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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 12 mai 2010

Proposition indécente au coin de la rue

Hier soir je lisais le Coran et j'entends crier dehors, alors je vais voir. Une fille tapait sur une auto immobilisée en pleine rue et hurlait au conducteur de sortir du véhicule. Elle tapait fort sur le capot, la vitre du passager, mais le bonhomme ne bougeait pas : en fait, je pense que le conducteur a «gelé»... Il était passé minuit et je pense que celui-ci se cherchait une fille, dans le mauvais secteur... En tout cas, il n'est pas tombé sur la bonne, parce qu'elle est devenue violente en crisse! Le gros a fini par sortir pour essayer de lui faire lâcher prise, je lui ai vu la bette : il avait l'air d'un gars qui a une blonde, une bonne job et peut-être des enfants, mais qui cherchait un petit thrill...

La fille «hystérique» était avec une amie; celle-ci essayait de la ramener vers elle, de la calmer. Quand l'homme a débarqué, mais il ne s'est pas aventuré jusqu'à aller la voir, la fille s'est un peu éloignée et l'a traité de trou du cul et lui a crié très fort je t'hais! L'homme a reçu une volée d'insultes, les autos commençaient à ralentir un peu pour voir ce qui se passait. Si l'homme ne pouvait rien faire d'autres dans cette situation, c'est que s'il avait appelé la police, ce serait lui qui se serait fait arrêter pour «sollicitation», de plus, l'amie de la fille sollicitée serait sûrement témoin : ça fait deux contre un ça... Finalement, après la retraite de la fille aux talons fesseurs, l'homme s'est senti le courage de l'insulter à son tour, mais ce fut assez pitoyable, et personnellement, j'aurais eu envie de lui foutre mon poing sur la gueule. Tout ce qu'il a trouvé à faire, réduit à sa propre minabilité, c'est de la traiter de maudite pute et de maudite lesbienne, etc. J'ai compris tout de suite, au genre d'insultes, que ce gars-là avait vraiment sollicité cette fille et éprouvait la frustration des clients qui n'ont pas l'oeil et se font ramasser par les filles qu'ils accostent.

Néanmoins, cette violence exacerbée à l'endroit d'un «solliciteur» n'est pour moi qu'hypocrisie. Cette fille-là faisait un show d'indignation et de moralité à cinq cennes devant son amie, devant les passants, devant la société. Remettez la dans un autre contexte moins sordide que celui de la rue, comme par exemple celui de Proposition Indécente avec le beau Robert Redford (ouuuuu!). Ainsi, un beau bonhomme qui a de la réputation, du pouvoir, et est cultivé; des endroits de rêves, des bijoux, des manières, mais il la veut elle, et il est prêt à payer pour... Qu'est-ce qu'elle fait? Pour quel montant serait-elle prête à céder son corps à cet homme? Ainsi, voyez-vous : ce n'est qu'une question de montant, de contexte, et de «bonne personne». Combien vaut votre corps? Est-il si sacré que ça? La prostitution avec les riches est peut-être plus glorieuse, mais c'est de la prostitution quand même. Nous sommes hypocrites lorsque nous rejetons en bloc la prostitution, car nous serions tous prêts à nous prostituer demain pour une somme d'argent «raisonnable», et encore davantage si c'est avec une personne qui nous plaît physiquement, car il n'y a pas que de vieux gros sales puants ou des raisins secs dans le métier vous savez... 

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