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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 22 novembre 2011

2012: l'année ultime des 99%..


Je réfléchissais hier soir au cas des indignés de New York et du Québec, et je me disais, puisque je revenais de l'extérieur et que je trouvais le temps vraiment froid, que ceux-ci allaient sûrement être découragés par le temps froid de l'hiver avançant à grands pas, cela s'ajoutant à la répression par les policiers.. Donc, logiquement, je me disais que ce mouvement va, selon toute probabilité, s’estomper dans les semaines à venir.. jusqu'au point où il semblera peut-être même éliminé, stoppé net dans sa marche..

Cependant, je me disais tout à la fois que cette hargne était impossible à contenir, et que cette accalmie de l'hiver ne sera que partie remise pour l'an prochain, c'est-à-dire en 2012.. Cela permettra au mouvement de mieux s'organiser et de prendre encore plus d'ampleur, et à mon avis, il ne pourra être réprimé d'aucune façon..

Je crois donc, avec tous ces facteurs, la crise économique s'y ajoutant, qu'il est possible qu'il y ait une révolution mondiale en 2012, ou de très grandes turbulences, voire un krach financier mondial ou même une guerre mondiale..

Mais, à ce même moment, quelqu'un me dit: «n'est-ce pas pour 2012 que les Mayas avaient prédit la fin du monde?»

En effet, je n'y avais pas pensé, ne croyant pas à ce genre de choses, mais les coïncidences sont fortement en faveur de cette prédiction.. 



Remarquez la façon dont les manifestants se défendent des policiers qui les attaquent en les traitant de Fucking pigs! et en leur lançant des Nazi Germany! et Shame on you!

dimanche 20 novembre 2011

2. Mon ami Nozick et l'art de la pose

J'étais en train de lire «Anarchie, État et utopie» de Robert Nozick hier soir, en buvant une bière. Il parlait de la justice distributive et c'était le passage sur la théorie de l'acquisition chez Locke. J'aime beaucoup la façon d'argumenter de ce penseur, qui est très originale et brillante.

Par exemple : «Si un astronaute privé nettoie un endroit sur Mars, a-t-il mêlé son travail à (de telle sorte qu'il en vienne à posséder) la planète entière, tout cet univers inhabité, ou simplement un lopin de terre particulier? Et quelle action faut-il pour qu'un lopin de terre vienne à être possédé?» ou encore «Il sera parfaitement invraisemblable d'envisager que le fait d'améliorer un objet en donne à quelqu'un la pleine propriété, si la réserve des objets non possédés qui pourraient être améliorés est limitée. Car le fait qu'un objet vienne à être possédé par une personne change la situation de toutes les autres personnes.»

Cependant, l'aiguille sur le disque s'est mise à glisser, ssscriiiiitch! lorsque je suis arrivé au passage suivant : «Nous devrions remarquer que ce n'est pas seulement les personnes qui favorisent la propriété privée qui ont besoin d'une théorie de la façon dont les droits à la propriété sont nés légitimement. Ceux qui croient à la propriété collective, par exemple ceux qui croient qu'un groupe de personnes vivant dans une région possèdent tous ensemble le territoire, ou ses ressources minérales, doivent également fournir une théorie de la façon dont de tels droits de propriété naissent[...]» Doivent fournir une théorie? Y a-t-il un domaine où la théorie est moins utile que dans celui de la propriété? L'intellectualisme de Nozick va trop loin. Mais ceci ne fait que montrer à quel point nous sommes à cheval sur la théorie, et très loin de la pratique ou de la réalité.

En réalité, un groupe d'individus s'approprient un territoire à la taille de ce qu'ils peuvent défendre. Si un comique s'en vient et leur demande : «Excusez-moi, mais pouvez-vous me fournir une théorie sur votre droit de posséder ce territoire?» il va probablement se faire liquider, après avoir provoqué l'hilarité générale, et si ces individus ont à défendre leur territoire, ils vont prendre les armes, et n'arriveront pas au contraire gentiment avec une théorie pour justifier leur possession de ce territoire.

Le but de la théorie, c'est d'arriver à tout comprendre sans le secours des sens ou de la réalité. Je crois que cette approche peut être utile en géométrie et en mathématiques, mais pour le reste... Un général regarde la carte, mais tient compte aussi du terrain.

Je prône le savoir-faire réaliste contre l'attitude intellectualiste de la théorie, qui ne vise qu'à se faire passer pour plus intelligente parce qu'elle n'utilise pas les sens. C'est toujours le bon vieux mépris du corps. L'exemple le plus éloquent qu'il m'ait été donné de voir, c'est celui du monteur de tentes d'expérience contre l'ingénieur. C'était un concours pour savoir qui réussirait à reconstituer les toiles qui entouraient le Colisée à Rome dans l'Antiquité. L'ingénieur échafauda des plans, fit des calculs savants, et lorsqu'il eut terminé la construction de sa toile, le vent l'emporta et détruisit tout le bataclan d'un seul coup. Le monteur d'expérience regarda le tout, amusé.

Pendant ce temps-là le monteur, qui montait des tentes de cirque de puis 20 ans, se mettait à l'ouvrage lui aussi, sans aucun calcul. Il réussit à reconstituer la fameuse toile du Colisée, et le tout tenait en place même avec de grands vents : c'est ça la différence du savoir-faire par rapport à la théorie, qui s'abstrait inutilement, probablement dans l'intention détournée de faire de la pose.

mercredi 16 novembre 2011

Recyclage de relations..

Je parlais l'autre jour à un monsieur dans la mi-cinquantaine, on discutait des relations.. Pour lui, étant catholique pratiquant, c'était important de garder la même femme, même si ça ne marchait plus du tout.. Il cherchait des moyens, des trucs, des conseils pour que ça dure plus longtemps avec sa femme.. Moi, de mon côté, j'étais juste étonné de voir à quel point cet homme perdait son temps..

Pourquoi essayer de raccommoder une relation qui est finie? Si on parle d'autres choses, comme des biens matériels, il est toujours souhaitable évidemment de faire du recyclage, mais en ce qui concerne les possibilités de relations, c'est pas ça qui manque aujourd'hui.. Pas besoin de faire du recyclage de ce côté-là, à moins d'être vraiment moche, et encore.. Beaucoup sont loin du physique «idéal», mais ont une personnalité intéressante qui finit par compenser ces défauts et à les faire oublier même.. Mieux encore, certains leur trouveront au contraire un certain charme que personne n'avait remarqué jusque-là..

mardi 15 novembre 2011

3. Julian Assange: «notre plus grand ennemi est l'ignorance..»

Je lisais l'autre jour dans la Presse que Julian Assange risquait bientôt de se retrouver, pour des accusations d'espionnage, entre les mains de ceux qu'il redoutait le plus: les États-Unis.. Pour l'instant, on le force déjà à porter un bracelet électronique pour des accusations d'agressions sexuelles bidon, selon ses dires.. Depuis que certains secrets d'État dérangeants ont été révélés sur Wikileaks, l'organisation se débat pour survivre financièrement, et devrait éventuellement, selon toute vraisemblance, être forcée de fermer son site en raison de l'étranglement financier dont il fait l'objet depuis que Mastercard et Pay Pal ont décidé de stopper l'acheminement des fonds..

Au début, je trouvais que Assange jouait littéralement avec le feu en acceptant de publier des informations gouvernementales secrètes, mais dernièrement, j'ai lu quelle en était son idée sur Wikipédia, et je crois que cet homme est réellement brillant.. Cependant, je crois aussi que toute vérité n'est pas bonne à dire..

En bref, voilà son idée, ou le motif qui justifie ses actions:

«Julian Assange constate qu’il existe une asymétrie d'information entre les pouvoirs publics et les citoyens et que cette asymétrie informationnelle profite essentiellement aux États. En d’autres termes, cela signifie que les États sont, d’une part, en mesure de contrôler une grande partie des communications de leurs citoyens, et qu’ils tentent, d’autre part, de garder secrets de larges pans de l'information dont ils disposent. Partant de ce constat, Assange estime que les innovations techniques proposées par Internet offrent désormais la possibilité d'inverser l'asymétrie observée en déployant une stratégie reposant sur deux axes essentiels.

Le premier de ces axes vise à protéger les informations à caractère personnel des citoyens par des moyens cryptographiques ; moyens cryptographiques au développement desquels Assange a d’ailleurs déjà contribué activement et qu’il s’est attaché à diffuser gratuitement. De tels moyens sont susceptibles de pouvoir restreindre très fortement l'influence et le contrôle qu’exercent les États sur leurs citoyens. Le second axe vise, lui, à organiser la publication/divulgation systématique des connaissances dont disposent les pouvoirs publics, de réduire les flux de communication de ces derniers et de parvenir ainsi à une minimisation de la fonction étatique conçue en tant qu’autorité. « L’organisation de fuites constitue une action intrinsèquement anti-autoritaire » revendique ainsi Julian Assange.

Il convient de noter que l'asymétrie d'information constatée entre les autorités publiques et les citoyens constitue une grille de lecture que Julian Assange entend, dans le sillage d'un nombre croissant d'économistes, appliquer également à la compréhension du mode de fonctionnement des entreprises ; l'objectif final restant néanmoins pour Assange de corriger les défauts d'une telle asymétrie et, ce faisant, de mettre éventuellement à nu le cynisme susceptible d'en découler.»  Extrait de Wikipédia.

À mon avis, ce que Julian Assange essaie de faire est trop révolutionnaire pour avoir des chances de réussir, et il est déjà possible de prévoir comment tout cela finira.. il n'y a désormais plus d'issue possible pour aucun des membres de l'équipe de Wikileaks: ils seront poursuivis partout où ils essaieront de se réfugier et seront arrêtés un par un jusqu'au dernier.. C'est ce dont témoigne Assange lui-même dans cette vidéo..

Sur le site de Rue89.

Après un certain engouement initial de la part du public, c'est maintenant le «facteur peur» qui rentre en jeu.. Les gens ont peur de parler de Wikileaks ou de Julian Assange, ou même d'aller sur leur site (de peur d'être retracés) à cause de tous les problèmes que rencontre l'équipe..

Aux dernières nouvelles, la biographie d'Assange ne s'était vendue qu'à environ 600 exemplaires! La peur et la terreur suscitées par le pouvoir des États et des compagnies font bien leur travail, et tout recommencera sous peu à rentrer dans l'ordre autoritaire tel que prévu par les puissants de ce monde.. Et c'est ainsi que nous pouvons constater que nos moyens de coercition ne sont pas moins puissants ni moins retors que ceux sous le stalinisme.. ils ont juste pris une autre forme.. Accorderiez-vous une once de crédibilité à un mendiant? Eh bien, c'est ainsi que la coercition fonctionne, entre autres, en réduisant à la faillite par les poursuites judiciaires incessantes qui coûtent très cher à un particulier, mais relativement presque rien pour les poursuivants.. C'est une nouvelle version de la «confiscation des biens» au Moyen-Âge.. Money talks, the people listen.. Et c'est ainsi qu'on réduit au silence ceux qui contestent la toute-puissance sur nos vies de cet amalgame pernicieux entre pouvoir et compagnies, et dont les limites et les contours sont de plus en plus difficiles à distinguer..

Cette problématique est en même temps au cœur du débat sur le «privé» et le «public»..

4. New York: on fout un dossier aux indignés et les affaires continuent..

Évidemment, tout cela devait bien finir un jour par l'expulsion.. et on prétexte les beaux règlements municipaux pour dompter tout le monde (on sait maintenant à quoi servent vraiment ces règlements: la répression de toute forme de contestation).. Mais à la fin tout va finir par s'écrouler quand même.. L'Amérique est en rage.. Le fossé entre les riches et les pauvres (de plus en plus, la classe moyenne) s'agrandit.. Les inégalités sont criantes.. L'injustice règne.. Le capitalisme est un échec patent.. Mais la partie ne sera pas facile.. Peut-être même sera-t-elle perdue.. Les contestataires se font marginaliser de plus en plus par l'ordre, ils se font «ficher», intimider, enfermer en prison, toujours écrasés davantage, d'abord financièrement, mais ensuite socialement, et privés des bons emplois, et parfois mêmes aussi des pires emplois à cause d'un dossier criminel qui les exclus du système.. C'est la façon «chien sale» qu'ont ces gouvernements d'exclure toujours davantage de la partie ceux qui ont été acculés au mur et qui n'ont plus rien, ou ceux qui n'avaient déjà presque rien au départ et dont le sort ne tient qu'à un fil bien mince.. lorsque le fil se rompt, il ne reste que la «criminalité» comme mode de vie alternatif pour survivre.. Ce qui a pour conséquence que ces personnes ne sont pour ainsi dire jamais réinsérées dans le système et constituent une marge permanente et tenace finissant par développer sa propre culture et sa propre façon de fonctionner..



Le public est tout simplement «volé», en toute légalité..
Les indignés pourront toujours se rabattre sur le film Inside Job (en prison?).. Et après le ménage, nous aurons, pourquoi pas? - les indignés de Wall Street.. Ces bandits à cravate accros à l'argent, parce que tout d'abord accros aux putes et à la coke.. Oui: ce sont ces gens qui dirigent le monde et la Maison-Blanche.. Comme s'est exclamé un des participants au film, It's a Wall Street government! Effectivement, nous retrouvons dans le gouvernement d'Obama les mêmes joueurs qui ont été impliqués dans le krach boursier de 2008.. Donc, rien n'a fondamentalement changé, malgré les quelques admonestations d'Obama envers les cupides (greedy) de Wall Street!

La technique d'Obama est la même que celle de tous les gouvernements précédents: on blâme publiquement tels ou tels joueurs, on dit qu'on va faire quelque chose, mais les processus sont si longs et complexes que le public s'y perd pendant ce temps en croyant que quelque chose est vraiment fait, et au bout d'un mois ou deux, tout est oublié et rien n'est fait.. c'est d'ailleurs ce qui est en train de se produire ici même au Québec avec le dossier de la corruption de la construction..

On voit bien que dans tout ça la presse ne sert absolument à rien, tout juste à divertir.. tant que les gens dorment au gaz.. Ça prend aussi de l'éducation pour comprendre certaines choses plus complexes, mais on réduit ou retarde de plus en plus l'accès à l'éducation supérieure en augmentant les frais de scolarité.. par la suite, les gens sont privés de leur «voix».. la voix de la contestation.. puisqu'ils sont incapables de suivre les enjeux..

Priver à la racine les gens de leur voix, c'est vraiment la forme idéale de répression..

On se contente de donner avec condescendance et mépris quelques miettes de pain et des jeux plutôt que les outils qui permettraient d'avoir, entre autres, une prise réelle sur la classe des nantis qui décident, en fin de compte, de l'ordonnancement du monde confortablement installés dans leurs fauteuils moelleux en mâchonnant un bon cigare..

La voilà notre «cage d'acier» (Weber)..

5. La vocation de bourreau..

Où sont passés les bourreaux? Où sont passées toute cette cruauté, cette lâcheté, cette laideur? Se peut-il que nous soyons «meilleurs» à ce point, et que tous ces vices aient disparu? Je ne peux le croire.. Anciennement, il y avait bien des gens qui (de père en fils?) étaient destinés à devenir bourreaux.. Qu'arrive-t-il alors de leur «vocation»?

C'est la question que je me suis posé lorsque je suis tombé sur la section des tortures destinées aux «vierges catholiques» dans le Traité des instruments de martyre (1904) de Gallonio, prêtre de l'Oratoire..

Il y est dit que «c'était aller contre la Loi que de faire mourir de mort violente une vierge (selon Suétone, La vie des douze Césars, Tibère, chap.61) à moins qu'elle n'ait été déflorée par ses exécuteurs ou quelque autre. Je vais citer les paroles mêmes de l'historien: Étant donné que, d'après les coutumes établies, il était défendu que les vierges fussent étranglées, elles étaient d'abord violées par le bourreau et ensuite exécutées

Pensant au fait que les débouchés pour les personnes dont la vocation est d'être «bourreau» sont plutôt rares aujourd'hui, je me suis dit que ces personnes devaient satisfaire leur «impulsion» à agir dans un certain but étant vu comme «bien» pour eux, d'une façon ou d'une autre.. et c'est alors que nous retrouvons: le tueur en série..

Cependant, il faut préciser, selon une note de bas de page au livre de Suétone, que l'auteur, semblait-il, exagérait selon son habitude, car apparemment, le cas ne se serait produit qu'avec la «fille de Séjan».. Il ne s'agirait alors que d'une généralisation, dont notre prêtre, Gallonio, aurait tiré profit pour empirer le cas des païens..

Je trouvais les théories de Bataille intéressantes
au début, mais je crois aujourd'hui que c'est
une autre belle fumisterie de nos philosophes..
Bien entendu, on peut se questionner sur la plausibilité d'avoir une «vocation» pour faire souffrir et tuer d'autres personnes.. en exceptant les théories fumeuses de Bataille dans L'Érotisme.. Si la Nature produit elle-même ces aberrations, on peut en effet se demander pourquoi, et quel est le sens de tout cela.. (y a-t-il même un «sens»?) La plupart des gens seront complètement affligés et horrifiés à la vue d'un acte de torture quelconque, que ce soit sur un humain ou un animal.. Cependant, il y a d'autres types de personnes qui n'en ressentiront rien, voire même, éprouveront plutôt du plaisir à faire souffrir autrui.. Ce type de personne, évidemment, n'est pas capable d'éprouver d'empathie, et c'est là qu'est le problème.. On ne peut dire ou déterminer qu'il y a un «gène du bourreau», mais il y a cependant des prédispositions fortes allant dans le sens d'une insensibilité envers la douleur ou le mal causé à autrui..

Plus l'insensibilité ou la soumission à l'autorité sont cultivées et promues, plus il y a de bourreaux potentiels dans une société.. qu'ils soient «occasionnels» (la plupart) ou «professionnels».. À mon avis, les «occasionnels» ne ressentent rien en accomplissant leurs actes funestes.. ils peuvent donc très bien s'en passer, et nous parlons donc ici de n'importe quel citoyen ordinaire (voir par exemple l'expérience de Milgram) .. Tandis que les «professionnels», eux, sont sujets à un renforcement positif de leur comportement, puisqu'ils en ressentent du plaisir.. ce qui est une grave perversion conduisant au sadisme..

lundi 14 novembre 2011

Vérités 1..

1. Je vois de ce temps-ci tel handicapé repartir dans son fauteuil roulant, et il a l'air triste, presque affligé.. Cela me touche, j'essaie de communiquer un peu plus avec lui, parce que je me dis que cette personne doit souffrir énormément de solitude.. Mais au fond, le pire dans tout ça, c'est que moi j'ai mes deux jambes et je n'ai pas plus d'amis.. Je suis aussi seul que lui.. Pourquoi sommes-nous tous seuls ensemble?

jeudi 10 novembre 2011

mardi 8 novembre 2011

James Files: l'assassin présumé de JFK..



Un film fascinant en deux parties sous forme de confession de James Files (ancien parachutiste) admettant avoir été un des deux tireurs postés au monticule Grassy knoll de Dealey Plaza..

Je crois que ça dépasse de loin la nébuleuse enquête de Garrison autour de Clay Shaw, et que tout maintenant devient clair..

James Files, selon ses dires, était un back-up shooter, et il ne pouvait tirer qu'un seul coup avec une arme de type Remington Fireball.. une arme tronquée puissante, très précise et avec peu de «recoil» (mouvement de recul provoqué par la détonation)..

Le type d'arme qui aurait été utilisé par James Files pour l'assassinat de
John F. Kennedy..

dimanche 6 novembre 2011

6. L'obsolescence programmée: le mécanisme secret du capitalisme..

Il est toujours difficile d'écrire sans but précis, comme ça, comme si je parlais à une personne, de tout et de rien, comme à un psy par exemple.. Mais c'est mon but d'écrire de plus en plus de cette façon, car j'en ai marre de ne pas me laisser assez aller.. ce qui devrait, au fond, être la chose la plus facile du monde..

J'en ai marre des «sujets», des développements et des conclusions.. J'ai besoin de plus de liberté.. Mieux: je mérite plus de liberté, car je suis un gars intelligent et capable..

Je tiens à dire qu'à l'avenir je serai plus «optimiste» envers les mouvements de contestation, car, après tout, il ne sont pas près de disparaître.. Le monde va mal.. et les gens sont écœurés.. Aussi, je sympathise avec tous les révoltés de ce monde..

Comme un hippie des années soixante disait: «c'est bien beau le métro-boulot-dodo, mais où est le sens de tout cela, de reproduire tout ça à l'infini, si on n'a pas la joie de vivre..»

C'est effectivement ça qu'il faut chercher et rechercher: la joie de vivre, et arrêter de se faire chier huit heures par jour entre quatre murs devant un ordinateur, sans aucun contact avec la vie, avec la nature, et avec soi-même..

C'est au moment où nous sommes le plus aliéné que nous le percevons le moins..

Quand on se réjouit et rayonne de bonheur parce qu'on vient de trouver le dernier update pour son ordi, on sait qu'on est fou raide..

Je vois les gens d'aujourd'hui, et même les jeunes, complètement bandés sur le consumérisme, mais je sais que tout cela aura sa limite et qu'à un moment donné plus personne ne mouillera ses culottes lorsque le dernier téléphone intelligent sera available.. Au contraire, on aura plutôt juste envie de le smasher..

Pourquoi? C'est la faute à l’«obsolescence programmée» de l'industrie.. Une tare inévitable du système capitaliste..

Tous nos appareils sont prévus pour durer une période de temps déterminée, fixée par les entreprises.. Par exemple, dans certaines imprimantes, une puce d’obsolescence est implantée afin que l'imprimante arrête de fonctionner après tant de photocopies.. Aussi, touts les appareils sont systématiquement faits de façon à ce qu'ils soient très difficilement réparables.. Soit que le temps que cela demande pour la réparation est très long, en raison de l'emplacement inusité des constituants, soit que les pièces manquent en raison des fréquents changements de modèles..

Autrement dit, alors qu’auparavant l'on pouvait se dire être «propriétaire» d'un bien, aujourd'hui avec l’obsolescence programmée, on n'est plus propriétaire de rien, on est que locataire d'un bien.. de tous nos biens..

Tous nos biens sont «loués».. Plus rien de nous appartient vraiment, puisque tout est du prêt-à-jeter..

J'achète un toaster et je n'en suis pas le propriétaire, puisqu'il est fait d'avance pour durer tant de temps, j'en suis alors seulement le locataire.. et le montant que j'ai payé pour celui-ci est un montant de location, non d’acquisition..

mardi 1 novembre 2011

7. Qu'est-ce que l'art?

Cet article ne sera finalement pas aussi long ni aussi complet que je croyais, puisque j'ai perdu de vue l'intuition fulgurante que j'en avais eu l'autre soir lors de mon délire éthylique..

On a déjà entendu l'expression que «l'art est mort», or pourquoi en serait-il ainsi? Ne voyons-nous pas au contraire que l'art est plus que jamais actif autour de nous? Le fait qu'une forme d'art soit morte, l'art classique ou autre, l'art représentatif, l'art figuratif, et que la distinction entre sensible et intelligible soit troublée, n'entraîne pas la fin de toute création artistique.. Je trouve cela exagéré..

Le propre de l'art repose sur la sensibilité profonde tout autant que sur la maitrise technique froide et rationnelle..

C'est une prouesse de l'intelligence humaine dont la surconscience est le noyau.. C'est aussi une prouesse de perception, de sensibilité, de sursensibilité..

Comme paradigme de ma réflexion sur l'art j'avais le film «Le Roi des Aulnes» de Michel Tournier en arrière-plan..



L'image qui me fascinait tant
et dont notre professeur
analysait la symbolique..
Pourquoi ce film? -Parce que j'ai eu une relation particulière avec tout d'abord le livre qu'on m'avait imposé comme lecture, je crois, au cégep.. Il y avait un choix de lecture, mais j'avais choisi celui-là parmi d'autres puisque l'image de la page couverture me fascinait et que le contenu me semblait assez étrange, assez «nordique», sombre, presque mythique, avec par exemple des noms comme «l'Ogre de Kaltenborg»..

C'était assez pour exercer sur moi un fort attrait, mais je fus vite déçu par la lecture que je trouvais inintéressante.. Je n'arrivais pas à comprendre l'histoire, le personnage, je trouvais l'histoire difficile à suivre, confuse.. aussi n'ai-je pas lu le livre.. Mais lorsque le film est sorti quelques années plus tard, je l'ai visionné et j'ai compris la profondeur du livre et pourquoi il m'aurait été difficile d'en saisir toutes les nuances alors que je n'étais qu'un jeune homme sans expérience de la vie.. Ce livre était trop grand pour moi, à l'époque du moins..

Je ne ferai pas ici une analyse détaillée du livre, mais ne parlerai qu'à partir de mes impressions après avoir vu le film il y a déjà longtemps.. Abel, qui est ici le personnage principal, agit sur l'arrière-plan de la deuxième guerre mondiale, plus précisément dans le camp nazi.. Si je me rappelle bien, c'est un lâche, qui a été capturé par les Allemands, et qui, ensuite, est devenu comme par complaisance, un fidèle allié, un fidèle nazi qui aura pour mission d'aller récupérer ou plutôt «enlever» les enfants dans les villages afin de faire leur éducation en tant que jeunesse hitlérienne..

Le noyau du film, l'idée centrale, c'est qu'Abel, sous le couvert d'une apparente lâcheté, tient en fait, plus que tout, aux enfants et à leur bien-être, et ce, par delà la politique stupide des hommes, les idéologies, les idées ou la folie du monde.. Il se joue de tout cela, puisque rien ne compte autant que le bien des enfants dont il a la garde.. Il se joue des hommes, de la politique, qui ne sont au fond que du superficiel sans importance.. Alors, qu'il soit nazi ou combattant français ou allié ou garagiste, cela n'a aucune importance: ce qu'il fait, c'est sauver les enfants, et il peut pour cela endosser n'importe quelle manteau.. Et c'est là que réside toute la beauté de la chose: c'est qu'au fond, Abel, nous dit que nous sommes fous, que toutes les entreprises des hommes ne valent rien par rapport à l'essentiel: protéger les enfants et leur innocence.. la beauté innée de ces êtres encore intactes de l'homme.. Cela vaut tous les sacrifices, et pour commencer, celui de sacrifier aux apparences afin de parvenir à ses fins..

Ce n'est qu'à la fin du film que j'ai compris que le rôle de nazi qu'Abel endosse n'est d'aucune importance: il n'y croit pas.. c'est un rôle comme un autre, dans la folie des hommes.. Et à ce moment, c'est toute la sensibilité d'Abel, si profonde mais en même temps presque sans voix, sans parole devant l'évidence, qui m'est apparue: le monde des hommes et leurs politiques ne comptent pas, ne sont que folie, superficialité, apparence, seul compte l'amour et la vérité qui doit agir secrètement, sous peine de disparaître: le bien de ces êtres innocents, innocemment heureux, sans défense devant le mal et la douleur, qui n'y comprennent rien aux monde des hommes, qui sont fous, qui ont oublié l'enfant en eux et la pureté du bien.. qui se sont oubliés eux-mêmes..

Voilà ce que j'avais à dire sur l'art pour aujourd'hui, mais j'y reviendrai et ajouterai éventuellement d'autres idées, d'autres observations..