La seule libération pour moi, c'est l'écriture.
Je ne peux passer par aucun autre chemin.
Quand le comprendrai-je?
L'écriture est ma vie, et ma mort.
Elle est ce que je suis et ce que j'ai.
Je ne dois pas «écrire», je dois être «écriture».
Je n'ai plus cette volonté d'argumenter, parce que je ne crois plus à rien.
Je n'ai donc plus cette volonté d'écrire. De bien faire. De bien dire.
Ce que j'écris dorénavant doit parler de lui-même.
Je laisse les gens croire ce qu'ils veulent. Ce ne sont que des suppositions qu'ils prennent pour du comptant. Ils en ont besoin.
Besoin pour continuer à vivre, ou plutôt, pour s'empêcher de mettre vraiment les choses au clair avec eux-mêmes, une fois pour toute.
On dirait qu'un jour, tout en moi est tombé d'un coup. Quelque chose s'est affaissé, je ne sais quoi exactement. Mais il y a clairement un avant et un après. Je ne sais bien où la fracture commence. Je n'ai pas de réponse.
On dirait que ma vie d'avant se déroulait dans une sorte de rêve. Je croyais dur comme fer à certaines choses, sans preuve. Mais j'y croyais. Je voulais y croire. Je devais y croire. Pour que ma vie ait un sens.
Malheureusement, tout cela est plaqué de l'extérieur sur la vie. Il est impossible de lui assigner un seul sens.
La chose dont nous n'avons pas conscience, pendant très longtemps, est que nous misons littéralement notre vie pour nos croyances. Si demain je meurs et qu'il n'y a plus rien, j'aurai été toute ma vie, et de façon définitive, dans l'erreur. J'aurai cru à l'erreur du sens. Je ne peux plus revenir en arrière.
J'ai réalisé cette semaine que je devais faire quelque chose pour moi-même.
Arrêter de survivre, et commencer à vivre.
Quelqu'un a dit: «Mon père est mort relativement jeune, mais il a bien profité de la vie.»
Si je mourais demain, je n'aurai pas profité de la vie.
Je n'aurai pas voyagé.
J'aurai passé ma vie à me plaindre de ne pas avoir eu l'occasion de développer tous mes talents, de ne pas avoir accomplit ce que je m'étais promis de faire.
En somme, ma vie n'aura été qu'une vie de misère et de tristesse, et d'échec.
Je ne veux plus de cela.
Je veux absolument ouvrir mes ailes.
Je sais que j'aurai beaucoup d'opposition comme d'habitude.
Mais le monde ne me comprend pas, ne m'a jamais compris et ne me comprendra jamais.
Si je continue d'écouter les gens au lieu de suivre ma passion, je vais vendre des hot-dogs toute ma vie.
Tant qu'à être la pute des autres, je préfère être la pute de mon idéal.
J'ai vécu tellement de choses, et pourtant, je n'ai encore rien fait.
Je n'ai rien à quoi me raccrocher, et c'est terrifiant.
Je suis dans une sorte de détresse permanente.
Ma solitude est abyssale.
Le sens de toute chose est viré en son contraire, puis annulé.
J'ai conscience que tout ce qu'on peut se raconter sur l'origine du monde, de l'homme, sur ce qu'il y a après la mort, tout cela n'est très probablement que divagations.
Nous ne saurons jamais.
Il y a de quoi devenir fou.
Nous ne sommes pas dans le même monde que les choses.
La façon de penser des femmes est très différente de la façon de penser des hommes. Disons que les deux sont à des années-lumière de distance.
Je me suis rendu compte de ces différences dans le milieu de travail: les femmes fonctionnent et pensent complètement différemment des hommes en général.
Je crois que les hommes et les femmes appartiennent à deux mondes séparés.
L'amour semble les rapprocher, mais c'est comme l'huile et l'eau dans un même verre.
Je sens une sorte de solidité. Je ne crains plus de mourir. Je ne crois pas devoir mourir d'un cancer ou d'un caillot au cerveau ou encore d'une hémorragie. Je n'y crois pas. Je me dis que je suis fait beaucoup plus solide que ça.
Je me dis aussi que vouloir arrêter de lutter, ce n'est pas dans mon dictionnaire. En tout cas, ce n'est pas mon sort dans l'existence. Je n'ai aucun droit au repos ou à la quiétude d'esprit. Je vais devoir me battre toute ma vie, comme un éternel débutant dans tout.
Je n'ai plus envie d'écrire. Je n'ai plus d'idée d'écriture. J'écris mes petits spasmes quotidiens, mais je n'ai pas envie de me lancer dans de grands élans rhétoriques comme jadis. J'ai tout dit. Il me reste à récolter mes propos et à les mettre dans une suite cohérente, etc. Des moments marquants de ma vie sont là, déjà prêts à être utilisés dans le cadre de mon «Album Souvenirs», qui raconte toute ma vie, de l'enfance jusqu'à aujourd'hui. J'y consignerai tous mes souvenirs de toutes les époques de ma vie. C'est un genre de manuel de réapprentissage de moi-même si je venais à perdre la mémoire. Il n'a pas été conçu dans ce but, mais il a été conçu dans cette idée. Le projet avance très lentement, il devrait faire dans les 1000 pages.
en cours...