Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 24 juin 2009

La rhétorique de l'obéissance

Je me rendais à une entrevue pour un emploi. Je révisais les réponses aux questions qu'on allait probablement me poser et je suis tombé sur celle-ci : «Qu'est-ce que vous recherchez d'un patron?» - Qu'il soit cool, friendly, souriant, qu'il ne me pousse pas constamment dans le cul, qu'il me donne régulièrement des augmentations? - Mauvaises réponses. Ce que je recherche d'un patron c'est qu'il me donne des consignes claires. Toutes les réponses données en entrevue doivent être teintées de cet esprit d'obéissance. Chose à laquelle je dois m'habituer, à ce qu'il paraît, car mes résultats en entrevue sont toujours pourris. Je ne peux m'empêcher d'imaginer Nietzsche, Einstein ou Dali devant un employeur en train de dire : «je veux qu'on me donne des consignes claires.» Une situation absurde où un génie se retrouve à genoux devant un gros capitaliste producteur de bidules ou de malbouffe de merde et qui se fout de tout, sauf de son portefeuille.

Pourquoi veut-on absolument mouler notre esprit dans la rhétorique de l'obéissance? Est-ce que le capital n'est pas en train de niveler tout le monde par le bas en produisant des individus identiques? Ce climat funeste n'est-il pas en train de tuer la créativité, l'impulsion vitale qui est à la source de toutes nos richesses?

Aucun commentaire:

Publier un commentaire