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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 17 mai 2010

L'échec de la raison

Avant de lire des livres de conneries athées, lisez donc le dernier Protégez-vous sur les abus de l'industrie pharmaceutique, les études biaisées, les effets secondaires cachés et les médecins manipulés, ça vous donnera une petite idée de ce qui se trame par en dessous avec la science, la soi-disant «objectivité» et les scientifiques en recherche. J'ai assez traduit de textes de ces entreprises-là pour savoir en gros ce qui s'y passe. On parle de «pointes de tarte», de conquérir de nouvelles parts de marché, de faire plaisir aux actionnaires et d'aller chercher de nouveaux «clients», mais jamais de la santé, c'est pas assez payant... Ils veulent qu'on en boive du café pis du thé pis de la bière, pis qu'on mange du chocolat pis du sel pis du gras, pis ensuite qu'on en fasse de l'hypertension pis qu'on bande pu, c'est-tu clair?

Aussi, nous avons un bel exemple d'échec de la «raison», parmi plein d'autres dans ce livre.

Au tout début du livre, un échec patent collectif relatif à l'attentat du 9 septembre 2001 :

1. Il semble logique et rationnel de cesser de prendre l'avion pour un bout de temps après avoir été témoin de cette attaque effectuée au moyen de détournements d'avions.

2. L'avion semble moins sécuritaire que l'auto, alors que les probabilités de mourir dans un détournement d'avion sont pourtant de 1 sur 135 000 et que celles de mourir dans un accident d'auto sont de 1 sur 6000. Il est évident que l'avion est en tout temps plus sécuritaire que l'auto, mais les gens concluent autrement, alors ils se tournent en grand nombre vers la route. De plus, un bon nombre de personnes cesseront de prendre l'avion définitivement.

3. Conséquence : la circulation routière augmente. Bien sûr, on a de bonnes intentions, on ne veut pas risquer de faire plus de morts, etc. Mais personne n'a évoqué les effets de l'augmentation massive des déplacements en voiture...

4. L'abandon de l'avion en faveur de la voiture aux États-Unis dure environ une année. Les prédictions de Gigerenzer se réalisent : le nombre des décès survenus sur les routes américaines a monté en flèche après septembre 2001, pour ensuite revenir à la normale après septembre 2002.

5. Gigerenzer fait le calcul des données recueillies relativement aux décès qui sont la conséquence directe de l'abandon de l'avion en faveur de la voiture, bilan : 1595 morts, soit plus de la moitié du bilan funeste des attaques du 11 septembre 2001...

6. Ma conclusion : les raisonnements qui nous semblent individuellement rationnels et logiques sont souvent collectivement ou à plus grande échelle, une erreur. Il ne peut y avoir de «raison» sans prise de conscience collective et planétaire.

7. Les échecs de la raison sont «nécessaires», c'est-à-dire qu'on ne pourra les éviter tant et aussi longtemps qu'il n'y aura pas un «saut qualitatif» important dans la conscience de l'humanité : c'est l'idée qui m'est venue après avoir pris connaissance d'un accident d'entraînement des cosmonautes russes qui s'est répété tel quel, six ans plus tard, chez les cosmonautes américains... Les accidents du 23 mars 1961 du côté russe et du 27 janvier 1967 du côté américain à cause de l'environnement d'oxygène pur : «27 janvier 1967 - Feu à bord : Un feu a eu raison de l'équipage de Apollo 1 durant un entraînement dans leur capsule. Une étincelle électrique a mis le feu à l'environnement d'oxygène pur, tuant Gus Grissom, Edward White et Roger Chaffee, en un accident analogue à celui de Bondarenko en 1961...» Wikipedia, Accidents et incidents liés à la conquête spatiale (lien ci-haut).

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