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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 31 mai 2010

À part d'avoir à se trouver des femelles assez indulgentes pour vouloir se multiplier avec eux et répandre leurs gènes d'abrutis, je ne vois pas l'utilité des hommes sur la Terre

Au gym, j'ai toujours le même zoinzoin qui fait sa gueule de dur pis qui prend toute la place comme si le gym lui appartenait. Il fait des arts martiaux, tout le monde le sait. Il se cré tellement. Il se fait faire pratiquement un nouveau tatouage par jour pour se prouver qu'il est un tough. Il est juste plus lètte.

Avant lui, c'était un autre fatiguant qui n'arrêtait pas de regarder tout le monde dans les yeux et de faire son mâle alpha. Il était doorman. Tout le monde le savait. Il ne m'impressionnait pas tellement avec ses poids que je levais d'une main devant lui. Au fond, il avait juste des gros yeux intimidants, il méritait une correction. Il va finir par rencontrer son homme, son fêlé qui va lui arranger les orbites. Moi j'ai fait assez de tours de chars de police.

Quoi qu'il en soit, on a toujours un fatigant quelque part pour nous rappeler que le monde est crétin. S'il y en a un qui part, immédiatement il y en aura un autre pour le remplacer, parce que nous nous comportons comme des primates avec des rangs bien établis. Mais au fond, s'il est là à faire son chef, c'est juste parce que les autres le laissent faire et son indulgents envers leur nouveau crétin de service, parce qu'autrement, il serait déchiqueté en morceaux. C'est quand le mâle alpha se rend compte de cela, de sa non-valeur, de sa non-mâlitude, qu'il connaît sa première crise d'identité. Vite, on appelle 1-800-VIRILITÉ! Alors là, c'est soit un nouveau char, soir les cours d'arts martiaux, soit le gym, soit les sports extrêmes, hein?

Un homme serait prêt n'importe quand à descendre en bicycle une côte tellement à pique qu'il tombe pratiquement en chute libre et fait trois arrêts cardiaques en chemin juste pour prouver aux autres qu'il est un homme, même si arrivé en bas il se pète la gueule d'aplomb. Remarquez que celui qui fait ces choses est toujours devant témoins, quelqu'un qui passe par là, ou avec un ami : il est rare qu'il va garder ses exploits pour lui-même. Son équation c'est : j'ai pas peur de me péter la gueule = je suis un homme. Et si je me la pète, eh bien, ça prouve d'autant plus que je suis un homme! Qui veut voir mes cicatrices de guerre? Grrr...

L'homme aime se prouver qu'il est fort, qu'il est un homme, faut toujours qu'il soit bandé. Sa queue c'est comme son char : c'est son symbole de masculinité, de virilité. Il regarde les autres dans les yeux pis il veut qu'on lui dise ; «Eille, toé tu l'as l'affaire!» Une vraie salope, mais avec des muscles... Il mérite juste de manger un coup de matraque sa tête pis d'aller se faire enculer avec les autres en dedans.

Les mâles se sentent tellement insécures, ils ont tellement peur qu'on pense qu'ils ne sont pas virils qu'ils s'entraînent inutilement tous les jours comme des forcenés en grimaçant comme Rocky dans l'espoir de se retrouver un jour dans une situation où ils pourront  prouver définitivement au monde, et se prouver aussi, qu'ils sont des hommes. Une sale bande de cons.

Au fond, à part d'avoir à se trouver des femelles assez indulgentes pour vouloir se multiplier avec eux et répandre leurs gènes d'abrutis, je ne vois pas l'utilité des hommes sur la Terre. On dirait qu'ils sont juste là à attendre l'occasion de pouvoir se péter mutuellement la gueule. On se croit bien évolués avec notre science, mais c'est à ça finalement que sert toute notre technologie : à dominer l'autre.

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