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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 31 mai 2010

Peut-être que je devrais prendre de la drogue...

Je ne sais pas ce que j'ai depuis quelque temps, je n'écoute plus de musique et je n'en fais plus. J'ai comme un écoeurement qui me paraît venir de l'âge, du vieillissement, du mûrissement... J'écoute quelques pièces du nouvel album d'un groupe que je trouve pourtant bon une couple de fois sur YouTube, pis je me tanne très vite, puis finalement je ne l'écoute plus du tout. Avant j'avais toujours besoin de musique d'une façon essentielle afin de me mettre en contexte existentiel, de m'inspirer pour écrire, etc., je trimballais toujours mon petit appareil partout, j'étais toujours pluggé, maintenant, j'ai plus l'impression que ce sont les jeunes qui en ont besoin, qui tripent «musique», moi ça ne me fait plus triper pantoute, je dirais même que ça me dérange plus qu'autre chose, en plus de ne me rien faire au niveau des émotions. Bref, la musique me laisse indifférent, quelle qu'elle soit.

On dirait que les paroles ou les idées derrière la musique m'écoeurent plus qu'autre chose : je n'y crois plus. Aussi, ce que la musique me fait : je n'y crois plus non plus à ma vague d'émotions, je m'en fous de me faire émotionner, je n'en veux pas, j'en ai eu assez. Je veux être frette. J'ai-tu le droit d'être frette câlisse?

Je suis écoeuré de la putasserie des émotions, l'émotivisme, la sollicitation constante du côté émotif, du brassage médiatique des émotions. Je suis écoeuré de me faire manipuler les tripes par des salopes de journalistes ou de spécialistes en marketing.

La lecture de Husserl et un solo de Slayer ça va pas ensemble, ni non plus avec une toune de Lady Gaga, même si elle a un toryeu de beau cul.

Si je refais de la musique, celle-ci sera expérimentale et live. Les gens vont avoir peur, et c'est tant mieux. Je me câlisse des oreilles du public, ainsi que de ses goûts et dégoûts. Je vais peser sur des pitons comme ça me tente pis vous allez écouter mes tabarnak. J'vais vous arranger votre architecture auditive de banlieusards de merde.

Pour revenir à mon écoeurement : je suis aussi écoeuré du sexe. Eh oui, ça paraît incroyable, mais c'est bien le cas. Je ne me joue plus après la zézette depuis quelques jours; je ne regarde plus de porno; je n'ai plus d'envie soudaine de baiser; je ne fantasme plus sur les pieds des femmes, enfin, beaucoup moins qu'avant. Je continue de regarder, mais je n'ai pas tout le temps comme d'habitude des pieds de femmes qui sentent dans la tête alors que je travaille ou que je lis ou que je m'entraîne. Je ne me sens pas cochon du tout.

Bref, je le sais pas ce qui se passe avec moi câlisse... Pour une fois je me sens «normal», mais c'est ennuyant un peu, peut-être que je devrais prendre de la drogue...

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