ça! Ça se massait autour du hublot, mais moi j'ai rien pu voir parce que mon gars me cachait la vue tellement il était excité et qu'il ne pensait qu'à lui-même. Cependant, je suis presque tombé en amour avec une des filles de l'autre bord quand on s'est mis à se regarder et à se parler du regard... Elle avait le visage doux, de la poésie sortait de ses yeux... À l'extérieur du camion, arrivé à destination, je comptais lui parler, lui donner rendez-vous à sa sortie de prison, faire ma vie avec elle, mais je n'ai pas osé ouvrir la bouche dans le line-up, j'avais trop mauvaise haleine, et je n'étais pas sûr qu'un contact s'était vraiment établi. C'est un autre inconvénient de la captivité avant d'arriver en prison: tout le monde pue de la gueule, et pue même en général, parce qu'on ne peut ni se laver, se changer ou se brosser les dents. Imaginez après plusieurs jours de canicule... C'est l'enfer. C'est là qu'on voie vraiment à quel point l'être humain est un être puant sans tous ses artefacts odorifiques.

Je suis donc rentré à Rivière-des-Prairies sans pouvoir parler à cette belle fille, qui avait l'air sérieuse, à part de faire des affaires «illégales», on aurait pu s'en sortir ensemble, mais je ne l'ai pas fait, et j'y pense encore aujourd'hui. J'essaie parfois de me rappeler son visage, et son allure générale, calme, noble. Mais c'est peut-être tant mieux au bout du compte, mon instinct me guidait peut-être en me disant que les unions entre fuckés ne sont peut-être pas une bonne idée après tout. C'est certain que je serais trop tombé en amour, et que je serais devenu fou. Ajoutez à cela la drogue et la jalousie, parce que la fille fait des choses avec des «clients», et v'là un cocktail pour m'envoyer à la morgue. J'en voulais pas, ou j'en voulais plus. J'envisageais autre chose, et je commençais à voir la lumière au bout du monde interlope.

Une fois à Rivière-des-Prairies, il y avait surpopulation. Nous avons donc dormi dans un local directement par terre, les néons dans la face, cordés comme des sardines, tête à pieds, en alternance. De chaque côté de moi, j'avais des pieds de gars dans la face, et eux, ils avaient mes pieds. J'arrivais pas à le croire qu'on était rendu là. Maintenant on priait pour avoir une cellule! Câlisse... Le lendemain, on nous a mis dans un bull-pen avant de partir en cellule, mais on nous disait qu'il manquait toujours de place... et qu'on aurait peut-être pas de cellule tout de suite... Les gars se racontaient leurs mésaventures avec leur blonde, c'était drôle en crisse. Il y a toujours des gars qui ont le tour de raconter des histoires drôles en prison, des gars qui sont crissement drôles, ils font rire tout le monde à en pisser! Évidemment, la plupart des gars étaient là pour «violence conjugale», une expression qui fait peur, et c'est l'intention, mais une simple engueulade corsée avec une conjointe peut te faire aboutir en prison pour «violence conjugale». Mettons que tu pètes un plomb en t'ostinant avec ta blonde et que tu lances la manette dans le téléviseur, tu t'en viens avec nous autres, la gang de RDP. On va se raconter nos histoires, pis on va rire ensemble de notre impulsivité.

Je me souviens, dans ce temps-là il n'y avait pas de réglementation sur le tabac en prison: tout le monde pouvait fumer comme des cheminées. Eh bien, il y avait un gars, un Turc je crois, mais pas seulement lui, qui faisait du chain-smoking. C'était affreux. En plus d'être dans ce petit local, cordés en sardines, on était emboucanés au point qu'on ne se voyait plus... Le gars qui fumait de même, il nous a raconté son histoire: il avait voulu offrir des fleurs à sa blonde, mais le magasin était fermé... Il était bien saoul, il a alors décidé de casser la vitrine et de prendre les fleurs qui se trouvaient là... La police lui a mis la main dessus, ils l'ont menotté et enfermé dans le véhicule, mais le gars, on s'en doute, complètement impulsif et hystérique, s'est mis à défoncer les vitres de la voiture de police à pieds joints... On le trouvait drôle lui, et sympathique, car il avait vraiment fait ça par amour, mais bon, c'était un peu exagéré disons. Disons qu'il a drôlement empiré son cas en s'en prenant aux policiers. De plus, il était camionneur, il a dû sûrement perdre son boulot... Des fois on se demande où vont aboutir les gens avec toutes les conséquences graves d'un geste par lui-même pas si grave... Mais bon... Sa vie a peut-être empiré, en tous cas sûrement sur le coup, mais on sait pas pour la suite. Ces choses nous suivent longtemps, et on s'assure de bien nous stigmatiser pour pas grand-chose.

Quand je suis finalement arrivé à l'entrée des cellules, j'en croyais pas mes yeux... J'étais devant l'anarchie la plus totale: il y avait vraiment beaucoup de monde au pied carré, comme une foule de spectacle, et c'était pour la plupart des jeunes de gangs de rue à l'air comploteur, vraiment allumés et actifs dans leur rôle de criminels... J'ai eu peur, car dix ans auparavant, j'étais allé dans ce même bloc: c'était un endroit parfaitement calme, avec, pour la plupart, des Québécois pure laine, et on était vraiment peu nombreux, il y avait beaucoup de place. Ces jeunes étaient en grande majorité des Noirs et des Latinos: ça allait mal tourner si je restais. Je suis rentré rapidement dans ma cellule avec un autre gars, je ne voulais pas rester dans cette jungle, puis il fallait aussi que je voie l'état des lieux dans ma cellule: c'était horrible: il y avait des draps sales partout, des restants de bouffe, des assiettes sales, des graffitis noirs partout sur les murs faits avec un lighter, des poils, des cheveux, et quoi encore... Absolument tout était sale. Et c'est là que j'ai compris qu'une prison aujourd'hui, ça se dégradait rapidement.

Ça a pris quinze minutes, et on m'appelait pour me faire sortir: j'étais libre... Et tellement content de l'être. Mon voisin de cellule m'enviait, il me trouvait vraiment chanceux, et je le comprenais. Quand j'étais allé là il y a dix ans, c'était une prison neuve et elle était très belle. On pouvait se promener dans les couloirs sans menottes, c'était comme magique. L'environnement extérieur en hiver: on entend parfois des biches passer dans la neige. Ça sentait le sapin, le bon air frais, et il y avait une atmosphère qui permettait de réfléchir, de se ressourcer, de faire des plans de vie pour ne plus avoir à se retrouver là. Je garde autant une belle impression de la première fois, qu'une très mauvaise impression de la deuxième. Mais c'est intéressant au point de vue sociologique, car c'est là qu'on constate que la population carcérale a changé, et qu'elle a entraîné avec elle la prison dans des conditions vraiment misérables, comme si tous ces jeunes, au lieu de vouloir s'en sortir, et de penser aux moyens de s'en sortir, ne pensaient qu'à se venger sur le milieu qui les enferme, en y amenant le désordre, ainsi que dans leur vie, comme s'ils aimaient ça, ou voulaient montrer qu'ils aiment ça, comme pour prouver que l'horreur ne leur fait pas peur, pour se prouver entre eux qu'ils sont des «hommes»...