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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 23 juin 2009

Celui qui sauve un seul homme

Personne ne le sait, mais je rôde souvent au bord du gouffre.

Ce que j'aime de « For Those About to Rock » c'est la touche de blues; je pense entre autres à Spellbound et Breaking The Rules. Cet album est imprégné de tristesse et j'aime son rythme plus lent, moins « rock ». Je l'écoutais déjà quand j'avais dix ans. J'avais un poster gigantesque du groupe sur mon mur de chambre et je faisais des solos de guitare avec une raquette de tennis, je tripais ben raide. Ce fut le dernier bon album de AC/DC.

Ce n'est pas la philosophie qui arrive toujours trop tard (Hegel), ce sont les mots pour le dire.

L'homme est plus séquentiel que temporel, et rien n'indique que la fin ne rejoint pas le début, ou autre chose. Il semble se balader dans le temps, en restant toujours le même.

Suis allé voir l'exposition Picasso Érotique, sur Sherbrooke. Je n'ai pas aimé les toiles que j'ai vues. Cependant, dès que j'ai commencé à écouter sa biographie, j'ai eu un malaise, je suis parti rapidement aux toilettes et j'ai pleuré à chaudes larmes de façon incontrôlée, devant les hommes qui se trouvaient aux urinoirs; je ne savais pas si j'allais être capable de continuer la visite. Ensuite, je suis revenu rejoindre ma mère après m'avoir remis de mon choc empathique et j'ai fait comme si de rien n'était, mais j'étais encore fragile. Je ne voyais plus les toiles, je ne voyais que l'homme, Picasso. J'avais compris les toiles de l'intérieur. J'étais lui, il était moi.

Mon être est brisé, mais il n'y a rien de mal à cela : j'en ai maintenant plusieurs.

La voie de la violence et la spirale de l'enfer.

« Dans l'antiquité, quelques-uns seuls connaissaient la vérité; maintenant, tout le monde la connaît. » Kierkegaard

Le secret n'est jamais lui-même.

J'aime bien cette phrase des Cahiers de Nijinski : « Dieu est une Bite qui multiplie ses enfants avec une seule femme. » Fallait y penser!

J'ai bu mon soda à l'italienne comme Andy Warhol, au café, sans m'en rendre compte; pour une fraction de seconde, j'étais lui. J'aime beaucoup cet artiste et il continue toujours d'avoir une certaine influence sur moi. Reprendre les choses qui sont déjà là, toujours là, qu'on ne voit plus, et leur redonner vie avec ses couleurs, ses humeurs, ses cadrages.

J'ai intérêt à décrire la réalité telle quelle est dans l'instant, car tout change tellement vite que dans cinq ans mes écrits auront valeur de témoignage historique.

Lorsqu'on a trouvé la réponse, il faut laisser à l'autre le soin de la formuler.

Le mot « adolescent » prend quasiment un sens médical par rapport à « teenager » qui définit peut-être un peu mieux la situation du jeune, qui est de toujours être ouvert aux influences et de vouloir se révolter.

« Une discipline complète le rôle de la société en renversant le processus : c'est une influence qui s'exerce de l'intérieur vers l'extérieur. En d'autres mots, alors que la société essaye de produire de meilleurs individus en créant un monde meilleur, une discipline essaye de créer un monde meilleur en produisant de meilleurs individus.» Massimo Villadorata, Aïkido (Au-delà de l'agressivité, 1973)

Il faut choisir : soit on croit au social, soit on s'en tient à l'individu. Le problème avec ceux qui croient au social, c'est qu'ils sacrifient d'abord quelques individus pour le « bien commun ». Il est reconnu que ceux qui veulent toujours « sauver l'humanité » sont précisément ceux qui font le plus de tort aux individus en particulier; car puisque ce sont les petits soldats qui veillent au bien « du plus grand nombre », ils peuvent être chiens et cruels autant qu'il le faut, car ce ne sont jamais les moyens qui sont importants, mais le but seulement. En réalité, l'humanité n'est qu'une idée. L'humanité, c'est une excuse pour ne pas aider ceux qui nous entourent, les individus réels. Il est déjà assez difficile d'aider véritablement un seul individu, alors on pourrait en déduire que cette volonté de sauver l'humanité relève davantage d'une volonté de passer à l'histoire, comme le font les Américains à chaque jour, heure, minute et seconde, que d'une sollicitude réelle envers autrui. Un beau proverbe, que j'ai entendu dans le film La Liste de Schindler : « Celui qui sauve un seul homme, sauve le monde entier ». Ce n'est pas le nombre qui compte, mais de faire une belle action en tenant toujours compte des individus qui sont devant nous. L'idéaliste ne les voit jamais, il ne voit que son idée. «Tout le monde, tout le monde veut être de la partie, on veut se donner l'illusion de tenir un rôle dans l'ensemble de l'histoire mondiale, personne ne veut être un homme particulier existant. » Kierkegaard, Post-scriptum aux Miettes philosophiques, 1846.

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