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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 23 juin 2009

L’amour, toujours l’amour

Je suis au café, il doit être 3 heures du matin. Pas un chat, sauf une pute et des vieux. La pute est directe, elle se fait respecter; je devrais être pareil et ne pas avoir peur des conflits. Je suis trop doux avec les gens et je me laisse marcher dessus un peu trop souvent.

J'aimerais de tout coeur une femme profondément mélancolique. Chez moi, c'est l'instinct protecteur qui l'emporte. Je commence à me connaître.

« J'aimerais de tout mon coeur une femme belle et ardente et putain dans l'âme. » Flaubert, Les Pensées. Oui ça, je l'ai déjà fait assez souvent. Il faut avoir une tournure d'esprit assez particulière pour concilier l'amour et le sexe pour de l'argent. C'est une contorsion des sentiments à chaque instant. J'ai toujours été attiré par ces femmes qui ne se font pas d'illusions, qui sont directes, dures, et néanmoins qui sont capables d'un véritable amour, et d'une grande bonté de coeur. C'est ce que j'aimais voir dans la femme brisée : la personne humaine et aimante, derrière le fauve.

En ce qui concerne le film Pretty Woman, je peux vous dire que j'ai rarement vu un film aussi câlissement ridicule. Beaucoup de femmes apprécient le film parce qu'il montre que l'amour est possible en toutes circonstances, si la personne n'a pas de préjugés et qu'elle accepte l'autre telle qu'elle est, ce qui au fond, est peut-être une véritable preuve d'amour. Wow! Le problème, c'est que Richard Gere dans ce film joue le rôle d'un riche; il se retrouve donc en position de supériorité par rapport à la traînée Julia Roberts. Évidemment, seul un amour réel, profond et authentique, et surtout juste, peut unir un être de la classe supérieure avec une traînée qui ne vaut pas les déchets dans lesquels elle patauge. Elle va avoir sa récompense par papa Richard, qui va lui faire bénéficier de son argent, bien entendu, si elle continue à bien le sucer (ah! le petit cochon!), car malgré ses balafres en surface, c'est un être exceptionnel en dedans. C'est tellement épais! C'est bien connu que les riches, et surtout eux, ne veulent jamais payer pour obtenir des faveurs sexuelles; la fille ne doit jamais le faire avec un riche pour de l'argent, mais pour le mérite, son mérite à lui! (la vanité congénitale du riche). Le message que donne le riche à la traînée c'est ça au fond : je n'ai tellement pas d'affaire avec toi, que si tu es avec moi, c'est parce que je t'aime vraiment. Je vais te montrer que tu n'es pas une pute et que tu vaux beaucoup plus que ça à mes yeux; en fait, tu es unique. Mais, oh!oh!oh! attention! tu es une pute, et on le sait les putes aiment l'argent, alors tu dois me prouver que c'est moi que tu veux et non pas mon argent. Suce-moi gratuitement, je t'aime, et surtout, tu n'es pas un déchet, tu as de la valeur. Allez! suce! C'est tellement condescendant, et de plus c'est une histoire mille fois vue dans la réalité : les putes se font toujours avoir à ce petit jeu d'amour de Monsieur le riche, qui au fond, la tient totalement à sa merci, une fois qu'elle décide de quitter sa vie de travailleuse autonome. De plus, la traînée Julia Roberts est tellement naïve, qu'en réalité elle ne ferait pas long feu sur la rue. Elle n'est tout simplement pas crédible dans son personnage. J'aimerais bien réécrire le film au complet et montrer comment cette belle histoire d'amour se termine en réalité, si elle est même possible. La seule conclusion plausible que je vois c'est qu'elle, elle retourne travailler, et lui, il devient son sugar daddy, c'est tout. On repassera pour le romantisme.

En fin de compte, les plus grands amours de ma vie n'ont peut-être été que des flirts, des ébauches, des rêves d'amour.

Apprendre à faire beaucoup avec peu de moyens, sinon aucun moyen. La séduction!

Les coups bas nous mettent un peu de piquant dans la vie.

Ne pas confondre froideur et pudeur.

Plus les coups sont bas, plus on apprend.

La fascination esthétique ne dure qu'un temps, c'est vrai. Mais vaut mieux avoir une fascination esthétique que ne pas en avoir du tout.

Toujours fonctionner selon le principe donnant-donnant. Ne rien donner ou faire gratuitement. Je pense à la pute ici; elle au moins, elle se fait respecter. Elle ne se fait pas d'illusions avec le corps et les sentiments. Elle veut du cash. Le même principe vaut pour les croyances religieuses, qui nous demandent en réalité de tout donner, sans jamais rien recevoir de concret en retour.

« Il se trouve, en cette idée de la prostitution, un point d'intersection si complexe, luxure, amertume, néant des rapports humains, frénésie du muscle et sonnement d'or, qu'en y regardant au fond le vertige vient, et on apprend là tant de choses! Et on est si triste! Et on rêve si bien d'amour! Ah! faiseurs d'élégies, ce n'est pas sur des ruines qu'il faut appuyer votre coude, mais sur le sein de ces femmes gaies. » Flaubert, Les Pensées

Devenir un très bon menteur : but du social. Fatigué de mentir, on devient vrai sans l'être vraiment.

Le principal problème avec la vérité, c'est qu'elle est embarrassante.

Je suis à ma place dans le rôle de secondant et d'usurpateur secret. J'aime être dans la tête de l'homme de la femme avec qui je baise. Je jouis peut-être de détruire un homme psychologiquement (comme Fischer aux échecs), en étant pour lui, dans son imaginaire, le super amant qui fait craquer toutes les femmes et qui baise sa femme mieux que lui; celui aussi qui a un lien purement « animal » avec sa femme, tandis que lui fait le tendre et se fait doubler par un autre parce qu'il manque d'instinct. Le sommet est toujours difficile à conserver, car d'autres veulent l'avoir et ont cette volonté de combattre que celui qui est au sommet n'a plus : il ne fait que se défendre. Or, la défense est beaucoup moins plaisante que l'attaque et toujours plus difficile. En principe, celui qui n'a rien à gagner est toujours perdant.

La sexualité est la grande force indomptable, elle est la première infidèle. Essayer de cerner son fonctionnement, de le maîtriser : tous le veulent. Tous veulent essayer de se rendre maîtres de l'irrationnel.

L'empoisonnement graduel et imperceptible par l'amour. L'amour est un tyran.

Danser pour rien. Penser pour rien. Parce que c'est bon, c'est tout.

Se rendre disponible pour une destruction en profondeur.

J'avais tellement raison dans la défonce, il ne nous reste que cela, ou plutôt on pensait qu'il y avait plus, mais il n'y a au fond que la défonce, et ce fut toujours ainsi et le sera.

Le sexe n'appartient à personne. Nous travaillons toujours avec des forces antagonistes. Composante schizophrène de l'être humain. La sexualité est la force qui balaie tout.

La « révolution sexuelle » est un pléonasme.

Il n'y a rien comme une bonne peine d'amour. Pour cela, il faut s'ouvrir, toujours avouer ses sentiments, accepter de jouer le jeu, embarquer et bien se casser la gueule.

Le sexe déchire tous les liens, il est une force sauvage, incontrôlable; l'amour est à son service.

Personne ne peut être maître du sexe. L'amour sert à exercer une forme de contrôle, mais pour un temps seulement.

On n'a pas besoin de rechercher la souffrance, elle vient cogner à notre porte, il suffit d'ouvrir.

Le plaisir est éducatif, car il entraîne inévitablement aux plus grandes souffrances, aux plus grands maux et aux plus grandes créations.

Il ne faut jamais s'habituer au manque ni à l'abondance.

Une femme en voit plusieurs, mais ne veut pas que ses amants fassent de même. Donc, nécessité de jouer au con et de frimer. L'égoïsme pur et dur de la très belle femme ou du très bel homme. Le grand jeu de pouvoir : l'amour. Le sexe est le seul coup droit.

But de la société : se faire chier royalement l'un l'autre à tour de rôle.

Peu importe ce que l'on est, il faut l'être dans l'excès.

La bouffe d'abord, la morale ensuite. Le sexe d'abord, l'amour ensuite.

Le sexe soulève des montagnes.

Il faut toujours prendre le contrepied de la pensée admise, car elle ment toujours.

Aimer, c'est prendre le sexe au sérieux. Je ne dis pas que l'amour n'est pas bon, je dis seulement que c'est ce qu'on fait quand on aime.

Aimer, c'est prendre les émotions au sérieux, alors que rien n'est plus changeant.

Prendre au sérieux sans tenir compte du jeu en toutes choses, c'est se condamner à souffrir sans jamais rien comprendre.

Je marchais sur la rue Mont-Royal avec ma blonde, et soudain, je vois au loin ma maîtresse qui s'approche. La panique me prend, mais la rencontre est imminente, le sang quitte mon visage. Je regarde par en dessous, j'essaie de passer inaperçu, mais c'est impossible, elle m'a déjà repéré à plusieurs mètres. Je ne crois pas qu'elle va dénoncer notre relation secrète à ma blonde, mais elle est quand même toujours libre de le faire si ça lui chante! Lorsque nous arrivons à sa hauteur, elle ose me parler en ce moment critique, car ma blonde scanne les passants et remarque que la fille a un drôle d'air : en fait, elle me regarde beaucoup trop au goût de ma blonde. Elle me lance un bonsoir, ça va?, avec un je-ne-sais-quoi de complice dans le regard. Ma blonde, en un éclair, a tout de suite perçu, senti, vu, compris que nos esprits étaient connectés. Que nos esprits se parlaient, en fait. Elle m'a demandé, tiens, c'est qui celle-là? avec un regard hautement scrutateur, style interrogatoire dans un bureau obscur de la C.I.A. C'est ce soir là, je me souviens très bien, que je me suis promis de ne plus jamais être infidèle. Ce regard fatal qui disait tout... Quelle vengeance!

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