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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 31 mai 2010

QuitFacebookDay.com

C'est aujourd'hui la dernière journée où tous les Canadiens sont invités à quitter Facebook sur ce site. Il faut dire que jusqu'à maintenant, y a pas tant de monde que ça comparé à la masse d'inscrits au Canada. C'est assez minime. Ça montre que le monde n’est pas vraiment écoeuré de ce réseau social merdique. Je ne pense pas seulement cela de Facebook, mais de tous les réseaux sociaux, que ce soit MySpace, Twitter ou autre, il y en a des dizaines, sinon des centaines.

J'ai commencé dans le temps par avoir beaucoup de fun avec mon espace sur MySpace. Je mettais de la musique sur ma page qui démarrait automatiquement, ce qui ne risquait pas d'en énerver plus d'un, je mettais des arrière-plans trippants de cimetière, je me croyais très original, etc., je faisais pas peur du tout. Je mettais plein d'informations sur moi, j'essayais de me définir en fonction des petites cases, de me donner une identité, après tout, de figurine. Bon. J'ai fini par me tanner d'accumuler les «amis» pour rien, il y avait si peu d'interactions, le rêve utopique des baby-boomers de plugger toute la planète en un grand ensemble harmonieux et ouvert, j'ai fermé et réouvert mon compte trois ou quatre fois, puis j'ai tout fermé pour de bon pour rejoindre une autre maladie sociale : Facebook.

Je trouvais que Facebook avait vraiment l'air d'une plateforme construite par des nerds, et je la trouvais plate dès le départ. Aussi, j'essayais de faire un peu le fou sur le site, mais l'ambiance carrée du deux tons et des petites cases me rappelait à l'ordre : on pouvait tout faire, mais sérieusement, et si on se connaissait, si on était membre de la petite clique de cons qui se prenaient pour une clique. J'ai vu plein d'innocents qui avaient choisi d'y aller bareback comme Facebook le leur demandait en bons moutons, et qui mettaient leur véritable nom, leur adresse et leur numéro de téléphone et qui venaient ensuite se plaindre qu'on les harcelait, surtout les filles, qui se ramassaient avec des tatas qui venaient cogner à leur porte au beau milieu de la nuit pour baiser.

J'ai ouvert plein de groupes, certains ont marché sur le coup et pendant un certain temps, puis la participation a diminué graduellement, jusqu'à ce que je me rende à l'évidence que je parlais dans le vide et que j'envoyais des messages à tout le monde pour rien, puisque ce qui était avant tout important pour les membres du groupe, ce n'était pas de participer, mais de s'identifier à quelque chose, n'importe quoi qui leur reflétait leur image, ne serait-ce qu'un nom. Ainsi, les groupes ne formaient, au final, qu'une collection de noms d'appartenance à ces groupes sur leurs profils, c'est tout.

J'avais des groupes sur différents thèmes : la philosophie, la sexualité, l'art, la traduction, des causes, etc., et je travaillais assez fort pour les maintenir en vie, surtout mon groupe sur Heidegger «Contributions to Philosophy». Mais ce fut la cerise sur le sundae quand on m'expulsa du réseau et qu'on m'enleva tous mes groupes parce que j'avais fait, soi-disant, trop de recrutement : là je compris que la véritable vocation du réseau n'était pas de réunir les gens selon leur communauté d'intérêts. Leur véritable but était plutôt qu'on fasse du chitchat tout en regardant distraitement leurs pubs et en offrant tout aussi distraitement nos renseignements personnels.

Je me souviens encore de la crise que j'ai faite cette journée-là : c'était presque comme si on m'avait enlevé la vie! Tous ces efforts pour rien!

C'est vraiment à partir de ce moment que j'ai perdu confiance en ces gens et que j'ai réalisé que tout ce que je faisais sur ce réseau ne m'appartenait pas, tel que mentionné au début de l'inscription dans les modalités de l'entente.

J'ai fini par reprendre mes groupes, alors qu'ils avaient été donnés à des inconnus qui auraient pu éliminer toutes les données entre temps, mais il était trop tard : j'avais perdu tout intérêt à cause de ça, parce que je ne voyais plus ces productions comme miennes. Par la suite, j'ai cédé tous mes groupes volontairement, puis je me suis désinscris, et réinscris, parce que je croyais que ce réseau m'était indispensable, j'ai réouvert quelques comptes sous des pseudonymes, j'ai végété pendant un bout de temps, je me suis pogné avec un paquet de monde, puis finalement, j'ai toute câlissé cette esti de marde là.

Aujourd'hui quand je me rappelle tout ça, à quel point Facebook m'était indispensable dans le temps, je me fais l'impression d'avoir été momentanément fou...

Dire qu'il y a des amis et des couples qui se laissent à cause de cet esti de «réseau»-là...

Et qu'en plus les gens se font rapporter leur propos aux nouvelles du soir, en plus de se faire dénoncer aux assurances, etc. Eille ça, y a pas pire que ça en matière de Big Brother ou d'État policier : «un tel ou une telle a dit ceci ou cela dans son status bar, ou a mis des photos osées, etc.» Franchement, faut être cons ou moutons pour continuer à participer à un réseau de même...

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