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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 23 juin 2009

L'élite diaphane

La «grandeur», l'«ambition», cela ne me dit rien; je fais ce que j'ai envie de faire. Cependant, j'aime une seule femme, car cela est important. L'amour et le sexe ne sont pas des choses assez importantes pour les livrer à l'instabilité.

L'activité sexuelle est une activité satellite de l'activité intellectuelle, mais il arrive parfois que ces deux activités entrent en collision : le sexe doit céder. J'ai du plaisir à penser, à réfléchir, à écrire, sans cela je suis malheureux. Sans l'esprit, l'activité sexuelle ne me mène nulle part; mon véritable plaisir se trouve dans l'esprit.

Tous les plaisirs sensuels, même manger, m'ont toujours paru secondaires face au plaisir de penser, d'apprendre, de réfléchir, de méditer, de créer, de conceptualiser, toujours pour soi-même seulement, bien entendu. Toutes ces choses, je les fais pour moi seul; je n'ai que la seule intention de mieux me comprendre et de mieux comprendre le monde. Il est possible que ma compréhension des choses aide dans l'avenir certains individus, mais là n'est pas le but principal, et ça ne doit jamais l'être si l'on ne veut pas être un instrument au service de quelque chose d'autre. Il est important avant tout, de vivre sa vie, ses erreurs, ses réussites, pour soi-même et non pour les autres. Qui se connaît, connaît aussi les autres, car chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition. Montaigne

L'humanité marche dans une direction et il est tentant de la suivre, mais elle ne sait pas où elle va. Elle marche dans une direction, avec un certain espoir, comme les réfugiés : elle erre.

Tout l'esprit scientifique de la méthode, de la démonstration et de la rigueur vient directement de la mathématique. La mathématique est le coeur de l'esprit scientifique. Tout le monde moderne tel qu'on le connaît est là en puissance.

La masse se fait plus masse, et l'élite plus élite. Une preuve de cela est l'obésité grandissante en opposition aux standards de plus en plus amaigrissants de le la beauté. L'opposition n'est pas entre les riches et les pauvres, mais entre la masse opaque et l'élite diaphane.

Le génie doit tout explorer. Les normes de l'homme commun ne s'appliquent pas aux génies; je dirais même que les normes de ce dernier sont souvent le contraire de celles de l'homme commun. Cependant, les normes du génie peuvent être, de façon paradoxale, encore plus communes que celles de l'homme commun, ce qui ressemble fort à une imitation hypertrophiée de la communauté, mais ici comme en tout avec celui-ci, c'est souvent la conscience plus haute qu'il a des choses qui fait la différence. Lorsqu'il vit les mêmes expériences que l'homme «commun» (average man), il les vit à un autre niveau, de sorte que ces expériences banales de la quotidienneté s'en trouvent transformées.

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