Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 17 mai 2010

Je cherche une petite Chinoise pour me masser les pieds

Après avoir mis des photos compromettantes de moi sur mon blogue et ayant une surdose d'énergie depuis hier à cause de mes côtes levées badigeonnées de sauce Bull's Eye Guinness, je me devais, coûte que coûte, la dépenser, ne fut-ce qu'en vains efforts, moult sexe ou orgie de lecture. Alors, je me suis mis en route pour le gym afin d'aller entretenir ma musculature impeccable, mais il faisait si beau, et je suis tellement un vampire tout le temps écrasé devant son ordinateur, que j'ai décidé de bouder l'autobus et de marcher jusqu'à mon lieu de perfection. J'avais apporté une bonne brique : La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale de Husserl, dont j'ai réussi à lire trente pages, tout en soulignant.

J'ai descendu les rues en zigzag presque à partir du Métropolitain, j'ai découvert de beaux coins, et j'ai aussi brûlé en sacrament sous le soleil, ça commence à chauffer là! J'aime tellement marcher dans les rues de Montréal, maudite belle ville à moi, je t'aime! Je veux mettre mon sperme dans ta vulve! J'aime tes rues, j'aime tes femmes, j'aime ton style et ta diversité, j'aime ton histoire qui se retrouve dans ton architecture! J'aime voir les coins qui font typiquement vie de quartier, vie de Montréal. Les grandes artères aliénantes comme la rue Papineau avec beaucoup de chars, ce n'est pas ça Montréal. Bref, j'ai descendu et descendu, j'ai beaucoup aimé la rue Laurier, Rosemont, le coin St-Zotique et Boyer ou Bellechasse, etc.

J'ai lu et lu, et je rentrais dans ma lecture, toujours concentré, c'est toujours le mieux de lire en marchant, et j'ai décidé arrivé à Mont-Royal de me diriger vers l'ouest et d'aller à la montagne, fuck le gym, j'aime l'imprévu. J'arrive à la montagne, encore et toujours de belles femmes un peu partout, c'est pas compliqué, j'ai tout le temps envie de fourrer câlisse, et j'emprunte un sentier qui est censé me mener au chemin principal pour gravir lentement la  montagne. Mais chu tu le genre moi qui prend les sentiers que tout le monde prend? Alors, comme d'habitude, je n'avais qu'un but en tête : gravir cette montagne au plus crisse et me rendre directement à la croix en 15 minutes. J'aime l'adrénaline, alors j'ai coupé au travers et j'ai commencé à grimper très rapidement pour ne pas avoir le temps de réaliser que je suis très haut et que c'est vraiment à pic. Je m'accrochais à tout ce que je pouvais, mais, petit problème, arrivé en haut à bout de souffle, je ne reconnaissais pas au moins un des chemins que j'ai déjà empruntés...

Je me suis accroupi pour abaisser mon centre de gravité au plus bas et j'ai essayé de reposer mes jambes, mais en vain, ma position était trop inconfortable et c'est soit que je me faisais mal au cul, soit au pied gauche, soit à ma cuisse droite, soit à ma hanche. Il y avait des gars en bas qui montaient tranquillement, j'avais essayé de les semer, mais je devais me reposer et les laisser me rattraper pour voir ce qu'ils feraient dans cette situation : ça bifurquait, à droite, grosses roches rectangulaires, très à pic et pas de plateau en dessous, donc si tu tombes, t'es mort. De l'autre, encore des roches, mais moins grosses, un peu moins à pic et un plateau, mais on ne pouvait pas voir où ça menait, comme pour l'autre côté d'ailleurs, donc, danger de rester pogné là quand même.

C'était tout de même le meilleur choix, en effet, c'est assez plate d'avoir à redescendre une montagne une fois presque arrivé en haut, et en plus, c'est plus facile de se blesser en redescendant. Une fois les gars arrivés, j'ai vu qu'ils avaient déjà fait de l'escalade, ils avaient des rudiments, alors je leur ai fait part de l'alternative, le premier gars a acquiescé, puis ils se sont dirigés vers le côté droit. Eux aussi s'étaient trompés de chemin, disaient-ils. J'ai pensé l'espace d'une seconde : «S'ils se pètent la gueule, qu'est-ce que je fais moi?» J'ai pensé à redescendre pour ne pas être témoin du massacre, mais ce ne serait pas assez rapide, le premier étudiait les roches et allait bientôt monter... J'ai décidé de rester là dans ma position inconfortable et d'attendre pour savoir si tout était beau en haut pour que je puisse y aller à mon tour. Le premier gars a passé, ensuite le deuxième, puis il m'a lancé d'en haut : «En bas, ça passe!» J'ai répondu ok puis je me suis mis en marche. C'était pas le temps de faire ma moumoune rendu là.

Je suis finalement arrivé dans l'impasse en haut, je ne voyais pas les gars, en grimpant, j'étais quasiment collé aux roches et à la terre à la verticale! j'ai dû lancer mon livre à plusieurs reprises, et le retenir aussi, parce qu'il tombait, à un moment donné, le dernier gros problème, le problème de la mort, tu le réussis ou tu crisses le camp en bas ou tu figes, j'étais presque tenté de regarder en bas, pour me donner un plus gros thrill? mais j'ai habituellement un vertige terrible, je fige c'est presque certain si je fais ça, mais je voulais me défier quand même, cependant, j'étais tellement occupé à régler le problème d'arriver à passer sans chuter que je n'ai pas eu le temps de regarder. Au moment critique, j'étais agrippé avec mes quatre membres et j'avais le pied droit pratiquement au niveau de la mâchoire! c'est pour dire, c'était une méchante step celle-là!

Finalement, j'arrive en haut, il y avait du monde qui fumait un joint pis les gars. Un des gars m'a dit : «Eille, t'as fait ça avec un livre en plus!» Ouais, que je lui ai répondu à bout de souffle, et j'ai le vertige en plus! J'ai pensé intérieurement : «Viens-t-en Husserl, m'a t'en faire faire du chemin!» Je les ai remerciés puis j'ai continué mon chemin, j'étais presque rendu à la croix. J'ai fini par me rendre au belvédère, puisque c'était un de mes buts au départ : avoir une vue panoramique sur Montréal et élargir ma vision philosophique du monde, mais avant j'ai passé aux toilettes : j'avais de la terre sur les mains, les coudes, les épaules et dans mon livre. Alors, je reviens pour avoir ma vision panoramique du monde, il y avait des gens, un peu pas mal hétéroclites, une cycliste aux jambes d'enfer était couchée en plein milieu, les jambes écartées, et un maudit osti d'artiste itinérant à la voix d'alcoolo fini grattait sa guitare en chantant Stairway to Heaven avec un ti chapeau en avant de lui... je voulais tuer. Ma vision philosophique et panoramique du monde était gâchée, alors je ne me suis pas attardé et j'ai redescendu assez vite. Ça m'a fait chier, parce que cette montée sur la montagne ne m'a apporté aucune inspiration, contrairement à d'habitude.

Pour finir, j'ai refait tout le chemin sur Mont-Royal puis je suis allé à mon gym quand même. Je me suis entraîné vingt minutes, mais intensément, et sans arrêter, j'étais gonflé à bloc, les bras allaient m'exploser, et j'avais l'air un peu bizarre après ça en train de lire un livre avec des biceps de 45 centimètres de circonférence à l'arrêt de bus. En tout cas, ça doit être le prix à payer pour être parfait, car que les femmes veuillent l'admettre ou non, elles aiment toujours ça un gars en shape avec de gros bras, ça les excite un vrai mâle, et en plus, cochon comme moi en tant qu'intellectuel qui a beaucoup d'imagination, c'est dur à battre!

Bon, allez, bonne nuit. Je dois aller reposer mes pieds, et mes gros biceps.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire